Fleur Bertrand-Montembault
Il y a quelques jours, quand je suis rentrée à la maison, la première chose que m’a dite mon compagnon c’est « Est-ce que tu as entendu parler de Loïs Boisson ? » Comme je n’écoute pas les infos sport et que je n’ai aucun réseau social, mon champ de compétence sur « ce qui se dit », « ce qui se fait », « ce qui se regarde »… est généralement très limité, alors, de temps en temps, il a la gentillesse de se charger de la transmission, pour que je reste « connectée » avec le monde qui m’entoure. Il a donc fallu qu’il m’explique qu’en ce moment avait lieu Roland-Garros et que Loïs Boisson est une joueuse qui a créé la surprise en battant des joueuses bien mieux classées qu’elle (en particulier la n°3 et la n°6 mondiale), alors qu’elle-même n’est classée « que 361e mondiale ».
Engouement populaire donc, tant et si bien que je découvre que tout le monde autour de moi prévoit de regarder le match de ce jeudi 5 juin, dans un milieu où l’intérêt pour le tennis et le sport de compétition télévisuel est d’habitude (très) limité.
Alors, je me demande « qu’est-ce que le phénomène Loïs Boisson nous révèle de notre rapport à la compétition et au jeu ? » Et en quoi cela pourrait-il nourrir une perspective décroissante sur le sujet ?
Pour moi, le phénomène Loïs Boisson révèle à la fois que le sport moderne perd de son attrait lorsque (où devrais-je écrire « puisque » ?) c’est toujours les mêmes qui gagnent (le principe de plaisir du jeu et de la compétition avant celui d’être « premier » est fondamentalement celui de ne pas connaître à l’avance l’issue du match). Pourquoi ? Parce qu’ils ont accumulé un tel capital économique et sportif (et parfois social et médiatique) que personne ne peut réellement espérer rivaliser avec eux (Federer, Nadal, le PSG, le Real Madrid…), sauf grosse surprise. Il révèle aussi un sentiment naïf et populaire (que je partage) en faveur des partants perdants, en faveur des petits contre les gros, en faveur des outsiders plutôt que des habitué-es des podiums (et je plains l’Américaine Coco Gauf, 2e mondiale, lors de la demi-finale du 5 juin, qui fera sans doute face à un public totalement acquis à Loïs Boisson)…. Mais comment ne pas voir que cette comète Loïs Boisson retombera soit dans les limbes de l’anonymat des sportives auxquelles personne ne s’intéresse réellement quand « elles ne gagnent pas », ou intégrera à son tour le sérail, un jour peut-être détrônée par une autre comète, plus jeune et plus en forme qu’elle ?
Personnellement, je n’ai aucun goût pour le sport et n’en pratique pas, si ce n’est du vélo, de la marche et à l’occasion de la danse de salon, ; je n’ai aucun esprit de compétition, suis généralement mal à l’aise avec l’idée de gagner (ma grand-mère raconte souvent cette anecdote sur mon enfance : quand je jouais au Scrabble avec elle je m’arrangeais toujours pour perdre ou mal compter les points…) ; ai abandonné le judo à la ceinture marron parce qu’il fallait faire des compètes pour passer ceinture noire, et que depuis l’âge de 8 ans l’idée même de me battre pour gagner SUR quelqu’un me provoque des crises d’angoisse par anticipation (certainement dû à un combat de judo où des parents avaient crié à leur fille « vas-y écrase la !!!», ce qu’elle avait fait…) ; et j’ai même eu le snobisme de me désintéresser toute ma vie du sport télévisé au point de (je le jure) n’avoir pas vu une seule image des JO de Paris.
De plus, je suis décroissante et à la compétition, je préfère la coopération. Mon dernier argument en faveur de l’abandon du « mode compétitif », parce qu’il est tout simplement absurde comme mode de relation sociale, remonte à l’an dernier. À l’occasion de la journée internationale des migrants, nous (des collectifs de soutien aux exilés) avions programmé une journée festive sur le campement de Ouistreham (équivalent normand – très miniaturisé et beaucoup plus préservé du harcèlement des autorités – de la jungle de Calais) où réside de jeunes hommes soudanais de l’ethnie Zaghawa, ayant fui la guerre et le génocide en cours au Darfour. Nous avions apporté de grands jeux en bois, dont l’un consistait à lancer des anneaux en corde sur ce modèle de chevalet.
Chaque accroche ne vaut pas les mêmes points, certaines rapportent 500, d’autres 1000, d’autres encore 3000. Le jeu a immédiatement plu aux habitants du camp qui en ont d’emblée évacué la dimension compétitive (et pourtant ils la pratiquent quand ils jouent aux cartes, et peuvent être bien énervés quand ils perdent…) qui n’y ont vu qu’un jeu d’adresse… Belle leçon de l’altérité (parmi tant d’autres…) pour nous bénévoles : qu’il nous est soudain apparu stupide d’additionner des points par centaines de milliers quand on peut tout simplement s’exercer à atteindre un geste beau et précis !
Malgré tout cela, il y a quelques mois, une discussion avec des décroissants suisses du journal Moins ! m’a placé en position « d’avocate du diable » en faveur de la compétition et du sport, et cela m’avait donné envie d’écrire pour clarifier mes idées à ce sujet. Voici donc quelques réflexions inspirées de Roland-Garros et d’un débat enflammé quelque part en Suisse, sur les rives du lac de Neuchâtel.
En définissant la décroissance comme l’opposition politique à la croissance et à sa triple emprise sur l’économie, la société et la politique, la cohérence idéologique nous situe effectivement du côté des tenants de la théorie critique radicale du sport 1. La radicalité de la décroissance n’est pas synonyme d’intransigeance, mais effort de cohérence : celle de s’attaquer aux racines du mal, aux causes du succès de la croissance et de son monde. Cette radicalité résonne avec celle de la théorie critique du sport (et de la culture de masse etc…), qui nous fournit les outils intellectuels et conceptuels pour dénoncer les multiples aliénations des pratiques sportives modernes, dont la principale fonction est de légitimer l’ordre établi, qu’il soit marchand ou étatique.
Comme pour la technique, il ne s’agit pas, en tant que décroissant-es et anticapitalistes, de dire qu’il y a des bons et de mauvais usages du sport, mais de démontrer en quoi il est intrinsèquement, en tant que tel, un outil de domination et d’aliénation :
À ce titre, le phénomène Loïs Boisson illustre très bien notre goût pour le mythe capitaliste et individualiste du « self made man » (celui qui s’est fait tout seul) : celui qui s’élève le doit à son propre mérite, parce qu’il a plus travaillé ou plus exploité son talent que les autres, qui ont eu les mêmes chances de départ, mais n’ont pas aussi bien réussi. Loïs Boisson c’est le « quand on veut on peut » incarné, c’est la fable méritocratique vivante. Des histoires comme Loïs Boisson, on en trouve dans le monde du spectacle, de la culture, de la musique, de l’humour, du business, et toutes ont la même fonction sociale : celle de nous faire rêver à ces parcours uniques, accessibles à « celles et ceux qui en veulent vraiment» (et revers de la médaille, celles et ceux qui échouent, ou pire, qui dévient, peuvent être tenu-es pour seul-es responsables de leur faillite personnelle)
Face à cela, nous défendons non pas seulement l’idée de l’égalité comme égalité des chances, mais comme égalitarisme radical où aucune différence (permises, contrairement à ce qu’en disent les libéraux qui s’opposent à l’égalitarisme) ne devrait justifier les inégalités (ce qui nécessite notamment des mécanismes de répartition des richesses, de distribution, et des systèmes de plancher-plafond tel que proposés par le concept d’espace écologique) parce qu’elles abîment la vie sociale.
C’est d’ailleurs justement dans cette optique de préservation de la vie sociale que je cite souvent dans mes conférences une référence sportive, qui m’a valu cette fois d’être contredite par nos compagnons de Moins! Il y a quelques années, alors que je prenais un café dans un PMU où un écran télé diffusait sans le son une chaîne d’info en continu bien connue, je fus happée par ce qui était écrit sur un des bandeaux : « ils ont fait un match merveilleux, ils ont joué, pour et avec les autres ». La citation était de Christophe Galtier, entraîneur du PSG. En me renseignant, je tombais bien vite sur des articles qui s’interrogeaient sur la série de défaites qu’essuyait alors le PSG, qui avait pourtant la plus grande collection de meilleurs joueurs de foot du monde. Certaines analyses démontraient qu’en réalité cette addition de stars desservait l’équipe, chacun jouant « pour la fame » 2, et donc pour soi. L’entraîneur avait dû réapprendre à cette collection d’individus juxtaposés les uns aux autres à faire équipe. Voilà pourquoi il se réjouissait de les avoir enfin vus jouer les uns avec les autres et les uns pour les autres. Et dans sa joie, nous retrouvions notre slogan de la MCD « l’objectif de la décroissance, c’est de conserver la vie sociale, de retrouver le sens de la vie en commun, vécue par, pour et avec les autres », ce qui m’avait proprement fasciné. J’utilise donc souvent cette métaphore pour faire le parallèle entre une équipe et une société : pour combattre l’individualisme, il faut renverser la priorité donnée actuellement à l’individu sur la vie sociale et chacun sait que, pour autant les individualités ne sont pas niées dans une équipe. Simplement, elles ne sont juste pas prioritaires sur le fonctionnement du groupe, comme cela arrive également dans les chorales et les batacudas.
Or, pour certaines des personnes avec qui je discutais, on ne pouvait comparer une équipe sportive à une chorale ou une batucada, car l’enjeu n’était pas le même (quand on chante ou on joue de la musique, il ne s’agit pas de gagner) et surtout, il fallait se gardait d’encourager des références qui pouvaient laisser penser que le sport de compétition aurait encore sa place dans un trajet de décroissance / une perspective post-croissance.
Si j’avoue avoir découvert la critique radicale du sport lors de cette discussion (je me suis rattrapée depuis), mon interrogation reste la même à ce jour : pouvons-nous réellement prétendre qu’une société post-croissance serait une société totalement débarrassée d’espaces de compétition et de pratiques sportives ?
À titre personnel, je trouve cela dérangeant parce que cela continue de perpétuer deux idées qui me semblent politiquement dangereuses :
J’entends qu’il existe, historiquement et géographiquement, des sociétés de coopération sans compétition que les anthropologues ont réussi à nous faire connaître. S’en inspirer, oui ; se laisser coloniser par leurs modes de vie et leur rapport au monde, au temps, à l’espace, aux autres : oui également ; mais mimer ou calquer leurs modes de fonctionnement, vraiment ? Je trouve cela naïf et illusoire. Sans défendre du tout que les éléments cités au paragraphe précédent soient dans la nature de l’homme, comment effacer 3000 ans d’histoire dans laquelle ces modes de relations ont existé (sous des apparences, des institutions différentes) et prétendre que plus personne ne cherchera à les investir, car nous aurons réussi à tout pacifier et réorienter vers le bien commun ?
Et puis, cela confirme qu’en oies blanches de la politique, nous ne voulons jamais nous poser la question de la conflictualité. Bien sûr, dans une perspective révolutionnaire, la décroissance sera un moment d’auto-institution de la société par elle-même (et non par le haut). Mais il y aura des perdants à ce système. Suffira-t-il de mécanismes institutionnels, démocratiques, économiques de redistribution des ressources et des places pour éviter qu’ils ne réinstaurent une société de domination ?
Dans la conclusion de son excellent livre « Terre et Liberté », Aurélien Berlan aborde la question de la conflictualité en ces termes « face au problème de notre « insociable sociabilité » (Kant) qui fait que nous ne pouvons pas nous passer les uns des autres, mais que nous avons aussi du mal à nous supporter et à nous accorder, l’attitude la plus courante, quand on rêve de formes de vie plus autonomes, est de plonger la tête dans le sable : le problème n’est pas identifié ou il est rejeté comme un faux problème, un stigmate du capitalisme qui sera dépassé par la vie en commun et le partage, vecteurs de reconstitution de l’harmonie sociale. Rien n’est plus néfaste à la quête de l’autonomie que ce genre de fadaises iréniques. Pour surmonter un problème, encore faut-il le regarder en face. Et une fois pris au sérieux, cette quête invite à un double équilibrisme » pour poursuivre plus loin : « Secundo, nous devons entretenir une culture du conflit qui ne cherche pas à fuir la conflictualité, mais à l’assumer tout en cultivant les qualités humaines permettant d’en désamorcer le potentiel explosif »
Piste plus intéressante que l’appel à l’homme nouveau et à l’éducation des masses, mais est-elle suffisante pour autant ? En tant que décroissante, si je défends la fin d’une société fondée sur les rapports de domination et de violence, je ne crois pourtant pas pouvoir prétendre que la société post-croissance en sera exempte : il me semble qu’il faut donc des espaces pouvant accueillir ces modes de rapport sociaux sans que ceux-ci ne viennent mettre en péril la vie naturelle et sociale. Une société peut-elle exister sans « soupape de sécurité », sans événements mettant en scène la confrontation des antagonismes (autrement que par la discussion, l’identification des controverses, ou la médiation ) ? Est-ce que la compétition sportive débarrassée de ses enjeux marchands et dénuée de toute vocation éducative ne pourrait-elle pas offrir une possibilité à la conflictualité de s’exprimer sans (trop) de péril ?
Et que les meilleurs perdent !
---------------Rédaction
Que nous montre l’affaire des eaux minérales Nestlé ? Exactement la même chose que la tentative de reprendre les travaux de l’A69 ou que la loi Duplomb. Que l’écologie officielle de la droite et du centre ne sont que des façades et que sur cette question de l’écologie, la frontière entre la droite et l’extrême-droite n’est que rhétorique.
Il y a quelques jours, Agnès Pannier-Runachier, la ministre de la transition écologique était l’invitée de France-Info et était interrogée sur le largage par Greenpeace de 10 tonnes de blocs de pierre au large de Barcarès pour dénoncer les chaluts qui raclent les fonds marins même dans des zones protégées. Indignation de la ministre pour dénoncer le largage de 10 tonnes de « gravats » (sic) par un « bateau battant pavillon étranger » (sic). Et pourtant, pendant sa diatribe anti-écolo, que montraient les images diffusées ? Qu’il ne s’agissait pas du tout de « gravats » mais bien de blocs de pierre (il y en avait 15 au total). Croyez-vous que la ministre ait tant soit peu essayé de ne pas tenir un discours à ce point contredit par les faits ? Pas du tout !
Agnès Pannier-Runnacher est bien la ministre de la trahison écologique.
Mais d’où lui vient son aplomb ?
C’est là qu’il faut remarquer la similitude entre toutes ces réactions anti-écolo : c’est que cette anti-écologie n’est en réalité qu’une écologie antisociale et laxiste qui réduit ses leviers d’action aux seules incitations.
Ce qui sert de façade à cette mascarade, c’est la fameuse dénonciation de « l’écologie punitive » qui est systématiquement brandie.
Expression inventée il y a des années par Frédéric Nihous, président du parti Chasse, pêche, nature et tradition, dans un clip de la campagne présidentielle de 2007, et repris en 2014 par Ségolène Royal.
Idéologiquement, ce qui se joue derrière ce slogan facile, c’est la priorité néolibérale accordée à ce que l’on appelle la « liberté négative » (càd la liberté comme absence de contraintes) sur la « liberté positive » (qui garantit au citoyen un certain contrôle sur les lois dans un système démocratique, et une protection contre la domination et l’arbitraire).
C’est sur cette liberté positive que les écologistes doivent fonder leurs politiques.
Ce qui a 2 implications majeures :
Chacun.e aura remarqué que c’est avec ironie que nous reprenons cette accusation de laxisme pour la retourner contre la droite et l’extrême-droite. Parce que si la gauche n’est pas toujours écologiste, l’écologie politique ne peut être défendue que par une certaine gauche.
Rédaction
La MCD paye sa tournée en Normandie !
Interventions à Caen, au Havre et à Rouen de Michel Lepesant, fondateur de la MCD : « La décroissance, solution politique ? » Entrée gratuite.
Pour beaucoup, c’est la croissance qui est la solution : pour créer de l’emploi, pour équilibrer le budget, pour financer la transition écologique, les services publics…
Or pour un décroissant, comment la croissance pourrait être la solution alors qu’elle est le problème.
Mais quelle est la nature de ce problème ?
Question décisive au moment de définir en quoi la décroissance serait la solution.
L’intervention aura pour objectif de présenter la décroissance comme solution politique parce que la croissance est d’abord un problème politique.
Autrement dit, on pourrait changer de modèle économique et même de modèle social, mais si on ne s’attaque pas aussi au modèle politique, alors il y a toutes les (mal)chances que toutes nos propositions et nos alternatives tombent à l’eau.
Rédaction
En quoi peut-il être judicieux de se référer à la décroissance pour diriger une critique contre cette forme particulière d’intervention qu’est la table ronde ?
Cela fait plusieurs années que la MCD a pris conscience que pour changer de société, il ne fallait pas oublier de changer la façon de débattre :
C’est pourquoi, tous les ans, à chaque (f)estive, nous reprenons sans le modifier notre texte sur le besoin de méthodes. En voici le premier paragraphe.
La décroissance est un chemin vers une société sobre et juste, qui reste à inventer… Les (f)estives se proposent elles aussi de tenter des expérimentations sur le fonctionnement des groupes et les discussions entre décroissant.e.s… Trois principes à la base de ces expérimentations :
Nous voulons en finir avec les traditionnelles tables-rondes, avec les questions hors sujet, avec les échanges hargneux et les prises de parole intempestives… Surtout que le thème des (f)estives renvoie toujours à une critique de l’individualisme, c’est-à-dire cette « fable » qui raconte qu’une société se construirait à partir de ses individus juxtaposés. Nous voulons au contraire défendre l’idée que la société précède les individus, que le Commun précède le Particulier. Dans ces conditions, ce serait peu cohérent de prétendre en débattre en plaçant côte à côté des intervenants, aux temps d’interventions réduits, avant de passer aux fameuses « questions de la salle » qui par expérience ne sont que trop souvent une suite de questions juxtaposées. Il y a là une façon de « consommer » les intervenants qui ne nous semblent pas la meilleure des manières de les honorer, d’honorer ce qu’ils sont venus nous offrir.
Et voilà que le mardi 6 mai, nous écoutons sur France Inter le podcast de David Castello-Lopes : « Faut-il participer à des tables rondes ? » https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-question-de-david-castello-lopes/le-billet-de-david-castello-lopes-du-mardi-06-mai-2025-5279109
Devons-nous en déduire que la MCD refuse de participer à des tables rondes ?
Pour une présentation bienveillante de la table ronde : https://www.helloasso.com/blog/comment-preparer-une-table-ronde
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