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la Maison commune de la décroissance

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15.05.2025 à 16:31

Rédaction

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La MCD paye sa tournée en Normandie !

Interventions à Caen, au Havre et à Rouen de Michel Lepesant, fondateur de la MCD : « La décroissance, solution politique ? » Entrée gratuite.

  • Le mardi 20 mai, à 18h30 – Maison des Associations, Caen (8, rue Germaine Tillon)
  • Le mercredi 21 mai, à 18h00 – Le Hangar Zéro, le Havre (31, quai de la Saône)
  • Le jeudi 22 mai à 18h30 – La Base, à Rouen (5 rue Geuffroy, rive gauche)

Pour beaucoup, c’est la croissance qui est la solution : pour créer de l’emploi, pour équilibrer le budget, pour financer la transition écologique, les services publics…

Or pour un décroissant, comment la croissance pourrait être la solution alors qu’elle est le problème.

Mais quelle est la nature de ce problème ?

Question décisive au moment de définir en quoi la décroissance serait la solution.

L’intervention aura pour objectif de présenter la décroissance comme solution politique parce que la croissance est d’abord un problème politique.

Autrement dit, on pourrait changer de modèle économique et même de modèle social, mais si on ne s’attaque pas aussi au modèle politique, alors il y a toutes les (mal)chances que toutes nos propositions et nos alternatives tombent à l’eau.

  • Quand la croissance est définie comme une « boussole » économique, la décroissance est la décrue de la production et de la consommation, donc de l’extraction et des déchets.
  • Quand la croissance est définie comme un « monde » (valeurs, normes, récits, attachements), la décroissance est la décolonisation de nos imaginaires.
  • Quand la croissance est critiquée en tant que « régime politique », la décroissance défend la repolitisation de la conception commune de la vie bonne (autolimitations, vie sociale, dépense).
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07.05.2025 à 20:12

Rédaction

Texte intégral (1076 mots)

En quoi peut-il être judicieux de se référer à la décroissance pour diriger une critique contre cette forme particulière d’intervention qu’est la table ronde ?

Cela fait plusieurs années que la MCD a pris conscience que pour changer de société, il ne fallait pas oublier de changer la façon de débattre :

C’est pourquoi, tous les ans, à chaque (f)estive, nous reprenons sans le modifier notre texte sur le besoin de méthodes. En voici le premier paragraphe.

La décroissance est un chemin vers une société sobre et juste, qui reste à inventer… Les (f)estives se proposent elles aussi de tenter des expérimentations sur le fonctionnement des groupes et les discussions entre décroissant.e.s… Trois principes à la base de ces expérimentations :

  1. Honorer nos intervenants, en leur donnant le temps de s’exprimer, de développer leur pensée : ne pas les mettre en concurrence. Mais, soit leur consacrer toute notre écoute, soit organiser une discussion bienveillante avec un autre intervenant.
  2. Nous respecter nous-mêmes : prendre le temps de réfléchir et d’assimiler la matière apportée par l’intervenant. Ne pas hésiter donc à y revenir plusieurs fois, en prenant le temps de digérer.
  3. Faire émerger des propositions concrètes à l’issue de chaque session thématique : modes préférentiels de vie, éléments d’un lexique commun, clivages de fond, actions de refus comme de construction, belles revendications.

Nous voulons en finir avec les traditionnelles tables-rondes, avec les questions hors sujet, avec les échanges hargneux et les prises de parole intempestives… Surtout que le thème des (f)estives renvoie toujours à une critique de l’individualisme, c’est-à-dire cette « fable » qui raconte qu’une société se construirait à partir de ses individus juxtaposés. Nous voulons au contraire défendre l’idée que la société précède les individus, que le Commun précède le Particulier. Dans ces conditions, ce serait peu cohérent de prétendre en débattre en plaçant côte à côté des intervenants, aux temps d’interventions réduits, avant de passer aux fameuses « questions de la salle » qui par expérience ne sont que trop souvent une suite de questions juxtaposées. Il y a là une façon de « consommer » les intervenants qui ne nous semblent pas la meilleure des manières de les honorer, d’honorer ce qu’ils sont venus nous offrir.

Et voilà que le mardi 6 mai, nous écoutons sur France Inter le podcast de David Castello-Lopes : « Faut-il participer à des tables rondes ? » https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-question-de-david-castello-lopes/le-billet-de-david-castello-lopes-du-mardi-06-mai-2025-5279109

  • Il est amusant ; même si les rires en arrière-fond sont irritants.
  • Il est basé sur quelque expérience.
  • Il contient quelques piques plutôt bien vues.
  • Mais : sa critique revient à simplement dire que les tables rondes ne servent à rien. Il a raison, mais pourquoi ne servent-elles à rien alors que les invités sont la plupart du temps qualifiés, et même compétents ?
  • Parce qu’une table ronde n’honore pas cette compétence. Parce qu’on juge une compétence sur son rapport à la vérité alors qu’une table ronde n’a pas la recherche de la vérité comme objectif. Une telle recherche serait un objectif qualitatif ; alors que tout le monde a déjà pu constater qu’aucun critère qualitatif ne vient organiser le contenu d’une table ronde. Les seuls critères que connaît la table ronde sont quantitatifs et ils portent sur le temps de parole, la fréquence des prises de paroles, le tout au nom d’une égalité de principe.
  • Mais si l’objectif d’une table ronde n’est pas la recherche partagée de la vérité, quel est-il ? C’est l’exposition des différentes opinions des intervenants. Cette exposition est un spectacle. Pourquoi ce spectacle ? Pour que chaque auditeur puisse « se faire sa propre opinion ».
  • Il n’est donc effectivement pas question de recherche de la vérité, mais seulement de fabrique des opinions.
  • Rappelons que s’il est démocratique de défendre « à chacun son opinion », on commence aujourd’hui à s’apercevoir que le même pluralisme en matière de vérité – « à chacun sa vérité » – revient à alimenter le brouillard des fakes et des « vérités alternatives », autrement dit à saper la démocratie.

Devons-nous en déduire que la MCD refuse de participer à des tables rondes ?

  • Pas du tout ! Parce que, quand cette forme est hégémonique comme elle l’est aujourd’hui, pratiquer la politique de la chaise vide reviendrait tout simplement à se faire expulser du débat public. Autrement dit, il faut y aller exactement comme aux débuts de la publicité, quand les marques de lessive faisaient de la réclame, non pas pour gagner des parts de marché, mais pour ne pas en perdre.
  • Y aller donc, mais sans guère d’illusion.
  • Peut-être réussir à saisir l’occasion d’en dénoncer les effets pervers.
  • Et par miracle, réussir à dire que cette forme « table-ronde » est l’une des formes les plus efficaces du régime de croissance pour imposer son horizontalisme.

Pour une présentation bienveillante de la table ronde : https://www.helloasso.com/blog/comment-preparer-une-table-ronde

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17.04.2025 à 09:49

Rédaction

Lire plus (354 mots)

Pourquoi venir aux (f)estives ?

  • Parce que, cette année, nous serons en Normandie : à la MFR de Pointel (Orne), à 15 minutes à pied de la gare de Briouze.
  • Parce que nous consacrerons les deux premiers jours à rencontrer Onofrio Romano, qui nous fera l’honneur de sa présence. Pour la MCD, Onofrio fait partie de 2 ou 3 penseurs actuels les plus robustes de la décroissance, parce qu’en analysant la croissance comme régime politique, il en propose une critique radicale.
  • Parce que, du jeudi 21 au samedi 23 aout, nous mettrons le focus sur la question de la propriété.

Comme d’habitude, nous proposerons des emplacements de tente ou de dormir dans le bâtiment, et pour la confection des repas, nous serons en autogestion culinaire (arrivée possible dès le lundi 18 dans l’après-midi et départ jusqu’au dimanche 24, après le repas).

Il est important de rappeler que ces 5 journées seront pleinement consacrées à la réflexion et à la discussion. Pendant les (f)estives,il n’y a pas d’atelier « marmite norvégienne » ou « dentifrice DIY »… mais il y a des conférences (dont une sera « gesticulée »), des arpentages, des analyses de textes, des disputations, des partages de savoir…

Tout aussi important, les soirées ne sont pas studieuses mais festives : on joue, au théâtre, aux cartes, on dessine, on chante…

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05.04.2025 à 17:37

Rédaction

Texte intégral (1299 mots)
Onofrio Romano

Si on reprend l’image classique de l’iceberg, l’économie constitue la partie émergée de la croissance. Mais Serge Latouche a eu  raison de nous avertir : quand, dans une société, l’économie devient une économie de croissance, alors nous ne vivons pas dans une société avec la croissance comme boussole économique, nous vivons dans une société de croissance. La partie immergée de la croissance, c’est ce monde, qui est aussi celui de l’aéroport, du portable, de la voiture, du tourisme, du nucléaire, des métropoles, de la publicité…

L’iceberg de la croissance dans son milieu

Mais alors, suffirait-il de changer  d’indicateurs économiques ou de produire de nouveaux récits ou de nouveaux imaginaires pour rompre avec l’emprise de la croissance ? Pour le croire il faudrait réduire l’hégémonie de la croissance au seul encastrement de nos sociétés modernes dans l’économie. Mais dans ce cas-là, comment expliquer pourquoi la croissance a réussi à imposer son hégémonie ?

Si on revient à l’image de l’iceberg, ne faut-il pas chercher cette explication en se demandant dans quel milieu flotte l’iceberg de la croissance ?

L’hypothèse posée par Onofrio Romano d’un régime de croissance fournit-elle cette explication ? Ce régime politique de croissance est-il le milieu dans lequel baignent la croissance économique et son monde ?

A manquer de (ce) cran politique dans la critique de la croissance, et donc à en rester à réduire la décroissance à une décrue (économique) et une décolonisation (de nos imaginaires),  les décroissant.e.s ne s’enferment-ils pas à chérir les causes dont ils déplorent les effets ?

C’est à partir de ce faisceau d’interrogations que ces deux jours de rencontre seront consacrés à échanger et discuter avec Onofrio Romano. La rencontre va s’organiser autour de 4 séances pendant lesquelles le temps et la parole seront donnés à O. Romano pour exposer ses réflexions. A la fin des 3 premières séances, nous nous réunirons en sous-groupes (1/2 heure) pour échanger sur ce que nous avons compris de son l’intervention (1heure 30) et quelles questions nous aimerions lui poser. Questions auxquelles il répondra au début de la séance suivante (1/2 heure).

Mardi 19 aoûtMercredi 20 août
Critique du régime de croissanceQuelle décroissance, politiquement, anthropologiquement ?
9h30 – 10h00Au cœur de la définition, par la MCD, de la décroissance comme opposition politique à la croissance, il y a la critique du « régime de croissance » (M. Lepesant).Réponses par O. Romano aux questions de la séance 2
10h00 – 11h30Présentation par Onofrio Romano du « régime de croissance » par ses effets, économiques, politiques, anthropologiques et psychosociauxPour sauver nos valeurs du brouillard de l’horizontalisme, quelles verticalités, et quelles horizontalités ?
a) Les paradoxes de la décroissance mainstream
b) Reconstruire la démocratie par « la liberté verticale » ? Comment envisager une certaine verticalité compatible avec les valeurs qui portent la décroissance
11h30 – 12h00En sous-groupes : réception, explication, discussion de l’intervention 1 → 1 ou 2 questions/groupe adressées à O. RomanoEn sous-groupes : réception, explication, discussion de l’intervention 3 → 1 ou 2 questions/groupe adressées à O. Romano
14h00 – 14h30Réponses par O. Romano aux questions de la séance 1Réponses par O. Romano aux questions de la séance 3
14h30 – 16h00Le régime de croissance comme « institution imaginaire de l’individu » → critique du libéralisme comme horizontalisme, neutralisme.
Comment intégrer à l’hypothèse du régime de croissance les évolutions idéologiques de ce libéralisme : néolibéralisme, hyperlibéralisme, libertarisme ?
Le sens de la vie comme Bataille
a- Sortir de la dépense servile (M. Lepesant : 1/2 heure)
b- Pour une décroissance du sujet moderne (O. Romano : 1 heure)
16h00 – 16h30En sous-groupes : réception, explication, discussion de l’intervention 2 → 1 ou 2 questions/groupe adressées à O. RomanoDiscussion finale sur la séance 4 et sur l’ensemble de la rencontre

Pour creuser

Une présentation du livre d’Onofrio Romano, Towards a Society of Degrowth (Routledge, 2020, la traduction française, Critique du régime de croissance, est parue en 2024 chez Liber) : https://decroissances.ouvaton.org/2024/02/24/jai-lu-towards-a-society-of-degrowth-donofrio-romano/

Une interview d’Onofrio Romano parue dans le n°3 de la revue Mondes en décroissance : http://revues-msh.uca.fr/revue-opcd/index.php?id=412

Une conférence de Michel Lepesant aux rencontres « Décroissance, le Festival », en juillet 2024 : Pourquoi faut-il renverser le régime de croissance ?

Onofrio Romano se revendique de la pensée de George Bataille. Une présentation de La part maudite (1949) : https://decroissances.ouvaton.org/2017/08/12/jai-relu-la-part-maudite-de-georges-bataille/

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