pour la lutte sociale
BLOG COLLECTIF - L.N Chantereau, Olivier Delbeke, Robert Duguet, Alexis Mayet, Luigi Milo, Vincent Presumey ...
Publié le 11.11.2024 à 23:31
Soutien à l’Ukraine résistante – Parution du bulletin numéro 35 du 12 novembre 2024.
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Publié le 11.11.2024 à 00:05
Tous sont attaqués, tous doivent s’unir. Éditorial du 11 novembre 2024.
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Publié le 10.11.2024 à 22:57
Appel de plusieurs organisations juives de gauche contre la venue de Bezalel Smotrich
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Publié le 08.11.2024 à 12:35
Trump, Ukraine, Palestine : paix aux chaumières, guerre aux tyrans !
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Publié le 08.11.2024 à 11:25
Trump: First Lessons and First Battles, by Arguments Pour la Lutte Sociale – 6 November 2024
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Publié le 11.11.2024 à 23:31
Soutien à l’Ukraine résistante – Parution du bulletin numéro 35 du 12 novembre 2024.
Nous invitons nos amis et lecteurs à faire circuler le plus largement possible cette publication qui remplit une fonction d’informations incontournable dans le soutien à la lutte du peuple ukrainien contre l’agression de Poutine.
Nous reproduisons ci aprés l’éditorial de ce numéro 35 puis donnons un aperçu du sommaire.
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Retrouver toute la collection du bulletin sur le site des éditions Syllepse
L’Ukraine est seule (ou presque) – Editorial du numéro 35
Par Patrick Le Tréhondat, membre du RESU
Trop peu, trop tard. Voilà ce qui caractérise depuis plus de deux ans l’aide militaire des puissances occidentales, tant décriée, apportée à l’Ukraine. Cette retenue coupable est responsable de la mort des milliers d’Ukrainien·nes tant sur le front que parmi la population civile. Cette politique «calibrée», pour reprendre l’expression d’un ancien général de l’OTAN, obéit à un odieux principe: «Vous aidez à résister, mais pas à vous libérer!»
Les Occidentaux considèrent qu’une victoire de l’Ukraine entraînerait inévitablement une chute de Poutine, laquelle serait grosse de désordres dans la région. Il est possible qu’ils craignent que l’effondrement du régime russe provoque également la révolte des peuples et nationalités opprimées de la Fédération de Russie, mais aussi au Bélarus et en Géorgie, par exemple.
Les campistes, de leur côté, partagent cette appréciation. Dans leur vision, où comptent uniquement l’affrontement des puissances et où les peuples sont absents, la stabilité du régime russe est essentielle. Oh, certes, ils peuvent regretter les «entailles» aux droits humains que commet le Kremlin et ils peuvent même apporter leur soutien à tel ou tel oppositionnel russe emprisonné, mais en définitive ils considèrent que la lutte du peuple ukrainien pour sa liberté et la démocratie est un affaiblissement, et même un obstacle, à leur lutte «anti-impérialiste», en réalité essentiellement dirigée contre les États-Unis. La Fédération de Russie, au même titre que la Chine, constitue à leurs yeux une force de résistance aux puissances occidentales dominantes et ils défendent l’avènement d’un multipolarité radieuse qui n’est en définitive qu’un multi-impérialisme.
À la suite de ce sombre tableau, il faut cependant souligner l’extraordinaire mouvement de soutien à l’Ukraine par en bas. Depuis le début de la guerre à grande échelle, des centaines de convois sont partis de toute l’Europe pour apporter une aide matérielle. Des générateurs à du matériel scolaire en passant par des couches pour bébés ont été acheminés en Ukraine par des convois citoyens, toutes les semaines depuis plus de deux ans. Le mouvement syndical s’est également mobilisé conduisant des convois syndicaux vers Kyiv ou Kryvyï Rih, apportant des tonnes de matériel et nouant des liens de partenariat et d’échanges avec leurs contreparties ukrainiennes. L’autre difficulté majeure rencontrée par le peuple ukrainien est la politique néolibérale menée par son gouvernement, qui l’appauvrit et affaiblit sa capacité de défense.
Une politique néolibérale nocive
Le visage de Mme Paraska, ambulancière de l’hôpital d’Ivano-Frankivsk, est baigné de larmes. Elle vient d’apprendre son licenciement avec 240 autres de ses collègues (médecins et infirmières). Elle hurle, lors d’une réunion avec la direction de l’hôpital, qu’elle n’aura plus assez d’argent pour acheter des couches pour son fils, qui a perdu ses jambes dans cette guerre…
Sans pause depuis le 24 février 2022, le gouvernement poursuit ses attaques contre les droits des travailleur·euses. Les réformes du Code du travail se succèdent, allant même jusqu’à remettre en cause le droit aux congés. Dans le secteur de la santé, pourtant vital dans un pays en guerre, licenciements et non-paiement des salaires s’ajoutent les uns aux autres. Le personnel de santé n’est pas le seul touché par cette brutalité sociale. Citons le cas des 6000 mineur·es de Lviv, qui attendent encore à cette heure le paiement de leurs salaires depuis plusieurs mois. Outre la détresse sociale dans laquelle elle plonge la population ouvrière, cette politique antisociale affaiblit la capacité de défense de l’Ukraine. Ce qu’explique clairement le syndicat KVPU des mineur·es de Lviv : Les salaires impayés non seulement aggravent les difficultés financières des familles minières, mais affectent également négativement l’état moral et psychologique des employé·es et augmentent les tensions sociales dans les équipes de production et dans la région, mais privent également de la possibilité d’aider plus de 800 employé·es de l’entreprise qui sont dans l’armée et auxquels [les mineur·es] fournissent tout le nécessaire (munitions, drones, voitures, etc.).
Résistances sociales
Depuis la fin 2022, la résistance sociale à cette politique s’est développée ouvrant ainsi la lutte sur deux fronts : contre l’agression impérialiste russe, avec un soutien constant aux combattant·es sur le front, et contre la politique néolibérale de Zelensky. Dès novembre 2022, les étudiant·es de l’université de l’imprimerie de Lviv se mobilisaient dans la rue contre la fermeture de leur établissement, bravant la loi martiale qui interdit tout rassemblement sur la voie publique. Moment fondateur qui allait conduire, en février 2023, à la création du syndicat indépendant étudiant Priama Diia.
Le mouvement syndical, tant en raison de la guerre que de la loi martiale, ne peut pas déployer de larges mobilisations. De plus, des milliers de ses membres se sont engagé·es dans l’armée et sont au combat. Beaucoup ont été tué·es ou blessé·es, ce qui aura à l’avenir des conséquences sur le mouvement ouvrier ukrainien en l’affaiblissant considérablement.
Dans cette situation, à titre individuel ou collectif, les salarié·es intentent des procès contre leurs employeurs pour faire respecter leurs droits. En octobre 2023, le syndicat des cheminots KVPU a obtenu devant les tribunaux la restauration entière des salaires de 300000 travailleur·euses du rail qui avaient été partiellement amputés.
À la suite de nombreux procès remportés en 2024 par les salarié·es, le ministre de la justice a pu s’inquiéter que les tribunaux n’étaient pas faits pour entraver le développement des entreprises. Ce à quoi le Conseil de juges, attaché à l’État de droit, a répondu que la justice devait faire respecter les droits des citoyen·nes.
Signalons enfin les nombreux rassemblements populaires (certains se terminant en manifestations de rue) qui se tiennent chaque semaine et qui revendiquent des conditions claires quant à la démobilisation des soldat·es épuisé·es ou qui se forment pour soutenir les prisonnier·es de guerre promis à un mort lente entre les mains des forces russes.
Signalons encore les mobilisations qui portent sur la défense du service public, par exemple contre la suppression d’un poste de factrice dans un village, contre la spéculation immobilière qui met en cause le patrimoine architectural de Kyiv ou sur les problèmes écologiques. Autant de luttes dont Soutien à l’Ukraine résistante se fait dans chaque numéro l’écho.
Un nouvel internationalisme
Le soutien à l’Ukraine nous a obligé·es à repenser notre internationalisme et ses pratiques. Le plus souvent, le soutien aux peuples opprimés relève d’un apitoiement où ceux-ci sont réduits à l’état d’objet de notre compassion. Objet ? Alors qu’ils sont les sujets de leur libération ! «Ne nous considérez pas comme des victimes, car ainsi vous vous placez en position de supériorité vis-à-vis de nous, alors que nous somme les acteur·trices agissant·es de notre combat libérateur», me disait récemment Katya Gritseva, militante de Priama Diia et de l’organisation socialiste révolutionnaire Sotsialnyi Rukh.
Un authentique internationalisme doit œuvrer dans une relation d’égalité avec les peuples opprimés qu’il soutient. Ce nouvel internationalisme se doit également se préserver d’un autre écueil: le risque de substitutisme. Ce que notait amèrement en mai 2023, le site de gauche ukrainien Commons : « Lorsque l’attention s’est soudainement portée sur notre société, ce sont souvent des Occidentaux qui donnaient leur point de vue sur l’invasion russe et qui était le plus bruyant et souvent le plus apprécié. Même s’ils ou elles n’avaient jamais été confronté·es au contexte ukrainien auparavant. »
Le risque du torticolis
La gauche internationale gagnerait à se pencher, au risque d’un torticolis, sur l’auto-activité du peuple ukrainien et particulièrement de son camp progressiste. Nous avons à de multiples reprises souligné dans les colonnes de Soutien à l’Ukraine résistante l’exceptionnelle capacité d’auto-organisation du peuple ukrainien. Les pratiques sociales (mais aussi les écrits et donc sa production théorique) de ses mouvements sociaux sont porteurs possibles d’une alternative au capitalisme oligarchique dominant en Ukraine… mais dont la valeur universelle peut inspirer des mouvements d’émancipation dans d’autres pays, notamment en Europe de l’Ouest.
Lorsque, pour répondre à la crise du système de santé ukrainien, le syndicat du personnel soignant Sois comme Nina revendique l’élection démocratique des directeurs d’hôpitaux et déclare que faire «contrôler et gérer [les hôpitaux] [par son personnel] est possible», n’y a-t-il pas là les possibles voies de résolution de la crise du système de santé que nous connaissons ici ?
De même, lorsque Priama Diia organise le contrôle étudiant dans les universités et explique que «les étudiant·es sont des participant·es à part entière dans le processus [éducatif] et devraient jouer un rôle approprié dans la gestion des établissements universitaire », n’y a-t-il pas là des éléments de réflexion pour un syndicalisme rénové qui allie défense des intérêts sociaux immédiats et visée de transformation sociale ?
Dans les pages de Soutien à l’Ukraine résistante, nous avons régulièrement traduit et publié les contributions des mouvements syndicaux, féministes, LGBT et de collectifs auto-organisés, car au-delà de notre modeste rôle de porte-voix, il nous est clairement apparu qu’il y avait là matière à une réflexion et un enrichissement pour les mouvements émancipateurs à l’Ouest du front, pour autant qu’ils sachent écouter au-delà de leurs frontières.
L’Ukraine est seule. Particulièrement depuis le 5 novembre qui a vu l’élection de Donald Trump à la tête des États-Unis. Le peuple ukrainien (comme le peuple palestinien) sera la première victime de l’arrivée au pouvoir du magnat-oligarque immobilier, qui a fait preuve de tant de mépris pour le destin des Ukrainien·nes et de sympathie pour le maître du Kremlin.
L’aide militaire américaine risque de se réduire considérablement, voire de disparaître. Une situation dont certains gouvernements européens pourraient profiter pour pousser à des négociations-capitulation qui ne seront que des impasses car le régime fasciste russe ne renoncera pas à son projet impérial de domination des peuples de la région. L’Ukraine ne doit pas rester seule, son combat est le nôtre, ce sont aussi nos fondements et acquis démocratiques et sociaux que défend le peuple ukrainien.
Découvrir le sommaire du numéro 35
Soutien-UA-resistante-num-35_sommaireTéléchargerPublié le 11.11.2024 à 10:47
Élections US – Les chiffres. Par VP.
Les chiffres de Wikipedia (Page en langue anglaise)donnent une idée exacte des élections US. Ci-dessous, je les arrondis (d’autant que ceux de 2024 ne sont pas complets à 100% à cette heure).
En 2016, il y a presque 109 millions d’abstentions – comme d’habitude jusque là. Du fait du caractère confédéral du pays Trump est élu avec moins de voix que Clinton : près de 63 millions contre 66,85. Jill Stein est à 1,45 million (1,07%).
En 2020, participation historiquement élevée : Biden fait 81,2 millions, Trump 74,2 millions (Howie Hawkins du Green Party 0,4 million). Les abstentions sont tombées à 80,8 millions.
En 2024, il n’y a pas de progression numérique significative de Trump – le fait politique étant bien entendu qu’après avoir tenté un putsch, il est toujours là et que le Parti républicain s’est livré à lui : il fait 74,7 millions (on peut y ajouter les 0,5 million de Robert Kennedy Junior).
C’est le vote démocrate qui baisse : Harris ne fait que près de 71 millions, soit 10 millions de voix de moins que Biden en 2020. Les abstentions remontent à 98 millions et quelques. Stein a 0,64 million (près de 0,4%).
Trump est bien sûr à un niveau élevé mais ce n’est pas un fait nouveau : il n’y a PAS eu de « vague » supplémentaire. Je ne dis pas cela pour que l’on se rassure, mais pour que l’on ne joue pas à se faire peur : il faut partir du réel.
C’est le recul démocrate la clef, que je n’expliquerai pas par les faiblesses de leur campagne car elles sont consubstantielles à la nature, capitaliste et institutionnelle de ce parti, mais par :
- 1°) le recul du niveau de vie réel depuis 2020,
- 2°) l’absence d’une mobilisation comparable à Black Lives Matter de 2020, le « mouvement pro-palestinien des campus » y ayant fait obstacle. Numériquement, les abstentions ou votes gauchistes « pour punir Genocide Joe » sont difficiles à évaluer, mais politiquement leur impact électoral global est décisif car il a interdit une mobilisation indépendante pour barrer la route à Trump.
Les courants gauchistes ou liberals (au sens US du terme) qui ont roulé contre « Genocide Joe » ne sont pas ceux d’où peut sortir une alternative ouvrière indépendante : ils sont alliés au capital sous la forme de l’impérialisme multipolaire.
L’alternative indépendante se trouve du côté des forces qui ont appelé au vote Harris malgré tout pour barrer la route à Trump, y compris dans les syndicats où la campagne UAW n’a pas été une campagne pro-démocrate traditionnelle, mais de fait un début de campagne indépendante, se prolongeant maintenant par l’appel à former un pôle ouvrier.
VP, le 11/11/2024.
Publié le 11.11.2024 à 00:05
Tous sont attaqués, tous doivent s’unir. Éditorial du 11 novembre 2024.
Tous les secteurs du salariat sont violemment attaqués par un gouvernement minoritaire et illégitime ou avec son appui : voilà le fait tant social que politique central en France aujourd’hui.
Sophie Binet, dirigeante CGT, déclare à La Tribune de ce dimanche 10 novembre :
« Quand j’ai rencontré Michel Barnier, qui arrivait à Matignon, je lui ai présenté une liste de plus de 180 plans sociaux, que nous avions recensés. Aujourd’hui, cette liste frôle les 200. Et il y en aura d’autres. Dans l’automobile, chez les constructeurs, les équipementiers, mais aussi dans la chimie, etc. : tous les secteurs sont impactés. Tous les jours, il y a de nouvelles annonces. Dans le secteur bancaire, le CCF vient, par exemple, d’annoncer près de 1000 suppressions de postes. »
Elle poursuit :
« On estime que plus de 150.000 emplois vont disparaître, probablement plus. Car il y a un effet domino sur la chaîne de sous-traitance. Les plans de licenciement des grands donneurs d’ordres entraînent toujours des suppressions de postes dans les petites entreprises. Nous sommes au début d’une violente saignée industrielle. »
La journée du mardi 5 novembre, avec les annonces simultanées des fermetures des usines Michelin de Cholet et de Vannes, et la vague de fermetures de magasins Auchan, marque un basculement. Et, à chaque fois, un point commun : ces grands actionnaires ont empoché des millions d’euros d’argent public provenant de nos impôts – 43 millions pour Michelin en 2023, dont son « crédit impôt recherche s’élève à 55 millions ». Juste avant d’annoncer 1254 licenciements, Michelin a généré 1,4 milliards de surprofits par des opérations financières de rachats de ses propres actions.
Depuis les annonces, les usines concernées sont en grève et sont bloquées par les ouvriers. La CGT « demande au gouvernement de geler les licenciements économiques » et annonce une journée de rassemblements pour l’emploi le 12 décembre, précédée de rassemblements régionaux.
Simultanément, le ministre dit « de la Fonction publique, de la simplification et de la transformation de l’action publique », M. Kasbarian, recevait les fédérations de la Fonction publique le jeudi 7 novembre. Selon Benoit Teste (FSU), le ministre est « brutal et insensible ». Sylviane Brousse, CGT Fonction publique, s’étonne de son « mépris ». Christian Grolier, Fonction publique FO, sort avant la fin de la réunion et déclare : « On va prendre le ministre au mot : trois jours de carence, trois jours de grève ! »
Sarkozy insulte les professeurs des écoles, et la presse gouvernementale se déchaîne contre les « fonctionnaires absentéistes » pour préparer le terrain au gouvernement. Le blocage du point d’indice salarial, la suppression de l’indemnité de garantie du pouvoir d’achat (GIPA), le passage de la déjà scandaleuse « journée de carence » en cas de maladie ou d’accident à 3 journées de carence sans salaire, l’amputation de 10% de la paye des malades et des accidentés – qui perdent déjà actuellement le bénéfice des primes – dès les trois premiers mois d’arrêt de travail, tout cela forme à la fois une attaque immédiate et violente contre les salaires et les droits, et une déclaration de guerre symbolique.
Dans les bureaux, les écoles, les établissements, les chantiers, les équipes, les salles d’hôpital, on parle des « trois jours de grève » : chiche, mais pour gagner, donc pour se réunir, s’adresser à la population et monter à Paris chercher ce gouvernement là où il est, voilà la question !
Salariés du privé, agents des fonctions publiques (pas seulement fonctionnaires, mais contractuels, vacataires et CDI !) … et immigrés : M. Retailleau, on le sait, veut une nouvelle « loi Immigration » reprenant ce que le Conseil constitutionnel avait retoqué fin 2023 après que Macron avait fait passer sa loi avec les voix du RN.
Lequel RN appuie l’attaque contre les jours dits « de carence » des agents publics. RN et gouvernement font croire que ceci serait une mesure d’« équité public-privé », alors que 66% des salariés du privé n’ont pas de « journée de carence » grâce aux conventions collectives ou à des accords d’entreprise.
C’est clair : ils cherchent à diviser ceux qu’ils attaquent, entre « fonctionnaires », « salariés du privé » et « immigrés ». C’est tout aussi clair : c’est une contre-attaque d’ensemble qui doit s’imposer.
Et elle sera politique et sociale à la fois, comme le fut la réalisation du Nouveau Front Populaire et la mise en échec de la dissolution visant à établir un gouvernement Macron-Bardella.
Le gouvernement est minoritaire, illégitime, et la mobilisation sociale entraînera une grande partie de la base électorale du RN, la ramenant vers nos intérêts communs. Par contre, le cumul des licenciements de masse, de la casse des droits des agents publics et de la surexploitation des immigrés par le moyen de la menace des expulsions, constituerait le prolongement social du coup d’État antidémocratique de Macron nommant Barnier avec le parrainage de Le Pen.
Plus que jamais, l’unité syndicale rompant le « dialogue social » avec ce gouvernement, sera l’amorce du débouché politique. Plus que jamais, toute protection apportée au gouvernement par les directions de nos organisations syndicales, de peur de précipiter les échéances, serait en réalité ce qui pourrait conduire à la défaite du mouvement ouvrier et à l’arrivée du RN au pouvoir.
Le 11/11/2024.
Réunion en visio d’Interventions Syndicales lundi 11 novembre 17h :
https://us06web.zoom.us/j/82491670545?pwd=unWtRMJc8UfZofbc5zzOiX7GvUBdNK.1
Publié le 10.11.2024 à 22:57
Appel de plusieurs organisations juives de gauche contre la venue de Bezalel Smotrich
Un appel de plusieurs organisations juives de gauche, et d’organisations anti-racistes et de défense des droits humains.
Nous condamnons la venue à Paris du ministre d’extrême-droite israélien Bezalel Smotrich le 13 novembre pour une conférence provocatrice avec des activistes qui appellent à affamer les Gazaouis.
Représentant des colons extrémistes au gouvernement, partisan de la ségrégation entre Juifs et Arabes en Israël, Smotrich appelle ouvertement à une « émigration volontaire », c’est-à-dire au nettoyage ethnique de Gaza, à la colonisation de Gaza et à l’annexion formelle de la Cisjordanie. Il mène Israéliens et Palestiniens au chaos.
Smotrich s’était déjà illustré à Paris, le 19 mars 2023, lors d’un hommage au créateur d’Israel is Forever, l’association qui l’accueille également cette fois-ci. Il avait alors déclaré à la tribune que les Palestiniens n’existent pas parce que le peuple palestinien n’existe pas, alors qu’il se trouvait devant une carte du grand Israël s’étendant sur Israël, les territoires palestiniens et la Jordanie. La présidente d’Israël is Forever, Nili Kupfer-Naouri, est également intervenue à la frontière de Gaza pour empêcher l’aide humanitaire de parvenir à Gaza.
Dès 2015, Smotrich assure publiquement qu’il faut réfléchir à soutenir le Hamas ou à lui envoyer de l’argent, car sur la scène internationale, au jeu de la délégitimation, l’Autorité Palestinienne est un fardeau et le Hamas un atout, position réitérée en 2023.
En janvier dernier, il a participé à un rassemblement à Jérusalem pour réclamer la recolonisation de Gaza. Un événement alors condamné par le gouvernement français qui déclarait attendre des autorités israéliennes une dénonciation claire de ces positions. Le Quai d’Orsay ajoutait rejeter l’idée de toute nouvelle colonisation israélienne à Gaza ainsi que toute forme de transfert de la population palestinienne.
Smotrich, Ben Gvir et des figures du Likoud ont réaffirmé leur velléité de recoloniser Gaza le 20 octobre lors d’une grande conférence à la frontière de Gaza organisée par une association d’extrême-droite. Ces propos n’ont pas été sanctionnés par Netanyahou, qui avait pourtant pris l’engagement de ne pas recoloniser Gaza le jour d’après.
Tout récemment, le 16 octobre, il a fait l’objet d’une mise en garde de la part du Premier Ministre britannique Keir Starmer. Ce dernier a indiqué qu’il était en train d’examiner la possibilité de sanctions sur le sol britannique à l’encontre de Bezalel Smotrich à la suite de ses propos odieux affirmant qu’il était « moralement justifié » d’affamer les civils gazaouis « pour faire libérer les otages », propos scandaleux condamnés par l’UE, le Royaume Uni et la France. De telles sanctions devraient être possibles en France.
Bezalel Smotrich, par ses prises de position répétées et ses actions, dont cet appel ne reprend qu’un échantillon, a démontré qu’il est un fasciste, un raciste et une menace pour la démocratie en Israël et dans le monde. Il est le porte-voix d’un mouvement extrémiste ultra-nationaliste, expansionniste et violent. Aucun propagateur de haine n’a sa place sur le territoire français ou dans quelque gala que ce soit. De manière certaine, si M. Smotrich s’exprime dans le cadre d’un tel événement, des propos portant une atteinte à la dignité humaine y seront de toute évidence tenus. C’est pourquoi nous demandons aux pouvoirs publics de prendre des sanctions à l’encontre de Bezalel Smotrich et d’interdire cette réunion qui risque de provoquer des troubles à l’ordre public.
Si cette réunion devait malgré tout avoir lieu en présence de Bezalel Smotrich, nous appelons tous celles et ceux qui rejettent cette politique meurtrière de haine et de destruction à Gaza et qui sont sensibles à l’avenir d’Israël et de la Palestine, à manifester le 13 novembre pour affirmer un engagement pour la paix, pour un cessez-le-feu et le retour des otages, dans une perspective de paix et de règlement politique du conflit.
Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes, Collectif Golem, Les Guérrières de la Paix, SOS Racisme, Juives et Juifs Révolutionnaires, L’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide, La Paix Maintenant, Défendre la Démocratie Israélienne – Paris, Jalons pour la Paix, JCall – European Jewish Call for Reason, Centre Medem , Hashomer Hatzaïr, Mémoire des Résistants Juifs de la Main d’Œuvre Immigrée (MRJ-MOI), Association des Amis de la Commission Centrale de l’Enfance (AACCE), la Fédération de Paris du Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP), Une Autre Voix Juive (UAVJ), Pro Human Campaign
Paris, le 30 octobre 2024
Publié le 08.11.2024 à 12:35
Trump, Ukraine, Palestine : paix aux chaumières, guerre aux tyrans !
Aplutsoc donne connaissance d’un communiqué unitaire des syndicats FSU, Solidaires et FGR-FP (Fédération des Retraités de la Fonction Publique), des organisations politiques Parti Socialiste, Les Ecologistes, Nouveau Parti Anticapitaliste, Union Communiste Libertaire, L’Après, et de l’association ATTAC-Moulins, dans l’Allier. L’image illustrant ce communiqué est celle du monument aux morts anti-guerre impérialiste de la commune de Rocles.
Appel 11 novembre Allier comité UkraineTéléchargerPublié le 08.11.2024 à 11:25
Trump: First Lessons and First Battles, by Arguments Pour la Lutte Sociale – 6 November 2024
Trump’s victory is huge: at 3pm today (French time), he wins in terms of absolute votes – more than 71.3 million compared with nearly 66.5 million for Harris – and in terms of percentage – 51.1% compared with 47.4%. In addition, Libertarians and others won 0.8%, Jill Stein 0.4% and the rest 0.2% – and he is therefore President, having won in the swing states (Nevada, Michigan and Arizona had yet to be counted at that time, but the die was cast). What’s more, the Republicans appear to have won the Senate and possibly the House of Representatives.
This is a defeat for the proletariat and democracy, which calls for analysis, resistance and counter-attack. That’s why we welcome this morning’s statement by the United Automobile Workers, which has the merit of reminding us that the working class is in the majority and that it has the same aspirations and demands whatever its vote, with Donald Trump and Elon Musk as its enemies.
Harris could not have won on her own, being the candidate of one of the two major parties of the American capitalist class. In 2020, Biden won against Trump not on his own strength, but because of the powerful wave of demonstrations by Blacks and all the youth with them, whose detonator had been the assassination of George Floyd in Minneapolis. Why didn’t we get that this time?
Of course, the record of the Democrats in power, with the decline in the real standard of living and purchasing power of the broadest sections of the population, is the basic fact. But it’s not good enough to stop there and say that you can’t beat the far right with a liberal programme that is, to say the least, soft on ‘social’ issues. Such recriminations are based on illusions. Harris could not have had any other programme than the one she had. The defence of democracy had to (and will have to) be done without the Democratic Party and outside it, and it is on the terrain of the defence of democracy that the Democrats have instilled weakness.
Because, let’s never forget, all of Biden’s four years have been under the sign of the “U.S. Capitol Attack” on 6 January 2021 and the absence of a judicial crackdown on Trump in its aftermath. While all “serious people” know of his dependence on Putin, the ruling circles of the US have chosen to keep quiet about this fact that is so disorientating and problematic for them and their credibility: a president who is a ‘Russian agent’!
What’s more, this time, unlike in 2016, it is key circles of capital that have moved towards Trump, certainly to control him, but also to direct his blows against the unions and the labour movement (as outlined in the Project 2025 of the Heritage Foundation, the “prestigious” neo-liberal think-tank aligned with Trump). Elon Musk’s key role – not in moderating Trump as far as he is concerned, quite the contrary – is part of this, as is the intervention of shareholders to prevent the traditionally pro-Democrat mainstream press from expressing an opinion – the editorial team of the New York Times was on strike on the day of the vote!
And the dollar is rising and so are the stock markets: the capitalist class is betting on Trump, who is no longer an “accident” as he was in 2016.
The element of physical intimidation, typical of fascism, has been present in the United States at least since 6 January 2021 and was a factor in Trump’s election. It combines with the strong masculinist and virilist dimension of a campaign in which the struggle for or against male domination over women was a central issue – and although this masculinist vote also includes female voices (just as there are, in Iran, female guardians of the Islamic veil), the majority of those resisting Trump were women.
Let’s repeat: violence was already an element of this victory. It took place under threat, because everyone knew that Trump would not concede defeat. The methods of “bourgeois democracy” alone have been defeated in advance. It is the methods of the picket lines of the strikers in the automobile industry, victorious in a conflict over wages at the end of 2023, and of self-defence against the police and militias on the part of young Blacks, aided by other sectors of youth, as in 2020, it is these methods alone, involving the independent organisation of the broadest masses, that will be effective against Trumpist violence and attempts at intimidation.
But that’s precisely the point: a spontaneous but independent surge, like the one that defeated Trump No. 1 in 2020, did not take place. It no doubt began, but did not spread, against Trump No. 2 in 2024. Here a key political factor comes into play: the mobilisation of universities on the theme of Palestine has, for the most part, done nothing for the Palestinian people and has played into Trump’s hands.
This is neither the fault nor the responsibility of the students and the millions of young people revolted by the suffering of Gaza, but of the political direction given to this movement by its leaders, namely the vast majority of the extreme left and the sectors claiming leadership of the movement, who, from 7 October 2023, the day of the provocative Hamas pogroms, denounced Genocide Joe (Biden) as THE culprit and agent no. 1 of genocide. In reality, the said genocide is looming in the rubble of Gaza, a year on, and the campaign against Genocide Joe has done nothing to prevent it.
On the contrary, by diverting legitimate indignation into a movement uncritical of Hamas, Hezbollah and Iran, and acting on the basis of fantasised representations, a democratic and internationalist mass mobilisation similar to, but more thorough than, the spontaneous mass movement that defeated Trump in 2020, was undermined.
A combined mobilisation demanding a halt to arms supplies to the IDF, aid to Ukraine and real democratic repression of Trump and the coup plotters of 6 January 2021 would have been needed. But this was made impossible, the movement undermined by campism, ‘anti-Zionism’ and the Genocide Joe slogan.
And Netanyahu can say this morning: “Congratulations on the greatest comeback in history. Your return to the White House offers a new beginning for America and a powerful recommitment to the great alliance between Israel and America. This is a huge victory!”
This “new beginning”, based on the alliance between the Israeli far right and the most reactionary evangelical currents in America, is the total destruction of Gaza: genocide is likely to happen now, along with the ethnic cleansing of the West Bank. The zealots of the Genocide Joe slogan have NEVER referred to Trump as Genocide Donald. Will they (when it’s too late)? Nothing is less certain. The direction taken by the pro-Palestinian movement has almost openly played into the hands of the Palestinians’ two worst enemies with genocidal ambitions: Donald Trump and Benjamin Netanyahu.
This is a terrible but necessary and indispensable political assessment. No, there has been no internationalist revival, no new broad vanguard mobilising to the cry of “Palestine”! It should have been, it could have been, if this mobilisation had also fought against Iran and Russia and supported Ukraine, acted to really force the Biden administration to stop arms deliveries and called on people to go to the polls en masse to block the road to Genocide Donald…
Trump’s victory belongs to Putin, to the Iranian regime, which pushed Hamas into the pogromist provocation of 7 October 2023, and to Netanyahu, but they would not have achieved this success without the help of the political disorientation unleashed by the Palestinian issue, to the great misfortune of the Palestinians.
7 October failed to produce the Ukrainian defeat. It is this defeat that Trump and Putin are now going to try to achieve, hand in hand. The danger is total and immediate for the Ukrainian people, threatened in the same way and to the same degree as the Palestinian people.
The class struggle and the war in old Europe are therefore becoming the crux of the world situation – there is no Eurocentrism in this observation, but on the contrary, it is taking into account the needs of the exploited and oppressed throughout the world. We’ll be coming back very shortly to the consequences in France and to the lessons and urgencies opened up by this situation for the New Popular Front and for the trade union organisations.
On this day, Aplutsoc sends its fraternal greetings and its full support to our comrades in the US who have fought to defeat Trump on a class line, from Oakland Socialist and the Ukraine Socialist Solidarity Campaign, to the comrades who have expressed themselves along these lines in New Politics, and beyond them to the thousands of trade unionists, notably from the United Auto Workers (UAW), who are seeking the path of independent action to counter-attack and win.
The original French version of this article first appeared on aplutsoc.org.
Translation: Daniel Mang
Special thanks to the comrades animating the blog LeftRenewal for the translation