04.05.2025 à 16:27
Euryale
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En moins de 10 minutes, retrouvez quelques moments forts de la semaine : extraits marquants, analyses saillantes, échanges essentiels. Un concentré du travail d'Au Poste, à picorer ou à partager sans modération.
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Au programme cette semaine:
#AuPoste – s09-46 – 28 avril 2025 L’ennemi d’Etat, c’est toi avec Vanessa Codaccioni https://www.auposte.fr/lennemi-detat-cest-toi-avec-vanessa-codaccioni/
#AuPoste #Extrêmorama #11 – 29 avril 2025 Passé colonial. Présent national avec Pascal Blanchard, Florence Beaugé, Pauline Perrenot, Youmni Kezzouf & Tristan Berteloot https://www.auposte.fr/passe-colonial-present-national/
#AuPoste en manif – s09-47 – 1 mai 2025 Premier mai dans le cortège parisien https://www.auposte.fr/premier-mai-dans-le-cortege-parisien/
#AuPoste #DuPasséFaisonsTableBasse #7 – 30 avril 2025 Décoloniser la Kanaky-Nouvelle-Calédonie avec Benoît Trépied https://www.auposte.fr/decoloniser-la-kanaky-nouvelle-caledonie/
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01.05.2025 à 19:25
David Dufresne
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Urgence Palestine, deux belles octogénaires, des trans, des CGTistes, des éboueurs, des anars, des sans papiers, du monde (100 000 personnes), des flics brutaux, L'Internationale sous tous les tons.
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Parce qu’on aime le contact des boulevards sous nos pieds, la joie des unes, le plaisir des autres, les pleins poumons, parce que seule la gauche sait prendre la rue (coucou Le Pen et sa piteuse place Vauban). Parce qu’il le faut bien.
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30.04.2025 à 20:14
David Dufresne
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Quel est le poids des héritages coloniaux, comment s’en affranchir ? Comment expliquer l’embrasement de mai 2024 ? Comment ré-engager le processus de décolonisation ? Mathile Larrere reçoit Benoît Trépied, anthropologue au CNRS
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Le 13 mai 2024 s’ouvraient en Kanaky-Nouvelle-Calédonie des mois d’affrontements, de barrages, de révoltes, de répression aussi, faisant au moins 14 victimes. C’est tout un espoir d’une décolonisation inédite qui semblait réduit à néant. Pour comprendre ce qui se passait, se jouait, je repérais assez vite les interventions de Benoît Trépied, anthropologue au CNRS. Sur France info, Arrêt sur image, Blast, Médiapart, Le Monde…, ses interviews, appuyées sur ses propres recherches comme celles de nombreux chercheurs et chercheuses faisaient exploser les éléments de langage adoptés au sommet de l’État, repris par les médias dominants. Il présentait un autre récit public, informé, nuancé, mis en perspective historique, qui dénonçait, démontrait les fautes graves commises par l’État français, révélait la dimension coloniale alors à l’œuvre.
Benoit Trépied prolonge ce travail d’analyse et d’explication en publiant aujourd’hui un ouvrage salutaire qui rassemble, précise, prolonge ses nombreuses interventions (Décoloniser la Kanaky-Nouvelle-Calédonie, édition Anarchasis).
Comment ne pas le recevoir autour de ma table basse pour qu’il explique ce long, difficile processus de colonisation puis de décolonisation de la Kanaky.
« Ce n’est pas une lubie de militant. C’est dans la Constitution française : ce pays est en cours de décolonisation. » Dès les premières minutes, Benoît Trépied plante le décor. Loin des raccourcis médiatiques, il retrace la trajectoire coloniale de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie, ce territoire français du bout du monde que l’État hexagonal refuse toujours de considérer comme une terre à décoloniser.
Anthropologue au CNRS, Trépied raconte comment, depuis 25 ans, il documente le processus entamé avec l’accord de Nouméa en 1998. « J’ai découvert la Kanaky en 1998, j’y suis retourné pour ma thèse, et j’ai été adopté coutumièrement dans une famille kanake. » Ce lien humain, profond, irrigue tout son travail.
Il rappelle que le projet colonial fut celui d’un effacement des peuples autochtones : spoliation foncière, enfermement dans des réserves, maintenant on dit terre coutumière, c’est un racisme d’anéantissement. « La France a voulu effacer le peuple kanak, comme les aborigènes en Tasmanie ou les Amérindiens à New York. » Les Kanaks sont réduits au silence, et le mot même de Kanak, longtemps une insulte, devient un drapeau de résistance dans les années 70.
« Le peuple kanak ne veut pas disparaître. Il veut récupérer sa souveraineté. »
Benoît Trépied
Ce que Trépied décrit, c’est une colonisation de peuplement, nourrie par le bagne, les forçats, les engagés javanais indochinois japonais, coolies dans le cadre de l’engagement. « Toute la société calédonienne s’est bâtie sur le travail contraint. » Et cette histoire hante encore les équilibres politiques, les conflits sociaux, les rancunes sourdes.
Le cœur du conflit repose aujourd’hui sur une ligne de faille : qui a le droit de voter ? Trépied l’explique avec clarté : « Le droit de vote est la clef de voûte du processus de décolonisation. » L’accord de Nouméa crée une citoyenneté calédonienne spécifique. Mais l’État, par la voix de Darmanin, veut élargir ce corps électoral — au mépris des compromis passés.
« Si vous touchez au vote, vous touchez à l’essence même de l’accord. » Résultat : l’embrasement du 13 mai 2024. Nouméa explose. 14 morts. Des leaders indépendantistes emprisonnés et déportés vers la métropole. « C’est le retour de la vieille répression coloniale. » Dans le tchat, KalouPacifique écrit : « Ils les envoient au bagne à l’envers. C’est l’exil comme au XIXe siècle. » Et la comparaison frappe juste.
« Ce que l’État appelle le maintien de l’ordre est une violence coloniale »
Benoît Trépied
Pour l’historien ce qui se joue est crucial : la France doit reconnaître qu’il reste un peuple colonisé sur son sol. Il ne s’agit pas d’une simple réforme institutionnelle. C’est la possibilité d’un pays nouveau, fondé sur la justice et le respect des identités.
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Parce que le projet colonial français en Kanaky visait à faire disparaître les Kanaks — physiquement, symboliquement, politiquement en les reléguant dans des réserves et en niant leur culture, jusqu’à vouloir les effacer de la mémoire collective.
La tentative du gouvernement français, sous l’impulsion du ministre de l’Intérieur d’élargir le corps électoral local pour y intégrer des résidents récents remettant en cause le compromis fondamental de l’accord de Nouméa.
Parce qu’elle est le seul territoire français explicitement inscrit dans un processus de décolonisation constitutionnel, où une citoyenneté locale a été créée, avec des transferts progressifs de compétences.
Parce qu’ils sont accusés d’avoir organisé des blocages en mai 2024. Mais pour Trépied, leur transfert à 17 000 km du Caillou est une humiliation politique, une réactivation des logiques coloniales de déportation.
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Cet article est le fruit d’un travail humain, d’une retranscription automatique de l’émission par notre AuBotPoste revue et corrigée par la rédaction.
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30.04.2025 à 08:37
David Dufresne
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Ils viennent briser le silence, bousculer l’oubli. Pascal Blanchard, historien, et Florence Beaugé, journaliste de terrain, celle qui a révélé le poignard du jeune Le Pen en Algérie, ravivent une mémoire que la France voudrait anesthésier : celle des Colonies. Dans leur besace, ils viennent avec une somme sur “le prince de l’ambivalence” (Mitterrand, le dernier empereur) et la réédition augmentée de «Algérie, une guerre sans gloire» pour l’autre.
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Archives déterrées, blessures ouvertes, vérités qui dérangent, face à l’aveuglement officiel, leur parole dérange, interroge, réveille. Un dialogue intense, et nécessaire. Car tant que ce passé-là n’est pas regardé en face, il continue de hanter le présent.
En seconde partie, notre club de la presse et le tour express de l’actualité de l’Extrême droite mondiale avec Youmni Kezzouf (Mediapart), Pauline Perrenot (Acrimed), qui reviendra sur la dinguerie médiatique autour des condamnations de Le Pen & Co, et Tristan Berteloot (Libération), à propos du procès que Bardella lui a intenté, et perdu.
Deux heures en direct, sur Mediapart et Au Poste
« Mitterrand, c’est l’homme qui a menti toute sa vie sur son rapport à l’Empire », lâche Pascal Blanchard, sans détour. Dès les premiers échanges, le ton est donné. Ce soir-là, dans Au Poste, on remonte le fil colonial jusqu’à nos démocraties d’apparence. L’historien, épaulé par la journaliste Florence Baugé, démonte méthodiquement les mythes d’un passé qui ne passe pas. Il y est question de mémoire empêchée, de mensonges d’État, de grandeur fantasmée, de récits manipulés. Et surtout d’une gauche qui a bien souvent préféré l’amnésie à l’inventaire.
L’historien détaille : Mitterrand, de l’Expo coloniale à Vichy, de la SFIO à la Françafrique, n’a jamais rompu avec l’idée impériale. « Il a réécrit sa propre histoire, dès les années 50 », explique-t-il. La parole est dense, documentée, charpentée. Loin d’un procès à charge, c’est un démontage clinique : « Il a même réussi à faire croire qu’il avait toujours été un homme du Tiers Monde », s’amuse l’historien. Mais l’affaire est sérieuse : l’ancien président incarne à lui seul le déni colonial de toute une génération politique, jusqu’à son soutien aux régimes africains les plus autoritaires.
La journaliste de son côté, raconte son enquête fondatrice : le poignard de Le Pen, retrouvé dans la casbah d’Alger, preuve d’une nuit de torture. « Quand j’ai vu ce couteau, j’ai su que je devais aller au bout », confie-t-elle. Pendant des années, elle mène l’investigation, affronte les menaces, déjoue la censure. Et obtient, enfin, la reconnaissance judiciaire de la parole des victimes. Son récit bouleverse le tchat. JeanMehdi écrit : « On en pleure, c’est bouleversant. Merci pour cette parole courageuse ».
« On n’écoute pas les colonisés, jamais. C’est la règle. »
Pascal Blanchard
Leur dialogue expose une vérité brutale : l’histoire coloniale n’a jamais été soldée. Elle continue d’irriguer les représentations, les discours, les votes. « La gauche a fabriqué l’empire autant que la droite », martèle Blanchard. Et Florence Beaugé d’ajouter : « Ce n’est que lorsque Le Pen a parlé qu’on a cru les témoignages algériens. » À ce moment-là, c’est toute la hiérarchie du savoir et de la légitimité qui vacille.
La deuxième partie d’« Au Poste » prolonge ces constats dans le champ médiatique et politique. Pauline Perrenot (Acrimed), Tristan Berteloot, et Youmni Kezzouf (Mediapart), dressent tousle même constat : l’extrême droite sature l’espace médiatique, même condamnée, même discréditée. Et surtout, elle réécrit l’histoire à son avantage, comme l’a fait Mitterrand en son temps.
« Il y a un illibéralisme en germe dans les discours RN, et il s’installe »
Youmni Kezzouf
Procès de Bardella, fake news sur l’islamophobie, blanchiment de Jean-Marie Le Pen, les invités décryptent la banalisation accélérée du RN. Perrenot s’emporte : « Quelle autre personne condamnée aurait droit à un 20h de TF1 pour se justifier ? » Un tchat s’agite : ZinedineZ résume : « Le RN est devenu mainstream sans rien changer de son logiciel. »
Les journalistes présents dénoncent une stratégie de séquençage médiatique redoutable, une réécriture continue qui trouve un terreau dans la faiblesse des contre-pouvoirs. Pauline Perrenot conclut : « Ce n’est pas une fatalité. C’est une construction. Et elle peut être déconstruite. »
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Parce que ses recherches montrent que l’ancien Président de la République a systématiquement réécrit son rôle dans la décolonisation, dissimulant ses responsabilités à Vichy, en Indochine, en Algérie, jusqu’à sa politique africaine une fois président. Cette construction narrative, savamment entretenue, lui a permis d’apparaître comme un homme de gauche, malgré un parcours colonial très lourd.
Ce poignard, identifié comme ayant appartenu à Jean-Marie Le Pen, constitue une preuve matérielle inédite d’un acte de torture. Son histoire, relayée par Beaugé dans une enquête minutieuse, a permis de crédibiliser des témoignages longtemps ignorés. Mais sa non-exposition au musée des Moudjahidines illustre encore les blocages politiques autour de cette mémoire.
Selon Pauline Perrenot, la couverture médiatique actuelle privilégie la logique du spectacle et de la personnalisation. Le RN impose ses « séquences » narratives, et les médias mainstream les relayent, souvent sans distance. Cette dynamique offre une exposition massive, même après des condamnations judiciaires, et gomme la radicalité réelle du parti.
Parce qu’elle n’a jamais été pleinement traitée. Ni musée national, ni mémorial officiel, ni consensus scolaire. Pour Pascal Blanchard, cette absence de traitement historique laisse un vide exploité par l’extrême droite. Et tant que les colonisés ne seront pas reconnus comme sources légitimes de l’Histoire, le récit restera déséquilibré et conflictuel.
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