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22.11.2024 à 15:05

Ce samedi 23 novembre, des marches partout en France contre les violences sexistes et sexuelles

Nadim Fevrier

Ce samedi 23 novembre, à l’appel de nombreux collectifs et organisations, dont la France insoumise, des rassemblements contre les violences sexistes et sexuelles sont prévus partout en France. Chaque année, 94 000 femmes sont victimes de viols et d’agressions sexuelles. Seuls 0,6 % des viols aboutissent à une condamnation. La levée du huis clos du procès des viols de Mazan, comme le procès d’Aix rendu public par Gisèle Halimi en 1978, ont mis en lumière le caractère systémique de ces violences et la culture du viol qui gangrène la société française. Notre article.

Violences sexistes et sexuelles : quelques rappels concernant la France

Concernant la lutte violences sexistes et sexuelles (VSS), la tenue de ces multiples rassemblements partout dans le pays donne l’occasion de rappeler certains chiffres édifiants. Ces derniers démontrent le caractère systémique de ces violences et le poids de la culture du viol qui gangrène la société française. En France, une femme meurt tous les deux jours, tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Au 20 novembre 2024, 122 féminicides étaient dénombrés depuis le début de l’année 2024. 143 féminicides ont été décomptés en 2017, 123 en 2018, 153 en 2019, 102 en 2020, 113 en 2021…

En France, un viol ou une tentative de viol toutes les 2 minutes 30. Dans 91 % des cas de violences sexuelles, les femmes connaissent les agresseurs. 1 femme sur 6 fait son entrée dans la sexualité par un rapport non consenti et désiré. Plus d’une femme sur deux en France (53%) et plus de six jeunes femmes sur dix (63%) ont déjà été victimes de harcèlement ou d’agression sexuelle au moins une fois dans leur vie. Enfin, 85% des personnes transgenres agressées au cours de leur vie.

Lutte contre les violences sexistes et sexuelles : LFI prend les devants à l’Assemblée nationale

Lors de sa niche parlementaire prévue le 28 novembre prochain, LFI va défendre une proposition de loi pour inscrire la notion du consentement dans la définition pénale de l’agression sexuelle et du viol.

Aujourd’hui, la France ne respecte pas ses engagements. À l’échelle de l’Union européenne, notre pays a refusé d’inscrire le consentement dans la définition du viol, malgré la Convention d’Istanbul qu’il a ratifiée en 2014 et qui le prévoit. Tandis qu’Emmanuel Macron se dit désormais prêt à ouvrir le débat, voire favorable à cette inscription dans la loi, le nouveau ministre de la Justice, Didier Migaud, est favorable à cette proposition de loi. Il se démarque de son prédécesseur, Éric Dupont-Moretti.

À l’heure actuelle, les trop nombreux cas de non-lieu prononcés par la Justice démontrent les lourdes lacunes de l’actuelle définition pénale du viol. Les quatre critères actuels – violence, contrainte, menace ou surprise – ne permettent pas une définition pénale du viol effective. « La loi française sur l’agression sexuelle et le viol ne mentionne pas explicitement le consentement. Elle fait résulter l’absence de consentement de la violence, contrainte, menace ou surprise. Sans preuves de [l’un des quatre critères], le consentement est en quelque sorte présumé », explique la députée LFI Sarah Legrain, rapportrice du texte de loi.

Pour aller plus loin : Viols – Pourquoi la notion de consentement n’est-elle toujours pas prévue par la loi ?

Hier, le député LFI Louis Boyard a annoncé une proposition de loi pour lutter contre les violences conjugales dans le monde du travail. En effet, 271 000 femmes ont été victimes de violences conjugales l’année dernière. « Si 10 députés Macronistes signent la loi, elle sera discutée puis votée. Interpelez-les ! », abonde Louis Boyard, dont la proposition de loi a été déposée avec 91 de ses alliés du Nouveau Front Populaire.

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https://x.com/LouisBoyard/status/1859632775470694884

Contre les violences sexistes et sexuelles, des rassemblements aux quatre coins du pays

  • Alençon, 18h, Palais de justice
  • Amiens, 14, Gare d’Amiens
  • Annecy, 14h, Hôtel de Ville
  • Aubenas, 12h30, place de la Grenette
  • Auxerre, 14h, 32 bd Vaulabelle
  • Avignon, 15h, devant le tribunal
  • Belfort, 15h rassemblement place de la fontaine, 17h marche aux flambeaux
  • Bernes (Suisse), 14h, Schützenmatte
  • Blois, 17h30, Escaliers Denis Papin
  • Bordeaux, 13h, Place de la Victoire
  • Bourges, 10h, place séraucourt
  • Bourg-en-Bresse, 14h, Square Simone Veil
  • Brest, 18h, Place de la Liberté
  • Chalon-sur-Saône, 18h30, place de Beaune
  • Chambéry, 25 novembre, 18h, Palais de justice
  • Chartes, 15h Place des Halles
  • Colmar, 14h, Quai de la Sinn
  • Coutances, 16h30, Place Saint Nicolas
  • Dieppe, 15h, Parvis de la mairie
  • Digne-les-Bains, 16h30, Place André Thisy
  • Draguignan, 10h, Espace Clémenceau
  • Evreux, 18h, parvis de la mairie
  • Fécamp, 18h, place Adolphe Bellet
  • Lille, 14h, devant l’Opéra
  • La Rochelle, 17h, place Verdun
  • Le Havre, 15h, Printemps Le Havre
  • Le Mans, 10h, place de la République
  • Limoges, lundi 25 novembre, 18h
  • Lons le Saunier, 11h, Place de la Liberté
  • Lorient, 18h, place Aristide Briand
  • Marseille, 11h, Vieux Port
  • Metz, 14h, Metz Pompidou
  • Melun, 10h, place Praslin
  • Montauban, 14h, Place Pénélope
  • Montpellier 14h, place de la comédie
  • Moulins, 10h30, Tribunal judiciaire de Moulins 20 rue de Paris
  • Nancy, 14h, place Maginot
  • Nice, 14h, Place de la Libération
  • Niort, 11h30, place de la Brèche
  • Nevers, 11h, esplanade de La Maison
  • Paris, 14h, Gare du Nord
  • Pau, 11h et 15h
  • Pays de Grace, 11h30, Cours Honoré Cresp
  • Perpignan, 10h30, Place République
  • Poitiers, 11h, Place du marché
  • Reims, 19h, Maison de la vie associative
  • Rennes, 16h, Place de la République
  • Roanne, 15h, Fontaine Jean Puy
  • Rodez, 10h, place d’Armes
  • Rouen, 16h30, devant le Palais de Justice
  • Saint-Symphorien-sur-Coise, 10h, place du marché
  • Saintes, 10h30 Palais de Justice
  • Saint-Brieuc, 18h, Place Duguesclin
  • Saint-Denis (La Réunion) 15h, place Paul Vergès
  • Saint Quentin, 11h, place du 8 octobre
  • Tarbes, 15h, Square Trélut (derrière le tribunal côté rue Brauhauban)
  • Toulouse, 14h, St Cyprien
  • Tulle, 14h30, place Brigouleix
  • Valence, 11h Place Porte Neuve
  • Valenciennes, 14h30, parking du musée des Beaux Arts
  • Vannes, 10h, Esplanade du port
  • Versailles, 11h, place André Mignot

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22.11.2024 à 11:18

Mandat d’arrêt contre Netanyahu émis par la CPI – Panique chez ses complices

Nadim Fevrier

Après l’émission du mandat d’arrêt contre Netanyahu, ses complices tirent à boulets rouges sur la CPI

CPI. « C’est un point juridiquement complexe, je ne vais pas faire de commentaire ultérieur aujourd’hui ». C’est la réponse donnée par le porte-parole du Quai d’Orsay en point presse ce jeudi 21 novembre 2024 lorsqu’une journaliste lui demande : « si Benjamin Netanyahu vient en France, sera-t-il arrêté ? ».

Quelques heures plus tôt, la Cour pénale internationale émettait un mandat d’arrêt contre Netanyahu, son ex-ministre de la Défense pour « crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu’au 20 mai 2024 au moins, jour où l’accusation a déposé les demandes de mandats d’arrêt ». Un évènement considérable qui déploie le droit international contre le crime avec une portée significative. Un des chefs du Hamas, Mohammed Deif, est également poursuivi.

Chacun des 124 États signataires du traité de Rome instituant la CPI ont l’obligation de procéder à leur arrestation, puis à leur transfert à la Haye afin qu’ils y soient jugés. Face au mandat d’arrêt, le génocidaire Netanyahu s’est comparé à… Alfred Dreyfus, réutilisant le rayon paralysant de l’accusation d’antisémitisme pour tenter d’anéantir toute critique. Aux États-Unis, le pourvoyeur des bombes du génocide Joe Biden embraye en qualifiant la décision de la CPI « scandaleuse ». Des critiques de même nature émanent de la future administration Trump.

Pour aller plus loin : Victoire – La Cour Pénale Internationale (CPI) émet un mandat d’arrêt contre Netanyahu

En France, la clique de ses complices reste à l’œuvre. Le 20 mai, alors qu’un mandat d’arrêt était requis par le procureur de la CPI contre Netanyahu, ce dernier est… passé sur TF1. Depuis hier, la corporation des propagandistes réitère son discours anti-CPI. CNEWS assimile la Cour à « l’islamisme ». Sylvain Maillard, député macroniste, demande sur France info des « détails » à la CPI, et laisse planer un doute quant à son caractère antisémite : « On peut contester, ce n’est pas à moi de qualifier les juges… ».

Comme lui, les répondeurs automatiques du génocide continuent sur le même disque. Après avoir qualifié l’ONU, Jean-Luc Mélenchon, De Villepin, Edgar Morin et le Pape d' »antisémite », les voilà de nouveau à l’œuvre pour tenter de disqualifier la Cour pénale internationale. Pour eux, il n’y a pas d’équivalence entre les crimes. La justice n’est pas la même selon le criminel.

Cette petite musique s’est effritée. La portée des massacres de masse au Palestine et au Liban la rend de plus en plus inaudible pour les consciences. Au total, la décision de CPI marque un tournant, et un haut moment d’humanité. Sur l’échiquier politique, la position insoumise est une nouvelle fois de plus confortée par le droit international. Le 7 octobre, les insoumis avaient demandé la punition de tous les crimes de guerre et avaient été traînés dans la boue pour avoir parlé la langue du droit international contre celle du choc des civilisations.

La France doit désormais appliquer la décision de la CPI, et ne pas rater une occasion de procéder à l’arrestation des criminels de guerre à la seconde même où ils se risqueraient à entrer sur le sol français, et européen. Pour qu’ils soient transférés à la Haye, jugés, condamnés, et que cesse le génocide.

Sylvain Noel, rédacteur en chef

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Netanyahu vide la Palestine de son sang /// Les Crayons de L’insoumission, par Azo.

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21.11.2024 à 16:27

« Face à ce gouvernement, les journées saute-mouton ne suffisent pas » – Entretien avec Jawad Mahjoubi, syndicaliste CGT

snoel

CGT. L’insoumission.fr et Informations Ouvrières s’associent pour proposer à leurs lecteurs des contenus sur les résistances et les luttes en cours aux quatre coins du pays. À retrouver sur tous les réseaux de l’Insoumission et d’Informations ouvrières.

Le 19 mai 2024, Mélissa, auxiliaire de puériculture à la Maison de la petite enfance de Longwy met fin à ses jours. Elle avait dénoncé une souffrance au travail devenue insupportable. L’Insoumission et Informations ouvrières se sont entretenus avec le secrétaire général du syndicat CGT des territoriaux de Longwy, Jawad Mahjoubi.

Pour nos deux médias, il livre son analyse sur les modes opératoires utiles pour résister et gagner, alors qu’au plan national, de plus en plus de secteurs entrent en lutte, car saignés à blanc plus que jamais. Au plan national, les cheminots appellent à la grève illimitée en décembre, les syndicats de fonctionnaires à la grève le 5 décembre. Pour Jawad Mahjoubi, « les journées saute-mouton, les défilés ne suffisent pas », soulignant que « Face à un gouvernement qui détruit nos acquis, qui veut liquider les fonctionnaires pour mieux privatiser les services publics, une journée ne suffira pas ». Notre entretien.

« Il n’y a que la mobilisation qui paye » – Entretien avec Jawad Mahjoubi, syndicaliste CGT

IO / L’insoumission : Ton syndicat vient de publier un communiqué suite à la reconnaissance de l’imputabilité au service du suicide d’une agente de la ville. Peux-tu revenir sur la signification d’une telle décision et sur les actions menées ?

Notre camarade Mélissa, auxiliaire de puériculture à la Maison de la petite enfance de Longwy a mis fin à ses jours le 19 mai 2024. Elle avait dénoncé, avec le syndicat, une souffrance au travail qui lui était devenue insupportable. Il a fallu se battre pour que le maire accepte de reconnaître l’imputabilité au service, donc la responsabilité de l’institution, et c’est une vraie victoire, pour la famille de Mélissa et pour ses collègues.

Cela va aussi permettre aux ayants droit de Mélissa, ses deux enfants, d’avoir une pension de réversion versée par la Caisse nationale des retraites des collectivités locales, la CNRACL, jusqu’à leur majorité. C’est la victoire de la solidarité, de ceux et celles qui ont refusé de baisser les bras.

Pour aller plus loin : « Nous voulons sauver notre industrie » : entretien avec Stéphane Guicheteau, adhérent et ancien délégué CGT à l’usine Michelin de Cholet

IO / L’insoumission : Au même moment, la grève des agents de Vandoeuvre-lès-Nancy contre l’attitude du maire à leur égard a obtenu des résultats importants…

La mobilisation a été massive le 8 novembre à Vandoeuvre et cette lutte montre également que la détermination paye. Après plusieurs mois d’alerte du syndicat CGT en direction du Maire, du député, des élus sur l’aspect autoritaire du management, sur la souffrance au travail des agents des crèches, des ATSEM, du service propreté, il a fallu poser un préavis de grève, puis organiser un débrayage pour que l’exécutif municipal comprenne qu’il fallait négocier.

Ce qui était revendiqué c’est d’avoir les effectifs nécessaires pour mettre en œuvre le service public, tout simplement. Plusieurs des agents étaient d’autant plus en colère contre leur employeur, qu’ils avaient mené campagne il n’y a pas si longtemps pour permettre l’élection d’un député NFP dans la circonscription.

Le maire (lui-même partisan du NFP), qui depuis des mois ne voulait rien entendre, a été confronté à une mobilisation très conséquente, et a accepté d’ouvrir des négociations. Les agents ont obtenu satisfaction de la plupart de leurs revendications avec notamment un audit indépendant des risques psychosociaux qui sera mené par un organisme extérieur agrée, plus de moyens humains et matériels, la prise en compte de la pénibilité et des revalorisations indemnitaires…

IO / L’insoumission : Au plan national, les cheminots appellent à la grève illimitée en décembre, les syndicats de fonctionnaires à la grève le 5 décembre…

On voit bien que pour obtenir des résultats, il n’y a que la mobilisation qui paye. Et dans ce contexte, le modèle du durcissement annoncé par les cheminots, avec la perspective d’une grève reconductible, c’est la voie à suivre. On l’a fait localement et si on a gagné, ce n’est pas en faisant un rassemblement de temps en temps devant la mairie.

C’est la même chose au niveau national. Les journées saute-mouton, les défilés ne suffisent pas. Face à un gouvernement qui détruit nos acquis, qui veut liquider les fonctionnaires pour mieux privatiser les services publics, une journée ne suffira pas. Là on a une fenêtre pour engager une mobilisation et cette perspective de grève reconductible « illimitée » comme disent les cheminots, doit nous permettre d’engager un vrai rapport de force pour obtenir satisfaction de nos revendications, à commencer par le retrait de toutes les lois, mesures, projets contre les fonctionnaires, que défend le ministre Kasbarian.

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