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Abonnés Directrice de publication : Valérie Champagne

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21.11.2024 à 14:01

Yogosha perché avec les Droits de l’Homme

La société de bug bounty en affaire avec ce qui se fait de pire dans le cyber

L’un des leaders français du bug bounty (chasse aux failles informatiques) est au mieux avec le Dr. Al Kuwaiti, président du Cyber Security Council des Émirats Arabes Unis, un homme impliqué dans de nombreuses entités étatiques ou para-étatiques versant dans le cyber-offensif et donc, la chasse aux opposants politiques avec des répercussions violentes en termes d’atteintes aux droits de l’homme.

Yassir Kazar, CEO de Yogosha, avec Mohamed Al Kuwaiti, patron de la cybersécurité, notamment étatique, des Émirats... et ancien client de Hacking Team - Photo postée par Yassir Kazar sur son compte Linkedin

Le secteur de la cybersécurité est une machine à broyer les grands idéaux des hackers. Le bien commun, l’amélioration de la sécurité, la technologie qui libère, les droits de l’Homme, tout s’efface au profit de deals juteux. L’argent, ici autant qu’ailleurs, détruit les concepts moraux et éthiques et parfois même pousse ses membres à s’asseoir sur le droit.

Les affaires se suivent et se ressemblent. Parmi celles documentées au fil des ans par Reflets, il y a eu Blue Coat qui vendait des outils permettant d’opérer la censure du Web (et de pourchasser les opposants) à la Syrie de Bachar el Assad. Mais aussi Amesys, devenue Nexa/Advanced Systems qui avait, elle, vendu à la Libye de Kadhafi, à l’Égypte du maréchal Al-Sissi, au Qatar, au Maroc, au Gabon, à l’Arabie Saoudite, un système d’interception des communications via Internet ayant servi à arrêter des opposants. L’entreprise est depuis poursuivie pour complicité de torture devant un tribunal français. Il y a aussi eu Qosmos, qui vendait des sondes pour les systèmes d’interception globale. Moins connu, Ercom s’est fait prendre le doigt dans le pot de confiture en Syrie, en Mauritanie, en Égypte aux Émirats Arabes Unis, en Arabie Saoudite, à Sao Tome, au Yémen, au Sénégal, on en passe. Reflets s’est également intéressé à la société NSO et son cheval de Troie Pegasus ou à Avisa Partners, devenue Forward Global et ses penchants pour la désinformation.

Une constante dans tous ces deals, des pays clients très, très, très...

15.11.2024 à 14:32

Des policiers de la BAC du XVIIIe avaient bien placé de la drogue dans la voiture d'un suspect

La Cour de révision et de réexamen vient de l'acter dans un arrêt très clair

Il faut lire entre les lignes et connaître cette affaire compliquée, mais la Cour de révision vient bien de casser un jugement qui reposait sur une procédure « habillée » qui avait abouti à une condamnation indue pour transport et détention de cocaïne.

Affiche du film "Les ripoux" qui mettait en scène de policiers du 18ème "pourris"... - Copie d'écran

Février 2021 : le tribunal correctionnel de Paris est le théâtre d'une affaire digne des « Ripoux », le film de Claude Zidi... Dans cette affaire révélée par Camille Polloni (alors au Jours et désormais chez Mediapart), quelque six agents de le brigade anticriminalité du 18ème arrondissement sont en effet condamnés pour des faits de corruption, de trafic de stupéfiants, de violences et de procédures falsifiées. Libération publie alors un compte rendu de l'audience. « Vous avez trahi la confiance de l’institution policière », explique la présidente Isabelle Prévost-Desprez. De fait... « Pour quatre interpellations au moins effectuées par les policiers prévenus, l’autorité judiciaire a été trompée soit sur le motif légal du contrôle, soit sur les éléments constitutifs de l’infraction, deux de ces interpellations ont abouti à des emprisonnements ». C'est un peu la totale... Le principal prévenu, Karim Mameche, dit «Bylka» (le Kabyl) a mis en place un système de « protection » contre rémunération pour les dealers, il est accusé de vol, falsification de procédures... Notamment lors de l'arrestation de Aymen Ibrahim. Les mêmes policiers avaient « trouvé » 35,5 grammes de cocaïne dans son véhicule. Avec moult circonvolutions, le tribunal correctionnel de Paris avait reconnu l'arnaque.

Le tribunal avait condamné Karim Mameche à huit ans de prison, notamment pour avoir racketté des dealers. Mais il a été relaxé...

13.11.2024 à 13:57

Culture du viol : l'inquiétante pratique du cumtribute

Plongée au coeur d'une constellation de serveurs Discord français

Sur la plateforme Discord, quelques milliers de jeunes internautes français se regroupent autour d’une pratique bien particulière : le « cumtribute ». Le but, humilier les femmes de leurs entourages en éjaculant sur des photos d’elles, puis partager ces vidéos de masturbation auprès de la « communauté ».  Enquête sur 22 serveurs français identifiés par Reflets.

Exemple de discussions sur l'un des serveurs Discord

Février 2024. Le média français Numerama publie une enquête sur un terrifiant serveur Discord français : Sexy Bunny. Là, près d’un millier d'utilisateurs s’échangeait des photos de leurs proches et pratiquaient le « cumtribute ». Immédiatement, le serveur est fermé par Discord, et ses membres s’évanouissent.

Mais Sexy Bunny a fait des petits, beaucoup de petits.

Au mois d’octobre 2024, Reflets a ainsi identifié près de 22 serveurs similaires, tous consacrés au cumtribute. Certains furent créés dès mars, quelques jours après les révélations de Numerama. D’autres ont vu le jour à la fin du mois de septembre, vieux d’à peine quelques semaines.

Une constellation de serveurs

Le principe du cumtribute ? Se filmer en train de se masturber et d'éjaculer sur les photos d'une femme (sans consentement évidemment), puis diffuser la vidéo auprès de la communauté. Sur ces serveurs, certains aiment ironiser et décrire l’acte comme un hommage à la « beauté » ciblée. En réalité, ce n’est qu’une pratique profondément misogyne cherchant à humilier par le sperme ces « chiennes ».

Cum City, CumParadise, Addicte aux influenceuses, ScredLand, Entre Nous, Beurette voilée cumtribute FR, Trib my girl… Les noms sont explicites, violents dès l’intitulé. Au total, Reflets a identifié 22 serveurs actifs, réunissant de 30 à près de 1.700 utilisateurs. Quatre d’entre eux dépassent même les 1.000 membres, treize les 300. S’il reste difficile d’estimer précisément...

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