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16.05.2025 à 17:49

ABBA, Epic Sax Guy, Conchita Wurst… 10 prestations qui ont marqué l'Eurovision

Juliette Verdes

Des artistes inconnus devenus des légendes de la chanson, des prestations qui ont alimenté les meilleures mèmes sur internet ou encore… des députés européens. Depuis 1956, l'Eurovision est le théâtre de performances mémorables. La rédaction de Toute l'Europe s'est plongée dans 70 années d'archives pour vous proposer sa sélection subjective des grands moments du concours. […]

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Texte intégral (2313 mots)
Montage Toute l'Europe - Crédits : Nagaiets / iStock | Wikimédia Commons

Des artistes inconnus devenus des légendes de la chanson, des prestations qui ont alimenté les meilleures mèmes sur internet ou encore… des députés européens. Depuis 1956, l'Eurovision est le théâtre de performances mémorables. La rédaction de Toute l'Europe s'est plongée dans 70 années d'archives pour vous proposer sa sélection subjective des grands moments du concours.

Nana Mouskouri (1963) 🇱🇺

Certains députés européens sont entrés dans la postérité autrement que pour leurs faits d'armes à Strasbourg. C'est notamment le cas de la grecque Ioánna Moúschouri, plus connue sous le nom de Nana Mouskouri. Le destin de la chanteuse aux 400 millions d'albums vendus à travers le monde est intimement lié au continent européen : née en Grèce en 1934, Nana Mouskouri représente le Luxembourg à l'occasion de l'Eurovision en 1963, avec sa chanson À force de prier.

France Gall (1965) 🇱🇺

En 1965, la popularité de France Gall dépasse les frontières de la France lorsqu'elle participe à l’Eurovision… elle aussi pour le Luxembourg. Cette année-là, le Grand-Duché remporte le concours avec le titre Poupée de cire, poupée de son, écrit et composé par Serge Gainsbourg. La chanson est traduite dans de nombreuses langues et lance la carrière européenne de France Gall, alors âgée de seulement 17 ans.

Iva Zanicchi (1969) 🇮🇹

Si vous deviez choisir entre épouser une carrière de chanteur ou de politicien, laquelle choisiriez-vous ? Iva Zanicchi, elle, a choisi de ne pas choisir. Chanteuse à succès des années 1960 aux années 1980, elle représente l'Italie à l'Eurovision en 1969, interprétant Due grosse lacrime bianche (Deux grosses larmes blanches).

Après une belle carrière et une trentaine d'albums à son actif, Iva Zanicchi décide de changer d'auditoire en devenant… députée européenne (elle aussi). Membre du parti de l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi, elle siège à Strasbourg de 2008 à 2014.

ABBA (1974) 🇸🇪

Si on vous dit Waterloo, vous ne pensez pas à la commune en Belgique, mais bien à la chanson culte du groupe ABBA ! Il y a 51 ans, le 6 avril 1974, le groupe suédois remportait la 19e édition du concours de l’Eurovision avec ce titre. Une victoire qui les propulse au sommet de la musique pop.

Mais quel est le rapport entre un groupe suédois et Napoléon ? Si le titre de la chanson fait bien référence à la défaite française lors de la bataille de Waterloo en 1815, les paroles sont la métaphore d’une capitulation amoureuse. 50 ans et huit albums plus tard, le quatuor suédois est devenu l’un des groupes les plus populaires de tous les temps, avec près de 385 millions de disques vendus.

Céline Dion (1988) 🇨🇭

Si Céline Dion est aujourd’hui mondialement connue, notamment grâce à son titre My heart will go on, la carrière de la Québecoise a pris un tournant international lors de l'édition de 1988 du concours.

Alors candidate pour la Suisse, Céline Dion interprète la chanson Ne partez pas sans moi, écrite par Nella Martinetti (auteure-compositrice et chanteuse suisse) et se hisse à la première place du podium avec un seul point d’avance sur le Royaume-Uni.

Encore peu connue du public international, sa victoire à l’Eurovision lui offre une exposition à l’échelle européenne. Par la suite, Céline Dion entame une transition vers le marché anglophone, notamment avec l'album Unison (1990), qui la propulse sur la scène nord-américaine.

Lordi (2006) 🇫🇮

Quand une comptine pour enfants finlandaise rencontre un groupe de heavy metal déguisé en monstres tout droit sortis du Seigneur des anneaux, cela donne Hard Rock Hallelujah. Le groupe Lordi a remporté l'Eurovision à Athènes, en 2006, grâce à cette prestation d’anthologie. Dans les jours suivant sa victoire, le groupe s’est de nouveau produit devant 80 0000 personnes à Helsinki.

Epic Sax Guy (2010) 🇲🇩

Si cette mélodie vous dit quelque chose, c’est probablement parce que le solo du saxophoniste Sunstroke Project est entré dans la légende. Le groupe moldave n’a pas remporté l’Eurovision cette année-là mais a conquis le cœur de public. Sergey Stepanov - plus connu sous le nom de "Epic sax guy" - est devenu un mème viral, et la version longue (10 heures !) de sa prestation cumule des millions de vues sur YouTube.

Buranovskiye Babushki (2012) 🇷🇺

L'Eurovision, un concours pour les jeunes de 7 à 77 ans. Les six Russes du groupe "Bouranovskie Babouchki" (les grands-mères de Bouranovo) ont pris l'expression à la lettre. Vêtues du costume traditionnel de leur région d'origine - située à un millier de kilomètres à l'est de Moscou -, elles décrochent la deuxième place du concours en 2012.

Habituées des reprises de Queen, The Eagles ou Dalida, elles interprètent cette année-là un morceau original intitulé "Party for everybody" (La fête pour tous), en 3 langues (russe, anglais et oudmourte, leur langue régionale), mêlant musique traditionnelle et techno. Le tout… en faisant cuire du pain sur scène.

À la suite de l'invasion de l'Ukraine en février 2022, la Russie est exclue du concours par l'UER (Union Européenne de Radio-Télévision), l'organisatrice du concours.

Conchita Wurst (2014) 🇦🇹

Qui aurait cru qu'une artiste drag queen à barbe ferait danser l'Europe ? En 2014, Conchita Wurst remporte la 59e édition de l'Eurovision avec sa chanson Rise like a phoenix, malgré des pétitions lancées en Russie, en Biélorussie et en Arménie pour protester contre sa candidature.

Sa victoire, bien plus qu’un triomphe musical, envoie un message fort de tolérance, de diversité et d'acceptation. Depuis, l'Autrichienne est devenue une artiste internationale, se produisant même devant le Parlement européen et les Nations unies.

Kalush Orchestra (2022) 🇺🇦

L'Eurovision reste avant tout un concours de la chanson, mais la politique n'est jamais bien loin. L'édition de 2022 en est le parfait exemple. Suppléant à la dernière minute leur compatriote Alina Pash, les Ukrainiens de Kalush Orchestra entrent en scène à Turin, en mai 2022, sous l'ovation du public, quelques semaines après le début de l'invasion russe de leur pays.

Leur chanson Stefania, écrite en hommage à la mère du chanteur, trouve alors un écho tout particulier. "Je trouverai toujours le chemin de la maison même si toutes les routes sont détruites", indiquent notamment les paroles. Avant de quitter la scène, le leader du groupe lance à la foule et aux 200 millions de spectateurs : "s’il vous plaît, aidez Marioupol, aidez Azovstal, tout de suite", en référence à la ville bombardée et à l'usine dans laquelle des soldats ukrainiens avaient trouvé refuge.



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16.05.2025 à 16:58

Émilie Prouzet (CESE) : "Les dysfonctionnements du marché unique pèsent sur le coût de la vie des Européens"

Hugo Palacin

"Les obstacles au marché commun sont si nombreux que nos entreprises s'internationalisent avant de s'européaniser." Tel est le constat émis par le vice-président de la Commission européenne en charge de la Prospérité et de la stratégie industrielle, Stéphane Séjourné. Pour inverser la tendance, le commissaire français dévoilera, mardi 21 mai, la nouvelle "stratégie pour le […]

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Texte intégral (3887 mots)
Membre du CESE depuis 2020, Émilie Prouzet prendra la présidence de la section Marché unique, production, consommation (INT) en octobre - Crédits : CESE
Membre du CESE depuis 2020, Émilie Prouzet prendra la présidence de la section Marché unique, production, consommation (INT) en octobre 2025 - Crédits : CESE

"Les obstacles au marché commun sont si nombreux que nos entreprises s'internationalisent avant de s'européaniser." Tel est le constat émis par le vice-président de la Commission européenne en charge de la Prospérité et de la stratégie industrielle, Stéphane Séjourné. Pour inverser la tendance, le commissaire français dévoilera, mardi 21 mai, la nouvelle "stratégie pour le marché unique" portée par l'exécutif européen. L'objectif de Bruxelles est clair : "dans un monde incertain, nous voulons que les premiers partenaires commerciaux des Européens soient… les Européens eux-mêmes", explique l'ancien ministre de l'Europe et des Affaires étrangères.

Le Comité économique et social européen (CESE) sera tout particulièrement attentif au contenu de cette stratégie. Dans un avis adopté fin avril, l'assemblée consultative des partenaires économiques et sociaux européens tirait la sonnette d'alarme sur les nombreux dysfonctionnements du marché unique qui contribuent directement à un coût élevé de la vie dans l'UE, notamment en freinant la libre circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes.

Vice-présidente de la section Marché unique, production et consommation (INT) du CESE et rapporteure de cet avis, Émilie Prouzet décline, pour Toute l'Europe, les diverses causes de cette fragmentation croissante : manque d'harmonisation entre États membres, surtransposition des normes européennes, inaction de la Commission européenne, contraintes d'approvisionnement territorial… Autant d'obstacles qui finissent par peser sur les prix payés par les consommateurs, et donc sur leur pouvoir d'achat.

À quelques jours de la présentation d'une stratégie essentielle pour l'avenir du marché unique, elle appelle la Commission européenne et les États membres à "faire fonctionner ce qui existe déjà", à reprendre le contrôle sur l'application des règles communes et à prendre les mesures nécessaires pour enrayer la spirale inflationniste qui touche tout le continent.

Lobbyiste à Bruxelles depuis près de vingt ans, Émilie Prouzet est membre du Comité économique et social européen depuis 2020, appartenant au Groupe I des employeurs. Elle prendra à la rentrée la présidence de la section du Marché unique, de la production et de la consommation (INT), dont elle est aujourd'hui vice-présidente.

L'avis dont elle est rapporteure, sur les liens entre les dysfonctionnements du marché unique et la hausse du coût de la vie dans l'UE, a été adopté par le CESE en session plénière fin avril (158 voix pour, 4 contre et 4 abstentions).

Pourquoi le CESE a-t-il jugé nécessaire de se pencher aujourd'hui sur le coût de la vie dans l'Union européenne ?

Émilie Prouzet - Le CESE, c'est la représentation de la société civile, des acteurs économiques, des consommateurs et des employés. Depuis quelques temps, la hausse du coût de la vie affecte tout le monde. Des crises récentes comme la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et la crise énergétique qui s'en est suivie, expliquent en partie cette hausse. Pour autant, un certain nombre de dysfonctionnements propres à l'UE ont, eux aussi, un impact sur ce coût de la vie. Face à une situation internationale compliquée ces temps-ci, nous devons déjà regarder ce que nous pouvons changer dans le fonctionnement de l'UE pour améliorer le coût de la vie de nos concitoyens. C'est pour cela que chacune des sept sections du CESE a travaillé sur son domaine de compétence, en s'interrogeant sur ce qui affecte concrètement le coût de la vie des Européens dans le fonctionnement de l'Union.

Quel est le constat général que vous tirez en ce qui concerne le marché unique ?

L'UE, c'est censé être 27 États membres réunis dans un seul marché. Mais aujourd'hui, on se retrouve de plus en plus avec 27 marchés nationaux. Pour quiconque fait ses courses sans se demander si les prix sont liés à l'Europe, les bénéfices du marché unique devraient être concrets. Il était temps de s'attaquer à ce sujet. On veut de la compétitivité, on veut de la simplification, mais qu'est-ce que cela signifie concrètement pour nos concitoyens ? Quelle est la première problématique qui les concernent ? C'est la lutte contre l'augmentation du coût de la vie. Mais il n'y a pas besoin de faire une révolution. Les outils dont on dispose déjà devraient fonctionner beaucoup mieux et ainsi permettre de faire baisser les prix et le coût de la vie.

Depuis la crise énergétique de 2022 liée à l'invasion russe de l'Ukraine, l'inflation demeure l'une des principales préoccupations des citoyens français. Peut-on parler d'une expérience partagée à l'échelle de l'ensemble de l'UE ?

Tous les pays européens sont impactés par cette hausse du coût de la vie. Mais culturellement, chaque population n'appréhende pas les difficultés de la même manière. Dans les pays du Nord, on prend cela avec plus de recul, tandis que dans les pays de l'Est, on va vous dire qu'on en souffrait depuis bien plus longtemps qu'en Europe de l'Ouest. Tout le monde est concerné, même si on ne l'a pas été de la même manière ces dernières années. Pour autant, aujourd'hui, le bilan dressé par les Vingt-Sept est le même.

Vous distinguez différents acteurs à l'origine de ces dysfonctionnements : les opérateurs économiques, les États membres et la Commission européenne. Concrètement, comment l'action, ou parfois l'inaction de chacun d'entre eux contribue à la hausse du coût de la vie dans l'UE ?

En ce qui concerne la Commission, le gros problème – qu'elle reconnaît elle-même –, c'est qu'elle ne joue plus son rôle de gardienne des traités. La preuve par les chiffres : entre 2020 et 2022, le nombre de nouvelles procédures d'infraction à l'encontre des États membres a dégringolé de 40 %. Quand on n'utilise pas un pouvoir, on finit par le perdre. La Commission doit reprendre les rênes en tant que gardienne des traités, mais aussi de manière plus générale auprès des États membres qui, lorsqu'ils légifèrent, ont tendance à anticiper des sujets de convergence européenne, ou à "surtransposer" des directives européennes.

Comment cela impacte concrètement le coût de la vie des Européens ?

Chaque nouvelle exigence nationale, comme un logo de recyclage, coûte du temps et de l'argent aux entreprises. Ce surcoût, qui peut atteindre jusqu'à 8 % du prix final d'un produit, se retrouve ensuite dans le prix payé par le consommateur. Dans de nombreux cas, ce logo devra être revu d'ici six mois ou un an, le temps que la mesure européenne se mette en place, parce qu'elle sera différente de la mesure française, qui deviendra caduque aux yeux du droit européen. Multiplier cela par toutes les législations en vigueur, cela a un impact énorme sur le prix que paient finalement les consommateurs.

L'autre conséquence, c'est que les produits qui respectent désormais la législation française ne peuvent plus être vendus dans tous les États membres. La France a par exemple mis en place le Nutri-score. Le problème, c'est qu'un pays comme l'Italie par exemple, refuse de vendre sur son territoire des produits étiquetés avec le Nutri-score français. Cela marque la fin de la massification des produits, alors qu'on est censé être dans un marché intérieur, et cela entraîne irrémédiablement une augmentation des coûts de production, donc du prix à l'achat pour les consommateurs.

L'un des principaux dysfonctionnements qui revient régulièrement dans l'avis dont vous êtes rapporteure, ce sont les contraintes d'approvisionnement territorial.

Les contraintes d'approvisionnement territorial ont pour effet de segmenter et, in fine, de renationaliser l'approvisionnement. Le rapport d'Enrico Letta sur le marché intérieur mettait d'ailleurs très clairement en garde contre la renationalisation des approvisionnements en Europe. Or, quand vous segmentez le marché unique pays par pays, c'est de la renationalisation. C'est d'ailleurs là que l'on retrouve les principaux dysfonctionnements imputés aux opérateurs économiques. Quand vous avez une grande multinationale qui refuse de négocier un volume de produits qui sera vendu partout en Europe, mais qui préfère négocier pays par pays en changeant le packaging, la langue, etc., ça a aussi un impact sur le prix final des produits achetés par les consommateurs.

Vous avez pu observer ces conséquences concrètement ?

Oui, et sur de nombreux produits en Europe, comme le Coca-Cola. En excluant les taxes locales et nationales, le prix d'une bouteille de Coca-Cola de 1,5 litre est 37 % plus cher pour un consommateur néerlandais que pour un Allemand. Derrière ces contraintes d'approvisionnement territorial, il y a bien un vrai enjeu de pouvoir d'achat et de coût de la vie pour les Européens. Le marché unique permet de réduire les coûts par les volumes, comme on l'a vu avec les achats groupés de gaz ou de vaccins. C'est de la pure économie : vous achetez du volume donc vous réduisez les coûts par la suite. Segmenter les marchés renverse cette logique.

Il existe pourtant des règles européennes claires qui empêchent la différenciation des consommateurs européens. Ne sont-elles pas respectées ?

Il est interdit de géobloquer un consommateur. Mais on n'a pas de règlement en B2B [commerce exclusivement entre entreprises, NDLR], qui empêche un opérateur économique de différencier par la nationalité les entreprises européennes. Par exemple, si Carrefour France voit que les couches-culottes de Pampers sont vendues moins chères en Belgique, il peut appeler Pampers Belgique pour s'y fournir. Mais Pampers Belgique peut refuser en disant à Carrefour d'acheter auprès de Pampers France car, comme la loi française est plus stricte, les tarifs ne sont pas les mêmes. C'est pour cela que les contraintes d'approvisionnement territorial persistent.

La faible mobilité de la main-d'œuvre en Europe est également soulevée par le CESE. Les coûts pour bouger entre les pays sont bien plus élevés qu'entre les États américains. Par quoi faudrait-il commencer pour débloquer cette mobilité ?

Le premier gros sujet qui relève de la compétence européenne, ce sont les qualifications professionnelles. Depuis vingt ans que l'on travaille sur une meilleure reconnaissance de ces qualifications, on n'a pas trouvé la bonne solution. Cela tient, une nouvelle fois, à la bonne volonté des États membres. Tant qu'ils ne reconnaîtront pas suffisamment les qualifications professionnelles entre eux, la mobilité de la main-d'œuvre ne fonctionnera pas.

Dans son rapport sur le marché unique, Enrico Letta met également en lumière le manque de portabilité des droits sociaux comme entrave à cette mobilité des travailleurs.

Absolument, et c'est essentiel. J'ai moi-même travaillé entre la France et la Belgique et je ne sais pas comment je vais retrouver mes droits à la retraite. La portabilité des droits sociaux reste un vrai défi concret. Donc, on doit travailler là-dessus, comme sur les conditions de travail, sur le droit social et sur la reconnaissance des qualifications professionnelles, mais également sur la capacité de traiter par voie numérique l'ensemble de ces formalités administratives liées à cette mobilité de main-d'œuvre. Cette numérisation permettrait en plus de combler des problématiques linguistiques.

Aujourd'hui, plus de 94 millions d'Européens sont en situation de pauvreté ou d'exclusion sociale. Si l'on ne parvient pas à résoudre les dysfonctionnements du marché unique, quel est le risque pour le modèle social européen dans les années à venir ?

Cette hausse du coût de la vie vient s'ajouter aux problèmes que rencontrent déjà les 94 millions d'Européens qui sont en situation de pauvreté ou d'exclusion sociale. Eux prennent ce phénomène en pleine face. Donc, soit on résout un certain nombre de nos dysfonctionnements, soit on les laisse se multiplier et il n'y aura plus de marché intérieur. Ce sera la renationalisation de tous les marchés et on reviendra tout simplement au chacun pour soi. Le marché unique est clairement sur la pente descendante. La dégradation est fracassante, tout le monde le dit.

Voyez-vous tout de même une lueur d'espoir dans la stratégie du marché intérieur qui sera présentée le 21 mai par la Commission européenne ?

Elle me paraît absolument essentielle. Du peu que j'ai pu en voir et si tant est qu'elle soit adoptée en ce sens, je la trouve assez ambitieuse, parce qu'elle identifie les dix plus grandes entraves au marché intérieur sur lesquelles il faut travailler ardemment. Les contraintes d'approvisionnement territorial en sont une, les différences de label en matière d'emballage et de déchets d'emballage en sont une autre. C'est exactement ce à quoi on fait face aujourd'hui et ce que le consommateur paie, tous les jours.

Quel est l'avenir désormais de l'avis dont vous êtes la rapporteure et qui a été adopté par le CESE ?

L'avis a été transmis à la Commission européenne, à la présidence du Conseil de l'UE et au Parlement européen. Je le porte aussi auprès de différents États membres et de la Commission pour qu'elle reprenne les points que nous avons identifiés dans sa prochaine stratégie sur le marché intérieur. Notre rôle, maintenant, est de faire en sorte que nos recommandations soient reprises dans les priorités de la Commission et du Parlement européen.

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16.05.2025 à 16:36

L'initiative citoyenne européenne contre les thérapies de conversion franchit le million de signatures

Juliette Verdes

Au terme d'une forte mobilisation, l'initiative citoyenne européenne visant à interdire les thérapies de conversion en Europe a franchi le cap nécessaire du million de signatures ce vendredi 16 mai, en milieu d'après-midi. Elle remplit également un deuxième critère essentiel pour être prise en considération par la Commission : franchir un quota minimal de signataires dans au moins sept États membres. C'est […]

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Texte intégral (1425 mots)
L'ICE lancée par l'association "Against Conversion Therapy", établie en France, a récolté plus de 700 000 signatures en une semaine - Crédits : Xavier Lejeune / Commission européenne

Au terme d'une forte mobilisation, l'initiative citoyenne européenne visant à interdire les thérapies de conversion en Europe a franchi le cap nécessaire du million de signatures ce vendredi 16 mai, en milieu d'après-midi.

Elle remplit également un deuxième critère essentiel pour être prise en considération par la Commission : franchir un quota minimal de signataires dans au moins sept États membres. C'est pour l'instant le cas dans huit pays : l'Espagne, la France, l'Irlande, la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne, la Finlande et la Slovénie. La France est, de très loin, la locomotive de cette ICE avec 550 000 signataires, soit la moitié de tous les soutiens récoltés dans l'UE.

La Commission européenne aura donc l'obligation d'examiner l'initiative citoyenne, une fois officiellement validée. Les autorités nationales de chaque État membre doivent désormais vérifier et valider les signatures. La Commission européenne disposera ensuite d'un délai de six mois pour présenter ses conclusions juridiques et les actions qu'elle comptera mettre en place ou non.

"On l'a fait !", s'est exclamée l'eurodéputée Manon Aubry (LFI, La Gauche) sur X, qui relaie l'ICE depuis plusieurs jours.

"Grâce à une mobilisation exceptionnelle en Europe et particulièrement en France, l'initiative citoyenne européenne […] a atteint la barre fatidique du million de soutiens", ont réagi de leur côté les Écologistes français.

Quelles sont les prochaines étapes pour cette ICE ?

La collecte des signatures en faveur de cette initiative citoyenne européenne sur l'interdiction des pratiques de conversion dans l'UE doit officiellement prendre fin ce samedi 17 mai 2025, à 23h59. Ensuite, les organisateurs de l'ICE devront effectuer une procédure de vérification de ces soutiens auprès des autorités compétentes de chaque pays de l'UE. En France, il s'agit du ministère de l'Intérieur. Les autorités nationales disposent alors de trois mois pour certifier toutes les déclarations de soutien.

Une fois la vérification effectuée, les organisateurs recevront des documents officiels de vérification de ces soutiens enregistrés, qu'ils devront transmettre à la Commission européenne dans un nouveau délai de trois mois. L'exécutif européen devra ensuite publier l'ICE dans un registre et rencontrer les organisateurs afin de leur permettre d'exposer leur requête en détail. Ces derniers auront également la possibilité de présenter l'initiative lors d'une audition publique au Parlement européen. L'institution peut, par ailleurs, décider d'organiser un débat en session plénière sur le sujet et d'adopter une résolution afin d'évaluer le soutien politique apporté à cette initiative.

Dans un délai de 6 mois suivant la réception de l'initiative signée, validée et vérifiée par les différents États membres, la Commission devra publier une réponse formelle. Elle est appelée à y fournir une liste de mesures qu'elle entend prendre en réponse à l'initiative, à les justifier et à détailler le calendrier précis de leur mise en œuvre. Elle devra également expliquer pourquoi elle proposera, ou non, un nouvel acte juridique de droit européen en réponse à l'ICE. La Commission n'est donc pas obligée d'agir en réponse à une ICE. Si tel est le cas, elle devra expliquer les raisons qui la poussent à ne pas donner suite à l'initiative.

Plus d'informations à venir…

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