05.12.2025 à 12:34
Lou Caubet

"Une victoire majeure pour les grands semenciers et l’agro-industrie", annonce Le Monde. "Le Parlement et les États membres se sont mis d’accord dans la nuit de mercredi à ce jeudi 4 décembre autour des plantes issues des nouvelles techniques génomiques", rapporte Libération. Le compromis franchit "la ligne d'arrivée avec l'aide de l'extrême droite du Parlement européen", […]
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"Une victoire majeure pour les grands semenciers et l’agro-industrie", annonce Le Monde. "Le Parlement et les États membres se sont mis d’accord dans la nuit de mercredi à ce jeudi 4 décembre autour des plantes issues des nouvelles techniques génomiques", rapporte Libération. Le compromis franchit "la ligne d'arrivée avec l'aide de l'extrême droite du Parlement européen", précise Politico.
Pour les institutions européennes, le règlement "vise à améliorer la compétitivité du secteur agroalimentaire et à uniformiser les règles pour les producteurs européens, tout en renforçant la sécurité alimentaire et en réduisant la dépendance aux importations" [RFI]. Cette simplification était notamment "réclamée par la puissante organisation agricole Copa-Cogeca, comme par les grands semenciers, au nom de la compétitivité européenne face aux États-Unis et à la Chine, qui autorisent les NTG" [Libération].
Autre argument avancé par les promoteurs de ces technologies : "leur capacité à produire plus vite de nouvelles variétés à même, notamment, de s’adapter aux changements climatiques, à des conditions environnementales particulières, de consommer moins d’engrais" [Le Monde]. Car le réchauffement climatique soumet les cultures "à davantage d'aléas, comme des vagues de chaleur plus longues […], des sécheresses plus importantes ou encore des inondations plus fréquentes" [France Info].
"Contrairement aux OGM classiques", les NTG "n'impliquent pas l'ajout de gènes étrangers", explique RTL. "Les chercheurs modifient directement le génome des plantes comme le blé ou le maïs pour améliorer leur résistance à des conditions climatiques difficiles, comme la sécheresse".
Depuis un arrêt de la Cour de justice de l'UE en 2018, ces techniques sont classées "dans la catégorie des OGM, tous interdits à la culture, à l’exception du maïs Monsanto 810, cultivé […] en Espagne et au Portugal" [Libération]. Mais avec l'accord de la nuit dernière, elles "seront considérées comme équivalentes aux variétés conventionnelles", donc vendues librement [Libération].
Le compromis pose néanmoins certaines limites : "seules les plantes ayant subi un nombre limité de mutations seront dérégulées" [Le Monde]. Il interdit également l'utilisation de NTG "résistantes aux herbicides ou encore dans l’agriculture biologique", rapporte Ouest-France. Enfin, leur présence devra être mentionnée "sur les sacs de semences achetés par les agriculteurs, mais pas dans l’étiquetage du produit final" [La France agricole].
"Le débat sur ces biotechnologies est tendu en Europe", résume Libération. "Des organisations environnementales et le secteur de l’agriculture biologique dénoncent […] une pente dangereuse qui pourrait faire 'courir des risques majeurs pour notre agriculture et notre alimentation'".
En cause notamment : "le manque d’évaluation des risques pour la santé humaine et l’environnement, ou encore le risque de confiscation des semences par des brevets onéreux de quelques multinationales", au détriment des petits agriculteurs [Ouest-France]. De quoi entraîner "un appauvrissement de la diversité génétique des variétés cultivées, une dépendance accrue des agriculteurs et une augmentation du prix des semences", dans un secteur "dominé par une demi-douzaine de poids lourds comme Corteva, Bayer ou Syngenta" [Le Monde].
Au sein du Parlement européen, les divisions sont fortes. "On joue aux apprentis sorciers, on enlève aux consommateurs leur liberté de choix", dénonce le socialiste Christophe Clergeau [La France agricole]. À droite en revanche, la rapporteure PPE Jessica Polfjärd s’est réjouie d'une "avancée majeure" [Libération]. Tandis que chez les libéraux, Pascal Canfin (Renew Europe) salue une "excellente nouvelle", avec "davantage de solutions pour lutter contre les pénuries d’eau, la sécheresse, la hausse des températures" [Le Monde].
"Ardemment soutenu par le Danemark, qui occupe la présidence tournante de l’Union européenne jusqu’à fin décembre, [l'accord] doit désormais être approuvé une dernière fois par les États membres et le Parlement européen, pour entrer en vigueur" [Libération].
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04.12.2025 à 12:27
Agathe Grinon

Présent depuis mercredi à Pékin, "Emmanuel Macron appelle à 'dépasser' les désaccords avec la Chine lors de sa visite d'État", titre France info ce jeudi 4 décembre. Les points de friction suggérés sont pourtant clairs : "la guerre en Ukraine et le déséquilibre commercial entre l’Europe et la Chine" [Ouest-France]. Lors de leur rencontre, ce […]
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Présent depuis mercredi à Pékin, "Emmanuel Macron appelle à 'dépasser' les désaccords avec la Chine lors de sa visite d'État", titre France info ce jeudi 4 décembre. Les points de friction suggérés sont pourtant clairs : "la guerre en Ukraine et le déséquilibre commercial entre l’Europe et la Chine" [Ouest-France].
Lors de leur rencontre, ce jeudi, Emmanuel Macron a appelé Xi Jinping à dépasser leurs différends. "Nous avons parfois des désaccords, mais nous avons la responsabilité de savoir les dépasser, de trouver des mécanismes de coopération", a déclaré le président français [Le Monde]. Son homologue chinois a lui souligné sa volonté de coopérer avec la France pour "écarter toute interférence et rendre le partenariat stratégique général entre la Chine et la France plus stable", rapporte La Dépêche.
La guerre en Ukraine apparaît comme un fil rouge récurrent des échanges entre les deux chefs d'État. "Lors de son précédent voyage à Pékin en 2023, Emmanuel Macron avait appelé Xi Jinping à ramener la Russie à la raison" [Le Monde]. Une demande réitérée ce jeudi, poursuit le journal du soir : "nous devons continuer à nous mobiliser en faveur de la paix et de la stabilité dans le monde. Et de l’Ukraine aux différentes régions du monde qui sont touchées par la guerre, la capacité que nous avons à œuvrer ensemble est déterminante", a appuyé le président français "à l'issue d’un entretien restreint et avant des discussions en format élargi".
Néanmoins, le président chinois "a refusé toute responsabilité dans la guerre qui fait rage en Europe", constate L'Express. Bien qu'il ait déclaré que "la Chine soutient tous les efforts pour la paix et continuera à jouer un rôle constructif pour une solution à la crise", il a aussi tenu à s'opposer "fermement à toute tentative irresponsable visant à rejeter la faute ou à diffamer quiconque" [Huffington Post].
Le différend autour de la guerre en Ukraine reste profond car "l’Europe voudrait voir la Chine user de son influence pour mettre fin à la guerre à ses portes", explique Libération. "La Chine assure constamment vouloir la paix, mais elle n’a jamais condamné l’invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022". "Partenaire économique et politique primordial de la Russie, elle est le premier pays acheteur de combustibles fossiles russes au monde. Certains Européens l'accusent de fournir des composants militaires à Moscou", précise le média français.
Emmanuel Macron entend ainsi profiter "de son moment privilégié avec Xi Jinping, vendredi à Chengdu, pour revenir à la charge sur le dossier ukrainien", après avoir fait "face à une Chine intransigeante" sur le sujet, notent Les Echos.
Le président français a également profité de cette visite pour appeler "à des 'investissements croisés' pour rééquilibrer la relation commerciale entre les deux pays", relate France info. "Emmanuel Macron entendait aborder des pratiques commerciales chinoises jugées déloyales, des voitures électriques à l'acier" [L'Express].
Aujourd'hui, "la relation entre la Chine et l'Europe est caractérisée par un déficit commercial massif (357,1 milliards de dollars) en défaveur de l'UE", rappelle France 24. "Un conseiller du président français évoquait à la veille de la visite le risque de devoir 'fermer les marchés', déjà très secoués par la guerre des droits de douane engagée par le président américain Donald Trump" [Ouest France].
Emmanuel Macron est ainsi arrivé mercredi soir, accompagné "par 35 dirigeants de grands groupes (Airbus, EDF, Danone…) et d’entreprises familiales, du luxe à celui de l’agroalimentaire, et devait assister à la signature d’un certain nombre de contrats" [Le Monde].
"Les deux dirigeants ont signé 12 accords de coopération à la suite de leurs entretiens, couvrant le vieillissement de la population, les investissements bilatéraux [ou encore] l’énergie nucléaire", mais certains analystes "affirment que des contraintes politiques importantes pèsent [encore] sur leur partenariat" [Reuters].
Un constat également valable au niveau européen. Toujours selon l'agence de presse anglophone, l'UE a notamment "annoncé mercredi [3 décembre] de nouvelles [mesures] de sécurité économique visant à réduire la dépendance du bloc vis-à-vis de la Chine". Les Européens "pressent aussi pour un meilleur accès aux métaux rares, dont la Chine domine la production et la transformation mondiales, levier dont elle a fait en 2025 un usage qui a ébranlé les chaînes d’approvisionnement de la planète" [Le Monde].
"La Chine, pour sa part, souhaite apaiser les tensions commerciales avec les 27 pays membres de l'UE concernant son industrie des véhicules électriques fortement subventionnée, tout en se présentant comme un partenaire commercial fiable et un marché alternatif aux États-Unis", écrit Reuters. Des ambitions mutuelles encore à concrétiser.
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03.12.2025 à 11:33
Valentin Ledroit

"Des perquisitions ont été menées [mardi 2 décembre] au Service européen pour l'action extérieure (SEAE) à Bruxelles ainsi qu'au prestigieux Collège d'Europe à Bruges – l'équivalent de l'ENA pour les diplomates européens", relève Le Point. Au terme de ce coup de filet de la police belge, trois personnes d'abord placées en garde à vue ont été inculpées […]
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"Des perquisitions ont été menées [mardi 2 décembre] au Service européen pour l'action extérieure (SEAE) à Bruxelles ainsi qu'au prestigieux Collège d'Europe à Bruges – l'équivalent de l'ENA pour les diplomates européens", relève Le Point. Au terme de ce coup de filet de la police belge, trois personnes d'abord placées en garde à vue ont été inculpées ce mercredi, selon le Parquet européen, "un organe indépendant de l’UE chargé de lutter contre la fraude aux fonds de l’Union" [Le Soir].
Le Monde précise l'identité des trois protagonistes : "Federica Mogherini, l’actuelle rectrice du Collège d’Europe, à Bruges, qui a occupé le poste de cheffe de la diplomatie européenne et de vice-présidente de la Commission de 2014 à 2019 ; Stefano Sannino, l’ancien secrétaire général du SEAE, et un manageur du Collège d’Europe, un conseiller de la rectrice".
Ces révélations touchant des acteurs haut placés secouent les institutions européennes. "La nouvelle a fait quinze fois le tour du rond-point Schuman à Bruxelles depuis ce mardi matin", ironise Le Point. "Si elles s'avéraient fondées, ces allégations déclencheraient le plus grand scandale à avoir touché Bruxelles depuis la démission collective de la Commission Jacques Santer en 1999, suite à des accusations de mauvaise gestion financière", affirme de son côté Politico.
"L’enquête cible des soupçons de favoritisme et une possible concurrence déloyale dans l’attribution par le SEAE au prestigieux Collège d’Europe d’un programme de formation de neuf mois destiné aux futurs diplomates européens", résume Le Soir. Actuellement dirigé par Federica Mogherini, cet établissement scolaire "fondé en 1949 à Bruges, a servi de centre de formation postuniversitaire à d'innombrables fonctionnaires et diplomates de l'UE", rappelle The Guardian.
Les faits remontent à 2021. Le Collège d'Europe ou ses représentants sont alors soupçonnés "d'avoir eu connaissance préalable d'un appel d'offres public lancé par le SEAE pour accueillir [cette] nouvelle académie diplomatique de l'UE. L'appel d'offres, qui a été attribué au Collège d'Europe en 2022, était ouvert aux établissements d'enseignement supérieur de toute l'Europe", précise Euractiv.
"Le timing interroge", souligne Le Point. À la même période, "alors qu'il traverse des difficultés financières, le Collège d'Europe achète un immeuble à Bruges pour 3,2 millions d'euros. Peu après, le SEAE publie un appel d'offres pour héberger la nouvelle académie diplomatique de l'UE – et l'une des conditions pour candidater est justement de disposer d'un hébergement pour les stagiaires. Le collège remporte le marché et obtient 654 000 euros de financement européen".
Dans son communiqué, le Parquet européen déclare "avoir de 'forts soupçons' quant au caractère équitable de l'appel d'offres lancé en 2021-2022. […] Si ces soupçons s'avéraient fondés, les faits pourraient constituer 'une fraude dans le domaine des marchés publics, de la corruption, un conflit d'intérêts et une violation du secret professionnel'".
"L'UE a eu du mal à se débarrasser d'une série de scandales de corruption depuis le début de cette décennie", note Politico. Le média basé à Bruxelles souligne que la nouvelle affaire arrive peu de temps après le scandale du "Qatargate", "lorsque l'État du Golfe a été accusé de chercher à influencer les eurodéputés par le biais de pots-de-vin et de cadeaux", ainsi que "l'enquête de corruption de cette année sur les activités de lobbying du géant chinois de la technologie Huawei en Europe".
Plusieurs médias s'inquiètent des répercussions pour les institutions européennes et leur image. "Les perquisitions menées à l'aube au sein du service diplomatique de l'UE et du Collège d'Europe renforcent les craintes que la corruption ait atteint les plus hauts échelons de l'appareil de politique étrangère de l'Union", indique par exemple Euractiv.
Pour Politico, cette nouvelle affaire "intervient alors que les partis eurosceptiques, populistes et d'extrême droite surfent sur une vague de mécontentement des électeurs et à un moment où l'UE fait pression sur les pays tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du bloc au sujet de leurs propres scandales de corruption". Ironie du sort, les législateurs européens ont conclu hier soir "un accord sur la première loi européenne visant à lutter contre la corruption", relate le média dans un autre article.
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