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03.07.2025 à 08:41

L'eau dessalée au secours de l'agriculture dans le sud du Maroc

FRANCE24

Abir Lemseffer, directrice générale adjointe du groupe Azura, fait référence à la grave sécheresse liée au changement climatique, que traverse le pays depuis 2018. Dans la plaine de Chtouka, à une soixantaine de kilomètres d'Agadir, les 800 hectares d'exploitation de ce groupe franco-marocain sont irrigués à 100% par de l'eau dessalée. Depuis 2022, la station de dessalement fournit l'équivalent de 125.000 m3 d'eau par jour pour l'irrigation de 12.000 hectares de primeurs. Mais aussi 150.000 m3 par jour pour l'eau potable destinée à 1,6 million d'habitants de la ville et ses environs, indique à l'AFP Ayoub Ramdi, responsable au sein de l'Office régional de mise en valeur agricole. La station compte atteindre 400.000 m3 par jour, dont la moitié destinée à l'irrigation, à fin 2026. Sans cette eau, affirme l'agronome Rqia Bourziza, "un scénario catastrophique se profilait au Maroc". L'agriculture, qui représente environ 12% du PIB du pays, a été gravement affectée par un stress hydrique aigu, du fait de six années consécutives de sécheresse. "Eau chère" A l'échelle nationale, le Maroc dispose de 16 stations de dessalement d'une capacité totale de 270 millions de m3 par an et entend atteindre 1,7 milliard de m3 par an d'ici 2030. Si 1.500 agriculteurs irriguent avec l'eau dessalée dans la région du Souss-Massa qui englobe Agadir, d'autres n'y ont pas souscrit en raison de son coût. C'est le cas de Hassan qui cultive, sur un demi-hectare, de la courgette et du poivron irrigués par l'eau d'un puits partagé par 60 agriculteurs. "Je ne peux pas me permettre d'utiliser cette eau car elle est chère", explique cet homme qui n'a pas souhaité donner son nom. L'eau dessalée est vendue à 0,48 euro le m3 (cinq dirhams hors taxe) contre en moyenne 0,096 euro par m3 (un dirham) pour des eaux conventionnelles. A la sortie de l'usine, cette eau coûte en fait encore plus cher: 1,05 euro par m3 (onze dirhams). Mais les contributions publiques de 40% à ce projet font baisser le tarif. Pour l'agronome Ali Hatimy, "le coût de l'eau dessalée réduit considérablement le nombre des cultures pouvant être irriguées, car elle n'est amortie que par des cultures à très haute valeur ajoutée". Ce que confirme Mme Bourziza: l'irrigation à l'eau dessalée est une "très bonne alternative", mais "lorsqu'elle est utilisée dans des cultures à haute valeur comme les tomates ou l'arboriculture". Au-delà du coût, "la production de l'eau dessalée demande énormément d'énergie électrique et les rejets de saumure ont un impact sur les écosystèmes marins", note Ali Hatimy. M. Ramdi de l'Office de mise en valeur agricole assure qu'"aucun impact" n'a été constaté autour de la ville côtière d'Agadir, et que des diffuseurs sont utilisés "dans les conduits de rejet pour diluer la saumure". L'eau des nappes "insuffisante" Les enjeux dans la région du Souss-Massa, qui totalise 85% des exportations marocaines de produits maraîchers, sont de taille. Les cultures maraîchères y occupent 29.000 hectares, pour une production de près de deux millions de tonnes par an et près de 940 millions d'euros de chiffre d'affaires, selon le ministère de l'Agriculture. La station de dessalement a ainsi permis d'éviter une perte de plus de 860 millions d'euros en valeur ajoutée en plus de préserver plus d'un million d'emplois par an, selon M. Ramdi. "Le dessalement a sauvé l'agriculture dans Chtouka", dit avec enthousiasme Mohamed Boumarg en arpentant une de ses serres de tomates, produit phare de la région. "Avant, je ne cultivais que cinq hectares car j'étais conditionné par la quantité d'eau que j'avais. L'eau de nappe n'était pas suffisante", raconte cet agriculteur de 38 ans qui exploite désormais une vingtaine d'hectares dont 60% de la production est destinée à l'export. "Il en va de notre survie", souligne Mme Lemseffer: "Soit on accepte de sacrifier une partie de la marge en utilisant de l'eau dessalée, soit on met la clef sous la porte".

03.07.2025 à 08:41

"Bookmakers", le podcast qui "soulève le capot de la littérature"

FRANCE24

Le Canado-Haïtien Dany Laferrière a eu le sentiment d'être "en garde à vue avec un psy", le prix Goncourt français Nicolas Mathieu d'être confronté au commissaire "Maigret de l'interview littéraire", tandis que Nancy Huston est sortie "épuisée" de ses six heures d'entretien avec Richard Gaitet, producteur de ce podcast qui souffle sa cinquième bougie. "C'était une très bonne fatigue", précise à l'AFP la romancière franco-canadienne. "Parce que le talent de Richard, c'est de poser, non pas exactement les questions auxquelles vous avez toujours voulu répondre, mais celles, inattendues, qui vous obligent à faire intérieurement une petite danse". Pour Richard Gaitet, 43 ans, lui-même romancier, ce temps long est autant une marque de fabrique que de respect pour la chose littéraire. "Je ne crois pas que, pour les écrivains et les écrivaines, il faille faire des petits formats sympas qui détournent de l'essentiel et endorment les gens. Ca ne rend pas justice à l'écriture", dit à l'AFP l'ex-producteur de Radio Nova à la longue tignasse blond vénitien, prolongée par d'épais favoris. Qu'il accueille, hors de toute promo, le romancier Daniel Pennac, l'essayiste Mona Chollet ou l'auteur de science-fiction Alain Damasio, Richard Gaitet s'astreint à une même discipline : six semaines de plongée en apnée dans l'oeuvre de son invité(e) dont il ressort, repu et fourbu, "avec 35 pages de questions en caractère 14". Une forme d'interrogatoire que ne renierait pas son père, ancien enquêteur de la police judiciaire. C'est ce qu'il en coûte pour "soulever le capot de la littérature, regarder comment s'organisent le moteur, les turbines", énumère le producteur radio, dont les entretiens marathon sont réduits au montage à environ deux-trois heures et découpés en trois épisodes. S'y révèlent les coulisses de la création littéraire, les petits rituels, les superstitions, les mots qui reviennent trop souvent dans les manuscrits et certaines blessures intimes. Dans un "Bookmakers" de 2022, les larmes avaient ainsi soudainement submergé Lydie Salvayre, prix Goncourt 2014, à la lecture d'un passage de "Sans famille" d'Hector Malot (1878), que cette fille de réfugiés espagnols n'avait plus lu depuis ses 10 ans. "Maïeutique" "Richard arrive à créer une forme de maïeutique", salue auprès de l'AFP l'écrivaine jeunesse Marie Desplechin, qui a eu droit à son "Bookmakers" en 2021. "Il fait émerger quelque chose de l'écriture qui excède l'écriture, qui est de nature à intéresser des gens qui ne sont pas forcément de ce monde". Richard Gaitet en parle comme d'un travail de "démocratisation", lui qui rejette le "mythe" du génie littéraire et n'a d'yeux que pour "le travail d'artisanat" de l'écriture. Au risque assumé du snobisme, ce prisme sans concession lui fait négliger, dans son émission, les Marc Levy ou Guillaume Musso qui publient des best-sellers avec une régularité métronomique. "La différence, c'est qu'ils fabriquent des produits de très grande consommation", tranche-t-il. "Si ça se vend à des millions d'exemplaires, c'est que ce sont des histoires de très grande consensualité, un peu comme du jambon sous vide". Avec ses podcasts, ce natif de la région lyonnaise aspire à coller au plus près de la réalité de l'écriture. "En fait, c'est une galère quotidienne de faire naître un texte, de le sculpter petit à petit avec ses doutes, avec la réalité d'une vie quotidienne et économique, de trouver son chemin dans le monde éditorial qui n'ouvre pas toujours ses portes aux singularités profondes", résume-t-il. "Il sait que c'est du boulot parce qu'il le fait lui-même", relève Nancy Huston, que cette oeuvre de "démythification" a profondément séduite. Avec plus de 100 épisodes de "Bookmakers" au compteur et d'autres à venir, Richard Gaitet espère constituer un "fonds patrimonial" dans lequel chacun peut, gratuitement, puiser pour se documenter sur le travail des écrivains. "Il faut que ça soit toujours intéressant dans vingt ans, lance-t-il, parce que ce sont des gens trop précieux et trop rares."

03.07.2025 à 08:41

Le royaume suisse des Saint-Bernard se réinvente

FRANCE24

Cette femelle Saint-Bernard, âgée de huit ans, reçoit sa séance habituelle d'hydrothérapie, pendant que les visiteurs du parc thématique Barryland, récemment rouvert à Martigny, dans une vallée alpine suisse, observent chacun de ses mouvements. "Nous avons un bassin d'hydrothérapie. C'est de l'hydrothérapie pour les chiens âgés ou les chiens opérés", explique Mélanie Glassey-Roth, directrice de Barryland. "Tout ici est conçu pour le bien-être de nos chiens." Ce qui au départ était un petit musée sur les Saint-Bernard s'est transformé, après deux ans de travaux, en Barryland, un grand parc entièrement dédié au chien national suisse. Avec son nouveau bâtiment en forme d'empreinte de chien, il propose des expériences interactives et des visites en réalité virtuelle sur l'histoire et les mythes qui entourent le Saint-Bernard. A l'étage, les visiteurs peuvent interagir avec les animaux à quatre pattes. Grâce à cette rénovation, le parc espère accueillir jusqu'à 200.000 visiteurs par an, contre 83.000 auparavant. "Emblématique" Dans les années 1990, les Saint-Bernard - fruit de croisements il y a plusieurs siècles entre chiens des régions alpines - ont atteint un regain de célébrité en figurant dans la comédie à succès hollywoodienne "Beethoven" (1992). A partir du 17e siècle, ils étaient élevés dans un hospice tenu par des religieux, perché à 2.500 mètres d'altitude, pour fournir des chiens de garde et de défense, dans le col du Grand-Saint-Bernard, passage entre la Suisse et l'Italie. Mais très vite, il est utilisé pour des opérations de sauvetage. "C'est un chien emblématique qui représente toute la région du col du Grand-Saint-Bernard", affirme Jean-Maurice Tornay, directeur de la Fondation Barry, qui gère le parc. Barryland doit son nom au plus célèbre et au plus héroïque des Saint-Bernard. La légende locale raconte que Barry, qui portait un petit tonneau d'alcool autour de son cou afin de réchauffer les voyageurs fatigués, aurait effectué plus de 40 sauvetages au cours de sa vie. Le monastère a veillé en son honneur à toujours nommer un chien Barry – une tradition qui se perpétue aujourd'hui à Barryland. L'actuel Barry, un imposant mâle de sept ans et demi pesant environ 80 kg, est le plus grand et le plus primé des chiens. La Fondation Barry compte 36 Saint-Bernard au total, tous hébergés dans un chenil voisin à Martigny. Mais certains passent l'été au col du Grand-Saint-Bernard. Désormais, chaque matin, 16 chiens du chenil sont acheminés dans une grande camionnette dans le parc, pour y jouer les stars. Nouvelle mission À Barryland, ces chiens géants aux yeux entourés de noir et au pelage blanc avec de grandes taches de couleur, allant du roux au brun, gambadent dans de grands parcs verdoyants et se laissent toiletter, masser et soigner. Pour sa réouverture jeudi, le parc a présenté deux nouveaux chiots, Xcell et Xaver, tétant avec enthousiasme leur mère Lio, en la bousculant tendrement. À l'étage, Tosca, une femelle de huit ans, monte sur une grande balance, sous l'oeil attentif d'un de leurs soignants, Sahel Robette. "Soixante-cinq kilos !" s'exclame-t-il, avant de commencer le brossage, à la recherche de tiques dans son pelage, et d'inspecter ses oreilles et ses griffes. De nos jours, ces chiens ne sont plus utilisés comme sauveteurs de montagne, remplacés par les hélicoptères. Mais ils accomplissent désormais un travail héroïque dans d'autres domaines. Le Saint-Bernard a "trouvé aujourd'hui une nouvelle mission sociale", affirme M. Tornay. Chaque année, les chiens de la fondation effectuent des centaines de visites dans des hôpitaux, des maisons de retraite et des prisons, où ils sont utilisés à des fins thérapeutiques et de réadaptation sociale en apportant "un peu de gentillesse". Le Saint-Bernard est parfait pour ces missions, observe Mme Glassey-Roth, pendant qu'un chien pose paisiblement sa tête sur ses genoux : "C'est une force tranquille, il est très calme et très social".
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