18.11.2024 à 07:11
On a, bien sûr, pas attendu la "dédicace" de Jérôme Fourquet à Michel Houellebecq pour savoir ce qu'il fallait penser du jugement du sondeur en général. On se souviendra, par exemple, de sa lecture pour la moins étrange d'un sociologue, Norbert Elias. On comprend mieux encore son fourvoiement, cette fois, à propos de l'écrivain français.
« Une page de Houellebecq vaut bien un article de sociologie » (J. Fourquet, 4 novembre JJD).
Un an avant un article dans Le Point lui était déjà consacré où déclarait (...)
On a, bien sûr, pas attendu la « dédicace » de Jérôme Fourquet à Michel Houellebecq pour savoir ce qu'il fallait penser du jugement du sondeur en général. On se souviendra, par exemple, de sa lecture pour la moins étrange d'un sociologue, Norbert Elias. On comprend mieux encore son fourvoiement, cette fois, à propos de l'écrivain français.
« Une page de Houellebecq vaut bien un article de sociologie » (J. Fourquet, 4 novembre JJD).
Un an avant un article dans Le Point lui était déjà consacré où déclarait Fourquet : « Comment reciviliser la France ». Emmanuel Macron veut remédier à la « décivilisation » de la société française. Le politologue Jérôme Fourquet suggère quelques pistes.
On sait pas s'il a été entendu par ce dernier. Mais quand on se trompe à un tel point sur le diagnostic le résultat de toutes les façons ne peut guère être brillant.
20.10.2024 à 05:08
La dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron juste après des élections européennes perdues pour son camp avait laissé de nombreux observateurs perplexes. Elle pouvait même paraître suicidaire tant le résultat était joué d'avance. Ce fut encore pire. Pour celui qu'i s'était justifié par un calcul de « clarification », non seulement son camp perdit mais les élections laissèrent une situation inextricable de partis incapables de s'entendre pour dégager une majorité parlementaire. Quand on ne (...)
- ActualitéLa dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron juste après des élections européennes perdues pour son camp avait laissé de nombreux observateurs perplexes. Elle pouvait même paraître suicidaire tant le résultat était joué d'avance. Ce fut encore pire. Pour celui qu'i s'était justifié par un calcul de « clarification », non seulement son camp perdit mais les élections laissèrent une situation inextricable de partis incapables de s'entendre pour dégager une majorité parlementaire. Quand on ne comprend pas une décision aussi manifestement catastrophique, il est tentant de chercher des causes psychologiques, voire pathologiques. Pour une décision politique, même prise en solitaire ou en petit comité, l'explication est pauvre. Quelle raison rationnelle avait poussé Emmanuel Macron au suicide électoral ?
Il suffisait d'attendre un peu pour comprendre avant même que les langues se délient comme elles ne vont pas manquer de le faire. L'Elysée connaissait avant l'été et donc le public la situation déplorable des finances publiques, le dérapage du déficit budgétaire et l'emballement de la dette. Cela promettait des remous au Parlement et dans la presse. Comment s'en sortir quand on est aux commandes depuis 7ans et qu'on ne peut partager la responsabilité du passé ? En créant du désordre. Ainsi faisaient les Pachtounes d'Afghanistan lorsque, dans leurs assemblées locales, un camp s'acheminait vers la défaite, il créait un désordre (cf. Frederik G. Bailey, Les règles du jeu politique, PUF, 1971). Cela se produit parfois dans les assemblées parlementaires modernes avec les suspensions de séance. A l'échelle de tout un pays, on n'en voit guère d'exemple. La manœuvre des pachtounes a pour nom le doladoli. L'expérience actuelle va probablement prendre place dans les futurs manuels d'histoire politique. Dès à présent, elle porte un tort profond aux institutions de la Cinquième république et probablement à l'apprenti sorcier qui a retrouvé le savoir-faire des pachtounes.
20.10.2024 à 05:03
On aurait pu croire que l'incrédulité à l'égard des sondages progressait. Difficile quand les journalistes ne sont pas repartis de leur addiction. Des chiffres sans efforts, des sujets sans imagination. Même pas cette question toute sotte sur la fiabilité des réponses des sondés.
Il y en a d'autres. Pourtant élémentaire sur des questions ou la légitimité importe. Par exemple sur le racisme. Posez la question : êtes-vous raciste ? Se fierait-on au pourcentage. Pourquoi pas si des scientifiques le disent et (...)
On aurait pu croire que l'incrédulité à l'égard des sondages progressait. Difficile quand les journalistes ne sont pas repartis de leur addiction. Des chiffres sans efforts, des sujets sans imagination. Même pas cette question toute sotte sur la fiabilité des réponses des sondés.
Il y en a d'autres. Pourtant élémentaire sur des questions ou la légitimité importe. Par exemple sur le racisme. Posez la question : êtes-vous raciste ? Se fierait-on au pourcentage. Pourquoi pas si des scientifiques le disent et si on les lit dans Le Monde. Ainsi un politologue Vivent Tiberj soutien à partir d'une étude longitudinale que le racisme recule en France. Contre des indices concrets montrant le contraire. Les non spécialistes n'oseront probablement pas sensibles mais un politologue est membre d'un centre de recherche Émile Durkheim, un sociologue et ses continuateurs comme François Simiand très critiques sur les enquêtes d'opinion. Les durkheimiens étaient sur cette ligne jusqu' à des temps récents. Aujourd'hui il est possible de se moquer des classiques devenus de purs alibis.