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31.01.2025 à 11:10

Dans la Creuse, LFI se mobilise contre le groupuscule raciste d’Alice Cordier et le RN

Nadim Fevrier

Alice Cordier. Quand l’extrême droite s’aventure sur des terres de gauche, c’est parfois à ses risques et périls. Une affiche de la fédération du Rassemblement National (RN) de la Creuse a mis le feu aux poudres : le parti lepéniste invite à sa galette des rois la présidente du collectif d’extrême droite Némésis, Alice Cordier.

Les réactions ne se font pas attendre, et une initiative de la gauche, notamment des Insoumis et l’insoumise Catherine Couturier, entend bien s’opposer à la venue de la dirigeante de ce groupuscule identitaire et raciste. Ainsi, toutes les organisations associatives, politiques et syndicales du camp humaniste s’apprêtent à la recevoir comme il se doit.

Toutes ? Non ! Un certain parti en quête de respectabilité serpente encore et toujours dans les atermoiements, sans les assumer, même face à l’extrême droite, il s’agit évidemment du Parti Socialiste et de ses alliés. Contactée par L’Insoumission.fr, l’insoumise Catherine Couturier promet un événement « festif » et antifasciste à Saint-Laurent, que la patronne de Némésis tienne sa conférence ou non. Si vous ne savez pas quoi faire le 7 février prochain, trouvez ou proposez un covoiturage vers Saint-Laurent ! Notre article.

Le RN fraye (toujours) avec les racialistes et suprémacistes blancs, Alice Cordier attendu en Creuse le 7 février prochain

Qu’on ne s’y trompe pas : Némésis est avant tout un groupuscule d’environ 200 membres dans tout le pays, qui bénéficie d’une forte audience dans les médias privés (notamment ceux de Bolloré) et sur les réseaux sociaux pour avancer ses idées racistes et identitaires.

Sa stratégie repose sur deux jambes. D’abord, Némésis cache ses obsessions racistes derrière un discours de défense des femmes françaises ou « européennes » (comprendre : « blanches ») contre les Violences Sexistes et Sexuelles (VSS), commises, selon elles par les « migrants », « étrangers », ou autre « OQTF ». Ce qui n’est pas sans rappeler l’imaginaire colonial français, où l’homme noir/maghrébin y est bestialisé et mis en opposition à la femme blanche, symbole de pureté et de civilisation.

Némésis, ce sont aussi des actions à fort impact médiatique. La tactique est simple : s’incruster dans des événements de gauche (meetings…), voire des événements non-politiques (défilés de carnaval) pour afficher leurs messages racistes, tout en misant sur l’hostilité de la salle. Les images sont ensuite diffusées sur leurs réseaux et par les médias Bolloré, où les membres peuvent ensuite se victimiser d’avoir été bousculées par « l’extrême gauche ». Eh oui : on tend le micro à des racistes qui se plaignent de subir l’antiracisme.

Ces dernières semaines, la stratégie de Némésis s’est élargie à des réunions publiques, comme ce fut le cas à Toulouse, où le trouble jeu du maire de droite Moudenc leur a permis de déverser leurs discours racistes librement. Là, la cheffe de la bande, Alice Cordier (Kerviel de son vrai nom) a annoncé déposer plainte contre la députée LFI Clémence Guetté, qui a osé dire les termes à leur sujet : Kerviel et ses sbires sont violentes et racistes.

Dans le village creusois de 600 habitants nommé Saint-Laurent, Alice Cordier/Kerviel doit tenir le crachoir aux militants RN locaux, le 7 février prochain. Évidemment chez les lepénistes, on raffole de ces activistes qui redonnent de nouvelles couleurs (blanches de préférence) au bon vieux suprémacisme blanc. C’était sans compter les initiatives locales antifascistes.

Pour aller plus loin : Copinage entre l’extrême droite et les riches : le projet « Périclès » de Pierre-Édouard Stérin met en danger la démocratie

Les forces de gauche montent au créneau, le centre-gauche à l’arrière-garde

Il n’en faut pas plus aux Insoumis de la Creuse pour sortir un premier communiqué et appeler les autres forces du NFP à la mobilisation antifasciste. Finalement, un communiqué d’une vingtaine d’organisations sort dans la presse locale. Même le Parti Socialiste a fini par rejoindre le communiqué, après de nombreux atermoiements.

Le PS Creusois n’est pourtant pas l’aile la plus à gauche du parti, c’est dire ! En 2023, son secrétaire fédéral avait soutenu le candidat anti-NUPES au congrès du PS, Nicolas Mayer-Rossignol. Pas les plus ardents antifascistes donc. On peut aussi interroger le comportement du maire de Saint-Laurent, proche du parti à la rose, Alain Clédière. Là encore, on voit qu’on n’a pas affaire au champion de la République contre l’extrême droite. Il se cache d’abord derrière un argument légaliste : « Je suis donc très à l’aise avec le fait d’avoir accordé ce créneau à ce parti, comme je l’aurais accordé à d’autres partis, car c’est une question de fonctionnement démocratique ».

M. le maire n’aurait dénoncé la réunion publique que lorsqu’il a su l’identité de l’invitée : il est surpris que l’extrême droite invite… quelqu’un d’extrême droite ! Pire, il craint encore davantage les manifestations antifascistes qui pourraient avoir lieu devant la réunion publique : « Nous devons penser aux biens et aux personnes dans la perspective de manifestations qui se dérouleraient… ». Ou comment mettre fascistes et antifascistes sur le même pied…

Le maire de Saint-Laurent se permet ensuite de dispenser un cours de lutte contre l’extrême droite : « Si 50 personnes du RN s’étaient réunies dans une salle, ce serait passé inaperçu… Mais si 1.000 personnes manifestent devant, tout de suite cela fait exister le sujet. Et même s’il n’y a pas de fond dans tout ça, ce bruit contribuera à placer le RN encore plus haut dans les votes la prochaine fois ». Pour l’édile, un discours raciste et réactionnaire n’existe pas s’il ne fait pas de bruit médiatique. Magnifique politique de l’autruche, qui en revanche ne propose aucune solution de lutte contre lesdits discours.

Dans la lutte contre l’extrême droite, le centre-gauche ne déçoit jamais. On sait qu’il apportera toujours des réponses tièdes : c’est comme jeter un verre d’eau dans une maison qui brûle. Fort heureusement, les Insoumis de la Creuse, dont Catherine Couturier, agissent, de même que la gauche associative et syndicale. Contactée par L’Insoumission.fr, l’insoumise Catherine Couturier promet un événement « festif » et antifasciste à Saint-Laurent, que la patronne de Némésis tienne sa conférence ou non. Si vous ne savez pas quoi faire le 7 février prochain, trouvez ou proposez un covoiturage vers Saint-Laurent !

Par Alexis Poyard

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