16.06.2025 à 07:42
Khrys’presso du lundi 16 juin 2025
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-) A cosmic particle detector in Antarctica has emitted a series of bizarre signals that defy the current understanding of particle physics […] The unusual radio pulses were detected by the Antarctic Impulsive Transient Antenna (ANITA) experiment, a range of instruments flown on balloons high above Antarctica that are designed to detect radio waves from cosmic rays hitting the atmosphere. Late last month, Chinese authorities also announced stricter entry checks at exam points, biometric identification, enhanced screening for digital devices, and radio signal blockers Dernier habitant (ou presque) de son village rasé pour un projet immobilier finalement abandonné, Chen Tianming a fait de ce lieu de résistance une demeure unique. Cet homme occupait le siège 11A à bord du Boeing 787-8 Dreamliner se rendant à Londres, qui s’est écrasé peu après son décollage de l’aéroport d’Ahmedabad. Since its founding in Yakutsk in Siberia more than a decade ago, inDrive has grown to be present in nearly 900 cities in Central Asia, Africa, Latin America, and elsewhere. Now, Tomsky has his sights on turning it into a super-app that offers multiple services including food delivery, groceries, and financial products. Lithuanian lawmakers on Tuesday adopted legislation intended to block Chinese companies from getting remote access to the control systems of solar and wind farms and batteries larger than 100 kW. The Chinese company behind 50 % of Africa’s smartphone sales now wants to dominate its roads. Depuis leur arrivée au Mali en 2021, les mercenaires russes de Wagner ont kidnappé et détenu des centaines de civils sur d’anciennes bases de l’ONU et dans des camps militaires partagés avec l’armée malienne. Les volumes d’engrais chimiques importés en France de Russie ont explosé depuis le début de la guerre en Ukraine. Alors que l’agriculture biologique permet de produire massivement sans engrais de synthèse, le gouvernement coupe ses financements. Vingt chercheureuses ont alerté sur les manœuvres des lobbies pour réduire les contours de l’interdiction des PFAS à l’échelle européenne. Le collectif fustige, avec une lettre publiée mardi 10 juin dans la revue scientifique « Environmental Science and Technology », des opérations dont les motivations sont « économiques plutôt que scientifiques ». Dans les collèges du sud de l’Espagne, c’est la fournaise. Élèves et parents réclament l’application d’une loi visant à rafraîchir sans polluer. Aucune mesure d’ampleur n’a été lancée… mais des climatiseurs ont été installés. La chancelière de l’échiquier, Rachel Reeves a dû opérer de douloureux arbitrages. Plusieurs ministères vont devoir se serrer la ceinture : les aides pour les personnes handicapées ou les coûts de fonctionnement de l’administration centrale vont notamment être réduits de 15 %. Trump announced he’s winding down FEMA – and will personally decide whether you get help in a crisis. Le ministre américain de la Santé a frappé un grand coup en nommant cette figure appréciée des antivax, deux jours après avoir remercié un groupe d’expert en vaccins. le président américain a transformé un passage en revue militaire en meeting politique, obligeant des militaires en uniforme sélectionnés pour leur loyauté à l’acclamer.Après l’envoi de Marines à Los Angeles et juste avant la grande parade militaire qui aura lieu à Washington pour son anniversaire, il s’agit d’une étape de plus dans la transformation des États-Unis Les contribuables américain·es ne seront pas les seul·es à financer le spectacle d’anniversaire de Trump, puisque tous ses patrons préférés seront au rendez-vous. La démocrate a moqué le défilé du président républicain en le comparant à l’affluence des manifestations à travers le pays. Les manifestations contre la politique migratoire de la Maison-Blanche se sont poursuivies pour une troisième journée consécutive dans le comté de Los Angeles. Pour la première fois depuis 1965, le président américain a décidé de déployer la Garde nationale sans le consentement du gouverneur Newsom qui a annoncé poursuivre l’administration en justice. La ministre américaine de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, tenait une conférence à Los Angeles pour défendre les arrestations massives d’immigrés en situation irrégulière. Voir aussi Noem Says National Guard Occupation Is Meant To ‘Liberate’ LA From Its Mayor And Governor (talkingpointsmemo.com) We are staying here to liberate the city from the socialists and the burdensome leadership that this governor and that this mayor have placed on this country and what they have tried to insert into the city.” Un reportage à chaud sur les affrontement du 6 juin L’élue démocrate à la Chambre des représentants de l’Etat, Melissa Hortman, et son mari ont été tués samedi à leur domicile. Le suspect principal s’est présenté habillé en policier. The move is almost certainly illegal […] This is yet another clear invasion of privacy aimed to help ICE find immigrants’ names, homes, and jobs and identify immigrants receiving aid so that they can revoke green card applications and target permanent residency seekers. Si nous avions déjà identifié Palantir comme l’un des grands gagnants de cette politique qui défie les droits humains les plus basiques […] Deloitte apparaît comme un autre partenaire clé de l’ICE. Depuis l’arrivée au pouvoir de Trump, plus de 21 millions de dollars de contrats ont été signés entre Deloitte et ICE, pour des services variés de gestion, soutien logistique ou développement Security researchers managed to access the live feeds of 40,000 internet-connected cameras worldwide and they may have only scratched the surface of what’s possible. New Workspace features also allow Gemini to create and summarize Google Forms. It sounds like the start of a 21st-century horror film : Your browser history has been public all along, and you had no idea. That’s basically what it feels like right now on the new stand-alone Meta AI app, where swathes of people are publishing their ostensibly private conversations with the chatbot. It’s the company’s latest power play as it expands its data center footprint. Please insert another million dollars to continue Google’s disclaimer says AI “may include mistakes,” which is an understatement. Amid fast-moving events in Los Angeles, users are turning to chatbots like Grok and ChatGPT to find out what’s real and what’s not—and getting inaccurate information. Almost two dozen digital rights and consumer protection organizations sent a complaint to the Federal Trade Commission on Thursday urging regulators to investigate Character.AI and Meta’s “unlicensed practice of medicine facilitated by their product,” through therapy-themed bots that claim to have credentials and confidentiality “with inadequate controls and disclosures.” “Atari’s humble 8-bit engine just did its thing.” Despite what tech CEOs might say, large language models are not smart in any recognizably human sense of the word. Le logiciel d’OpenAI ne répond plus, ou très sporadiquement, aux requêtes.« Incroyable, ChatGPT ne marche pas et j’arrive toujours à écrire. » Les chatbots ne font pas que calculer des réponses, ils calculent en permanence leur interlocuteurice pour adapter au mieux leurs réponses. Les LLM hallucinent et nous font croire en leurs hallucinations. Mais plus encore, ils nous hallucinent nous-mêmes ! Elon Musk has been forced to rebuke Grok, his own AI chatbot integrated into X, after it falsely suggested the tech billionaire wrote a post saying he “took” the wife of Stephen Miller. New research reveals that today’s “reasoning” models aren’t thinking at all. They’re just sophisticated pattern-matchers that completely break down when things get tough C’est devenu une habitude, l’intelligence artificielle générale (IAG) est pour demain. Enfin, pour dans six mois, selon le PDG de la société Anthropic, Dario Amodei. Peut-être douze. Une intelligence artificielle capable de « dominer l’homme » relate le journal Les numériques sans plus de procès. Il y a quelques années encore, on l’appelait la « singularité technologique » A focus on “who’s winning the AI race” can overlook key concerns around safety, governance, and equity “Moments ago, drones dropped unidentified chemicals on the Madleen. Immediately after, our peaceful volunteers were rammed and intercepted before Israeli forces boarded the vessel. We lost all contact with them seconds later.” […] “Israel has no legal authority to detain international volunteers aboard the Madleen […] This seizure blatantly violates international law and defies the ICJ’s binding orders requiring unimpeded humanitarian access to Gaza. These volunteers are not subject to Israeli jurisdiction and cannot be criminalized for delivering aid or challenging an illegal blockade—their detention is arbitrary, unlawful, and must end immediately.” Le militant français Baptiste André raconte au micro de France Inter des « difficultés d’accès à l’eau et à la nourriture » lors de son arrestation par les services israéliens de l’immigration. Yanis Mhamdi et Pascal Maurieras sont toujours, comme le Néerlandais Marco Van Rennes, détenus illégalement dans les geôles israéliennes. Face à l’escalade militaire entre Tel-Aviv et l’Iran et la fermeture de l’espace aérien local, les proches […] alertent sur le danger qu’ils encourent. les grands médias français ne le disent pas mais le navire a été arrêté dans les eaux internationales sans motif légitime, ce qui est donc totalement illicite Depuis le 9 juin 2025, une caravane humanitaire baptisée Al Soumoud (« la ténacité » en arabe) a quitté Tunis avec un objectif aussi clair que symbolique : rejoindre la bande de Gaza par voie terrestre en traversant la Libye et l’Égypte. Cette initiative, inédite par son ampleur dans la région, entend manifester un soutien populaire fort au peuple palestinien Alors que les discours officiels s’enlisent dans l’ambiguïté ou le silence, une dynamique inédite s’élève du cœur du Maghreb […] Ni folklorique ni diplomatique, ce convoi d’hommes et de femmes libres, traversant les frontières avec des vivres, des médicaments – et surtout une volonté farouche – redonne à la solidarité arabe sa voix la plus authentique. Partout à travers le monde se multiplient les appels pour faire cesser les massacres à Gaza, pour un régime de sanctions effectif contre Israël, pour la reconnaissance de l’État de Palestine. Dernier en date, celui émanant de personnalités du Canada. The scene resembled throwing meat into a cage of starving lions, letting them fight for their own survival—while the American mercenaries stood as spectators, holding heavy weapons for their own safety, backed by armored cars. Most of us—strong or weak—returned with nothing but grief and sorrow. L’événement se concentrera plutôt sur la définition des conditions d’une future reconnaissance. Dans un rapport rendu public ce mardi 10 juin, une dizaine d’ONG révèlent le « flux ininterrompu » d’armes livrées par la France à Israël. Une preuve de plus, s’il en fallait, de la complicité de l’État français dans les massacres à Gaza. Le rapport est accessible via cette page (ujfp.org). Alors qu’un sixième cycle de négociations entre l’Iran et les États-Unis devrait avoir lieu ce dimanche, 15 juin, à Oman, Israël serait en train de préparer une attaque à l’encontre de Téhéran.En réponse, l’Iran a menacé d’attaquer les bases militaires américaines dans la région, où 40 000 soldats sont déployés. Une partie du personnel américain au Moyen-Orient a déjà été déplacée. Les ambassades sont en état d’alerte. Israël a porté un coup violent au régime iranien, bouleversant sa hiérarchie militaire avec la mort de plusieurs généraux installés depuis plusieurs années. Lorsque l’Iran, en avril 2024, avait riposté à des attaques et assassinats d’Israël, nos médias avaient titré “attaque de l’Iran”. Cette nuit, Israël a agressé unilatéralement l’Iran, bombardant sa capitale, tuant femmes, enfants, scientifiques, des responsables politiques et militaires iraniens… Le premier ministre israélien, dans une fuite en avant militariste, pousse le Moyen-Orient vers un cataclysme dont personne ne sortirait indemne. Les États-Unis font partie des rares pays (aux côtés de la France et de l’Allemagne notamment) ayant affirmé le « droit d’Israël à se défendre » en réaction à l’opération Am Kalavi. L’attaque israélienne avait pour but de porter un coup sévère au programme nucléaire de l’Iran et à inciter ce dernier à riposter massivement, ce qui à son tour aurait justifié la fin des négociations sur l’avenir du nucléaire iranien – des négociations auxquelles Donald Trump tient particulièrement. Cette agression constitue un recours à la force armée contraire au droit international, intervenant hors du cadre de la légitime défense (prévue par l’article 51 de la Charte des Nations unies) ou d’un mandat du Conseil de sécurité de l’ONU. En grande difficulté interne, Benyamin Netanyahou, avec l’appui de ses alliés de l’extrême droite, s’adonne à la surenchère et sème la mort, espérant trouver ainsi une échappatoire. Leurs crimes sont de plus en plus difficiles à cautionner par des dirigeants étrangers longtemps silencieux, et désavoués par une mobilisation populaire internationale qui grandit depuis un an et demi. Les missiles iraniens ont fait 8 morts en Israël dans la nuit de samedi à dimanche. Le 16 avril 2025, la Cour suprême britannique donnait raison au collectif antitrans For Women Scotland, qui demandait que les femmes trans ne soient plus reconnues comme des femmes et, à ce titre, soient exclues de certains lieux non mixtes. Une décision qui sème l’inquiétude chez les personnes trans et dont on ignore toujours, deux mois plus tard, comment elle pourra être appliquée. Privacy International investigated eight of the most popular period-tracking apps to analyse how they function and process users’ reproductive health data. Their findings raised concerns for users’ privacy, given the sensitive nature of the health data involved. L’eurodéputée franco-palestinienne a affirmé dans sa première prise de parole qu’il y aurait « autant de bateaux que nécessaire pour briser » le blocus à Gaza Christian Tein était incarcéré depuis plusieurs mois, accusé d’avoir joué un rôle dans les émeutes survenues en Nouvelle-Calédonie en 2024. « Les arguments des conservateurs d’aujourd’hui sont les mêmes que ceux des conservateurs d’hier : « Confiscatoire », « Impraticable », « Dangereux pour l’économie », explique-t-il. Tout le monde le reconnaît aujourd’hui : l’impôt sur le revenu fut un progrès économique considérable. » C’est une première depuis Pétain. Voir aussi Nicolas Sarkozy retiré de la Légion d’honneur : Emmanuel Macron désavoué, la droite sous le choc (huffingtonpost.fr) Le président de la République s’était montré défavorable à cette décision, mais il n’a pas eu voix au chapitre. Ce jeudi, l’Assemblée générale du Conseil d’Orientation (COR) des retraites a examiné la proposition de rapport annuel de l’institution sur les « évolutions et perspectives des retraites en France ». Contrairement aux éléments du pré-rapport qui ont fuité dans la presse, un consensus s’est imposé pour supprimer la recommandation de repousser l’âge de départ à la retraite. Ces clients estiment ne plus pouvoir conduire tranquillement des véhicules devenus des « totems d’extrême droite ». Une pratique et une sanction sont devenues le symbole de la résistance de deux pharmacien·nes dans le maquis du Limousin. Aux confins de la Nouvelle-Aquitaine, sur le plateau de Millevaches, deux officines sont en lutte, situées à 30 kilomètres l’une de l’autre. Leurs titulaires, Eliza Castagné et Antoine Prioux […] agissent pour faire advenir le modèle de la pharmacie de demain. Après des années de marasme, la consommation de produits issus de l’agriculture biologique est repartie légèrement à la hausse en 2024, selon la dernière étude de l’Agence Bio publiée ce jeudi 12 mai. Un succès tempéré par la disparition continue de surfaces de production et par les attaques répétées contre la structure, chargée de la promotion du bio. l’ENS entend, avec cette nouvelle formation, « lutter contre les biais avérés par la science, et qui faussent l’égalité entre toutes les candidates et tous les candidats » et « rendre explicite dans l’esprit des jurys ce qui agit de manière implicite mais démontrable en défaveur de cette égalité » Aux disparités sociales et territoriales s’ajoutent les disparités de genre. Par exemple, le libre choix d’orientation laissé aux élèves par les réformes récentes se traduit par une diminution importante du nombre de filles dans les filières scientifiques, singulièrement la filière mathématique, dans laquelle le taux de féminisation a reculé jusqu’à retomber trente ans en arrière. Mais c’est encore pire si l’on intègre les catégories sociales : les filles issues de milieux défavorisés sont trois fois moins représentées dans l’option « mathématiques expertes » que l’ancien tronc commun de la filière S (4 % y sont inscrites), tandis que les garçons de milieux très favorisés le sont deux fois plus (près de 40 % y sont inscrits). Enfin, le rapport détaille le déni persistant de l’Éducation nationale en ce qui concerne la discrimination fondée sur l’origine réelle ou supposée des élèves. Il aborde aussi la situation des élèves porteurs de handicap. Tous les constats vont dans le même sens. Selon une estimation de la Fondation des femmes, « le coût de la séniorité » pèse sur les femmes et sur leur porte-monnaie, tout au long de leur vie. Leurs noms étaient apparus sur la base d’une large consultation citoyenne et d’une centaine d’auditions préalables : le masculiniste Alex Hitchens, le « créateur de contenus » AD Laurent dont le compte TikTok a été récemment fermé pour sexisme, le couple Manon et Julien Tanti, ainsi que le snapchatter Nasser Sari (plus connu sous le pseudonyme de Nasdas). Sous un vernis divertissant, léger et grand public, le média “Lou” promeut une vision traditionnelle de la famille hétérosexuelle et de ses rôles genrés. Arrêt sur images a analysé une année entière de publications : si de nombreuses personnalités catholiques ou proches des milieux conservateurs y témoignent, toutes ne sont pas identifiées comme telles. Gisèle Pelicot avait assigné l’hebdomadaire en justice pour atteinte à la vie privée et au droit à l’image, après la publication de photos prises à son insu. Élise Costa a suivi chaque journée du procès de l’affaire Mazan qui a secoué l’année 2024. Pour ne pas perdre pied devant des faits aussi effroyables, la chroniqueuse a noirci les pages d’un carnet qui mêle réflexions, dessins et prise de recul sur sa pratique journalistique. Après avoir passé vingt mois à criminaliser le mouvement de solidarité avec la Palestine, c’est avec un regain de mépris et de hargne que de nombreux éditocrates ont commenté l’arrestation illégale des membres d’équipage de la flottille de la liberté (le Madleen) par l’armée israélienne, dans la nuit du 8 au 9 juin. Alors que le Madleen a été intercepté par Israël, les commentateurs préfèrent railler cette initiative humanitaire. Malgré le génocide. Malgré les dizaines de milliers de morts. Quand est-ce que le cynisme s’arrêtera ? Malgré les fuites dans la presse d’une pré-version polémique et exagérément inquiétante, le rapport définitif du COR montre que le système des retraites est soutenable, quel que soit le scénario suivi. La Cour des comptes évoque dans un rapport une possible « crise de liquidités » de la Sécurité sociale, due à son endettement massif. Un rappel à l’ordre sur les choix opérés ces dernières années par les décideurs politiques. les experts préconisent des « décisions radicales » contre l’Agence pour la formation professionnelle des adultes, déjà en grande difficulté économique. Elle pourrait perdre sa subvention annuelle de 210 millions d’euros, voir le périmètre de ses missions réduit et une partie de son patrimoine immobilier cédé. Digital Minister Clara Chappaz’s office told POLITICO it is considering designating websites such as Bluesky, Mastodon and Reddit — all of which allow the distribution of adult content — as porn platforms, obliging them to implement stringent age verification requirements under new French rules that came into effect Saturday. Paris accueille Viva Technology, le plus grand salon européen dédié au secteur de la tech et aux start-ups. Dans ce temple de la sacro-sainte innovation, l’écologie est l’éternelle absente, cantonnée à de néfastes inventions technosolutionnistes. Le mot s’est répandu comme une traînée de poudre. Les dirigeants politiques et les entrepreneurs le répètent à l’excès. C’est leur nouveau mantra. Face aux lourdeurs bureaucratiques et au cumul des normes, il faut « simplifier », créer partout un « choc de simplification » et « libérer » l’économie. L’émission sur les océans, dans laquelle est intervenu le chef de l’État, a réuni moins de téléspectateurs que la série de France 3 avec Stéphane Bern et « Koh Lanta ». Ils sont treize hommes et trois femmes, parfaitement intégrés dans la société : l’un est un ancien de la police, l’autre une infirmière… Des gens de tous les jours, en apparence, qui se sont réunis autour d’une haine commune, l’islamophobie, et d’une idée folle, celle d’assassiner des musulmans. Toustes appartiennent à un groupe d’ultradroite à visée terroriste prônant le suprémacisme blanc : Action des forces opérationnelles (AFO). […] Les 16 prévenus sont considérés comme les plus radicaux et les plus impliqués d’AFO. Le groupe paraît obnubilé par la guerre et les armes à feu. Des armes et des milliers de munitions ont été trouvées lors de perquisitions, y compris des éléments entrant dans la fabrication d’explosifs de type TATP. Les prévenus comparaîtront libres pendant les 18 jours du procès, dont la date de fin est fixée au 27 juin. Samedi 31 mai 2025, un homme de nationalité tunisienne, vivant et travaillant en France depuis quatorze ans, a été froidement abattu par un ultranationaliste qui avait posté divers messages dont un demandant de « prêter allégeance au drapeau français ». […] Nous ne savons toujours pas ce qu’est un acte anti-Français au regard des actes du ministre de l’Intérieur et de son idéologie. Nous savons simplement que ce terme, dans la confusion subliminale qu’il introduit, efface une deuxième fois le coiffeur Hichem. Ni française ni anti-française, c’est la haine de l’extrême droite et de son idéologie qui a tué le modeste mais digne coiffeur tunisien. En ne l’affirmant pas clairement et en ne condamnant pas l’idéologie du tueur, le ministre commet-il un acte français ? On est en droit d’en douter. Alors que le RN poursuit son entreprise de respectabilité, il accueille en France les leaders européens d’extrême droite dont les politiques piétinent chaque jour les droits humains et les libertés fondamentales. Finito la dédiabolisation, la cheffe de l’extrême droite française célèbre l’Internationale facho avec ses semblables européens autour d’un adversaire commun : l’UE. Cinq organisations syndicales appellent à une mobilisation intersyndicale en soutien aux Gazaoui·es ce 14 juin. Elles tentent aussi d’agir sur d’autres fronts, en bloquant des livraisons d’armes ou en faisant pression sur la Commission européenne. À Marseille, cette société est soupçonnée de fournir à IMI Systems, une filiale d’un groupe de défense israélien, des « maillons » pour relier entre elles des balles de fusils-mitrailleurs. Ces derniers jours, une Française a déposé plainte contre Israël, et une information judiciaire a également été ouverte par le parquet national antiterroriste contre des Franco-Israéliens. Ces procédures ne stopperont pas le génocide en cours mais elles participent à briser un lourd silence. Dans une lettre adressée à sa rédaction et publié ce matin, il écrit : « Selon mon avocate, je suis le dernier à rentrer afin que cela serve d’exemple aux prochains journalistes. Ils sont tellement ridicules. Si c’était à refaire, je referais exactement la même chose. » Ils et elles étaient des centaines de milliers à se rassembler, ce samedi 14 juin, dans les rues de Paris et en province pour réclamer la fin du « génocide en cours à Gaza » et s’inquiéter de la nouvelle guerre lancée par Israël contre l’Iran. Plusieurs cortèges, notamment celui organisé à Paris, ont mis l’accent sur le sort de Yanis Mhamdi […] Selon son média, Blast, il est « enfermé dans sa cellule, dans la prison de Givon, tout comme les deux coéquipiers de la Flottille restants, Pascal Mauriéras, de nationalité française, et Marco Van Rennes, de nationalité hollandaise ». Une bataille menée avec un collectif plus important que jamais. Suite à l’annonce du processus de dissolution, plusieurs comités de soutien à la Jeune Garde se sont créés à Marseille, Toulouse, Limoges, ou encore, en Belgique. « Bruno Retailleau, en voulant détruire l’antifascisme, a mené à la création d’un réseau encore plus grand […] Et c’est sûr qu’on n’a pas prévu d’arrêter de se battre. » À Montargis, petite ville du Loiret, le calme habituel a laissé place à un front populaire. Le 9 juin 2025, un cortège de 4 000 personnes a défilé contre la tenue d’un meeting d’extrême droite rassemblant Marine Le Pen, Jordan Bardella, Viktor Orbán et Matteo Salvini. Thomas Durand, alias Acermendax, a plusieurs fois créé la controverse sur Internet et dans le milieu de la zététique dont il est une figure. Il est à l’origine de campagnes de harcèlement envers des chercheuses, de prises de position erronées sur des troubles psychiques, de critiques grossières du féminisme et du militantisme LGBT, mais aussi d’alliances avec des figures d’extrême-droite, et de discours cautionnant des lobbies industriels Éleveuse et bergère en Ardèche, Fanny Métrat est l’une des nouvelles porte-parole de la Confédération paysanne. Idéaliste et hyperactive, elle milite inlassablement pour une meilleure société, de France jusqu’en Palestine. Ceux qui les financent. Ceux qui les soutiennent. Ceux qui sont prêts à s’en accommoder. Ceux qui reprennent leurs idées. Mais aussi ceux et celles qui leur résistent. Enquêtes sur l’extrême droite, les grandes fortunes et les milieux d’affaires. A widespread internet outage caused major disruption on Thursday afternoon. Meta devised an ingenious system (“localhost tracking”) that bypassed Android’s sandbox protections to identify you while browsing on your mobile phone — even if you used a VPN, the browser’s incognito mode, and refused or deleted cookies in every session. Deal marks shift from exclusive Microsoft partnership as AI compute needs soar. À l’occasion du Black Feminist Forum, nous avons eu le plaisir de rencontrer Nikole Yanes du collectif transnational latino-américain Código Sur qui œuvre à des moyens de communication sécurisés et éthiques pour le secteur social, associatif et militant à l’instar de ses cousines européennes que sont Globenet ou Domaine Public. Notre définition de la nature ne correspond pas à celle des Grecs et des Romains. Du « mois du bœuf » à « dame Forêt », les Anciens ne songeaient pas à séparer les humain·es de leur environnement animal ou végétal Cheffe d’État, séductrice ou déesse : les récits qui entourent Cléopâtre sont nombreux, modelés par des stratégies politiques et souvent empreints de sexisme. L’exposition « Le mystère Cléopâtre », à découvrir à l’Institut du monde arabe à Paris, jusqu’au 11 janvier 2026, propose de démêler le mythe de la réalité. La fondation Wikimedia a mis en place une fonctionnalité expérimentale de résumé automatique des articles de l’encyclopédie qui s’affichait en tête de page dans la version mobile. Les wikipédiens n’ont pas apprécié et l’ont fait comprendre à la fondation, qui a finalement fait marche arrière avant la fin de la période de tests prévue. Avant que le gouvernement danois n’annonce sa décision, les plus grandes villes du Danemark, Copenhague et Aarhus, avaient déjà annoncé leur intention d’abandonner progressivement les logiciels et les services “cloud” de Microsoft. Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog. Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys). 11027 mots
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15.06.2025 à 09:00
Recrutements automatisés : défaillances spécifiques, défaillances systémiques
Cet article est une republication, avec l’accord de l’auteur, Hubert Guillaud. Il a été publié en premier le 11 juin 2024 sur le site Dans Les Algorithmes sous licence CC BY-NC-SA. Démontrer les défaillances des systèmes de recrutement automatisé demeure compliqué. Les enquêtes et tests des usagers, des chercheurs, des médias… parviennent souvent à pointer des défaillances spécifiques que les entreprises ont beau jeu de rejeter comme n’étant pas représentatifs. Et effectivement, corriger les biais de recrutement nécessite d’être capable de les mesurer. Comment répondre aux défaillances du recrutement automatisé ? C’est le dossier de Dans les Algorithmes ! Le problème auquel nous sommes confrontés dans les systèmes de recrutement automatisés est que ni les postulants ni les départements RH ni les régulateurs ni le grand public ne savent très bien comment les CV sont inspectés et scorés (voir la première partie de ce dossier). Les candidats savent rarement si ces outils sont la seule raison pour laquelle les entreprises les rejettent – et aucun de ces systèmes n’explique aux utilisateurs comment ils ont été évalués. Pourtant, les exemples flagrants de défaillances spécifiques sont nombreux, sans qu’il soit toujours possible de prouver leurs défaillances systémiques. Dans son livre, The Algorithm : How AI decides who gets hired, monitored, promoted, and fired and why we need to fight back now (L’algorithme : comment l’IA décide de qui sera embauché, surveillé, promu et viré et pourquoi nous devons riposter, Hachette, 2024, non traduit), la journaliste Hilke Schellmann donne beaucoup la parole à des individus qui ont bataillé contre des systèmes : une développeuse black très compétente discriminée en continu, un data scientist écarté sans raisons de postes pour lesquels il était plus que compétent… un candidat d’une cinquantaine d’années, excédé qui finit par changer sa date de naissance et se voit magiquement accepté aux candidatures où il était refusé ! Le testing systémique des outils d’embauche automatisés est encore trop rare et trop souvent individuel… Mais il montre bien souvent combien ces systèmes sont défaillants, à l’image de celui initié récemment par Bloomberg : les journalistes ont demandé à ChatGPT de classer des CV dont le seul élément modifié était le prénom et le nom des candidats. Sans surprise, les CV avec des noms à consonance afro-américaine étaient à chaque fois les plus mal classés ! Pourtant, démontrer les dysfonctionnements de ces systèmes demeure compliqué, concède la journaliste. Notamment parce que ces éclairages reposent souvent sur des exemples spécifiques, de simples tests, des études limitées en ampleur, en profondeur et dans le temps… que les entreprises ont beau jeu de les rejeter comme n’étant pas représentatifs. L’accumulation de preuves de défaillances devrait néanmoins être plus que préoccupante. Les informations sur le fonctionnement de ces systèmes sont rares, la plupart du temps elles ne nous parviennent que quand ces systèmes dysfonctionnent publiquement. En 2018, une enquête de Reuters avait montré que le système de recrutement d’Amazon était fortement biaisé au détriment des femmes : ses données d’entraînement (les CV des gens déjà recrutés par Amazon) comportaient trop peu de femmes et les écartait par défaut. Malgré les tentatives de l’équipe d’Amazon pour réparer le système d’embauche, l’équipe a fini par abandonner le projet, faute d’y parvenir. C’est dire que réparer les défaillances et les biais n’est pas si simple. Les problèmes de discriminations ne se sont pourtant pas arrêtés. La Commission pour l’égalité des chances en matière d’emploi (EEOC, l’agence fédérale américaine chargée de lutter contre la discrimination à l’emploi), poursuit chaque année de nombreuses entreprises qui ont des pratiques d’embauches discriminatoires massives et problématiques. Vous avez du mal à trouver un emploi ? La faute aux robots recruteurs. Pour John Jersin, longtemps vice-président de Linkedin, ces problèmes de discrimination invisibles, cachés dans d’autres pratiques ou au fin fond des mots, restent inaperçues des développeurs de systèmes, notamment parce que la réduction des biais évoque d’abord le risque qui affecte certaines catégories de population plutôt que d’autres. Le débiaisage invite à écarter des éléments visibles, comme le genre, les prénoms, les pronoms, les photos… mais n’insiste pas assez sur le fait que les biais peuvent être, par cascade, à plein d’autres endroits. Chez Linkedin, Jersin a construit une équipe d’ingénieurs en IA pour combattre les biais de l’IA. Pour réduire les biais de genre, la solution de Linkedin a été… de mettre encore plus d’IA en utilisant des coefficients de représentativité genrés selon les emplois pour corriger la visibilité des annonces (comme Meta envisage de le faire pour les annonces immobilières). L’exemple montre bien que pour corriger les biais, encore faut-il pouvoir les mesurer, et non seulement mesurer les biais de représentativité, mais également ceux de la diffusion des annonces. Sans compter que ces corrections qui visent à réduire les écarts de performance entre groupes démographiques risquent surtout de produire un “égalitarisme strict par défaut”, qu’une forme d’équité. Le débiaisage laisse ouvertes plusieurs questions : Quelles corrections appliquer ? Comment les rendre visibles ? Jusqu’où corriger ? Sans compter qu’il faudrait pouvoir corriger toutes les autres formes de discrimination, liées à l’âge ou la couleur de peau… Ou encore des discriminations liées à l’origine géographique des candidats qui permet d’écarter très facilement des candidatures selon leur localisation. Et surtout de la plus prégnante d’entre elles : la discrimination de classe. Les systèmes d’embauche automatisé reposent principalement sur l’analyse de mots et nous font croire que cette analyse permettrait de prédire la performance au travail, la personnalité des candidats ou l’adéquation entre une offre et un poste. Ces outils de sélection et d’évaluation sont partout promus comme s’ils fournissaient des informations stables, fiables, objectives et équitables, sans jamais se soucier de leur validité scientifique. Pourtant, les vendeurs de ces systèmes n’apportent jamais la moindre preuve de la validité scientifique de leurs solutions. Pour les chercheurs Mona Sloane, Emanuel Moss et Rumman Chowdhury, ces systèmes reposent surtout sur des pratiques pseudoscientifiques qu’autre chose. Et bien souvent, les évaluations sont prises dans des chaînes de traitement qui impliquent plusieurs types d’outils et de techniques qui rendent leur audit difficile, notamment parce que certains résultats ont des conséquences sur d’autres mesures. Pour les chercheurs, il faudrait revenir aux « racines épistémologiques » des systèmes, c’est-à-dire aux prétentions à la connaissance qu’ils formulent, comme de prétendre que l’analyse des mots d’un CV puisse caractériser la performance au travail. La perspective de déployer des audits pour s’assurer de leur conformité qui ne se limiteraient qu’à des questions d’équité (de genre ou d’âge par exemple) ne peuvent pas corriger les problèmes que génère cette fausse prétention à la connaissance. Or, pour l’instant, sans même parler d’équité, les entreprises ne sont même pas obligées de révéler aux candidats les outils qu’elles mobilisent ni leurs effets. Nous ne connaissons ni la liste des systèmes mobilisés, ni leurs intentions, ni les données utilisées, ni celles utilisées pour la modélisation… L’opacité de l’emploi automatisé s’étend bien plus qu’il ne se résout. Cambridge Analytica nous a permis de comprendre l’impact du profilage pseudo-psychologique. Dans le domaine du recrutement, on utilise depuis longtemps le profilage psychologique : la graphologie comme les tests psychologiques ont été inventés pour le travail, comme nous l’expliquait le psychologue Alexandre Saint-Jevin. Nombre d’outils tentent de prédire le profil psychologique des candidats, comme Humantic AI ou Crystal. IBM elle-même a longtemps promu une version dédiée de Watson… avant de l’arrêter. L’idée consiste le plus souvent à scanner le profil des candidats pour savoir qui ils sont vraiment, afin de prédire leurs comportements. Le secteur est en plein boom. Il représente quelque 2 milliards de dollars en 2023. Il n’est pourtant rien d’autre que de « l’astrologie de bureau » qui ne produit rien d’autre que de notre propre hallucination. Pour compléter ces analyses pseudo-psychologiques, de nombreux outils comme Fama, Foley, Ferretly ou Intelligo… aspirent les contenus des médias sociaux (sans demander leur consentement aux candidats) et appliquent sur ces contenus des analyses émotionnelles souvent simplistes, consistant à caractériser positivement ou négativement les mots utilisés, les likes déposés… sans parvenir à distinguer le sarcasme ou l’ironie, comme l’a vécu une employée en recevant 300 pages d’analyse automatisé de son profil par Fama – une pratique qui, en France, rappelle un arrêt de la Cour de cassation, devrait être très encadrée, notamment parce que cette collecte d’informations tiers peut-être déloyale par rapport à l’objet de leur mise en ligne. Dans ces profilages, les individus sont réduits à des schémas psychologiques simplistes, provenant de personnes qui ont passé ces tests de personnalités et dont les systèmes conservent les profils de réseaux sociaux associés, pour les comparer à ceux de nouveaux candidats dont on ne connaît pas les résultats aux tests de personnalités afin de les déduire par comparaison. Cela conduit bien souvent à produire des corrélations basiques : les fans de Battlestar Galactica sont introvertis, ceux de Lady Gaga extravertis ! Dans son livre, Schellmann teste Humantic sur son profil Twitter et Linked-in. Sur le premier, elle apparaît « autoritaire, énergique et impulsive ». Sur le second, elle est « analytique, prudente et réfléchie » ! Sur le second analysé par Crystal, elle est dite « franche, assurée et agressive » ! Elle fait passer le test à ses étudiants en data science. Ils téléchargent chacun un même CV qui produit des résultats différents ! Contactées suite à ces contradictions, les plateformes ont beau jeu de répondre que l’échantillon est trop faible pour être représentatif… À nouveau, le déni des résultats spécifiques sert toujours à masquer les défaillances systémiques. Nombre de systèmes usent et abusent de tests psychologiques consistant à faire sens des mots d’un CV. Pourtant, la recherche dans le domaine a montré depuis longtemps que les tests de personnalités peinent à mesurer la performance au travail et que celle-ci a d’ailleurs peu à voir avec la personnalité. À défaut de trouver des critères pertinents pour distinguer des candidats souvent assez proches les uns des autres, le recours à la pseudoscience permet d’imaginer des différences ou de recouvrir des discriminations bien réelles d’un vernis socio-culturel. Schellmann a également testé des outils d’entretiens audio et vidéo comme Hirevue ou Retorio. Ce ne sont déjà plus des outils anodins. 60 des 100 plus grandes entreprises américaines utilisent Hirevue et quelque 50 000 candidats sont auditionnés chaque semaine par le système d’entretien automatisé développé par cette entreprise. Hirevue est peu disert sur le fonctionnement en boîte noire de son système. À ce qu’on en comprend, le système produit plusieurs scores qui tentent d’évaluer la capacité à négocier, à persuader… ou la stabilité émotionnelle. En tentant d’apprécier ce qui est dit et comment il est dit. Mais, comme toujours avec l’analyse émotionnelle, « les outils confondent la mesure avec son interprétation ». Ces outils innovants, démasqués par plusieurs enquêtes, ont pourtant peu à peu coupé certaines de leurs fonctionnalités. Retorio comme Hirevue n’utilisent plus la reconnaissance faciale ni l’analyse du ton de la voix pour analyser l’émotion des candidats, suite à des révélations sur leurs dysfonctionnements (un audit pour Hirevue et une enquête de journalistes allemands pour Retorio qui montrait que le score d’une même personne n’était pas le même selon la manière dont elle était habillée, si elle portait ou non des lunettes ou selon l’arrière-plan qu’elle utilisait). Cela n’empêche pas que leurs réponses, elles, soient scorées sur les mots utilisés selon leur « positivité » ou leur « négativité » (une analyse qui n’est pas sans poser problème non plus, puisque des termes très simples comme juif, féministe ou gay ne sont pas interprétés positivement par ces systèmes d’analyses de langue). Mais le problème n’est pas que là : la retranscription même des propos est parfois déficiente. S’amusant d’obtenir un bon score en anglais sur MyInterview, un système du même type, Schellmann se met alors à parler allemand, sa langue natale… avant de recevoir un transcript généré automatiquement qui transforme son Allemand en pur globish sans grand sens… tout en lui attribuant un très bon score ! De quoi interroger profondément les promesses de tous ces outils qui masquent sous des calculs complexes leurs profondes béances méthodologiques et leurs incapacités à produire autre chose que des leurres. Le problème, c’est que ces leurres peuvent tromper les entreprises qui achètent très chères ces solutions… mais ils trompent d’abord et avant tout les candidats, qui eux, n’ont pas beaucoup de modalités de recours, face à des systèmes bien plus aberrants que fiables. Les outils automatisés pour l’embauche ne réduisent pas les biais du recrutement. Au mieux, ils les invisibilisent, au pire, ils les amplifient. Derrière leur vernis d’objectivité, ces systèmes produisent surtout une subjectivité cachée, à l’image des innombrables techniques de classements des employés qui ont de plus en plus cours dans les entreprises et que dénonce la journaliste de Marianne, Violaine des Courières, dans son livre, Le management totalitaire (Albin Michel, 2023). Pour assurer une compétition de plus en plus vive, explique-t-elle, on psychiatrise le monde du travail avec du profilage comportemental ou psychique. C’est un peu comme si la course au mérite n’était jamais totalement aboutie, qu’il fallait toujours l’améliorer jusqu’à parvenir à des critères qui ne regardent plus vraiment les compétences mais reposent sur des mesures de plus en plus absconses pour permettre de distinguer des candidats souvent très semblables. Selon le chercheur Arvind Narayanan, l’embauche est l’un des pires secteurs pour utiliser l’IA, car ce que ces systèmes doivent prédire n’est pas clair. La productivité, la performance ou la qualité d’un employé ne sont pas des critères faciles à catégoriser. Apporter la preuve que leurs systèmes fonctionnent devrait être la première responsabilité des vendeurs de solutions, en publiant les études scientifiques indépendantes nécessaires, en laissant les entreprises les tester, et en permettant à ceux qui sont calculés d’obtenir des résultats et des explications sur la manière dont ils ont été calculés. Dans le domaine médical, les laboratoires doivent prouver que leurs médicaments fonctionnent avant de pouvoir être mis sur le marché, rappelle-t-il. Ce n’est pas le cas de ces systèmes d’évaluation des candidatures comme de bien des systèmes automatisés utilisés dans le domaine du travail. « Les essais contrôlés randomisés devraient être un standard dans tous les domaines de la prise de décision automatisée », plaide-t-il. Rappelant également la nécessité d’exiger la transparence des données d’entraînement des systèmes. Pas sûr cependant qu’inviter les acteurs du recrutement à inspecter, réformer et transformer leurs pratiques et leurs outils suffise, sans qu’une régulation et une responsabilité plus forte ne s’impose à eux. Sans sanction ni contrôle, les outils du recrutement automatisés ne se réformeront pas d’eux-mêmes. Mais encore faut-il pouvoir mieux mesurer et mettre en visibilité leurs défaillances. Pour cela, une autre piste consiste à ce que les recruteurs soient plus transparents sur leurs recrutements et leurs effets : qu’ils produisent des données sur les candidatures et les sélections auxquels ils procèdent, que ce soit sur le genre, l’âge, l’origine ethnique, géographique ou le niveau social. Pour faire reculer les discriminations invisibilisées et amplifiées, il faut que les entreprises soient contraintes à documenter les résultats de leurs sélections comparativement aux candidatures reçues et soient contraintes de documenter le niveau d’exposition et de publicisation de leurs annonces. C’est en ce sens qu’il faut lire les premiers efforts appelant à documenter l’égalité professionnelle… En France, l’index de l’égalité professionnelle n’observe que l’écart de rémunération des hommes et des femmes dans les entreprises de plus de 50 employés (mais sera suivi de la transparence des rémunérations et des salaires d’embauches qui doivent être intégrés par les entreprises d’ici juin 2026). Prolonger cet effort de transparence jusqu’aux systèmes de recrutement en demandant aux entreprises de produire des métriques sur leurs sélections à l’embauche et en automatisant les malus pour les entreprises dont les recrutements sont les plus discriminants par rapport au niveau de candidature reçu, pourrait être un puissant levier pour produire une transparence là où il n’y en a pas. Reste, comme le soulignait la CGT vis-à-vis d’un récent projet de loi contre la discrimination à l’embauche, la simple exposition des entreprises qui ont des pratiques discriminantes et les amendes ne suffiront pas à régler le problème des discriminations systématiques à l’embauche. Reste que pour en prendre le chemin, il faudrait pourtant inverser la logique à l’œuvre aujourd’hui, où le contrôle s’exerce bien plus sur les candidats à l’emploi, notamment les chômeurs, que sur les pratiques des recruteurs. Celles-ci ne sont pourtant pas sans critiques, comme le soulignait une étude sur les offres d’emploi non pourvues menée par le Comité national CGT des travailleurs privés d’emploi et précaires, dénonçant la désorganisation des offres d’emploi, leur redondance voire le fait que nombres d’entre elles sont légalement problématiques. Imposer la transparence et auditer les systèmes de recrutement, c’est la politique qu’a tenté d’initier la ville de New York l’année dernière… sans succès. Un article de recherche signé Lara Groves, Jacob Metcalf, Alayna Kennedy, Briana Vecchione et Andrew Strait explique justement pourquoi cette tentative de régulation n’a pas marché ! En juillet 2023, la ville de New York a mis en œuvre un règlement local imposant aux employeurs new-yorkais qui utilisent des outils de recrutement automatisés de les soumettre à des audits indépendants. Cet audit consiste en un audit de biais sur les discriminations raciales et de genres (mais pas sur l’âge ou le handicap) qui doit être publié sur le site web de l’employeur sous forme de ratio d’impact. Le ratio d’impact consiste à mesurer le taux de sélection des candidats selon les différents groupes démographiques, de genre et racial. L’idée est de mesurer la différence entre le niveau de sélection d’un groupe vis-à-vis de celui du groupe le plus sélectionné. Un ratio d’impact de 1,0 signifie que le taux de sélection est parfaitement égal entre les groupes, un ratio d’impact inférieur indique un résultat discriminatoire à l’encontre du groupe le moins sélectionné : plus le résultat est faible et plus il est discriminatoire, donc. Si le taux est inférieur à 0,8 selon les conventions juridiques américaines anti-discrimination, on estime qu’il y a une discrimination de fait (mais cette estimation tient plus d’un compromis arbitraire, car cette limite n’a jamais été concrètement questionnée ou évaluée). Enfin, même si elle prévoit des sanctions, la loi n’impose aucune obligation à un employeur qui découvrirait un impact discriminatoire, celui-ci devant uniquement publier un audit annuel de ses recrutements et de leurs effets. Dans le tableau ci-dessus, le ratio d’impact publié par une entreprise new-yorkaise montre par exemple que c’est la catégorie des populations autochtones qui sont le plus discriminées par le système de recrutement utilisé par l’entreprise. Image tirée de l’étude Auditing Work. Les chercheurs ont constaté que très peu d’audits ont été rendus publics et aucun référentiel central n’a été créé par le Département de la protection des consommateurs et des travailleurs de la ville de New-York. Les chercheurs ont réussi à collecter seulement 19 audits, ce qui semble bien peu vu le nombre d’entreprises new-yorkaises. L’interview des cabinets chargés d’auditer les systèmes pointe que la loi proposée comportait trop d’imprécisions et laissait trop de marges de manœuvre aux employeurs (ceux-ci pouvant ne pas publier de rapport s’ils évaluaient que les systèmes automatisés n’aidaient pas « substantiellement » leur entreprise à embaucher). Pire, cette transparence ne permet pas vraiment aux candidats non recrutés et potentiellement discriminés d’agir à l’encontre des discriminations qu’ils auraient pu subir. Les chercheurs soulignent également la grande difficulté des auditeurs, à accéder aux données des services qu’utilisent les entreprises, pouvant rendre les audits peu fiables, voire tronqués. Les chercheurs en tirent quelques recommandations. La transparence (bien relative puisqu’elle se limitait ici à des tableaux de chiffres !) sur les discriminations à l’embauche ne suffit pas à produire du changement. Aucun candidat à l’embauche n’a semble-t-il tiré bénéfice de ces informations, et rien n’obligeait les entreprises prises en défaut à prendre des mesures correctives. Les chercheurs recommandent d’élargir le principe aux plateformes et fournisseurs d’outils de recrutement, que les documents de transparence soient collectés centralement et mieux accessibles aux candidats à l’emploi. Pour les chercheurs, les lois sur l’audit doivent également proposer des mesures et des définitions claires et précises. La loi doit également éclaircir les normes qui s’appliquent aux auditeurs plutôt que de leur laisser définir les bonnes pratiques. Enfin, la collecte de données doit être rendue plus fluide d’autant que l’enquête va un peu à l’encontre des principes de confidentialité. Elle doit permettre aux auditeurs de pouvoir mener des évaluations indépendantes, approfondies et significatives. L’échec de la politique new-yorkaise montre en tout cas que la perspective d’un index de la discrimination automatisée à l’embauche doit être un peu plus organisé qu’il n’a été pour être rendu fonctionnel. Quand on s’intéresse aux défaillances spécifiques et systémiques des outils de recrutement automatisé, le plus étonnant finalement, c’est de constater qu’en tant que société, nous soyons capables d’adopter des outils qui ne fonctionnent pas, des outils foncièrement contraire à l’éthique, profondément discriminants… sans provoquer de réaction de rejet forte du corps social. Cela est certainement lié au fait que les plus discriminés sont habitués à l’être. Ce n’est pas une raison pour s’y résigner ! La zone du recrutement reste un espace sans beaucoup de pouvoir pour les candidats. A ce jour, ils n’ont ni le droit de recevoir des explications ni celui de contester les décisions. L’AI Act européen promet pourtant d’améliorer le niveau de responsabilité des systèmes de recrutement automatisés, puisque nombre d’entre eux devraient faire partie des systèmes à risque élevé. On verra à l’usage s’il fait progresser la transparence des systèmes, mais, sans règles plus claires, il est probable que les choses évoluent peu, autrement que sous les coups de scandales publics de dysfonctionnements visibles, comme cela a été le cas jusqu’à présent. Peut-être que la solution pour contrer les défaillances fonctionnelles du recrutement consisterait plutôt à en inverser radicalement la logique à l’œuvre. Et c’est peut-être là que nous pourrions trouver les meilleures perspectives d’évolution. Jusqu’à présent le monde du recrutement est façonné par une logique qui bénéficie totalement aux recruteurs. Ce n’est pas pour rien qu’on parle d’ailleurs de logiciels de recrutements. Alors peut-être que la solution consiste à passer aux logiciels de candidatures ! Et cette perspective, avec l’arrivée de l’IA générative et des agents intelligents est peut-être plus proche de se réaliser que jamais. Alors que les recruteurs disposent de tout pouvoir, il est possible que les candidats puissent en reconquérir. Comment ? C’est la piste qu’explore le développeur Hussein Jundi sur Towards Data Science, en imaginant un robot logiciel capable de chercher des postes à sa place – ce qui ne serait déjà pas une mauvaise option tant la recherche sur les sites d’emploi est restée fruste et défaillante (oui, vous aussi, vous recevez des propositions de stages à Paris alors que vous avez une alerte pour des CDI à Nantes !). Mais on pourrait aller plus loin et imaginer un robot capable de candidater à notre place, d’adapter les termes de son CV aux mots clefs des annonces, de démultiplier de façon autonome ses candidatures en produisant des micro-variations sur les termes des compétences recherchées… Hussein Jundi nous suggère finalement une piste très stimulante pour finir de casser un recrutement déficient : doter les utilisateurs de robots capables d’adapter leurs candidatures aux systèmes de tris automatisés que les entreprises utilisent. Il ne propose rien d’autre que d’exploiter et d’amplifier les faiblesses du recrutement automatisé… pour le faire imploser. Ce que dessine cette perspective, c’est que dans cette course sans fin à l’automatisation, il n’est pas sûr que les entreprises profitent de leurs avantages encore longtemps. À force de ne pas vouloir inspecter et réguler leurs pratiques, il est possible qu’à terme, les utilisateurs les subvertissent. Des logiciels capables de modifier votre profil Linked-in selon l’origine de celui qui le regarde. Des logiciels capables d’adapter vos CV aux annonces, de multiplier les candidatures à un même poste avec des variations de termes de son CV, des logiciels capables d’aller puiser dans les API des systèmes de recrutements pour informer des critères retenus… afin d’améliorer le matching. On pourrait même imaginer des systèmes capables d’inonder de candidatures les systèmes de recrutement pareils à des attaques de déni de services. Incapable de réformer ses pratiques, le recrutement se moque des candidats. Il est temps que les candidats prennent les recruteurs à leur propre jeu et qu’ils retrouvent du pouvoir d’agir ! Chiche ? On lance une startup ! 😊 MAJ du 14/10/2024 : Les logiciels de candidatures, nous y sommes ! Texte intégral 5809 mots
Image extraite d’un article de Hilke Schellmann pour The Guardian.Pseudoscience automatisée
Alors, comment améliorer les choses ?
Passer des logiciels de recrutement… aux logiciels de candidature !
13.06.2025 à 10:10
Développement d’application en Flutter : retours d’expérience (2/2)
Au cours du développement de l’application PeerTube, nous avons acquis certaines expériences dans le choix des technologies employées et les freins que certaines décisions ont entraîné. Nous les partageons ici. Si vous ne l’avez pas déjà lu, nous vous conseillons de commencer par l’article précédent. Publier une application de streaming vidéo issue du fediverse sur les différents magasins d’applications a été un vrai parcours du combattant. Entre les politiques parfois très strictes des stores, et la sensibilité autour des contenus vidéo — notamment ceux générés ou diffusés par des tiers — il a fallu redoubler de prudence. Apple et Google considèrent en effet qu’en tant qu’éditeur de l’application nous serions responsables de tout le contenu auquel l’application permet d’accéder, et sont particulièrement virulents sur la question dans le cas des formats vidéos (bien davantage que pour une application de podcasts ou même un navigateur internet, assez curieusement). Voici donc un retour sur les différentes étapes, de la toute première soumission à la mise en production. Pour maximiser nos chances d’être acceptés sur les stores, nous avons pris plusieurs précautions dès le départ. Première mesure : restreindre l’accès aux plateformes via un système de filtrage utilisant des identifiants spécifiques à chaque magasin. Cet identifiant permet de maintenir une liste d’autorisation (allowlist) de plateformes de confiance adaptée à chaque store : L’avantage de ce système basé sur des tags, c’est qu’il est entièrement déporté côté serveur. Autrement dit, si nous devons retirer une plateforme problématique ou en ajouter une nouvelle, cela peut être fait sans mettre à jour l’application elle-même. Ce fonctionnement offre une grande souplesse et réactivité en cas de besoin. Pour garantir une validation rapide lors de la première soumission, nous avons volontairement désactivé la possibilité d’ajouter manuellement une plateforme dans l’application. Ainsi, seuls les serveurs autorisés par notre filtre, dont le nombre était très réduit, étaient disponibles. Une fois l’application validée et disponible sur le Play Store, nous avons réactivé cette fonctionnalité manuelle côté Android, en observant attentivement si cela posait problème. Après plusieurs mois sans retour négatif, nous avons ensuite ouvert cette possibilité sur iOS également. Par ailleurs, pour mettre toutes les chances de notre côté, un soin particulier a été apporté à l’interface utilisateur de l’application ainsi qu’aux fiches des stores (miniatures, descriptions, mots-clés, captures d’écran, etc.), les stores étant également très sensibles à l’apparence, à la qualité perçue et au respect des bonnes pratiques UX/UI. Nous avons décidé d’y aller étape par étape : Pour la publication sur le Google Play Store, la documentation officielle Flutter a été suivie : https://docs.flutter.dev/deployment/android Le Play Store permet plusieurs types de déploiement, utiles pour tester différentes étapes de l’application : Chaque type de déploiement est validé automatiquement par Google, avec des délais très courts : Google a toujours accepté l’application dès la première soumission, sans demander de modifications ou poser de questions. Aucun échange, aucun retour de leur part : uniquement la validation après envoi et un changelog bien rédigé. Une fois l’étape Google franchie haut la main, direction Apple — réputé pour être nettement plus exigeant. Comme pour Android, j’ai suivi la documentation officielle Flutter pour le déploiement iOS : Sur iOS, les applications peuvent être distribuées via deux canaux principaux : Avant de soumettre PeerTube sur iOS, nous avons échangé avec Gabe, développeur du projet OwnCast, qui avait essuyé plusieurs refus de la part d’Apple. Il nous a transmis ses précieux retours et stratégies pour répondre aux fameuses App Store Guidelines. Voici un résumé : Merci encore à Gabe pour ces conseils précieux ! Malgré l’application rigoureuse des conseils de Gabe, Apple n’a pas fait de cadeau. Entre Lokas et PeerTube, les deux apps que nous tentions de publier fin 2024, nous avons essuyé 8 refus pour Lokas avant d’obtenir la validation, et 3 refus pour PeerTube. Dès qu’un reviewer Apple trouvait un souci (même mineur), la demande était rejetée, et il fallait corriger point par point avant de pouvoir espérer passer à l’étape suivante. Voici les principales guidelines qui nous ont posées problème : Guideline 5.2.3 – Legal . Malgré l’envoi d’un document listant les plateformes autorisées dans l’app iOS, cela n’a pas suffi à convaincre Apple. Nous avons donc répondu :
Le document joint était rigoureusement le même que celui soumis lors du dépôt de l’application. Guideline 3.1.1 – Business – Payments – In-App Purchase Apple nous a signalé un lien vers le site joinpeertube.org dans l’app, qui contient… un bouton de don. Ce simple lien externe a suffi à justifier un rejet. Nous avons alors tenté une première réponse, en expliquant que tous les liens de dons ouvraient désormais une page externe dans le navigateur, et qu’aucune collecte n’était réalisée dans l’application elle-même. Nous avons souligné que cette approche respectait les guidelines de l’App Store, puisque le processus de don était totalement séparé des fonctionnalités de l’app. Malgré cette clarification, Apple n’a pas été convaincu. En replongeant dans les App Store Guidelines, j’ai repéré un paragraphe en notre faveur : J’ai donc renvoyé un message à l’équipe de validation, en expliquant que l’application ne collecte aucun don en interne : tous les liens de soutien ouvrent une page externe dans le navigateur (Safari), conformément à la section 3.2.2 (iv) des App Store Guidelines qui autorise ce fonctionnement pour les apps non caritatives. J’ai ainsi demandé une réévaluation de la décision ou des précisions si d’autres points posaient problème. 🎉 Résultat : l’application PeerTube a officiellement été publiée sur iOS ! Depuis, j’ai soumis 5 mises à jour successives de PeerTube, toutes validées sans accroc — y compris celle qui introduisait la fonctionnalité de connexion. L’App Store, ce n’est jamais simple… mais avec de la patience et une bonne lecture des guidelines, ça passe. Une fois l’étape Apple validée, je me suis attaqué à la soumission sur F-Droid. La documentation officielle est plutôt éparse, et j’ai eu du mal à trouver une ressource exhaustive pour un projet Flutter. Je me suis donc appuyé sur : F-Droid a des exigences particulières : L’application PeerTube utilise par défaut deux services maintenus par Framasoft : Ces services ne sont pas configurables par l’utilisateur, ce qui a été considéré comme une “anti-feature” du type Cette mention a donc été ajoutée lors de la soumission initiale. Avant de parvenir à la validation, nous avons rencontré un obstacle lié à une dépendance utilisée pour la gestion de la base de données locale. Cette bibliothèque, pourtant populaire au moment du choix initial, n’était plus maintenue et ne proposait pas de version compatible avec la dernière version de Flutter requise par F-Droid pour garantir la reproductibilité des builds. Ce blocage a empêché la compilation de l’application sur l’infrastructure F-Droid, rendant impossible sa publication. Après analyse, il est apparu que la meilleure solution, pour des raisons de pérennité et de sécurité, était de remplacer cette dépendance obsolète par une alternative maintenue et compatible avec les exigences de F-Droid. Ce changement a nécessité une réécriture partielle de la gestion des données locales, mais a permis de débloquer la situation et d’assurer la stabilité du projet sur le long terme. Après plusieurs itérations, nous avons enfin pu soumettre notre app sur F-Droid. Et pour voir la configuration finale de l’application PeerTube sur F-Droid (fichier F-Droid demande rigueur et patience, mais l’expérience permet aussi de mieux comprendre les enjeux du libre et de la décentralisation. C’était un vrai défi, mais on est fier·es de faire partie du catalogue officiel. Nous en profitons pour vous rappeler que le financement participatif pour le développement de l’application PeerTube est en cours jusqu’au 17 juin 2025 ! Texte intégral 3107 mots
Publication sur les magasins d’application
Les précautions prises
Filtrage des plateformes accessibles
Pas d’ajout manuel de plateformes au début
Présentation et stratégie de déploiement
Google Play Store, une validation sans accroc
Les étapes de validation
À croire que les précautions mises en place en amont ont été suffisantes… voire qu’on aurait pu être un peu plus détendus !Apple App Store, les complications…
👉 Flutter iOS Deployment
Les étapes de validation
L’avertissement de Gabe
➤ Solution : intégrer un système de signalement côté client, qui envoie un email à un modérateur capable de retirer une instance si besoin.
➤ l.
➤ Solution : fournir un document PDF listant chaque serveur vidéo préconfiguré dans l’app, avec la mention “Authorized” pour chacun. Apple ne se satisfait pas d’une simple déclaration : ils veulent des preuves tangibles.
➤ Problème : l’app permettait de faire des dons via des liens comme PayPal, OpenCollective, KoFi, etc.
➤ Solution : supprimer toute interaction liée au paiement dans l’app. Tous les liens renvoyant vers des dons doivent ouvrir une page dans un navigateur externe (Safari, Chrome…). Aucun lien de paiement ne doit être affiché dans une WebView interne.
➤ Solution : fournir un maximum de documents, liens et preuves que les catalogues et services de découverte intégrés sont bien opérés par nous, et non une tierce partie non autorisée.On se lance… et ça coince.
Chaque mise à jour a été validée en quelques heures, au plus sous 24h.F-Droid, une autre aventure
Ici, ce n’est pas un problème de guidelines, mais plutôt de processus.
S’adapter au fonctionnement de F-Droid
Exemple :
TetheredNet
TetheredNet
(connexion à un service centralisé sans possibilité de le changer).
Bonne nouvelle : depuis, cette anti-feature a été retirée, car nous avons rendu ces services personnalisables dans l’app.Dépasser le blocage d’une dépendance obsolète
Le merge request de soumission
Vous pouvez consulter la MR ici : https://gitlab.com/fdroid/fdroiddata/-/merge_requests/17235metadata/*.yml
) : https://gitlab.com/fdroid/fdroiddata/-/blob/master/metadata/org.framasoft.peertube.yml