07.08.2025 à 16:41
Ivonne Gonzalez : « Féminiser, décoloniser et diversifier Wikipédia »
« Sur Wikipédia, mon pseudo est AfricanadeCuba. Il dit mon identité : je suis une femme noire née à Cuba. Aujourd’hui, je vis en Suisse, où je suis artiste. Notre but : féminiser, décoloniser et diversifier l’encyclopédie. La mission que nous nous sommes donnée consiste à créer des biographies de personnalités afro-descendantes, à corriger des articles biaisés et à introduire des sources jusqu’ici peu visibles, tout en déconstruisant les récits européocentrés. Mais Noircir Wikipédia, ce n’est pas juste écrire des pages : c’est réparer l’oubli, tisser des liens, transmettre des outils, faire mémoire… C’est montrer qu’on peut occuper des espaces de connaissance, même sans être universitaire. Nous organisons des ateliers mensuels lors desquels nous formons les participant⋅es à vérifier les sources avec un œil critique. Nous n’excluons pas les publications universitaires ou journalistiques, mais nous les confrontons à d’autres récits. On apprend aussi à repérer les biais coloniaux, les stéréotypes racistes et les tentatives de minimisation des actions menées par les femmes. Nous militons aussi pour une décentralisation des savoirs. Nos ateliers ont lieu dans des quartiers périphériques, des bibliothèques, des parcs… L’idée est de les rendre accessibles à tous les publics. Par exemple, les femmes peuvent venir avec leurs enfants, car il y a une animatrice sur place. Les ateliers se tiennent aussi en ligne, ce qui permet d’accueillir des personnes qui ne peuvent pas se déplacer ou qui vivent loin. Nous avons désormais des participant·es en Afrique, en Asie, en Amérique latine, dans les Caraïbes… Ce travail collaboratif est majoritairement bénévole, même s’il est ponctuellement soutenu par des partenariats avec des institutions. Dans un monde où tout se paie, c’est une forme de résistance. Sur Wikipédia, on se heurte vite à certaines règles, notamment celle des critères de notoriété. On veut par exemple écrire sur une figure importante pour nos communautés, et certain·es utilisateur·ices ou Wikipédien·nes nous disent : “Elle n’est pas assez importante.” Qui décide de ça ? Qui fixe les critères ? Ce sont des questions politiques. « Il y a un vrai travail à faire pour légitimer d’autres façons de documenter le monde. » Autre difficulté : la digitalisation des archives est inégale selon les pays, et cela conduit à la disparition de beaucoup d’informations. Il faudrait aller faire des recherches dans la mémoire collective, dans les archives familiales… Là encore, il s’agit de sources dont il nous faut démontrer la validité. Il y a un vrai travail à mener pour légitimer d’autres façons de documenter le monde. Aujourd’hui, notre engagement paie : Noircir Wikipédia est reconnu comme un WikiProjet. Notre groupe compte environ 150 membres, même si tout le monde ne contribue pas régulièrement. Mais ce n’est pas grave : l’idée, c’est de planter une graine, pour qu’ensuite les gens se sentent légitimes à alimenter l’encyclopédie. 370 articles sont recensés sur notre page projet francophone et une centaine en espagnol. Occuper les espaces numériques, c’est crucial aujourd’hui. Internet est devenu très réactionnaire, et Wikipédia, malgré ses limites, reste un des rares lieux où l’on peut encore défendre une certaine pluralité des savoirs. À titre personnel, ce projet a changé ma vie. Il m’a permis de comprendre les logiques des discours numériques et de les inverser, bref : de gagner en puissance. » Ces propos ont été recueillis le 11 juillet 2025 par téléphone. Texte intégral 948 mots
Des récits alternatifs, difficiles à faire exister
Mais notre plus gros enjeu, c’est la diversification des sources. Le Wikipédia francophone a tendance à considérer que seuls les “grands” médias – de préférence français ou européens – sont fiables. Or, dans beaucoup de pays d’Afrique, les “grands” journaux sont contrôlés par des régimes autoritaires. Nous avons donc besoin des blogs, des réseaux sociaux, des livres auto-édités, etc. Il a fallu expliquer à la communauté que le contexte géopolitique change la nature même de ce qu’est une source fiable.
31.07.2025 à 17:32
🍹La Déferlante à l’heure estivale
Ancolie est une sorcière de 27 ans qui trompe une existence terriblement ennuyeuse en picolant dès le petit déjeuner, en couchant avec Loïc – son ex toxique – et en écumant les bars. Mais, à l’approche du Congrès annuel des sorcières, elle apprend que son mode de vie scandalise le Haut Conseil. Pour éviter l’excommunication, elle se lance dans un défi « un peu hippie-neuneu » : fabriquer un sortilège d’empathie pour enrayer la montée du fascisme, la fracture sociale, les super profits et la pollution des nappes phréatiques. « Ma mère s’appelle Blanche. Elle a 58 ans […] Elle aime la nature, lire, accrocher des citations dans ses WC. […] Elle continue de désinfecter les toilettes derrière elle… » Ainsi commence Blanche, le poignant récit graphique de Maëlle Reat. L’autrice raconte sa mère, séropositive depuis l’âge de 20 ans. Construite comme un entretien entre mère et fille, la bande dessinée déroule les fragments d’une existence traversée par la drogue, la stigmatisation, la peur, le secret, mais aussi par l’amour, la maternité, l’humour, les liens familiaux et le soutien d’associations comme AIDES. Avec finesse, Maëlle Reat lie l’histoire individuelle de Blanche à celle, plus collective, des porteurs et porteuses du VIH en France des années 1980 jusqu’à aujourd’hui. Quand Antonia Crane pousse, pour la première fois, la porte d’un strip-club californien à la fin de son adolescence, elle n’a pas spécialement envie d’y travailler, s’entend bien avec sa mère et ne crève pas de faim. Jeune étudiante, elle a quitté le foyer familial fragilisé par la dépendance de son frère à l’héroïne et un beau-père autoritaire et lesbophobe. Mais elle doit payer son loyer. Dans un style cru mais jamais voyeur, l’autrice – qui a participé à la création du premier syndicat de stripteaseuses aux États-Unis en 1996 – raconte la travailleuse du sexe lesbienne toxicomane qu’elle a été. Sans l’idéaliser, elle présente le travail du sexe comme un terrain paradoxal de reprise de pouvoir sur sa vie et sur son corps, donnant à voir une sororité des marges rarement mise en lumière. Partageant son parcours sur des chemins de traverse jalonnés d’émotions et riches d’aspérités, elle dresse aussi, en creux, le triste portrait d’une classe moyenne blanche états-unienne fracassée par son absence d’avenir. Sociologue peinant à « fréquenter facilement un monde » et ses institutions de pouvoir « telles que l’hétérosexualité, la famille et l’université », Fatma Çıngı Kocadost nous embarque dans une exploration féministe de l’hétérosexualité observée depuis les quartiers populaires où évoluent les jeunes femmes d’origine maghrébine. Accessible, riche, incarné et tendre, cet essai vient rappeler l’urgence d’un débat dans le mouvement féministe : ses impasses libérales, les contradictions du présent, mais aussi les possibilités collectives qui affleurent dès qu’on l’envisage comme une lutte pour l’émancipation de toutes et tous. Dans le dernier épisode en date de sa série audio, Vivons heureux avant la fin du monde, Delphine Saltel s’intéresse à la figure repoussoir du beauf, récemment explorée par Rose Lamy, dans son essai Ascendant beauf (Le seuil, 2025). Tricotant la parole de l’autrice féministe avec celle du sociologue Félicien Faury, auteur d’une enquête sur l’électorat d’extrême droite, et de la réalisatrice Delphine Dhilly, née dans une famille d’éleveurs de porcs dans l’est de la France, elle interroge les mécanismes du mépris de classe. Comme toujours, dans ses documentaires audio, Delphine Saltel, fille de médecin parisien, admet volontiers ses propres préjugés. Elle en fait le matériau premier d’une réflexion lucide et enthousiaste à laquelle on prend part avec beaucoup de plaisir. Lucy (Dakota Johnson) est une entremetteuse professionnelle qui évolue au sein des beautiful people new-yorkais·es dans le but de réaliser le match parfait. Pour elle comme pour ses client⋅es fortuné⋅es, un mariage réussi repose sur la rencontre, non pas de deux personnes qui tombent amoureuses, mais de patrimoines génétiques (grande taille pour les hommes, minceur pour les femmes) et financiers qui, mis en commun, assureront sur le long terme, la prospérité et le rayonnement social du couple. Évidemment, les certitudes de Lucy vacillent lorsqu’au cours d’une même soirée, elle rencontre le très smart et fortuné Harry (Pedro Pascal) et recroise John (Chris Evans) son amour de jeunesse fauché comme les blés. Sous l’apparence d’une comédie romantique un peu idiote, le film est en réalité une critique féroce de ce que le capitalisme fait au couple, doublé d’une satire grinçante de la masculinité dominante. Des années 1970 aux années 2000, la Française Marie-Laure de Decker était l’une des rares femmes photojournalistes à travailler sur les terrains de guerre. Au Tchad, au Vietnam, au Yémen, en Palestine, elle a photographié les « à‑côtés » de la guerre : les soldats au repos, la prostitution à l’arrière des lignes de front. Engagée en faveur des mouvements sociaux et de libération, elle photographie également des militantes féministes dans les années 1970 ou encore l’écrivaine Annie Ernaux. Mais, au sein de la rétrospective que lui consacre la Maison européenne de la photo, le plus saisissant sont ses autoportraits, réalisés tout au long de sa carrière. De ses débuts dans des chambres d’hôtel à l’étranger, jusqu’aux dernières années de sa vie, en passant par ses grossesses et l’arrivée de ses enfants, elle documente à travers le miroir, sa condition de femme photographe. Texte intégral 1903 mots
On litMa sorcière déjantée
Après La vie est une corvée (Exemplaire, 2023), Ernestine (Même pas mal, 2024) et Peur de mourir mais flemme de vivre (Exemplaire, 2025), le quatrième album de bande dessinée de Salomé Lahoche ressuscite son double maléfique sous les traits, cette fois-ci, d’un personnage de fiction. Elle nous embarque dans un univers trash et baroque au pouvoir hautement hilarant. → Salomé Lahoche, Ancolie, Glénat, 2025. 23 euros.
Une histoire personnelle du VIH
→ Maëlle Reat, Blanche, Glénat, 2025. 26 euros.
Une vie de stripteaseuse
→ Antonia Crane, Consumée, traduction de Michael Belano, éditions 10/18, 2023. 8,90 euros.
Promesse non tenue
→ Fatma Çıngı Kocadost, La promesse qu’on nous a faite, éditions de l’EHESS, 2025, 288 pages. 15 euros.
On écouteChacun·e son beauf
→ Delphine Saltel, « Chacun son beauf : à quoi sert le mépris de classe ? », Arte Radio, 3 juillet 2025.
On regardeMariages de raison
→ Celine Song, Materialists, 2025. En salle actuellement.
ExpositionL’image comme engagement
→ Marie-Laure de Decker, exposition « L’image comme engagement », à la Maison européenne de la photographie (Paris), jusqu’au 28 septembre 2025.
29.07.2025 à 16:16
Tibo inShape : la politique du muscle
L e 8 juillet 2024, au lendemain du second tour des élections législatives, l’influenceur Thibaud Delapart, dit « Tibo InShape », prend la parole sur X, après qu’un bon nombre d’internautes lui ont reproché de ne pas s’être prononcé sur la situation politique : « La seule chose qui m’importe le plus, c’est vous motiver à pratiquer une activité physique. […] J’estime que je n’ai pas à influencer le vote de qui que ce soit », se justifie-t-il dans une courte vidéo. Tibo InShape n’est pas un influenceur fitness comme les autres. Il dispense des conseils en musculation, mais donne aussi dans la vidéo d’actualité et de témoignage, comme lorsqu’il interviewe des personnes trans, des victimes de dérives sectaires ou encore des personnes en situation de handicap. Ce qui donne à ses contenus un caractère informatif. « Les gens sont en demande d’une information dans un format différent, divertissant, dans une authenticité construite et avec des intérêts alignés sur les leurs », analyse Anaëlle Gonzalez, doctorante en sciences de la communication à l’université de Louvain (Belgique). Une authenticité mise en scène, et dans laquelle Thibaud Delapart excelle. À travers ses vidéos pleines de motivation et d’humour – parfois lourd –, il met en avant ses sujets de prédilection, et transmet ainsi un ensemble de valeurs et une vision du monde qui lui sont propres. Cette image est le fruit d’un storytelling que Tibo InShape a lui-même construit. Alors qu’il a 17 ans, le jeune Toulousain est agressé dans la rue par un groupe de jeunes hommes, aussitôt interpellés et condamnés par la justice. Traumatisé, il se jure de se donner les capacités de se défendre et se met à la musculation. « Ce n’est pas un héritier, il s’est construit seul selon l’idéal individualiste propre aux sociétés démocratiques », détaille Guillaume Vallet, économiste et sociologue, auteur de La Fabrique du muscle (L’échappée, 2022). Thibaud Delapart poste sa première vidéo en 2013, quatre ans après son agression, pour partager sa routine sportive avec ses amis. Thibaud Delapart devient Tibo InShape. Pendant plus de dix ans, il poste très régulièrement, et commence à fédérer une communauté : la TeamShape. Il impose sa marque de fabrique : un grand « DAMN ! » en début de vidéo et des boîtes d’œufs vides en arrière-plan, qui évoquent la consommation de protéines nécessaire à son régime sportif. Sans oublier les traits d’humour sexistes : il appelle les femmes « les petites » ou parle de leurs « meules » (les seins, en argot), expressions qu’il finira par faire disparaître de son langage. Au fil des années, il diversifie ses contenus. La prise de risque est très relative : « Avec une communauté fidèle, on peut prendre des libertés sans craindre de perdre des abonné·es », note Stéphanie Lukasik, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université d’Aix-Marseille et experte au Conseil de l’Europe sur la responsabilisation des créateur·ices de contenus. D’abord simple passionné de muscu, le vidéaste se mue en bâtisseur d’empire. Il développe un business parallèle : vente de produits dérivés, de compléments alimentaires, d’applications de coaching ou de conseils personnalisés. Selon Guillaume Vallet, l’entrepreneur sportif présente un modèle de réussite : « Le muscle est fonctionnel, la masse musculaire est forte et mobile », le corps est une valeur marchande essentielle pour construire le prototype du self-made-man influenceur. En clair, Tibo InShape incarne un super-héros des temps modernes, ce qui se ressent dans sa routine : régime alimentaire contrôlé, pas d’alcool ni de drogues, plus de jeux vidéo ni de porno ; travail le week-end et très peu de vacances, comme il l’explique dans un portrait de Libération Si le grand public connaît Tibo InShape, c’est avant tout parce qu’il est à l’origine de nombreuses polémiques, qu’il semble accumuler comme une collection de badges de l’ancien scout qu’il a été. En 2018, c’est sa vidéo au camp d’Auschwitz-Birkenau qui est vivement critiquée, en particulier pour son ton enjoué. En 2019, des messages racistes et homophobes, qu’il a publiés entre 2009 et 2013, refont surface. « Un Noir réélu [Barack Obama], le mariage des homosexuels adopté. Ce sera pas une journée facile », pouvait-on lire sur Facebook. Après avoir donné plusieurs versions pour justifier ces messages, il s’est finalement expliqué en 2022 dans une vidéo À chaque polémique, Tibo InShape s’excuse, et jure de faire mieux. Au fil du temps, l’influenceur est devenu expert dans la provocation pour gagner de l’attention. Mais après dix ans sur Internet, il reconnaît lui-même auprès de Libération que, « au final, dire une dinguerie et s’excuser, ça fonctionne sur l’audience, mais ça a ses limites ». Limites en ce qui concerne l’éthique, ou l’impact marketing ? L’entrepreneur ne précise pas. Éduqué dans une famille conservatrice et catholique, Tibo InShape estime, dans une interview vidéo accordée au Crayon Il est d’ailleurs apprécié dans un camp politique s’étendant des macronistes à l’extrême droite, en passant par Les Républicains. Pendant la campagne des législatives de 2024, il est cité par Jordan Bardella, candidat du Rassemblement national, qui veut répondre à Squeezie, youtubeur fameux ayant ouvertement pris position contre l’extrême droite. Au début de 2025, il est retweeté par Laurent Wauquiez. Car Tibo InShape incarne l’ordre, une vision laborieuse du corps, le déploiement d’une virilité orientée vers l’action et le combat. Rythmés par des ruptures joviales qui créent la connivence, ses contenus valorisent le travail, la famille, la patrie. « Ce symbole de force et de puissance, de codes attendus de la virilité… Cela peut attirer des jeunes hommes », abonde l’économiste Guillaume Vallet. Cependant, Anaëlle Gonzalez, qui étudie l’impact politique et moral des influenceur·euses sur les adolescent·es, nuance : « Les contenus médiatiques peuvent avoir une influence sur les audiences, mais elle est souvent limitée et temporaire. » Les études sur le sujet suggèrent qu’il faut un grand nombre de variables extérieures aux contenus en ligne – comme la famille, les pair·es, le statut socio-économique – pour construire son opinion politique. À défaut d’avoir une incidence directe sur le vote de ses abonné·es, les vidéos de Tibo InShape participent à la création d’un monde dans lequel les garçons doivent apprendre à se battre pour défendre leur patrie et leur drapeau – emblème qu’il affiche fièrement sur le mur du fond de sa salle de sport. Ses vidéos participent à la création d’un monde où les garçons doivent apprendre à se battre pour défendre leur drapeau et leur patrie. Depuis quelques mois, Tibo InShape assure avoir changé. Au début de 2025, il présente ses vœux à ses abonné·es en parlant politique Être le premier youtubeur de France implique en effet une forme de prudence dans l’expression, dès lors qu’on quitte le domaine du sport ou des aliments protéinés. Stratégies Ce bric-à-brac idéologique est-il la manifestation d’une forme de cynisme intéressé, ou la marque d’une authenticité construite de toutes pièces ? Tibo InShape fait son marché en suivant l’air du temps, agrémentant son virilisme patriote de quelques prises de position gentiment libérales, histoire de ne froisser personne. Preuve qu’on peut avoir le muscle saillant et l’échine politique bien souple. • Texte intégral 2449 mots
À droite toute
Bric-à-brac idéologique
Tibo InShape veut redorer son image auprès d’une certaine partie de la jeunesse, plus progressiste et diversifiée. Alors que les débats sur le port du voile dans le sport font rage dans les médias, il tweete le 25 mars 2025 : « Pour moi, le sport doit rester un moment de liberté qui nous rassemble. Chacun doit pouvoir pratiquer une activité sportive avec la tenue de son choix : croix, kippa ou voile. C’est un choix que chacun doit faire et on ne devrait pas lui imposer ni lui interdire. » Avec son image lissée, il a même fait partie des quelques personnes issues de la « société civile » qui ont pu poser une question à Emmanuel Macron, lors d’une émission télévisée spéciale le 13 mai 2025. La sienne portait sur la lutte contre l’obésité infantile à travers la promotion du sport à l’école, une cause a priori tout à fait consensuelle, d’autant que Tibo InShape avait pris soin d’évacuer toute lecture sociale ou politique d’un tel sujet.