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30.06.2025 à 21:38

« Femmes, Vie, Liberté » contre la guerre

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Ni l'État génocidaire d'Israël, ni la dictature de la République islamique, vive les luttes populaires
[Collectif ROJA]

- 30 juin / , ,

Texte intégral 3224 mots

Roja est un collectif féministe et internationaliste basé à Paris, composé de membres issues des géographies d'Iran, d'Afghanistan (communauté hazara) et du Kurdistan. Fondé en septembre 2022, suite au féminicide d'État de Jina (Mahsa) Amini par la République islamique, et au cœur du soulèvement national « Jin, Jiyan, Azadî / Femme, Vie, Liberté », il nous a transmis cette prise de parole et de position à la suite de la "guerre de 12 jours" opposant le régime israélien au régime iranien.

Au lendemain de l'agression militaire israélienne de 12 jours contre l'Iran, menée avec le soutien armé des États-Unis, dont les principales victimes furent des civils – qu'ils soient iraniennes ou israéliennes – n'ayant pas choisi cette guerre, nous continuons à croire que la seule issue pour déjouer la logique meurtrière d'États dont la survie repose sur le maintien du spectre de la guerre, est de faire entendre, haut et fort, notre cri : entre deux régimes guerriers, patriarcaux et coloniaux, nous ne prenons pas partie. Ce refus n'est pas un repli ou une neutralité. Il constitue, au contraire, le point de départ de notre lutte. Une lutte qui chérit la vie et qui rejette la logique meurtrière des guerres.

La guerre asymétrique entre Israël et la République islamique – qui, rappelons-le, n'a ni commencé le 13 juin ni prend fin avec un message de Trump sur son réseau social – est avant tout une guerre contre les populations. C'est une attaque contre tout ce qui garantit la survie et la reproduction de la vie quotidienne sur ce territoire : infrastructures, réseaux et systèmes sur lesquels repose la vie des habitants. Elle vise directement ce que nous avons construit à travers le mouvement « Zan, Zendegi, Azadi » (« Femme, Vie, Liberté ») et tout ce que ce slogan, incarne : un combat féministe, anti-impérialiste et égalitaire, né de la résistance populaire kurde qui a résonné à travers tout l'Iran.

« Femme, vie, liberté contre la guerre » n'est pas qu'un slogan, mais une ligne de démarcation claire avec des tendances dont les contradictions apparaissent aujourd'hui plus crûment que jamais : d'un côté, les opportunistes qui ont soutenu les sanctions américaines et les ingérences occidentales depuis des années, banalisant le génocide à Gaza, tout comme les guerres impérialistes occidentales, ceux qui se sont réjoui de l'agression israélienne espérant qu'elle apporte enfin une « libération ».

De l'autre, les campistes qui assimilent toute opposition à l'Occident à une « résistance », ainsi que ceux qui, au nom de « l'urgence » ou du « bien du peuple » passent sous silence les crimes de la République islamique tant à l'intérieur du pays que dans la région, ainsi que son instrumentalisation du discours anti-impérialiste toutes comme son instrumentalisation de la cause palestinienne. Brouillant la frontière entre résistance populaire et pouvoir d'État, depuis 7 octobre, ils se sont rangés derrière tout ce qui s'oppose aux plans du fameux « nouvel ordre au Moyen‑Orient », négligeant les luttes des femmes et des personnes queers, des minorités et des démunis, comme si elles étaient secondaires.

Or, ces ennemis sont le miroir parfait l'un de l'autre dans leur barbarie. Israël conduit les enfants de Gazas à l'abattoir en brandissant le drapeau arc-en-ciel ; la République islamique d'Iran a non seulement massacré les manifestants en Iran mais a noyé aussi dans le sang la révolution populaire syrienne, sous le masque de l'anti-impérialisme. Le premier commet un génocide à l'encontre des Palestinien.nes ; l'autre soumet et opprime les peuples non perses à l'intérieur de ses frontières.

Netanyahu usurpe le slogan « Femme, vie, liberté » pour tenter de légitimer son expansionnisme militaire et colonial et le faire passer comme « intervention libératrice ». Khamenei mobilisait toutes ses forces pour étendre un « empire chiite » régional, au nom de la lutte contre Daech et de la « défense de la Palestine ».

Ces deux régimes capitalistes n'occupent certes pas la même position dans l'ordre mondial. Le rôle de la République islamique dans cette guerre ainsi que sa puissance militaro-logistique n'atteint certainement pas celui d'Israël, et le régime iranien ne bénéficie pas des soutiens impérialistes occidentaux. Cette asymétrie ne l'empêche pourtant pas d'infliger violences, injustices et souffrances, comme le fait le sionisme fasciste. Toute relativisation des crimes de la République islamique, ne peut être que fallacieuse. Outres les politiques oppressives à l'intérieur de ses frontières, elle s'est embourbée dans un projet nucléaire au coût exorbitant.

Nous n'avons pas à choisir entre un régime sioniste génocidaire et le régime islamiste oppressif. Nous traçons une troisième voie, celle dessinée par les multiples formes de luttes populaires du Moyen-Orient, par une solidarité et un internationalisme par en bas.

Pour construire un front solide contre le génocide israélien et arracher le discours anti-impérialiste des mains de la République islamique, il faut nous démarquer clairement de ces deux impasses et de réaffirmer le lien ndissoluble entre toutes les luttes populaires au Moyen-Orient et au-delà., en nous opposant à la fois au colonialisme impérialiste et à la colonisation interne d'État.

En solidarité avec les destins liés des peuples du Moyen-Orient — de Kaboul à Téhéran, du Kurdistan à la Palestine, d'Ahvaz à Tabriz, du Baloutchistan à la Syrie et au Liban —, nous nous adressons aux opprimées et aux démunies d'Iran et de la région, à la diaspora, ainsi qu'aux camarades à travers le monde, partagent nos idéaux et notre espoir.

13 juin : la danse macabre des bombardiers et des missiles

Le nettoyage ethnique et la volonté génocidaire de l'État criminel israélien ne datent ni d'hier, ni de cette année, ni même de ce siècle. Mais la faille géopolitique ouverte dans la région depuis le 7 octobre, ne laissant derrière elle que sang et ruines, engloutit désormais également la République islamique et les peuples d'Iran, à une vitesse vertigineuse et avec une intensité saisissante. L'horizon est si obscur qu'il nous bouleverse profondément, toutes et tous.

Durant ces douze jours sombres, l'armée israélienne a bombardé des milliers de sites à travers l'Iran y compris les zones résidentielles où habitent les généraux des Gardiens de la révolution. Si les frappes ont visé les installations nucléaires, les bases militaires, les centres gouvernementaux et la radiotélévision d'État, elles ont touché aussi les raffineries, les dépôts de pétrole et les infrastructures vitales, et tout ce qui garantit les moyens de subsistance de la population et la reproduction de la vie quotidienne sur ce territoire.

Contrairement à ce qu'affirment les propagandistes qui parlent de « liberté » livrée par les bombes, nous avons été témoins de massacres aveugles de civils, dont un grand nombre d'enfants. Selon l'ONG Hrana [1], 1054 personnes ont été tuées, des milliers blessés. Sans oublier les 28 Israéliennes tuées par les missiles iraniens, parmi lesquels quatre femmes d'une même famille.

Dans cette situation critique, la République islamique a non seulement abandonné une population terrifiée sans la moindre assistance — incapable de fournir les services les plus élémentaires, tels qu'une information publique claire et efficace, des abris d'urgence, ou des systèmes d'alerte — mais elle a également instauré une atmosphère ultra-sécuritaire : déploiement massif des forces anti-émeutes dans les rues, multiplication des checkpoints, et intensification de la répression.

La militarisation du pays en temps de guerre, qui témoigne de l'incapacité du régime à garantir une vie sécurisée, ne nous surprend pas. Mais les appels à « pendre chaque traître à chaque arbre » sont la conséquence logique d'un ordre fondé — à son niveau le plus profond — sur la répression, la peine de mort, les arrestations, et la militarisation de l'espace social à l'intérieur (en particulier dans les régions périphériques, comme Kurdistan et Baloutchistan), et sur l'expansionnisme militaire à l'extérieur.

Les conséquences désastreuses de cette guerre ne s'arrêtent pas avec le cessez-le-feu. La République islamique en profite pour se venger contre la société iranienne : elle a déjà lancé une véritable chasse aux « espions », et sa machine à exécuter s'est déjà remise en marche. Depuis le 12 juin, au moins six personnes, dont trois kurdes, ont été exécutées dans des procès expéditifs pour prétendu espionnage au profit du Mossad. D'autres prisonnieres, notamment des militantes kurdes, sont aujourd'hui menacées d'une exécution imminente. Dans la paranoïa généralisée du régime, toute voix dissidente peut désormais être accusée de « sionisme » ou d'être « agent de l'étranger ». À cette atmosphère de terreur s'ajoutent l'aggravation de la crise économique, la perte massive d'emplois et une inflation galopante.

Représentation coloniale et banalisation de la guerre

La « guerre contre le terrorisme » — ce projet impérialiste initié au tournant du XXIᵉ siècle dans le sang de l'Afghanistan et de l'Irak — a laissé un héritage sanglant aujourd'hui transmis à Israël : une attaque « préventive » pour contenir le danger supposé de l'arme nucléaire iranienne. Une fois encore, le même récit familier est ressassé par les grands médias monopolistiques : Israël ne frappe que des « cibles militaires », avec des « missiles de précision » et des « drones intelligents », dans le but d'apporter liberté et démocratie au peuple iranien.

Mais ce récit ne dit rien de Parnia Abbasi, poétesse de 24 ans tuée à Sattar Khan. Il ne mentionne pas Mohammad-Ali Amini, jeune pratiquant de taekwondo, ni Parsa Mansour, membre de l'équipe nationale iranienne de padel. Il ne laisse entendre aucune voix de Fatemeh Mirheyder, Niloufar Ghalehvand, Mehdi Pouladvand ou Najmeh Shams. Aucune d'entre euxelles n'était une « cible militaire » ni une « menace nucléaire » — seulement des corps déchiquetés en silence par les missiles israéliens, ignorés par les médias internationaux. Voilà la pointe de l'iceberg de cette « liberté » qu'Israël, avec le blanc-seing de l'Occident, construit sur des ruines et des cadavres.

Les forces réactionnaires — dont le projet de « renversement » du régime ne vise qu'un changement cosmétique et autoritaire depuis le sommet, sans transformation démocratique réelle ni bouleversement des rapports sociaux — ont salué avec empressement leur éternel sauveur : Israël. Les monarchistes ont réduit les victimes des bombardements à de simples chiffres, déclarant, avec un cynisme brut et un langage comptable : « La République islamique exécute des milliers de personnes chaque année ; donc, le massacre de quelques dizaines ou centaines de personnes par Israël est le prix à payer pour se débarrasser de ce régime. » C'est cette même logique déshumanisante, quantitative et mathématique, que les États-Unis ont invoquée pour larguer la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki : si la guerre continue, il y aura plus de morts, donc mieux vaut tout raser.

Le massacre de civils lors des récentes attaques israéliennes, la sur-sécurisation extrême de l'espace public en Iran, et la destruction des infrastructures sociales ne sont ni des erreurs accidentelles, ni de simples « dommages collatéraux ». Ils font partie intégrante de la logique même de la guerre — surtout quand cette guerre est menée par un régime comme Israël. L'argument courant selon lequel les civils ou les infrastructures civiles seraient utilisés comme « boucliers humains » — utilisé naguère pour justifier la destruction de Gaza, et aujourd'hui pour les frappes contre la prison de Dizel-Abad ou l'hôpital Farabi à Kermanshah — n'est qu'un artifice destiné à brouiller la logique destructrice de la guerre et à inverser les rôles et les responsabilités.

Il n'existe pas de « bonne frappe » ni de « bombardement juste ». L'histoire sanglante de l'Irak, de l'Afghanistan et de la Libye — cette même Libye que Netanyahu cite explicitement comme modèle souhaité d'un accord avec le régime iranien — en est une preuve accablante.

Non à une répétition de la Libye, non à une répétition de l'été 1988 : souvenons-nous de l'histoire !

Il est aujourd'hui aussi essentiel de rappeler le chemin qui mena de la guerre Iran-Irak — glorifiée par la propagande du régime comme une « bénédiction » — à l'été 1988, marqué par le massacre de milliers de prisonnierères politiques, dont de nombreuxses militantes de gauche ayant lutté contre le régime du Shah, que de se remémorer les dynamiques impérialistes qui ont conduit à la « libyanisation » de la Libye.

L'histoire des « interventions humanitaires » impérialistes en Irak et en Afghanistan, sous prétexte d'armes de destruction massive ou de « crimes contre l'humanité », doit être relue à la lumière de l'histoire parallèle qui, depuis avant 1979 jusqu'à aujourd'hui, a constamment privilégié la lutte contre l'impérialisme au détriment d'autres combats de libération.

Dans le même temps, les leçons du colonialisme de peuplement israélien — de la catastrophe de la Nakba en 1948 à la trahison de Nasser et du panarabisme envers la cause palestinienne en 1967 — doivent être invoquées depuis les terres du Turkménistan iranien et du Kurdistan.

Cela fait maintenant plus d'une décennie que la peur d'une « syrianisation » a été utilisée comme arme rhétorique pour délégitimer les luttes populaires autonomes. Les idéologues de « l'îlot de stabilité » et leurs complices intermittents ont appelé le peuple aux urnes, tandis qu'ils légitimaient la participation sanglante des forces de Qods à la « syrianisation » de la Syrie, en la présentant comme une stratégie de dissuasion destinée à éviter que l'Iran ne subisse le même sort.

Il y a environ 45 ans, au début de la guerre Iran-Irak, certains groupes dits « progressistes », en considérant ce conflit comme un événement « patriotique », sont tombés dans le piège du nationalisme iranien. Le résultat n'a été autre que le renforcement du pouvoir monopolistique des forces islamistes. Certains d'entre eux sont restés silencieux face à l'instrumentalisation de l'étiquette « anti-impérialiste » pour imposer le voile obligatoire aux femmes ou lancer des opérations militaires contre le Kurdistan ; d'autres, même s'ils ont élevé la voix, n'ont pas réussi à mobiliser l'opinion publique contre l'assimilation de l'ennemi intérieur à l'ennemi extérieur, ni à dénoncer la normalisation d'une hiérarchie de pouvoir centrée sur l'homme/persan/chiite.

Précisément à ce moment où « l'urgence de la situation » tend à faire croire que « maintenant » est un instant d'exception, détaché de toute histoire ou continuité, il n'y a rien de plus vital que de convoquer la mémoire plurielle et complexe de notre histoire. C'est uniquement à travers cette mémoire — et depuis le regard des peuples opprimés — que nous pouvons dire « non » simultanément à l'impérialisme, à la militarisation sécuritaire et à la rationalité campiste. Cette mémoire multiple, qui insiste à la fois sur les solidarités et les différences de Kaboul à Gaza, requiert une ouverture radicale qui n'a qu'un seul nom : l'internationalisme.

Nous ne comptons sur aucun État mais sur les peuples

Au moment où tant l'État israélien que la République islamique cherchent à imposer un récit triomphal de cette guerre, notre tâche est de déconstruire leurs discours glorifiant la résistance et les prétendus succès militaires. Notre terrain d'action ne réside ni dans l'alignement derrière des États ni dans l'illusion d'un salut venu d'en haut, mais dans le soin mutuel, l'entraide, et la construction de réseaux de soutien, de savoirs et de solidarité — des personnes âgées aux enfants, des exclues aux personnes en situation de handicap. C'est cette force de vie, de résistance et de création que nous avons vue se déployer avec éclat lors du soulèvement « Jin, Jiyan, Azadî », où la solidarité entre opprimées a incarné une force de vie et de création.

La résignation fataliste, la soumission à un feu qui semble tomber du ciel, ou la représentation d'un horizon apocalyptique où tout serait déjà fini, sont autant de formes de reproduction de la logique de mort. Au moment où, par les négociations (directes ou indirectes, explicite ou cachées), la République islamique essaie de reconsolider son pouvoir au prix de quelques concessions tout en resserrant l'étau sur la société iranienne, nous misons sur la puissance des peuples — de Téhéran à Gaza — qu'aucun État ne peut égaler ou anticiper. C'est là la voie d'une émancipation capable de renverser les discours guerriers dominants et de démentir tous les pronostics.

« Femme, Vie, Liberté ».

Berxwedan jiyan e

La résistance, c'est la vie ; Vivre, c'est résister

Liberté pour la Palestine.

Roja
Le 25 juin 2025

Roja est un collectif féministe et internationaliste indépendant basé à Paris, composé de membres issues des géographies d'Iran, d'Afghanistan (communauté hazara) et du Kurdistan. Le collectif Roja a été fondé en septembre 2022, suite au féminicide d'État de Jina (Mahsa) Amini par la République islamique, et au cœur du soulèvement national « Jin, Jiyan, Azadî / Femme, Vie, Liberté ». Tout en centrant son action sur les luttes politiques et sociales en Iran et au Moyen-Orient, Roja est également engagé dans les combats locaux et internationalistes en France, notamment dans les actions de solidarité avec la Palestine. (Le mot « Roja » signifie « rouge » en espagnol ; en kurde, « roj » signifie « lumière » ou « jour » ; et en mazandarani, « roja » désigne « l'étoile du matin ».)


30.06.2025 à 17:15

lundi bon sang de bonsoir cinéma

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Épisode 5 : depuis Jean-Marie Straub et Danièle Huillet

- 30 juin / ,

Lire 302 mots

Ce 5e épisode de lundi bon sang de bonsoir cinéma est consacré à l'oeuvre de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet. Pour en discuter, nous retrouvons Saad Chakali, Nicolas Klotz, Sol Suffern-Quirno et Rudolf Di Stefano. En attendant, ou pas, que la vidéo soit mise en ligne, vous pouvez lire cet excellent article de Saad Chakali et Alexia Roux paru ce lundi : Parce que les yeux ne veulent pas en tout temps se fermer et visionner Nos yeux se sont ouverts de Sol Suffern-Quirno & Rudolf Di Stefano disponible juste en dessous.

À voir à partir de jeudi 3 avril à 20h

Nos yeux ce sont ouverts Sol Suffern-Quirno & Rudolf Di Stefano

Déjà vu :

Épisode 4 : Cannes, la critique, la Palestine (avec Victor Morozov)

Épisode 3 : Jean-Luc Godard

Épisode 2 : Frédéric Neyrat

Épisode 1 : Ghassan Salhab

Que peut le cinéma au XXIe siècle ? - Nicolas Klotz, Marie José Mondzain & Saad Chakali


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30.06.2025 à 17:12

Déborder Bolloré

dev

Un lundisoir avec Amzat Boukari-Yabara, Valentine Robert Gilabert & Théo Pall

- 30 juin / , ,

Texte intégral 4179 mots

Déborder Bolloré, Faire face au li­bé­ra­lisme au­to­ri­taire dans le monde du livre, c'est un recueil de 18 articles co-édité par plus d'une centaine d'éditeurs indépendants qui souhaitaient prendre part à la campagne nationale contre le milliardaire le plus détesté des français (et des autres). Pour discuter du livre, du projet et de son contenu, on accueille Théo Pall des éditions Burn Août, Valentine Robert Gilabert qui a travaillé sur l'offensive de Bolloré sur le monde de l'édition depuis quelques années et Amzat Boukari-Yabara, historien qui travaille de longue date sur la Françafrique [1]

Canicule oblige, nous avons un peu de retard, l'entretien sera publié mardi à 20H.

À voir mardi 31 juin à partir de 20h :

Version podcast

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Voir les lundisoir précédents :

Planifications fugitives et alternatives au capitalisme logistique - Stefano Harney
(Si vous ne comprenez pas l'anglais, vous pouvez activer les sous-titres)

De quoi Javier Milei est-il le nom ? Maud Chirio, David Copello, Christophe Giudicelli et Jérémy Rubenstein

Construire un antimilitarisme de masse ? Déborah Brosteaux et des membres de la coalition Guerre à la Guerre

Indéfendables ? À propos de la vague d'attaques contre le système pénitentiaire signée DDPF
Un lundisoir avec Anne Coppel, Alessandro Stella et Fabrice Olivert

Pour une politique sauvage - Jean Tible

Le « problème musulman » en France - Hamza Esmili

Perspectives terrestres, Scénario pour une émancipation écologiste - Alessandro Pignocchi

Gripper la machine, réparer le monde - Gabriel Hagaï

La guerre globale contre les peuples - Mathieu Rigouste

Documenter le repli islamophobe en France - Joseph Paris

Les lois et les nombres, une archéologie de la domination - Fabien Graziani

Faut-il croire à l'IA ? - Mathieu Corteel

Banditisme, sabotages et théorie révolutionnaire - Alèssi Dell'Umbria

Universités : une cocotte-minute prête à exploser ? - Bruno Andreotti, Romain Huët et l'Union Pirate

Un film, l'exil, la palestine - Un vendredisoir autour de Vers un pays inconnu de Mahdi Fleifel

Barbares nihilistes ou révolutionnaires de canapé - Chuglu ou l'art du Zbeul

Livraisons à domicile et plateformisation du travail - Stéphane Le Lay

Le droit est-il toujours bourgeois ? - Les juristes anarchistes

Cuisine et révolutions - Darna une maison des peuples et de l'exil

Faut-il voler les vieux pour vivre heureux ? - Robert Guédiguian

La constitution : histoire d'un fétiche social - Lauréline Fontaine

Le capitalisme, c'est la guerre - Nils Andersson

Lundi Bon Sang de Bonsoir Cinéma - Épisode 2 : Frédéric Neyrat

Pour un spatio-féminisme - Nephtys Zwer

Chine/États-Unis, le capitalisme contre la mondialisation - Benjamin Bürbaumer

Avec les mineurs isolés qui occupent la Gaîté lyrique

La division politique - Bernard Aspe

Syrie : la chute du régime, enfin ! Dialogue avec des (ex)exilés syriens

Mayotte ou l'impossibilité d'une île - Rémi Cramayol

Producteurs et parasites, un fascisme est déjà là - Michel Feher

Clausewitz et la guerre populaire - T. Drebent

Faut-il boyotter les livres Bolloré - Un lundisoir avec des libraires

Contre-anthropologie du monde blanc - Jean-Christophe Goddard

10 questions sur l'élection de Trump - Eugénie Mérieau, Michalis Lianos & Pablo Stefanoni

Chlordécone : Défaire l'habiter colonial, s'aimer la terre - Malcom Ferdinand

Ukraine, guerre des classes et classes en guerre - Daria Saburova

Enrique Dussel, métaphysicien de la libération - Emmanuel Lévine

Combattre la technopolice à l'ère de l'IA avec Felix Tréguer, Thomas Jusquiame & Noémie Levain (La Quadrature du Net)

Des kibboutz en Bavière avec Tsedek

Le macronisme est-il une perversion narcissique - Marc Joly

Science-fiction, politique et utopies avec Vincent Gerber

Combattantes, quand les femmes font la guerre - Camillle Boutron

Communisme et consolation - Jacques Rancière

Tabou de l'inceste et Petit Chaperon rouge - Lucile Novat

L'école contre l'enfance - Bertrand Ogilvie

Une histoire politique de l'homophobie - Mickaël Tempête

Continuum espace-temps : Le colonialisme à l'épreuve de la physique - Léopold Lambert

Que peut le cinéma au XXIe siècle - Nicolas Klotz, Marie José Mondzain & Saad Chakali
lundi bonsoir cinéma #0

« Les gardes-côtes de l'ordre racial » u le racisme ordinaire des électeurs du RN - Félicien Faury

Armer l'antifascisme, retour sur l'Espagne Révolutionnaire - Pierre Salmon

Les extraterrestres sont-ils communistes ? Wu Ming 2

De quoi l'antisémitisme n'est-il pas le nom ? Avec Ludivine Bantigny et Tsedek (Adam Mitelberg)

De la démocratie en dictature - Eugénie Mérieau

Inde : cent ans de solitude libérale fasciste - Alpa Shah
(Activez les sous-titre en français)

50 nuances de fafs, enquête sur la jeunesse identitaire avec Marylou Magal & Nicolas Massol

Tétralemme révolutionnaire et tentation fasciste avec Michalis Lianos

Fascisme et bloc bourgeois avec Stefano Palombarini

Fissurer l'empire du béton avec Nelo Magalhães

La révolte est-elle un archaïsme ? avec Frédéric Rambeau

Le bizarre et l'omineux, Un lundisoir autour de Mark Fisher

Démanteler la catastrophe : tactiques et stratégies avec les Soulèvements de la terre

Crimes, extraterrestres et écritures fauves en liberté - Phœbe Hadjimarkos Clarke

Pétaouchnock(s) : Un atlas infini des fins du monde avec Riccardo Ciavolella

Le manifeste afro-décolonial avec Norman Ajari

Faire transer l'occident avec Jean-Louis Tornatore

Dissolutions, séparatisme et notes blanches avec Pierre Douillard-Lefèvre

De ce que l'on nous vole avec Catherine Malabou

La littérature working class d'Alberto Prunetti

Illuminatis et gnostiques contre l'Empire Bolloréen avec Pacôme Thiellement

La guerre en tête, sur le front de la Syrie à l'Ukraine avec Romain Huët

Feu sur le Printemps des poètes ! (oublier Tesson) avec Charles Pennequin, Camille Escudero, Marc Perrin, Carmen Diez Salvatierra, Laurent Cauwet & Amandine André

Abrégé de littérature-molotov avec Mačko Dràgàn

Le hold-up de la FNSEA sur le mouvement agricole

De nazisme zombie avec Johann Chapoutot

Comment les agriculteurs et étudiants Sri Lankais ont renversé le pouvoir en 2022

Le retour du monde magique avec la sociologue Fanny Charrasse

Nathalie Quintane & Leslie Kaplan contre la littérature politique

Contre histoire de d'internet du XVe siècle à nos jours avec Félix Tréguer

L'hypothèse écofasciste avec Pierre Madelin

oXni - « On fera de nous des nuées... » lundisoir live

Selim Derkaoui : Boxe et lutte des classes

Josep Rafanell i Orra : Commentaires (cosmo) anarchistes

Ludivine Bantigny, Eugenia Palieraki, Boris Gobille et Laurent Jeanpierre : Une histoire globale des révolutions

Ghislain Casas : Les anges de la réalité, de la dépolitisation du monde

Silvia Lippi et Patrice Maniglier : Tout le monde peut-il être soeur ? Pour une psychanalyse féministe

Pablo Stefanoni et Marc Saint-Upéry : La rébellion est-elle passée à droite ?

Olivier Lefebvre : Sortir les ingénieurs de leur cage

Du milieu antifa biélorusse au conflit russo-ukrainien

Yves Pagès : Une histoire illustrée du tapis roulant

Alexander Bikbov et Jean-Marc Royer : Radiographie de l'État russe

Un lundisoir à Kharkiv et Kramatorsk, clarifications stratégiques et perspectives politiques

Sur le front de Bakhmout avec des partisans biélorusses, un lundisoir dans le Donbass

Mohamed Amer Meziane : Vers une anthropologie Métaphysique->https://lundi.am/Vers-une-anthropologie-Metaphysique]

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Serge Quadruppani : Une histoire personnelle de l'ultra-gauche

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Dévoiler le pouvoir, chiffrer l'avenir - entretien avec Chelsea Manning

De gré et de force, comment l'État expulse les pauvre, un entretien avec le sociologue Camille François

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La cartographie comme outil de luttes, entretien avec Nephtys Zwer

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Philosophie de la vie paysanne, rencontre avec Mathieu Yon

Défaire le mythe de l'entrepreneur, discussion avec Anthony Galluzzo

Parcoursup, conseils de désorientation avec avec Aïda N'Diaye, Johan Faerber et Camille

Une histoire du sabotage avec Victor Cachard

La fabrique du muscle avec Guillaume Vallet

Violences judiciaires, rencontre avec l'avocat Raphaël Kempf

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Philosophie des politiques terrestres, avec Patrice Maniglier

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Laisser être et rendre puissant, un entretien avec Tristan Garcia

La séparation du monde - Mathilde Girard, Frédéric D. Oberland, lundisoir

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Terreur et séduction - Contre-insurrection et doctrine de la « guerre révolutionnaire » Entretien avec Jérémy Rubenstein

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Le pouvoir des infrastructures, comprendre la mégamachine électrique avec Fanny Lopez

Rêver quand vient la catastrophe, réponses anthropologiques aux crises systémiques. Une discussion avec Nastassja Martin

Comment les fantasmes de complots défendent le système, un entretien avec Wu Ming 1

Le pouvoir du son, entretien avec Juliette Volcler

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Démissionner, bifurquer, déserter - Rencontre avec des ingénieurs

Anarchisme et philosophie, une discussion avec Catherine Malabou

« Je suis libre... dans le périmètre qu'on m'assigne »
Rencontre avec Kamel Daoudi, assigné à résidence depuis 14 ans

Ouvrir grandes les vannes de la psychiatrie ! Une conversation avec Martine Deyres, réalisatrice de Les Heures heureuses

La barbarie n'est jamais finie avec Louisa Yousfi

Virginia Woolf, le féminisme et la guerre avec Naomi Toth

Katchakine x lundisoir

Françafrique : l'empire qui ne veut pas mourir, avec Thomas Deltombe & Thomas Borrel

Guadeloupe : État des luttes avec Elie Domota

Ukraine, avec Anne Le Huérou, Perrine Poupin & Coline Maestracci->https://lundi.am/Ukraine]

Comment la pensée logistique gouverne le monde, avec Mathieu Quet

La psychiatrie et ses folies avec Mathieu Bellahsen

La vie en plastique, une anthropologie des déchets avec Mikaëla Le Meur

Déserter la justice

Anthropologie, littérature et bouts du monde, les états d'âme d'Éric Chauvier

La puissance du quotidien : féminisme, subsistance et « alternatives », avec Geneviève Pruvost

Afropessimisme, fin du monde et communisme noir, une discussion avec Norman Ajari

L'étrange et folle aventure de nos objets quotidiens avec Jeanne Guien, Gil Bartholeyns et Manuel Charpy

Puissance du féminisme, histoires et transmissions

Fondation Luma : l'art qui cache la forêt

De si violentes fatigues. Les devenirs politiques de l'épuisement quotidien,
un entretien avec Romain Huët

L'animal et la mort, entretien avec l'anthropologue Charles Stépanoff

Rojava : y partir, combattre, revenir. Rencontre avec un internationaliste français

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La révolution cousue main, une rencontre avec Sabrina Calvo à propos de couture, de SF, de disneyland et de son dernier et fabuleux roman Melmoth furieux

LaDettePubliqueCestMal et autres contes pour enfants, une discussion avec Sandra Lucbert.

Pandémie, société de contrôle et complotisme, une discussion avec Valérie Gérard, Gil Bartholeyns, Olivier Cheval et Arthur Messaud de La Quadrature du Net

Basculements, mondes émergents, possibles désirable, une discussion avec Jérôme Baschet.

Au cœur de l'industrie pharmaceutique, enquête et recherches avec Quentin Ravelli

Vanessa Codaccioni : La société de vigilance

Comme tout un chacune, notre rédaction passe beaucoup trop de temps à glaner des vidéos plus ou moins intelligentes sur les internets. Aussi c'est avec beaucoup d'enthousiasme que nous avons décidé de nous jeter dans cette nouvelle arène. D'exaltations de comptoirs en propos magistraux, fourbis des semaines à l'avance ou improvisés dans la joie et l'ivresse, en tête à tête ou en bande organisée, il sera facile pour ce nouveau show hebdomadaire de tenir toutes ses promesses : il en fait très peu. Sinon de vous proposer ce que nous aimerions regarder et ce qui nous semble manquer. Grâce à lundisoir, lundimatin vous suivra jusqu'au crépuscule. « Action ! », comme on dit dans le milieu.


[1] Voir notre entretien avec Thomas Deltombe & Thomas Borrel avec lesquels il a co-dirigé l'ouvrage de référence : L'Empire qui ne veut pas mourir. Une histoire de la Françafrique.

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