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28.10.2024 à 20:00

Ukraine: Guerre des classes et classes en guerre - Daria Saburova

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Depuis le 24 février 2022, la Russie est en guerre contre l’Ukraine. Sur cette guerre, beaucoup a été écrit et dit : de l’indignation furieusement européenne de Glucksmann, jusqu’à la lecture géopolitique la plus froide de certains marxistes, ne concevant l’agression russe envers l’Ukraine qu’à travers le prisme, certainement juste mais insuffisant, d’un conflit impérialiste entre l’OTAN et la Russie. Dans toutes ces analyses, c’est comme si un acteur manquait pourtant cruellement : les Ukrainiens eux-mêmes, dont certains semblent avoir presque oublié qu’ils existent, et dont le quotidien est percuté par bientôt plus de trois années de guerre sans répit.
 Qu’a fait la guerre aux Ukrainiens, et plus particulièrement ici, aux Ukrainiennes ? Comment a-t-elle remis en cause les évidences acquises et remodelé les relations humaines ? Comment a-t-elle transformé les perceptions de soi, et provoqué des engagements subjectifs dévoués pour soutenir ceux qui sont au front ? C’est l’objet de l’enquête du livre Travailleuses de la résistance (Éditions du Croquant) de la militante et philosophe marxiste Daria Saburova, à travers un travail de terrain auprès de femmes des classes populaires de la région industrielle de Dnipro, dans la ville natale de Volodymir Zelensky : souvent russophones, et parfois opposées ou indifférentes au soulèvement de Maïdan. Le travail d’enquête auprès de ces femmes et de ce que Daria Saburova nomme leur « travail de résistance » offre un angle d’approche privilégié et unique pour comprendre de l’intérieur, et à hauteur de vue, ce qu’il en est aujourd’hui d’une partie de la société ukrainienne, de ses traumatismes et de ses combats quotidiens contre un adversaire à la fois proche et lointain.

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24.10.2024 à 20:00

Enrique Dussel, métaphysicien de la libération - Emmanuel Lévine

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Enrique Dussel nous a quittés il y a bientôt un an, en novembre 2023. C’était un philosophe et théologien argentin, dont le nom reste peu connu en France malgré sa notoriété en Amérique Latine, et notamment au Mexique où il s’exila en 1975 après avoir été menacé de mort par l’extrême-droite argentine. L’absence de Dussel dans le paysage théorique français est un fait qui confirme une fois de plus la règle des abysses de l’ignorance et de la forclusion nationales en matière de décolonial. Emmanuel Levine a récemment traduit deux des œuvres de Dussel, ce qui rend possible de continuer de remédier à ce déni : Philosophie de la libération, PUF, 2023 et Métaphysique de l’altérité. Levinas et la libération latino-américaine, Hermann, 2024. Une spécificité de Dussel est d’avoir inlassablement affirmé et documenté l’existence d’une dimension métaphysique propre aux enjeux anticoloniaux, postcoloniaux, décoloniaux. On a eu l’occasion, en lisant et discutant Dussel, de se poser la question des différences entre ce que recoupent ces trois derniers termes, et donc de procéder à une esquisse de généalogie du décolonial latino-américain ; de s’interroger ainsi sur les orientations qu’il nous faut lui donner à présent. « Initier un discours philosophique qui parte de la périphérie, qui parte des opprimés. » – tel était le mot d’ordre, en 1977, de la Philosophie de la libération.

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21.10.2024 à 20:00

Combattre la technopolice à l'ère de l'IA - Felix Tréguer | Thomas Jusquiame | Noémie Levain (LQDN)

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De l’eau a coulé sous les ponts depuis que Patrick Balkany installa en 1993 les premières caméras de vidéo-surveillance de Levallois-Perret pour lutter contre la délinquance. Elles sont désormais partout, dans les rues, les bibliothèques, les magasins et halls d’immeubles. Bien malgré nous, on nous enregistre, on nous surveille, on nous « protège ». Et petit à petit, nous nous sommes faits à cette immense ramification de dispositifs de contrôle qui décompose et recompose notre rapport au monde, à la police, à la ville, à la norme, aux autres. Si beaucoup a déjà été dit et écrit sur le sujet, deux livres important viennent de paraître et qui réactualisent la question : que se passe-t-il lorsque ces millions de lentilles qui parsèment la planète se retrouvent branchées sur des ordinateurs, connectées à l’intelligence artificielle ? Pour ce lundisoir, nous accueillons Félix Tréguer qui vient de publier Technopolice, la surveillance policière à l’ère de l’IA (Divergences), Thomas Jusquiame qui raconte dans Circulez, la ville sous surveillance (Marchially) comment il a infiltré une start-up de la surveillance intelligente et Noémie Levain qui co-anime la campagne contre la Technopolice de La Quadrature du Net.


On discutera de l’état de l’art du monde de la surveillance, évidemment, de comment le lobbying s’organise entre politiciens, entrepreneurs de la tech et forces de l’ordre ; mais aussi des concepts qui nous permettent de nous opposer à cette dystopie déjà bien avancée. L’affect sécuritaire et le désir paranoïaque de contrôle se renversent-ils depuis l’idée de l’État de droit et l’abstraction des libertés publiques et individuelles ?

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