14.10.2025 à 12:23
Contre le logement social : Macron a de la suite dans les idées
Il y a de nombreuses raisons de vouloir censurer ce gouvernement. Celle de sa politique sur le logement social en est une. Depuis des années, le prédisent saborde ce qui reste du modèle social français. Le nouveau ministre du logement a dans son viseur le logement digne et pour tous. Vincent Jeanbrun, député et ancien maire (LR) de L’Haÿ-les-Roses, coche toutes les cases du macronisme avancé : libéral, autoritaire et déjà sous le coup d’une enquête pour prise illégale d’intérêts. D’après Le Monde, il aurait attribué des logements publics à ses collaborateurs. L’État récompense la compétence, dit-on. TOUS LES JOURS, RETROUVEZ L’ESSENTIEL DE L’ACTU POLITIQUE DANS NOTRE NEWSLETTER Le ministre s’inscrit dans la droite ligne de son prédécesseur Renaissance Guillaume Kasbarian, auteur de la très contestée loi « antisquat » – un texte salué par les propriétaires, honni par les associations et même critiqué par les rapporteurs de l’ONU. Vincent Jeanbrun ne fait pas non plus dans la nuance. Dans un rapport titré « Réparer les quartiers. Rétablir la République », il propose la fin du logement social à vie, la limitation du parc HLM à 30% par commune, la possibilité d’expulser sans juge et même la condition d’un casier judiciaire vierge de dix ans pour espérer un toit. Une sorte de permis de logement pour « honnêtes gens ». Comme beaucoup avant lui, le nouveau ministre veut « faire de la France un pays de propriétaires » et pour cela faciliter la vente massive des logements sociaux à leurs occupants. On sait ce que cela a donné au Royaume-Uni : la vente du parc social a précipité des millions de personnes dans la précarité. Au début des années 2010, 9% du budget des ménages était consacré au logement. C’est désormais près du quart. Dans le malaise sur le pouvoir d’achat qui se dégrade, il y a la part exponentielle du logement. Souvenons-nous pourtant : en 2017, le jeune candidat Macron promettait que « plus personne ne dormirait à la rue d’ici la fin de l’année ». Sept ans plus tard, il n’y en a jamais eu autant. Et, dès son arrivée au pouvoir, il retira cinq euros d’APL. Une petite économie pour l’État, une grande claque pour les bailleurs sociaux qui ont dû compenser. Depuis 2017, chaque année, ils se sont appauvris de 1,3 milliards d’euros. Un manque à gagner qui a abîmé toujours plus leurs capacités. On construit un peu plus de 300 000 logements sociaux par an : c’est 25% de moins qu’avant 2020. Résultat : il manque après de 350 000 logements sociaux et moins d’un demandeur sur dix en obtient. Ce n’est pas seulement une question de budget. C’est une idéologie. Celle qui veut faire des classes populaires des suspects permanents, des assistés à contrôler, des logements à rentabiliser. Emmanuel Macron ne fait que prolonger le dessein de Nicolas Sarkozy et de Christine Boutin : réduire le parc social et le restreindre aux plus pauvres. Au début des années 2010, 9% du budget des ménages était consacré au logement. C’est désormais près du quart. Dans le malaise sur le pouvoir d’achat qui se dégrade, il y a la part exponentielle du logement. Il faut une politique exactement inverse de celle proposée par le nouveau ministre – qui n’a pas été choisi par hasard. De cette politique là aussi, il faut se démarquer. Censure. Texte intégral 695 mots
14.10.2025 à 12:20
Va-t-on vers une suspension « complète et immédiate » de la réforme des retraites jusqu’à la prochaine présidentielle, comme le demandent les socialistes ? L’idée semble faire son chemin à Matignon. Proposée par Élisabeth Borne – qui n’est plus ministre –, soutenue par l’ancien ministre de l’économie Éric Lombard et par le tout nouveau prix Nobel d’économie Philippe Aghion, cette suspension serait la clé de voûte de la non-censure du gouvernement Lecornu II par le PS. Faut-il voir une preuve que cela va advenir : dans son budget pour 2026, Sébastien Lecornu tiendrait compte de l’impact financier d’une telle suspension. Mais tout ceci reste de l’ordre des spéculations, à l’heure où l’on écrit ces lignes. Les députés PS pourraient donc s’abstenir de censurer. Mathématiquement, il manquerait 24 voix aux oppositions pour faire chuter le gouvernement. Mais la chute du totem de la Macronie pourrait aiguiser les rancœurs et l’on pourrait bien voir ces 24 voix se lever dans les rangs de feu le « socle commun ». Et si la censure est évitée malgré tout ? Les socialistes s’enorgueilliraient d’avoir offert deux ans de répit au pouvoir macroniste. Et on s’embourberait le reste de la politique du gouvernement… Accessoires, Gérald Darmanin à la justice, Laurent Nunez à l’intérieur, Vincent Jeanbrun au logement, Rachida Dati à la culture ? Lire 275 mots
Le PS en passe d’arracher une suspension de la réforme des retraites ?
14.10.2025 à 12:00
Contre le logement social : Macron a de la suite dans les idées
par Catherine Tricot Vincent Jeanbrun, député et ancien maire (LR) de L’Haÿ-les-Roses, coche toutes les cases du macronisme avancé : libéral, autoritaire et déjà sous le coup d’une enquête pour prise illégale d’intérêts. D’après Le Monde, il aurait attribué des logements publics à ses collaborateurs. L’État récompense la compétence, dit-on. Le ministre s’inscrit dans la droite ligne de son prédécesseur Renaissance Guillaume Kasbarian, auteur de la très contestée loi « antisquat » – un texte salué par les propriétaires, honni par les associations et même critiqué par les rapporteurs de l’ONU. Vincent Jeanbrun ne fait pas non plus dans la nuance. Dans un rapport titré « Réparer les quartiers. Rétablir la République », il propose la fin du logement social à vie, la limitation du parc HLM à 30% par commune, la possibilité d’expulser sans juge et même la condition d’un casier judiciaire vierge de dix ans pour espérer un toit. Une sorte de permis de logement pour « honnêtes gens ». Comme beaucoup avant lui, le nouveau ministre veut « faire de la France un pays de propriétaires » et pour cela faciliter la vente massive des logements sociaux à leurs occupants. On sait ce que cela a donné au Royaume-Uni : la vente du parc social a précipité des millions de personnes dans la précarité. Souvenons-nous pourtant : en 2017, le jeune candidat Macron promettait que « plus personne ne dormirait à la rue d’ici la fin de l’année ». Sept ans plus tard, il n’y en a jamais eu autant. Et, dès son arrivée au pouvoir, il retira cinq euros d’APL. Une petite économie pour l’État, une grande claque pour les bailleurs sociaux qui ont dû compenser. Depuis 2017, chaque année, ils se sont appauvris de 1,3 milliards d’euros. Un manque à gagner qui a abîmé toujours plus leurs capacités. On construit un peu plus de 300 000 logements sociaux par an : c’est 25% de moins qu’avant 2020. Résultat : il manque après de 350 000 logements sociaux et moins d’un demandeur sur dix en obtient. Ce n’est pas seulement une question de budget. C’est une idéologie. Celle qui veut faire des classes populaires des suspects permanents, des assistés à contrôler, des logements à rentabiliser. Emmanuel Macron ne fait que prolonger le dessein de Nicolas Sarkozy et de Christine Boutin : réduire le parc social et le restreindre aux plus pauvres. Au début des années 2010, 9% du budget des ménages était consacré au logement. C’est désormais près du quart. Dans le malaise sur le pouvoir d’achat qui se dégrade, il y a la part exponentielle du logement. Il faut une politique exactement inverse de celle proposée par le nouveau ministre – qui n’a pas été choisi par hasard. De cette politique là aussi, il faut se démarquer. Censure. Va-t-on vers une suspension « complète et immédiate » de la réforme des retraites jusqu’à la prochaine présidentielle, comme le demandent les socialistes ? L’idée semble faire son chemin à Matignon. Proposée par Élisabeth Borne – qui n’est plus ministre –, soutenue par l’ancien ministre de l’économie Éric Lombard et par le tout nouveau prix Nobel d’économie Philippe Aghion, cette suspension serait la clé de voûte de la non-censure du gouvernement Lecornu II par le PS. Faut-il voir une preuve que cela va advenir : dans son budget pour 2026, Sébastien Lecornu tiendrait compte de l’impact financier d’une telle suspension. Mais tout ceci reste de l’ordre des spéculations, à l’heure où l’on écrit ces lignes. Les députés PS pourraient donc s’abstenir de censurer. Mathématiquement, il manquerait 24 voix aux oppositions pour faire chuter le gouvernement. Mais la chute du totem de la Macronie pourrait aiguiser les rancœurs et l’on pourrait bien voir ces 24 voix se lever dans les rangs de feu le « socle commun ». Et si la censure est évitée malgré tout ? Les socialistes s’enorgueilliraient d’avoir offert deux ans de répit au pouvoir macroniste. Et on s’embourberait le reste de la politique du gouvernement… Accessoires, Gérald Darmanin à la justice, Laurent Nunez à l’intérieur, Vincent Jeanbrun au logement, Rachida Dati à la culture ? L.L.C. « Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? » – question éternellement actuelle. Pour recevoir cette newsletter quotidiennement (et gratuitement) dans votre boîte mail, suivez le lien : regards.fr/newsletter ! Texte intégral 1372 mots
La lettre du 14 octobre
Il y a de nombreuses raisons de vouloir censurer ce gouvernement. Celle de sa politique sur le logement social en est une. Depuis des années, le prédisent saborde ce qui reste du modèle social français. Le nouveau ministre du logement a dans son viseur le logement digne et pour tous.
SUSPENSION DU JOUR
Le PS en passe d’arracher une suspension de la réforme des retraites ?
ON VOUS RECOMMANDE…
« Dimitri Chostakovitch, symphonie en rouge », un documentaire Arte sur l’immense compositeur, résolument politique, dans sa relation complexe et violente avec le totalitarisme censeur de l’Union soviétique. Un artiste dans son monde qui pense aussi contre son monde.C’EST CADEAU
ÇA SE PASSE SUR REGARDS.FR