09.02.2021 à 00:34
À quoi ressembleront les futurs humains de Mars ?
C’est la ruée vers Mars. En ce mois de février 2021, ce sont pas moins de trois missions spatiales qui sont lancées vers la planète rouge. Cette semaine, des sondes envoyées par la Chine et les Émirats arabes unis entreront dans l’orbite de notre voisine cosmique, à environ 225 millions de kilomètres de la Terre. […]
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C’est la ruée vers Mars. En ce mois de février 2021, ce sont pas moins de trois missions spatiales qui sont lancées vers la planète rouge. Cette semaine, des sondes envoyées par la Chine et les Émirats arabes unis entreront dans l’orbite de notre voisine cosmique, à environ 225 millions de kilomètres de la Terre. La semaine suivante, c’est le lander Perseverance de la NASA qui atterrira à la surface poussiéreuse de Mars. Tandis qu’Elon Musk et SpaceX prévoient les premiers pas d’un humain sur Mars pour 2024, on peut déjà imaginer la forme que prendra la lointaine colonisation de la planète rouge, et l’impact physiologique que celle-ci aura sur les générations d’humains qui vivront à sa surface. Le sol rocailleux a laissé une fine pellicule ocre sur les bottines de Christina Levenborn. Aussi loin que porte son regard, les collines aux teintes vermeilles se succèdent en enfilade désordonnée. Parfois ornés d’harmonieuses strates de couleur, ces monticules encerclent son équipe, qui s’affaire depuis deux semaines dans ce paysage lunaire. Longeant le camion chargé de cartons, Levenborn gravit prestement les marches qui la sépare de l’étrange porte percée d’un hublot, et fait son entrée dans l’installation cylindrique. Pour la décoratrice d’intérieur d’IKEA, cette structure de sept mètres de diamètre aux murs courbés s’est révélée un challenge de taille. Mais tout a été pensé pour s’ajuster aux besoins des six chercheurs·euses qui travaillent au sein de la station. Car IKEA a créé une gamme de meubles sur-mesure pour décorer la station de recherche, alliant intimité et maximisation de l’espace. « Pour l’intérieur, nous avons apporté des produits sur roulettes s’adaptant à la vie en déplacement, des tabourets, des tables ainsi que des chaises empilables afin de gagner de la place », explique Christina Levenborn. Établie dans le désert de l’Utah depuis 2001, la Mars Desert Research Station fait office de répétition générale dans la conquête de la planète rouge. En simulant la vie sur Mars, ce laboratoire de recherche spatiale permet à des scientifiques d’analyser la faisabilité d’une telle exploration et à la firme suédoise d’étudier de près l’habitat martien idéal ; afin d’être prêts lorsque l’être humain y aura posé ses valises. Alors que la NASA envisage avec le plus grand sérieux de débuter la colonisation de Mars d’ici 2028, de grandes zones d’ombre subsistent encore. L’heure du départ approche à grands pas, mais l’environnement particulièrement hostile de la planète soulève encore son lot de questions sur le futur de l’évolution humaine charrié par ces colons de l’espace. En changeant d’environnement, l’espèce aussi va changer. Comme le biologiste de l’évolution et auteur du livre Future Humans Scott Solomon, iels sont nombreux·euses à se demander à quoi ressembleront les futurs êtres humains de Mars. • Comme les voyages pionniers de Fernand Magellan ou Neil Armstrong en leur temps, la conquête de Mars est un défi sans précédent. Non seulement voyager à travers l’espace comporte des risques pour le corps humain, mais les conditions de vie sur la planète rouge seront particulièrement hostiles. Pour comprendre les effets des séjours spatiaux sur le corps humain, les jumeaux Mark et Scott Kelly étaient les sujets rêvés. Depuis mars 2016, ces deux astronautes ont fait l’objet d’une étude inédite, afin de comparer leur ADN après un séjour en orbite, d’une durée de 54 jours pour Mark et de 340 jours pour Scott. Au départ, les scientifiques avaient estimé que 7 % de l’ADN de Scott avait été modifié par rapport à son jumeau. Certains de ces changements étaient épigénétiques, c’est-à-dire qu’ils ont modifié de manière réversible l’expression des gènes sans modifier fondamentalement l’ADN. Ainsi, à son retour sur Terre, ces changements ont progressivement disparu. De gauche à droite, Mark et Scott Kelly. Crédits : Robert Markowitz/NASA Les scientifiques ont toutefois observé des changements génétiques, des mutations apparues en conséquence de son exposition aux radiations présentes à bord de la Station spatiale internationale, dont le taux est 24 fois plus élevé que sur Terre. Ces modifications sont irréversibles. Le rayonnement sur Mars est plus dense que sur Terre, à cause de l’absence de champ magnétique et de son atmosphère d’une faible densité, et les colons martien·ne·s seront exposé·e·s à deux types de radiations au cours de leur voyage – solaires et spatiales. « C’est la raison pour laquelle les astronautes ont une limite de temps de séjour dans l’espace, parce qu’ils accumulent des mutations qui augmentent leurs chances de cancer », explique Scott Solomon. La NASA ne tolère pas d’augmentation des risques de cancer supérieure à 3 %, mais la limite de radiations dans le cas d’une mission vers la planète Mars reste encore à déterminer. Outre les radiations, la micro-gravité sur Mars est un défi pour l’industrie spatiale. En effet, elle n’équivaut qu’à 38 % de celle de la Terre, si bien qu’un être humain de 75 kg ici-bas ne pèserait pas plus de 28 kg sur Mars. Les conséquences de cette micro-gravité sur le corps humain à long terme sont encore à l’étude, mais des recherches ont déjà été menées sur les astronautes en poste dans la Station spatiale internationale, faisant état de différents effets secondaires, globalement temporaires. À leur retour sur Terre, des astronautes ont présenté des troubles de la vision, une perte du goût, des os fragilisés ou encore des pertes d’équilibre, mais les scientifiques n’ont pas encore pu établir formellement que la faible gravité sur Mars aurait des effets similaires. Crédits : NASA Face à ces nombreux défis et aux forces évolutives en présence, Scott Solomon suggère que les colons martien·ne·s n’auront d’autres choix que de s’adapter pour survivre en terre hostile, donnant naissance à une nouvelle espèce humaine. Afin de prédire à quoi ressembleront les êtres humains du futur, les biologistes mettent en parallèle leurs connaissances de l’évolution et des forces évolutives qui rythmeront l’avenir de l’espèce humaine. Mais force est de reconnaître qu’iels travaillent à tâtons. « Il est très difficile de faire des prédictions sur le résultat de la sélection naturelle, par exemple », explique Scott Solomon. « Il est beaucoup plus simple de dire que celle-ci fonctionnera d’une certaine manière dans certaines circonstances. » Fasciné par l’évolution humaine depuis l’université, Solomon a commencé à s’intéresser à l’évolution récente et future de l’être humain il y a plusieurs années, quand il était professeur de biologie. Un jour, il avait demandé à ses élèves s’iels pensaient que l’évolution était encore en cours et comment. « J’ai vu leur intérêt, ils posaient plein de questions, ils donnaient leur avis », se souvient-il. « C’est là que je me suis dit que c’était un sujet intéressant et je me suis plongé dedans. » À l’époque, le jeune biologiste s’est rendu compte que bien peu de scientifiques se posaient cette fameuse question, compilant les travaux issus de différentes disciplines. « Mon travail consiste à rassembler des pièces issues de la génétique, de l’anthropologie, de la psychologie, de la médecine, de la microbiologie ou encore de l’épidémiologie pour constituer mon puzzle », résume-t-il. « Compiler toutes ces informations me donne matière à réfléchir à cette question. » Crédits : Scott Solomon/Twitter Dans son livre publié en 2016, Scott Solomon s’est demandé ce qu’il faudrait pour qu’une nouvelle espèce humaine voie le jour, et il est arrivé à la conclusion que la situation terrestre actuelle n’était pas propice à cette naissance. Autrefois relativement isolée aux quatre coins de la planète, la population humaine n’en finit pas de se mélanger. Plus que jamais dans l’histoire de son espèce, elle suit le cours de la mondialisation et se tient rarement tranquille. Or, la clé du processus d’apparition d’une nouvelle espèce est « l’isolement d’une partie de la population » durant une très longue période. Les scientifiques sont à l’heure actuelle incapables de préciser la durée de cet isolement et le nombre de protagonistes nécessaires à la naissance d’une espèce. Les Amérindien·ne·s ont été isolé·e·s du monde pendant 10 à 20 000 ans, mais n’ont pas évolué en une espèce humaine différente, preuve de la longueur substantielle du processus. Dans le contexte d’homogénéisation actuel, il y a donc peu de chance qu’une telle évolution survienne sur Terre. Le biologiste entrevoit toutefois des chemins différents, encore dissimulés sous des branchages, attendant patiemment d’être déblayés. « L’édition génomique pourrait potentiellement nous amener sur une voie complètement différente », s’exclame Scott Solomon. En effet, des populations humaines différentes pourraient être créées suivant des manipulations du génome humain. Dans un futur indéterminé, l’être humain pourrait ainsi guider lui-même son évolution et façonner des êtres post-humains. Enfin, d’après Solomon, la conquête spatiale pourrait donner naissance à « de multiples espèces humaines évoluant dans différentes parties du système solaire » ; cette coexistence serait une première depuis la disparition des Néandertaliens. Pour le biologiste, cette nouvelle espèce dépendra tout d’abord des membres fondateurs·rices de cette nouvelle colonie ; c’est ce qu’il appelle « l’effet fondateur ». En effet, un groupe isolé et restreint d’êtres humains va transmettre ses gènes à de nouvelles générations, sans être nécessairement représentatif de la planète bleue. « Par exemple, si tous les astronautes envoyés sur Mars ont les cheveux roux, Mars sera la planète rouge à plusieurs égards », développe Scott Solomon. Crédits : SpaceX Le biologiste a émis une série de suppositions sur l’évolution physique de ces Martiens. D’après lui, la probabilité que l’être humain reste le même sur Mars que sur la Terre est proche de zéro. Par leur isolement, les colons pourraient tout à fait créer une nouvelle espèce humaine, car la « sélection naturelle sera très forte » et les mutations nombreuses. En outre, cette évolution pourrait être « rapide » car si une mutation est bénéfique pour l’être humain – comme le fait de mieux tolérer les radiations par exemple –, elle sera rapidement transmise aux générations suivantes. Les corps des colons martien·ne·s pourraient ainsi devenir plus robustes et plus forts pour faire face aux conditions martiennes. En effet, face à la perte de masse osseuse liée à la micro-gravité, l’évolution pourrait sélectionner celles et ceux qui ont naturellement des os plus denses et des muscles plus imposants. Pour faire face aux fortes doses de rayons ultraviolets, Solomon envisage que les futur·e·s habitant·e·s de Mars pourraient avoir « la peau plus sombre que quiconque sur Terre », à cause d’une augmentation de la production de mélanine. En attendant, afin de permettre à l’humanité de s’installer durablement sur la Lune et sur Mars, des scientifiques travaillent d’arrache-pied pour trouver une solution capable de bloquer les radiations, à l’image de la combinaison anti-radiations du héros incarné par Matt Damon dans Seul sur Mars. « On pourrait aussi imaginer vivre sous la surface de Mars et ne jamais en sortir, là on n’aurait pas beaucoup d’exposition aux radiations », poursuit Solomon, que cette idée laisse dubitatif, car les colons spatiaux devront tout de même faire pousser des cultures en surface. « Et puis je pense que psychologiquement, il sera difficile pour les gens de vivre constamment sous terre. » Crédits : NASA L’édition génomique pourrait également permettre aux aventuriers·ères des étoiles de s’adapter aux conditions sur Mars, en leur permettant de résister aux radiations, ou réduire la quantité d’oxygène dont iels ont besoin pour vivre. Le problème dans l’immédiat est « qu’on n’en sait pas encore assez sur notre propre génome pour être assez confiant dans le fait que si nous faisons un changement, cela n’aura pas de conséquences imprévues », précise Solomon, qui appelle à davantage de compréhension biologique et éthique avant tout. Pour le biologiste, ce n’est toutefois plus qu’une question de temps avant que l’être humain influence sa propre évolution avec cette technologie, aussi balbutiante soit-elle. Couverture : Laboratory Equipment. L’article À quoi ressembleront les futurs humains de Mars ? est apparu en premier sur Ulyces. Texte intégral 2683 mots
Planète hostile
La création d’une espèce
Une nouvelle espèce sous les étoiles
08.02.2021 à 00:09
Ce prince saoudien va-t-il racheter l’OM ?
La rumeur est de retour pour boucher le port de Marseille. Le 5 février 2021 sur Twitter, le journaliste foot de Canal+ Matthias Manteghetti a annoncé sans conditionnel que la vente de l’OM au prince saoudien Al-Walid ben Talal était proche : il évoque notamment un montant de 480 millions d’euros, le retour d’Ocampos, l’intervention […]
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La rumeur est de retour pour boucher le port de Marseille. Le 5 février 2021 sur Twitter, le journaliste foot de Canal+ Matthias Manteghetti a annoncé sans conditionnel que la vente de l’OM au prince saoudien Al-Walid ben Talal était proche : il évoque notamment un montant de 480 millions d’euros, le retour d’Ocampos, l’intervention d’Emmanuel Macron dans les discussions et un changement de nom du stade Vélodrome. A suivre toute la journée sur IS+ et Canal+, nos infos et détails sur la #VenteOM : — Matthias Manteghetti (@MManteghetti) February 5, 2021 Une annonce officiellement démentie le jour-même par Frank McCourt, l’actuel détenteur du club, qui estime que ces rumeurs persistantes ont « pour seul objectif de déstabiliser un projet dans lequel [il] s’est investi personnellement depuis plus de quatre ans ». Des rumeurs à ce point persistantes qu’elles n’en seront peut-être bientôt plus du tout. Une lame d’acier fendra bientôt le ciel saoudien. Au pays du sabre, cette tour pointue comme une dague est en train d’être construite à Djeddah, sur les bords de la mer Rouge. Moyennant 1,3 milliard d’euros, l’édifice de 1 001 mètres doit devenir le plus haut de la planète. Avec lui, le prince Al-Walid ben Talal espère se tailler une part plus importante encore du gâteau en Arabie saoudite. Mais ses ambitions sont loin de se limiter à son pays. Le média italien TuttoMercatoWeb assure qu’Al-Walid ben Talal, dont la fortune s’élève à 17,3 milliards d’euros selon Forbes, pourrait racheter l’Olympique de Marseille. Selon le journaliste Marco Conterio, les négociations sont en cours entre les deux parties avec un budget de 250 millions d’euros évoqué. Il ajoute également qu’en cas d’accord, « et sans le fair play financier », un budget maximal pour le mercato serait préparé. Des négociations qui coinceraient à plusieurs endroits. Tout d’abord, le propriétaire actuel, Frank McCourt, souhaiterait garder des parts dans le club en cas de revente, à l’image de ce qu’avait fait Margarita Louis-Dreyfus lorsqu’elle avait vendu à l’investisseur américain. Or les Saoudiens entendraient posséder entièrement le club sans avoir à dépendre d’actionnaires, explique Thibaud Vézirian, journaliste du groupe Canal. « Les négos suivent leur cours », insiste Geoffroy Garétier, lui aussi journaliste à Canal +. Crédits : Rodolfo Manabat Pour George Malbrunot, ces déclarations sont crédibles. Le reporter au Figaro et spécialiste du Moyen-Orient explique que le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane (MBS) ne serait pas totalement opposé au rachat de l’OM par Al-Walid ben Talal. « Il y a un homme de MBS qui contrôle les activités du groupe Ben Talal. Walid est sous contrôle. Il a pu présenter un dossier de rachat d’un club de foot à l’entourage de MBS », selon un homme d’affaires français dans le Golfe cité par Malbrunot. Mais à en croire Jean-Baptiste Guégan, professeur de géopolitique du sport à l’ESJ Paris, la relation entre Al-Walid ben Talal et MBS est tendue. Depuis qu’il a été enfermé au Ritz-Carlton pendant la purge anti-corruption lancée par MBS et son fils en 2017, le milliardaire n’est plus libre de ses mouvements. C’est pourquoi « personne ne peut affirmer qu’Al-Walid ben Talal a la possibilité de racheter l’OM », explique Jean-Baptiste Guégan à So Foot. Il ne fait pourtant aucun doute que l’Arabie saoudite développe aujourd’hui une diplomatie du football avec l’implication du Saudi Public Investment Fund, un fonds d’investissement contrôlé par le prince MBS, dans le potentiel rachat du club britannique de Newcastle. Riyad entend ainsi concurrencer ses voisins du Golfe comme le Qatar ou les Émirats Arabes Unis. Sa stratégie en la matière à mis du temps à se dessiner, mais elle prend aujourd’hui des contours assez nets. Le nom du prince saoudien a été évoqué une première fois en 2014. Six ans en arrière, l’investisseur souhaitait déjà racheter le club phocéen, mais cela n’a pas abouti. La rumeur a été lâchée par L’Équipe, le lendemain d’une victoire de l’OM face à Bordeaux, alors que la mi-saison n’avait même pas encore été atteinte. À cette époque, Al-Walid ben Talal était déjà la 35e fortune mondiale et aurait été en contact avec un ou plusieurs dirigeants du club, d’après TuttoMercatoWeb. L’Europe découvrait alors l’identité de ce richissime inconnu. Al-Walid ben Talal est né à Djeddah en 1955. Il est le petit-fils du roi Ibn Saoud, fondateur de l’Arabie saoudite. Après avoir obtenu un diplôme d’administration des entreprises en Californie en 1979, il a bâti sa richesse dans l’immobilier. Ses projets ont fleuri alors que les revenus du royaume s’envolaient grâce au pétrole. En 1980, avec 30 000 dollars en poche, Al-Walid ben Talal a lancé la société Kingdom Establishment for Commerce and Trade. Sa spécialité : la promotion immobilière et le développement de grands projets dans le domaine de la construction. Au fil des ans, il a investi dans différents secteurs à travers le monde et a construit sa fortune. Alors qu’Al-Walid ben Talal débutait le chantier de la Jeddah Tower, en 2011, l’émir qatari était occupé à racheter le Paris Saint-Germain, pour imiter la couronne des Émirats arabes unis, qui avait absorbé Manchester City en 2008. Mais l’Arabie saoudite ne s’est véritablement intéressée au football qu’après l’accession au pouvoir de MBS, en 2017. Elle a d’abord été accusée d’avoir piraté la chaîne qatarie beIN Sports en 2019. Puis en février, Riyad a ouvert une ligue de football féminine et, en avril, un consortium mené par le Fonds public d’investissement saoudien, piloté par le prince héritier MBS, a affiché son souhait de racheter le club anglais de Newcastle. Entre-temps, en 2017, Al-Walid ben Talal avait été enfermé au Ritz-Carlton lors d’une grande purge anti-corruption, qui avait mis de nombreux caciques du régime sur la touche. Le milliardaire voyageait un peu partout dans le monde pour rencontrer les chefs d’États de manière officielle et officieuse, ce qui agaçait passablement MBS. « Tu es un homme d’affaires, pas un homme politique, arrête tes rendez-vous », lui a intimé MBS, en ponctionnant six de ses 19 milliards de dollars. Alors, Al-Walid ben Talal est-il aujourd’hui réellement en capacité de racheter l’Olympique de Marseille ? Pour la source de George Malbrunot, la tutelle de MBS n’empêche pas le projet de rachat : « Al-Walid ne peut plus jouer que la carte hommes d’affaires, s’il veut exister. S’il rachète l’OM, entre la presse, la TV, les droits TV, il sera de nouveau présent dans les journaux », explique l’homme d’affaires. Dimanche 10 mai, Frank McCourt a démenti la possibilité d’une vente dans les colonnes de La Provence. « Le club peut démentir 1 000 fois, la négo est réelle et chacun est dans son rôle, c’est le business. Je n’ai jamais annoncé que le deal était finalisé, je n’ai jamais annoncé de fake news », rétorque Thibaud Vézirian. La rumeur a d’ailleurs été alimentée par les tractations en coulisse. Ces dernières semaines, Frank McCourt a fait venir les Britanniques Paul Alridge et Garry Cook au club, deux conseillers qui ont déjà œuvré dans la revente de Manchester City à l’Abu Dhabi United Group, le fonds de la couronne des Émirats arabes unis. Seulement, la mission de Cook se terminera à la fin du mois de mai. D’ici là, les spéculations ont de bonnes chances de continuer. Couverture : Mauroof Khaleel L’article Ce prince saoudien va-t-il racheter l’OM ? est apparu en premier sur Ulyces. Texte intégral 1697 mots
-Montant de la vente approcherait les 480M€(McCourt en espérait 600).
-Augmentation de capital 2020 : chapeautée par les repreneurs.
-L.Campos ferait partie du projet. Il est à Marseille. #OM 1/21 001 promesses
La diplomatie du football
05.02.2021 à 00:10
Les multinationales doivent-elles financer la transition écologique mondiale ?
Maintenant que Joe Biden est président des États-Unis et que les Démocrates ont repris le contrôle du Congrès, le sénateur Bernie Sanders et la représentante Alexandria Ocasio-Cortez pourraient s’accorder une trêve et profiter du temps présent. Mais ce n’est pas le genre de la maison. Préoccupés par le futur, le duo qui incarne la « […]
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Maintenant que Joe Biden est président des États-Unis et que les Démocrates ont repris le contrôle du Congrès, le sénateur Bernie Sanders et la représentante Alexandria Ocasio-Cortez pourraient s’accorder une trêve et profiter du temps présent. Mais ce n’est pas le genre de la maison. Préoccupés par le futur, le duo qui incarne la « nouvelle » gauche américaine presse le président élu de relever le défi écologique. Ils viennent ainsi de l’enjoindre, le 4 février 2021, à déclarer l’état d’urgence climatique. « Alors que nous faisons face à une crise climatique mondiale, il est impératif que les États-Unis montre la voie au reste du monde en passant d’un système basé sur les énergies fossiles à une énergie durable », a déclaré Bernie Sanders. « La majorité du Congrès doit désormais se dresser contre les industriels des énergies fossiles et leur faire savoir que leurs profits à court terme sont moins important que le futur de la planète. » En sortant de l’avion, Alexandria Ocasio-Cortez tombe sur un écran vert. Il annonce que l’aéroport de Copenhague, où elle vient d’atterrir ce mercredi 9 octobre 2019, sera neutre en émission carbone d’ici 2030. « Vous voyez ? » commente-t-elle sur Instagram. « Ce n’est pas insensé. L’action climatique n’est pas un problème de technologie ou de capacité, c’est une question de volonté politique. » Dans la capitale danoise, la représentante du 14ᵉ district de New York au Congrès se rend au sommet du C40, un groupe réunissant les maires de 90 grandes villes du monde. Alors que le sommet des Nations unies pour le climat de septembre présente un bilan décevant, le C40 a déjà affirmé son « engagement en faveur de la protection de l’environnement, le renforcement de l’économie t la construction d’un futur plus équitable en réduisant les émissions. » Pour le bonheur d’Alexandria Ocasio-Cortez il a aussi affirmé soutenir le Green New Deal qu’elle promeut depuis des mois. « Ce sera ma priorité », a annoncé le premier magistrat de Los Angeles, Eric Garcetti. « Les dirigeants du monde se sont rencontrés à New York le mois dernier et ils ont encore échoué à s’accorder sur une mesure susceptible ne serait-ce que d’enrayer la crise climatique », s’est lamenté la maire de Paris, Anne Hidalgo. « Leur incompétence menace directement les peuples du monde alors que le temps joue contre nous. » Reste maintenant à s’entendre sur les contours de ce Green New Deal et à le faire accepter par les décideurs nationaux. « Si nous travaillons à unir nos forces à échelle globale, nous serons en mesure de vaincre notre plus grande menace et de saisir notre plus grande opportunité », promet Alexandria Ocasio-Cortez. • En quelques mois, Alexandria Ocasio-Cortez a secoué l’univers feutré du Capitole. Tout juste élue à la Chambre de représentants, la députée américaine tente même de semer ses idées sur les terres arides du Sénat, acquis aux Républicains depuis 2014. Elle pourrait avoir l’impression de prêcher dans le désert, ou contre des moulins, si les médias ne portaient pas ses idées jusqu’à l’autre bout du monde, comme le vent disperse les graines à l’extérieur des champs. « AOC » se sait regardée ce mardi 26 mars 2019. Alors, avec un pull et une humeur assortis au banc vert sombre de l’hémicycle, la jeune femme saisit le micro pour en faire un bâton de pèlerin. Incrustés dans ce haut-lieu de pouvoir depuis des années, les Sénateurs de la majorité reprochent à cette New-Yorkaise un peu trop verte de prendre le parti de l’élite contre le peuple. Le peuple, ils le connaîtraient bien, pour le pratiquer dans les mines de charbon, là où l’écologie ne ferait guère recette. « Il y a un an, j’étais serveuse dans un restaurant de tacos de Manhattan », répond-elle. « Je n’ai eu une assurance santé pour la première fois qu’il y a un mois. Ce n’est pas une question élitiste, c’est une question de qualité de vie. » Les riches sont-ils les seuls à se soucier de la qualité de l’air et de l’eau ? « Allez le dire aux enfants du Bronx qui souffrent du plus haut taux d’asthme du pays, ou aux familles du Flint dont les enfants ont un taux de plomb qui flambe dans le sang. Les gens meurent. » Par ces mots, la représentante Ocasio-Cortez défend son Green New Deal, présenté par une résolution le 7 février dernier. « Parce que les États-Unis sont historiquement responsables d’une quantité considérable d’émissions de gaz à effet de serre », rappelle le texte, « et qu’ils causaient encore 20 % des émissions globales en 2014, tout en ayant de grandes capacités technologiques, ils devraient avoir un rôle pionnier dans la réduction de ces émissions à travers une transformation de l’économie. » Le quota de pollution à respecter selon les Accords de Paris ne suffit pas – Donald Trump a de toute manière décidé d’en retirer son pays. Comme le New Deal devait relancer la machine américaine grippée des années 1930, en ponctionnant les mastodontes de l’industrie, le Green New Deal passe par « des investissements publics dans la recherche et le développement d’énergies propres ». La résolution d’Ocasio-Cortez donne la direction à prendre et laisse les précisions pour plus tard. Alors, afin d’exploiter les potentielles divisions sur le sujet entre Démocrates, le chef des Républicains au Sénat Mitch McConnell a précipité le vote au mardi 26 mars, date à laquelle AOC a appelé les membres de son parti à se contenter de voter « présent ». Ils ont été 43 à le faire contre 57 oppositions. « Encouragée » par ce résultat, la jeune femme soutenue par le philosophe Noam Chomsky poursuit son plaidoyer à travers une vidéo enregistrée avec l’autrice et journaliste de The Intercept Naomi Klein. Le Green New Deal, explique-t-elle dans ce « message du futur », est « la seule manière d’éviter » que « des millions de gens » soient « confrontés à des pénuries de nourriture et d’eau ». Elle ne parle ainsi plus seulement des enfants de l’Iowa et du Bronx, mais aussi de ceux d’ailleurs. À problème global, stratégie globale : puisque les planètes refusent obstinément de s’aligner, les socialistes américains et européens ont décidé de rassembler leurs efforts. « C’est un moment très important pour cette idée », se réjouit le militant britannique Colin Hines, qui a fondé le Green New Deal Group, une association de militants anglais en 2007. « En Europe et au-delà, les gens n’en peuvent plus d’être sacrifiés au nom de la concurrence internationale. Leurs préoccupations sont à la fois sociales et climatiques, deux dimensions auxquelles le Green New Deal doit apporter des réponses. » Bienvenue en « République populaire de Burlington ». Baptisée ainsi par la presse locale lors de l’élection à la mairie de Bernie Sanders, en 1981, la ville du Vermont située au bord du lac Champlain accueille vendredi 30 novembre 2018 l’acte fondateur de Progressive International. Pour l’occasion, le mentor d’Ocasio-Cortez a invité l’ancien ministre des Finances grec Yanis Varoufakis, dont le Mouvement pour la démocratie en Europe (DiEM25) est associé à la nouvelle organisation. « Je porte le message de chacun de nous en Europe pour vos camarades qui luttent afin de reconquérir nos villes, notre monde et notre environnement », déclare l’économiste. « Nous avons besoin que Bernie Sanders se présente à la présidentielle. » Elle aussi présente, Naomi Klein affirme que « n’importe quel candidat voulant se présenter » à la présidentielle de 2020 devrait soutenir le New Green Deal. Et Varoufakis opine. Crédits : DIEM25 Dans une tribune publiée par le Guardian le 23 avril 2019, celui qui a longtemps bataillé contre l’austérité infligée à son pays par les institutions internationales reprend à son compte le Green New Deal et tente d’en élargir la portée. « Ici en Europe, DieM25 et notre coalition European Spring font campagne sous la bannière d’un agenda d’un Green New Deal détaillé », expose le candidat aux élections européennes en Allemagne. « Au Royaume-Uni, des parlementaires comme Caroline Lucas et Clive Lewis promeuvent une législation similaire. Et aux États-Unis, les militants acharnés du Sunrise Movement travaillent avec des élus comme Alexandria Ocasio-Cortez pour mettre leur proposition sur le devant de l’agenda politique. » En faisant converger ces luttes, Varoufakis espère récolter 8000 milliards de dollars par an, soit 5 % du PIB mondial, pour les investir dans l’énergie renouvelable et protéger l’environnement en fonction des besoins de chacun plutôt que selon ses moyens. Cet immense plan devrait être financé par un impôt sur les multinationales, dont on sait qu’elles se débrouillent souvent pour en payer le moins possible. En parallèle, propose l’économiste, les banques centrales publiques telles que la Banque européenne d’investissement, la Banque mondiale ou la banque de développement allemande (KfW), pourraient émettre des obligations vertes de manière coordonnée. « Même si la mise en place technique est compliquée, il faut qu’il y ait une forme de Green New Deal international car le changement climatique n’a pas de frontière », insiste Colin Hines. « Il faut y mettre en valeur le volet social afin que la majorité des gens y trouvent leur intérêt. Je pense que c’est possible car le secteur du développement durable peut à la fois créer des emplois qualifiés et des opportunités d’entreprendre. » À condition qu’ils coopèrent, les États du monde ont la capacité de produire toute leur énergie de manière renouvelable d’ici 2050, assure une étude de l’université de technologie de Lappeenranta, en Finlande, commandée par le réseau de scientifiques et de parlementaires écologistes Energy Watch Group. Pour le démontrer, les chercheurs ont quantifié les ressources en air, eau et vent qui pouvaient être captées à différents endroits du monde. Ayant aussi passé en revue les questions de stockage, il estiment que des investissement de 699 milliards d’euros par an de 2020 à 2035 et de 488 milliards d’euros de 2035 à 2050 seront nécessaires. Ce n’est donc « pas une question de faisabilité technique mais de volonté politique », concluent-ils. Colin Hines Aux États-Unis, le think tank socialiste Data for Progress a tenté de donner une base chiffrée au Green New Deal prôné par Alexandria Ocasio-Cortez. Citant des données de l’Economic Policy Institute, il souligne qu’investir dans l’efficacité des bâtiments et dans un réseau de distribution d’énergies intelligent augmentera le PIB américain de 147 milliards de dollars par an et créera 1,1 million d’emplois dès la première année, alors que les dépenses de santé liées à la pollution sont astronomiques. Sans compter que les ouragans ont coûté 270,3 milliards aux États-Unis et les incendies 18,4 milliards en 2017. Côté européen, DiEM25 élabore un agenda commun avec différents partis, notamment Génération.s, la formation de Benoît Hamon. Son concurrent aux élections européennes en France, Yannick Jadot, propose lui aussi un Green New Deal dans un entretien accordé au Journal du dimanche le 24 mars. Par ces mots, le candidat d’Europe Écologie Les Verts entend « un plan d’investissement de 100 milliards pour les énergies renouvelables et l’isolation des logements, qui nous permettra, en vingt ans seulement, d’avoir une électricité 100 % renouvelable et ainsi de créer des millions d’emplois ». En Espagne, le socialiste Pedro Sánchez est le grand vainqueur des élections législatives ce 29 avril 2019. Il propose l’adoption d’un New Deal Verde dans le pays. Et malgré le Brexit, l’idée fait aussi son chemin outre-Manche. C’est même de là qu’elle vient, fait remarquer Colin Hines, qui a fondé le Green New Deal Group il y a 12 ans. Avec ses longs cheveux blancs sur les oreilles, Colin Hines dénote dans les cortèges de militants écologistes qui, avec Greta Thunberg, réclament des mesures rapides pour la planète. « Voilà des décennies que je suis dans le mouvement », admet-il. Jeune, le Britannique s’intéresse à la croissance démographique et aux problèmes qu’elle charrie. Fondateur de l’association Population Stabilization, il devient l’expert économique de Greenpeace International. « Au départ, nous nous contentions de secouer un drapeau, mais dans les années 1980-1990 nous avons essayé de travailler avec les décideurs pour trouver une solution sans perdre l’équilibre. » Auteur d’un manifeste pour la relocalisation des activités économiques, mais partisan d’un Royaume-Uni dans l’Union européenne, il rassemble un panel d’activistes autour de l’idée d’une relance par l’écologie. En pleines recherches sur l’économie américaine des années 1930, il reprend à son compte le terme de New Deal. À l’aube de la crise financière de 2008, Roosevelt revient justement à la mode aux États-Unis. Dans le New York Times, l’éditorialiste Thomas Friedman appelle de ses vœux l’émergence d’une « génération plus verte », notant qu’en Angleterre, la température moyenne a été la plus haute jamais relevée depuis qu’on la mesure, en 1659. Le 15 avril 2007, dans les mêmes colonnes, il exhorte les Américains à adopter un « Green New Deal où le rôle du gouvernement ne serait pas de financer des projets, comme dans le New Deal originel, mais de lancer de la recherche fondamentale, en fournissant des garanties de prêts où cela est nécessaire et en définissant des normes, des taxes et des incitations pour toutes les formes d’énergies propres. » Pour ce journaliste peu suspect de sympathies socialistes, il en va de la position dominante des États-Unis dans le monde. Les membres du Green New Deal Group anglais tiennent d’ailleurs à assurer qu’ils n’ont rien à voir avec lui. « Je ne sais même pas qui est Thomas Friedman », jure alors Richard Murphy, un collaborateur de Colin Hines. « S’il s’est lui aussi servi du terme, c’est une coïncidence complète. » Crédits : The Intercept Dans son article de 2007, Friedman remarque alors que Barack Obama est en lice pour la Maison-Blanche, que les États-Unis ont besoin de leur premier président vert. Arrivé au pouvoir en plein crise financière, Obama annonce un plan d’investissement de 150 milliards de dollars en dix ans dans la recherche sur les énergies renouvelables, avec l’espoir de créer cinq millions d’emplois. À ce « Green New Deal », le Premier ministre britannique Gordon Brown répond par un grand programme de travaux publics de plusieurs milliards. « Il y avait beaucoup d’intérêt pour le sujet », se souvient Colin Hines. Puis le vent a tourné. En contre-point des références à Roosevelt, le parti conservateur de David Cameron exhume le terme « austérité » utilisé juste après la Seconde Guerre mondiale pour en faire la promotion. Les coupes sombres dans les dépenses publiques se succèdent un peu partout en Europe. En février 2018, une économiste du Green New Deal Group, Ann Pettifor, invite deux confrères américains. Ces collaborateurs d’Alexandria Ocasio-Cortez ramènent à New York l’idée d’un projet de relance par l’écologie sur le modèle Roosevelt. « Avant d’être élue à la Chambre des représentants, AOC a appelé Ann Pettifor et en a discuté avec elle », raconte Colin Hines. Devenue depuis un axe majeure de sa campagne, la mesure trouve un immense écho dans les médias et fait frémir les multinationales. « Elle n’est pas prête de sortir des radars », assure Coline Hines. Couverture : Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez face à l’urgence climatique. L’article Les multinationales doivent-elles financer la transition écologique mondiale ? est apparu en premier sur Ulyces. Texte intégral 3329 mots
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