15.10.2024 à 10:44
Rigueur budgétaire : « Une politique d’austérité, mise en œuvre à l’échelle européenne, sera un remède pire que le mal »
Fondation Copernic
Cette tribune, rédigée par des économistes membres de la Fondation Copernic et d’ATTAC, a été publiée dans Le Monde le 3 octobre 2024. Sans surprise, le premier ministre, Michel Barnier, a pointé, mardi 1er octobre, dans son discours de politique générale, « notre dette publique colossale » et entend baisser massivement les dépenses publiques, tout en envisageant de […]
L’article Rigueur budgétaire : « Une politique d’austérité, mise en œuvre à l’échelle européenne, sera un remède pire que le mal » est apparu en premier sur Fondation Copernic.
Texte intégral (1379 mots)
Cette tribune, rédigée par des économistes membres de la Fondation Copernic et d’ATTAC, a été publiée dans Le Monde le 3 octobre 2024.
Sans surprise, le premier ministre, Michel Barnier, a pointé, mardi 1er octobre, dans son discours de politique générale, « notre dette publique colossale » et entend baisser massivement les dépenses publiques, tout en envisageant de « demander une participation (…) aux grandes entreprises qui réalisent des profits importants » et « une contribution exceptionnelle aux Français les plus fortunés ».
Il semble suivre ainsi Adrien Auclert, Thomas Philippon et Xavier Ragot, qui, dans une tribune, « Budget 2025 : “La question n’est pas de savoir s’il faut réduire le déficit, mais comment le faire sans peser trop fortement sur la croissance”» (Le Monde du 17 septembre),constatent que « l’heure est partout à la consolidation budgétaire » et prônent « une réduction du déficit primaire structurel de 4 points de PIB [produit intérieur brut], soit 112 milliards d’euros étalés sur sept à douze ans », avec dès cette année 20 milliards, essentiellement par des baisses de dépenses.
Ces économistes, qui n’excluent certes pas « des hausses, possiblement transitoires, de la fiscalité », évoquent la « diminution des aides aux entreprises en repensant les allégements de charges ». Rappelons que les baisses d’impôts ou de prélèvements en faveur des ménages les plus riches et des grandes entreprises coûtent chaque année 76 milliards au budget de l’Etat et que les subventions sans contrepartie accordées aux entreprises sont de l’ordre de 170 milliards. Les marges de manœuvre sont donc réelles.
Le spectre de la situation de la Grèce
C’est pourtant la baisse des dépenses publiques qui est privilégiée en matière de services publics, de financement de l’Assurance-maladie et des complémentaires santé. Pis, les auteurs se prononcent pour « un excédent primaire [hors charge de la dette] d’un point de PIB à moyen terme », car, nous disent-ils, « pour réduire la dette, il faudra dégager des surplus primaires », c’est-à-dire avoir un budget durablement excédentaire.
Ce qu’ils nous proposent ici est donc une cure d’austérité massive et prolongée qui ne dit pas son nom, même s’ils s’en défendent en avançant vouloir essayer de trouver un point d’équilibre concernant la vitesse de l’ajustement. Le grand absent chez ces économistes, comme d’ailleurs du discours du premier ministre, est l’état de l’économie et de la société, française autant qu’européenne. Or, la zone euro fait aujourd’hui face à une stagnation économique, et la France n’est pas épargnée.
Dans une telle situation, une politique d’austérité, de plus mise en œuvre à l’échelle européenne, sera un remède pire que le mal qu’il est censé guérir et ira, en définitive, à l’encontre du but recherché. Alors que l’investissement des entreprises est au plus bas, que la consommation des ménages stagne ou régresse, baisser les dépenses publiques aura un effet récessif qui, in fine, aggravera la situation des finances publiques. Phénomène bien connu dont la Grèce a fait l’amère expérience.
« Lente agonie »
Il est particulièrement significatif qu’aucune allusion ne soit faite au rapport que vient de présenter Mario Draghi à la Commission européenne. Celui-ci constate que « le revenu disponible réel par habitant a augmenté presque deux fois plus aux Etats-Unis qu’en Europe depuis 2000 » et que, faute d’un sursaut d’investissement, l’économie européenne est condamnée à « une lente agonie ».
Rappelons que, en trente ans, la productivité horaire du travail dans la zone euro a augmenté moitié moins qu’aux Etats-Unis. Mario Draghi indique que les investissements annuels nécessaires pour combler ce retard se monteraient à 5 points de PIB. Comment faire ces investissements, que ce soit en matière écologique, sociale ou industrielle, avec un budget durablement excédentaire ?
Mais, nous dira-t-on, il y a le feu au lac. La dette publique se monte à 110 % du PIB et la charge d’intérêt est d’environ 50 milliards d’euros par an, soit 1,8 % du PIB ; elle était de près de 4 % à la fin des années 1990, et alors considérée comme soutenable. Il est vrai toutefois que cette somme pourrait être plus utilement employée.
Une réforme fiscale porteuse de justice est nécessaire
Remarquons par ailleurs qu’une partie non négligeable du coût de la dette (13,6 milliards d’euros) provient de l’émission par l’Etat de titres indexés sur l’inflation. Au contraire des salaires, le capital est protégé contre l’inflation ! Que faire alors ? Une réforme fiscale porteuse de justice est évidemment nécessaire.
Les entreprises et les ménages doivent être mis à contribution en fonction de leur richesse effective. Mais, aussi importante soit-elle, elle ne suffira pas à financer les investissements massifs qui sont aujourd’hui nécessaires ; aussi, s’endetter est une nécessité. Ces investissements permettront de construire des infrastructures qui seront utilisées des décennies durant par plusieurs générations, c’est pourquoi un financement par la dette est légitime.
Dire cela ne signifie cependant pas accepter la forme que prend l’endettement actuel, qui, aujourd’hui, dans l’Union européenne (UE), place la dette publique sous l’emprise des marchés financiers. Or, si l’on veut à la fois se prémunir contre les risques d’une spéculation sur la dette publique et réduire sa charge, il est nécessaire de dégager durablement le financement public de cette emprise des marchés.
Un dispositif pour garantir la stabilité du financement
Il faut pour cela créer un dispositif qui, comme jusqu’aux années 1980, garantira la stabilité du financement ; son cœur sera formé par un pôle bancaire public, édifié autour des institutions financières déjà existantes ; il permettra d’orienter l’épargne populaire vers les investissements sociaux et écologiques stratégiques décidés démocratiquement. N’étant pas soumis à la logique de la rentabilité financière, ce pôle bancaire public pourra ainsi être un acheteur important et stable de titres de la dette publique.
Par ailleurs, il pourra avoir accès aux liquidités fournies par la Banque centrale européenne dans le cadre de ses opérations de refinancement, comme le permet l’article 123.2 du traité sur le fonctionnement de l’UE, les titres de dette publique constituant un collatéral de très bonne qualité.
Les institutions financières privées doivent quant à elles être soumises à un contrôle strict et avoir l’obligation de placer une partie de leurs actifs en titres de la dette au taux fixé par la puissance publique.
Les signataires de la tribune, Jean-Marie Harribey, Esther Jeffers, Pierre Khalfa, Dominique Plihon, Jacques Rigaudiat, économistes, sont tous membres d’Attac et de la Fondation Copernic.
L’article Rigueur budgétaire : « Une politique d’austérité, mise en œuvre à l’échelle européenne, sera un remède pire que le mal » est apparu en premier sur Fondation Copernic.
11.09.2024 à 17:47
Le 28 Septembre, défendons le droit à l’avortement partout dans le monde ! !
Ingrid Darroman
28 septembre 2023 Le 28 septembre, Journée internationale pour le droit à l’avortement, nous afficherons haut et fort notre solidarité avec toutes les femmes du monde et en particulier celles des pays où est interdit totalement ou partiellement le droit à l’avortement !Chaque année, nous manifesterons pour que ce droit soit établi, appliqué, respecté, dans […]
L’article Le 28 Septembre, défendons le droit à l’avortement partout dans le monde ! ! est apparu en premier sur Fondation Copernic.
Texte intégral (793 mots)
28 septembre 2023
Le 28 septembre, Journée internationale pour le droit à l’avortement, nous afficherons haut et fort notre solidarité avec toutes les femmes du monde et en particulier celles des pays où est interdit totalement ou
partiellement le droit à l’avortement !
Chaque année, nous manifesterons pour que ce droit soit établi, appliqué, respecté, dans le monde, en Europe et en France.
En Argentine, le Président Milei cherche à revenir sur le droit à l’avortement, acquis de haute lutte en 2020.
Les conséquences de la décision de la Cour suprême état-unienne de 2022, continuent à peser sur les femmes des USA dont certaines se rendent au Mexique où la Cour suprême a dépénalisé l’avortement en septembre 2023.
Partout où l’extrême droite arrive au pouvoir elle n’a de cesse de vouloir restreindre voire interdire les droits des femmes. C’est le cas dans différents pays européens comme en Italie, en Hongrie ou en Pologne. Les femmes polonaises en paient encore le prix fort malgré un changement politique qui peine à rétablir le droit à l’avortement. Il est essentiel d’inscrire le droit à l’avortement dans la Charte Européenne des Droits Fondamentaux
En France,parmi les député.e.s du RN il y a de farouches militant.e.s anti avortement ! Le nouveau gouvernement doit pénaliser les activistes anti IVG qui notamment attaquent des locaux du Planning familial, propagent de fausses informations sur le net, dénigrent les séances d’Éducation à la vie affective et sexuelle à l’école, essaient de dissuader les femmes d’avorter. Il est urgent de dissoudre ces associations anti-IVG.
En mars 2024, la « liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » a été inscrite dans la Constitution française, ce dont nous nous réjouissons. Cependant, cette avancée ne suffit pas. Les conditions dans lesquelles s’exercent la « liberté garantie » pourraient toujours être revues à la baisse. Rien ne garantit les moyens humains et matériels, la double clause de conscience du personnel médical existe toujours.
En outre, la nomination de Michel Barnier, qui a voté en 1982 contre le remboursement de l’IVG, requiert encore plus notre vigilance.
Nous exigeons afin de garantir l’application de la loi :
l’accès aux soins, pour toutes, sur tous les territoires, tout le long de l’année avec la réouverture des CIVG fermés, des maternités et hôpitaux de proximité, le maintien de l’offre en ville.
la garantie pour toutes du choix des méthodes pour l’IVG et la contraception,
une politique claire et forte impulsant des campagnes publiques d’informations sur les droits sexuels et reproductifs ainsi que les séances d’éducation à la vie affective et sexuelle en milieu scolaire prévues par la loi du 4 juillet 2001
une politique de production publique des médicaments essentiels, incluant ceux nécessaires à l’IVG, pour éviter toute pénurie Cela passe par la création d’établissements pharmaceutiques nationaux et européens financés par des fonds publics, pour produire, diffuser et gérer les stocks de médicaments. Depuis les effets d’annonce de juin 2023, rien ne s’est concrétisé.
Nous manifesterons donc le 28 septembre 2024 pour la défense et l’application effective du droit fondamental à l’avortement partout dans le monde.
28 septembre 2023
Premières signataires : Association Mémoire traumatique et victimologie, Association nationale des centres d’interruption volontaire de grossesse, Association nationale des sages femmes orthogénistes, CGT, Collectif national pour les droits des femmes, Collectif 65 Droits des Femmes, Collectif CIVG Tenon, Coordination des associations pour le droit à l’avortement et la contraception, Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes, Les Écologistes 06, Entrellesparis, Femmes Égalité, Femmes solidaires, Fondation Copernic, La France Insoumise, FSU, Gauche Ecosocialiste, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie -LFID, Marche Mondiale des Femmes, NPA-l’Anticapitaliste, Osez le Féminisme, PCF, Planning familial, Réseau féministe “Ruptures”, Skb Union des femmes Socialistes, Stop aux Violences Obstétricales et Gynécologiques France, Syndicat National des Jeunes Médecins généralistes , L’Union étudiante, Union syndicale Solidaires.
L’article Le 28 Septembre, défendons le droit à l’avortement partout dans le monde ! ! est apparu en premier sur Fondation Copernic.
03.09.2024 à 10:16
Des étudiant-es pour la Palestine (Episode 2 sur 2)
Fondation Copernic
A écouter ici : https://podcast.ausha.co/a-l-envers-a-l-endroit/des-etudiant-es-pour-la-palestine-episode-2-sur-2 Avec Eléonor Smitt, syndicaliste et porte-parole de l’Union Etudiante Fréderick Genevée, professeur d’histoire et co-auteur avec Guillaume Hoibian de « Histoire de l’UNEF, Du renouveau à la réunification (1971-2001) » Robi Morder, politologue, spécialiste des mouvements lycéens et étudiants
L’article Des étudiant-es pour la Palestine (Episode 2 sur 2) est apparu en premier sur Fondation Copernic.
Lire plus (111 mots)
A écouter ici : https://podcast.ausha.co/a-l-envers-a-l-endroit/des-etudiant-es-pour-la-palestine-episode-2-sur-2
Avec
Eléonor Smitt, syndicaliste et porte-parole de l’Union Etudiante
Fréderick Genevée, professeur d’histoire et co-auteur avec Guillaume Hoibian de « Histoire de l’UNEF, Du renouveau à la réunification (1971-2001) »
Robi Morder, politologue, spécialiste des mouvements lycéens et étudiants
L’article Des étudiant-es pour la Palestine (Episode 2 sur 2) est apparu en premier sur Fondation Copernic.