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15.12.2025 à 11:13

Les vaches aussi ont une âme

Loïc Le Clerc
Pour endiguer la propagation du virus de la dermatose nodulaire, le gouvernement prône « l’abattage préventif »… jugeant la « vaccination préventive » trop néfaste pour le business. Comme un bug dans le capitalisme… Et dans la tête d’Emmanuel Macron. D’un côté, le traité de libre-échange UE-Mercosur, qui doit être adopté cette semaine afin de créer un super-marché commun…
Texte intégral (700 mots)

Pour endiguer la propagation du virus de la dermatose nodulaire, le gouvernement prône « l’abattage préventif »… jugeant la « vaccination préventive » trop néfaste pour le business.

Comme un bug dans le capitalisme… Et dans la tête d’Emmanuel Macron. D’un côté, le traité de libre-échange UE-Mercosur, qui doit être adopté cette semaine afin de créer un super-marché commun entre les pays européens et latino-américains. De l’autre, une crise sanitaire qui frappe les éleveurs de bovins : le virus de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) se propage. Et ces deux événements ne sont pas sans lien.

Depuis 2015, les animaux ne sont plus considérés, en France, comme des biens meubles, mais comme des « êtres doués de sensibilité ». Difficile d’y croire en voyant ces images de vaches déplacées à l’aide de grues pour être envoyées à la mort. C’est aussi ça qui provoque la colère paysanne : les images sont choquantes, la méthode est violente, toute l’action publique est dépourvue d’émotion.

Pour lutter contre la DNC, le gouvernement a mis en place une stratégie cohérente avec ce qu’ils sont, pensent et font : l’interdiction de déplacement des animaux et l’abattage total du troupeau dès le premier cas détecté. Dans le jargon officiel, on appelle ça des « opérations de dépeuplement » et il y en a déjà eu 3000. Soit tout l’inverse de ce que demandent la Confédération paysanne et la Coordination rurale. La requête de ces syndicats agricoles est simple : la vaccination massive et l’abattage ciblé. Mais la seule réponse qu’ils ont obtenue était faite de gaz lacrymogène. Pas besoin d’être un spécialiste du sujet pour comprendre qu’un petit éleveur – car il s’agit bien là de petits éleveurs – dont on décapiterait l’ensemble du cheptel perdrait tout le fruit de son travail.

Pourquoi le gouvernement tarde-t-il tant à mettre en place la vaccination ? L’argument du coût ne tient pas : tuer des troupeaux entiers, ça n’est pas gratuit et ça ruine des éleveurs.

Ce lundi, la ministre de l’agriculture, Annie Genevard, commence tout juste à évoquer « le début » d’un plan de vaccination, assurant qu’il s’agit du « chemin pour lutter contre la maladie […] un chemin d’espoir pour empêcher l’abattage des troupeaux ». Mais alors pourquoi le gouvernement tarde-t-il tant à mettre en place la vaccination, disponible depuis cet été ? L’argument du coût ne tient pas : tuer des troupeaux entiers, ça n’est pas gratuit et ça ruine des éleveurs.

Pour comprendre, il faut revenir à notre Mercosur. Et il faut tendre l’oreille : « Si on impose une vaccination préventive généralisée, cela aura des conséquences significatives pour les éleveurs, car la France perdra son statut de pays indemne vis-à-vis de la maladie et donc ne pourra plus exporter », dixit le président de la commission des affaires économiques à l’Assemblée, Stéphane Travert, par ailleurs ancien ministre de l’agriculture sous Édouard Philippe.

Tout est dit : ce que le gouvernement veut sauver, c’est l’export. Or l’export de la viande bovine ne pèse que pour 16% de la production française ! Voilà donc où nous en sommes, prêts à massacrer des bêtes par milliers pour respecter les préceptes du marché libre et non-faussé à l’échelle mondiale. Sommes-nous devenus complètement dingues ?

15.12.2025 à 11:11

Les vaches aussi ont une âme

la Rédaction
La newsletter du 15 décembre 📨
Texte intégral (1749 mots)

La newsletter du 15 décembre 📨

par Loïc Le Clerc

Pour endiguer la propagation du virus de la dermatose nodulaire, le gouvernement prône « l’abattage préventif »… jugeant la « vaccination préventive » trop néfaste pour le business.

Comme un bug dans le capitalisme… Et dans la tête d’Emmanuel Macron. D’un côté, le traité de libre-échange UE-Mercosur, qui doit être adopté cette semaine afin de créer un super-marché commun entre les pays européens et latino-américains. De l’autre, une crise sanitaire qui frappe les éleveurs de bovins : le virus de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) se propage. Et ces deux événements ne sont pas sans lien.

Depuis 2015, les animaux ne sont plus considérés, en France, comme des biens meubles, mais comme des « êtres doués de sensibilité ». Difficile d’y croire en voyant ces images de vaches déplacées à l’aide de grues pour être envoyées à la mort. C’est aussi ça qui provoque la colère paysanne : les images sont choquantes, la méthode est violente, toute l’action publique est dépourvue d’émotion.

Pour lutter contre la DNC, le gouvernement a mis en place une stratégie cohérente avec ce qu’ils sont, pensent et font : l’interdiction de déplacement des animaux et l’abattage total du troupeau dès le premier cas détecté. Dans le jargon officiel, on appelle ça des « opérations de dépeuplement » et il y en a déjà eu 3000. Soit tout l’inverse de ce que demandent la Confédération paysanne et la Coordination rurale. La requête de ces syndicats agricoles est simple : la vaccination massive et l’abattage ciblé. Mais la seule réponse qu’ils ont obtenue était faite de gaz lacrymogène. Pas besoin d’être un spécialiste du sujet pour comprendre qu’un petit éleveur – car il s’agit bien là de petits éleveurs – dont on décapiterait l’ensemble du cheptel perdrait tout le fruit de son travail.

Ce lundi, la ministre de l’agriculture, Annie Genevard, commence tout juste à évoquer « le début » d’un plan de vaccination, assurant qu’il s’agit du « chemin pour lutter contre la maladie […] un chemin d’espoir pour empêcher l’abattage des troupeaux ». Mais alors pourquoi le gouvernement tarde-t-il tant à mettre en place la vaccination, disponible depuis cet été ? L’argument du coût ne tient pas : tuer des troupeaux entiers, ça n’est pas gratuit et ça ruine des éleveurs.

Pour comprendre, il faut revenir à notre Mercosur. Et il faut tendre l’oreille : « Si on impose une vaccination préventive généralisée, cela aura des conséquences significatives pour les éleveurs, car la France perdra son statut de pays indemne vis-à-vis de la maladie et donc ne pourra plus exporter », dixit le président de la commission des affaires économiques à l’Assemblée, Stéphane Travert, par ailleurs ancien ministre de l’agriculture sous Édouard Philippe.

Tout est dit : ce que le gouvernement veut sauver, c’est l’export. Or l’export de la viande bovine ne pèse que pour 16% de la production française ! Voilà donc où nous en sommes, prêts à massacrer des bêtes par milliers pour respecter les préceptes du marché libre et non-faussé à l’échelle mondiale. Sommes-nous devenus complètement dingues ?

Loïc Le Clerc

🔴 NAZI DU JOUR

Pinochet est de retour

La gauche chilienne n’a pas réussi à créer la surprise face au raz-de-marée d’extrême droite : José Antonio Kast l’a emporté avec 58,2% des voix contre 41,8% pour Jeannette Jara, la candidate communiste de la coalition de gauche. Après un premier tour où Jara avait obtenu 26% des suffrages et Kast 23%, l’élargissement de la base électorale de la gauche n’a pas été suffisant. La campagne a été marquée par la réussite de l’extrême droite à imposer l’« ordre » (immigration, insécurité, criminalité) comme sujet central, reléguant au second plan les thèmes sociaux qui dominaient en 2021. La gauche n’a pas réussi à se faire pleinement comprendre sur ces enjeux, d’avoir été trop avant-gardiste peut-être notamment au moment de la proposition de nouvelle constitution, et surtout d’avoir échoué, durant le mandat de Gabriel Boric, à améliorer concrètement la vie des Chiliens.

P.P.-V.

ON VOUS RECOMMANDE…

« Mao, l’empereur rouge », sur Public Sénat. Un retour en deux épisodes sur le parcours politique de Mao, depuis sa formation auprès de la pensée de Confucius, son engagement communiste, la grande marche, la création de la République populaire de Chine jusqu’au grand bond en avant et ses millions de morts. Occasion aussi d’un retour sur les origines et les bases de l’affrontement entre communistes et nationalistes dirigés par Chiang Kaï-shek et installés depuis à Taïwan. Des documents filmés étonnants expliqués par de grands historiens dont la formidable Chloé Froissart.

C’EST CADEAU 🎁🎁🎁

@glupatate

Jordan Bardella crée le MALAISE sur un plateau et se fait ÉTEINDRE par Roselyne Bachelot 😂 #Bardella #Bachelot #malaise #Sarkozy #Trump #Poutine #QuelleEpoque #france2 #edit #glupatate france 2 – 13/12/2025

♬ son original – Glupatate – Glupatate

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13.12.2025 à 15:30

La révolte des sales connes — Le social-libéralisme, plaie pour les socialistes et pour l’Europe

la Rédaction
Comme chaque semaine, le débrief politique par Catherine Tricot et Pablo Pillaud-Vivien !
Texte intégral (1749 mots)

Comme chaque semaine, le débrief politique par Catherine Tricot et Pablo Pillaud-Vivien !

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