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17.12.2023 à 23:12

La tortue à voile et la lettre bleue

La tortue à voile et la lettre bleue
Les nouvelles de la vie
Dimanche 17 décembre 2023
JUSTE UN INSTANT L’hiver en Hongrie,1970.
Ophélie Paris possède un talent rare et indéfinissable. De son geste velouté – même pour évoquer le pire –, la jeune illustratrice ne peint pas seulement des scènes, des paysages, des moments, des objets, des personnages ; elle traduit des atmosphères… Comme surdouée pour percer la carapace du réel, elle semble absorber les émotions de la vie, qu’elle transcrit ensuite sur le papier avec ses crayons de couleur aux teintes pastel, une palette douce empruntée au folklore d’Europe centrale. De la texture impalpable des rêves ou des souvenirs, ses illustrations font vibrer les joies, les peurs, les appréhensions, les étonnements et les travaux de chaque jour. Sa série « Voyage dans le temps », inspirée par la collection de photographies vernaculaires hongroises du site Fortepan, est sans doute la plus personnelle : elle émane d’un travail au long cours sur son histoire familiale et l’amour pour une grand-mère originaire de Budapest, dont elle raconte l’histoire dans une BD publiée en Hongrie, Snail Tale. Pour mettre du baume sur ses plaies et s’embellir le quotidien, on peut suivre son compte Instagram. (Vous êtes aussi invités à découvrir une photo de la formidable collection Fortepan à la fin de cette lettre.)

Chères lectrices et chers lecteurs,   

C'était aujourd’hui la sainte Wivine et quand le soleil s’est levé à Toulouse, il n’était que 23 h 22 et encore samedi à Los Angeles. Mais à un océan et 8 800 kilomètres de là, au Japon où l’année se décompose traditionnellement en vingt-quatre « périodes solaires » (sekki) et soixante-douze micro-saisons (), c’est en ce moment la fin de de Taisetsu (大雪), la « grande neige », et le tout début de Sake no uo muragaru (鱖魚群), la micro-saison où « les saumons se regroupent en bancs ». Pendant ce temps, ici, les sapins papillotent, les adultes s’affairent (pour boucler les dossiers et les plannings, faire des bilans et des cadeaux, préparer les vacances et les agapes…), les enfants piaffent. C'est la saison de la ruée et de l’attente, avec son cortège d’angoisses et d’espérances, sa provision de lectures et de rêveries, ses petits matins obscurs et ses odeurs de vin ou de marrons chauds.
Bienvenue dans cette troisième et dernière édition de la lettre qui vous donne des nouvelles de la vie de L'Intimiste pendant notre suspension de parution ! (Nous allons bientôt décrocher ladite suspension...) Vous y trouverez notamment :

Des informations sur ce qui changera et ne changera pas dans cette lettre, ainsi que le calendrier de reparution ;
Une séquence autosatisfaction éhontée sur le bel accueil réservé aux Epopées minuscules, le livre issu des archives (améliorées et illustrées) de L’Intimiste ;
Et en plus, cette fois, nous vous proposons un vrai récit. Ce n’était pas prévu, mais il fallait faire proprement nos adieux à la formule actuelle. Alors, comme un préambule aux nouveaux atours de L’Intimiste, nous avons décidé de faire l’éloge du bleu, cette couleur qu’on dit banale et ne l’est pas

MERCI à toutes et à tous pour votre patience durant cette période. Et BIENVENUE à la multitude des arrivant(e)s !

L’attente de L’Intimiste touche donc à sa fin. Nous espérons que vous l’avez vécue avec l’esprit d’André Breton : « Indépendamment de ce qui arrive, n'arrive pas, c'est l'attente qui est magnifique. » A charge pour nous, évidemment, de faire mentir Rousseau : « On jouit moins de ce que l'on obtient que de ce qu'on espère, et l'on n'est heureux qu'avant d'être heureux. » 
Nous comptons bien vous rendre heureux après que vous aurez obtenu votre lettre nouvelle. Mais pour cela, mieux vaut prendre une précaution : le prochain numéro de L’Intimiste sera envoyé depuis une autre adresse, que nous vous conseillons vivement d’ajouter à vos contacts pour éviter à nos histoires le destin des indésirables : bonjour@lintimistemedia.fr
Vous n’imaginez pas comme la rédaction a des démangeaisons dans les doigts à la perspective de reprendre l’écriture... Penser l'avenir, c’est bien et même indispensable. Mais le vivre, c’est beaucoup mieux.

En attendant, très bonne lecture ! 
 
L’Intimiste, le média du remarquable ordinaire, fait peau neuve. J’invite mes intimes à rejoindre vite l'aventure pour ne pas manquer sa reparution et ne pas passer, en 2024, à côté du merveilleux de toutes les vies. 

VIE ET DESTIN DE L'INTIMISTE
Notre épopée minuscule
Lettre compte triple 

À quoi faut-il s’attendre quand prendra fin l’attente ? Il faut s’attendre à rencontrer des vies remarquables et trop peu remarquées ; à lire des listes poétiques et des expressions improbables, des mots d’enfants et des recettes ; à prendre des drôles de nouvelles d’hier et d’aujourd’hui ; à découvrir des expos et des livres, des objets familiers et magiques, des rites singuliers et des faits inattendus, des scènes de rue et des conflits intérieurs ; à contempler des images et des œuvres d’art qui redonnent son lustre au quotidien… Autrement dit, il faut s’attendre à retrouver une lettre de L’Intimiste fidèle à elle-même et à sa mission : révéler l’extraordinaire de nos vies ordinaires en posant un regard étonné, enrichissant, humain, émerveillé sur les événements du quotidien, ceux que l’on dit insignifiants mais qui représentent 90 % du réel. Là se fabrique la texture profonde des sociétés.
 
L’âme de L’Intimiste, en clair, est inchangée.

QUINZOMADAIRE, L'INTIMISTE VIENDRA
À PAS PLUS FEUTRÉS, 
SOUS
 FORME DE TRIPTYQUE

Tout le reste, en revanche, évolue :

Nos histoires minuscules seront servies en plus petites portions (n’est-ce pas d’une logique imparable ?). Le support numérique, souvent téléphonique, est assez inhospitalier pour la lecture longue. Très touffu, le contenu de la lettre était pour bien des abonné(e)s, même enthousiastes, en grande partie perdu. Il étouffait aussi la curiosité d’une partie de celles et ceux que notre démarche intéresse pourtant ; ils et elles nous l’ont souvent dit. Nous avons donc opté pour une miniaturisation de nos récits. Les miniatures, nous, on adore ça !

La lettre, plus brève, sera envoyée plus fréquemment. L’Intimiste arrivera désormais dans votre boîte de réception un week-end sur deux et vingt fois par an (vingt numéros et non vingt-six, parce que nous prenons des vacances de temps à autre quand même). Grâce à ce nouveau rythme, le contenu sera un peu moins intemporel et pleinement à l’écoute des actualités de la vie et de l’intime.

Cette lettre quinzomadaire vous parviendra aussi à pas plus feutrés : L’Intimiste se transforme en triptyque. Le vendredi matin paraîtra son volet biographique (des vies et des destins) ; le samedi matin, son volet matériel (des lieux et des choses) ; le dimanche matin, son volet rituel (des pratiques et des coutumes).

Chaque volet proposera une histoire à lire en profondeur, des miscellanées à picorer, une échappée artistique à contempler. Et un travail photographique épatant jalonnera notre petit magazine par courriel, que nous avons voulu à la fois enrichir et épurer : l’ensemble sera deux fois plus court que la lettre actuelle. Ainsi accessible à tous les budgets-temps, L'Intimiste pourra offrir un répit à des lecteurs plus nombreux.

 Ce nouvel Intimiste sera, comme de juste, habillé de neuf. Son apparence a été entièrement repensée pour créer une ambiance visuelle à la fois simple et originale, percutante et douce, calme et intrépide, familière et voyageuse : la lettre sera toute nimbée de bleu, couleur évocatrice à la fois du lointain et du commun, parfaite pour un média de récits littéraires, soucieux de l’expérience de vivre partagée.
 
Nous vous donnons rendez-vous le 19 ou le 26 janvier (une dernière petite incertitude…) pour le premier numéro de la lettre nouvelle génération.
 

UN SITE COMME UN LIEU SIMPLE
ET CHALEUREUX POUR NOTRE DÉMARCHE,
NOS PROJETS,  NOS INSPIRATIONS
ET NOS HISTOIRES


Mais avant cela, vous pourrez retrouver L’Intimiste, corps et âme, dans la nouvelle maison que nous avons bâtie pour pouvoir vous accueillir plus facilement : un tout nouveau site Internet va remplacer la page d’accueil actuelle. Nous lui avons consacré des mois de travail avec l’agence Médianes, sans laquelle ce chantier de rénovation serait resté… en chantier : un immense merci à Pauline Butel pour les discussions fécondes, à Christelle Perrin pour le nouveau visage et à Baptiste Thevelein pour la nouvelle cabane intimiste. L’adresse ? C’est tout bête : www.lintimistemedia.fr. Oh, il n'y aura rien de fou. Mais ce lieu simple, avec quelques pièces (on dit des pages) seulement, permettra de mieux présenter notre démarche, nos actualités, nos projets, notre équipe nos inspirations et, bien sûr, nos histoires... A l’occasion, et quand nous serons sorti(e)s de cette période un peu folle de réinvention, il permettra aussi d’accueillir des textes inédits avec plus de souplesse que la lettre.
 
Nous vous donnons rendez-vous dans la semaine du 8 janvier pour le visiter ; la date précise sera annoncée sur nos comptes sociaux.


CE TEMPS, NOUS L'AVONS PRIS 
POUR MIEUX VOUS LE DONNER
AVEC CETTE LETTRE AMÉLIORÉE,
QUI RESTE GRATUITE

 
Et encore avant cela, justement, vous pourrez retrouver L’Intimiste sur ses comptes sociaux, dont l’activité est suspendue depuis que la lettre l’est aussi. Dès le 26 décembre (à contretemps, bien sûr), nous vous proposerons notre « calendrier de l’après », qui prolongera un peu le moment suspendu des fêtes. Et dès le 8 janvier, nous vous retrouverons à un rythme tranquille mais régulier. Tout cela se passera sur Twitter, notre compte social historique (ce réseau particulièrement toxique est à l’agonie et nous allons probablement le quitter, mais aucune décision n’est encore prise concernant son remplacement), et sur Instagram qui a vocation à devenir notre compte social principal. Pour recevoir, entre nos lettres, toutes les informations de L’Intimiste, suivez-nous dès maintenant sur Instagram et sur Twitter.

Que deviennent les très longs récits de L’Intimiste dans tout ça ? Ils ont vocation à être publiés sur papier, d’une manière ou d’autre. Ou à nourrir d’autres newsletters, que nous lancerons peu à peu, si vous acceptez de nous y aider en entrant dans le « cercle des intimes » que nous allons créer dans quelques mois. Nous vous en reparlerons alors, mais si vous souhaitez déjà dessiner avec nous les contours de ce cercle, écrivez-nous !


« Prendre SON temps : belle expression, écrit le poète Jean-Michel Maulpoix dans Chutes de pluie fine. Prendre le temps qui est le sien, entre la naissance et la disparition. […] Seul jugement dernier : à qui et à quoi as-tu donné ton temps ? » Depuis juin, L’Intimiste a donc pris son temps, et même davantage que prévu puisque la conception de notre proposition éditoriale enrichie a duré un trimestre de plus (il paraît que c’est toujours comme ça, les chantiers de rénovation !).
 
Pourquoi ces longs mois ? Parce qu’ils étaient nécessaires pour sortir du temps décousu qui a été depuis son lancement celui de L’Intimiste, projet animé par une flamme inextinguible mais sans le sou. Le temps, c’est notre argent. Lui seul pouvait nous permettre de marcher enfin d’un pas sans hâte mais régulier et obstiné. Comme le premier des deux animaux symboliques sous la protection desquels nous avons placé ce travail d’envergure :
• La tortue, mais pas n’importe quelle tortue, celle de Cosme de Médicis, qui porte une voile sur sa carapace (comme ça) et incarne la devise du grand-duc toscan : Festina lente, « Hâte-toi lentement ». Il l’avait emprunté, comme un certain nombre d’aristocrates après lui, à l’empereur Auguste, lequel disait aussi « On fait assez vite ce qu’on fait bien ». Tout l’enjeu est maintenant de faire bien. C’est là qu’intervient le second animal…   
• L’écureuil : dans une toute petite équipe comme la nôtre, il n’existe qu’un seul moyen d’assurer une publication ambitieuse et régulière, comme nous nous y engageons à partir de janvier. Ce moyen, c’est de mettre des noisettes de côté. Il nous faut remplir à ras bord le garde-manger pour avoir suffisamment d’histoires en stock et tenir notre promesse. C’est ce que nous avons fait tout l’automne et que nous continuerons à faire dans les prochaines semaines.
Ce temps, nous l’avons pris sans hésitation pour mieux vous le donner, à travers cette lettre réinventée qui reste gratuite.

Nous espérons que vous aimerez autant que nous L’Intimiste dans son nouveau costume. En tout cas, nous sommes très heureux de pouvoir bientôt faire déguster nos récits à la fois sur papier avec Les Epopées minuscules (lire ci-dessous), sur l’Internet avec notre site et par courriel avec la newsletter à paraître (mais aussi trois autres en projet). C’est à nos yeux le véritable acte de naissance du média à entrées multiples que nous avons en tête depuis l’origine.
Les Epopées minuscules, ce sont quatre saisons de récits singuliers piochés à travers les siècles et les continents pour révéler l’extraordinaire qu’on ne perçoit pas ou plus dans l’ordinaire de nos vies : cent contes vrais issus de cette lettre, pour ouvrir un autre œil sur le monde. Une occasion unique de découvrir ou redécouvrir les archives de L'Intimiste, à point nommé pour accompagner le projet dans son nouvel envol en 2024. Sa lecture est vivement conseillée et ce n'est pas nous qui le disons, mais... 
LES MÉDIAS 
 
« Les épopées minuscules nous rappellent que la grandeur se trouve parfois dans les détails infimes de la vie, dans les émotions fugaces et les moments éphémères. C’est un hommage à la beauté de l’existence, à la fois simple et profonde, où chaque destin devient une épopée à part entière. »
David Medioni, Ernest.

« De page en page, on est surpris, ému, charmé, émerveillé. »
Nathalie Crom, Télérama.
 
« Se glissant dans les pas de Georges Perec, et son infra ordinaire, Sandrine Tolotti explore au microscope "les zones blanches du journalisme classique pour proposer une autre hiérarchie de l’important." Son livre, à la fois jubilatoire et consolateur, nous rappelle combien toutes les vies comptent. »
Véronique Radier, L’Obs.
 
« C’est beau, c’est bien, ça redonne foi en les humains. »
Ségo Raffaitin, Radio Nova.
 
« Il y a quelques personnes qui savent sentir le monde. Des dignes héritières de cette pensée de Virginia Woolf qu’on peut trouver dans Mrs Dalloway - à quoi cela sert-il d’être brillante si on ne sait pas raconter ce qu’on ressent ? Sandrine Tolotti sait faire tout ça à la fois et c’est pour ça que j’ai adoré son livre. »
Rebecca Amsellem, Les Glorieuses.
 
« Une pépite littéraire et journalistique ! C'est un va-et-vient entre le très particulier, le très banal et ce qui nous dit qui nous sommes, nous, humains. »
Agnès Manooretonil, Effervescence, RCF.
 
« Des histoires qui montrent que, dans toutes les circonstances, les hommes trouvent des moyens de moins désespérer. »
Christilla Pellé-Douël, Grand bien vous fasse, France Inter.

 
LES BLOGS LITTÉRAIRES 
 
« Un éloge de la lenteur, de la tendresse, de l’obstination, du délicat et de la force qu’il faut pour refuser la brutalité et l’indifférence. Au sortir de cette lecture, vous serez riches d’autres vies que la vôtre, à semer comme autant de graines pour reverdir le monde. »
Des galipettes entre les lignes
 
« Les Épopées minuscules redonne un attrait singulier à la quotidienneté. On en émerge le sourire aux lèvres, le cœur chaud et la tête encore étourdie d’avoir rencontré les vies innombrables et majuscules qui y palpitent et dont certaines ressuscitent nos souvenirs, rebondissant sur nos propres épopées minuscules que nous croyions oubliées. »
Carnets épars
 
 
LES PREMIERS LECTEURS 
 
« Passage de la newsletter au livre très réussi. Passage des grands événements qui bouleversent le monde au quotidien qui le rythme réussi également… »
Dominique Richard-Multeau
 
« Un seul livre à offrir : celui-ci. Son intelligence, sa douceur, son humanité sont infinis. Ce livre est un miracle. »
Joséphine Douet
 
« Chaque passage m’évoque quelqu’un. »
Ségolène de Maupeau
 
« Un travail magnifique de dentellière, solide et délicat. »
Jean Abbiateci
 
 
SANDRINE EN PARLE AUSSI...
 
Si vous avez manqué la soirée de lancement à la Maison de la poésie à Paris, et le regrettez, vous pouvez maintenant écouter la captation audio : vous y entendrez trois très beaux moments de lecture par la comédienne Constance Dollé (au tout début, au milieu et vers la fin), mes réponses aux questions de Catherine Portevin et les explications de Laura Francese sur son travail d'illustratrice. 
J’ai aussi eu le plaisir de répondre aux questions de Julien Magnollay dans l’émission Tribu de la RTS suisse.
ALORS, OFFREZ LA VIE !
 
Régalez vos proches tout en aidant Les Epopées minuscules à faire boule de neige ! C’est de saison et vous comblerez au moins quatorze personnes (pas de meilleur ratio cadeau/bonheur connu !) : le bénéficiaire, normalement ; l'équipe de Premier Parallèle, jeune maison d'édition indépendante qui fait un travail remarquable et remarqué ; et les membres du comité de rédaction de L’Intimiste, qui savent ce que le succès de ce livre peut changer à l’avenir.
En découvrir plus

ÉLOGE DE L'ORDINAIRE
Les coulisses du quotidien
L'heure du bleu 

Les deux amies qui m’entourent dans ce bel appartement haut perché d’un quartier cossu de Paris, pleine vue sur la ville et sur le ciel, me cueillent à froid en ce bel après-midi d’octobre. Nous parlons d’avenir et je leur apprends, guillerette, que le nouveau visage de L’Intimiste sera bleu. « C’est la couleur des banques et des assurances », disent-elles, fortes d’une connaissance plus aigüe que la mienne du monde des affaires ; leur politesse masque mal une certaine déception… « C’est la couleur des partis politiques et des organisations internationales », ajoutent de-ci, de-là, au fil de mon annonciation, d’autres proches, plus versés que moi dans l’observation des pouvoirs. « C’est une couleur qui ne fait pas de vague », murmure à l’œil qui lit Michel Pastoureau, le grand historien de la couleur qui ne craint pas le paradoxe lexical pour qualifier la teinte canonique de la mer. Que voudrait donc dire une lettre de L’Intimiste enveloppée dans ce costume réputé froid, conservateur, fade ?
 
Lire le récit et la réponse en page 2
Voilà, vous pouvez maintenant reprendre le cours habituel de votre vie. Merci d’avoir lu cette lettre jusqu’au bout. Plus jamais elle ne sera aussi longue. En attendant nos vraies retrouvailles en 2024, nous vous souhaitons de très bonnes fêtes ! N’hésitez pas à rêver de cadeaux impossibles... Pour ma part, j’ai un faible pour le « robinet à mots » qui trône sur le bureau de Jacques Abeille (l’artiste recyclait des objets du quotidien auquel il donnait un nouveau sens). N’oubliez surtout pas de vous enivrer, ni de danser… le swing sur La petite musique de nuit de Mozart (par exemple).
Et si la trêve des confiseurs vous donne l'envie et le temps de nous envoyer des suggestions, des réactions, des vœux, n’hésitez pas à écrire. Et profitez-en donc pour nous confier vos cadeaux impossibles ou proposer votre réponse à cette question poétique inspirée par un fruit de saison : « Comment, sur l’arbre, les oranges partagent-elles le soleil ? »
 
Un(e) proche m'a transféré cette lettre comme un petit cadeau. Je découvre de plus près le projet et je m'abonne gratuitement pour ne pas rater le premier numéro de la nouvelle formule.

Post-scriptum.  — Merci à celles et ceux qui ont répondu à la question poétique précédente :
« Sais-tu où va la neige, une fois qu’elle a fondu
 ? »
Le poète (Takaya Natsuki, auteur du manga pour adolescents Fruits Basket) et vous ne partagez pas, cette fois, la même intuition.
Voici la réponse de l'écrivain :
« Elle se transforme en un joli printemps. »
 
Et voici les vôtres :
« Je crois qu’elle dégouline de nos cœurs pour laisser place à la joie. »
Marie-Hélène
 
« Neige fondue, tu fais partie de moi,
Le temps de traverser mon corps
Puisque j’ai attrapé tes flocons sur le bout de ma langue. »

Céline Durost
 
« Elle s'en retourne aux pays chauds, abreuver les oiseaux qui l'ont précédée au soleil avant que s'en vienne l'hiver. »
Gwenn Abgrall-Servettaz


(Photo Fortepan/Bettina Fabos)
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06.11.2023 à 16:53

Un chouette endroit pour une rencontre

Un chouette endroit pour une rencontre
Les nouvelles de la vie
6 novembre 2023
JUSTE UN INSTANT Cette boule à neige chapelière est l’une des quarante-huit illustrations signées Laura Francese qui émaillent Les Epopées minuscules, le livre issu des archives de L’Intimiste qui sort en librairie ce jeudi 9 novembre et que je présenterai ce vendredi 10 sur la scène de la Maison de la poésie à Paris (il est préférable de réserver, et c’est par ici). Ce livre, Premier Parallèle et moi l’avons voulu illustré parce que le regard artistique sur le quotidien sensible est depuis toujours au cœur de la démarche de L’Intimiste ; et parce que Laura Francese n’a pas sa pareille pour explorer d’un trait élégant et espiègle la lisière du quotidien et du merveilleux où nichent la plupart des récits réunis dans ces pages.

Chères lectrices et chers lecteurs,    

C'était aujourd’hui la saint Callinicos et quand le soleil s’est levé à Nice, il était déjà 13h13 à Hanoï. Mais à 3 600 kilomètres de là, au Japon où l’année se décompose traditionnellement en vingt-quatre « périodes solaires » (sekki) et soixante-douze micro-saisons (), c’est en ce moment la fin de de Sôkô (霜降), l’« arrivée du gel », et la toute fin de Momiji tsuta kibamu (楓蔦黄), la micro-saison où « les feuilles d’érable jaunissent ». Ici aussi, les arbres finissent de flamboyer, le feu crépite sous les dernières rôties de châtaignes et les calendriers de l’Avent s’annoncent, entre autres préambules à la saison froide qui offre leur revanche aux casaniers. C'est la saison des fêtes et des contes avec son cortège de clémentines et ses parfums épices-cannelle. Bienvenue dans cette deuxième édition de la lettre qui vous donne des nouvelles de la vie de L'Intimiste pendant notre suspension de parution ! (Au cas où vous l’auriez manquée, la précédente lettre est ici). MERCI pour votre patience et le courrier chaleureux reçu ces dernières semaines.  
 
L’Intimiste, le média du remarquable ordinaire, fait peau neuve. J’invite mes intimes à s'inscrire pour participer à son épopée minuscule et célébrer toutes celles qui ponctuent nos vies. (C’est gratuit !)

C'est au moment où les ténèbres s'épaississent, enseigne la saison, qu'il faut cultiver les arts de la joie et de l'émerveillement. C'est au moment où les passions tristes gagnent et ravagent, nous dit l'époque, que nous avons le plus besoin de passions gaies et d'histoires qui déplacent le regard pour empêcher le découragement et la paralysie de tout emporter. Osons la joie avec la romancière Claudie Hunzinger :
ENTRACTE LITTÉRAIRE

La joie n'est pas un plan de vie comme le bonheur. Elle vous tombe dessus dans les pires catastrophes. En plein désastre, il n'y a que la joie de possible. Préparons-nous à la joie d'être encore en vie. 
 
Claudie Hunzinger, Les grands cerfs, Grasset.

Alors j'ose avouer ma joie à la perspective de vous rencontrer, si vous le souhaitez, ce vendredi 10 novembre à 19h00 dans la belle salle de la Maison de la poésie à Paris pour fêter la sortie des Epopées minuscules aux éditions Premier Parallèle. Et c'est de cela, entre autres, que j'aimerais vous parler : de mon désir de célébrer le merveilleux quotidien pour rallumer les lucioles, de la façon dont j'ai puisé dans cette démarche une manière de me rabibocher avec le monde et avec le journalisme. La Maison de la poésie est un lieu miraculeux où l’on tourne un projecteur… intimiste vers celles et ceux qui croient au pouvoir des mots. Selon que l’on est inconnu ou célèbre, l’on s’y assoit sur la même chaise. Et la magie opère souvent. Par les temps qui courent, il fait bon, par exemple, savourer le charme irrésistible d’Erri de Luca.

Il ne faudra pas attendre de moi sa fluidité de maestro, mais les présences de la comédienne Constance Dollé, qui lira des extraits du livre, et de la journaliste Catherine Portevin, qui animera la rencontre, promettent une heure d’échanges chaleureux. Je partagerai avec vous quelques confidences sur ma fabrique à histoires et j’apporterai peut-être avec moi les vicissitudes, palpitations, vapeurs, hésitations et autres émotions qui font le sel des rencontres humaines. « Là où j’ai peur, j’irai », a noté Anne Sylvestre dans un cahier pour exprimer sa terreur de chanter.
 
   

J'irai donc vendredi à la Maison de la poésie en espérant vous y voir nombreux. A mes yeux, fêter la sortie de ce livre, événement majuscule dans la courte vie de L’Intimiste, n’a de sens qu’avec vous, lectrices et lecteurs sans qui rien de tout cela n'aurait été possible. Mais il y a autre chose : depuis quatre ans, j’écris ces histoires d’abord pour recréer des liens entre humains et rapprocher chacun de ceux et celles qui ne lui ressemblent pas en racontant nos expériences de vivre et nos vulnérabilités communes. Ce serait tout de même un comble de ne pas nous lier davantage, dans la vraie vie, vous et moi... Même si je suis plus à l’aise cachée derrière l’écran de mon ordinateur, avec papier, stylo et chocolat noir au sésame grillé à portée de main, au contact des menues aventures qui surviennent plus loin des projecteurs, comme dans ce poème de Jean Follain dont j’ai tiré l’exergue du livre :
ENTRACTE LITTÉRAIRE

Tout fait événement
pour qui sait frémir
la goutte qui tombe
portant les reflets
de granges et d’étables
le son d’une épingle
tombant sur un marbre
le lait qui bout
à la fin des jours
les moments qui traînent
en de pâles séjours
quand s’endort la femme.
 
Jean Follain, D'Après tout, Gallimard.

Mais pour l'heure, j’ai rendez-vous avec vous (et si on le chantait ?). Après la soirée, je dédicacerai volontiers le livre à celles et ceux qui le souhaitent. Pour réserver (il vaut mieux, me dit-on), c’est ici.
© Laura Francese.

Si la chair des livres vous attire davantage que les rencontres de chair et d'os, vous serez à la fête aussi. Les Epopées minuscules seront en librairie dès ce jeudi 9 novembre. 352 pages pulpeuses, baignées dans un bleu apaisant et lumineux, scandées par le fil des saisons avec des chapitres-mois composés d'une vie singulière, de miscellanées étonnantes et d'un grand récit-enquête sur les modes de vie. Ils sont introduits par des haïkus qui mettent en mots ce rythme simple, doux et naturel de l’existence auquel nous attachons une valeur singulière à mesure que l’accélération de tout s’impose. Vous pouvez découvrir à quoi cela ressemble avec le feuilletage vidéo que nous posté sur Instagram et en lisant l’introduction sur le site des éditions Premier Parallèle.

J’espère que vous aimerez trouver ou retrouver dans cet écrin inattendu les « Il était une fois » de L’Intimiste : il était une fois une poche qui voulait grandir, il était une fois une épouse en fuite, il était une fois une maison de soixante-dix portes, entre autres histoires puisées dans l’ordinaire de nos vies. Car il se passe une chose étrange avec ce livre, qui m’a frappée plus clairement encore après l’avoir reçu samedi au fin fond de mon Ardèche : le tout est supérieur à la somme des parties. Ainsi réunis, ces « contes vrais » apparaissent sous un nouveau jour et vraiment pour ce qu’ils sont, un plaidoyer en actes pour la reconnaissance de la dimension extraordinaire du quotidien vécu.
Ce livre est un jalon essentiel dans la vie du projet de média qu’incarne cette newsletter parce que les récits assemblés là hurlent doucement que la texture profonde des sociétés tient aussi dans les événements minuscules. Que l’ordinaire informe aussi sur l’histoire en train de se faire. Pour la première fois, ce combat au fondement de L’Intimiste a une chance de rencontrer un large public grâce à ce réseau magique pour diffuser l’écrit et la pensée : les librairies.
L’accueil que recevra ce livre déterminera en grande partie la taille des voiles qui feront voguer notre navire. Car il dira à quel point l’obsession qui nous anime, mes acolytes et moi, est partagée : un peu, beaucoup, passionnément ou à la folie ? La réponse sera soufflée par le vent des lecteurs.
 

Le sort de notre épopée minuscule est donc collé-serré à celui des Epopées minuscules. Collé serré, mais pas suspendu. Parallèlement au travail sur le livre, et c’est la troisième joie du moment, le grand chantier intimiste progresse grâce au formidable accompagnement de l’agence Médianes : nous avons maintenant achevé la refonte graphique de la newsletter et celle… du site. Puisque l’une des principales nouveautés en préparation est le lancement d’un site Internet en bonne et due forme.
Pour pouvoir exister, un média a besoin d’une pièce à soi, lui aussi, d'un endroit pour abriter ses contenus, ses actualités, ses valeurs, ses relations avec les lectrices et les lecteurs et même son grain de folie. Les réseaux sociaux, chaque jour plus hostiles aux médias, vénéneux, chaotiques, défaillants et irrespectueux de ceux et celles qui les nourrissent en les abreuvant de contenus, ne peuvent plus être le seul lieu où nous retrouver. Nous n’y conserverons bientôt qu’une présence circonspecte pour investir notre énergie et notre temps dans l’écriture pour les abonné(e)s de la newsletter. Grâce à ce temps reconquis, la lettre pourra devenir quinzomadaire. Et nous pourrons lancer au printemps 2024 une deuxième newsletter si (et seulement si) vous êtes suffisamment nombreux à nous suivre dans cette nouvelle aventure.

Je reviendrai vous parler de ces changements dans une quinzaine de jours (il est temps de prendre le rythme), en vous expliquant la logique des évolutions engagées et envisagées. Il suffira alors d’un tout petit peu de patience encore pour recevoir une vraie newsletter-prototype, avec beaucoup de nouvelles épopées minuscules dedans, que nous soumettrons à votre jugement avant les tout derniers arbitrages et le lancement définitif. Fidèles jusqu'au bout à notre animal totem, l’escargot :
ENTRACTE LITTÉRAIRE

J’ai un gros livre sur l’escargot, on l’y envisage sous toutes ses faces : anatomique, juridique, religieuse, commerciale, politique, que sais-je, on l’y dissèque, on l’y psychanalyse ; il en ressort un théorème fondamental, une vérité biologique essentielle, bref un principe d’où tout le reste découle : l’escargot ne recule jamais.
 
Alexandre Vialatte, Chroniques de La Montagne.

Entretemps, si vous avez des questions, des réactions, des désirs d'améliorations, n’hésitez pas à écrire pour en faire part. C'est le moment où jamais ! Et profitez-en donc pour proposer votre réponse à cette question poétique inspirée par la saison et le dessin qui ouvre cette lettre : « Sais-tu où vas la neige, une fois qu'elle a fondu ? »

Intimistement vôtre,
Sandrine Tolotti
Un(e) proche m'a transféré cette lettre. Je la découvre de plus près et je m'abonne gratuitement pour suivre l'évolution du projet et participer à son renouveau. 

Post-scriptum.  — Merci et bravo à celles et ceux qui ont répondu à la question poétique précédente :
« Que ferais-tu
si la pluie
tombait
à l’envers ? »
 
Le poète (Richard Brautigan dans Portrait d’homme) et vous partagez la même intuition.

Voici la réponse de l'écrivain :
« Je m’habituerais
à vivre
sur un nuage,
j’imagine. »
 
Et voici les vôtres :
« Si la pluie tombait à l'envers, je monterais avec elle vers le ciel pour retrouver celles et ceux que j'aime, au-delà des nuages ou ailleurs, où le vent pousserait le parent de toutes ces gouttelettes. »
Gwenn Abgrall-Servettaz
 
« Si la pluie tombait à l'envers
je m'allongerais 
les yeux ouverts
sur un nuage. »
Valérie Dufils
 
« Je marcherais sur les nuages. »
Hubert Dilliers
 
« Alors, goûteur, je tirerais aussi ma langue à l'an vert. »
Christophe Rigon

 
© Laura Francese.
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17.10.2023 à 12:15

Le grand silence et la joie du livre

Le grand silence et la joie du livre
Les nouvelles de la vie
17 octobre 2023
JUSTE UN INSTANT D'ordinaire, L'Intimiste se referme sur une photographie vernaculaire. Mais cette lettre n'est pas ordinaire, alors elle s'ouvre sur l'une de ces photos de famille anonymes dans lesquelles nous nous reconnaissons souvent et qui nous touchent, nous amusent, nous intriguent. Je me retrouve bien dans celle-ci en ce moment (oui, bigoudis compris), métaphoriquement s'entend...

Chères lectrices et chers lecteurs,    

C'est aujourd’hui la sainte Anstrude et quand le soleil se lèvera à Miami, il sera déjà 13h20 à Narbonne. A l’autre bout du monde, au Japon où l’année se décompose traditionnellement en vingt-quatre « périodes solaires » (sekki) et soixante-douze micro-saisons (), c’est en ce moment le cœur de Kanro (寒露), la « rosée froide », et la toute fin de Kiku no hana hiraku (菊花開), la micro-saison où « les chrysanthèmes fleurissent ». Et ici, le temps est revenu de mettre un marron sous l’oreiller pour éloigner les cauchemars, comme le faisait la grand-mère d’une de nos plus chères lectrices, de faire croustiller le Mont-d’Or au four, de reconquérir le droit au chocolat chaud, entre autres douceurs d'automne.
Mais c’est surtout pour moi le moment d’interrompre vingt semaines de silence en vous envoyant cette lettre qui n’est pas une newsletter.
Non, je n’ai pas pris quatre mois de vacances. Non, je ne vous ai pas oublié(e)s, chers et chères abonné(e)s qui êtes aujourd’hui près de six mille (MERCI !). Pour être honnête, j’ai rêvé un moment d’éviter cette période taiseuse, victime de ma sempiternelle pathologie de l’enthousiasme qui me susurre que 2.51 m, ça passe sous 2.50 m. Mais non. Alors je me suis résolue à suspendre la parution et m’y suis tenue tant que je n’avais rien de précis à vous dire sur ce qui mijote dans la cuisine de L’Intimiste, dont la construction patiente s’inspire et s’inspirera à vie de ce poème :
ENTRACTE/ LE MOMENT LITTÉRAIRE

De tout, il resta trois choses :
la certitude que tout était en train de commencer,
la certitude qu'il fallait continuer,
la certitude que cela serait interrompu
avant que d'être terminé.
Faire de l'interruption un nouveau chemin,
faire de la chute un pas de danse,
faire de la peur un escalier,
du rêve, un pont,
de la recherche...
une rencontre.
 
Fernando Sabino, extrait de O encontro marcado (« Le rendez-vous convenu »). Ce poème a été joliment mis en chant par la Maîtrise de Radio France pendant le confinement.

Je n’ai fait, ces derniers mois, que penser à vous en m'occupant de bâtir une cabane intimiste encore plus accueillante, puisque nous avons chaque matin un peu plus besoin de nous reconnecter autrement à une réalité qui laisse sans voix. Je crois, comme Corinne Morel-Darleux, « qu'on peut s’émerveiller du monde tout en s’en inquiétant ». Qu'il faut s'émerveiller du monde tout en s'en inquiétant ! Cultiver la joie,  la beauté, l'espérance, l'humanisme est à mes yeux une forme de résistance à l'immonde. C'est cette conviction qui anime L'Intimiste. Et qui irrigue – tadam ! – les pages du livre que nous avons fabriqué au creux du silence.   

Il naîtra le 9 novembre grâce au travail complice réalisé avec une formidable maison d'édition indépendante : Premier Parallèle. Depuis Pâques, sa fondatrice Amélie Petit, sa géniale équipe et moi préparons avec ardeur et joie un recueil de récits sélectionnés, réédités et actualisés de L’IntimisteLes Epopées minuscules : 100 contes vrais et autres histoires de la vie ordinaire n'a pas été conçu comme un beau livre inaccessible et intimidant mais comme un livre beau, capable d'ajouter du sel à la vie de ses lecteurs tout au long de l’année. 
 
             EN LIBRAIRIE LE 9 NOVEMBRE !

Dans cette collection de nouvelles vraies arrachées à l'ordinaire de nos vies, vous retrouverez bien sûr le sens de l'émerveillement, l'empathie et le goût des mots qui caractérisent chaque édition de L'Intimiste, mais joliment enrichis par les illustrations élégantes, spirituelles et espiègles de Laura Francese. Mélange de portraits, de récits et autres faits inattendus, ce livre est aussi jalonné de haïkus. Quoi de plus normal, puisque ces Epopées minuscules épousent le rythme doux et naturel des saisons ? 

Avec ce choix d'aventures ordinaires extraordinaires, concentré de quatre ans de travail, de doutes, d'euphories et de chocolat noir au sésame, L'Intimiste devient un bel objet joufflu de 352 pages qu'on peut toucher, sentir, poser, s'offrir et offrir à tous ceux qui pensent que les événements de la vie comme elle va méritent la même attention que les événements dits historiques. Je l'ai voulu pour les abonné(e)s qui désirent depuis longtemps voir L’Intimiste imprimé et matérialisé dans leurs bibliothèques. J'ai aussi beaucoup pensé à nos lectrices et nos lecteurs qui rêvent de pouvoir partager ces histoires avec leurs proches rétifs à la lecture sur écran. Et puis, bien sûr, j'ai souhaité proposer à celles et ceux qui ont découvert L’Intimiste plus récemment la possibilité de lire les récits manqués. Mais je songe par-dessus tout aux amoureux de la lecture qui découvriront L'Intimiste de cette manière. En les rêvant très nombreux, car de cela dépend l'avenir.

Alors je vous donne deux rendez-vous : avec le livre, le 9 novembre, chez votre libraire préféré(e) (ou dès maintenant ici pour précommander ; et c’est important les précommandes, pour le succès d’un livre) ; avec moi, en chair et en os, le 10 novembre à 19h00 à la Maison de la poésie, pour une rencontre-lecture en très bonne compagnie (Passage Moliėre, 157, rue Saint-Martin - 75003 Paris).
De tout cela, nous reparlerons, mais il n’est pas trop tôt pour annoter vos agendas. Pas trop tôt, non plus, pour partager cette lettre et inviter vos proches à s’inscrire afin de ne rien manquer du renouveau plus vaste de L'Intimiste. Car, bien sûr, ce livre n'est pas le seul chantier qui m'ait occupée pendant ces vingt semaines de silence. 
 
L’Intimiste, le média du remarquable ordinaire, fait peau neuve. J’invite mes intimes à s'inscrire pour participer à son épopée minuscule et célébrer toutes celles qui ponctuent nos vies. (C’est gratuit !)

Ces semaines, je les ai passées bercée par les mots de Didier Pourquery, qui a fait dans ces pages un bel éloge du silence : « Le silence est un complice, un ami qui aide à se concentrer, à se recueillir ou à se retrouver. » Comme le cocon de la neige en hiver, qui enveloppe la terre, protège et permet le printemps, je me suis pelotonnée dans ce silence d'été pour préparer la renaissance d'automne de L'Intimiste, qui reviendra prochainement sur vos écrans avec une proposition éditoriale fidèle à elle-même, mais réinventée et enrichie. Une nouvelle vague intimiste dans laquelle vous serez, je l'espère, de plus en plus nombreux à vouloir plonger.
Je reviendrai donc bientôt lever un deuxième coin du voile sur les autres usages que j'ai faits de cette trêve de parution. D’ici là, si vous avez des questions, des réactions, des désirs d'améliorations de la newsletter, n’hésitez pas à écrire pour en faire part. C'est le moment où jamais ! Et profitez-en donc pour proposer votre réponse à cette question poétique inspirée par la saison (ce serait amusant d'en publier un recueil).

« Que ferais-tu
si la pluie
tombait
à l’envers ? »
 
Intimistement vôtre,
Sandrine Tolotti
Un(e) proche m'a transféré cette lettre. Je la découvre de plus près et je m'abonne gratuitement pour suivre l'évolution du projet et participer à son renouveau. 
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