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09.09.2024 à 00:00
À Bourges, deux artistes explorent le « pouvoir-du-dedans »
Quelque chose lasse dans le constat répété de ce que le « métier » de curator (commissaire d'exposition, comme on disait autrefois) consiste si souvent à se faire le relais des lubies à la mode. « Inner Powers », « curatée » par Julie Crenn, en est une illustration parmi d'autres : un titre en anglais (pourquoi ?), des mots et concepts dans l'air du temps – résilience, « empouvoirement », « visibilisation », sorcière, race, genre – et l'impression entêtante
Quelque chose lasse dans le constat répété de ce que le « métier » de curator (commissaire d'exposition, comme on disait autrefois) consiste si souvent à se faire le relais des lubies à la mode. « Inner Powers », « curatée » par Julie Crenn, en est une illustration parmi d'autres : un titre en anglais (pourquoi ?), des mots et concepts dans l'air du temps – résilience, « empouvoirement », « visibilisation », sorcière, race, genre – et l'impression entêtante
09.09.2024 à 00:00
La lande du temps
The Return of the Native de Thomas Hardy était le roman préféré d’un de mes amis sculpteur – mon ami le plus cher. Souvent, il évoquait son prologue qui décrit la lande. C’était le personnage principal, disait-il, un paysage devenu visage. De ce premier chapitre, je ne connaissais que le titre qu’il citait parfois quand on se revoyait après quelque temps : « A face on which time makes but little impression ». Régulièrement, j’ai promis de le lire et, toujours, j’en étais
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The Return of the Native de Thomas Hardy était le roman préféré d’un de mes amis sculpteur – mon ami le plus cher. Souvent, il évoquait son prologue qui décrit la lande. C’était le personnage principal, disait-il, un paysage devenu visage. De ce premier chapitre, je ne connaissais que le titre qu’il citait parfois quand on se revoyait après quelque temps : « A face on which time makes but little impression ». Régulièrement, j’ai promis de le lire et, toujours, j’en étais
08.09.2024 à 00:00
La rivière hors de son lit
À quoi reconnaît-on que quelque chose est en train de changer dans les mentalités communes ? Quel est ce travail intérieur, cette maturation longtemps invisible, qui transforme peu à peu l’image qu’une société se donne d’elle-même et de son chemin, créant les conditions pour que la survenue d’un événement, quel qu’il soit, en infléchisse alors radicalement le cours ? Les historiens comme les sociologues se méfient de la notion de « signal faible », qui n’est souvent
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À quoi reconnaît-on que quelque chose est en train de changer dans les mentalités communes ? Quel est ce travail intérieur, cette maturation longtemps invisible, qui transforme peu à peu l’image qu’une société se donne d’elle-même et de son chemin, créant les conditions pour que la survenue d’un événement, quel qu’il soit, en infléchisse alors radicalement le cours ? Les historiens comme les sociologues se méfient de la notion de « signal faible », qui n’est souvent
08.09.2024 à 00:00
Le chemin qui revient. Trente ans après le génocide des Tutsi
La commémoration du génocide des Tutsi, trente ans après, s’est déroulée dans une conjoncture politique inédite, mais prévisible, et en partie programmée. Trois ans ont passé depuis le Rapport Duclert en France et le Rapport Muse au Rwanda, qui évaluaient le rôle de la France au Rwanda de 1990 à 19941. Le premier avait presque créé la surprise en concluant à des « responsabilités lourdes et accablantes » de la France, mais sans retenir la complicité de génocide. Le second
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La commémoration du génocide des Tutsi, trente ans après, s’est déroulée dans une conjoncture politique inédite, mais prévisible, et en partie programmée. Trois ans ont passé depuis le Rapport Duclert en France et le Rapport Muse au Rwanda, qui évaluaient le rôle de la France au Rwanda de 1990 à 19941. Le premier avait presque créé la surprise en concluant à des « responsabilités lourdes et accablantes » de la France, mais sans retenir la complicité de génocide. Le second
07.09.2024 à 00:00
Le sursaut et le sursis
Au lendemain d’élections européennes marquées par la percée spectaculaire du Rassemblement national, la division profonde d’une gauche affaiblie et surtout l’effondrement du camp présidentiel, la messe semblait dite. Le 9 juin 2024 aurait dû entériner la fin du macronisme et le début de la préparation de la prochaine élection présidentielle.Il entre rarement dans les intentions d’un homme public de vouloir se faire oublier. C’est encore moins le cas chez Emmanuel Macron que
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Au lendemain d’élections européennes marquées par la percée spectaculaire du Rassemblement national, la division profonde d’une gauche affaiblie et surtout l’effondrement du camp présidentiel, la messe semblait dite. Le 9 juin 2024 aurait dû entériner la fin du macronisme et le début de la préparation de la prochaine élection présidentielle.Il entre rarement dans les intentions d’un homme public de vouloir se faire oublier. C’est encore moins le cas chez Emmanuel Macron que