LePartisan.info À propos Podcasts Fil web Écologie Blogs Revues MÉDIAS
Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre
Souscrire à ce flux
Média indépendant en accès libre sans publicité, défend les libertés fondamentales et le regard critique sur le monde.

▸ les 10 dernières parutions

14.07.2025 à 19:14

AuPoste, sa communauté, ses usages, ses critiques, ses attentes

David Dufresne

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

Comment regardez-vous Au Poste, sur quels critères venez vous, qu’appréciez vous, quelles critiques faites vous? Vos réponses, anonymes,…

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

Lire plus (113 mots)

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

Comment regardez-vous Au Poste, sur quels critères venez vous, qu’appréciez vous, quelles critiques faites vous? Vos réponses, anonymes, souvent étayées, sont vraiment fort riches d’enseignements. Merci!

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

14.07.2025 à 14:21

Défaite nationale, causerie à l’ancienne

David Dufresne

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

Ce 14 juillet, on s'est retrouvé pour une causerie à l’ancienne. Entre aupostiens. On a causé de la saison passée, de vos incroyables réponses à notre questionnaire sur la prochaine version du site, de la Maison des Médias Libres, de la décroissance comme planche de salut.

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

Texte intégral (1138 mots)

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

Puisque vous êtes ici...

Depuis 4 ans, #AuPoste défend les libertés publiques, la gauche critique, l’histoire vivante, les arts de la fugue et les voix qu’on bâillonne.

Depuis 4 ans, nous avons choisi de rendre accessible gratuitement toute notre production car nous croyons plus que jamais à l'information en circuit libre

Aujourd'hui, l’extrême droite est au pouvoir, les libertés sont sous attaque, la gauche est à rebâtir. Plus que jamais, une presse libre, fouilleuse et indocile est vitale.

Tout ça n’a pas de prix. Mais un coût.
Loyer, salaires, matos, transport: vos dons font tourner la machine.
Si vous en avez les moyens, merci d'opter pour un soutien mensuel.
Don à partir de 1€, annulable à tout moment.

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

13.07.2025 à 13:02

Michel Claise, le juge star anticorruption convoqué Au Poste

David Dufresne

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

90 minutes rares avec un magistrat d'exception. A la Au Poste, sous un soleil de plomb. Claise (Quatargate, HSBC, UBS, mafias) nous a confié sa bonne humeur, ses méthodes discrètes et sa frayeur: 1000 milliards de fraude fiscale chaque année en Europe.

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

Texte intégral (996 mots)

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

C’est une légende en Belgique. On l’a croisé la veille au Festival International du Journalisme à Couthures-sur-Garonne. Il a répondu tout de suite à notre convocation. Michel Claise, c’est le visage de celui qui a fait trembler HSBC et UBS, démantelé des réseaux mafieux du foot, et mis à nu les petits arrangements du Parlement européen (Qatargate). C’est lui qui perqisitionne la vice-présidente Eva Kaili au cœur de l’institution européenne. Vingt ans avocat, puis juge d’instruction. Un humaniste endurci. Qui voit l’économie européenne gangrenée par des milliards d’argent sale. Romancier, à la faconde sans pareille, la convocation a tenu ses promesses.

Puisque vous êtes ici...

Depuis 4 ans, #AuPoste défend les libertés publiques, la gauche critique, l’histoire vivante, les arts de la fugue et les voix qu’on bâillonne.

Depuis 4 ans, nous avons choisi de rendre accessible gratuitement toute notre production car nous croyons plus que jamais à l'information en circuit libre

Aujourd'hui, l’extrême droite est au pouvoir, les libertés sont sous attaque, la gauche est à rebâtir. Plus que jamais, une presse libre, fouilleuse et indocile est vitale.

Tout ça n’a pas de prix. Mais un coût.
Loyer, salaires, matos, transport: vos dons font tourner la machine.
Si vous en avez les moyens, merci d'opter pour un soutien mensuel.
Don à partir de 1€, annulable à tout moment.

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

12.07.2025 à 14:28

Festival international de journalisme: à la rencontre de David Dufresne

Euryale

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

Chaque été à Couthures-sur-Garonne, c’est un spectacle étrange qui se déploie. Des journalistes, par centaines, rencontrent des citoyens, par milliers. Comme une conférence de rédacs du monde, in vivo.

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

Texte intégral (844 mots)

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

Au bord de la Garonne, on discute, on débat, on s’écharpe. Une ligne claire : comprendre les enjeux de société à travers le prisme des médias. Le journalisme en débat, en action, en réflexion. Et cette année, plus que jamais, en interaction.

 Au Poste a déambulé, discuté au débotté avec les festivaliers.

Ici, face à un public attentif, David Dufresne revient sur les jalons d’un parcours mêlant journalisme, engagement et création documentaire. Des radios libres aux débuts de Mediapart, en passant par Libération, il retrace son chemin jusqu’à la plateforme AuPoste, devenue un espace de débat en ligne. Il évoque la genèse de « Allô Place Beauvau », initiative citoyenne de recensement des violences policières, puis la réception du film « Un pays qui se tient sage », projeté dans plus de 300 débats. Porté par les échanges avec la salle, Dufresne aborde sans détour les mutations de la presse, les stratégies du pouvoir et la nécessité de maintenir la parole publique vivante.

Puisque vous êtes ici...

Depuis 4 ans, #AuPoste défend les libertés publiques, la gauche critique, l’histoire vivante, les arts de la fugue et les voix qu’on bâillonne.

Depuis 4 ans, nous avons choisi de rendre accessible gratuitement toute notre production car nous croyons plus que jamais à l'information en circuit libre

Aujourd'hui, l’extrême droite est au pouvoir, les libertés sont sous attaque, la gauche est à rebâtir. Plus que jamais, une presse libre, fouilleuse et indocile est vitale.

Tout ça n’a pas de prix. Mais un coût.
Loyer, salaires, matos, transport: vos dons font tourner la machine.
Si vous en avez les moyens, merci d'opter pour un soutien mensuel.
Don à partir de 1€, annulable à tout moment.

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

11.07.2025 à 20:04

Live sauvage depuis le Festival international de journalisme à Couthures-sur-Garonne

David Dufresne

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

Chaque été à Couthures-sur-Garonne, c’est un spectacle étrange qui se déploie. Des journalistes, par dizaines, rencontrent des citoyens, par milliers. Comme une conférence de rédacs du monde, in vivo. Au bord de la Garonne, on discute, on débat, on s’écharpe.

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

Texte intégral (1706 mots)

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

Sept grands thèmes pour se projeter, questionner : cinq choisis par les équipes, deux par les festivaliers. Une ligne claire : comprendre les enjeux de société à travers le prisme des médias. Le journalisme en débat, en action, en réflexion. Et cette année, plus que jamais, en interaction.

 Au Poste déambule dans ce joyeux rendez-vous, en tentant d’y apporter un peu de trouble.

Puisque vous êtes ici...

Depuis 4 ans, #AuPoste défend les libertés publiques, la gauche critique, l’histoire vivante, les arts de la fugue et les voix qu’on bâillonne.

Depuis 4 ans, nous avons choisi de rendre accessible gratuitement toute notre production car nous croyons plus que jamais à l'information en circuit libre

Aujourd'hui, l’extrême droite est au pouvoir, les libertés sont sous attaque, la gauche est à rebâtir. Plus que jamais, une presse libre, fouilleuse et indocile est vitale.

Tout ça n’a pas de prix. Mais un coût.
Loyer, salaires, matos, transport: vos dons font tourner la machine.
Si vous en avez les moyens, merci d'opter pour un soutien mensuel.
Don à partir de 1€, annulable à tout moment.

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

09.07.2025 à 16:23

Au Poste, en route pour la V2 du site

David Dufresne

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

Depuis quelques mois, ça nous démange. Refondre totalement notre site, pour le rendre plus rapide, simple, ergonomique. Vos retours sont précieux! Aupostien·ne·s, dites nous ce que vous aimeriez pour le prochain site.

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

Lire plus (116 mots)

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

Il existe également un autre questionnaire porté sur Au Poste en tant que média. Celui ci est vraiment focus sur le site. Merci!

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

02.07.2025 à 11:09

Bolsonaro, l’extrême droite en procès avec Maud Chirio

Rolland Grosso

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

Bolsonaro face aux juges : pour la première fois au Brésil, un ex-président répond d’une tentative de coup d'État. Un procès historique contre l’impunité des autocrates.

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

Texte intégral (3066 mots)

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

Alors que des autocrates d’extrême droite piétinent les droits humains, la démocratie, la recherche, menacent le climat et font sombrer le monde dans la guerre, un de leurs congénères, défait par les urnes, est actuellement en train de répondre de ses actes devant un tribunal. Jair Bolsonaro est en effet jugé depuis le 19 mai par la Cour suprême du Brésil, accusé d’avoir tenté d’organiser un coup d’État, fin 2022. Jusqu’alors, jamais un président brésilien n’avait été poursuivi pour des faits de ce niveau de gravité.
Pour en parler, pour décrypter ce qu’a été le bolsonarisme, expliquer comment l’extrême droite brésilienne est arrivée au pouvoir, ce qu’elle y a fait, mais aussi comment elle a pu être défaite et ce qui se joue aujourd’hui dans le procès, j’aurai le plaisir de recevoir l’historienne spécialiste de ces questions Maud Chirio. On vous attend au Poste le 2 juillet à 9 h.

Si nos regards sont un peu centrés sur le Moyen orient, ou sur le nord du continent américain, ce qui se passe dans ce grand état du sud du continent est passionnant et pourquoi pas, porteur d’espoir ?

Mathilde Larrère

Puisque vous êtes ici...

Depuis 4 ans, #AuPoste défend les libertés publiques, la gauche critique, l’histoire vivante, les arts de la fugue et les voix qu’on bâillonne.

Depuis 4 ans, nous avons choisi de rendre accessible gratuitement toute notre production car nous croyons plus que jamais à l'information en circuit libre

Aujourd'hui, l’extrême droite est au pouvoir, les libertés sont sous attaque, la gauche est à rebâtir. Plus que jamais, une presse libre, fouilleuse et indocile est vitale.

Tout ça n’a pas de prix. Mais un coût.
Loyer, salaires, matos, transport: vos dons font tourner la machine.
Si vous en avez les moyens, merci d'opter pour un soutien mensuel.
Don à partir de 1€, annulable à tout moment.

L’émission démarre sous une chaleur moite, presque étouffante, comme un reflet de la tension politique qu’on s’apprête à explorer : l’extrême droite brésilienne. Mathilde Larrère installe l’ambiance : oui c’est flippant, oui c’est déprimant, mais aujourd’hui on va parler d’un moment rare : un autocrate jugé pour ses actes, Bolsonaro, et peut-être, un petit rayon d’espoir.

Maud Chirio spécialiste du Brésil, est là pour tout remettre à plat : non, Bolsonaro n’est pas arrivé par hasard. Elle nous entraîne en 2013, au cœur d’un mouvement social qui voulait plus de démocratie et qui a fini capturé par l’extrême droite, symbolisé par ce fameux canard jaune : « Pagar o pato », être le dindon de la farce, le peuple qui se fait voler son fric. À ce moment-là, on sent bien la colère sourde qui remonte.

L’historienne raconte comment la droite patronale et médiatique, dès 2014, refuse la réélection de Dilma Rousseff : « un gouvernement de centre gauche empêché de gouverner dès le départ ». Sa destitution ? Pas pour corruption, mais justement parce qu’elle voulait la combattre ! C’est glaçant : « Elle a été destituée parce qu’elle a laissé la police et le parquet travailler », précise Chirio. On sent que le tchat s’agace, comme ce message de Vincent : « Ils sont forts quand même pour inverser la charge »  et tout le monde valide.

Un coup d’État rampant et la montée de la haine

« On a eu un gouvernement pinochetiste avant Bolsonaro » lâche Maud . Ça jette un froid.

Elle décrit le choc néolibéral imposé par Michel Temer après la destitution : plafonds sur les dépenses sociales, destruction du code du travail. Bolsonaro n’a fait qu’hériter d’un terrain déjà rasé, sur lequel la violence d’extrême droite  pouvait s’installer. À l’écouter, impossible de ne pas frissonner : la dérive autoritaire n’est pas tombée du ciel.

Elle parle aussi du discours ouvertement violent, raciste, homophobe, misogyne de Bolsonaro : « Il menace les militants de gauche de prison ou d’exil », « il célèbre la torture », et personne ne bronche vraiment. 

Maud  explique que Bolsonaro et ses soutiens ont construit un ennemi intérieur fantasmé, accusé de « wokisme », pour attiser la peur et légitimer la répression. »

Son ascension électorale se fait grâce aux évangéliques, au patronat, aux réseaux sociaux, mais aussi sur fond de haine de la politique : « c’est quelqu’un qui n’a jamais rien proposé, qui s’est toujours opposé ».

Il y a un vrai moment de tension quand on évoque la police brésilienne : la militarisation n’a jamais cessé. Chirio rappelle que Bolsonaro promettait l’impunité : « il dit qu’un bon bandit est un bandit mort », et le tchat réagit encore, Salomé écrit : « On dirait la droite française sur la sécurité », ça fait sourire jaune.

Quand la justice s’en mêle : le procès Bolsonaro

L’autre moment fort de l ‘entretien intervient quand on parle du procès en cours. Bolsonaro est jugé pour avoir tenté un coup d’État après sa défaite électorale. Et c’est historique, l’invitée  explique : jamais un ex-président n’avait été poursuivi ainsi au Brésil. Ça crée une vraie rupture : « Lui qui s’était fait élire en promettant la fin de la corruption se retrouve accusé de complot ! ».

Elle souligne aussi l’importance du Tribunal suprême électoral (TSE) qui a invalidé ses droits civiques, l’empêchant de se présenter. C’est là qu’on mesure la différence avec d’autres démocraties : « Le Brésil montre qu’il y a des contre-pouvoirs », même fragiles.

Mais pas d’angélisme : l’extrême droite brésilienne est loin d’être morte. Maud Chirio prévient : elle s’adapte, se recompose, trouve de nouveaux visages.

Des élites complices et une société clivée

Elle insiste : ce n’est pas juste Bolsonaro. C’est tout un système.Elle décrit la lâcheté des élites brésiliennes, économiques et médiatiques : « Ils ont normalisé la haine ». 

Le coup d’État parlementaire contre Dilma Rousseff ? Accepté sans broncher. L’emprisonnement de Lula ? Idem.

L’invitée évoque  le PT, parti de centre-gauche fondé par Lula, qui a porté des politiques de redistribution et d’inclusion sociale, mais s’est retrouvé accusé de corruption par ses adversaires, alimentant une crise politique majeure puis la destitution de sa dirigeante Dilma Rousseff, 

Elle cite également Michel Temer, vice-président de Dilma Rousseff prenant le pouvoir après sa destitution et  imposant un néolibéralisme sans limites , préparant le terrain à la victoire de Bolsonaro. 

Elle se montre lucide sur la fragilité de la démocratie brésilienne : « L’extrême droite n’a jamais disparu », héritage direct de la dictature. À ce moment-là, on sent que l’émission bascule vers un ton plus grave.

Et le tchat le sent aussi : Fatima lance : « Ça fout la trouille pour nous », parce que tout résonne étrangement avec l’Europe.« Elle a été destituée pour avoir laissé la justice faire son travail » Maud Chirio

La question brûlante de l’espoir

Malgré tout, il y a ce souffle, l’invitée  n’en nie pas la gravité : « C’est une extrême droite puissante et organisée », mais elle rappelle la force de la société civile,  la résistance des juges, les mobilisations féministes et anti-racistes,le cas de Marielle Franco assassinée par arme à feu est significatif de la violence de l’extrême droite. 

Elle conclut sur cette idée : « C’est aussi un moment d’espoir ». Parce que Bolsonaro est jugé. Parce qu’il est tombé, parce que la démocratie brésilienne, même cabossée, est encore debout.

Et là, Mathilde Larrère relance : « C’est important de le dire », pour ne pas sombrer dans le défaitisme.

On quitte l’émission avec un mélange d’inquiétude et de soulagement. Un constat sévère mais lucide : rien n’est jamais gagné, mais tout n’est pas perdu. 

Cet article est le fruit d’un travail humain, d’une retranscription automatique de l’émission par notre AuBotPoste, revu et corrigé par la rédaction.

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

27.06.2025 à 12:13

Les Héros du Punk sont Immortels

Euryale

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

C’est une histoire sortie d’un roman noir, mais tout à fait authentique. Gilles Bertin, figure du punk français, chanteur de Camera Silens (Bordeaux, début des années 1980, braqueur d’un dépôt de la Brink’s en 1988, puis fantôme sans visage trente ans durant. Disparu, réapparu, malade, repenti. Il revient de tout. Et meurt en 2019, à Barcelone, là où il s’était caché.
C’est ce destin hors norme que retrace Stéphane Oiry, dessinateur au trait sec et fraternel. Ses Héros du peuple sont immortels, publié chez Dargaud, n’est pas une BD hommage, ni un plaidoyer. C’est un regard. Lucide, inquiet, parfois amusé. Oiry ne juge pas. Il redonne de la chair à un nom devenu mythe, ou mauvaise conscience de toute une génération. C'est sa première convocation Au Poste.

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

Texte intégral (2535 mots)

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

Puisque vous êtes ici...

Depuis 4 ans, #AuPoste défend les libertés publiques, la gauche critique, l’histoire vivante, les arts de la fugue et les voix qu’on bâillonne.

Depuis 4 ans, nous avons choisi de rendre accessible gratuitement toute notre production car nous croyons plus que jamais à l'information en circuit libre

Aujourd'hui, l’extrême droite est au pouvoir, les libertés sont sous attaque, la gauche est à rebâtir. Plus que jamais, une presse libre, fouilleuse et indocile est vitale.

Tout ça n’a pas de prix. Mais un coût.
Loyer, salaires, matos, transport: vos dons font tourner la machine.
Si vous en avez les moyens, merci d'opter pour un soutien mensuel.
Don à partir de 1€, annulable à tout moment.

« Je ne pouvais rien attendre d’autre d’une émission sur le punk ». Stéphane Oiry débarque dans Au Poste en pleine tempête : Internet coupé, antenne en vrac, l’émission vire au chaos. Ça bidouille, ça galère, ça se reconnecte sur d’autres canaux. Le tchat jubile : on sent que cette entrée en matière colle parfaitement au thème du jour . À ce moment-là, on ne pouvait qu’être d’accord : c’était un live punk pur jus. Florent Calvez, fidèle du tchat, s’en amuse : « 200 orages attaquent le Poste », une façon d’embrasser la pagaille.

Oiry, loin de râler, se marre : « Ah non mais ça commence très bien ». Il explique qu’il ne s’attendait pas à autre chose pour une émission sur le punk. À cet instant, le ton est posé : détendu, « bordélique» mais bienveillant.

« J’aime beaucoup travailler sur les faits divers »

Une fois la connexion stabilisée, l’invité se présente : dessinateur de presse, auteur de bande dessinée, prof à Paris. Il raconte : « Je travaille beaucoup pour la presse, j’illustre très régulièrement des faits divers ».

Il précise que ces histoires l’attirent : pas pour le sensationnel, mais pour leur vérité humaine : « C’est tout pour l’éthique quand même ». Il aime fouiller ces petites tragédies, voir ce qu’elles disent de nous.

Son dernier album en est un exemple : une bande dessinée sur Gilles Bertin et Camera Silens, publiée chez Dargaud.

Un punk de l’intérieur

Avant de parler du livre, il revient sur ses propres années punk. Il était collégien quand il a plongé : « J’y ai vraiment plongé éperdument ». Radios libres, cassettes copiées : tout est bon pour partager le son.

La scène punk de l’époque c’est  un milieu très bricolé, souvent marginalisé : peu de moyens, des concerts dans des salles modestes ou des squats, une circulation clandestine de la musique, et un public jeune, avide d’alternatives culturelles et politiques. Le groupe se choisit un nom fort. Camera Silens  une référence aux cellules d’isolement utilisées pour l’incarcération des membres de la Fraction armée rouge, la bande à Baader ( Baader-Meinhof), « ils sont précaires, ils volent  ils achètent un bouquin pour en voler trois »,

Il confesse : « Plus rien n’a jamais été pareil ». Cette musique l’a formé : rageuse, libre, sans compromis. Pourtant, Camera Silens n’est pas son groupe fétiche. Il admet : « Je l’avais même un peu oublié ». Ce n’est que plus tard, en entendant un documentaire sur France Culture, qu’il retombe sur histoire épique.

« Une histoire sortie d’un roman noir »

Dufresne raconte : Bertin est cette figure punk bordelaise, charismatique mais obscure. En 1988, il braque un dépôt de la Brinks à Toulouse : un casse parfaitement planifié, quasi militaire, sans coup de feu, mais lourd : près de 12 millions de francs empochés, un butin qui restera dans la nature..

C’est le genre de fait divers qu’Oiry adore : « On en avait un très beau avec cette histoire de cavale », dit-il.

Après le braquage, Bertin s’évapore. Pendant près de 28 ans, il vit sous de fausses identités, principalement en Espagne. Il fonde une famille, travaille, tombe malade (sida). Il reparaît en France car il souhaite être jugé, il échappe à la prison grâce à sa santé fragile et meurt à Barcelone en 2019 à l’âge de 58 ans.

« C’est une histoire sortie d’un roman noir mais tout à fait authentique »David Dufresne

Dessiner la cavale et l’homme

Oiry explique qu’il n’a pas voulu faire une biographie hagiographique. Il s’intéresse à l’homme : ses choix, ses failles. Il insiste sur la méthode : « Je documente beaucoup », dit-il. Il se plonge dans les archives, interroge des témoins, recoupe : « Je suis pas sociologue, mais j’observe ». Il veut restituer l’ambiance des années 80 : Bordeaux, la scène punk, la précarité.Il détaille : « J’essaie de raconter un destin, pas de juger. Montrer la trajectoire ». Pour lui, le dessin permet ça : rendre vivant sans figer. Il veut montrer la fuite, la clandestinité, la vieillesse. Capter les silences autant que les cris.« J’aime beaucoup les histoires vraies, parce qu’il y a déjà tout » Stéphane Oiry

Le tchat comme caisse de résonance

Au Poste n’existe pas sans son public : le tchat, omniprésent, commente, questionne, se moque gentiment. Florent Calvez en est l’âme : « 200 orages attaquent le Poste », « Jolies rouflaquettes », il relance, blague.

Dufresne rappelle qu’Oiry et Calvez ont travaillé ensemble : ils ont illustré un reportage sur le commissariat de Roubaix pour La Croix. Preuve qu’Oiry n’a pas peur de traiter du réel brut, même des lieux de pouvoir.

Cette complicité se sent : le tchat, l’invité et David Dufresne tissent ensemble une conversation vivante.

« Ça va un peu m’aiguiller »

Oiry se montre humble : il reconnaît qu’il ne connaissait pas toute l’histoire avant de s’y mettre : « Ça va un peu m’aiguiller ». Il aime se laisser surprendre : « Je ne fais pas de thèse, je raconte ». Il veut donner au lecteur la sensation de découverte, d’empathie. Pas question de grand discours moral : il veut qu’on comprenne Bertin sans le disculper. Montrer l’humain derrière le fait divers.« On sent qu’il veut comprendre, pas juger »

Punk, crime et tendresse

L’émission jongle entre humour et gravité. On rit des nouveaux  bugs : « Oh là là le bazar », on se moque des câbles et des caméras plantées.Mais le sujet reste sombre : un braquage violent, une fuite interminable, la maladie, la mort. Oiry ne cherche pas à édulcorer : il assume cette tension.Sa BD montre tout : le punk comme cri de liberté, mais aussi comme dérive ; le romantisme de la cavale et sa misère quotidienne.

« On peut parler de mélancolie ?» interroge David Dufresne.

L’invité acquiesce et rajoute « Je pouvais rien attendre d’autre que d’une émission sur le punk »

Malgré les thèmes lourds, l’émission garde une vraie humanité, les moqueries du tchat, les rires partagés : tout ça donne un ton unique. C’est punk au meilleur sens : rageux, sincère, mais jamais cynique.

À la fin, on sent qu’Oiry a livré bien plus qu’un projet : un morceau de lui-même, entre la bande dessinée, le journalisme et la mémoire collective. Et bien sûr un extrait de Camera Silens  « Pour La Gloire» vient ponctuer cet entretien.

Cet article est le fruit d’un travail humain, d’une retranscription automatique de l’émission par notre AuBotPoste revue et corrigée par la rédaction.

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

25.06.2025 à 20:10

Michel Feher: combattre la «connivence des brutes»

David Dufresne

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

Le monde vacille, mais certains regardent encore droit. A la tête du nouveau site Diagrammes, Michel Feher, philosophe bien connu de nos services, vient Au Poste en tracer les contours. Pas un énième blog de plus, mais une architecture pensée pour tenir ensemble ce qui, trop souvent, reste éparpillé. Face à la droitisation rapide des sociétés, à la montée des pouvoirs prédateurs et aux renoncements démocratiques, Diagrammes veut documenter, relier, comprendre — et armer celles et ceux qui refusent la résignation.

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

Texte intégral (2494 mots)

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

Entretiens exigeants, croisés, accessibles, accompagnés de dossiers pour donner prise au réel,
Diagrammes est un espace critique comme on les aime, une cartographie évolutive des forces qui travaillent notre époque — et un outil pour ne pas se perdre dans le bruit. À la fois francophone et anglophone, Diagrammes vise à populariser les travaux anglophones chez les publics francophones, et vice-versa, dans le but de nourrir une compréhension transnationale des mutations en cours.

Parmi les premiers entretiens publiés par Diagrammes, on note celui de Melinda Cooper, historienne de la crise de 2008, qui décrypte la montée des « barons voleurs » et l’inversion du capitalisme managérial. Et celui d’Eyal Weizman (Forensic Architecture) qui explore à Gaza la dimension géopolitique de la violence israëlienne, entre cartographie critique et pouvoir destructeur.

Puisque vous êtes ici...

Depuis 4 ans, #AuPoste défend les libertés publiques, la gauche critique, l’histoire vivante, les arts de la fugue et les voix qu’on bâillonne.

Depuis 4 ans, nous avons choisi de rendre accessible gratuitement toute notre production car nous croyons plus que jamais à l'information en circuit libre

Aujourd'hui, l’extrême droite est au pouvoir, les libertés sont sous attaque, la gauche est à rebâtir. Plus que jamais, une presse libre, fouilleuse et indocile est vitale.

Tout ça n’a pas de prix. Mais un coût.
Loyer, salaires, matos, transport: vos dons font tourner la machine.
Si vous en avez les moyens, merci d'opter pour un soutien mensuel.
Don à partir de 1€, annulable à tout moment.

Combattre la «connivence des brutes»

« On voulait relier ce qui reste trop souvent épars »

« On est pris dans le vertige d’une droitisation qui s’accélère sans cesse » lâche Michel Feher, d’une voix calme mais déterminée. On sent qu’il ne veut rien lâcher : il veut comprendre ce qui nous arrive, et outiller la critique.

L’échange commence dans une ambiance presque cabossée : bugs techniques, ventilateur bruyant, éclats de rire avec l’animateur. On redémarre comme on peut. Mais très vite, le ton se fait grave. Ce matin même, l’équipe et les aupostiens (nes) était « bouleversée » en recevant la famille de Souheil El Khalfaoui, tué par la police. L’émission se déroule dans cette atmosphère lourde, comme un rappel : comprendre le présent n’est pas un exercice théorique.

Feher arrive avec une proposition : Diagrammes. Pas « un blog de plus », mais « une architecture » pensée pour relier des morceaux épars du réel. Il raconte : « On voulait faire une espèce de puzzle », filmer des entretiens exigeants et accessibles, « donner le temps », adopter « une focale large » pour embrasser la complexité.

Il insiste : « Ça nous aide à comprendre ce qui nous arrive ». À ce moment-là, on ne pouvait qu’être d’accord : on le sent sincère, presque vulnérable, conscient des limites de l’exercice mais convaincu de sa nécessité.

Comprendre, relier, documenter

Diagrammes se veut un lieu critique, à la fois francophone et anglophone. Feher détaille : il s’agit de faire circuler des savoirs trop souvent confinés à des cercles académiques ou linguistiques. Les entretiens sont filmés, accompagnés de dossiers thématiques, pour « donner prise au réel » et permettre aux lecteurs de « croiser les regards ».« On voulait se donner plus d’amplitude », explique-t-il, « pour comprendre en croisant encore un peu plus les regards ».« Diagrammes, c’est une cartographie évolutive des forces qui travaillent notre époque » Michel FeherCette « cartographie » ne prétend pas donner une seule lecture, mais offrir des outils, des pistes, des résonances entre des voix parfois éloignées. Il s’agit d’assembler ce qui est trop souvent séparé : économie politique, affects, idéologies, géopolitique.

Une équipe engagée

Feher rappelle qu’il ne travaille pas seul : Diagrammes est né d’une complicité intellectuelle de longue date avec la journaliste Aurélie Windels. Ils avaient déjà co-fondé l’association et la série de livres Cette France-là, qui documentait la politique migratoire sous Sarkozy.

Ils avaient même tenté un premier site, « Near Futures Online », mort-né mais riche en leçons. Avec Diagrammes, ils veulent aller plus loin : proposer des contenus bilingues, organiser des dossiers, publier des analyses, mais surtout filmer des entretiens exigeants et accessibles, pour que la pensée ne reste pas confinée.

Feher souligne la difficulté : « On s’était dit que filmer nous laisserait du temps pour écrire, mais c’était la fausse bonne idée par excellence ». Il avoue le labeur, la complexité, mais ne cache pas sa fierté : « Ça commence à prendre ».

« On n’est pas là pour commenter les élections »

Davis Dufresne le pousse sur ce point : pourquoi lancer encore un « site » ? Feher se crispe presque : « On ne veut pas qu’on nous dise : vous êtes là pour commenter les élections. Non ! ».

Il explique que Diagrammes veut aller aux causes profondes : les « économies morales », les dispositifs qui façonnent la peur et la haine, la production de la résignation démocratique.

« On veut relier des voix, tisser des résonances » Michel Feher.Il évoque son travail éditorial aux États-Unis (Zone Books), ses liens avec des auteurs de part et d’autre de l’Atlantique : Diagrammes veut faire circuler ces idées, traduire, populariser sans simplifier.

Le tchat en embuscade

L’émission prend un autre relief grâce au tchat, attentif et exigeant. Les questions fusent, obligeant Feher à préciser sa pensée : cheradenin demande : « Vous avez parlé de vivre des résistances et de les théoriser, diriez-vous que nos implications « construisent » nos identités ? »Feher opine : oui, c’est même central comprendre que nos engagements forgent nos subjectivités.

bouyacapex relance : « Quelle est la stratégie viable face aux Brutes en connivence ? La pensée critique face à la force/violence ? » Feher admet la tension : il faut penser sans renoncer à l’action. « Comprendre avant de riposter », c’est essentiel, même quand la violence impose son rythme.

« Il ne s’agit pas de dire aux autres quoi penser, mais de se donner les moyens de comprendre » Michel Feher

Guerres froides, idéologies, résistances

Le tchat creuse encore :

feminasapiens : « Pourrait-ce être une guerre indirecte contre la Chine ? »

Feher nuance : les rivalités géopolitiques existent, mais la droitisation se fabrique « chez nous ».

feminasapiens insiste : « Les communistes et anarchistes sont-ils encore à la page ? »

Feher voit dans ces traditions des ressources critiques, mais rappelle qu’elles doivent se réinventer face aux nouvelles formes de capitalisme financier et de gouvernance algorithmique.

pajakju questionne : « Ces libertariens réfléchissent-ils aux conséquences ou c’est « après moi le déluge »? »

Feher souligne l’attrait individualiste de l’idéologie libertarienne, qui évacue toute responsabilité collective.

feminasapiens encore : « Sommes-nous à un moment de bascule ? Fin du capitalisme au paroxysme de sa destruction ? »Feher reconnaît cette crise, mais y voit aussi le risque d’une alternative autoritaire ou ultra-libertarienne : la bifurcation reste ouverte.

« On ne veut pas juste coller des textes, mais créer des liens »Michel Feher

Annick Ollivier (YT) : « Est-ce le même système que celui qu’impose Macron ? »

Feher le dit clairement : c’est la même logique néolibérale, celle qui démantèle les droits sociaux et détruit l’industrie.supamurgeman : « Le Covid a-t-il ouvert les chakras libertariens et fascisants ? »

Feher estime que la gestion autoritaire de la pandémie a normalisé des restrictions tout en renforçant la défiance libertarienne.

pajakju : « Y a-t-il encore des démarches anti-trust ? »

Feher regrette la faiblesse des contre-pouvoirs et l’emprise des monopoles.

supamurgeman : « L’approche Forensic Architecture vous semble-t-elle encore possible ? »

Feher défend ces stratégies : investir tous les forums possibles, malgré la violence des contraintes économiques.

Un outil, pas un oracle

On ressort avec l’impression d’avoir assisté à la construction d’une pensée, pas à sa récitation.

Feher ne prétend pas tout savoir. Diagrammes n’est pas là pour dicter la ligne : il veut « offrir un outil » pour « ne pas se perdre dans le bruit ».Et cette lucidité qu’on retient : « Si on ne s’équipe pas pour penser ensemble, d’autres s’occuperont de nous dire quoi penser. »

Cet article est le fruit d’un travail humain, d’une retranscription automatique de l’émission par notre AuBotPoste revue et corrigée par Rolland Grosso et la rédaction.

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

25.06.2025 à 10:22

Scandale des pièces à convictions disparues au parquet de Marseille: le digne et implacable témoignage du père et de la tante de Souheil El Khalfaoui

David Dufresne

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

L’enquête sur la mort de Souheil El Khalfaoui, tué d’une balle en plein cœur par un policier en août 2021 à Marseille, est un cas d'école. L'affaire est aujourd'hui entachée d’un nouveau scandale : neuf pièces à conviction, dont la balle mortelle et des vidéos, ont disparu.

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

Texte intégral (2872 mots)

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre: 100% Live & Libre. Adonnez-vous! ► http://www.auposte.fr/dons

Ces scellés avaient été sortis pour les besoins de l’enquête à la demande du parquet. Ils n’ont jamais été restitués. Le père de Souheil, Issam El Khalfaoui, sa tante, Samia El Khalfaoui, étaient ce matin Au Poste pour nous détailler la plainte déposée pour détournement de biens visant l’ancienne procureure Dominique Laurens. Avec nous, également, Alimi Arié, leur avocat. Attention, c’est dur. Mais essentiel à connaître.

MISE A JOUR du 26 JUIN 2025, 16h30:

Communiqué de la famille: «Le procureur de la République de Marseille vient de nous annoncer que les scellés avaient été retrouvés dans le bureau du premier juge d’instruction désigné dans le dossier, M. De Firmas. La famille est particulièrement inquiète du déroulement de l’instruction dans la mesure où c’est le même juge qui avait fait la demande de recherche des scellés.»

Puisque vous êtes ici...

Depuis 4 ans, #AuPoste défend les libertés publiques, la gauche critique, l’histoire vivante, les arts de la fugue et les voix qu’on bâillonne.

Depuis 4 ans, nous avons choisi de rendre accessible gratuitement toute notre production car nous croyons plus que jamais à l'information en circuit libre

Aujourd'hui, l’extrême droite est au pouvoir, les libertés sont sous attaque, la gauche est à rebâtir. Plus que jamais, une presse libre, fouilleuse et indocile est vitale.

Tout ça n’a pas de prix. Mais un coût.
Loyer, salaires, matos, transport: vos dons font tourner la machine.
Si vous en avez les moyens, merci d'opter pour un soutien mensuel.
Don à partir de 1€, annulable à tout moment.

Le père de Souheil, Issam, sa tante, Samia étaient ce matin Au Poste pour nous détailler la plainte déposée pour détournement de biens visant l’ancienne procureure Dominique Laurens, mutée depuis à la cour d’appel de Reims.On ressent avec eux la fatigue, la colère, mais surtout une détermination entière et sans faille.« On ne nous a pas laissé le choix. » Samia El Khalfaoui lâche ça, calmement, presque résignée. Son neveu Souheil est mort d’une balle tirée par un policier( Romain Devassine) en plein cœur en août 2021 à Marseille au cours d’une opération de contrôle . Depuis, sa famille se bat pour une vérité qu’on leur refuse.Ils racontent tout : l’enquête bâclée, les scellés «disparus », les manœuvres dilatoires. 

Un tournant politique 

Une conférence de presse s’est tenue ce jeudi 24 juin à l’Assemblée Nationale en présence de la famille et leur avocat Arié Alimi à l’initiative de députés communistes, écologistes et insoumis. 

La famille décide de solliciter directement des députés pour porter l’affaire à l’Assemblée nationale. Samia explique qu’ils ont contacté tous les partis de gauche, obtenant un front commun pour poser la question au gouvernement.C’est Manuel Bompard (LFI) qui en séance interpelle Gérald Darmanin. Le ministre de la Justice répond en insistant sur la valeur des images pour la vérité, mais sa réponse est jugée minimale, presque administrative.Pour Samia, c’est un geste nécessaire mais insuffisant : la disparition des pièces, y compris la balle mortelle, c’est comme « effacer administrativement » la mort de Souheil.

Issam rappelle que ce recours parlementaire n’aurait jamais dû avoir lieu: l’État aurait dû ouvrir une enquête interne dès la découverte de la disparition des scellés, sans attendre l’intervention des députés.

« Tout a été fait pour brouiller la vérité »  Arié Alimi

Arié Alimi en visio depuis un train nous apporte son éclairage.« Les scellés sont arrivés dans le bureau de la procureure. Après, on ne sait plus où ils sont. »  l’avocat de la famille, raconte son parcours du combattant pour accéder aux pièces du dossier. 

« On a déjà un certain nombre d’enquêtes pénales ou d’instructions en cours contre des enquêteurs de l’IGPN pour des fausses retranscriptions de vidéos qui nous font dire qu’à chaque fois on doit tout vérifier. »

« Tout le travail qu’on essaye de faire à la place des enquêteurs depuis le début, c’est la famille qui s’en occupe. »

« On vient de se rendre compte que c’est le bordel absolu au tribunal judiciaire de Marseille. »

Les scellés ont été déplacés, ouverts partiellement, jamais remis en place. La procureure de l’époque les avait même mis dans son bureau avant d’être mutée.On se rend compte d’un système kafkaïen : aucun suivi, pas de procédure claire, des pièces qui disparaissent. 

Et toujours la même conclusion : « La police enquête sur la police. »

« La balle mortelle a disparu. »  Issam El Khalfaoui

« Depuis le mois de décembre, la juge Cassandra Vial s’est rendue compte que neuf scellés avaient « disparu ». 

On écoute Samia expliquer sa stupeur en découvrant la lettre de la juge d’instruction qui confesse avoir cherché en vain ces preuves capitales : vidéos, la balle, les enregistrements des appels de secours. La juge a fouillé le parquet, interrogé l’IGPN, même le procureur en place avant son arrivée. Rien. Silence pesant. À ce moment-là, on sent la honte de la machine judiciaire incapable de garder trace d’une balle meurtrière.

Un dossier parasité dès le départ

Issam, le père, se souvient : son fils est arrêté, lors d’un contrôle, au volant de sa voiture. Il démarre en marche arrière, frôle ou « blesse » un policier adjoint de sécurité. Le policier pourtant hors de danger, tire en plein thorax.

David Dufresne résume avec une précision glaçante : « C’est à peu près la même image que Nahel. »

Et le plus terrible ? Les vidéos qui permettraient de prouver la scène ont disparu, celles des caméras de la Caisse d’Épargne censées filmer l’intégralité du meurtre n’ont jamais été versées au dossier. Une obstruction méthodique ? Issam en est persuadé.

« On a dû faire le travail d’enquête nous-mêmes »

La famille se substitue aux enquêteurs : reconstitution 3D commandée, enquêtes de voisinage, démarchage des témoins terrifiés.Issam raconte avoir retrouvé un témoin jugé crucial que la police n’arrivait soi-disant pas à localiser. Mais même après l’avoir livré aux autorités, les bonnes questions ne sont pas posées.

« Tout est fait pour que l’enquête s’arrête. » Issam. On entend la lassitude, la rage contenue. Samia évoque la reconstitution 3D, accablante pour la police, rendue inutilisable car basée sur des vidéos… « disparues ».

L’errance à la recherche de son fils

Issam a découvert que son fils était à l’hôpital parce qu’un passant a pris le téléphone dans la voiture et comme il venait d’appeler sa maman il a alors composé le dernier numéro.

Il raconte l’errance cauchemardesque pour retrouver son fils : après l’avoir cherché en vain dans tous les hôpitaux de Marseille, il apprend par le Samu qu’il est à l’hôpital Nord… là même où on lui avait affirmé qu’il n’était pas. Il attend 45 minutes sans qu’aucun médecin ne vienne, avant d’apprendre la mort de son fils par un vigile qui lui confirme brutalement la vérité. Pire encore, un major de police prétend ce soir-là que son fils a écrasé un policier, imposant cette version mensongère qui sera relayée officiellement dès les premières heures, avant même toute enquête sérieuse.

Racisme systémique et loi 435-1

« S’il avait été blond aux yeux bleus, il ne serait pas mort. » Issam 

La famille ne tourne pas autour du pot. Pour eux, Souheil est mort parce qu’il était racisé. Samia et Issam dénoncent la loi 435-1, votée en 2017, qui autorise la police à tirer sur des conducteurs jugés « dangereux ».

Ils rappellent qu’en France, la police a tué 134 personnes depuis cette loi, avec une surreprésentation des racisés. Samia insiste : « On se bat pour Souheil, mais aussi pour toutes les familles. »

Elle évoque leur association Stop aux violences d’État et la campagne « 435-1 m’a tué » qui recense et dénonce ces morts « administrativement légales ».

« On n’a plus confiance dans la justice »

Issam est sans illusion : « La solution est politique. » Pour lui, le judiciaire ne garantit rien : actes refusés, plaintes au point mort, frais écrasants. Il a déjà déboursé 100 000 euros pour se battre.

« Un silence assourdissant »  déclare Samia  qui  rappelle que le maire de Marseille, Benoît Payan, s’était engagé à ce qu’aucune preuve ne soit « glissée sous le tapis ». Résultat : un mutisme total. Issam enrage : « Il ne s’est jamais exprimé. » C’est ce silence des institutions qui révolte le plus. « On se bat pour les autres aussi. » 

Cet article est le fruit d’un travail humain, d’une retranscription automatique de l’émission par notre AuBotPoste, revuet corrigépar la rédaction.

Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre - Au Poste, média indépendant 100% Live & Libre

10 / 10
  GÉNÉRALISTES
Basta
Blast
Le Canard Enchaîné
L'Autre Quotidien
Alternatives Eco.
La Croix
Le Figaro
France 24
France-Culture
FTVI
HuffPost
L'Humanité
LCP / Public Senat
Le Media
Le Monde
Libération
Mediapart
La Tribune
 
  EUROPE ‧ RUSSIE
Courrier Europe Centrale
Desk-Russie
Euractiv
Euronews
Toute l'Europe
 
  Afrique du Nord ‧ Proche-Orient
Haaretz
Info Asie
Inkyfada
Jeune Afrique
Kurdistan au féminin
L'Orient - Le Jour
Orient XXI
Rojava I.C
 
  INTERNATIONAL
CADTM
Courrier International
Equaltimes
Global Voices
I.R.I.S
The New-York Times
 
  OSINT ‧ INVESTIGATION
OFF Investigation
OpenFacto°
Bellingcat
Disclose
Global.Inv.Journalism
 
  MÉDIAS D'OPINION
AOC
Au Poste
Cause Commune
CrimethInc.
L'Insoumission
Les Jours
LVSL
Médias Libres
Politis
Quartier Général
Rapports de force
Reflets
Reseau Bastille
Rézo
StreetPress
 
  OBSERVATOIRES
Armements
Acrimed
Catastrophes naturelles
Conspis
Culture
Curation IA
Extrême-droite
Human Rights
Inégalités
Information
Internet actu ✝
Justice fiscale
Liberté de création
Multinationales
Situationnisme
Sondages
Street-Médics
Routes de la Soie
🌓