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21.05.2025 à 11:22

[Comparatif] Quels sont les résultats de l'extrême droite dans les pays de l'Union européenne ?

Valentin Ledroit

En février 2025, l'AfD (Alternative pour l'Allemagne) enregistrait ses meilleurs résultats lors d'élections fédérales allemandes. Trois mois plus tard, le 18 mai, c'est Chega, au Portugal, qui atteignait des scores jamais vus depuis la fin de la dictature de Salazar. Tandis qu'en France, le Rassemblement national compte 123 députés à l'Assemblée nationale depuis les élections […]

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Texte intégral (1208 mots)

En février 2025, l'AfD (Alternative pour l'Allemagne) enregistrait ses meilleurs résultats lors d'élections fédérales allemandes. Trois mois plus tard, le 18 mai, c'est Chega, au Portugal, qui atteignait des scores jamais vus depuis la fin de la dictature de Salazar. Tandis qu'en France, le Rassemblement national compte 123 députés à l'Assemblée nationale depuis les élections législatives anticipées de juillet 2024, un record.

Les formations d'extrême droite ont le vent en poupe un peu partout sur le Vieux Continent. La composition du Parlement européen depuis les élections de juin 2024 en témoigne également. 192 eurodéputés sont aujourd'hui membres d'un des trois groupes de cette mouvance : les Conservateurs et réformistes européens (CRE), les Patriotes pour l'Europe (PfE) et l'Europe des Nations souveraines (ENS). Par ailleurs, une poignée d'entre eux siège parmi les non-inscrits. Là aussi, la situation est inédite depuis 1979, année des premières élections européennes au suffrage universel direct.

Omniprésente en Pologne et en Hongrie, inexistante en Irlande et à Malte

En regardant les résultats enregistrés aux élections législatives ou leur équivalent (fédérales en Allemagne, générales en Espagne), on note d'importants écarts entre les scores réalisées par l'extrême droite à travers les 27 pays de l'UE.

En Hongrie, ces formations ont recueilli près de 60 % des voix lors du dernier scrutin, en avril 2022, dont 54 % pour le seul Fidesz du Premier ministre, Viktor Orbán. Il s'agit pour l'instant du seul pays de l'UE où l'extrême droite représente une majorité absolue des électeurs.

Budapest devance deux de ses voisins. En Pologne, deux coalitions (l'une menée par le PiS, l'autre nommée Konfederacja) ont cumulé 42,6 % des suffrages aux élections parlementaires d'octobre 2023. C'est un tout petit peu plus qu'en République tchèque, où les scores cumulés d'ANO 2011, du SPD et de Přísaha atteignaient 41,3 % des votes aux élections législatives de 2021.

Suivent ensuite l'Italie, la Slovaquie et la France. Dans l'Hexagone, le Rassemblement national et ses alliés (principalement des membres des Républicains qui avaient suivi Eric Ciotti en s'alliant au RN) avaient obtenu un tiers des voix (33,3 %) à l'issue du premier tour des élections législatives anticipées de juillet 2024.

Le constat n'est cependant pas unanime. Certains pays n'ont pour l'heure pas connu de poussée de l'extrême droite. A l'instar de l'Irlande ou de Malte, où aucune formation nationaliste ou ultraconservatrice n'a dépassé la barre des 1 % (voir notre méthodologie ci-dessous) lors des dernières élections législatives, respectivement en février 2020 et mars 2022.

Quelle est la méthodologie utilisée ?

Pour réaliser l'infographie ci-dessus, nous avons compilé les résultats enregistrés dans les Etats membres lors des dernières élections législatives (ou équivalentes : fédérales, générales, parlementaires, etc.).

Sont comptabilisés les résultats (supérieurs à 1 %) des partis affilés aux groupes des Conservateurs et réformistes européens (CRE), des Patriotes pour l'Europe (PfE) et de l'Europe des Nations souveraines (ENS) au Parlement européen. Sont également recensés des partis non-inscrits lorsque leur idéologie s'y prête.

Comme pour tout comparatif, celui-ci comprend des limites. Tout d'abord, certaines élections remontent à plusieurs années. C'est notamment le cas de la Hongrie dont le dernier scrutin s'est déroulé en 2022 et qui a vu la victoire du Fidesz avec 54 % des voix. Les dernières études d'opinion placeraient la formation du Premier ministre, Viktor Orbán, à 36 % d'intentions de vote si les élections avaient lieu aujourd'hui.

De plus, le choix de placer certains partis à l'extrême droite de l'échiquier politique peut laisser place à une certaine interprétation. Ainsi, nous n'avons pas comptabilisé les résultats du Parti démocratique slovène de l'ancien Premier ministre, Janez Janša. Malgré une idéologie et de récentes positions qui auraient pu justifier son classement à l'extrême droite, cette formation est toujours membre du Parti populaire européen (PPE).

Pour des raisons différentes, nous n'avons pas non plus comptabilisé les voix du Parti démocratique civique (ODS) du Premier ministre tchèque, Pietr Fiala. Bien qu'affiliée aux Conservateurs et réformistes européens (CRE), cette formation est arrivée au pouvoir grâce à une coalition formée avec les chrétiens-démocrates et les libéraux. Le système électoral tchèque ne permet pas d'identifier quelle partie des voix était effectivement destinée à l'ODS.

Enfin, le système électoral de chaque pays est différent. Le score de l'extrême droite réalisé aux élections législatives ne préfigure en rien du résultat lors d'autres scrutins (présidentiel, sénatorial ou locaux).

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21.05.2025 à 10:45

L’UE face à l’urgence d’une gestion durable de l’eau

Florian Chaaban

Un trésor menacé. "L’eau est une ressource essentielle non seulement pour la santé publique, l’environnement et ses écosystèmes, mais aussi pour la production d’énergie, l’agriculture et la sécurité alimentaire", écrit le Parlement européen. Comme ailleurs dans le monde, des défis complexes liés à l’eau touchent des millions d’Européens. Pénuries, pollution, inondations et sécheresses ne concernent […]

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Texte intégral (3109 mots)
Selon l'agence européenne pour l'environnement, seuls 37 % des eaux européennes sont en bonne ou très bonne santé écologique - Crédits : JohnFScott / iStock
Selon l'Agence européenne pour l'environnement, seuls 37 % des eaux de surface européennes sont en bonne ou très bonne santé écologique - Crédits : JohnFScott / iStock

Un trésor menacé. "L’eau est une ressource essentielle non seulement pour la santé publique, l’environnement et ses écosystèmes, mais aussi pour la production d’énergie, l’agriculture et la sécurité alimentaire", écrit le Parlement européen.

Comme ailleurs dans le monde, des défis complexes liés à l’eau touchent des millions d’Européens. Pénuries, pollution, inondations et sécheresses ne concernent plus seulement des régions isolées, mais désormais l’ensemble du continent.

Si bien qu'en 2022, jusqu’à 34 % de la population de l’UE et 40 % de son territoire ont été confrontés à une pénurie saisonnière d’eau, indique l'Agence européenne pour l'environnement dans un rapport publié le 17 janvier 2025. En Europe du sud, cela touche jusqu’à 70 % de la population l’été. L'agriculture, l'approvisionnement public en eau et le tourisme exercent une pression considérable sur les ressources en eau douce de cette région.

Surtout, le changement climatique devrait "intensifier les fluctuations saisonnières de la disponibilité de l'eau douce en Europe", indique le rapport, qui prévient que "la fréquence, l'intensité et l'impact des épisodes de sécheresse devraient également augmenter". Compte tenu de ces facteurs et de l'aggravation de la tendance depuis 2010, "il semble peu probable que la pénurie d'eau diminue d'ici à 2030", alertent également ses auteurs.

Comment l'Union européenne agit-elle sur le sujet ?

La politique européenne de l’eau, à l’exception de celle dédiée au milieu marin, s’appuie principalement sur un cadre juridique spécifique pour protéger et gérer l’eau douce : la directive-cadre sur l’eau, adoptée le 23 octobre 2000. Le texte précise dès les premières lignes que "l'eau n'est pas un bien marchand comme les autres mais un patrimoine qu'il faut protéger, défendre et traiter comme tel".

Cette directive est complétée par des textes spécifiques sur la qualité de l’eau potable, la protection contre les nitrates, la gestion des risques d’inondation ou encore la protection des eaux souterraines. Des législations régulièrement actualisées pour répondre aux enjeux de santé publique, de protection de l’environnement et de gestion durable de la ressource en eau.

En mai 2025, le Parlement européen a proposé des mesures ambitieuses pour répondre à ces défis, dans un rapport relatif à la future stratégie européenne de résilience dans le domaine de l’eau. Dans leurs recommandations, adoptées à 470 voix pour (81 contre et 92 abstentions), les eurodéputés appellent à une stratégie ambitieuse afin que l'UE "gère plus efficacement ses ressources en eau et réponde mieux aux défis actuels" dans ce domaine.

Le Parlement européen demande de trouver des solutions aux pénuries, à la pollution et aux risques accrus de sécheresse et d’inondation. Des objectifs sectoriels sont également attendus pour limiter les prélèvements d’eau, en améliorer l’usage et réduire la pollution causée par les pesticides, les antibiotiques, les microplastiques et les polluants éternels (PFAS), tout comme des mesures spécifiques pour les régions particulièrement exposées, comme le bassin méditerranéen ou les territoires d’outre-mer.

Les députés recommandent des investissements ciblés pour moderniser les infrastructures, développer des réponses durables (naturelles et technologiques), et intégrer l’adaptation au climat dans les politiques liées à l’eau et à l’aménagement du territoire. Les innovations numériques, comme l’intelligence artificielle ou les systèmes d’alerte en temps réel, est jugées essentielles pour une gestion plus réactive et transparente de l’eau, ainsi que pour la sécurité des infrastructures.

La ressource en eau dans le monde 🌍

Le risque d’une crise mondiale de l’eau douce est "imminent", prévenait l’Organisation des nations unies (ONU) à New York en mars 2023, en introduction d'une conférence exceptionnelle consacrée à cette question.

L’assemblée générale des Nations unies reconnaît l’accès à l’eau et à l’assainissement comme un droit humain fondamental depuis 2010. En principe, chacun devrait pouvoir s’approvisionner à une source située à moins de 1 kilomètre et de trente minutes de chez lui.

Près d’un quart de la population mondiale, soit environ 2 milliards de personnes, n’a pas accès à une eau potable conforme aux normes établies par l’ONU. Par ailleurs, ce sont 3,6 milliards d’individus - soit près de la moitié de l’humanité - qui ne disposent pas de systèmes d’assainissement sûrs, comme des toilettes. Et au moins 2 milliards d’êtres humains utilisent de l’eau contaminée, ce qui les expose au choléra, à la dysenterie, à la typhoïde, à la poliomyélite…

L’accès à l’eau ne dépend pas seulement de sa quantité, mais aussi de sa qualité, qui se détériore partout dans le monde. Dans les régions à faibles revenus, l’absence de traitement des eaux usées constitue la principale source de pollution. Une estimation datant de 2017 "reste toujours valable", écrivait Le Monde en 2023 : au total, plus de 80 % des eaux usées sont rejetées directement dans l’environnement sans être traitées.

La stratégie sera dévoilée par la Commission européenne le 4 juin prochain. Elle vise notamment à atteindre l'objectif zéro pollution en 2030. Prévue à l’origine pour 2024, la présentation du plan a été repoussée en raison des manifestations d’agriculteurs européens survenues peu avant les élections. La commissaire européenne à l’Environnement et à la Résilience de l’eau, Jessika Roswall, met l’accent sur l’efficacité comme pilier central de sa stratégie. "Si nous voulons bâtir une économie de l’eau intelligente, nous devons apprendre à utiliser l’eau de manière plus intelligente", a-t-elle affirmé dans un entretien accordé à plusieurs médias, mardi 13 mai.

Dans cette optique, elle a annoncé son intention de formuler plusieurs recommandations à destination des États membres pour les aider à optimiser leur gestion de l’eau. L'objectif est notamment d'optimiser l'utilisation de l'eau dans tous les secteurs, de l'agriculture aux centres de données, en passant par l'industrie automobile, qui en sont tous de grands consommateurs. La stratégie ne prévoit en revanche aucune obligation juridiquement contraignante.

La qualité des eaux dans un état "critique"

La situation n'a pas évolué depuis 2015, date d'un précédent rapport d'étape de l'Agence européenne pour l’environnement (AEE). Dans une nouvelle étude publiée le 15 octobre 2024, celle-ci dresse un constat alarmant. "Nos eaux sont confrontées à une série de défis sans précédent qui menacent [sa sécurité] en Europe", y affirme sa directrice, Leena Ylä-Mononen.

La directive-cadre sur l’eau, qui date de 2000, prévoit notamment que 100 % des masses d’eau devaient atteindre un bon état, à la fois écologique et chimique, en 2015. Or selon l’agence européenne, qui a analysé 120 000 masses d’eau de surface (rivières, lacs, eaux côtières…) et 3,8 millions de km2 de masse d’eau souterraine dans 19 pays de l’UE et en Norvège, l'engagement n'a pas été tenu par les États membres. L’échéance a donc été reportée à 2027.

En dépit de ce délai supplémentaire, l’état des eaux de surface en Europe reste préoccupant. Selon le rapport, seuls 37 % d'entre elles présentent une bonne ou très bonne santé écologique - caractérisée notamment par une biodiversité aquatique suffisante, le respect de la morphologie des cours d’eau, une température adéquate et un débit stable. Par ailleurs, à peine 29 % affichent un bon état chimique, avec une faible présence de polluants. Quant aux nappes d'eau souterraines, la situation montre une légère amélioration, bien que celle-ci reste insatisfaisante : 77 % affichent un bon état chimique et 91 % seraient considérées en "bon état quantitatif", leur permettant d'atteindre un équilibre de long terme. Toutefois, des problèmes persistent, notamment liés à la "pollution par les pesticides et les nutriments", souligne l'AEE.

Ces résultats ont été confirmés par la Commission européenne en février 2025. Appelant à la nécessité de déployer "des efforts considérables", l'exécutif européen a formulé des recommandations clés aux Vingt-Sept pour améliorer leur gestion de cette ressource précieuse. Parmi elles, une meilleure application des règles sur la qualité de l’eau, en particulier contre la pollution agricole et les rejets d’eaux usées, tout en assurant un financement adéquat. La Commission appelle aussi à renforcer les actions face à la pollution chimique et à encourager la réutilisation de l’eau.

Dans plusieurs pays européens, la question de la quantité d’eau disponible en profondeur vient aussi se mêler aux problèmes de qualité. En France métropolitaine par exemple, au moins 10,6 % des aquifères, ces sols et roches qui abritent les nappes phréatiques, sont jugés en "mauvais état" quantitatif, en raison de prélèvements supérieurs à la ressource disponible. Pourtant, ces réserves assurent l’essentiel de l’approvisionnement en eau potable du pays.

De nombreux leviers

La gestion de l'eau en Europe demande des efforts coordonnés. "De nombreuses rivières et lacs d'Europe sont partagés par plusieurs pays, ce qui rend la gestion transfrontalière de l'eau essentielle", souligne le Parlement européen. L'institution considère qu'il revient à la Commission de garantir la solidarité régionale et transnationale par des politiques de l'eau conjointes et en facilitant la coopération entre les pays de l'UE.

Pour garantir un suivi efficace de la qualité de l’eau et de sa consommation, il convient d’investir dans des infrastructures hydrauliques modernes et des systèmes de surveillance intelligents. Dans ce sens, les députés européens proposent de créer, à partir de 2028, un fonds spécifique dans le prochain budget à long terme de l’Union européenne. Celui-ci serait entièrement dédié à renforcer la résilience face au stress hydrique, en priorité dans les régions les plus exposées aux pénuries d’eau.

La question de la modernisation revient régulièrement sur la table, alors que certains pays européens gaspillent d'importantes quantités d'eau en raison d'infrastructures vétustes. En 2020 en France, les pertes sur les réseau de distribution d'eau potable dues à des fuites représentaient près de 20 % des volumes, selon l'Observatoire Eau France. Une situation encore valable trois ans plus tard. Autrement dit, 1 litre d'eau potable sur 5 qui entre dans les canalisations retourne à la nature. Cela représente 937 millions de m3 par an, l'équivalent de la consommation annuelle de 18 millions d'habitants. Ce rendement moyen de 80 % fait cependant de la France un des bons élèves de l'Europe, selon le président de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E). "En comparaison, l’Italie affiche à peine plus de 60 %, tandis que la Belgique atteint seulement 73 %", souligne-t-il.

Lors d'un déplacement dans les Hautes-Alpes le 30 mars 2023, Emmanuel Macron a présenté une stratégie à long terme visant à planifier la gestion de l'eau jusqu'en 2030. Pour "accompagner les territoires les plus vulnérables", l’État a ainsi débloqué en urgence 180 millions d'euros, une enveloppe renouvelée chaque année. 35 millions d'euros sont par ailleurs consacrés aux territoires d'Outre-mer.

Les enjeux sont multiples. Outre la lutte contre les fuites, les questions de la réutilisation des eaux usées, de la transformation de l'agriculture - avec des installations adaptées au changement climatique - ou encore de l'évolution de la tarification de l'eau se posent avec acuité. Jessika Roswall elle-même concède que cette dernière question n'est pas simple, insistant sur le fait que tous les Européens partagent "la nécessité d'un accès à l'eau à un prix abordable".

Pour soutenir la transition vers une gestion plus pragmatique et responsable de la ressource en eau, Bruxelles table sur un mix entre financements publics et privés. Un accélérateur d’investissements dédié à la résilience de l’eau, en partenariat avec la Banque européenne d’investissement (BEI), va notamment être lancé, avec une vingtaine de projets pilotes innovants à la clé. Pour le Parlement européen, "les défis modernes appellent des solutions modernes". Dans ce cadre, "les technologies émergentes peuvent aider à transformer la gestion de l'eau" et à rendre son utilisation plus durable.

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21.05.2025 à 10:30

Gaza : l'Union européenne hausse le ton face à Israël, l'accord d'association en danger ?

Florian Chaaban

"L'UE fustige l'escalade à Gaza", titre France 24 ce mercredi 21 mai. "Alors que l'État hébreu promet d'aller 'jusqu'au bout' de son offensive à Gaza, l'Europe agite la menace de sanctions", explique La Dépêche. Mardi 20 mai, "une majorité de ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne s'est prononcée en faveur d'une révision de l'accord […]

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Texte intégral (2018 mots)
Lors de la dernière réunion du Conseil des affaires étrangères, mardi 20 mai, la haute représentante de l'UE pour la politique étrangère et la sécurité, Kaja Kallas, a mis la pression sur Israël face à la situation devenue intenable à Gaza - Crédits : Conseil européen
Lors de la dernière réunion du Conseil des affaires étrangères, mardi 20 mai, la haute représentante de l'UE pour la politique étrangère et la sécurité, Kaja Kallas, a mis la pression sur Israël face à la situation devenue intenable à Gaza - Crédits : Conseil européen

"L'UE fustige l'escalade à Gaza", titre France 24 ce mercredi 21 mai. "Alors que l'État hébreu promet d'aller 'jusqu'au bout' de son offensive à Gaza, l'Europe agite la menace de sanctions", explique La Dépêche.

Mardi 20 mai, "une majorité de ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne s'est prononcée en faveur d'une révision de l'accord d'association UE-Israël dans le but d'accentuer la pression sur le pays afin qu'il lève son blocus humanitaire de la bande de Gaza", rapporte Euractiv.

 "Nous ne resterons pas les bras croisés pendant que le gouvernement israélien poursuit ces actions scandaleuses", ont par ailleurs déclaré conjointement Paris, Londres et Ottawa [La Dépêche].

Contexte abrasif

Les relations entre Israël et l'État palestinien ne tiennent qu'à un fil depuis octobre 2023, "lorsque les alliés d'Israël se sont alignés pour soutenir le droit de Benyamin Netanyahu de frapper durement le Hamas après qu'une attaque coordonnée a tué quelque 1 200 personnes et pris en otage environ 250 Israéliens", le 7 octobre, rappelle Politico. "58 otages sont toujours en captivité à Gaza", poursuit le média en ligne. Depuis, l'armée israélienne n'a cessé d'intensifier ses opérations militaires et cherché à asphyxier la bande de Gaza.

"Après avoir bloqué depuis le 2 mars le passage de toute aide humanitaire vitale pour la population de Gaza, Israël a annoncé que 93 camions de l'ONU y étaient entrés mardi [20 mai], après neuf camions la veille", indique France 24, qui explique que la situation humanitaire y demeure "catastrophique".

L'article 2 de l'accord d'association va être réexaminé

Pour sortir de l'impasse, l'UE décide de frapper fort et s'apprête "à réexaminer ses échanges commerciaux et sa coopération avec Israël en raison des violations présumées des droits de l'homme" [Euronews]. La haute représentante de l'UE pour la politique étrangère et la sécurité, Kaja Kallas, a ainsi "annoncé un réexamen de l'accord [d'association] signé [entre l'UE et Israël] en 1995 et entré en vigueur en juin 2000", rapporte Ouest-France.

"Il existe une forte majorité en faveur du réexamen de l'article 2 de notre accord d’association avec Israël. Nous allons donc nous lancer dans cet exercice", a-t-elle indiqué dans une déclaration à l'AFP, reprise par le quotidien régional. Cet article stipule que les relations "sont fondées sur le respect des droits de l'homme et des principes démocratiques, qui guident leur politique intérieure et internationale et constituent un élément essentiel du présent accord" [Euronews].

Les répercussions peuvent être importantes. Dans la pratique, "l'accord d’'association de l'UE avec Israël crée un cadre de coopération économique, politique, scientifique, culturelle et sécuritaire entre les États de l'Union européenne et Israël" [Ouest-France]. Surtout, l'UE est le premier partenaire commercial du pays, "avec des échanges de marchandises évalués à 42,6 milliards d'euros en 2024" d'après la Commission européenne.

Un consensus fragile

La possibilité de réviser ce texte, soutenue depuis longtemps "par l'Espagne et l'Irlande" notamment, rappelle La Vanguardia, est désormais défendue par 17 pays membres. La politique récente du gouvernement israélien "a provoqué un changement radical de la posture de l'UE sur le conflit, souligne le journal de Barcelone.

Preuve du tournant en train de s'opérer, "les Pays-Bas avaient [déjà] demandé à la Commission européenne un réexamen de l'accord d'association entre l'UE et Israël" une semaine plus tôt, précise La Dépêche. Une révision à laquelle Emmanuel Macron "s'est dit ouvert, tout comme son ministre de l'Europe et des Affaires étrangères", complète le média régional. "'J'appelle la Commission européenne à faire cet examen, à instruire cette demande et à montrer si oui ou non Israël respecte ses obligations vis-à-vis des droits de l'homme'", a ainsi renchéri Jean-Noël Barrot.

Israël a répondu à ces annonces par la voix de son porte-parole au ministère des Affaires étrangères israélien, Oren Marmorstein. "Nous rejetons totalement l'orientation de la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, qui reflète une incompréhension totale de la réalité complexe à laquelle Israël est confronté et encourage le Hamas à rester sur ses positions", a-t-il déclaré dans un communiqué [Le Monde]. En l'état, "une entente des 27 au sujet d'une suspension totale de l'accord de coopération avec Israël semble périlleuse, certains pays comme l'Allemagne et la Hongrie demeurant des soutiens solides de l'État hébreu", conclut La Dépêche.

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