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01.07.2025 à 15:02

[Podcast] UE-Chine : 50 ans d'échanges entre alliance et rivalité

Florian Chaaban
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Les relations officielles entre Bruxelles et Pékin remontent à 1975, mais c’est à la fin des années 1970 que le partenariat prend forme. En avril 1978, un premier accord commercial entre la Communauté économique européenne et la Chine voit le jour. Son objectif : simplifier les procédures douanières et garantir un équilibre des échanges entre […]

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Texte intégral (1387 mots)

Les relations officielles entre Bruxelles et Pékin remontent à 1975, mais c’est à la fin des années 1970 que le partenariat prend forme. En avril 1978, un premier accord commercial entre la Communauté économique européenne et la Chine voit le jour. Son objectif : simplifier les procédures douanières et garantir un équilibre des échanges entre les deux parties.

Ce partenariat s’élargit en 1985, avec un nouvel accord de coopération couvrant l’agriculture, l’énergie, l’industrie ou encore la science. Ces textes posent les bases d’un dialogue économique durable, fondé sur la réciprocité.

Aujourd’hui, les liens économiques sont plus forts que jamais. L'empire du milieu est notamment le premier fournisseur de biens de l’Union. Chaque jour, près de 2,3 milliards d’euros de biens et services sont échangés entre les deux blocs.

Mais depuis 2019, la Commission européenne ne voit plus la Chine uniquement comme un partenaire : elle la qualifie aussi de "concurrent stratégique" et de "rival systémique", en raison notamment d’un accès limité au marché chinois.

Les tensions se sont accentuées en 2024 avec la mise en place de surtaxes européennes sur les voitures électriques chinoises, entraînant des mesures de rétorsion de Pékin, dont une visant le cognac français.

Beaucoup de monde estime, y compris en Chine, qu'il serait dans l'intérêt à long terme de la Chine de gérer de manière plus responsable ses déséquilibres économiques. C'est également notre point de vue, et je pense que nous devons nous engager de manière constructive avec la Chine pour trouver des solutions dans notre intérêt mutuel.

Ursula von der Leyen

Présidente de la Commission européenne

Un mariage de raison

Au-delà des rapports commerciaux, l’Union et la Chine partagent un intérêt stratégique pour la transition écologique. Alors que les États-Unis ont quitté l’Accord de Paris, la Chine y est restée engagée, jouant du mieux qu'elle peut son rôle dans la lutte contre le changement climatique. Bien que ses émissions de gaz à effet de serre aient légèrement diminué au cours des premiers mois de l’année 2025, le pays demeure le premier émetteur mondial de carbone au monde, loin devant les États-Unis.

Leader mondial en matière d'énergies renouvelables, Pékin est un partenaire incontournable pour l’Europe dans les domaines du solaire, de l’hydrogène vert ou les batteries.

Mais cette relation étroite s’accompagne d’une dépendance européenne grandissante, en particulier dans les technologies sensibles et les terres rares, indispensables aux transitions numérique et écologique.

Après un demi-siècle de coopération, l’Union européenne et la Chine doivent surmonter quelques tensions, mais surtout relever des défis communs. Relancer le dialogue, stabiliser les échanges et renforcer la coopération sur les questions climatiques font partie des priorités partagées.

Au-delà des bonnes intentions, les deux puissances ont compris qu'elles avaient un intérêt à se rapprocher face à la politique unilatérale et protectionniste des États-Unis de Donald Trump. Une alliance de circonstance, donc, qui tient moins à une vision partagée du monde qu’à une volonté commune de rééquilibrer le rapport de force global.

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01.07.2025 à 12:58

Nathalie Loiseau : "Le projet européen est la cible d’une stratégie organisée de désinformation"

Vincent Lequeux
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Dans un contexte de fragmentation politique, de montée des extrêmes et de menaces extérieures croissantes, l'Union européenne se dote d'outils à la hauteur du défi pour protéger ses sociétés. L'UE légifère (DSA, DMA, AI Act), surveille les réseaux-sociaux, impose des amendes aux grandes plateformes du numérique, mène des enquêtes et des missions d'observation des élections en […]

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Texte intégral (4275 mots)
Nathalie Loiseau
Députée européenne, Nathalie Loiseau préside la commission spéciale sur le Bouclier européen de la démocratie depuis février 2025 - Crédits : Parlement européen

Dans un contexte de fragmentation politique, de montée des extrêmes et de menaces extérieures croissantes, l'Union européenne se dote d'outils à la hauteur du défi pour protéger ses sociétés. L'UE légifère (DSA, DMA, AI Act), surveille les réseaux-sociaux, impose des amendes aux grandes plateformes du numérique, mène des enquêtes et des missions d'observation des élections en collaboration avec les États membres pour protéger un modèle démocratique européen sous le feu des ingérences étrangères et confronté à un adversaire bien identifié : la Russie, mais aussi la Chine ou la Corée du Nord.

Députée européenne (Renew Europe) depuis mai 2019, réélue en 2024, Nathalie Loiseau explique comment l'UE et les États membres s'organisent dans cette guerre, moins visible, mais tout aussi dévastatrice pour les sociétés européennes.

Entretien réalisé en partenariat avec le mensuel L'EUROPE, co-édité par Toute l'Europe. Le N°3 (juillet-août, double numéro) est en vente vendredi 4 juillet, avec notamment un dossier sur l'intelligence artificielle, un focus sur les relations UE-Iran et la stratégie de l'UE pour mieux gérer les ressources en eau. L'EUROPE, à découvrir en kiosque (4,50 €) chaque mois.

Vous présidez aujourd'hui la commission spéciale du Parlement européen "bouclier européen de la démocratie". Quelle est sa mission ?

Cette commission a été créée en février dernier, dans la continuité d'un travail entamé sous le précédent mandat avec "la commission spéciale sur l'ingérence étrangère dans l'ensemble des processus démocratiques de l'UE". Son champ d'action est toutefois élargi : il ne s'agit plus seulement de lutter contre les ingérences étrangères, mais aussi d'identifier les relais internes à l'Union européenne, qui propagent ces influences. Notre mission est plurielle : dresser un état des lieux des menaces, évaluer l'efficacité ou lacunes des réponses déjà apportées, mais aussi formuler des recommandations et faire évoluer la législation européenne. Nous sommes dans une urgence, car le projet européen et nos démocraties n'ont jamais été autant attaqués.

Quelles formes concrètes prennent ces attaques ?

Nous faisons face à une guerre hybride qui sape les fondements de nos démocraties. Celle-ci s'exprime par une panoplie d'armes anti-démocratiques : manipulation de l'information, campagnes de désinformation, instrumentalisation des réseaux de migration clandestine, cyberattaques, sabotages, organisation de manifestations. Ces tactiques cherchent à nous diviser, à influencer les débats, à détruire la confiance des citoyens dans leurs institutions et les dans élections. Le projet européen lui-même est devenu une cible de cette guerre.

Les acteurs de cette guerre informationnelle sont-ils bien identifiés ?

La Russie est en première ligne, loin devant les autres pays, à la fois par l'ampleur de ses campagnes et par son ancienneté, son expérience. Depuis des années, la Russie a mis en place des tactiques et des relais d'influence qui peuvent être activés à tout moment, quand elle estime que c'est son intérêt. Mais elle n'est plus seule ! La Chine a repris ces tactiques, notamment pendant la crise du Covid-19, en relayant parfois les narratifs russes, avec des armées de petites mains extrêmement bien organisées. L'Iran et la Corée du Nord utilisent également ces méthodes ou l'Azerbaïdjan qui vise particulièrement la France et ses territoires d'outre-mer.

Plus inquiétant encore, nous voyons apparaître un "marché de l'ingérence". Des entreprises privées, mercenaires de cette ingérence, vendent des services de manipulation au plus offrant : manifestations instrumentalisées, campagnes de désinformation, piratages, aspiration de données… Ce business se développe dans les pays du Sud, dans les Balkans, mais parfois aussi au sein même de l'Union européenne. Tout ce qui peut créer de la colère, de l'anxiété et de la division dans nos sociétés est exploité.

Les pays européens sont-ils suffisamment armés et organisés pour bien répondre à ces attaques ?

Face à ces mouvements de fond, les démocraties répondent généralement avec efficacité, mais pas encore avec la rapidité et l'immédiateté que l'époque réclame. Sur le continent, la corrélation entre la montée des extrêmes et l'augmentation de l'ingérence étrangère est impressionnante. La montée de l'extrême droite a ses propres causes, notamment la déception face aux partis politiques traditionnels, l'inquiétude face aux conséquences de la mondialisation ou l'idéalisation du passé… Mais ce contexte est exploité par des forces extérieures. Les partisans de l'extrême droite sont des cibles de choix pour ces puissances étrangères, car ils sont plus enclins à remettre en cause les valeurs démocratiques de l'Union européenne, qui sert de bouc émissaire. La Russie trouve ainsi un soutien d'opportunité.

Peut-on estimer les conséquences de ces ingérences étrangères ? Ont-elles une incidence mesurable sur les différents processus électoraux ?

Absolument. Des enquêtes très précises ont été menées et nous l'avons vu récemment en Roumanie, où des ingérences russes ont conduit à l'invalidation des résultats du premier tour de l'élection présidentielle en novembre 2024, qui avait été remporté par le candidat d'extrême droite Călin Georgescu (la Cour constitutionnelle roumaine a ensuite invalidé la candidature de Călin Georgescu pour le nouveau scrutin présidentiel en mai 2025. NDLR). Celui-ci s'est imposé dans le paysage politique roumain grâce à une stratégie bien définie et avec une aide étrangère avérée : d'abord, en s'implantant dans des petites communautés, des cercles marginaux ; ensuite, en infiltrant des réseaux d'influenceurs sur TikTok qui ont repris des contenus politiques ; et enfin par une amplification artificielle de sa présence via des milliers de faux comptes — que TikTok a fini par supprimer. Ainsi, Călin Georgescu est devenu le personnage incontournable pour les électeurs indécis et la population méfiante à l'égard des institutions.

Cette annulation, évidemment légitime, est regrettable pour la vie démocratique ! Quand une décision de cet ordre arrive aussi tard, elle est difficile à comprendre, à accepter par les citoyens. C'est tout le travail que nous devons mener pour agir et révéler ces manipulations en amont. Car nous avons vu les mêmes mécanismes en Pologne où les conséquences de la guerre en Ukraine sont instrumentalisées et au Portugal où l'extrême droite a fait une percée historique lors des récentes élections législatives (le parti d'extrême droite Chega a obtenu près de 23% des suffrages, NDLR).

Que peut faire et proposer votre commission face à ces menaces ?

Notre premier pouvoir, c'est celui de la transparence. Investiguer, puisque nous menons des missions sur le terrain, instruire, répertorier et faire savoir, car révéler ces attaques au grand jour, c'est déjà armer les citoyens pour qu'ils comprennent combien ils peuvent subir des manipulations. Ensuite, nous devons veiller à la pleine application de la réglementation, comme le Digital Services Act (DSA, appliqué depuis août 2023, NDLR) qui impose aux grandes plateformes numériques d'agir contre les contenus illicites et les contenus haineux. Mais aussi de surveiller la création de fausses tendances, la présence de faux comptes, l'activité malveillante lors des processus électoraux et les manipulations algorithmiques.

La législation existe, mais comment être certain que les grandes plateformes numériques la respectent et n'essaient pas de la contourner ?

C'est une veille constante. Plusieurs enquêtes menées par les services de la Commission européenne sont en cours, notamment vis-à-vis de X et TikTok. Et nous doutons de la sincérité des déclarations de Telegram, concernant le nombre d'utilisateurs, alors que de nombreuses ingérences démarrent sur ce réseau. S'il y a manipulation algorithmique, par exemple pour donner plus de visibilité à l'AfD en Allemagne, il faut sanctionner la plateforme (la Commission européenne inflige régulièrement des amendes aux géants du numérique, comme récemment à Meta et Apple à hauteur de 500 et 200 millions d'euros pour manquements à l'application du DMA, Digital Market Act, NDLR). Sans quoi, nous ne sommes plus dans un droit à la liberté d'expression, mais un droit à la manipulation.

Pour les partisans d'un "laissez-faire" numérique, dont Elon Musk est le leader le plus visible, régulation égale censure. Peut-on réguler sans censurer ?

C'est une fausse dichotomie entretenue par certaines plateformes et par l'administration Trump en particulier. Pour eux, le DSA serait un instrument de censure, alors que beaucoup d'experts américains, inquiets de ce qui se passe aux États-Unis, nous envient et nous incitent à légiférer. Réguler, ce n'est pas censurer. Un journal ne peut pas publier des propos négationnistes ou haineux sans conséquence, il est poursuivi en justice. Pourquoi en serait-il autrement en ligne ?

La liberté d'expression est suffisamment précieuse pour que l'on sache définir ce qu'elle ne peut pas être. Elle ne peut pas être la liberté d'oppression ou d'imposer une information fabriquée, dénaturée et inonder nos démocraties sans qu'il y ait une responsabilité des diffuseurs, c'est-à-dire des plateformes. Nous ne voulons pas brider la liberté d'expression, mais garantir que les faits restent identifiables. La vérification des faits n'est pas contraire à la liberté d'opinion. Malheureusement, une partie de l'extrême droite, y compris dans la commission que je préside au Parlement européen, considère qu'il n'y plus de faits, mais une vérité alternative. Ainsi, tout devient "opinion", même les faits établis. Il faut donc séparer le réel du faux, surtout face à l'arrivée de l'intelligence artificielle générative qui peut produire de fausses images ou vidéos très crédibles.

La liberté d'expression passe-t-elle aussi par le maintien de la liberté des médias ?

Lors du précédent mandat, nous avons aussi adopté une législation sur la liberté des médias (European Media Freedom Act), qui entre en vigueur cet été. Nous avons comme mission de nous assurer que les États membres respectent cette réglementation. Car l'exercice de la démocratie ne s'exprime pas seulement au moment des élections. La démocratie c'est aussi le pluralisme, la liberté et l'indépendance des médias, la diversité des opinions et la sécurité physique des journalistes. La liberté de la presse recule dans le monde, mais aussi en Europe, dans les pays candidats à l'adhésion et au sein même de l'Union européenne où de nombreux médias indépendants sont contraints et souffrent économiquement. Et quand la liberté des médias recule, la démocratie est en danger !

Dans cette guerre de désinformation et d'ingérence étrangère, pourquoi la France est-elle particulièrement visée ?

Le premier pays européen touché est l'Ukraine. Mais la France arrive en deuxième position. La France est particulièrement touchée parce qu'elle est visible, influente, stratégique. Parce qu'elle est la seule puissance nucléaire de l'UE, un moteur de la défense européenne et du soutien à l'Ukraine et qu'elle porte une vision ambitieuse pour l'Union européenne. Mais aussi parce que notre société aime débattre et se divise volontiers. Il est plus facile de mettre du sel sur une plaie existante que de créer une plaie. Nous savons que la Russie a exploité la crise, bien réelle, des Gilets jaunes. De même, suite à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, notre société s'est très vite divisée entre ceux qui ne voyaient que les souffrances du peuple israélien et ceux qui ne voyaient que les souffrances du peuple palestinien. La Russie a saisi l'opportunité de cette polarisation et rapidement nous avons vu apparaître les étoiles bleues sur les murs de Paris ou les mains rouges sur le Mur des Justes. Ne nous trompons pas : ces actions ont le même fondement et cherchent avant tout à nous déstabiliser.

Dans un autre registre, également déstabilisateur, quel regard portez-vous sur l'évolution des États-Unis sous Donald Trump ? Comme ministre chargée des Affaires européennes (2017-2019), vous avez vécu une partie du premier mandat de Donald Trump.

Trump II n'est pas la prolongation de Trump I. Donald Trump n'a pas le même entourage, plus radical aujourd'hui, comme en témoigne le discours de JD Vance à Munich, et il n'a pas les mêmes contre-pouvoirs. L'Union européenne, avec son attachement à l'État de droit et à la régulation, est une gêne pour lui. L'administration américaine actuelle sabote ses propres instruments de cybersécurité, soutient ouvertement certains partis extrémistes, attaque les régulations européennes comme le DSA, DMA, AI Act qui sont des empêcheurs de dominer le monde. La collusion avec la Russie est donc naturelle. On dit poliment que Trump est transactionnel, mais cela veut simplement dire qu'il n'a pas d'alliés. On pouvait en voir les germes sous Trump I, il se posait déjà des questions sur l'Alliance atlantique qui n'est pas dans son logiciel. Ainsi quand il dit aux Européens "vous n'investissez pas assez dans la défense", il faut comprendre "vous ne m'achetez pas assez d'armes".

Justement, vous étiez rapporteure pour votre groupe au Parlement européen du programme européen pour l'industrie de la défense (EDIP) adopté en avril. L'UE peut-elle bâtir une industrie de défense ?

Elle s'en donne les moyens, mais elle doit encore accélérer. Si nous voulons maintenir la paix en Europe, il est essentiel que nous possédions notre industrie de défense et la capacité d'organiser notre propre défense. Nous avons des industriels performants en France, en Allemagne, en Italie, en Suède, mais ils se sont développés au sein de marchés nationaux, sans économies d'échelle au niveau européen. Sur le plan de la défense, nous avons donc une Europe fragmentée. Il faut mutualiser les efforts, standardiser les équipements, produire plus vite. Nous avons vu avec la guerre en Ukraine, que la Corée du Nord a fourni plus de munitions à la Russie en trois mois, que l'UE à l'Ukraine en trois ans. C'est un marqueur fort. C'est pourquoi le Parlement européen a adopté très rapidement le programme européen de défense (EDIP).  Maintenant, nous attendons que le Conseil en fasse autant… mais la prise de conscience est bien réelle au sein des Vingt-Sept.

Concernant la défense, le budget européen, en discussion actuellement pour la prochaine programmation (2028-2024), sera-t-il à la hauteur ?

Pour le moment, la défense européenne est financée avec des marges budgétaires — des “pièces jaunes” comme je le dis souvent. EDIP, c'est 1,5 milliards d'euros ce n'est pas assez.

C'est pour cela qu'Ursula von der Leyen a proposé le plan REarm Europe, avec notamment l'idée que les dépenses de défense ne seraient pas comptées dans le respect du pacte de stabilité. Je sais que certains ne sont pas d'accord, mais s'endetter pour investir n'est pas foncièrement mauvais. En revanche, il ne faut pas penser que la dette est de l'argent magique qu'on ne remboursera jamais. Il faut donc revoir le cadre financier pluriannuel, réorienter des fonds inutilisés, comme ceux du plan de relance ou d'Erasmus non dépensés pendant la pandémie. Et surtout, il faut créer des ressources propres. Le budget ne peut pas reposer sur la dette ou les contributions nationales. L'Union des marchés de capitaux pourrait aussi permettre de mobiliser l'épargne privée vers les investissements stratégiques.

Un an après les élections européennes, le travail au sein d'un parlement plus fragmenté demande-t-il une nouvelle approche politique ?

Oui ! Construire une majorité, aujourd'hui, c'est faire de la dentelle. Le Parlement européen penche beaucoup plus à droite que lors de la précédente mandature et le Parti populaire européen (PPE), premier groupe politique (188 députés sur 720, NDLR), peut choisir entre deux majorités : celle du centre pro-européen, avec Renew Europe, les Sociaux-démocrates et les Verts ou celle qui inclut la droite conservatrice et l'extrême droite. Nous constatons une alliance ponctuelle du PPE avec l'extrême droite sur certaines résolutions, comme celle sur le Venezuela, utilisée comme ballon d'essai. Cela ne veut pas dire qu'elle est dominante, mais elle est possible, ce qui fragilise l'édifice. Chacun doit en prendre conscience.

Entretien réalisé en partenariat avec le mensuel L'EUROPE, co-édité par Toute l'Europe.

Commission spéciale sur le bouclier européen de la démocratie

Trente-trois députés européens composent la Commission spéciale sur le bouclier européen de la démocratie présidée par Nathalie Loiseau. Installée lundi 3 février 2025, la Commission a un mandat renouvelable de douze mois. Les travaux des députés se concentrent sur l'ingérence via les plateformes en ligne et leur impact sur la démocratie, les attaques contre les infrastructures critiques, les cyberattaques, les contenus générés par l'IA et les 'deep fakes' visant l'ingérence étrangère et la manipulation de l'information, les menaces hybrides d'origine intérieure, ainsi que le rôle des acteurs malveillants étatiques ou non étatiques. La Commission proposera des solutions tangibles pour renforcer la résilience de l'UE face aux menaces et attaques hybrides et pour améliorer le cadre juridique et institutionnel de l'Union.

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01.07.2025 à 12:28

L'Union européenne et l'Ukraine s'entendent sur une révision de leur accord de libre-échange

Florian Chaaban
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Une nouvelle étape. La Commission européenne a annoncé le 30 juin avoir trouvé un "accord de principe" avec Kiev pour faire évoluer la relation commerciale entre l’UE et l’Ukraine. Il s'agit d'un accord "équilibré, juste et réaliste", a assuré le commissaire européen en charge du Commerce Maroš Šefčovič, pointant notamment l'épineux sujet de l'agriculture. Depuis […]

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Texte intégral (1753 mots)
Accompagné du commissaire à l'agriculture et alimentation, Christophe Hansen, le commissaire européen au commerce Maroš Šefčovič a présenté lundi 30 juin les contours du nouvel accord commercial entre l'UE et l'Ukraine - Crédits : Xavier Lejeune / Commission européenne
Accompagné du commissaire à l'Agriculture et à l'Alimentation, Christophe Hansen, le commissaire européen au Commerce Maroš Šefčovič a présenté lundi 30 juin les contours du nouvel accord commercial entre l'UE et l'Ukraine - Crédits : Xavier Lejeune / Commission européenne

Une nouvelle étape. La Commission européenne a annoncé le 30 juin avoir trouvé un "accord de principe" avec Kiev pour faire évoluer la relation commerciale entre l’UE et l’Ukraine. Il s'agit d'un accord "équilibré, juste et réaliste", a assuré le commissaire européen en charge du Commerce Maroš Šefčovič, pointant notamment l'épineux sujet de l'agriculture.

Depuis 2022, l’Union européenne avait suspendu les droits de douane sur de nombreux produits agricoles ukrainiens afin de soutenir Kiev face à l’invasion russe. Cette mesure, renouvelée jusqu’au 5 juin 2025, visait à faciliter les exportations ukrainiennes vers l’UE. Depuis cette date et dans l'attente d'un compromis, l'Union européenne avait mis en place des mesures transitoires revenant aux quotas de 2016 et très critiquées par Kiev.

La suspension des droits de douane avait suscité la colère d'agriculteurs européens, notamment en Pologne, en France et en Hongrie. Dénonçant la "concurrence déloyale" d'un acteur majeur de l'agriculture mondiale, ceux-ci réclamaient le retour aux quotas d’importation en vigueur avant la guerre.

Un accord censé "protéger les intérêts des agriculteurs"

Pour les rassurer, la Commission européenne promet des quotas sur les "produits sensibles comme les œufs, le sucre et le blé", tandis que d’autres produits seront entièrement libéralisés comme le jus de raisin ou le lait fermenté.

Concrètement, "l'UE ouvrira davantage son marché aux produits ukrainiens qu'avant la guerre, tout en tenant […] compte des sensibilités de certains secteurs agroalimentaires", explique l'exécutif européen. La Commission insiste sur des clauses de sauvegarde en cas de déstabilisation du marché et promet de continuer "à protéger les intérêts [des] agriculteurs", selon les mots de sa présidente Ursula von der Leyen.

Bruxelles mentionne également "l'alignement progressif de l'Ukraine sur les normes de production pertinentes de l'UE" d'ici 2028, telles que le bien-être animal, l'utilisation de pesticides et de médicaments vétérinaires.

Déjà des critiques

En proposant de réviser l’accord d’association avec l'Ukraine, la Commission doit déjà essuyer les critiques du Copa-Cogeca, qui représente les principaux syndicats et coopératives agricoles du continent. L'organisation dit accueillir "favorablement (…) l'harmonisation des normes" et les "mécanismes de sauvegarde", mais reste "préoccupé[e]" par l'impact de l'accord sur les "secteurs sensibles et l'exclusion potentielle de certaines productions, comme l'orge ou l'éthanol, de ces mécanismes".

Le groupe d'intérêts cible également l’article 29, selon lequel l'accord ne peut être révisé que pour "accélérer l’élimination des droits de douane". Déjà confrontés à l’augmentation des importations de produits ukrainiens souvent plus compétitifs que leurs équivalents européens, les agriculteurs représentés à Bruxelles redoutent déjà des déséquilibres sur le marché.

"Cet accord ouvre un nouveau chapitre dans les relations commerciales entre l'UE et l'Ukraine, en établissant un cadre à long terme, prévisible et réciproque", défend toutefois Maroš Šefčovič.

Les deux parties vont maintenant s'efforcer de finaliser les aspects techniques du texte. La Commission doit présenter cet accord "dans les prochains jours" aux États membres de l'UE, qui devront le valider en Conseil, ainsi qu'au Parlement européen. L'accord sera ensuite formellement adopté par le comité d'association UE-Ukraine.

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