17.03.2025 à 17:43
Vincent Lequeux
Dans cette série de six courtes interviews vidéo, Stéphane Séjourné met en lumière les grands enjeux industriels et économiques de l’Union européenne. Le vice-président de la Commission européenne, commissaire chargé de la Prospérité et de la stratégie industrielle, propose un éclairage sur les grandes orientations de son portefeuille à travers le "Pacte pour une industrie […]
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Dans cette série de six courtes interviews vidéo, Stéphane Séjourné met en lumière les grands enjeux industriels et économiques de l’Union européenne. Le vice-président de la Commission européenne, commissaire chargé de la Prospérité et de la stratégie industrielle, propose un éclairage sur les grandes orientations de son portefeuille à travers le "Pacte pour une industrie propre" (Clean Industrial Deal), dévoilé le 26 février 2025. Il souligne notamment l'importance d’allier ambition climatique et souveraineté économique pour construire une industrie plus résiliente. Outre les objectifs de gain de compétitivité pour les entreprises, ce Pacte pour une industrie propre entend concerner directement les citoyens européens, en stimulant la demande de produits propres "Made in Europe".
Pour comprendre les ambitions de ce Pacte industriel, grande priorité de l'Union européenne, Toute l'Europe vous propose cette série vidéo dévoilée du 17 au 22 mars, sur touteleurope.eu et les réseaux-sociaux. Stéphane Séjourné revient sur la transition énergétique, la compétitivité des entreprises, le plan automobile, la révision des marchés publics et la sécurisation des matières premières. Face aux défis de la concurrence internationale et des tensions géopolitiques, il dessine une Europe plus stratégique, protégeant ses industries clés tout en favorisant l’innovation.
Pour Stéphane Séjourné, la compétitivité des entreprises et la décarbonation ne s’opposent pas, mais doivent être pensées ensemble comme une stratégie économique. L’Union européenne doit produire sa propre énergie décarbonée pour réduire sa dépendance aux importations et réinvestir ces ressources dans l’éducation et l’économie. Les objectifs climatiques restent, même si la route pour y parvenir doit changer.
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17.03.2025 à 15:57
Florian Chaaban
Venir en aide à un pays à la situation humanitaire et politique particulièrement précaire. Tel est l'objet de la neuvième conférence des donateurs pour la Syrie, organisée ce lundi 17 mars à Bruxelles. Un rendez-vous clé pour la transition et la reconstruction du pays après plus d'une décennie de guerre civile. Pour la première fois, […]
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Venir en aide à un pays à la situation humanitaire et politique particulièrement précaire. Tel est l'objet de la neuvième conférence des donateurs pour la Syrie, organisée ce lundi 17 mars à Bruxelles. Un rendez-vous clé pour la transition et la reconstruction du pays après plus d'une décennie de guerre civile. Pour la première fois, des représentants du pouvoir en place à Damas y participent, marquant un tournant diplomatique majeur.
L’événement se déroule en parallèle d’une réunion des ministres des affaires étrangères de l'Union européenne, qui vise à alerter et mobiliser la communauté internationale sur un Etat toujours marqué par l'instabilité. Le défi est de taille, alors que 16,7 millions de Syriens ont besoin d’une aide humanitaire. Les Nations unies estiment qu’il faudrait, au rythme actuel, au moins un demi-siècle à la Syrie pour retrouver la situation économique qu’elle connaissait avant la guerre civile ayant éclaté en 2011.
Depuis cette année-là, l’UE et ses Etats membres ont alloué près de 37 milliards d’euros pour répondre à la crise syrienne. Lors de sa dernière édition, la conférence des donateurs avait permis de mobiliser 7,5 milliards d’euros. Les efforts financiers sont aujourd'hui menacés par le retrait des Etats-Unis, qui représentaient jusqu’ici le principal fournisseur d'aide internationale à la Syrie. L’UE et ses partenaires espèrent ainsi que les pays arabes du Moyen-Orient compenseront ce désengagement, tout en continuant de prendre leur part.
En ouverture de la conférence, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré qu'une aide financière de 2,5 milliards d'euros allait être accordée pour 2025 et 2026 à la Syrie. "Les Syriens ont besoin de davantage d'aide, qu'ils soient à l'étranger ou qu'ils aient décidé de rentrer chez eux", a-t-elle déclaré.
Sur le terrain, l’aide humanitaire européenne repose sur 1,758 milliard d’euros alloués à des programmes humanitaires qualifiés de vitaux, via les agences de l’ONU, les ONG et d’autres organisations internationales. Ces fonds permettent de financer des services d’urgence tels que les soins de santé, la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, ainsi que la protection des populations vulnérables, notamment les femmes et les enfants.
La chute du régime de Bachar al-Assad le 8 décembre dernier a offert une opportunité unique aux Syriens de reconstruire leur pays. Néanmoins, la transition reste fragile. Depuis la prise du pouvoir par la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, le pays est en proie à des violences communautaires. Un massacre récent dans l’ouest du pays ayant causé la mort de 1 400 civils, principalement parmi la communauté alaouite, suscite l’inquiétude des Européens.
Si l'UE soutient la transition politique menée par la coalition, elle reste également très vigilante au respect des droits humains. Certains pays, comme la France, menacent de rétablir les sanctions levées le 24 février si les exactions restent impunies. Alors que les Vingt-Sept ont salué la nomination d'une commission d'enquête et indiqué dans un communiqué que "tout [devait] être fait pour éviter que de tels crimes se reproduisent", Bruxelles insiste également sur la nécessité de poursuivre dans le sens d'une suspension des mesures coercitives afin de garantir la stabilité du pays et éviter un retour au chaos.
"Il est nécessaire de continuer à lever les sanctions. S'il y a de l'espoir pour les gens, il y a aussi moins de chaos […] il est nécessaire que tous les services leur soient fournis, comme les services bancaires par exemple", a souligné ce lundi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, à son arrivée au Conseil des affaires étrangères. Pour rappel, les dernières sanctions levées par le Conseil concernent les secteurs de l'énergie (y compris le pétrole, le gaz et l'électricité) et du transport. Elles ont aussi entériné la radiation de cinq entités de la liste des banques faisant l'objet d'un gel des fonds et des ressources économiques.
Au-delà de ces engagements, l’Allemagne a déjà promis une contribution supplémentaire de 300 millions d’euros pour soutenir la reconstruction syrienne. L'annonce a été faite par la ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock.
Cette conférence ne se limite donc pas à une levée de fonds : elle doit également permettre d’évaluer la viabilité du processus de transition et les conditions d’un soutien international durable à la Syrie. Entre défis humanitaires, reconstruction et équilibres géopolitiques fragiles, l’avenir du pays reste incertain, et l’implication de la communauté internationale dans les mois à venir peut s'avérer déterminante.
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17.03.2025 à 13:25
Valentin Ledroit
Bourges ne perd pas de temps. Trois ans avant de devenir capitale européenne de la culture, la ville et le comité d'organisation de l'événement ont poussé leur premier "CRI". Derrière ces "Contributions pour Réinventer les Imaginaires" lancées samedi 15 mars, se trouve un appel à projets créatifs pour permettre aux acteurs artistiques et culturels d'intégrer […]
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Bourges ne perd pas de temps. Trois ans avant de devenir capitale européenne de la culture, la ville et le comité d'organisation de l'événement ont poussé leur premier "CRI". Derrière ces "Contributions pour Réinventer les Imaginaires" lancées samedi 15 mars, se trouve un appel à projets créatifs pour permettre aux acteurs artistiques et culturels d'intégrer la programmation officielle de Bourges 2028.
Les organisateurs revendiquent un dispositif novateur. "Cette approche n'a jamais été utilisée pour les capitales européennes de la culture", souligne Pascal Keiser, commissaire général de Bourges 2028. Sur les 46 millions de l'événement, 5 millions d'euros serviront ainsi à cofinancer entre 30 et 80 % du coût total des projets soumis par les artistes et les porteurs de projets de tous horizons. S'ils sont retenus, ils intègreront la programmation culturelle officielle de l'année 2028.
L'objectif affiché est de permettre à de plus petites entités, pas toujours structurées pour répondre à des appels à projet européens parfois complexes, de candidater et d'être accompagnées pour maturer leurs projets.
Afin de réaliser cette sélection, le comité d'organisation procède en plusieurs étapes. Depuis le 15 mars et jusqu'au 15 avril, les candidats devront soumettre une simple note d'intention. Ils seront ensuite épaulés par une "académie" pour faire maturer leurs idées. 18 heures d'apprentissage et six ateliers animés par des experts pour affiner leur proposition et l'aligner avec les priorités de Bourges 2028 comme la démarche bas carbone, la démocratie ou l’accessibilité culturelle pour tous.
Composés des collectivités partenaires de l'événement, de jeunes, de citoyens et de publics dits "empêchés" (qui n'ont pas facilement accès à la culture), des jurys se réuniront entre octobre et novembre. Avant un verdict attendu le 13 décembre prochain.
Le 13 décembre 2023, Bourges a été désignée capitale européenne de la culture pour 2028. Représentant la France, elle partagera cette distinction avec deux autres villes : České Budějovice en République tchèque et Skopje en Macédoine du Nord (pays candidat à l'Union européenne).
La préfecture du Cher s'est imposée aux dépens de Rouen, Montpellier et Clermont-Ferrand, autres finalistes de cette longue course vers l'obtention du label européen.
Ce dispositif sera ainsi répété en 2026 et 2027 pour permettre à tous les acteurs culturels et créatifs de proposer leurs projets.
Les organisateurs ne comptent d'ailleurs pas se limiter aux frontières de la ville, ni même du département. L'objectif des CRI est de faire rayonner Bourges 2028 dans toute l'Europe. "Comment faire quelque chose d'européen dans un territoire enclavé, loin des frontières des autres pays, comme Bourges ?" s'interroge Pascal Keiser. Pour y répondre, l'appel à projet s'ouvre à tous les porteurs de projets artistiques et culturels de Bourges et du Centre-Val de Loire, mais également aux 17 villes de la Matrice, une association regroupant des communes "à taille humaine" à travers la France comme La Rochelle ou Angoulême. Enfin, les artistes et porteurs de projets européens pourront également candidater.
"C'est la première pierre que nous posons", explique Fredéric Hocquard, délégué général de Bourges 2028. Une initiative lancée bien en amont du début officiel des festivités pour bâtir des fondations solides.
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17.03.2025 à 11:46
Florian Chaaban
"On savait que Donald Trump et Vladimir Poutine devaient s’entretenir cette semaine, on connaît désormais la date", attaque Le Parisien. "Le président américain a indiqué dans la nuit de dimanche à lundi qu'il parlerait mardi [18 mars] à son homologue russe […] pour mettre un terme à la guerre en Ukraine" [TV5 Monde]. "'Je parlerai […]
L’article Guerre en Ukraine : Donald Trump va discuter du partage "de certains avoirs" avec Vladimir Poutine est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
"On savait que Donald Trump et Vladimir Poutine devaient s’entretenir cette semaine, on connaît désormais la date", attaque Le Parisien.
"Le président américain a indiqué dans la nuit de dimanche à lundi qu'il parlerait mardi [18 mars] à son homologue russe […] pour mettre un terme à la guerre en Ukraine" [TV5 Monde]. "'Je parlerai au président Poutine', a-t-il indiqué à des journalistes à bord de l'avion présidentiel, précisant que 'beaucoup de choses ont déjà été discutées avec les deux parties, l'Ukraine et la Russie'", complète le média. Une information confirmée dans la matinée par le Kremlin, indiquant que les deux hommes échangeront par téléphone.
Selon le quotidien espagnol El País, le milliardaire "est optimiste quant à l'acceptation de la trêve par Moscou" et considère que les parties prenantes "[ont] de très bonnes chances" de parvenir à un accord.
Pour rappel, "le Kremlin avait affirmé vendredi [14 mars] que Vladimir Poutine avait remis à l’émissaire américain [Steve Witkoff] un message à Donald Trump au sujet de sa proposition de trêve de 30 jours, d’ores et déjà entérinée par l’Ukraine" [Ouest France].
"Vladimir Poutine a jusqu’à présent posé des conditions maximalistes pour une fin du conflit, comme la cession par l’Ukraine de cinq régions annexées par Moscou, l’abandon des ambitions de ce pays de rejoindre l’Otan et le démantèlement du pouvoir ukrainien en place", souligne Le Parisien.
"Les conditions exigées par la Russie pour accepter un cessez-le-feu dans la guerre en Ukraine montrent que Moscou ne veut pas réellement la paix", a réagi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas [France 24].
Parmi les sujets clés au menu de l'échange entre les locataires du Kremlin et de la Maison-Blanche mardi : des "partages de certains avoirs [entre Moscou et Kiev]" [France info]. "Interrogé sur les concessions qu'il attendait de [Vladimir] Poutine, le président américain a répondu qu'une grande partie de [leur] discussion porterait sur les revendications territoriales", rapporte Der Spiegel.
"La situation est particulièrement délicate pour les soldats ukrainiens dans la région russe de Koursk, qu'ils occupent partiellement depuis août et où les unités russes progressent actuellement rapidement" [Courrier international]. "Ce week-end, l'état-major des forces ukrainiennes a diffusé des cartes montrant que la ville de Soudja, leur principale prise dans ce secteur frontalier, n'était plus entre leurs mains".
Au-delà des territoires, "Donald Trump a en outre déclaré qu'il serait également question de l'avenir des centrales électriques", précise Der Spiegel. "Nous allons recourir à la diplomatie. Nous le faisons. Et cela impliquera à la fois la carotte et le bâton pour amener les deux parties à la table des négociations", a déclaré le conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, Mike Waltz [Le Parisien].
Pour le chef d'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky, "qui vient de désigner une équipe de négociateurs en vue de possibles pourparlers de paix, la Russie cherche surtout pour le moment à avoir une 'position plus solide' sur le champ de bataille" [Le Figaro].
Les discussions entre les Etats-Unis et la Russie préoccupent aussi les Européens, "qui craignent un accord aux dépens de la sécurité du continent et ont multiplié les réunions sur la défense" [Le Point]. "Samedi [15 mars], lors d'un sommet virtuel organisé par Londres, une trentaine de dirigeants d'Etats et d'organisations soutenant l'Ukraine ont décidé d'exercer une 'pression collective' sur la Russie", poursuit le magazine d'actualité.
"Depuis deux semaines, [le Premier ministre britannique] Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron cherchent à constituer une 'coalition de pays volontaires' qui dépêcheraient des contingents sur le sol ukrainien en cas d’arrêt des combats" [Ouest France].
La question du soutien à l'Ukraine et le sujet de la défense sont au menu de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, qui "se réunissent à Bruxelles ce matin" [Politico]. A l'occasion d'un Conseil, ils échangeront notamment sur "le plan de la haute représentante de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité, Kaja Kallas, qui prévoit que les pays envoient jusqu'à 40 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine cette année".
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17.03.2025 à 10:25
Hugo Palacin
Le Tournoi des Six Nations rassemble chaque année amateurs et passionnés de rugby. De février à mars, les meilleurs sélections nationales européennes s'affrontent dans un mini championnat qui donne souvent lieu à des matchs spectaculaires. Lors de la 131e édition du tournoi disputée du 31 janvier au 15 mars 2025, la France a remporté le […]
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Le Tournoi des Six Nations rassemble chaque année amateurs et passionnés de rugby. De février à mars, les meilleurs sélections nationales européennes s'affrontent dans un mini championnat qui donne souvent lieu à des matchs spectaculaires. Lors de la 131e édition du tournoi disputée du 31 janvier au 15 mars 2025, la France a remporté le trophée aux dépens de l'Angleterre, de l'Ecosse, du pays de Galles, de l'Irlande et de l'Italie.
L'Angleterre et le pays de Galles sont à égalité au sommet du palmarès du Tournoi des Six Nations. Les deux sélections ont chacune remporté 39 fois la compétition. Derrière, la France a été sacrée à 27 reprises, contre 24 pour l'Irlande et 22 pour l'Ecosse. Enfin, l'Italie, qui est historiquement le pays le moins fort de ce tournoi, n'a jamais remporté le moindre titre.
Un palmarès qu'il faut toutefois mettre en perspective, étant donné que la France et l'Italie, au contraire des nations britanniques et irlandaise, n'ont pas disputé l'intégralité des éditions d'une compétition née en 1882. Ainsi, le XV de France n'a pas participé à ce championnat de 1882 à 1910, puis de 1932 à 1947. Si on regarde le palmarès uniquement pour le format Six Nations qui existe depuis 2000, avec l'intégration de l'Italie, c'est bien plus serré ! L'Angleterre et la France ont chacune remporté 7 fois le tournoi ces 25 dernières années, contre 6 victoires pour le Pays de galles et l'Irlande, et aucune pour l'Ecosse et l'Italie.
Parmi les six nations qui participent chaque année à ce tournoi, trois sont des Etats membres de l'Union européenne : la France et l'Italie depuis 1957, ainsi que l'Irlande depuis 1973. L'Ecosse, le pays de Galles et l'Angleterre ne sont pas des pays, mais des nations constitutives du Royaume-Uni, membre de l'UE de 1973 à 2020, année du Brexit. Enfin, l'Irlande du Nord est la quatrième nation constitutive du Royaume-Uni, mais elle ne possède pas sa propre équipe nationale de rugby, puisqu'elle forme une équipe unifiée avec la République d'Irlande (ce qui n'est pas le cas dans d'autres sports, comme le football).
Si le Tournoi des Six Nations est aujourd'hui mondialement connu pour rassembler chaque année l'Angleterre, l'Ecosse, la France, le pays de Galles, l'Irlande et l'Italie, sa forme actuelle n'existe que depuis 2000. Dans son histoire longue de bientôt 150 ans, la compétition a évolué à plusieurs reprises.
L'origine de ce championnat remonte à 1882, sous le nom Home Nations Championship. Il s'agit alors d'un tournoi britannique, qui ne réunit que les sélections nationales d'Angleterre, d'Ecosse, du pays de Galles et d'Irlande. Les premières éditions sont organisées de manière assez chaotique, certaines n'allant pas à leur bout, d'autres étant annulées pour cause de boycott.
En 1910, l'équipe de France de rugby est intégrée à la compétition, qui devient alors le Tournoi des Cinq Nations. Mais elle en est exclue en 1931 car le rugby se professionnalise dans l'Hexagone au contraire du Royaume-Uni (rémunération des joueurs, transferts entre les clubs) et le jeu des Français est souvent jugé "violent". De 1940 à 1946, comme entre 1915 et 1919, le tournoi est interrompu à cause de la guerre.
Il renaît en 1947, sous le format des Cinq Nations avec la réintégration de la France. Un format qui perdure jusqu'en 2000, année où l'Italie intègre le championnat, devenant ainsi le Tournoi des Six Nations que l'on connait aujourd'hui. Récemment, l'intégration de la Géorgie ou de la Roumanie a été envisagée, tandis que des nations non-européennes, comme l'Argentine, l'Afrique du Sud, le Japon ou les Fidji ont fait part de leur envie de rejoindre le tournoi. Mais le format n'a visiblement pas vocation à changer pour l'instant.
Le tournoi a parfois compté plusieurs vainqueurs, à l'image de l'édition 1973 où toutes les équipes étaient arrivées à égalité au classement final.
Edition | Vainqueur |
---|---|
1882-1883 (4 Nations) | Angleterre ![]() |
1884 | Angleterre ![]() |
1885 | Tournoi inachevé |
1886 | Ecosse ![]() ![]() |
1887 | Ecosse ![]() |
1888 | Tournoi inachevé |
1889 | Tournoi inachevé |
1890 | Angleterre ![]() ![]() |
1891 | Ecosse ![]() |
1892 | Angleterre ![]() |
1893 | Pays de Galles ![]() |
1894 | Irlande ![]() |
1895 | Ecosse ![]() |
1896 | Irlande ![]() |
1897 | Tournoi inachevé |
1898 | Tournoi inachevé |
1899 | Irlande ![]() |
1900 | Pays de Galles ![]() |
1901 | Ecosse ![]() |
1902 | Pays de Galles ![]() |
1903 | Ecosse ![]() |
1904 | Ecosse ![]() |
1905 | Pays de Galles ![]() |
1906 | Pays de Galles ![]() ![]() |
1907 | Ecosse ![]() |
1908 | Pays de Galles ![]() |
1909 | Pays de Galles ![]() |
1910 (5 Nations) | Angleterre ![]() |
1911 | Pays de Galles ![]() |
1912 | Angleterre ![]() ![]() |
1913 | Angleterre ![]() |
1914 | Angleterre ![]() |
1915-1919 | Pas de tournoi (Première Guerre mondiale) |
1920 | Pays de Galles ![]() ![]() ![]() |
1921 | Angleterre ![]() |
1922 | Pays de Galles ![]() |
1923 | Angleterre ![]() |
1924 | Angleterre ![]() |
1925 | Ecosse ![]() |
1926 | Ecosse ![]() ![]() |
1927 | Ecosse ![]() ![]() |
1928 | Angleterre ![]() |
1929 | Ecosse ![]() |
1930 | Angleterre ![]() |
1931 | Pays de Galles ![]() |
1932 (4 Nations) | Irlande ![]() ![]() ![]() |
1933 | Ecosse ![]() |
1934 | Angleterre ![]() |
1935 | Irlande ![]() |
1936 | Pays de Galles ![]() |
1937 | Angleterre ![]() |
1938 | Ecosse ![]() |
1939 | Pays de Galles ![]() ![]() ![]() |
1940-1946 | Pas de tournoi (Seconde Guerre mondiale) |
1947 (5 Nations) | Angleterre ![]() ![]() |
1948 | Irlande ![]() |
1949 | Irlande ![]() |
1950 | Pays de Galles ![]() |
1951 | Irlande ![]() |
1952 | Pays de Galles ![]() |
1953 | Angleterre ![]() |
1954 | Pays de Galles ![]() ![]() ![]() |
1955 | Pays de Galles ![]() ![]() |
1956 | Pays de Galles ![]() |
1957 | Angleterre ![]() |
1958 | Angleterre ![]() |
1959 | France ![]() |
1960 | France ![]() ![]() |
1961 | France ![]() |
1962 | France ![]() |
1963 | Angleterre ![]() |
1964 | Pays de Galles ![]() ![]() |
1965 | Pays de Galles ![]() |
1966 | Pays de Galles ![]() |
1967 | France ![]() |
1968 | France ![]() |
1969 | Pays de Galles ![]() |
1970 | France ![]() ![]() |
1971 | Pays de Galles ![]() |
1972 | Tournoi inachevé |
1973 | Angleterre ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
1974 | Irlande ![]() |
1975 | Pays de Galles ![]() |
1976 | Pays de Galles ![]() |
1977 | France ![]() |
1978 | Pays de Galles ![]() |
1979 | Pays de Galles ![]() |
1980 | Angleterre ![]() |
1981 | France ![]() |
1982 | Irlande ![]() |
1983 | France ![]() ![]() |
1984 | Ecosse ![]() |
1985 | Irlande ![]() |
1986 | France ![]() ![]() |
1987 | France ![]() |
1988 | Pays de Galles ![]() ![]() |
1989 | France ![]() |
1990 | Ecosse ![]() |
1991 | Angleterre ![]() |
1992 | Angleterre ![]() |
1993 | France ![]() |
1994 | Pays de Galles ![]() |
1995 | Angleterre ![]() |
1996 | Angleterre ![]() |
1997 | France ![]() |
1998 | France ![]() |
1999 | Ecosse ![]() |
2000 (6 Nations) | Angleterre ![]() |
2001 | Angleterre ![]() |
2002 | France ![]() |
2003 | Angleterre ![]() |
2004 | France ![]() |
2005 | Pays de Galles ![]() |
2006 | France ![]() |
2007 | France ![]() |
2008 | Pays de Galles ![]() |
2009 | Irlande ![]() |
2010 | France ![]() |
2011 | Angleterre ![]() |
2012 | Pays de Galles ![]() |
2013 | Pays de Galles ![]() |
2014 | Irlande ![]() |
2015 | Irlande ![]() |
2016 | Angleterre ![]() |
2017 | Angleterre ![]() |
2018 | Irlande ![]() |
2019 | Pays de Galles ![]() |
2020 | Angleterre ![]() |
2021 | Pays de Galles ![]() |
2022 | France ![]() |
2023 | Irlande ![]() |
2024 | Irlande ![]() |
2025 | France ![]() |
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15.03.2025 à 08:00
Valentin Ledroit
Il y a cinq ans, l’Europe était touchée par un mystérieux virus venu de Chine, poussant sa population à se confiner pour éviter la contagion. Le monde s'arrête et découvre alors le coronavirus SARS-CoV-2, à l’origine du Covid-19. Une période qui aura marqué la vie de ceux qui l’ont vécue. 7 millions de vies ont […]
L’article [Cartes] Cinq ans du Covid-19 : quel bilan en Europe ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
Il y a cinq ans, l’Europe était touchée par un mystérieux virus venu de Chine, poussant sa population à se confiner pour éviter la contagion. Le monde s'arrête et découvre alors le coronavirus SARS-CoV-2, à l’origine du Covid-19.
Une période qui aura marqué la vie de ceux qui l’ont vécue. 7 millions de vies ont été emportées par ce virus à travers le monde, faisant du Covid-19 l’une des pires épidémies de l'histoire récente, derrière la grippe espagnole et le Sida.
Un bilan qui aurait pu être encore beaucoup plus lourd sans les mesures prises dans chaque pays pour endiguer la propagation, et sans une importante campagne de vaccination, dont les achats ont été coordonnés par l’Union européenne.
L’Europe dans son ensemble a payé un lourd tribut durant cette période. Selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le continent européen (regroupant une soixante de pays) aurait enregistré 2 281 286 décès (soit près de 1,27 millions pour l’Union européenne), depuis l’apparition des premiers cas : l'équivalent d’un mort sur trois à l’échelle de la planète. Un bilan à relativiser car le nombre de morts pourrait être sous-évalué dans plusieurs régions du globe. L'Afrique est ainsi relativement épargnée avec à peine 175 000 décès comptabilisés par l'OMS, mais le manque de données fiables pourrait masquer un bilan plus conséquent. Pour des raisons différentes, la Chine pourrait également avoir sous-évalué ses pertes humaines.
Le continent européen a connu plusieurs "vagues" durant cette pandémie. Les quelque 1,27 millions de morts enregistrés dans les Vingt-Sept Etats membres se répartissent de manière inégale au long des cinq dernières années. L'Union européenne a ainsi enregistré un premier pic début avril 2020 (20 629 morts enregistrés la semaine du 5 avril), soit deux semaines après la mise en place des confinements à travers le continent.
La pandémie a ensuite connu des cycles saisonniers, alternant fortes pertes l'hiver et une certaine accalmie l'été. Par exemple, la semaine la plus meurtrière est ainsi celle du 29 novembre 2020 où 27 862 décès ont été comptabilisés dans l'UE. A l'inverse, seuls 734 morts ont été enregistrés la semaine du 18 juillet 2020. Enfin, notons que la plupart des pays ont arrêté l'enregistrement systématique des victimes du Covid-19 à la fin de l'année 2023, souligne l'OMS.
D'un pays de l’Union européenne à l’autre, le bilan est tout de même assez contrasté. Tous enregistrent un nombre important de morts, mais rapporté à la taille de la population, on constate des écarts très marqués.
C'est en Bulgarie que le virus a été le plus meurtrier avec 601 décès pour 100 000 habitants. La Hongrie (513), la Croatie (486) et la Slovénie (466) suivent.
A l'inverse, les Pays-Bas enregistrent la moyenne la plus faible avec 128 morts pour 100 000 habitants, suivis par Chypre (146), le Luxembourg (149) et le Danemark (168).
Dans un rapport publié en mai 2024, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que l'espérance de vie mondiale a chuté de 1,8 an entre 2019 et 2021. Selon l'institution, cette perte efface une décennie de progrès en la matière.
Là encore, les régions européennes sont différemment touchées. Dans un article publié sur le site The Conversation, Florian Bonnet et Carlo Giovanni Camarda de l'Ined (Institut national d'études démographiques) estiment que la perte d'espérance de vie serait de "4 ans dans les provinces italiennes de Bergamo, Cremona et Piacenza, épicentres de la pandémie à ses débuts" ou encore de "3 ans dans les régions espagnoles de Segovia, Ciudad Real, Cuenca et Madrid, fortement touchées par les première et seconde vagues pandémiques".
Pour tenter d'endiguer la diffusion du virus, les Etats ont déployé à partir de 2021 de grandes campagnes de vaccination. Une stratégie efficace si l'on compare la baisse du nombre de victimes, proportionnelle à la hausse du nombre de vaccins inoculés dans chaque pays.
Ainsi, la Bulgarie, pays qui a proportionnellement le plus souffert de la pandémie, est également le pays où la population était la moins vaccinée. Seuls 30 % des Bulgares ont ainsi un schéma vaccinal complet (soit deux doses) contre 73 % des Européens en moyenne. La Roumanie (42 %), la Slovaquie (51 %) et la Croatie (55 %) enregistrent également une couverture vaccinale relativement faible.
C'est en revanche au Portugal (87 %), à Malte (86 %) et en Italie (83 %) qu'on enregistre les taux de vaccination les plus élevés.
Avant cela, les nombreuses mesures restrictives, dont celles de confinement, ont permis de retarder les contaminations. Dans une étude rendue publique le 9 décembre 2024 par la revue BMC Global and Public Health, l’Institut Pasteur en association avec une quarantaine de scientifiques européens impliqués dans la gestion de la pandémie dans leurs pays, ont comparé l’efficacité des stratégies mises en œuvre. L'étude révèle que les pays qui ont pris des mesures tôt (lorsque que les hôpitaux n’étaient pas encore sous tension) sont ceux où l’excès de mortalité s'est révélé le plus faible, comme dans les pays scandinaves (Norvège, Suède et Danemark) ou l'Irlande.
A l'échelle de la planète, ces mesures auraient permis d'alléger considérablement le bilan humain (7,1 millions de morts), selon The Economist. D'après ses calculs, le journal estime que le nombre de morts aurait pu osciller entre 19 et 35 millions.
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14.03.2025 à 18:03
Boran Tobelem
Qui peut assurer la défense de ses intérêts mieux que soi-même ? L'autonomie stratégique est une réponse européenne à cette question. La Commission européenne et plusieurs pays, au premier rang desquels la France, considèrent désormais que le Vieux Continent doit être l'acteur principal de la prévention des périls qui le guettent. Une conviction forgée par […]
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Qui peut assurer la défense de ses intérêts mieux que soi-même ? L'autonomie stratégique est une réponse européenne à cette question. La Commission européenne et plusieurs pays, au premier rang desquels la France, considèrent désormais que le Vieux Continent doit être l'acteur principal de la prévention des périls qui le guettent.
Une conviction forgée par un monde multipolaire, bien loin de la fin de la Guerre froide. L'invasion russe de l'Ukraine (le 24 février 2022) a marqué le retour d'un conflit de haute intensité sur le sol européen. Les menaces hybrides (cyberattaques, désinformation, terrorisme) pouvant être exercées par des acteurs étatiques ou non, avec des moyens militaires ou non, déstabilisent les démocraties européennes. Quant aux alliances traditionnelles, en particulier avec les Etats-Unis en matière de défense, celles-ci protègent avec moins de certitudes qu'auparavant.
Au niveau européen, l’autonomie stratégique est mentionnée pour la première fois dans la déclaration franco-britannique de Saint-Malo du 4 décembre 1998, point de départ d'une réflexion sur l'Europe de la défense. "Afin de pouvoir jouer tout son rôle sur la scène internationale […] l’Union doit avoir des capacités d’action autonome, appuyées par une force militaire crédible, les moyens de décider d’y avoir recours et la volonté de le faire afin d’agir dans les crises internationales", indique la déclaration.
C'est en 2013 que l'expression "autonomie stratégique" fait une entrée officielle au niveau de l'Union européenne, dans les conclusions des chefs d'Etat et de gouvernement à l'issue du Conseil européen des 19 et 20 décembre. "L'Europe doit disposer d'une base industrielle et technologique de défense (BITDE) plus intégrée, plus durable, plus innovante et plus compétitive pour pouvoir assurer le développement et le soutien de ses capacités de défense, ce qui pourra aussi lui permettre d'accroître son autonomie stratégique et sa capacité à agir avec des partenaires", écrivent-ils alors. Renforcer l'autonomie de l'Europe est ainsi vu comme un moyen d'aboutir à des alliances plus efficaces, et non de s'en défaire.
En juin 2016, la stratégie globale de l'Union européenne affirme explicitement nourrir "l'ambition de doter l'Union européenne d'une autonomie stratégique". Une orientation confirmée par la suite dans la Boussole stratégique de l'UE, un livre blanc sur la défense européenne adopté en 2022, dont les quatre piliers ont vocation à "renforc[er] l'autonomie stratégique de l'UE", précise la version finale du texte.
Si l'autonomie stratégique est historiquement liée aux questions de défense, le concept a été élargi dans la mesure où l'Europe cherche à réduire sa dépendance dans d'autres domaines : commerce, santé, énergie… De nombreux secteurs sont exposés aux risques géostratégiques.
Dans le cas de l'énergie, avant l'invasion russe de l'Ukraine, certains pays membres de l'UE restaient très dépendants de la Russie pour leur approvisionnement en gaz. Bien que l'Europe ne soit pas totalement sevrée de l'énergie russe, elle a aujourd'hui diversifié ses sources d'énergie en investissant notamment dans les renouvelables. Néanmoins, pour se déplacer, se chauffer ou produire de l’électricité, les Européens restent aujourd'hui dépendants des énergies fossiles, et du gaz naturel liquéfié (GNL) dont les Etats-Unis sont désormais le principal fournisseur.
Mais l'autonomie stratégique n'est pas seulement une question de chaînes d'approvisionnement. L'Europe est aussi vulnérable dans le domaine du numérique, dont les géants sont aujourd'hui essentiellement américains et chinois. Le numérique est source de nouveaux risques : en 2024, année des dernières élections européennes, les cyberattaques ont doublé sur le continent, selon l'Agence européenne pour la cybersécurité.
Le risque d'ingérence de puissances extérieures via ces plateformes est accru, en témoigne l’annulation des résultats de l'élection présidentielle en Roumanie en fin d'année dernière. Le réseau social chinois TikTok est soupçonné d'avoir ouvert la porte à de possibles manipulations russes durant la campagne, amenant la Commission européenne à ouvrir une enquête contre l'entreprise.
L'autonomie stratégique stipule que l'UE doit être capable de protéger ses citoyens et de répondre aux menaces sans dépendre exclusivement d'alliances extérieures.
Moment important de l'histoire récente, la crise du Covid-19 a mis en évidence les failles logistiques de l'industrie européenne. Durant la pandémie, les Européens ont réalisé qu’ils étaient dépendants de pays tiers concernant l’approvisionnement de certains médicaments. Dans cette logique, la Commission européenne a présenté une nouvelle loi sur les médicaments critiques en mars 2025.
La législation européenne est désormais guidée par un objectif de préparation aux crises et aux pénuries, notamment dans des secteurs critiques comme la santé, l'énergie, les semi-conducteurs utilisés pour fabriquer des batteries, ou bien les infrastructures numériques. Un autre exemple révélateur de ce changement de stratégie est le lancement de la constellation Iris2, qui se veut un concurrent direct du réseau de satellites Starlink d'Elon Musk. Un outil de communication spatial essentiel en cas de défaillance des liaisons terrestres.
Enfin, la vision européenne de l'autonomie stratégique vise aussi à nouer des partenariats durables avec des alliés de confiance, par exemple dans le domaine commercial. En visite à New Delhi le 28 février 2025, Ursula von der Leyen a déclaré que la Commission s'était entendue avec les dirigeants indiens pour parvenir à un accord de libre échange d'ici la fin de l'année. Un projet qui "s’inscrit logiquement dans l’entreprise de diversification des partenariats, déjà illustrée par l’accord avec les pays du Mercosur ou le Mexique", écrivait alors Le Figaro.
Principale défenseure de l'autonomie stratégique au sein des Vingt-Sept, la France est "perçue comme une initiatrice du concept", écrit André Dumoulin, politologue belge spécialiste des questions européennes de défense. Lors de son discours prononcé à la Sorbonne en septembre 2017, Emmanuel Macron affirmait dès le début de son mandat la nécessité de développer une "culture stratégique partagée". La notion a été un point de divergence entre Paris et Berlin, l'Allemagne ayant une sensibilité plus atlantiste. "Il faut en finir avec l’illusion d’une autonomie stratégique européenne", déclarait en 2020 la ministre allemande de la défense de l'époque, Annegret Kramp-Karrenbauer. En 2023, le Chancelier Scholz plaidait lors d'un discours au Parlement européen pour "une Union européenne géopolitique" tout en affirmant que les Etats-Unis "restent l'allié le plus important de l'Europe".
Parler d'autonomie stratégique a longtemps fait craindre à certains pays de l'UE un éloignement dangereux des Etats-Unis et de l'Otan, qui assurent encore aujourd'hui l'essentiel de la défense européenne. Cette perspective était notamment redoutée au nord et à l'est de l'Europe par des pays proches des Etats-Unis, à l'instar de la Pologne et des pays baltes, qui voulaient s'assurer du soutien américain face à leur voisin russe.
Mais le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche le 20 janvier dernier et le rapprochement de celui-ci avec les positions de Moscou changent la donne. Le président américain se détourne de ses alliés historiques, menace de se désengager de l'Otan et mène désormais une guerre commerciale à l'encontre de ses principaux partenaires économiques - dont l'Union européenne.
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14.03.2025 à 16:13
Florian Chaaban
Un petit pactole au cœur des débats. Depuis le 24 février 2022 et le début du conflit en Ukraine, l'Union européenne a gelé une partie des avoirs russes présents sur son territoire. Si l'utilisation des intérêts de ces avoirs pour soutenir l'Ukraine est déjà en vigueur, les Vingt-Sept ne parviennent pas à trancher sur l'utilisation […]
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Un petit pactole au cœur des débats. Depuis le 24 février 2022 et le début du conflit en Ukraine, l'Union européenne a gelé une partie des avoirs russes présents sur son territoire. Si l'utilisation des intérêts de ces avoirs pour soutenir l'Ukraine est déjà en vigueur, les Vingt-Sept ne parviennent pas à trancher sur l'utilisation de l'ensemble du capital en lui-même. Mais quelle somme représentent ces fonds ? Et peuvent-ils réellement être utilisés pour soutenir Kiev et les autres villes du pays touchées ? Toute l'Europe fait le point.
Depuis mai 2024, les pays de l'Union européenne et du G7 ont gelé les avoirs russes présents sur leur sol pour une période indéterminée, ou du moins jusqu’au rétablissement de la paix en Ukraine. Cette mesure vise à priver Moscou d'une source de financement pour son armée et à garantir le remboursement des prêts accordés par l'Europe à Kiev.
Dans les faits, le gel des avoirs est un dispositif légal et administratif permettant de rendre inaccessibles les ressources financières et matérielles d'un individu ou d'une entité. Bien que la Russie considère cette action comme un "vol", elle reste conforme au droit international.
Les avoirs russes bloqués en Europe se composent principalement de 210 milliards d'euros d’actifs appartenant à la Banque centrale de Russie et de 24,9 milliards d'euros d’avoirs privés russes.
Contrairement aux images de yachts et de villas saisies en début de guerre, l'essentiel de ces avoirs est constitué de titres financiers, tels que des actions, des obligations d'Etat, des revenus immobiliers et des placements bancaires appartenant à des personnalités ou des entités russes visées par les sanctions européennes. Y figurent notamment le président russe, Vladimir Poutine, son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, des élus, fonctionnaires, mais aussi des entreprises, opérant notamment dans les secteurs militaire, informatique, des transports et de l'énergie.
En Europe, ces fonds sont essentiellement stockés chez Euroclear, une société internationale de dépôt de fonds basée à Bruxelles. Cet organisme joue le rôle d'intermédiaire financier entre acheteurs et vendeurs de titres. Les avoirs y sont gardés en toute sécurité dans une chambre de compensation, dont les responsables sont sous surveillance renforcée.
Ailleurs dans le monde, des avoirs russes sont également bloqués aux Etats-Unis (62 milliards d'euros), au Royaume-Uni (44 miliards) au Japon (33 milliards), au Canada (18 milliards) ou encore en Australie (5 milliards).
Dans la pratique, le droit international protège les Etats et leur patrimoine, et interdit la saisie des biens d'un pays par un autre, au titre du principe de "l'immunité d'exécution". Ce droit n'existe pas pour l'Etat agressé (en l'occurrence l'Ukraine), et à plus forte raison pour une entité non belligérante comme l'Union européenne. La décision de passer à l'action exposerait l'UE à de potentielles sanctions financières devant des juridictions internationales.
Le 21 mai 2024, le Conseil de l'Union européenne et le Parlement européen se sont accordés sur des règles concernant le gel et la confiscation des capitaux d'origine criminelle. Les deux institutions se sont ainsi entendues sur la mobilisation des bénéfices issus des avoirs russes gelés, en les affectant à hauteur de 90 % à la Facilité européenne pour la paix, qui finance le soutien militaire de l'Union à l'Ukraine, et 10 % à la Facilité pour l'Ukraine, dédiée à l'assistance macro-économique au pays de Volodymyr Zelensky.
Ces intérêts s'élevaient à 4,5 milliards d'euros en 2023. Pour que l'UE puisse aller plus loin et confisquer les capitaux russes eux-mêmes, un vote unanime des représentants des Etats membres au sein du Conseil serait nécessaire.
En Europe, la plupart des pays s'opposent à la saisie des avoirs. C'est notamment le cas de la France, de l'Allemagne ou encore de l'Italie. D'autres pays comme la Pologne ou les Pays-Bas sont en revanche favorables à leur utilisation, au motif qu'elle pourrait freiner les velléités de Vladimir Poutine, bien que ce dernier ait déclaré jeudi 13 mars être "d'accord avec la proposition d'arrêter les combats" à certaines conditions.
La question de la saisie des avoirs russes a été longuement débattue au Parlement français, dans la nuit du 12 au 13 mars. La résolution soumise au vote (sans valeur contraignante pour le gouvernement, mais à forte portée symbolique), a été largement adoptée (288 voix pour, 54 contre, 132 abstentions).
Le texte final "exhorte l'Union européenne et ses Etats membres à procéder sans délai à la saisie des avoirs russes gelés et immobilisés […] afin de financer le soutien militaire à l'Ukraine dans sa résistance, et sa reconstruction". Une issue qui tranche avec la position du gouvernement sur cette question.
Celui-ci considère que les avoirs russes auraient un rôle stratégique à jouer et serviraient de monnaie d'échange lors de futures négociations de paix avec la Russie. La question des actifs gelés devrait "faire partie de la négociation à la fin de la guerre", avait déclaré Emmanuel Macron à Washington, le 25 février dernier.
Dans une résolution votée mercredi 12 mars en session plénière à Strasbourg (442 voix pour, 98 voix contre et 126 abstentions), les députés européens ont également appelé à utiliser ces actifs russes immobilisés en Europe pour financer le soutien militaire à l'Ukraine.
Par ailleurs, certains économistes et experts mettent en garde contre un effet boomerang : une mobilisation des fonds russes pourrait inciter d'autres puissances, comme la Chine, l'Inde ou l'Arabie saoudite, à retirer leurs investissements d'Europe par crainte d'un traitement similaire à l'avenir.
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14.03.2025 à 13:10
Valentin Ledroit
Plus de deux ans après l'arrestation de l'eurodéputée Eva Kaïlí et de son compagnon dans le scandale de corruption dit du "Qatargate", une affaire similaire pourrait de nouveau faire trembler le Parlement européen. Jeudi 13 mars, les journaux belges Le Soir et Knack ont ainsi révélé qu'une centaine d'enquêteurs de la police fédérale ont perquisitionné […]
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Plus de deux ans après l'arrestation de l'eurodéputée Eva Kaïlí et de son compagnon dans le scandale de corruption dit du "Qatargate", une affaire similaire pourrait de nouveau faire trembler le Parlement européen.
Jeudi 13 mars, les journaux belges Le Soir et Knack ont ainsi révélé qu'une centaine d'enquêteurs de la police fédérale ont perquisitionné 21 adresses dans tout le pays ainsi qu'au Portugal. Un suspect a également été arrêté en France en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par la justice belge. Enfin, la justice belge a fait sceller les bureaux de deux assistants parlementaires à Bruxelles et Strasbourg.
Au cœur des soupçons, des lobbyistes de l'entreprise chinoise de télécoms Huawei, soupçonnés d'avoir corrompu d'anciens ou actuels parlementaires européens afin d'influencer la politique commerciale en faveur de Pékin.
L'intervention de la police belge, au terme de plusieurs mois d'enquêtes, visait les domiciles et bureaux de plusieurs lobbyistes (actuels ou anciens) de Huawei. Parmi eux, Valerio Ottati, directeur des affaires publiques du bureau de la marque auprès de l’Union européenne depuis 2019 et ancien assistant parlementaire au Parlement européen pendant dix ans.
Dans le cadre de son poste, il organisait de nombreuses rencontres avec des eurodéputés autour d'événements. "Le parquet fédéral soupçonne désormais que les 'invitations à des événements' n’étaient que la partie légale des opérations de relations publiques initiées par l’employé de Huawei et ses potentiels complices", explique ainsi Le Soir.
Les journaux révèlent que les députés visés par cette affaire auraient bénéficié depuis 2021 de cadeaux de valeurs comme des smartphones, des invitations à des matchs de football ou encore des virements de quelques milliers d'euros. Des pratiques contraires au code de conduite des députés européens qui les oblige à déclarer dans un registre tout cadeau reçu d'une valeur de plus de 150 euros.
Un dossier a été ouvert pour "corruption", "faux et usage de faux", "blanchiment" et "organisation criminelle", a indiqué le parquet belge.
Pour l'instant, aucun eurodéputé n'est directement visé dans cette affaire, mais le parquet pourrait demander la levée de l'immunité parlementaire de certains parlementaires dans les prochains jours. De son côté, le Parlement européen a dit "prendre acte" de la nouvelle enquête et être prêt à y "coopérer pleinement" avec la justice belge.
Cette affaire rappelle celle du Qatargate survenue en décembre 2022 au cours de laquelle des eurodéputés et leur entourage sont accusés d’avoir reçu de l’argent du Qatar et du Maroc pour tenter d’orienter certaines décisions européennes en leur faveur.
Depuis cette affaire, le Parlement européen a adopté plusieurs mesures pour renforcer la transparence au sein de l'institution. Après une révision du règlement intérieur pour renforcer "les règles en matière d’intégrité, de transparence et de responsabilité", entrée en vigueur le 1er novembre 2023, les députés ont acté la création d'un organe éthique chargé d'élaborer des normes communes à huit institutions et organes de l'UE en matière de transparence.
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14.03.2025 à 12:37
Florian Chaaban
La chute du président syrien le 8 décembre 2024, après une offensive fulgurante menée par des rebelles, ne marque pas seulement la fin d’un demi-siècle de règne sans partage du clan familial (Hafez al-Assad à partir de 1971 suite à un coup d'Etat, puis Bachar al-Assad à partir de 2000 à la mort de son […]
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La chute du président syrien le 8 décembre 2024, après une offensive fulgurante menée par des rebelles, ne marque pas seulement la fin d’un demi-siècle de règne sans partage du clan familial (Hafez al-Assad à partir de 1971 suite à un coup d'Etat, puis Bachar al-Assad à partir de 2000 à la mort de son père). Elle ouvre aussi la voie à une révision des rapports entre l'Union européenne et le pays à la situation géographique hautement stratégique.
Une évolution qualifiée par la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, de “développement positif et attendu depuis longtemps". Comme elle, le nouveau président du Conseil européen, António Costa, voit dans la fin du régime de Bachar al-Assad “une nouvelle opportunité de liberté et de paix" qui "s’offre à tout le peuple syrien” et sera “cruciale pour la stabilité générale de la région”.
Pour l'heure, l'Union européenne n'a pas annoncé de changements immédiats à la politique de longue date menée à l'égard de la Syrie. La priorité est donnée au dialogue et à l'apaisement. "Aujourd'hui plus que jamais, il est impératif que toutes les parties prenantes s'engagent dans un dialogue inclusif, dirigé et syrien sur toutes les questions clés afin d'assurer une transition ordonnée, pacifique et inclusive, dans l'esprit de la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies", a déclaré la cheffe de la diplomatie européenne dans un communiqué.
Dans les faits, les relations entre l'Union européenne et la Syrie sont complexes, marquées par des efforts visant à équilibrer les préoccupations humanitaires, les impératifs de sécurité et les aspirations politiques. Depuis 2015, l'Union européenne cherche à assurer "une paix, une stabilité et une sécurité durables en Syrie".
De l'indépendance de la Syrie en 1946 jusqu'aux années 1960, les relations de la Syrie avec l'Europe étaient principalement bilatérales, avec chacun des pays européens plutôt qu'avec les Communautés européennes. Il faut attendre 1964 pour que la Syrie exprime son souhait d'établir une mission diplomatique auprès de la Communauté économique européenne (CEE). Une volonté qui se concrétisera trois ans plus tard avec l'envoi d'un chargé d'affaires.
Au-delà d'une aide alimentaire accordée à la Syrie en 1972, le partenariat entre la CEE et la Syrie franchit une nouvelle étape en 1977. Avec la signature d'un accord de coopération visant à renforcer leurs relations économiques, la CEE et la Syrie posent les bases de nouveaux rapports.
Lancé en 1995, le processus de Barcelone vise à renforcer les relations entre l'Europe et les pays méditerranéens, dont la Syrie. Cette initiative veut faire de la Méditerranée un espace commun de paix, de stabilité et de prospérité. Dans son prolongement, l'Union pour la Méditerranée est créée en 2008 : cette organisation intergouvernementale rassemble les Etats membres de l'UE et seize pays méditerranéens partenaires, dont la Syrie.
Un an plus tard, en 2009, le pays signe avec l'Union européenne un nouvel accord d'association, alors que Bachar al-Assad est Président depuis 2000 et la mort de son père, auquel il a succédé. Cet accord d'association ne sera finalement jamais ratifié, en raison d'atteintes aux droits de l'homme et de l'évolution politique du pays. Dès 2009, des rapports font notamment état d'arrestations de militants politiques, de restrictions à la liberté d'expression ou de censure des médias et d'Internet, alors qu'un Etat d'urgence est en vigueur depuis près de cinquante ans.
L'année 2011 marque une étape décisive dans les rapports entretenus par les deux parties. Inspirés par les révoltes ayant débuté en décembre précédent dans d'autres pays arabes, les Syriens commencent à manifester en mars 2011 pour demander des réformes politiques, la fin de la corruption et davantage de libertés civiles. Le régime de Bachar al-Assad réagit par la violence, tuant des manifestants et arrêtant des centaines de personnes.
Face à cette répression, l'UE suspend en mai toute coopération bilatérale avec le gouvernement syrien. Elle prononce également des sanctions, dont un embargo sur les armes, le gel des avoirs de certains responsables syriens et des restrictions sur les importations de pétrole en provenance du pays. Au total, 318 personnes et 86 entités sont visées : des ministres et des membres du régime syrien, des responsables militaires, des scientifiques ainsi que des hommes et des femmes d’affaires. Cette liste a depuis été mise à jour plus de trente fois, notamment pour tenir compte d'événements spécifiques comme l'utilisation d'armes chimiques ou de nouvelles répressions violentes.
Des exemptions ou des dérogations sont prévues dès l'origine pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire. Le régime de sanctions est lui-même assoupli le 23 février 2023 en réponse au tremblement de terre dévastateur qui frappe la Turquie et la Syrie. À cette date, le Conseil de l'UE introduit une exemption humanitaire temporaire pour lever les obstacles administratifs qui pourraient entraver les opérations humanitaires, facilitant notamment les transactions financières.
L'Union européenne et ses Etats membres sont les principaux donateurs d'aide internationale aux personnes touchées par le conflit en Syrie. Depuis le début de la crise en 2011, ils ont mobilisé plus de 33,3 milliards d'euros pour venir en aide aux Syriens, tant à l'intérieur du pays que dans la région environnante. Cette aide comprend essentiellement des contributions humanitaires et économiques visant à répondre aux besoins essentiels des populations affectées : fourniture de nourriture, soutien aux établissements de santé, accès à l'eau potable, aide aux pays voisins qui accueillent des réfugiés syriens…
Depuis 2017, l'UE organise chaque année des conférences sur l'aide à apporter pour l'avenir de la Syrie et de la région. Ces conférences visent à continuer de venir en aide à la population syrienne et aux pays voisins, ainsi qu'à mobiliser la communauté internationale en faveur d'une solution politique du conflit syrien.
A l'occasion de la dernière conférence, le 27 mai 2024, la communauté des donateurs s'est engagée pour un montant total de 7,5 milliards d'euros, dont 2,12 milliards de l'UE pour 2024 et 2025.
Dans sa première interview pour plusieurs journaux européens jeudi 12 décembre, la nouvelle haute représentante de l'UE Kaja Kallas a indiqué que les actions menées par Hayat Tahrir al-Cham (Organisation pour la libération du Levant), la principale force qui a renversé le régime de Bachar al-Assad, seront scrutées de près par les institutions européennes. "Nous devons d’abord vérifier si leurs actes sont en adéquation avec leurs paroles. L’avenir de la Syrie est plein d’espoir, mais encore incertain […]. Le soutien de l’Europe, notamment humanitaire, ne sera pas sans condition", a-t-elle notamment précisé. Pour rappel, ce mouvement islamiste figure sur la liste noire du terrorisme de l'Union européenne depuis 2014.
Avec le renversement de Bachar al-Assad, les questions migratoires occupent de nouveau une place importante dans les discussions politiques européennes. Depuis 2011, la guerre civile a entraîné un exode massif de Syriens vers l'Europe, avec un pic en 2015-2016, posant des défis majeurs en matière d'asile et d'intégration. Selon les données les plus récentes de la Commission des droits de l'homme des Nations unies (mars 2021), les pays européens accueillent plus d'un million de demandeurs d'asile et de réfugiés syriens, dont 59 % sont basés en Allemagne.
La page Bachar al-Assad semblant désormais tournée, une nouvelle ère s’ouvre en Syrie. Au lendemain de la chute du dictateur, plusieurs pays européens ont annoncé vouloir suspendre le traitement des demandes d’asile de Syriens, en raison de l'incertitude politique concernant le nouveau régime. Certains d'entre eux, comme l'Autriche, ont également annoncé qu'ils préparaient des programmes d'expulsion pour des Syriens ayant déjà obtenu le statut de réfugié. “Pour l’instant, nous maintenons, en accord avec le HCR, que les conditions ne sont pas réunies pour des retours sûrs, volontaires et dignes en Syrie”, a toutefois déclaré un porte-parole de la Commission européenne lundi 9 décembre 2024.
Le 17 janvier 2025, la Commission européenne a annoncé fournir une nouvelle aide humanitaire aux Syriens, "tant à l'intérieur du pays que dans les pays voisins, d’un montant de 235 millions d'euros en 2025". A la suite de l'effondrement de l'ancien gouvernement de Damas, l'UE "travaille à tous les niveaux pour accroître l'acheminement de l'aide humanitaire, notamment en organisant des vols dans le cadre d’une opération de pont aérien humanitaire", précise également ce communiqué.
Face à l'amélioration substantielle de la situation politique en Syrie, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont décidé le 24 février de suspendre une série de sanctions afin de contribuer au redressement économique et à la reconstruction du pays après 14 ans de guerre civile. Au titre des principales mesures annoncées par le Conseil : la suspension des mesures sectorielles dans les secteurs de l'énergie (y compris le pétrole, le gaz et l'électricité) et des transports, ainsi que la radiation de cinq entités de la liste des banques faisant l'objet d'un gel des fonds et des ressources économiques.
L'Union européenne continue de surveiller de près la situation du pays pour s'assurer que les suspensions restent appropriées. "Si tout ne va pas bien, nous sommes également prêts à rétablir les sanctions", a aussitôt déclaré la haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas.
Depuis cette date, la Syrie est de nouveau frappée par l'instabilité et la violence. Le 6 mars, des soutiens de l'ancien régime de Bachar al-Assad ont mené une attaque sanglante contre des membres des forces de sécurité à Jablé, près de la ville de Lattaquié, berceau de la minorité alaouite dans le nord-ouest du pays. Selon un décompte de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) publié mercredi 12 mars, pas moins de 1 383 civils ont été tués lors de ces affrontements. Qualifiés de "crimes atroces […] dont beaucoup auraient été perpétrés par des groupes armés soutenant les forces de sécurité des autorités de transition " par la cheffe de la diplomatie européenne, ces récents événements pourraient conduire à une révision des sanctions de l'Union européenne vis-à-vis de la Syrie.
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14.03.2025 à 10:54
Florian Chaaban
"Poutine veut faire monter les enchères", titre Le Parisien. "Poutine prêt à négocier dans un fauteuil", avance de son côté la Charente Libre. "Lors d'une conférence de presse conjointe avec Alexandre Loukachenko, au cours d'une visite de travail à Moscou [jeudi 13 mars], Vladimir Poutine a dit officiellement être 'pour' une trêve en Ukraine. Mais […]
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"Poutine veut faire monter les enchères", titre Le Parisien. "Poutine prêt à négocier dans un fauteuil", avance de son côté la Charente Libre.
"Lors d'une conférence de presse conjointe avec Alexandre Loukachenko, au cours d'une visite de travail à Moscou [jeudi 13 mars], Vladimir Poutine a dit officiellement être 'pour' une trêve en Ukraine. Mais il a ensuite évoqué 'des nuances' par rapport à l'offre sur la table" [Les Echos].
"La Russie est d'accord, sous réserve, avec la proposition américaine d'une trêve de 30 jours en Ukraine mais souhaite qu'elle ouvre la voie 'à une paix durable' qui éradique les causes profondes du conflit", a précisé le chef du Kremlin [France 24].
Si La Dépêche voit dans ces déclarations s'ouvrir "la porte d’un espoir de voir s’arrêter les combats", le quotidien régional indique qu'il faut aussi les "prendre avec beaucoup de circonspection. Car chacun sait ce que vaut la parole de Vladimir Poutine : par le passé, le président russe a déjà violé les engagements qu’il avait pris, notamment lors des accords de Minsk en 2014".
Le dirigeant de 72 ans a soulevé plusieurs questions, rappelle El País : "Comment ces 30 jours seront-ils utilisés ? L'Ukraine va-t-elle poursuivre sa mobilisation forcée ? Va-t-elle envoyer davantage d'armes ? Il s'est également interrogé sur la possibilité d’ordonner à ses troupes de s'arrêter". Alors que les forces armées russes "avancent pratiquement partout, on ne sait pas comment la situation sur la ligne de front serait résolue en cas de cessez-le-feu", a-t-il ajouté.
"Au nombre des réserves exprimées, le président russe a [notamment] cité les incertitudes sur l'évolution 'rapide' de la situation dans la région russe de Koursk" [France 24], où "l'armée ukrainienne s'était engagée dans une offensive [en août 2024] et était parvenue à conquérir plus de 1 000 km2 dans cette zone frontalière", rappelle Courrier international.
En l'état, Vladimir Poutine “pose de lourdes conditions au plan de cessez-le-feu de Trump”, estime Politico. Interrogé par le média européen, l’ancien diplomate russe Boris Bondarev considère que le président russe sait où il va et "pense qu'il peut atteindre ses objectifs en se battant". Le New York Times relève néanmoins qu’il s’agit de "la première fois [où] Vladimir Poutine évoque publiquement l'offre de cessez-le-feu".
"L’acceptation de la trêve sous conditions par Vladimir Poutine laisse penser que vont s’ouvrir à partir d’aujourd’hui d’âpres négociations pour définir le contour du cessez-le-feu dans lesquelles les Ukrainiens pourraient devoir faire de lourdes concessions" [La Dépêche]. Des conditions que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifiées de "manipulatrices" dans un message vidéo enregistré jeudi soir. "Selon lui, [le président russe] a peur de dire la vérité à Donald Trump, à savoir qu'il veut poursuivre la guerre", rapporte Der Spiegel.
Un peu plus tôt, le président américain avait dit "'espérer' que le Kremlin 'fera le bon choix'" [France 24]. Questionné sur le fait de "savoir s'il avait un effet de levier pour contraindre la Russie à accepter un cessez-le-feu", le milliardaire a déclaré "qu'il ne voulait pas entrer dans les détails", note The Guardian.
"Les Européens, eux, vont devoir se mobiliser pour ne pas être mis sur la touche. Moscou a, en effet, une nouvelle fois rejeté hier tout envoi de soldats européens en Ukraine, une idée avancée par le Royaume-Uni et des pays de l’Union européenne, en tant que force d’interposition en cas d’arrêt des hostilités", souligne La Dépêche.
Jeudi soir, plusieurs médias avançaient la possibilité d'une rencontre entre Vladimir Poutine et l'envoyé spécial américain, Steve Witkoff, pour faire avancer les discussions. "Lorsque le soleil s'est couché [aux Etats-Unis], on ne savait pas encore si [cet échange] avait eu lieu" [Der Spiegel], comme un symbole que le dirigeant russe tient à être le maître des horloges. "Washington veut aller vite, le Kremlin prend son temps… l'enjeu pour Moscou est aussi de résoudre cette équation, tout en veillant à garder intact l'intérêt de Donald Trump", résument Les Echos.
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13.03.2025 à 19:12
Boran Tobelem
Face à l’invasion de leur pays par l’armée russe, les Ukrainiens ont pu compter sur la solidarité des Européens. Dès le 24 février 2022, premier jour de cette invasion, nombre d’Ukrainiens ont été contraints de fuir leur domicile et, pour beaucoup, de franchir la frontière vers d'autres pays. Au 19 février 2025, l’Agence des Nations […]
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Face à l’invasion de leur pays par l’armée russe, les Ukrainiens ont pu compter sur la solidarité des Européens. Dès le 24 février 2022, premier jour de cette invasion, nombre d’Ukrainiens ont été contraints de fuir leur domicile et, pour beaucoup, de franchir la frontière vers d'autres pays.
Au 19 février 2025, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) compte 6 346 300 réfugiés venus d’Ukraine enregistrés à travers l’Europe, soit environ 14 % de la population ukrainienne avant le déclenchement de la guerre. 560 200 autres réfugiés ukrainiens ont été enregistrés hors d'Europe, portant ainsi le nombre de réfugiés ukrainiens à travers le monde depuis le début de la guerre à 6 906 500.
Dans l’UE, les réfugiés ukrainiens ne se répartissent pas de la même manière entre Etats membres. Certains en accueillent beaucoup plus que d’autres, que ce soit en valeur absolue ou par rapport à leur population. Des différences qui peuvent notamment s’expliquer par des facteurs de proximité géographique ou culturelle.
Selon les dernières statistiques nationales communiquées par l’UNHCR, la Pologne est l’Etat membre de l’UE qui compte le plus grand nombre réfugiés ukrainiens ayant obtenu une demandes d’asile, une protection temporaire ou un autre système de protection nationale depuis le début de la guerre, avec 1 903 100 personnes à date de janvier 2025. Viennent ensuite l’Allemagne (1 168 535 réfugiés ukrainiens), la République tchèque (636 595), l’Espagne (231 755) et l’Italie (207 150).
En décembre 2024, la France comptait quant à elle 114 130 réfugiés ukrainiens ayant obtenu une demande d’asile ou une protection temporaire, toujours selon les chiffres de l’UNHCR. Un chiffre comparable aux demandes enregistrées en Irlande (113 720).
Pour mieux comprendre l’importance de l’accueil d’un pays de l’UE, il est possible de mettre ces données en rapport avec la population de l’Ukraine. En Pologne, les réfugiés ukrainiens représentent plus de 4 % de la population ukrainienne avant la guerre, contre 0,25 % pour ceux réfugiés en France.
Pays | Nombre de réfugiés ukrainiens ayant obtenu une demande d'asile ou une protection temporaire depuis 2022 |
---|---|
Allemagne ![]() | 1 168 535 |
Autriche ![]() | 126 795 |
Belgique ![]() | 93 160 |
Bulgarie ![]() | 203 120 |
Chypre ![]() | 24 410 |
Croatie ![]() | 29 215 |
Danemark ![]() | 60 910 |
Espagne ![]() | 231 755 |
Estonie ![]() | 64 025 |
Finlande ![]() | 78 215 |
France ![]() | 114 130 |
Grèce ![]() | 33 180 |
Hongrie ![]() | 49 139 |
Irlande ![]() | 113 720 |
Italie ![]() | 207 150 |
Lettonie ![]() | 61 480 |
Lituanie ![]() | 93 470 |
Luxembourg ![]() | 7 325 |
Malte ![]() | 3 090 |
Pays-Bas ![]() | 170 070 |
Pologne ![]() | 1 903 100 |
Portugal ![]() | 73 490 |
République tchèque ![]() | 636 595 |
Roumanie ![]() | 192 560 |
Slovaquie ![]() | 163 675 |
Slovénie ![]() | 12 640 |
Suède ![]() | 76 075 |
UE 27 ![]() | 5 991 029 |
Face à l’invasion russe de l'Ukraine, l’UE a activé le 4 mars 2022 la directive relative à la protection temporaire, une première dans l’histoire de l’Union. Ce texte avait été adopté en 2001 après des déplacements massifs provoqués par les conflits armés dans les Balkans, particulièrement depuis la Bosnie‑Herzégovine et le Kosovo.
La protection temporaire est un mécanisme de l’UE activé dans des circonstances exceptionnelles caractérisées par un afflux massif de personnes. Le but est de leur fournir une protection collective et de réduire la pression pesant sur les régimes d’asile nationaux des Etats membres de l’UE, comme l’explique le Conseil de l’UE.
Ce mécanisme permet à ses bénéficiaires et à leur famille d’obtenir automatiquement un droit de séjour dans l’Etat membre de l’UE de leur choix, ainsi qu’un accès au logement, au marché du travail, à l’aide sociale, à l’assistance médicale et à l’éducation pour les enfants et jeunes non accompagnés. Si elle est attribuée automatiquement aux ressortissants ukrainiens sur simple justification de leur nationalité, ces derniers doivent cependant demander un titre de séjour dans le pays où ils s’installent.
Le statut de la protection temporaire est distinct de celui de réfugié, qui implique des démarches administratives plus complexes. Les Ukrainiens peuvent toutefois aussi être reconnus en tant que réfugiés s’ils le souhaitent.
Le 19 octobre 2023, l'UE a décidé de proroger la protection temporaire jusqu'au 4 mars 2025. En juin dernier, elle a de nouveau été prorogée jusqu'au 4 mars 2026, soit 4 ans après son activation.
A la date du 31 janvier 2025, Eurostat, l’office européen de statistiques, recensait près de 4,3 millions de personnes venues d’Ukraine sous statut de protection temporaire dans l’un des 27 Etats membres de l’UE. Les citoyens ukrainiens représentaient plus de 98,4 % des bénéficiaires de la protection temporaire dans l'UE à cette date, explique Eurostat. En valeur absolue, l’Allemagne est le pays qui compte le plus d’Ukrainiens sous statut de protection temporaire sur son territoire, avec 1 134 850 personnes en janvier 2025. Viennent ensuite la Pologne (990 035 en février 2025) et la République tchèque (394 170 en janvier 2025). La France, elle, en compte 55 680 en janvier 2025.
A l’échelle de la population de l’Union, cela équivaut à 9,5 personnes sous protection temporaire pour 1 000 Européens, selon l'organisme statistique. Un ratio qui varie largement d’un pays à l’autre. La République tchèque est l’Etat membre qui compte le plus d'Ukrainiens sous protection temporaire par rapport à sa population (36,2 ‰), devant la Pologne (27,1 ‰) et l'Estonie (26 ‰).
Dernière du classement, la France fait figure de mauvais élève. Avec moins d'une personne (0,86) sous statut de protection temporaire pour 1 000 habitants, elle est l’Etat membre de l’UE qui accueille le moins de bénéficiaires de ce mécanisme par rapport à sa population nationale. Eurostat souligne toutefois que l’Hexagone ne comptabilise généralement pas les personnes mineures dans ces chiffres, contrairement aux autres pays.
Pays | Ukrainiens sous protection temporaire (données entre décembre 2024 et février 2025) |
---|---|
Allemagne ![]() | 1 134 850 |
Autriche ![]() | 84 170 |
Belgique ![]() | 86 530 |
Bulgarie ![]() | 69 935 |
Chypre ![]() | 22 105 |
Croatie ![]() | 25 960 |
Danemark ![]() | 34 385 |
Espagne ![]() | 227 020 |
Estonie ![]() | 35 610 |
Finlande ![]() | 69 175 |
France ![]() | 55 680 |
Grèce ![]() | 32 540 |
Hongrie ![]() | 38 880 |
Irlande ![]() | 109 455 |
Italie ![]() | 162 295 |
Lettonie ![]() | 48 540 |
Lituanie ![]() | 47 895 |
Luxembourg ![]() | 3 800 |
Malte ![]() | 2 220 |
Pays-Bas ![]() | 119 775 |
Pologne ![]() | 990 035 |
Portugal ![]() | 56 695 |
République tchèque ![]() | 394 170 |
Roumanie ![]() | 179 230 |
Slovaquie ![]() | 131 900 |
Slovénie ![]() | 10 130 |
Suède ![]() | 46 995 |
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