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▸ les 15 dernières parutions

06.07.2025 à 11:27

A Avignon, une fable de Tiago Rodrigues sur la "transmission" à la jeunesse

FRANCE24

Dans cette pièce qui démarre lundi, l'auteur et metteur en scène portugais projette le public dans un monde partagé entre deux planètes: la Terre "qui souffre de la crise climatique, des conflits, des inégalités accentuées" et une planète Mars "hostile" mais que plusieurs humains ont choisi de coloniser pour "construire une nouvelle humanité ailleurs", raconte-t-il à l'AFP. Le récit prend la forme d'un échange de messages, comme un "roman épistolaire", sur une durée de deux ans, entre un père resté sur Terre, incarné par le prolifique comédien franco-sénégalais Adama Diop, et sa fille, partie vivre sur Mars, ici Alison Deschamps, jeune comédienne de l'école du Théâtre national de Bretagne. "Deux conceptions différentes de ce qu'est un être humain émergent, entre le père essayant de faire le mieux possible sur une Terre en difficulté et la fille selon laquelle la seule façon de garder espoir est de partir sur Mars", développe l'homme de théâtre, âgé de 48 ans. La pièce explore la question de l'"héritage" et de la "transmission familiale mais aussi culturelle" laissée à la jeunesse alors que, selon "toute évidence scientifique", l'avenir s'annonce sombre. "L'aspiration à vivre mieux que ses parents, une attente légitime, inscrite dans le code génétique émotionnel, psychologique de l'espèce humaine, commence à disparaître", rappelle-t-il. "S'embrasser de nouveau?" L'année dernière, dans "Hécube, pas Hécube", présentée à Avignon, Tiago Rodrigues s'était intéressé à la façon dont les sociétés occidentales peuvent être négligentes face aux plus vulnérables - en l'occurrence, il s'agissait de maltraitance des enfants. Ici, il interroge les rapports humains à "très, très, très longue distance": incompréhension entre générations ou, au contraire, rapprochement des liens ? Dans "ce monde plus précaire, où une partie de l'humanité est partie", la question n'est pas celle de la survie, ni celle de l'organisation sociale ou économique qui pourrait advenir, mais de savoir "comment va-t-on encore aimer ?", selon lui. "Quand on commencera à voyager vers d'autres planètes d'une façon massive, est-ce qu'on va s'embrasser un jour de nouveau ?" Le dispositif scénique a été pensé pour figurer l'orbite des planètes, ainsi que la circularité et le passage du temps. "Une tournette (plateau tournant, ndlr), divisée en deux, sur laquelle chacun des comédiens occupe un côté", a été mise en place. Sa rotation "nous permet de les voir, tour à tour, et d'accéder à leur discours". En outre, "la métrique - la quantité de mots dans la réplique - est fonction de la vitesse de rotation de cette tournette", explique Tiago Rodrigues. "La distance" se joue sur L'Autre scène du grand Avignon, à Vedène, jusqu'au 26 juillet. Elle est annoncée en "1h47", clin d'oeil de son metteur en scène "à l'année 1947, année de fondation du Festival d'Avignon".

06.07.2025 à 11:09

Voiture chinoise et vacances au Venezuela: la nouvelle vie de la classe moyenne russe

FRANCE24

Leur modeste deux-pièces à Mytichtchi, une ville de 300.000 habitants au nord-est de la capitale, où ils vivent avec leurs trois enfants, deux chats et un chien, a récemment été remis à neuf. Leur frigo chinois est plein de produits russes. Les premières sanctions économiques occidentales contre la Russie ont été imposées en 2014, après l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par Moscou. Elles ont été largement durcies après le lancement de l'offensive russe contre l'Ukraine le 24 février 2022, qui a fait au moins des dizaines de milliers de morts. Pour les Russes, elles ont entraîné la disparition de nombreux produits occidentaux et rendu plus chers et compliqués les voyages vers l'Union européenne et d'autres pays soutenant Kiev. Mais une partie de la population assure s'en accommoder. Maria Tiabout, 43 ans, employée d'une compagnie cosmétique, assure peu s'intéresser à la politique et ne pas se rappeler quand ces restrictions ont commencé: "Peut-être pendant le Covid ?" "Ce n'est pas une tragédie que les marques européennes et occidentales soient parties", abonde son époux, Sergueï Dioujikov, 31 ans, agent funéraire. Selon lui, les Russes se "débrouillent parfaitement" sans elles. Il y a deux ans, après un accident de voiture, il raconte avoir attendu "pendant trois mois" les pièces détachées pour réparer sa Kia, à cause des sanctions. "J'ai alors compris qu'il fallait remplacer ma voiture coréenne par une chinoise", clame-t-il. Les revenus communs de Sergueï et Maria s'élèvent à quelque 300.000 roubles (près de 3.300 euros), au-dessus de la moyenne nationale. Pour acheter une nouvelle voiture, ils ont toutefois dû faire un emprunt. Camembert russe "Regardez +McDonald's+ qui a claqué la porte. +Vkousno i totchka+ ("C'est bon, un point c'est tout") fonctionne tout aussi bien. Les enfants adorent", relève Sergueï. Cette chaîne a repris sous sa marque, dès 2022, des centaines de restaurants de l'américain McDonald's qui, comme de nombreuses entreprises occidentales, avait quitté la Russie dans la foulée de l'attaque russe en Ukraine. "Du point de vue de mon quotidien, de ma famille, de mon travail ou de mes loisirs, je ne ressens pas les sanctions", assure Maria. Certains produits ont disparu, notamment des médicaments, concède-t-elle, mais elle dit espérer que l'industrie russe les produira désormais. Pour les soins essentiels, il y a déjà "des analogues russes". Exemple typique, Maria avoue avoir un faible pour le camembert... produit en Russie. "C'est très bon. Je n'ai pas goûté le vrai camembert français, je ne peux pas comparer. Mais celui-là est tout à fait à mon goût", dit-elle. Elle met également dans son panier des yaourts d'une nouvelle marque qui a remplacé celle du français Danone, dont la filiale de production locale a été saisie par l'Etat russe en 2023 puis revendue à un neveu du dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov. Adieu l'Europe Et malgré les sanctions, certaines marchandises occidentales populaires sont importées via des pays tiers. Un parcours qui se répercute directement dans les prix à la vente. En parallèle, la Russie conserve des relations commerciales avec des pays comme le Bélarus ou les Etats du Caucase, qui la fournissent en fruits, légumes et laitages. De même pour les voyages touristiques. L'Europe, jadis destination prisée des touristes russes, est devenue peu accessible en raison de la disparition des vols directs et des difficultés à obtenir des visas. Alors, Maria et Sergueï optent pour du tourisme en Russie et des voyages en Amérique latine. Ils sont allés au Venezuela, Etat sous sanctions américaines, qu'ils qualifient de pays "avec un peuple très cordial, où l'on aime les Russes". A les écouter, l'inflation de près de 10% en Russie, alimentée par les immenses dépenses militaires et les conséquences des sanctions, ne les inquiète pas, car l'Etat a obligé les employeurs à indexer les salaires. "L'inflation existe partout dans le monde. Ma tante vit en Allemagne, il y a aussi de l'inflation là-bas", veut tempérer Maria.

06.07.2025 à 11:03

Elon Musk lance sa formation politique, le "parti de l'Amérique"

FRANCE24

"Aujourd'hui, le parti de l'Amérique est créé pour vous rendre votre liberté", a écrit le patron de Space X et Tesla sur son réseau social X. Vent debout contre le projet de loi budgétaire du président américain, dont il dénonce l’impact sur les finances publiques, Elon Musk avait promis ces derniers jours de lancer son propre parti politique si le texte était adopté. Vendredi, jour de la fête nationale américaine et de la promulgation en grande pompe de la "grande et belle loi" de Donald Trump, il avait lancé un sondage sur cette idée sur son réseau social. "Par un rapport de deux contre un, vous voulez un nouveau parti politique, et vous l'aurez!", a annoncé samedi le magnat de la tech, alors que 65 % des quelque 1,2 million de votants ont répondu "oui" à la question de savoir s'ils souhaitaient que le "parti de l'Amérique" voie le jour. "Quand il s'agit de ruiner notre pays par le gaspillage et la corruption, nous vivons dans un système à parti unique, pas dans une démocratie", a encore dénoncé Elon Musk, brocardant républicains et démocrates. Né en Afrique du Sud, il ne pourra pas se présenter à une future élection présidentielle, les candidats devant être nés sur le territoire américain. "Cochons" Ancien proche allié de Donald Trump, dont il a très généreusement financé la campagne lors de l'élection présidentielle en 2024, M. Musk avait été chargé de sabrer dans les dépenses de l'Etat fédéral avec sa commission Doge avant que les deux milliardaires ne se brouillent en mai de manière spectaculaire à la face du monde. Au coeur de leur dispute: l'opposition d'Elon Musk au mégaprojet de loi budgétaire de son ancien allié, en raison de l'explosion attendue du déficit public. Le Bureau budgétaire du Congrès, chargé d'évaluer de manière non partisane l'impact des projets de loi sur les finances publiques, estime en effet que le texte - qui comprend notamment des crédits d'impôt massifs - augmenterait la dette de plus de 3.400 milliards de dollars d'ici 2034. "Nous vivons dans un pays au parti unique: le parti des cochons qui se goinfrent", a cinglé Elon Musk cette semaine, alors que la loi était en passe d'être adoptée par le Congrès. Il s'est engagé à concurrencer lors des élections de mi-mandat en 2026 les élus républicains ayant fait campagne pour la réduction de la dépense publique, mais qui ont voté au bout du compte pour le texte de loi. Des déclarations qui ont irrité le président américain. A un journaliste qui lui demandait s'il envisageait d'expulser son ancien allié, lequel détient la nationalité américaine depuis 2002, Donald Trump a affirmé qu'il allait "examiner" cette option. "On pourrait mettre Doge sur Elon. Vous savez ce qu'est Doge? Doge est le monstre qui pourrait se retourner et croquer Elon", a-t-il menacé.

06.07.2025 à 10:53

Des jeunes Chinois fans d'exploration urbaine à l'assaut de lieux désaffectés

FRANCE24

Venue d'Occident, l'exploration urbaine (ou "urbex") séduit de plus en plus d'adeptes en Chine. Cela consiste à explorer ou photographier des lieux désaffectés ou interdits d'accès, malgré les dangers et l'illégalité. Le phénomène connaît un regain d'intérêt en Chine avec la crise du secteur immobilier, qui a laissé de nombreuses villes parsemées d'immeubles inachevés et désertés. Xu Pengcheng, 29 ans, travaille dans le secteur des nouvelles technologies. Il s'est fait connaître sur les réseaux sociaux en partageant des photos de vieilles écoles ou de cinémas à l'abandon. Il compte des centaines de milliers d'abonnés. "Quand les gens voient ces photos, ils trouvent ça super nouveau, il y a un effet de nouveauté. Ils trouvent ça super intéressant", explique-t-il à l'AFP. "Ils réalisent que tellement de bâtiments abandonnés existent et qu'ils peuvent être si photogéniques. Ça suscite naturellement chez eux de la curiosité", souligne-t-il. L'AFP a suivi Xu Pengcheng et ses acolytes en banlieue de Shanghai, dans un ancien hôtel désaffecté, qui ressemble à un château médiéval préfabriqué. Les lieux semblent à l'abandon depuis plusieurs années: ici une vieille table de mah-jong, ça et là des draps ou encore des piles d'assiettes. Béton et poussière Sur un mur de la salle de bal, un tag en lettres rouges proclame "Longue vie au président Mao", le fondateur de la République populaire de Chine en 1949. La crise du marché immobilier chinois a laissé une multitude de chantiers de construction non terminés. Ils sont devenus des terrains de jeu pour les amateurs d'urbex. "Je ne pense pas qu'on trouve ce genre d'endroits en Europe", affirme Brin Connal, un Britannique adepte de la discipline. "En Chine, il y a énormément de bâtiments inachevés comme celui-ci", souligne-t-il. A Shanghai, le Pentagon Mall est devenu un lieu emblématique pour ces explorateurs, qui y laissent des messages sur les murs du dernier étage. L'aspect "vraiment spécial en matière d'exploration urbaine en Chine", c'est qu'il y a "un très fort sentiment d'appartenance à une communauté", déclare "Sean", qui ne veut pas donner son vrai nom. Situé dans le district de Pudong (est), ce centre commercial avait presque été achevé en 2009, mais les investissements ont été interrompus. Aujourd'hui, la structure de béton est à l'abandon. Des carreaux cassés recouvrent le sol et un plan du chantier est presque entièrement recouvert de poussière. "Vraiment dangereux" Certains espaces montrent des signes de vie récente: des emballages de plats à emporter, des paquets de cigarettes, voire du linge suspendu. "A Shanghai, les gens trouvent toujours un moyen d'utiliser ces bâtiments, même s'ils ne sont ni terminés ni réellement habitables", observe "Nov", le partenaire d'exploration de Sean qui s'identifie aussi par son surnom. Mais les entreprises derrière les réseaux sociaux chinois ne voient pas forcément cette pratique d'un bon oeil. Sur Xiaohongshu, équivalent chinois d'Instagram, la recherche de bâtiments abandonnés déclenche ainsi un message d'avertissement: "Cette zone est risquée, veuillez faire attention à votre sécurité et respecter les politiques et réglementations locales". Pour Brin Connal, c'est compréhensible: "certains de ces endroits abandonnés sont vraiment dangereux. D'autres sont devenus trop fréquentés". L'urbex se situe dans une zone grise d'un point de vue juridique. Mais pénétrer sans autorisation dans une propriété privée en Chine, comme ailleurs, peut valoir une amende. Xu Pengcheng admet que les risques sont nombreux. "Certaines propriétés sont protégées par des vigiles" qui peuvent devenir agressifs, explique-t-il. "Et puis ces lieux sont souvent sans électricité ni éclairage, c'est dangereux. Sans compter les structures instables et des blessures potentielles liées aux matériaux de construction, comme les clous qui dépassent", dit-il. Mais pour Mao Yi, une mannequin qui pose au milieu des bâtiments désaffectés, ces explorations offrent une bouffée d'oxygène face à la monotonie des grandes villes. "Dans ces métropoles de béton et d'acier, on est souvent prisonniers de la routine", confie-t-elle à l'AFP.

06.07.2025 à 10:35

À Hiroshima, les souvenirs des survivants de la bombe immortalisés par l'art

FRANCE24

C'est l'une des nombreuses scènes gravées dans la mémoire de ce survivant, à présent représentées avec vigueur, 80 ans plus tard, sur toile par des adolescents japonais. Depuis près de 20 ans, le lycée Motomachi à Hiroshima charge ses élèves en arts de recueillir les témoignages de "hibakusha", les survivants de la bombe atomique, et de les transformer en peintures poignantes. Quinze nouvelles œuvres ont été récemment dévoilées par l'établissement, en amont du 80e anniversaire du bombardement du 6 août, montrant notamment des soldats calcinés se tordant de douleur et une fillette pétrifiée au milieu des flammes. "Je pense que cette peinture retranscrit très fidèlement ce que je ressentais à l'époque", confie M. Hironaka à l'AFP, qui hoche la tête avec satisfaction devant une œuvre immortalisant "une page inoubliable" de sa vie. L'œuvre évocatrice de la lycéenne Hana Takasago montre le jeune Masaki levant les yeux vers sa mère alors qu'ils avancent péniblement à travers les ruines encore fumantes d'Hiroshima, le 10 août 1945. "C'est authentique, et très bien dessiné", assure le survivant. Quelques jours plus tôt, son père était rentré à la maison, grièvement brûlé par l'explosion, et lui avait demandé d'extraire un éclat de verre profondément fiché dans sa chair. Il est décédé peu de temps après. Sur la peinture est représentée sa mère, devenue veuve, tenant fermement la petite main d'Hironaka, avec sa sœur cadette attachée dans son dos, baissant les yeux et lui murmurant ses peurs. "À cet instant, j'ai été saisi d'une détermination profonde à l'aider et la soutenir, malgré mon jeune âge. C'est ce sentiment qui est capturé ici", dit M. Hironaka, aujourd'hui âgé de 85 ans. "J'avais seulement cinq ans quand un événement aussi bouleversant m'est arrivé et m'a traumatisé. Quand j'essaie de raconter ces moments, je peux à peine retenir mes larmes". – Transmettre la mémoire – La bombe atomique "Little Boy" larguée sur Hiroshima a tué environ 140.000 personnes, dont de nombreuses personnes décédées plus tard des suites de l'exposition aux radiations. Le lycée Motomachi fait aujourd'hui partie intégrante d'un projet initié par le Musée du Mémorial de la paix d'Hiroshima, qui a vu naître plus de 200 œuvres au fil des années. L'objectif: transmettre la mémoire du bombardement aux jeunes générations. Depuis près de huit mois, des survivants comme M. Hironaka ont régulièrement rencontré les élèves pour discuter de l'évolution des œuvres, certains demandant parfois des modifications radicales. "Au départ, j'avais représenté M. Hironaka et sa mère de face, mais il m'a dit que (...) cela ne retranscrivait pas vraiment le combat intérieur qu'elle vivait à ce moment-là", retrace auprès de l'AFP Hana Takasago, 17 ans. "Faute d'avoir vu moi-même les scènes décrites, je n'étais jamais sûre que mes représentations étaient justes", explique-t-elle dans l'atelier encombré du lycée. Yumeko Onoue, 16 ans, a peint des potirons que M. Hironaka se rappelle avoir vus couverts de suie à cause de la "pluie noire" radioactive, mais a dû changer l'orientation des feuilles conformément aux souvenirs du survivant. "Comme les photos de l'époque sont pour la plupart en noir et blanc, la peinture permet d'ajouter de la couleur, de souligner certains éléments, ce qui semble idéal pour transmettre un message", décrit Yumeko. – Appel à l'imagination – Nombre de ces adolescents ont dû faire appel à leur imagination et consulter des documents historiques. S'immerger dans cette violence peut s'avérer éprouvant: Mei Honda, 18 ans, juge "émotionnellement épuisant" de devoir représenter des chairs brûlées et pendantes. Son tableau montre une femme dans cet état en train de boire de l'eau: "J'avais d'abord dessiné ses bras collés à son torse, mais le contact avec sa peau aurait été insupportable à cause des brûlures", raconte l'élève. Il reste actuellement moins de 100.000 survivants des bombardements atomiques américains, selon des données récentes, avec un âge moyen de 86 ans. Un sentiment d'urgence s'impose aux lycéens. "Nous sommes probablement la dernière génération à avoir l'opportunité d'écouter les expériences des +hibakusha+ en face à face", insiste Aoi Fukumoto, 19 ans, ex-élève du lycée Motomachi. "Avant de participer à ce projet, les conséquences de la bombe atomique me semblaient toujours lointaines, même en étant originaire d'Hiroshima", concède de son côté Hana Takasago. Mais après avoir revécu l'histoire de M. Hironaka par procuration, elle a changé radicalement d'avis: "Je ne peux plus rester simple spectatrice".

06.07.2025 à 10:31

Trêve à Gaza: négociations attendues à Doha avant une rencontre Netanyahu-Trump

FRANCE24

Dans le même temps, la Défense civile locale a annoncé la mort de 14 Palestiniens dans de nouvelles frappes israéliennes dans le territoire palestinien assiégé, affamé et dévasté par près de 21 mois de guerre. Celle-ci a été déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël, dont l'armée a riposté en lançant une offensive d'envergure à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire. "Les médiateurs ont informé le Hamas qu'un nouveau cycle de négociations indirectes entre le Hamas et Israël débutera ce dimanche à Doha", a indiqué à l'AFP une source palestinienne proche des discussions. La délégation du Hamas conduite par Khalil al-Hayya, se trouve à Doha, selon elle. Les négociateurs israéliens se rendent eux dimanche à Doha, a annoncé samedi le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu. Vendredi, le Hamas a dit être prêt à "engager immédiatement" des négociations sur la proposition de trêve parrainée par les Etats-Unis et transmise par les médiateurs qatari et égyptien, à laquelle il a dit avoir présenté "sa réponse", sans plus de détails. 60 jours Selon des sources palestiniennes, la proposition comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le mouvement relâcherait 10 otages encore en vie, ainsi qu'un certain nombre de corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël. Les changements réclamés par le Hamas, d'après ces sources, portent sur les modalités du retrait des troupes israéliennes de Gaza, des garanties qu'il souhaite obtenir sur l'arrêt des hostilités après les 60 jours et sur une reprise en main de la distribution de l'aide humanitaire par l'ONU et des organisations internationales reconnues. Sur les 251 personnes enlevées le 7-Octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l'armée israélienne. Le président américain Donald Trump, qui accueille lundi à Washington M. Netanyahu, a estimé qu'un accord pourrait être conclu "la semaine prochaine". Samedi, lors d'un rassemblement à Tel-Aviv, le Forum des familles d'otages a appelé à un accord qui permettrait la libération de tous les otages, d'un seul coup. Une première trêve d'une semaine en novembre 2023 puis une deuxième de deux mois début 2025, ont permis le retour de nombreux otages israéliens en échange de la libération de Palestiniens . Le 18 mars, faute d'accord sur la suite du cessez-le-feu, Israël a repris son offensive à Gaza, où le Hamas, considéré comme un mouvement terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, a pris le pouvoir en 2007. "Déchiquetés" Dans la bande de Gaza, dont les plus de deux millions d'habitants, maintes fois déplacés, vivent dans des conditions terribles selon l'ONU et les ONG, 14 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes, selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile. L'une d'elles a touché une maison dans le quartier de Cheikh Radwane à Gaza-ville (nord), où des habitants ont retiré des décombres des corps de victimes, selon des images de l'AFP. A l'hôpital al-Chifa, où 10 morts ont été transportés, des proches pleurent près des corps enveloppés dans des linceuls en plastique posés à même le sol, avant de réciter la prière des morts. "J'ai appris que la maison de mon frère a été visée", raconte Yahya Abou Soufiane. "Je suis arrivé ici et j'ai trouvé des morts et des enfants déchiquetés". L'armée israélienne, interrogée par l'AFP, a déclaré ne pas être en mesure de faire de commentaires sur des frappes spécifiques en l'absence de coordonnées géographiques précises. Compte tenu des restrictions imposées par Israël aux médias et des difficultés d'accès à Gaza, il est extrêmement difficile pour l'AFP de vérifier de manière indépendante les affirmations des différentes parties. L'attaque du 7-Octobre a fait 1.219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Au moins 57.418 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les représailles israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

06.07.2025 à 10:11

En Californie, des robots désherbants pour limiter l'utilisation des pesticides

FRANCE24

Guidé par des caméras et de l'analyse en temps réel grâce à l'intelligence artificielle (IA), Element, son nom, repère les végétaux indésirables. Il les extrait ensuite avec l'un de ses deux bras mécaniques, sorte de houe ou bêche miniature. "Il imite la façon dont travaillent les humains", explique Kenny Lee, le patron d'Aigen, concepteur de ces robots tout-terrain, sous un soleil de plomb et par plus de 30°C. "Quand le soleil se couche, il s'éteint", dit-il, "et le lendemain matin, il repart". Avec Element, les fondateurs d'Aigen ont voulu faire d'une pierre deux coups: répondre à la pénurie de main d'oeuvre agricole et réduire l'utilisation des pesticides, sans émissions de carbone. La parcelle sur laquelle s'affaire Element est labellisée bio, mais Bowles Farming, l'exploitant, y utilise des pesticides naturels, auxquels des variétés de mauvaises herbes sont résistantes. Aigen veut aussi s'en prendre, ailleurs, à certaines qui survivent aux herbicides de synthèse. "Jamais un agriculteur ne m'a dit qu'il aimait les produits chimiques", relève Kenny Lee. Futur géant ? Pour le patron de start-up, son robot répond aussi au manque de main d'oeuvre dans le secteur. Element offre aussi la possibilité, selon lui, de "faire monter en compétences" les ouvriers agricoles, formés pour contrôler les robots et répondre à un problème technique. "Si vous pensez (qu'arracher les mauvaises herbes) est un boulot qui devrait être fait par des humains", lance Kenny Lee, "essayez de passer deux heures dans ce champ". A la différence des tracteurs ou des motoculteurs, Element est alimenté par son panneau solaire et ne dégage pas de CO2. Tracteurs, camions de chantier, voitures, rames de métro ou drones, l'IA a déjà fait naître une génération d'engins autonomes. Les chercheurs travaillent désormais au développement de l'IA dite "physique", qui permet à l'interface d'interagir directement avec son environnement dans des situations complexes, voire non prévues. Le patron du géant des semi-conducteurs Nvidia, Jensen Huang, décrit l'IA physique comme la prochaine grande étape du développement de cette technologie. En janvier, Nvidia a présenté Cosmos, une plateforme dédiée à la mise au point de l'IA physique. "Il ne s'agit plus d'apprendre à l'IA comment générer du contenu, mais à comprendre le monde physique", a-t-il expliqué lors d'une présentation à Las Vegas. Outre le coton, des robotos Aigen sont déjà à l'oeuvre dans des champs de tomates et de betteraves. Kenny Lee estime qu'un robot Element, vendu 50.000 dollars, peut désherber environ 13 hectares. Ces robots pourraient être utilisés pour semer et repérer les nuisibles, mais Aigen, dont le siège se situe à Redmond, dans le nord-ouest des Etats-Unis, préfère se concentrer sur le désherbage pour se faire sa place. Dans un contexte électrique, Kenny Lee doit peser ses mots pour tenter de séduire les fermiers. "Le mot climat est politisé aujourd'hui", reconnaît-il, "mais au fond, les agriculteurs tiennent à leurs terres". Les paysans préfèrent souvent les mots "conservation" et "gestion" des sols, "mais tout cela revient un peu au même", selon l'entrepreneur. "Aigen va devenir un des géants de l'industrie", anticipe Lisbeth Kaufman, responsable des start-up à sensibilité climatique chez AWS, filiale d'Amazon et numéro un mondial de l'informatique à distance (cloud). Amazon Web Services a sélectionné la jeune pousse dans l'un de ses programmes de soutien à des initiatives qui allient technologie et lutte contre le réchauffement, fournissant des capacités informatiques et de l'aide technique. "Nous voulons avoir un impact", affirme Richard Wurden, co-fondateur et responsable technologique, pour qui travailler dans ce domaine "a du sens".

06.07.2025 à 10:11

Aux Etats-Unis, les jeunes diplômés face à la crise de l'emploi

FRANCE24

"C'était extrêmement décourageant", explique la jeune femme, diplômée en droit en 2022. "J'ai été convaincue (par ces candidatures infructueuses) que j'étais une mauvaise personne et que je ne savais pas travailler", déplore-t-elle. À 5,8 %, le taux de chômage des jeunes diplômés américains est le plus élevé depuis novembre 2013, si l'on exclut la pandémie de Covid-19, selon les données officielles. Il reste supérieur au taux de chômage global aux États-Unis, qui s'est stabilisé entre 3,5 et 4 % après la pandémie, une situation extrêmement inhabituelle, disent les experts. Et il ne fait qu'augmenter. Selon les analystes, cette tendance est probablement le résultat d'un ralentissement cyclique de l'embauche post Covid-19, en particulier dans les secteurs où les nouveaux diplômés sont nombreux, tels que la tech, la finance et le commerce, ainsi que de l'incertitude économique générale née des premiers mois tumultueux de l'administration Trump. "Tous les emplois que je voulais, je n'avais pas les qualifications requises - souvent, les emplois de junior exigent quatre ou cinq ans d'expérience", regrette Rebecca Atkins, qui a oscillé entre des emplois à temps partiel et des jobs dans la restauration pendant des années. Aux Etats-Unis, où les frais de scolarité sont très onéreux, le coût moyen d'une formation universitaire de premier cycle est de 27.673 dollars par an, selon les données officielles. Les jeunes gens en recherche d'un premier emploi sont ainsi, le plus souvent, criblés de dettes. "Cols blancs" Par ailleurs, les offres d'emploi dans le domaine du service aux entreprises ont diminué de plus de 40 % depuis 2021, selon une étude rédigée par Matthew Martin, économiste pour Oxford Economics, les emplois du secteur de la tech étant touchés de manière disproportionnée. "On pourrait s'attendre à ce que les postes de cols blancs ne soient pas aussi exposés aux ralentissements cycliques" que les autres emplois, dit-il à l'AFP. "Il s'agit en partie d'un ralentissement du rythme des embauches, car les entreprises redimensionnent leurs effectifs après avoir embauché à des taux très élevés en 2022, mais l'on assiste également à l'effet de l'intelligence artificielle (IA)", poursuit-il, signalant la possibilité que l'IA élimine certains postes de début de carrière. Selon Gregory Daco, économiste pour le cabinet de conseil EY-Parthenon, le ralentissement des embauches dans le secteur de la tech, alors que les entreprises s'efforcent de conserver leurs talents, affecte de manière "disproportionnée" les jeunes diplômés. C'est, selon lui, le résultat des changements profonds liés à la politique menée par le président Donald Trump depuis sa prise de pouvoir en janvier: "L'expérience d'une incertitude extrêmement élevée en ce qui concerne les politiques commerciales, fiscales ou autres de l'administration a poussé de nombreuses entreprises à potentiellement ralentir ou geler leurs embauches", dit-il. Il a toutefois mis en garde contre une conclusion hâtive selon laquelle l'IA avait déjà commencé à éliminer les postes de juniors, soulignant que son déploiement reste pour l'instant limité dans la plupart des secteurs. "La réalité est que beaucoup d'entreprises en sont encore aux premières étapes de l'adoption de ces nouvelles technologies, et je pense qu'il serait un peu prématuré de supposer que nous avons atteint un niveau d'utilisation (...) qui aurait un impact visible", nuance-t-il. Deux emplois Katie Bremer, 25 ans, a obtenu un double diplôme en science de l'environnement et en santé publique à l'American University de Washington en 2021. Il lui a fallu plus d'un an pour trouver un emploi à temps plein - qui n'est pas dans son domaine - et même là, elle a dû compléter ses revenus en faisant du baby-sitting. "J'avais l'impression de travailler en permanence", explique-t-elle à l'AFP. "Face aux coûts de la vie, il semble impossible d'essayer de faire en sorte que son salaire suffise à payer toutes les étapes que l'on est censé franchir dans la vie d'un jeune adulte", témoigne-t-elle. "Il y a eu des moments où je me suis demandée comment ma génération allait faire pour que cela fonctionne", déplore la jeune femme.

06.07.2025 à 10:07

"Made in prison": en Bulgarie, on s'arrache les fromages des détenus

FRANCE24

A Smolyan, près de la frontière grecque, au coeur du massif brumeux des Rhodopes, Gueorgui Filyanov brasse d'un geste expert 500 litres immaculés dans une grande cuve, charlotte blanche sur la tête. "Ce travail intéressant, ni trop dur ni trop facile", a de quoi faire passer la détention plus vite, résume le trentenaire aux yeux clairs, condamné à deux ans et demi de prison pour trafic de stupéfiants. Avec à la clé une remise de peine de six mois et une cagnotte mensuelle de plusieurs centaines d'euros qui facilitera sa réinsertion. La fabrique "Guerzovitsa", installée dans un bâtiment imposant de quatre étages, s'est désormais fait un nom. Au point qu'elle n'arrive pas à satisfaire toute la clientèle. "Sans conservateurs ni additifs" La centaine de détenus purgent des peines en régime ouvert pour divers délits, de la conduite en état d'ivresse aux vols et homicides. Dans ce pays vieillissant, marqué par l'exode de millions de Bulgares après la chute du communisme, la surpopulation n'est guère un problème, avec 86 détenus pour 100.000 habitants, loin derrière la France (111), selon les chiffres d'Eurostat. Même si, par le passé, les conditions de détention ont été régulièrement pointées par le Conseil de l'Europe en raison de la vétusté des cellules, d'un manque chronique de personnel et de l'absence d'activités. Dans ce paysage carcéral peu reluisant, en progressive amélioration, Smolyan détonne. L'idée d'une laiterie vient de l'ancien directeur de cette prison, nichée dans une gorge verdoyante le long d'une route sinueuse, dans les murs d'une ancienne exploitation d'uranium dont les mines ont fermé en 1989. "Au début, nous gardions seulement des bovidés pour la traite, mais on vendait à perte", raconte Hristo Solakov. Alors le responsable s'est dit: pourquoi ne pas "boucler le cycle" et transformer cette matière première? Un pari dont le succès a dépassé toutes les espérances. Lait caillé, feta et yaourt bulgares, "nos produits sont sans conservateurs ni additifs, selon la norme officielle", vante cet énergique responsable de 62 ans. Ce qui justifie d'ailleurs un prix plus élevé que celui de la concurrence. Projets d'agrandissement Si la moitié de la production est destinée aux détenus du pays, le reste de la marchandise s'écoule facilement dans quelques points de vente sélectionnés. De quoi donner envie de continuer, une fois la liberté retrouvée. Tout sourire, Ivan Patazov explique "avoir un projet avec sa famille", déterminé à mettre à profit les compétences et responsabilités acquises. Le détenu de 31 ans découpe soigneusement le fromage affiné, le pèse, le met sous vide et l'étiquette. "Ce ne sera pas le premier à poursuivre sur cette voie. Un ancien condamné, après avoir passé trois ans ici, a ouvert sa propre affaire et il emploie huit personnes aujourd'hui", détaille fièrement M. Solakov avant d'emprunter une route cabossée grimpant vers la montagne. Un troupeau d'une centaine de chèvres blanches broute l'herbe avec appétit sous la surveillance d'un autre prisonnier. "Autrefois, on pillait la laiterie. Maintenant, on l'installe carrément en prison", s'amuse Hristo Solakov, dans une allusion aux résistants de la Seconde guerre mondiale, connus pour avoir dévalisé des paysans malheureux pour survivre aux nazis et à leurs alliés bulgares. Mais le responsable doit vite redescendre en ville: il espère obtenir des fonds municipaux pour élargir sa palette avec le "Kachkaval", dont le goût savoureux est prisé dans les tous les Balkans.

06.07.2025 à 10:07

Le maloya, musique réunionnaise née de l'esclavage, conquiert les scènes internationales

FRANCE24

"Elle est venue nous voir après le concert pour proposer une tournée dans son pays", raconte, encore surpris par cette rencontre avec la programmatrice tanzanienne, Jeannick Arhimann, chanteur-compositeur du groupe Kiltir Maloya, formé à Saint-André (nord-est de La Réunion) en 1998 par cinq cousins. Au fil des ans, ce groupe qui jouait "pour des mariages, des baptêmes ou des communions" s'est produit "en Australie, en Chine, en Pologne, en Afrique du Sud ou au Zimbabwe", énumère-t-il. Un parcours rendu possible notamment grâce au Sakifo Musik Festival, à Saint-Pierre, où ils ont été repérés dès les premières éditions il y a près de 20 ans. Depuis, quatre albums sont nés. Leur cinquième sortira à l'automne. "On n'aurait jamais imaginé ça il y a 30 ans", confie Jeannick Arhimann. Né dans les plantations sucrières de La Réunion à l'époque de l'esclavage, le maloya est à la fois une forme de musique, un chant et une danse. Métissé dès l'origine, avec des éléments d'origine africaine, malgache ou indienne, il était à l'origine un dialogue entre un soliste et un choeur, accompagné de percussions et dédié au culte des ancêtres. Devenu au fil du temps un chant de résistance, il s'est transformé en expression identitaire, jusqu'à être inscrit en 2009 au patrimoine culturel immatériel de l'Humanité par l'Unesco. Aujourd'hui, environ 300 groupes sont recensés et le maloya bénéficie d'un enseignement spécialisé au conservatoire de Saint-Denis. Héritage vivant Parallèlement, le maloya se métisse avec le rock, le reggae ou le jazz et continue d'évoluer avec l'introduction de nouveaux instruments. Des artistes comme Danyèl Waro, 70 ans aujourd'hui et pionnier de sa diffusion à l'international, ont contribué à faire rayonner cette musique bien au-delà de l'île. En 2010, il a reçu le prix de l'Académie Charles-Cros pour l'ensemble de son œuvre. Dès 1997, Nathalie Natiembé a elle aussi commencé à exporter le maloya, lors de festivals européens. D'autres musiciens réunionnais ont suivi cette voie: Lindigo, Christine Salem, Votia, Etinsel Maloya, Maya Kamaty ou encore Flambola. Tous revendiquent une forme de filiation avec le maloya traditionnel, tout en l'ouvrant à d'autres influences – africaines, malgaches, voire électro ou pop. Aurus, l'une des figures de cette nouvelle génération, mêle ainsi maloya, pop et électro dans des titres chantés en créole et en anglais, régulièrement programmés dans des festivals français comme les Francofolies de La Rochelle. À La Réunion, l'Indian Ocean Music Market, organisé en marge du Sakifo, joue un rôle central dans cette ouverture. Il permet aux artistes locaux de rencontrer des programmateurs venus du monde entier et de présenter leur travail dans un cadre professionnel. "La plupart des artistes réunionnais se sont fait repérer à cette occasion", explique Jérôme Galabert, fondateur du Sakifo et directeur des Francofolies de La Réunion, organisées chaque mois de juin. Grâce à ce rendez-vous, Kiltir Maloya a pu se produire en Chine, en Australie, en Inde ou encore à Zanzibar (Tanzanie). "L'idée est de donner de la visibilité aux artistes, que cela leur serve de tremplin", souligne Jérôme Galabert. Pour Kiltir Maloya, c'est l'authenticité qui fait la différence. "On joue avec des instruments traditionnels réunionnais, on chante 100% en créole réunionnais. On emmène la vérité de la musique, c'est ça qui plaît", assure Jeannick Arhimann. "Et surtout on cherche l'émotion, bien plus que la technique. Notre show est vivant: on sait comment on commence, pas toujours comment on finit."
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