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27.08.2024 à 16:36

Conseils et ressources pour les étudiants en journalisme d’investigation

Alcyone Wemaëre

Student journalist, talking notesVous souhaitez vous lancer dans le journalisme d'investigation ? Que vous soyez étudiant ou autodidacte, voici dix conseils que GIJN a recueilli auprès de journalistes d'investigation du monde entier ayant également la casquette d'enseignants dans des formations à l'enquête et au data-journalisme reconnues. L'article comprend aussi des ressources clés pour qui veut devenir un journaliste d'enquête.
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Student journalist, talking notes

Vous souhaitez vous lancer dans le journalisme d’investigation ? Que vous soyez étudiant ou autodidacte, voici dix conseils que GIJN a recueilli auprès de journalistes d’investigation du monde entier ayant également la casquette d’enseignants dans des formations à l’enquête et au data-journalisme reconnues. L’article comprend aussi des ressources clés pour qui veut devenir un journaliste d’enquête.

Le métier de journaliste d’investigation fait rêver.

Du film « Les hommes du président » – le récit de l’enquête sur le scandale du Watergate – à des long métrages plus récents comme « The Post », « Spotlight » et « She Said », Hollywood a nourri l’image du journaliste d’investigation comme un reporter intrépide qui se bat pour creuser une histoire interdite. Il y a une part de vérité dans ces films, qui ont peut-être suscité des vocations, même si la réalité de la profession est plus riche et plus complexe.

On devient rarement journaliste d’investigation du jour au lendemain. Et si les enquêtes continuent de nécessiter un travail et des méthodes de journalisme “à l’ancienne”, certains outils plus récents ou des techniques innovantes relevant, par exemple, de l’OSINT nécessitent un apprentissage.

Devenir journaliste d’investigation n’est pas hors de portée, à condition d’avoir reçu la formation nécessaire. Celle-ci peut se faire dans une école de journalisme ou en apprentissage, mais aussi, de manière moins académique, en s’appuyant sur des ressources gratuites en ligne. Une autre option consiste à apprendre le métier « sur le tas » en suivant le sillage de journalistes plus expérimentés.

La formation n’est pas tout ce dont vous aurez besoin : comme pour toute trajectoire professionnelle, il vous faudra aussi, sans doute, de la chance, des bonnes rencontres et de bons mentors.

Vous êtes étudiants et vous souhaitez faire une école de journalisme ou une formation au journalisme d’investigation ? Vous êtes déjà journaliste, ou reporter autodidacte, et vous souhaitez apprendre à réaliser des enquêtes plus approfondies ou vous lancer dans le data-journalisme ?  GIJN a réuni dans cet article des conseils de journalistes d’investigation qui enseignent tous le journalisme d’enquête ou le data-journalisme. Des conseils que nous complétons par des ressources sur lesquelles vous appuyer :

A woman works on a computer in a crowded lecture hall during a session at the GIJC in Gothenburg.

Une session lors de la conférence interntionale sur le journalisme d’investigation 2023 à Göteborg, en Suède. Image : Wolf France pour GIJN

1. Comprendre ce qu’est le journalisme d’investigation

Dans leur ouvrage « Principes du Journalisme », Tom Rosenstiel et Bill Kovach écrivent que le cœur du journalisme est de fournir au public des informations fiables, pertinentes et véridiques afin que chacun devienne un citoyen informé.

Mais qu’est-ce que le journalisme d’investigation ? GIJN propose une définition de la profession en notant que le terme « investigation » dans le dictionnaire est associé à l’adjectif « systématique » et implique des recherches approfondies et des reportages originaux. Une autre caractéristique du journalisme d’investigation est qu’il révèle des informations que certaines personnes ou institutions préféreraient garder cachées. En effet, si une enquête ne révèle rien d’inédit, ce n’est pas une enquête.

Mais attention, une simple fuite de document n’est pas non plus une enquête… mais peut en être le point de départ. Ainsi, si les enquêtes #PanamaPapers, #LuxLeaks ou #UberFiles ont toutes effectivement commencé par une fuite massive de données. Ces documents ont ensuite été analysés par des journalistes et utilisés pour faire parler des sources.

2. S’assurer que le journalisme d’investigation est votre “truc”

“Tous les journalistes n’ont pas le tempérament pour devenir journaliste d’investigation”, estime Claudine Blais, professeure de journalisme à l’Université de Montréal. L’ancienne rédactrice en chef de l’émission Enquête à Radio-Canada dit ainsi repérer rapidement, parmi ses étudiants, qui a “le profil” pour faire du journalisme d’investigation. “Ceux qui passent un appel, n’ont pas de retour et en restent là, je sais que cela ne va pas tenir la route pour une enquête”, tranche-t-elle. “Il faut être insistant, passer vingt coups de téléphone, ne pas abandonner rapidement et faire preuve de stratégies pour contourner les difficultés”, poursuit-elle en estimant qu’il faut savoir, avec ses interlocuteurs, s’arrêter à la limite “juste avant le ‘non’”.

3. Avoir conscience que c’est un travail sérieux et difficile

“Si on décide de se lancer dans le journalisme d’investigation, il faut prendre cela au sérieux”, estime Hamadou Tidiane Sy, ancien vice-président de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) et directeur de l’école du journalisme E-jicom de Dakar, au Sénégal. “Faire du bon journalisme est difficile… mais faire du journalisme d’investigation est encore plus difficile”, souligne t-il. Avant d’ajouter : “Il ne faut pas penser qu’il va suffire de quelqu’un vous contacte avec “un dossier explosif” et que vous n’aurez qu’à tout  balancer. Non, il y a un long travail de recoupements avant la parution d’une enquête”.

Sur le site de GIJN, la rubrique “How they did it”/”Les coulisses de l’enquête” peut vous donner un aperçu du temps et de la rigueur nécessaire pour mener à bien une investigation.

4. Ne jamais oublier : L’éthique

Comme dans tous les genres journalistiques, « la discipline de l’éthique » est vitale, explique Pınar Dağ, rédactrice en chef de GIJN pour la Turquie, qui est également chargée de cours à l’université Kadir Has d’Istanbul. Les journalistes doivent donc être « honnêtes, justes et courageux dans la collecte d’informations, le reportage et le processus d’interprétation », dit-elle. « L’un des codes éthiques du journalisme d’investigation consiste à faire preuve d’une grande prudence et d’une grande sensibilité pour minimiser les dommages et éviter d’impliquer des groupes vulnérables, des enfants, des animaux, des groupes défavorisés et des membres de la famille qui ne sont pas impliqués dans l’histoire », conseille-t-elle.

Au-delà de la question morale, le respect de normes éthiques élevées confère de la crédibilité à votre enquête. GIJN aborde régulièrement ce sujet, comme dans cet article : « Les journalistes ont-ils le droit de mentir pour obtenir un article ? » Le chapitre sur l’éthique de notre Guide des enquêtes citoyennes est également une excellente introduction.

Apprenez en lisant, en regardant ou en écoutant des enquêtes qui changent la donne. Ici, les participants au GIJC23 à Göteborg écoutent des journalistes d’investigation de premier plan. Image : Heino Ollin pour le GIJN

5. Lire, écouter, regarder des enquêtes

Tout métier procède d’une part, sinon d’imitation, d’inspiration et le journalisme d’investigation ne fait pas exception : les enquêtes que vous lisez ou regardez nourriront celles que vous mènerez dans trois, cinq ou dix ans. Alors que les formats d’enquête n’ont jamais été aussi variés, lire, voir, écouter ces enquêtes sont une étape fondamentale dans l’apprentissage du métier de journalisme d’investigation.

Pour ne pas rater les meilleures enquêtes, inscrivez-vous à la newsletter internationale (en anglais) de GIJN ou à l’une ou l’autre des sept newsletters régionales de GIJN publiées dans différentes langues : vous y trouverez chaque mois une sélection des meilleures enquêtes parues aux quatre coins du monde.

Autres sources d’inspiration : la rubrique « Editor’s picks » pour laquelle les éditeurs régionaux de GIJN sélectionnent chaque fin d’année les meilleures enquêtes de leur région ou encore les prix Global Shining Light de GIJN qui récompensent, tous les deux ans, une enquête dans un pays en développement ou en transition, réalisée sous la menace, la contrainte ou dans des conditions difficiles.

6. Apprendre à identifier des sujets

“L’une des clés dans le journalisme d’investigation, c’est l’identification des sujets à traiter”, estime Gaëtan Gras, journaliste indépendant et professeur de journalisme d’enquête à l’IHECS, à Bruxelles.Pour être force de proposition, il faut être proactif et effectuer une veille sur l’info pour déceler les signaux faibles : au détour d’une conversation dans le cadre de votre vie privée, en discutant avec des collègues de travail, en lisant votre journal, votre site d’information ou la concurrence, en observant le monde qui vous entoure”, détaille-t-il.

Gaëtan Gras invite, par ailleurs, les futurs journalistes d’investigation à ne pas minimiser la lecture des titres de presse étranger : “Certaines bonnes enquêtes sont des adaptations de sujets réalisés ailleurs”. De nombreux articles de GIJN s’appuient sur des études de cas avec des exemples d’enquêtes menées dans un pays qui peuvent très bien être dupliquées ailleurs dans le monde.

Joël Matriche, journaliste d’investigation au quotidien belge Le Soir, conseille de garder en tête qu’un sujet que tout le monde a déjà évoqué et qui est, en quelque sorte, tombé dans “le domaine public” n’est pas, pour autant, un sujet “mort” : “Il peut arriver que le journaliste sente que l’explication n’est pas satisfaisante, que des zones d’ombre demeurent et que cela vaudrait la pein de creuser davantage”, fait-il valoir. Cela donne parfois de bons résultats et dans le pire des cas, en multipliant les coups de téléphone, le journaliste étoffe au moins son carnet d’adresses de nouveaux contacts… qui deviendront peut-être des sources.

Mais comment savoir si vous avez identifié un bon sujet d’enquête ? Damien Brunon, responsable numérique et investigation à l’Ecole supérieure de journalisme de Lille demande toujours à ses étudiants de mener une “pré-enquête” en répondant à trois questions :

  • C’est quoi le problème ?
  • Qu’est ce qui a déjà été écrit sur le sujet ? (revue de presse approfondie)
  • De quoi ai-je besoin de quoi pour y arriver  (quels documents, quels accès, quels contacts…)

Il insiste : “Il n’y a pas de bonne enquête sans bonne pré-enquête.”

7. Se faire remarquer

Le journaliste d’investigation norvégien, Tarjei Leer-Salvesen, qui enseigne le dans les universités de Bergen et Stavanger recommande à ses étudiants d’essayer de se “faire remarquer”.

« Les rédacteurs en chef dans les rédactions ne cessent de dire aux étudiants d’apprendre un peu de tout, car cela facilite leur propre travail. Mais l’astuce, à mon avis, consiste à désobéir à cette injonction à ‘tout faire’ en réalisant quelques articles exceptionnels que le rédacteur en chef remarquera et qui lui plairont », explique-t-il.

Il illustre son propos avec plusieurs cas de figure concrets :

  • Si vous couvrez le sport, faites-le ! Mais si vous apprenez aussi les bases de la comptabilité, vous serez bientôt le seul journaliste à comprendre l’économie d’un club sportif.
  • Si vous voulez couvrir la politique, apprenez aussi les statistiques. Vous pourrez alors non seulement couvrir les conférences de presse mais aussi dénoncer les mensonges d’un politicien.
  • Si vous couvrez le développement et l’aménagement des villes, devenez un spécialiste de la liberté d’information et enrichissez votre couverture avec des documents que personne d’autre ne possède.

Lors d’une masterclass organisée par GIJN en français, le journaliste d’investigation, co-responsable du service enquête de Mediapart, Fabrice Arfi a recommandé, lui aussi, d’être « touche à tout” tout en ayant un “port d’attache éditorial”. “Je crois que cet alliage, pour un jeune journaliste, est une façon de se faire remarquer par des chefs de service, des rédactions en chef”, expliquait-il.

Le Centre de ressources de GIJN propose une série de guides et d’articles pour aider les journalistes à apprendre comment enquêter sur des sujets spécifiques comme, par exemple, la traite des êtres humains, les élections, la santé et la médecine, les crimes de guerre, ou à approfondir des techniques spécifiques comme l’interview, la recherche de sources expertes et la recherche avancée en ligne.

L’obtention d’une bourse ou d’un prix peut être une excellente occasion de se faire remarquer et de faciliter son intégration sur le marché du travail. GIJN met régulièrement à jour une liste consacrée aux bourses et aux subventions.

8. Penser à son lecteur 

La phrase est un classique dans toutes les écoles de journalisme et rédactions du monde. Une enquête doit rester digeste, attrayante et intéressante pour le lecteur. “Il faut vulgariser, dé-complexifier un sujet sur lequel on passe parfois des mois, pour offrir aux lecteurs l’essentiel. Il faut éviter de le noyer dans des détails insignifiants quitte à jeter à la poubelle des jours ou des mois de travail”, recommande ainsi Gaëtan Gras.

“Quand on fait un papier d’enquête, il faut avoir une forme de sobriété dans l’écriture. (…) Je suis pour une forme de sécheresse factuelle, une sorte de brutalisme factuel dans les enquêtes”, insiste, lui aussi, Fabrice Arfi dans la masterclass organisée par GIJN.

Plusieurs articles-ressources GIJN avec des “conseils pour mieux écrire” sont disponibles sur notre site.

9. Cultiver son réseau 

Les réseaux et collectifs de journalistes d’investigation peuvent se révéler très utiles pour nouer des liens en vue de collaborations mais aussi pour trouver des pairs, des mentors, des partenariats et des contacts.

Cela entretient aussi votre connaissance du secteur. Abonnez-vous, sur les réseaux sociaux, à des organisations reconnues pratiquant ou soutenant le journalisme d’investigation. La liste des membres de GIJN dans votre région peut être un bon début.

Les conférences sur le journalisme organisées dans votre région (Dataharvest, Conférence africaine sur le journalisme d’investigation…) sont une excellente façon de rencontrer des journalistes inspirants. Le ticket d’entrée peut-être élevé pour un étudiant mais ces grands événements recherchent parfois des bénévoles pour les aider en contrepartie d’un accès aux tables-rondes : renseignez-vous ! Pensez aussi à la Conférence internationale sur le journalisme d’investigation organisée par GIJN tous les deux ans : c’est le rendez-vous incontournable des journalistes d’investigation du monde entier. Pour chaque conférence, un certain nombre de journalistes des pays en développement peuvent y assister gratuitement, grâce à un programme de bourses.

İsveç'in Göteborg kentindeki GIJC23 katılımcıları. Fotoğraf: GIJN/Wolf France

La conférence internationale sur le journalisme d’investigation réunit des professionnels de premier plan. Des bourses d’études permettent à un certain nombre d’étudiants reporters d’y assister et d’apprendre leur métier. Image : Wolf France pour le GIJN

10. Ne jamais cesser de se former

Si vous avez la chance de bénéficier d’une formation initiale de plusieurs mois, voire plusieurs années : tirez-en parti au maximum ! Mais n’oubliez pas que l’apprentissage du métier se poursuit tout au long de votre vie professionnelle. Parce que le datajournalisme et le journalisme d’investigation nécessitent des savoir-faire techniques (utiliser des images satellites, retrouver des contenus en ligne qui ont disparu, vérifier des contenus, faire des recherches en sources ouvertes, analyser des données…), il est essentiel de se former en permanence, comme l’ont rappelé plusieurs des journalistes interrogés pour cet article.

GIJN propose régulièrement des webinaires gratuits avec des journalistes d’investigation reconnus qui permettent de former et d’inspirer des journalistes dans le monde entier. Une autre source d’inspiration peut être de suivre les conseils et d’utiliser les outils favoris de journalistes d’investigation renommés et primés. Enfin, les étudiants peuvent s’abonner à nos comptes X/Twitter, Facebook, Linkedin ainsi que notre liste de diffusion pour ne pas rater une opportunité.


Alcyone Wemaëre est la responsable francophone de GIJN et une journaliste française, basée à Lyon depuis 2019. Elle est une ancienne journaliste de France24 et Europe1, à Paris. Elle est professeure associée à Sciences Po Lyon, où elle est coresponsable du master de journalisme, spécialité data et investigation, créé avec le CFJ.

29.07.2024 à 12:13

La prochaine Conférence internationale sur le journalisme d’investigation GIJC25 aura lieu en Malaisie !

Alcyone Wemaere

Kuala Lumpur, Malasia. Imagen: Turismo MalasiaLa Conférence internationale sur le journalisme d'investigation aura lieu pour la première fois en Asie l'an prochain. GIJC25 se tiendra, en effet, à Kuala Lumpur, en Malaisie du 20 au 24 novembre 2025. Découvrez les premiers détails ainsi que le partenaire local de GIJN de cet événement.
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Kuala Lumpur, Malasia. Imagen: Turismo Malasia
Kuala Lumpur, Malasia. Imagen: Turismo Malasia

Kuala Lumpur, en Malaisie. Image: Turismo Malasia.

La Conférence internationale sur le journalisme d’investigation aura lieu pour la première fois en Asie l’an prochain. GIJC25 se tiendra, en effet, à Kuala Lumpur, en Malaisie, du 20 au 24 novembre 2025. Découvrez les premiers détails ainsi que le partenaire local de GIJN de cet événement.

La Conférence internationale sur le journalisme d’investigation (GIJC25) se tiendra à Kuala Lumpur, en Malaisie, du 20 au 24 novembre 2025.

Le Réseau international du journalisme d’investigation (GIJN) est heureux de s’associer à Malaysiakini en tant que co-organisateur local de la GIJC25. Malaysiakini est un média en ligne indépendant créé en 1999, qui a été reconnu tant au niveau local qu’international pour sa contribution au paysage médiatique, son engagement en faveur de la liberté de la presse et ses enquêtes approfondies.

La Conférence internationale sur le journalisme d’investigation est le plus grand rassemblement international de journalistes d’investigation et de rédacteurs en chef. GIJC25 en sera la 14ème édition. La Conférence propose des sessions de formations sur les derniers outils et techniques d’investigation, des ateliers de pointe et de nombreuses séances de réseautage et de réflexion. La date précise et le lieu exacte de la conférence en Malaisie seront annoncés un plus tard dans l’année.

C’est la première fois que le GIJN organise sa conférence internationale en Asie. Mais GIJN a déjà organisé avec succès des conférences régionales sur le continent asiatique, notamment à Manille (2014), Katmandou (2016) et Séoul (2018).

« Nous sommes extrêmement heureux d’organiser une conférence internationale en Asie avec Malaysiakini qui attirera des journalistes du monde entier », a déclaré Brant Houston, président du conseil d’administration de GIJN. « Il est crucial pour notre mission mondiale que nous travaillions avec nos collègues de Malaisie pour offrir une formation et des compétences qui seront essentielles au journalisme d’investigation à une époque qui présente tant de défis sérieux pour la pratique du journalisme.»

« Le journalisme d’investigation a mis en lumière la corruption et les abus de pouvoir, ce qui a conduit à des changements spectaculaires ici en Malaisie », a déclaré le co-fondateur de Malaysiakini, Premesh Chandran. « Depuis 25 ans, les enquêtes de Malaysiakini disent la vérité au pouvoir, et nous sommes ravis d’accueillir la plus grande communauté journalistique du monde qui partage le même chemin. La Malaisie est très multiculturelle, nous invitons tout le monde à rester un peu plus longtemps et à explorer !»

« Nous sommes honorés de ce partenariat avec Malaysiakini et ravis d’organiser notre toute première conférence internationale en Asie. Nous sommes impatients de faciliter le partage des connaissances et le travail en réseau entre les journalistes du monde entier lors de notre rassemblement mondial de 2025 en Malaisie », a déclaré Emilia Díaz-Struck, directrice exécutive de GIJN. « Dans le cadre de la mission de GIJN de renforcer les capacités des journalistes d’investigation dans le monde entier, GIJC25 poursuivra la tradition de notre conférence internationale en se concentrant sur les techniques d’enquête pratiques et avancées – partagées par des journalistes courageux qui dénoncent obstinément la corruption et les abus de pouvoir. Ce sera également l’occasion de célébrer une communauté qui continue à demander des comptes aux pouvoirs en place, malgré les menaces croissantes auxquelles les journalistes sont confrontés.»

Founded in 1999, Malaysiakini will be the local co-host of GIJC25. Image: Courtesy of Malaysiakini

Fondé en 1999, Malaysiakini sera l’hôte local de GIJC25. Image : Avec l’aimable autorisation de Malaysiakini

GIJN est particulièrement heureux d’organiser la GIJC25 en Malaisie, étant donné qu’une précédente conférence régionale prévue à Kuala Lumpur en 2020 a dû être annulée en raison de la pandémie de COVID-19.

Les précédentes conférences internationales sur le journalisme d’investigation se sont tenues dans dix pays, dont le Brésil, le Danemark, l’Allemagne, la Norvège, l’Afrique du Sud et l’Ukraine. Les rencontres ont lieu tous les deux ans. La dernière GIJC, organisée en 2023 conjointement avec le Fojo Media Institute et le Föreningen Grävande Journalister en Suède, a rassemblé un nombre record de participants : plus de 2.100 personnes venues de plus de 130 pays et territoires.

Comme les années précédentes, GIJC25 proposera un solide programme de bourses pour permettre à des journalistes du Sud et d’autres régions de participer à la conférence. Les donateurs et co-sponsors qui souhaitent soutenir cet événement à fort impact peuvent contacter les organisateurs à l’adresse hello@gijn.org. Abonnez-vous au bulletin de GIJN pour recevoir les dernières mises à jour sur les inscriptions, les bourses, l’appel à propositions de sessions, et plus encore.

La Conférence internationale sur le journalisme d’investigation valorise et soutient la diversité dans le journalisme et accueille les participants sans distinction de race, de couleur, de croyance, de religion, d’identité de genre, d’orientation sexuelle, d’origine nationale, d’ascendance, de statut de citoyen ou de handicap. GIJN prévoit de fournir un environnement sûr et favorable à tous ses membres et participants à la GIJC25 ; en cas de problèmes ou de questions spécifiques, veuillez nous contacter à l’adresse hello@gijn.org. GIJN organisera également des appels téléphoniques pour recueillir les commentaires sur les questions et répondre aux préoccupations.

Article traduit par Alcyone Wemaere, avec l’aide de Deepl


Malaysiakini logoMalaysiakini est un membre du GIJN et un média en ligne basé en Malaisie. Ses politiques et décisions éditoriales restent sous le contrôle total de ses rédacteurs et journalistes qui s’engagent à demander des comptes à ceux qui sont au pouvoir et à fournir les informations et les points de vue qui comptent.

 

Kuala Lumpur, Malasia. Imagen: Turismo MalasiaThe Global Investigative Journalism Network (GIJN) sert de plaque tournante internationale pour les journalistes d’investigation du monde entier, avec 250 organisations à but non lucratif membres dans 91 pays. Son personnel travaille quotidiennement dans une douzaine de langues, offrant aux journalistes de surveillance les outils, la technologie et la formation nécessaires pour dénoncer les abus de pouvoir et l’absence de responsabilité. Pour plus d’informations, contactez hello@gijn.org.

23.07.2024 à 01:07

Guide du journaliste pour enquêter sur les compensations carbone – Version courte

Toby McIntosh

Les compensations carbone constituent un véritable enjeu international du changement climatique. Cette version abrégée de notre guide GIJN aide les journalistes à comprendre, rechercher et enquêter sur les acteurs mondiaux.
Texte intégral (3671 mots)

La « compensation carbone » est un outil controversé dans la lutte contre le réchauffement climatique. La surveillance par les journalistes est essentielle et a déjà eu un impact majeur. C’est une mission importante, mais pas facile. Mais il y a de nombreux sujets à traiter dans le monde entier, du niveau local jusqu’aux conseils d’administration des entreprises.

On parle de compensation carbone lorsqu’un projet qui réduit les émissions de gaz à effet de serre est transformé en une marchandise vendable : les « crédits carbone ». Ces crédits peuvent être utilisés par l’acheteur pour « compenser » ses propres émissions.

Le « marché volontaire » des échanges de crédits de carbone a connu une croissance rapide, mais il a ensuite traversé une mauvaise passe, en grande partie à cause des questions relatives à la crédibilité de certains des projets sous-jacents. Le marché volontaire fonctionne pratiquement sans réglementation et avec une transparence limitée.

Les compensations carbone sont de plus en plus scrutées à la loupe. Il y existe de nombreuses pistes d’investigation.

Les enquêtes peuvent être menées sur plusieurs fronts : la validité des projets de compensation carbone, qui en bénéficie et qui n’en bénéficie pas.

Il existe un potentiel de collaboration entre les journalistes du Nord et du Sud, car la plupart des projets de compensation sont créés dans les pays en développement, mais utilisés par des entreprises des pays développés.

Ce guide du GIJN est axé autour des points suivants:

Partie 1 : Qu’est-ce que les compensations carbone ?
Partie 2 : Où et comment mener des recherche sur des projets de compensations carbone.
Partie 3 : Enquêter sur la validité des projets de compensation, et autres sujets potentiels.

GIJN a également créé une liste d’articles d’investigation sur les compensations carbone, voir cette base de données correspondante.

Pour plus de détails, voir la version complète de ce guide.

Partie I : Qu’est-ce que la compensation carbone ?

Le concept de base des compensations carbone est assez simple.

« En termes simples, les compensations carbone impliquent qu’une entité qui émet des gaz à effet de serre dans l’atmosphère paie pour qu’une autre entité pollue moins », écrit Carbon Brief dans In-Depth Q&A : Les « compensations carbone » peuvent-elles contribuer à lutter contre le changement climatique ?

Commencez par planter un arbre. Comme les arbres absorbent et stockent le dioxyde de carbone (CO2), en planter davantage permet de compenser les émissions de gaz à effet de serre (GES). La quantité de dioxyde de carbone absorbée par les nouveaux arbres peut être quantifiée, sous la forme d’un crédit carbone, puis achetée et vendue.

Graphique expliquant le fonctionnement des marchés volontaires de compensation des émissions de carbone. Image : Capture d’écran, Centre for Science and the Environment.

Chaque crédit carbone représente une tonne métrique d’émissions de CO2 évitées ou éliminées de l’atmosphère.

Les projets de compensation se présentent sous de nombreuses formes et tailles. Certains résultent de l’introduction de fourneaux plus propres, de l’utilisation de techniques agricoles plus durables, de la création d’énergie solaire et éolienne et de la prévention des fuites de méthane.

Les projets de conservation des forêts sont le type de projet de compensation le plus courant.

La quantification de la valeur de réduction du carbone des compensations est très complexe. Les évaluations dépendent de prévisions concernant la nature, la technologie et les êtres humains. La mesure de ces variables est donc essentielle à l’évaluation précise des compensations.

Un autre niveau de complexité apparaît lorsque les projets de compensation sont créés pour ne pas faire quelque chose de dommageable pour l’environnement, par exemple en protégeant une forêt. L’évaluation de ce type de projet implique des questions telles que celle de savoir si la forêt risquait réellement d’être déboisée. (Pour plus de détails sur ces concepts, voir la version longue de ce guide).

Note de style : « Crédits de carbone » fait référence à la marchandise commercialisable, un actif vendable. L’expression « projets de compensation » est le terme habituel pour désigner l’activité à l’origine des crédits. Les crédits peuvent ou non être utilisés par les acheteurs pour « compenser » leurs propres émissions (compensation).

Marché des crédits volontaires

Le guide de GIJN se concentre sur la manière d’enquêter sur le « marché des crédits volontaires » (VCN) – le marché du secteur privé dans lequel les compensations sont la monnaie.

Les critiques s’inquiètent du fait que les entreprises – y compris celles de l’industrie des combustibles fossiles – utilisent les crédits carbone pour éviter de réduire leurs propres émissions.

Le marché volontaire du carbone est en grande partie non réglementé. Il n’existe pas de système centralisé pour l’évaluation des compensations. Les projets de compensation sont certifiés par des « registres » du carbone qui utilisent des méthodes quantitatives pour valider les compensations qui leur sont présentées. Le degré de validité de ces méthodologies est un point clé de la controverse et un sujet sur lequel les journalistes devront enquêter.

Il existe de nombreux autres acteurs, notamment des courtiers, des consultants et des places de marché.

Les prix des crédits de compensation spécifiques sont peu transparents. Le marché détermine la valeur des compensations, les prix dépendant de facteurs tels que la demande, l’offre, la localisation et le type de compensation.

Une compensation peut être échangée plusieurs fois, mais une fois qu’un acheteur l’a comptabilisée dans son objectif volontaire ou son objectif contraignant en matière d’émissions, la compensation est « retirée » et ne peut plus être utilisée.

De nombreuses possibilités d’enquête existent

L’une des principales questions qui se posent est de savoir si une mesure compensatoire donnée permettra d’obtenir les résultats bénéfiques annoncés. Étant donné que les avantages prévus reposent sur des hypothèses et des modèles complexes, il est nécessaire de fouiller dans les détails.

Les nombreuses autres intrigues possibles sont les suivantes :

  • Les communautés locales, y compris les populations autochtones, ont-elles été consultées et impliquées dans la création du projet ?
  • Qui a initié le projet ?
  • Qui profite du projet ? La chaîne des développeurs, des courtiers et des autres intermédiaires peut être complexe.
  • Les marchés de compensation des émissions de carbone devraient-ils être soumis à un contrôle accru de la part des pouvoirs publics ?
  • Quelles sont les entreprises et les banques qui investissent – ou désinvestissent – dans les compensations carbone ?

Partie II : Où trouver des informations sur les compensations carbone ?

Les points de départ d’une enquête sur les compensations carbone sont les suivants :

  • Quels sont les projets de compensation existant dans votre pays ?
  • Quels sont les projets de compensation utilisés par une entreprise donnée ?

Des informations peuvent également émerger localement sur les projets dans votre pays, lorsque les développeurs de compensations ou les différents gouvernements annoncent de nouveaux accords. Les entreprises qui achètent des crédits de compensation peuvent les annoncer et les promouvoir.

Même si les projets ne sont pas annoncés publiquement, des informations les concernant sont disponibles auprès des organisations qui enregistrent les compensations.

Les compensations volontaires sont certifiées par quatre principaux « registres ».

Tous les registres proposent des bases de données consultables.

Les pages du registre contiennent des documents descriptifs, parfois longs, sur chaque projet de compensation et son développeur. La terminologie peut s’avérer compliquée, mais ces documents constituent un point de départ essentiel.

Deux bases de données contiennent des informations combinées provenant des registres.

OffsetsDB recueille et standardise les données sur les projets de compensation et est mise à jour quotidiennement. Il est réalisé par (Carbon)plan, une organisation à but non lucratif qui analyse les solutions climatiques.

Le Carbon Trading Project de l’Université de Californie à Berkeley a également consolidé les informations des registres, mais il n’est mis à jour que périodiquement.

Pour plus d’informations sur ces ressources, voir la version longue du guide du carbone du GIJN.

Trier les meilleures informations

Que recherchez-vous sur les projets ? Voici une liste de questions de base :

  • Quels sont les objectifs déclarés du projet ?
  • Où se situe le projet ?
  • Quels sont les mécanismes permettant d’atteindre les objectifs ? (Les détails sont importants.)
  • Quelles sont les données de référence établies sur les conditions actuelles et prévues ?
  • Quelles sont les hypothèses scientifiques et les méthodologies qui sous-tendent les projections ?
  • À qui appartiennent les terres concernées ?
  • La communauté locale a-t-elle été impliquée ?
  • La communauté locale bénéficie-t-elle d’avantages financiers ?
  • Comment la certification a-t-elle été effectuée et documentée ?
  • Quel suivi a été effectué, le cas échéant, et quel suivi sera effectué ?
  • Qui étaient/sont les contrôleurs ?
  • Quelle a été la qualité de leur travail ?
  • Les auditeurs ont-ils effectué un travail sur le terrain, c’est-à-dire qu’ils se sont rendus sur le site ?
  • Le gouvernement est-il impliqué, au niveau national ou infranational ?

Partie III : Étude de la validité des projets de compensation et de leurs résultats

L’une des principales pistes de recherche concerne la validité du projet. Comme indiqué plus haut, il y a beaucoup de questions à poser.

Que recherchez-vous ?

  • Les hypothèses initiales : La base de référence était-elle correcte ? Par exemple, combien d’arbres existaient au départ ?
  • Preuve que le projet fonctionne comme prévu : des arbres sont-ils plantés, des panneaux solaires sont-ils installés, des fourneaux sont-ils livrés ?
  • Preuve que les projections ne tiennent pas ou ne tiendront pas dans le temps (permanence), même en raison d’événements inattendus, tels que des incendies de forêt.
  • Des résultats inattendus, tels que l’augmentation du pâturage en dehors des zones où il est désormais interdit.
  • Qui en profite ?
  • La communauté locale en bénéficie-t-elle ?

Certaines de ces recherches peuvent nécessiter l’intervention d’experts dans les domaines scientifiques concernés, mais certaines recherches de vérification peuvent être effectuées par des journalistes sur le terrain ou à l’aide d’images aériennes.

Il existe un large éventail de sources potentielles.

  • Scientifiques (il existe de plus en plus de spécialistes des compensations).
  • Groupes environnementaux (locaux et nationaux).
  • Rapports sur des compensations spécifiques.
  • Images satellites et cartes.
  • Visites de sites.
  • Personnes concernées.
  • Experts en compensation climatique.
  • Agents de l’Etat.
  • Anciens responsables de banques et d’entreprises, qui peuvent être sensibles au changement climatique.
  • Les acheteurs de compensations – qui peuvent avoir fait preuve de diligence raisonnable.
  • Les organisations qui évaluent les compensations.
  • Les anciens employés des sponsors, des courtiers et des registres.

Shaban Mwinji, garde forestier communautaire à Ukunda, au Kenya, dans une forêt de mangrove restaurée. Image : Climate Visuals, Anthony Ochieng,

Examen des fondements méthodologiques

Il est important de comprendre que les experts peuvent être en désaccord sur la validité de certaines compensations carbone. Ces débats peuvent devenir techniques et difficiles à suivre pour les profanes, mais prêter attention aux détails est essentiel.

Les registres s’appuient sur des méthodologies fondées sur la recherche. Mais d’autres peuvent ne pas être d’accord avec les recherches effectuées. La science dans ce domaine est dynamique. Les journalistes ont parfois été pris entre deux feux.

Pour rendre compte de projets spécifiques, l’idéal serait de trouver des sources expertes qui puissent aider à naviguer dans les méthodologies utilisées pour évaluer les types de projets. Une recherche dans la littérature scientifique est un moyen de trouver des études et des experts pertinents.

Ne négligez pas les scientifiques locaux, les naturalistes et les défenseurs de l’environnement, qui sont autant de voix à prendre en compte.

Utilisation d’images satellites

Il est possible de réaliser de bons articles sans devoir chercher à interroger les méthodologies des registres.

En particulier pour les articles sur les compensations de reboisement, les images satellites peuvent fournir des preuves importantes sur les résultats du projet. Elles peuvent aider à répondre à des questions telles que : quelle proportion des terres concernées était boisée avant le début du projet par rapport à aujourd’hui ?

N’oubliez pas, cependant, que les données satellitaires ne fournissent qu’une partie de l’image. L’enquête doit encore intégrer les informations issues de la modélisation et des rapports de terrain.

Le travail sur le terrain reste très important

Les visites sur les sites des projets se sont révélées précieuses.

Faites appel à l’expertise locale pour déterminer la validité du projet et son efficacité. Essayez de contacter les dirigeants des communautés locales, les exploitants forestiers, les agriculteurs, les revendeurs et les naturalistes. N’oubliez pas que certaines des personnes impliquées auront des intérêts directs, financiers ou politiques.

Les communautés locales peuvent bénéficier ou non de la compensation. L’inégalité du pouvoir de négociation entre les créateurs de la compensation et les communautés autochtones, ainsi que l’absence de consultation, ont parfois abouti à des projets douteux et à une répartition inéquitable des bénéfices.

Un potentiel de collaboration existe

Les reportages sur les crédits carbone devraient constituer un terrain fertile pour les collaborations entre journalistes et les collaborations transfrontalières.

De nombreux crédits sont basés sur des actions menées dans le Sud et sont achetés par des entités du Nord. Les journalistes des pays développés, qui traitent par exemple des compensations achetées par une entreprise, devraient envisager de collaborer avec des journalistes connaissant bien le terrain, qui pourraient se rendre sur place et enquêter sur les acteurs locaux. Le travail d’équipe peut aider à relever les défis de l’apprentissage sur ce sujet souvent complexe.

Enquêter sur les promoteurs

Une autre ligne d’enquête clé concerne les promoteurs de tout projet de compensation.

Il peut s’agir d’entrepreneurs, de courtiers et (plus rarement) de communautés locales. Ils sont incités à augmenter la valeur de l’accord, à « surcréditer ». Peu d’entre eux sont transparents quant à leurs honoraires.

Ce qu’il faut rechercher dans cette cohorte.

  • Les références du promoteur.
  • Les autres projets dans lesquels le promoteur est impliqué.
  • Les antécédents du promoteur dans d’autres projets.
  • Autres intérêts commerciaux.
  • Relations avec d’autres entreprises.
  • Relations avec des agents publics.
  • Conflits d’intérêts potentiels.

Autres informations clés à rechercher dans le cadre de la couverture de ces transactions.

  • Registres gouvernementaux.
  • Registres de propriété.
  • Archives judiciaires (recherchez en particulier les procès impliquant d’autres crédits).
  • Recherches en ligne.
  • Médias sociaux.
  • Articles de presse.
  • Entretien avec les personnes concernées.
  • Travail de terrain sur le site du projet.

Les gouvernements s’intéressent de plus en plus aux compensations, ce qui laisse penser que les législateurs et les régulateurs pourraient devenir des sources, et que le débat sur la manière de réglementer méritera d’être suivi.

Plusieurs initiatives ont été lancées pour encourager l’adoption de normes plus strictes sur les marchés du carbone.

(Pour plus d’informations sur la réglementation gouvernementale et l’autoréglementation, voir la version complète de ce guide).

Les groupes environnementaux, internationaux et locaux, peuvent être utiles aux journalistes.

Réflexions finales

En Amérique latine, 13 médias ont organisé le projet Opaque Carbon (Carbono Opaco) pour enquêter sur la façon dont une entreprise colombienne a cherché à « monopoliser le marché des crédits carbone dans la région ».

Le journaliste d’investigation colombien Bermúdez Liévano, également auteur du rapport A Reservation Sold Carbon Credits and Its Inhabitants Didn’t Know, recommande une « stratégie de diffusion approfondie ». Mais, ajoute-t-il, votre meilleure source pour générer de nouvelles pistes provient souvent du dernier article que vous avez publié.

Ce que vous considérez comme la dernière période de votre histoire, lorsque vous dites « fin », « publier », peut très bien être la voie vers votre prochain point d’interrogation initial », a-t-il fait remarquer. « Toutes les histoires que nous avons publiées et que nous continuerons à publier sont, d’une manière ou d’une autre, issues de personnes qui ont lu notre histoire et nous ont dit ‘J’en ai une autre pour vous’ ».

Pour une liste d’articles d’investigation sur les compensations carbone, voir la base de données correspondante de ce guide.


Toby McIntosh, GIJN Resource Center Senior AdvisorToby McIntosh conseille le centre de ressources de GIJN, qui fournit des ressources à des journalistes à travers le monde. Il a été rédacteur en chef de FreedomInfo.org (2010-2017), une plateforme à but non-lucratif qui se spécialise dans la couverture des politiques de transparence dans le monde. Il a travaillé au sein de Bloomberg BNA à Washington pendant 39 ans et a introduit quantité de requêtes d’accès à l’information aux États-Unis. Il a également écrit abondamment sur les lois d’accès à l’information à travers le monde. Il siège au comité de pilotage de FOIANet, un réseau international de défenseurs des lois d’accès à l’information.

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