02.02.2025 à 18:33
Nadim Fevrier
Chez Bolloré on pleure pour le pauvre Bernard Arnault, France 2 qui aggrave la mise en danger de Jean-Luc Mélenchon après le saccage de sa maison, obsession du Point pour Rima Hassan et la France insoumise, un torchon d’extrême droite menace des avocats. Ce sont tout autant de séquences médiatiques ayant marqué la semaine, et bien d’autres, que l’Insoumission vous décrypte dans sa revue de presse hebdomadaire de critique de l’officialité médiatique.
Des médias de Bolloré aux journaux de Bernard Arnault, de BFM TV aux plateaux de Martin Bouygues, chaque jour est une occasion supplémentaire pour constater la partialité des médias dominants et leur acharnement contre la France insoumise.
Indignations sélectives, censure, criminalisation des voix de la paix, choix partiaux des invités et sujets traités, désinformation, invectives constantes envers le mouvement insoumis… Telle est la réalité du journalisme de cour et d’éditorialistes d’extrême droite prêts à tout pour imposer leur agenda idéologique et conserver une place au chaud. Notre revue de presse.
Multipliant les articles grotesques et diffamatoires au sujet de la France insoumise depuis de longs mois, le journal Le Point, propriété du milliardaire français François Pinault, a fait de l’eurodéputée de la France insoumise Rima Hassan l’une de ses obsessions. Durant le seul mois de janvier, au moins 12 articles exclusivement consacrés à la diffamer sont parus dans ce journal de propagande de Benjamin Netanyahu en France. Sans la France insoumise, ça serait le dépôt de bilan pour Le Point.
Pour aller plus loin : Racisme sur RMC contre Mayotte, Le Point qui traque les députés LFI sur Gaza, Instagram et Facebook qui masquent la visibilité des médias palestiniens – La revue de presse de l’Insoumission
Ce 30 janvier, le directeur de publication du journal, un certain Étienne Gernelle, a publié un édito intitulé « Jean-Marie Le Pen est revenu, il s’appelle Rima Hassan ». En traçant un trait d’égalité entre un tortionnaire négationniste, homophobe, misogyne multi-condamné d’un côté, et une militante pour le respect du droit international et du droit d’un peuple à exister de l’autre, Le Point s’enfonce un peu plus dans l’immonde.
La semaine dernière, Bernard Arnault pleurnichait au sujet d’une éventuelle taxe supplémentaire qui toucherait notamment son entreprise florissante LVMH. Dans la seconde, ses fondés de pouvoir du gouvernement se sont précipités pour lui présenter leurs excuses. « Je comprends sa colère », a déclaré la porte-parole du gouvernement. « Quand vous avez un grand entrepreneur qui exprime ce genre d’inquiétude, il faut écouter », renchérit le ministre de l’Europe. Et bien-sûr, même son de cloche du côté des médias bourgeois, empire Bolloré en tête.
Depuis plusieurs jours se succèdent sur les antennes de CNEWS et Europe 1 les responsables politiques et chroniqueurs engraissés pour exprimer toute leur solidarité au pauvre petit patron de TPE Bernard Arnault. Ainsi par exemple d’élus du Rassemblement National comme l’eurodéputé Matthieu Valet, ainsi de Sarah Knafo, de Cyril Hanouna, Sarah Saldmann, Michel Onfray et autre Laurence Ferrari.
Alors que LVMH a réalisé 12,55 milliards d’euros de bénéfices en 2024, les parlementaires ont limité à un an une taxe sur les entreprises. Elle ne coûterait donc que 800 millions d’euros à LVMH, sur une année. Mais c’est déjà bien assez pour l’extrême droite et ses médias, pourtant si prompts à prétendre défendre le peuple et ses intérêts, pour employer les poncifs néolibéraux les plus éculés, participer au chantage à la délocalisation, et s’insurger de la plus minime des tentatives de redistribution des richesses.
Pour aller plus loin : Bernard Arnault verse des larmes de crocodiles, les ultra-riches n’ont jamais eu autant d’argent : de l’indécence des plus fortunés
Ce 30 septembre, le torchon d’extrême droite Frontières (ancien Livre Noir) publiait un dossier criblé d’erreurs et de fake news intitulé « invasion migratoire, les coupables ». Y est notamment dressée une liste nominative d’avocats dénoncés comme « responsables du chaos migratoire » parce que défendant des étrangers.
L’ordre des avocats du barreau de Marseille, dont certains des membres sont visés, dénonce une « délation [qui] nous évoque les heures les plus sombres de notre Histoire ». Après les menaces contre des magistrats, les militants d’extrême droite s’en prennent désormais à des avocats. Et pendant ce temps, silence assourdissant du ministre de la Justice Gérald Darmanin.
Rapporteur de la commission d’enquête sur l’organisation des élections en France, le député de la France insoumise Antoine Léaument a pu interroger le président de l’ARCOM (régulateur du paysage audiovisuel français) au sujet d’une pratique courante des médias dominants. Cette pratique consiste pour les chaînes de télévision à s’acquitter de leur obligation de répartition du temps de parole des différents mouvements politiques en diffusant leurs expressions à des horaires qui arrangent leur ligne éditoriale.
Concrètement, cela consiste par exemple pour une chaîne comme CNEWS à diffuser des discours de Jean-Luc Mélenchon en pleine nuit pour rééquilibrer artificiellement les temps de paroles des différents mouvements politiques. Des mots de son Président, les réponses de l’ARCOM à ces pratiques qui influent sur l’expression démocratique ont pour l’instant été de simples mises en demeure.
Scène de journalisme de cour ordinaire. Ce 30 janvier sur BFMTV, les téléspectateurs ont eu le privilège d’une séquence entière sur Emmanuel Macron qui… se rend dans un café. Moment historique oblige, BFMTV sort le grand jeu : voilà un duplex avec une « témoin du passage d’Emmanuel Macron ».
Et comme si cela ne suffisait pas, le présentateur insiste, avec gravité : Emmanuel Macron ne s’est pas rendu dans les cafés d’une, ou deux, mais bel et bien de trois communes ! Bien-sûr, on n’oublie pas non plus d’évoquer un « précédent » : en février dernier, Emmanuel Macron s’était déjà rendu dans un bar du Doubs ! Regardez comme il est proche de son Peuple…
Si cette séquence ridicule peut porter à rire, elle est d’abord révélatrice d’un journalisme de cour n’ayant de journalisme que le nom, propagande du pouvoir, symptôme de la monarchie présidentielle, de la politique comme spectacle pour occulter la violence de l’existence du grand nombre.
Il y a tout juste un mois et demi, le maison de Jean-Luc Mélenchon dans le Loiret était saccagée. Il l’avait alors appris par voie de presse, après que les forces de l’ordre aient fait fuiter les informations avant même de prévenir l’intéressé. Europe 1, radio de Vincent Bolloré, a été la première sur l’info. Les tags « On t’a trouver, nique les arabes », « Vive Marine PD » et « RN» ont été constatés sur les murs de son domicile. Des militants d’extrême droite seraient ainsi à l’origine de l’attaque. Une enquête judiciaire est en cours.
Pour aller plus loin : « On t’a trouver, nique les arabes » La maison de Jean-Luc Mélenchon saccagée dans le Loiret
Dans une ambiance morbide et de violence permanente contre la France insoumise entretenue par les médias et alors que Jean-Luc Mélenchon a déjà échappé à deux tentatives d’assassinat, voilà cette semaine que France 2 filme la porte d’entrée de son domicile sous prétexte d’une enquête sur la sécurité des « politiques ». Si les médias bourgeois s’intéressent vraiment à la sécurité des « politiques », qu’ils commencent par éviter d’être eux-mêmes les agents de l’insécurité.
Le 23 janvier, Médiapart révélait que Philippe Carli, patron de Ebra, premier groupe de presse locale en France (comprenant notamment Le Progrès, L’Est Républicain, Le Dauphiné Libéré…) aimait à afficher son soutien à l’extrême droite sur les réseaux sociaux. Ainsi de 12 « likes » à des publications de Sarah Knafo sur ces deux derniers mois, de son approbation à des publications de Marion Maréchal Le Pen, d’élus du Rassemblement National et autres groupuscules d’extrême droite, ou de son soutien affiché à Elon Musk et Donald Trump.
Sous la pression syndicale des salariés du groupe, Philippe Carli a finalement était contraint à la démission ce 28 janvier. Elon Musk aux États-Unis, Vincent Bolloré en France, cet épisode renvoie plus largement à la dangereuse progression de la mainmise de l’extrême droite sur les médias que nous évoquions dans nos colonnes la semaine dernière.
Pour aller plus loin : Musk, Zuckerberg, Bolloré, Arnault… Aux États-Unis et en France, l’alliance de l’extrême droite et du grand capital menace la démocratie
Ce 30 janvier était invité sur CNEWS un certain Boaz Bismuth, député Israélien du Likoud, parti d’extrême droite de Benjamin Netanyahu. En octobre 2023, cet homme expliquait sur son compte Twitter qu’il n’existait aucun innocent à Gaza, et que l’aide humanitaire n’y avait pas sa place.
Cette prise de position avait était retenue dans la plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud en décembre 2023 auprès de la Cour Internationale de Justice comme preuve « d’intentions génocidaires contre le peuple palestinien » d’Israël. Aujourd’hui, Bolloré lui déroule le tapis rouge pour s’en prendre à Jean-Luc Mélenchon et vomir sa propagande. Devant l’Histoire, les génocidaires et ceux qui leur ont donné une voix auront des comptes à rendre.
Pour aller plus loin : Netanyahu sur CNEWS : Rima Hassan a raison, les médias auront des comptes à rendre
De diffamation en diffamation, les médias dominants ont fait de leur obsession pour la France insoumise une ligne éditoriale, dans un double mépris du droit et de la réalité. Cette semaine a été l’occasion de leur rappeler que leur opposition politique à la France insoumise et à son programme ne comprend pas la violation du droit et la propagation de fake news. Ainsi la député de la France insoumise Sophia Chikirou a obtenu, après l’intervention de ses avocats, qu’Apolline de Malherbe reconnaisse lui avoir attribué à tort des propos au cours d’un hommage au maire de Saint-Malo, le 3 décembre 202, à l’Assemblée nationale.
La députée LFI Danièle Obono a de son côté vu confirmer en appel la condamnation d’Éric Zemmour et de CNEWS pour diffamation publique à son encontre, et le classement sans suite des plaintes et signalements politiques lancés par Gérald Darmanin en octobre 2023.
Par Eliot
31.01.2025 à 18:15
Nadim Fevrier
Au cœur du XIXe arrondissement de la capitale, le centre pluridisciplinaire de santé Stalingrad ainsi que le service de radiologie du Centre Médical Réaumur, véritables piliers pour les habitants du quartier, sont menacés de fermeture partielle. Ces fermetures sont inacceptables et motivées par des simples motifs de rentabilité. Elles constituent une attaque contre les établissements conventionnés en secteur 1, c’est-à-dire accessibles à toutes et tous.
Depuis l’annonce de la fermeture partielle des services, une vague d’indignation s’est levée parmi les usagers, les professionnels de santé et les collectifs citoyens, donnant lieu à une importante mobilisation unitaire locale, mais un cri de colère bien plus large. La santé est sacrifiée, sur l’autel de la rentabilité, de la santé business. Ces centres essentiels pour l’accès à des soins de proximité, notamment pour les populations les plus précaires, sont menacés par un projet de « réorganisation » initié par la CRAMIF (Caisse régionale d’Assurance Maladie d’Île-de-France). Notre brève.
Kiné, radiologie, diabétologie, rhumatologie, endocrinologie, orthoptie ou encore ophtalmologie : autant de spécialités essentielles que la direction prévoit de supprimer dans les prochains mois pour « réduire les dettes ». Une décision qui inquiète profondément les 30 000 patients annuels de cet établissement, où l’on peut se faire soigner sans avancer d’argent.
Ces services accueillent chaque année plus de 100 000 passages, pour des soins conventionnés en secteur 1, sans aucun dépassement d’honoraires. Pour beaucoup, ce centre représente l’unique solution face à un système de santé de plus en plus privatisé et inaccessible.
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L’Agence régionale de santé (ARS) reconnaît elle-même que le nord-est parisien est une zone sous-dotée en offre de soins, notamment en secteur 1. La fermeture de ces services aggraverait encore davantage cette situation et pousserait les patients vers des structures déjà saturées ou vers le renoncement aux soins.
Le modèle économique imposé aux centres de santé tend à les considérer comme des entreprises, devant équilibrer à tout prix leurs budgets. Cette vision court-termiste fait fi du rôle social majeur que ces centres jouent auprès des populations locales. La suppression des emplois et des spécialités médicales n’est qu’un pas de plus vers la privatisation rampante du système de santé, où seuls les plus aisés peuvent espérer un accès rapide à des soins de qualité.
À l’heure où l’on s’apprête à célébrer les 80 ans de la Sécurité sociale, symbole de solidarité et de protection collective, il devient crucial de se rappeler que ce modèle ne peut être réduit à une simple logique de rentabilité.
« Dès sa création en 1945, le système de Sécurité sociale a été pensé afin de permettre à la société et à l’ensemble de celles et ceux qui la constituent de faire face aux incertitudes du lendemain. Solidaire, elle agit notamment auprès des plus vulnérables afin qu’ils puissent rester des citoyens à part entière », rappelle le site de l’assurance maladie.
Le collectif, appuyé par militants et élus LFI, appelle chacun à signer et partager cette pétition et à soutenir la mobilisation en cours. Le prochain rendez-vous de mobilisation est donné jeudi 30 janvier à 18 h 30 à la mairie du XIXe arrondissement, pour une réunion publique sur la situation des centres de santé publique parisiens.
Par Nathan Kohut
31.01.2025 à 17:59
Nadim Fevrier
Bientôt un maire insoumis à Villeneuve-Saint-Georges ? L’espoir est permis, à la veille du second tour de cette élection municipale partielle. L’écho politico-médiatique dont elle fait l’objet témoigne de la frousse des macronistes, du reste de la droite et de l’extrême droite, de voir Louis Boyard devenir maire de la ville, appuyé de tous ses colistiers pour une municipalité de l’insoumission. Le nom de la liste portée par le député insoumis ? « Dignité, fierté, solidarité » Avec son arrivée en tête au 1ᵉʳ tour dimanche dernier, avec plus de 24 % des suffrages, l’espoir est permis ce dimanche 2 février.
Pour l’emporter, la stratégie de Louis Boyard et de ses colistiers est simple : porte-à-porte, tractages, rencontres avec les habitants. Du terrain, du terrain. Parce que cette élection municipale est partielle, l’enjeu de la mobilisation des électeurs est d’autant plus important. Louis Boyard peut néanmoins compter sur la mobilisation de masse des militants insoumis, déployés dans la ville, pour convaincre les habitants. Les députés LFI sont également venus prêter main forte : Mathilde Panot, Clémence Guetté, Manuel Bompard, Antoine Léaument, Éric Coquerel… Ce vendredi 31 janvier, c’est au tour de Bérenger Cernon de venir prêter main forte. « On compte sur vous pour les habitants de Villeneuve-Saint-Georges pour les élections, Monsieur Boyard ! », ont pu entendre les militants et les députés pendant des porte-à-portes.
Trois listes s’affrontent pour ce 2ᵉ tour : celle emmenée par Louis Boyard, une autre emmenée par l’ancien maire, Philippe Gaudin, démis de ses fonctions suite à… un salut nazi en plein conseil municipal ; enfin, la dernière est portée par Kristell Niasme. Alliée au FN en 2014, soutenue par Zemmour en 2025, elle a expulsé 1400 familles de leur logement. Par ailleurs, si la liste regroupant le PCF, le PS et les Verts s’est retirée, ces derniers ont refusé la fusion de leur liste avec celle emmenée par Louis Boyard. « Ensemble, nous pouvons tourner la page dont Villeneuve a besoin. Ce dimanche, nous allons faire gagner les Villeneuvoises et Villeneuvois », déclare Louis Boyard, solennel. Notre brève.
Pour aller plus loin : « Votez pour gagner ! » – À Villeneuve-Saint-Georges, mobilisation générale autour de Louis Boyard