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06.04.2025 à 19:27

Le « Télégraphe » de l’Insoumission – Retrouvez les actions et propositions de la France insoumise de la semaine

Eliot Martello

France insoumise. Vous êtes noyés dans la surinformation mais vous souhaitez connaître les principales actions et propositions de LFI de la semaine ? Dans sa rubrique « Télégraphe » , l’Insoumission vous propose de revenir sur quelques-unes des actions, propositions et avancées concrètes obtenues cette semaine par la France insoumise, ses militants et ses représentants élus, pour renverser l’ordre capitaliste et se diriger vers une autre société autour de nouveaux principes : collectivisme et entraide.  

Des marchés à l’Assemblée nationale, du terrain aux plateaux de télévision, de l’Institut La Boétie aux grandes mobilisations populaires, la France insoumise, ses militants et ses représentants se battent chaque jour pour faire advenir un autre monde.    

Malgré les assauts de la bourgeoisie, malgré la violence de l’extrême droite, la France insoumise est le seul mouvement politique dont l’ampleur, le courage, la profondeur et la diversité de l’action se déploie et se développe chaque jour, en période d’élection comme en dehors. Elle est le seul mouvement doté d’une stratégie – l’Union populaire – et d’un programme – l’Avenir en commun – comme colonne vertébrale de son action quotidienne.  

Grand rassemblement ce dimanche 6 avril à l’appel des organisations de jeunesse comme première riposte contre l’extrême droite avant le 1er mai, Jean-Luc Mélenchon aux cotés des salariés de Sanofi, victoire de la France insoumise qui obtient la création d’un Institut Océan des Nations Unies, conférence sur le moment politique de Jean-Luc Mélenchon, la pétition lancée par la France insoumise pour une 6ème République et la convocation d’une Assemblée constituante, commission d’enquête de Paul Vannier sur Bétharram, rassemblement contre les pesticides et premier bilan de la commission d’enquête d’Antoine Léaument sur les élections, telles sont autant d’actions, de propositions et d’avancées concrètes que l’Insoumission vous propose de revoir dans ce nouveau « Le Télégraphe ». Notre article.

Victoire ! La proposition de résolution de la France insoumise visant à créer un Institut Océan des Nations Unies à Brest adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale !

Ce mardi 2 avril, la proposition de résolution du groupe de la France insoumise à  l’Assemblée nationale visant à implanter un Institut Océan des Nations Unies en France a été adoptée à l’unanimité.

Texte porté par le député LFI Pierre-Yves Cadalen, cette proposition de résolution s’inscrit notamment dans la perspective du sommet des Nations Unies de la mer qui se tiendra à Nice en juin. Cette résolution transpartisane invite le gouvernement à conclure un accord de siège avec les Nations Unies pour que naisse cet institut de formation et de recherche à Brest. Placé sous l’égide des Nations Unies, il participerait aux obligations internationales de la France en matière de coopération Nord-Sud, de partage de connaissances clés pour notre avenir, et de renforcement des capacités de recherche.

Cette proposition de résolution s’inscrit plus largement dans l’ambition de la France insoumise et de son programme actualisé “L’Avenir en Commun” de sanctuariser les mers, les océans et leurs écosystèmes, de les protéger de la dégradation, du pillage, et de la montée des tensions militaires.

Victoire !

Adoption de notre résolution pour créer un Institut Océan de l'université des Nations Unies en France !

Son rôle serait de développer la recherche, porter la parole des scientifiques à l'international et transmettre les connaissances clés pour notre avenir ! pic.twitter.com/qRIkdm6g3B

— La France Insoumise #NFP à l'Assemblée (@FiAssemblee) April 2, 2025

Bétharram : les travaux de la commission d’enquête de Paul Vannier continuent

Le 5 mars dernier, le député de la France insoumise Paul Vannier a été élu co-rapporteur de la commission d’enquête sur les modalités du contrôle par l’État et de la prévention des violences dans les établissements scolaires.  Mobilisé depuis des semaines sur le scandale des violences physiques et sexuelles de l’établissement privé Notre-Dame de Bétharram couvertes par François Bayrou, Paul Vannier a largement participé à la mise en lumière de l’affaire et à la libération de la parole des victimes.

Après avoir commencé sa mission il y a trois semaines par une visite surprise au ministère de l’Éducation Nationale, Paul Vannier s’était ensuite rendu à Bétharram et a auditionné les représentants de collectifs de victimes de violences physiques et sexuelles en établissements scolaires. La semaine dernière, Paul Vannier a notamment auditionné Françoise Gullung, la professeure lanceuse d’alerte de Bétharram, qui avait alerté François Bayrou en 1996. Devant la commission d’enquête, elle a confirmé avoir alerté à tous les niveaux, y compris François Bayrou, mais s’être heurtée à l’omerta et aux intimidations. Glaçant, son témoignage a révélé dans le détail le calvaire subi par les enfants de Bétharram, faisant écho à celui de tous les autres enfants victimes de France, couvrant de honte et de culpabilité celles et ceux, nombreuses et nombreux, qui savaient.

Pour aller plus loin : Bétharram : l’omerta Bayrou sur les violences contre les enfants éclate au grand jour dans la commission d’enquête conduite par Paul Vannier

Cette semaine, Paul Vannier a poursuivi les auditions, entendant notamment la Défenseure des Droits, les syndicats, les représentants des établissements privés et de l’Éducation nationale. Le député LFI s’est également rendu dans le Pas-de-Calais dans le cadre de son pouvoir de contrôle sur pièces et sur place pour faire la lumière sur le cas de l’établissement privé hors contrat Riaumont où pendant des décennies des actes de violence physique et sexuelle sur des enfants et des adolescents ont été perpétrés.

Comme chaque semaine depuis plus d’un mois, L’Insoumission continuera à faire le point sur l’évolution et les révélations de la commission d’enquête. 

https://x.com/PaulVannierFI/status/1907432832890282122

Nouvelle conférence sur le moment politique de Jean-Luc Mélenchon

Ce 2 avril 2025, alors que la guerre sociale s’aggrave partout en Europe sur l’autel de l’effort de guerre, alors que la mise en application des mesures de droit de douane aux Etats-Unis d’Amérique produisent une nouvelle crise du capitalisme, alors que les caricatures et diffamations à l’encontre de la France insoumise battent leur plein et que se prépare la mobilisation du 1er mai, Jean-Luc Mélenchon a rappelé les positions du mouvement insoumis dans le moment politique et a mis au clair les principes qui doivent guider tout projet crédible de rupture avec le capitalisme.  

Pour aller plus loin : « Trump engage une crise globale du capitalisme » – L’analyse de Jean-Luc Mélenchon

La rediffusion de la conférence de Jean-Luc Mélenchon est disponible ici sur YouTube.

Cette semaine, le leader insoumis était également présent en soutien des salariés de Sanofi et de leur lutte pour la souveraineté sanitaire et industrielle du pays.

Aux côtés des salariés de Sanofi en lutte pour notre souveraineté sanitaire ! C’est l’Aspegic et le Kardégic dont il faudrait se passer ? Marre de ce capitalisme voyou qui vend la France à la découpe. Les salariés ne sont pas à vendre. La France non plus. pic.twitter.com/ETkJYDMztj

— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) March 31, 2025

L’avenir est antiraciste et antifasciste ! Onzième épisode de “Touche Pas à mon Peuple !”, podcast de la France insoumise

Ce 31 mars est paru le nouvel épisode de “Touche Pas à mon peuple”, le podcast de la France insoumise, tour d’horizon de l’actualité du mouvement, de ses batailles à l’Assemblée nationale, au Parlement européen, et dans toute la société. Pour ce onzième épisode, Manuel Bompard, coordinateur national et député de la France insoumise fait le point sur l’actualité politique entre immense succès des mobilisations du 22 mars et préparation de celles à venir, notamment le 1er mai.

Alors que le député LFI Paul Vannier revient sur les dernières révélations de la commission d’enquête sur les violences en milieux scolaire dont il est co-rapporteur, les députés insoumis Antoine Léaument et Ugo Bernalicis expliquent la dimension profondément inefficace et liberticide du texte du duo Retailleau / Darmanin sur le narcotrafic. 

Clémence Guetté, vice-Présidente insoumise de l’Assemblée nationale, propose quant à elle une analyse de la responsabilité du capitalisme dans la guerre en partant (et en suivant) la lutte du capital pour l’accaparement des minerais.

Comme chaque semaine, l’Institut La Boétie et l’Insoumission.fr y interviennent dans le cadre de leur carte blanche.

Vous pouvez écouter ce onzième épisode en cliquant ici et accéder à la playlist YouTube de l’ensemble des épisodes en cliquant ici. Vous pouvez également retrouver l’actualité insoumise en langue des signes ici.

Pour une agriculture sans pesticides : la France insoumise présente à la marche contre les pesticides ce samedi 5 avril

Ce samedi 5 avril, la France insoumise se joignait à la marche Printemps Bruyant à l’initiative de nombreuses associations et collectifs de défense de l’environnement et de la biodiversité pour demander l’interdiction des pesticides. 

En ce sens, L’Insoumission relayait cette semaine dans ses colonnes un article du groupe thématique “Planification écologique” de la France insoumise sur les dangers des pesticides tant sur la biodiversité que sur la santé des êtres humains. Nous vous invitons à le lire en cliquant ici.

Pour aller plus loin : Pesticides : un danger majeur pour la biodiversité et notre santé

https://twitter.com/FranceInsoumise/status/1908079761852666064

Succès de la manifestation contre l’extrême droite ce dimanche 6 avril, échec total du rassemblement du RN

Ce dimanche 6 avril 2025, à l’appel des organisations de jeunesse, plus de 15 000 personnes se sont rassemblées place de la République, à Paris. Le rendez-vous était donné à 13 heures comme une première riposte contre l’extrême droite avant la grande date de mobilisation populaire du 1er mai, contre la guerre sociale de l’oligarchie et son outil, l’extrême droite.

https://x.com/L_insoumission/status/1908864025582010567

Pour aller plus loin : « Contre l’extrême droite, agir maintenant ! » – L’appel de Jean-Luc Mélenchon

En parallèle, à proximité de l’Assemblée nationale, le Rassemblement national a subi un revers cuisant par une très faible mobilisation. La place Vauban sur laquelle était prévue la manifestation RN était parsemé, de l’aveu même des journalistes de BFMTV contraints de reconnaître l’échec du RN face aux images. L’échec est d’autant plus rude pour le RN en raison des lourds moyens financiers et matériels pourtant déployés, notamment l’affrètement de cars et la mise en place d’une grande scène.

Pour aller plus loin : « Contre la guerre sociale et l’économie de guerre, pour la paix dans le monde et le droit à une vie digne ! » – LFI appelle à des marches partout en France le 1er mai aux côtés des syndicats

https://x.com/l_insoumission/status/1908893409093316764?s=46&t=_TPuAECUCILiaMiwLYO0rA

Groupuscules d’extrême droite : la France insoumise demande une commission d’enquête parlementaire

Dans le sillage de l’immense succès de la mobilisation populaire du 22 mars et en réponse à la multiplication des violences et menaces de l’extrême droite, la France insoumise continue le combat. Ainsi la présidente du groupe insoumis à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, et le député LFI Thomas Portes ont déposé une proposition de résolution visant à la création d’une commission d’enquête sur les groupuscules d’extrême-droite.

Axée sur 3 questions essentielles – Quelle composition ? ; Quel fonctionnement ? ; Quel financement pour les milices fascistes ? – cette commission entend informer le grand public de la réalité, de la nature et de l’étendue des violences et du terrorisme d’extrême droite.

Pour aller plus loin : Groupuscules d’extrême droite : LFI demande une commission d’enquête parlementaire

Elle permettra à ses futurs membres de bénéficier de pouvoir étendus tels que la convocation de services et personnalités aux responsabilités nationales ou internationales pouvant procurer des informations utiles à son travail. C’est par exemple le cas d’Europol qui pourrait informer d’éléments précieux relatifs à l’internationale fasciste européenne en pleine expansion. 

Plus largement, la résolution de la France insoumise dans la lutte contre l’extrême droite est depuis sa création l’un des principes cardinaux du mouvement. En témoigne, parmi de nombreux autres exemples, la création récente du Réseau Insoumis Antifasciste et le redéveloppement de l’Observatoire National de l’Extrême Droite présidé par le député LFI Thomas Portes.

Commission d’enquête LFI sur l’organisation des élections en France : le premier bilan du député Antoine Léaument

En octobre dernier, à l’initiative du groupe de la France insoumise à l’Assemblée nationale a été créée une commission d’enquête sur l’organisation des élections en France.

Mal-inscription, radiation de masse des listes électorales, influence de sondages mensongers dans les résultats des élections, discours de Jean-Luc Mélenchon passés en pleine nuit pour détourner le droit au temps de parole… Tels sont les sujets sur lesquels la commission d’enquête a commencé à faire la lumière.

Son rapporteur, le député de la France insoumise Antoine Léaument, fait cette semaine un premier bilan de la commission d’enquête dont L’Insoumission relaie sur ses réseaux sociaux les extraits le plus marquants depuis son commencement.

Vous pouvez notamment retrouver ce premier bilan sur YouTube en cliquant ici.

https://twitter.com/FiAssemblee/status/1908145918961909936

Pour une 6ᵉ République et la convocation d’une Assemblée constituante : signez la pétition de la France insoumise !

La présidente du groupe parlementaire de la France insoumise, Mathilde Panot, et le député LFI Pierre-Yves Cadalen ont lancé une pétition pour la convocation d’une Assemblée constituante que vous pouvez signer ici, et qui a d’ores et déjà recueilli près de 15 000 signatures ! Le non-respect des résultats des élections législatives de juillet 2024 par Emmanuel Macron plonge la France dans une crise politique majeure. Elle est l’un des effets directs du monarchisme présidentiel issu de la Constitution de la Vᵉ République et de la concentration colossale de pouvoirs dans les seules mains du chef de l’État, concentration sans commune mesure avec le reste des grandes démocraties mondiales.  Pour y faire face, la France insoumise appelle depuis des années à la convocation d’une Assemblée constituante en vue du passage à une VIᵉ République. 

Pour aller plus loin : Pour une 6ᵉ République et la convocation d’une Assemblée constituante : signez la pétition de la France insoumise !

Son ambition est celle d’une Constitution qui reconnaitra des droits communs au premier rang desquels celui d’avoir toujours des moyens d’intervenir dans les institutions : référendum d’initiative citoyenne et référendum révocatoire. La nouvelle Constitution sera l’occasion de graver dans le marbre la liberté de chacun pour choisir entièrement sa vie : droit à l’avortement, liberté de genre et droit à mourir dans la dignité.   

Tel que proposé dans le programme actualisé de la France insoumise, “L’Avenir en Commun”, elle abolira les procédures de “votes forcés” comme l’article 49.3 de la Constitution de la Vᵉ République et obligera le gouvernement à rendre réellement des comptes devant le Parlement. Elle sera le produit de la convocation d’une Assemblée constituante qui s’imposera comme un processus démocratique inclusif où la participation citoyenne prendra toute sa part. 

Cette semaine, Pierre-Yves Cadalen et Mathilde Panot ont également inauguré le premier épisode du Podcast 6ème République que vous pouvez retrouver sur YouTube en cliquant ici, et la France insoumise a officiellement lancé sa campagne pour la VIe République ! Pierre-Yves Cadalen était d’ailleurs cette semaine au micro de L’Insoumission pour un entretien que vous pouvez retrouver ici.

Pour signer la pétition : Pour la 6e République – Pour la convocation d’une Assemblée Constituante 

https://lafranceinsoumise.fr/2025/04/02/la-france-insoumise-lance-la-campagne-pour-la-6e-republique

Par Eliot Martello-Hillmeyer



05.04.2025 à 12:39

« Trump engage une crise globale du capitalisme » – L’analyse de Jean-Luc Mélenchon

snoel

Dans nos colonnes, Jean-Luc Mélenchon analyse les crises et les chocs provoqués par la mise en application des mesures de droit de douane aux Etats-Unis d’Amérique qui cherchent par tous les moyens à conserver leur domination sur le monde. Le leader insoumis alerte sur les chocs majeurs, un choc récessif et inflationniste dans tous les pays, un choc financier, et un choc social qui s’ajoute comme conséquences des dévastations que les deux premiers vont produire, ainsi qu’un choc guerrier.

« Tout est réuni pour que la politique de Trump produise à la fois une crise du capitalisme et une crise politique populaire » analyse le leader insoumis en décrivant le défi auquel sont confrontés toutes les sociétés : s’aligner sur les désidératas des Nord-américains ou bien s’inscrire dans une logique alternative. Par cette porte inattendue, la « révolution citoyenne » peut surgir. Retrouvez son article dans nos colonnes.


« Condamner la politique absurde de Donald Trump ne signifie pas que nous serions d’une manière ou d’une autre ralliés à la doctrine du libre-échange »

La mise en application des mesures de droits de douane aux États-Unis d’Amérique est dorénavant bien comprise comme un événement considérable. Il s’agit ici de la re-fragmentation du système des échanges commerciaux mondiaux et par conséquent de tous les aspects de la production et de l’organisation des échanges et de la division internationale du travail. Est mis à terre l’ordre sur lequel reposait toutes les mesures politiques, économiques et sociales depuis quarante ans au moins. Il est impossible qu’un tel revirement survienne sans provoquer de considérables secousses.

Nous-mêmes, Insoumis, n’avons jamais été partisans du libre-échange. Mais nous avons toujours considéré qu’il n’était pas possible de procéder à la hache pour mettre en place le protectionnisme nécessaire pour permettre à notre nation de retrouver par exemple sa souveraineté alimentaire et sanitaire. Et de même pour l’essentiel des produits industriels dont elle a besoin pour assurer ses industries de pointe comme le spatial, le numérique, le maritime, en imposant sur tous ces terrains d’actions économiques 100 pour-cent de droits de douane.

C’est pourquoi nous parlions de « protectionnisme solidaire », ce qui signifiait dans notre esprit un retour au bilatéralisme pour ce qui est de la négociation des droits de douane, en fonction des intérêts mutuels qui pouvaient être négociés dans cette circonstance, au cas par cas, pays par pays. Condamner la politique absurde de Donald Trump ne signifie pas que nous serions d’une manière ou d’une autre ralliés à la doctrine du libre-échange et de la « concurrence libre et non faussée ».

Mais nous ne pouvons accepter qu’en tel choc soit infligé à l’ensemble de l’économie mondiale. Et donc très directement à tous les peuples du monde. Surtout venant d’une puissance brutale qui n’a aucun autre objectif que de conforter sa puissance, et si possible de l’amplifier. Et dans tous les cas de l’imposer au reste du monde.

« La certitude d’une aggravation des tensions sociales partout et des « lutte de classes ». »

Nous pouvons deviner au moins deux conséquences probables au vu des conditions dans lesquelles s’opère la politique de Monsieur Trump. La première est que d’un côté les droits de douane des USA, de l’autre les répliques dans tous les autres pays du monde ce sera autant d’inflation importée partout. Et cette inflation vient s’ajouter à celle qui déjà s’est produite après la COVID du fait du rattrapage par les prix des retards d’accumulation des principales puissances capitalistes, grandes entreprises, banques et autres. Dans la période immédiatement précédente, aucune compensation salariale n’a été accordée d’une manière générale pour rattraper la ponction de l’inflation sur les salaires. Seuls quelques pays, seuls quelques activités dans quelques pays ont bénéficié de rattrapage.

Mais globalement, les peuples se sont appauvris. Le nouveau choc inflationniste va donc tomber sur un terrain déjà meurtri. Et dans une logique des rapports sociaux qui sont celles de la période du néolibéralisme triomphant. C’est-à-dire des rapports sociaux brutaux et totalement déséquilibrés. C’est donc la certitude d’une aggravation des tensions sociales partout et des « lutte de classes ». Qui en résulte d’une façon générale.

Dans de telles circonstances. Plus ces tensions interviendront dans des sociétés déjà déséquilibré du point de vue du fonctionnement de leur démocratie et de l’exaspération des tensions déjà présentes, plus évidemment, elles généreront de crises politiques. Jusque dans des formes majeures, comme celle de « révolutions citoyennes ». C’est-à-dire d’une volonté de reprise du contrôle par le grand nombre sur sa destinée.

« Tout est réuni pour que la politique de Trump produise à la fois une crise du capitalisme et une crise politique populaire »

À côté de cet événement social, et peut-être avant lui l’autre conséquence de la politique douanière de Trump, c’est le déséquilibre qu’il introduit à l’intérieur de la sphère financière globale c’est-à-dire du choc qui lui inflige et qui peut produire par effet domino une contagion de paniques boursières. Et d’effondrement en chaîne de sociétés liées les unes aux autres, soit par des prêts interentreprises, soit par des prêts bancaires qu’elles ne peuvent plus honorer. Dans ces conditions, tout est réuni pour que la politique de Trump produise à la fois une crise du capitalisme et une crise politique populaire.

L’intéressé, Donald Trump lui-même a d’ores et déjà admis que sa politique aurait un effet récessif aux États-Unis d’Amérique. Mais évidemment, et par contagion, dans toutes les nations productives du monde qui verront leur commerce mutuel passer au ralenti d’une manière considérable.

À mes yeux, il n’y a aucune chance pour que les États-Unis dans un tel épisode et en 4 ans, de la durée d’un mandat présidentiel arrive à reconstituer une base productive industrielle au niveau auquel Trump voudrait la voir parvenir pour effacer le solde abyssal du déséquilibre du commerce extérieur nord-américain. Encore faut-il bien comprendre que ce déséquilibre a été le mode d’organisation de l’économie mondiale depuis 1971. C’est parce que les États-Unis achetaient à crédit partout qu’une animation du commerce et de la production avait lieu sans qu’on ne demande jamais aux États-Unis la contrepartie des dollars qu’ils émettaient pour combler leur déficit.

Un tel système ne durera pas et poussera sans aucun doute les nations qui ont été piégées par l’usage du dollar à devoir s’en passer et à se passer des relations avec les États-Unis d’Amérique. Mais rien de tout cela ne peut avoir lieu sans que tout commence par la récession. Or, d’ores et déjà, plusieurs économies, et non des moindres dans le monde, comme celle de l’Allemagne sont en récession. La France de son côté ne prévoit pas d’augmentation de sa croissance de plus de 0,7%, c’est à dire quasiment la stagnation. Dès lors, les recettes fiscales seront en baisse.

Les dépenses sociales liées au chômage et à la mauvaise santé seront en hausse. Et la mécanique qui a déjà ruiné le pays s’amplifiera puisqu’on refuse de mettre à contribution les grandes fortunes. Tout cela ne peut que conduire au chaos comme celui qui se prépare avec par exemple le gel de 9 milliards des crédits votés dans le budget de l’État.

Des chocs majeurs vers un choc guerrier

On ne sait combien de temps Donald Trump pourra continuer sur sa lancée sans rencontrer de résistance. La politique dont il a fixé les grandes orientations, la paix en Europe aux conditions de la Russie et sans la participation des Européens pour obtenir des garanties mutuelles avec les Russes se conclura donc dans des conditions instables et menaçantes pour le futur. La paix au Moyen-Orient semble prendre chaque jour prendre un visage de bouleversement de la carte géopolitique que ce soit aux frontières du Liban, de la Syrie et sans doute ensuite plus loin comme avec l’Iran.

Mais fondamentalement, la préparation de la guerre dans la mer de Chine n’aura pas cessé un seul jour depuis des mois et des mois. Les incidents sont quasi quotidiens. L’installation sur la pointe avancée des Philippines d’ogives nucléaires nord-américaine capable d’atteindre le continent et en particulier le territoire de la Chine continentale, est une provocation. Elle fait penser à celle qui fut organisée contre la Russie soviétique quand les Américains installèrent en Turquie leurs missiles, a quoi les Russes répondirent par l’installation des leurs missiles à 150 km eux aussi de la frontière des États-Unis d’Amérique, à Cuba.

Il est absolument exclu d’imaginer que les Chinois, d’une quelconque manière, se laissent intimider par la puissance déclinante des États-Unis d’Amérique. Il est également exclu de penser que les États européens, contrairement à ce que disent leurs discours, soient capables d’organiser une « défense européenne » souveraine. Rien n’en prend le chemin. C’est par dizaines et dizaines que des avions F 35 sont commandés aux États-Unis d’Amérique par tous les pays d’Europe. Tous ces avions interviennent dans le cadre de l’Inter opérationnalité avec le matériel américain. C’est-à-dire sous le contrôle direct de la présidence des États-Unis d’Amérique qui peut décider quel avion décolle et quel avion ne décolle pas, quelle cible peut être visée et qu’elle ne peut pas l’être.

Et cela dans le même temps où la pression pour confisquer le Groenland au profit des États-Unis d’Amérique contre le Danemark n’a pas cessé un seul jour et semble se diriger, comme pour les autres objectifs fixés par Trump par une mise en œuvre matérielle concrète, à horizon très proche. Tout cela inflige donc des chocs majeurs : un choc récessif et inflationniste dans tous les pays, un choc financier sur l’ensemble de la sphère numérique financière globale, et un choc social s’ajoutant comme conséquences des dévastations que les deux premiers vont produire. Et enfin un choc guerrier.

La « révolution citoyenne » peut surgir par cette porte inattendue ouverte par l’absurdité de la politique des USA.

Ce qui compte n’est pas l’addition des crises, mais leur superposition. Et cette superposition, intervient elle-même dans un contexte d’aggravation des conséquences de la crise climatique globale. Il est donc prévisible, a moins d’un changement d’orientation majeur que cela conduise d’une façon générale à une crise de la civilisation humaine comparable à celles qui ont été le résultat des 2 premières guerres mondiales. Et par conséquent, toutes les sociétés seront mises au défi de savoir où elles veulent aller et quels moyens elles se donnent de le faire. Il faudra s’aligner sans rechigner et sans discuter sur les désidératas des Nord-américains et payer le tribut qu’ils ont fixé à tous leurs alliés.

C’est-à-dire 5% de leur PIB consacré à des dépenses militaires pour acheter du matériel américain. Ou bien s’inscrire dans une logique alternative c’est-à-dire de non-alignement aux côtés de tous ceux qui refusent de céder, qui refusent d’entrer dans une logique de confrontations violentes et guerrières avec l’une ou l’autre des puissances. C’est à la fois un moment très dangereux et un moment plein d’opportunités.

Mais à un moment dans lesquels les faux pas, les à-peu-près, et les faux-semblants ne peuvent produire que des désastres. Plus que jamais les Insoumis doivent se présenter comme l’alternative à la marche, à la ruine du monde cela dans notre pays avec le peuple qui le fait vivre. Sans concession. Sans arrangement. Sans dilution de la clarté et de la cohérence des objectifs de son programme si l’on veut d’un « avenir en commun ». La « révolution citoyenne » peut surgir par cette porte inattendue ouverte par l’absurdité de la politique des USA.

Jean-Luc Mélenchon

04.04.2025 à 19:28

« Contre l’extrême droite, agir maintenant ! » – L’appel de Jean-Luc Mélenchon

Nadim Fevrier

Dans une nouvelle note de blog, Jean-Luc Mélenchon appelle à se mobiliser ce dimanche 6 avril 2025 place de la République. Le rendez-vous est donné à 13 heures, à l’appel des organisations de jeunesse. Une première riposte immédiate avant la grande date de mobilisation populaire du 1er mai. 2 heures plus tard, à proximité de l’Assemblée nationale, le Rassemblement national organise un rassemblement pour contester la condamnation de Marine Le Pen et 23 autres membres du parti d’extrême droite pour détournement de fonds publics. Un « risque séditieux » existant, quant à un tel rassemblement.

Contre l’extrême droite et l’oligarchie qui la soutient, LFI appelle à une mobilisation de masse et de classe le 1er mai, partout dans le pays. L’insoumission relaie dans ses colonnes la note de blog du leader insoumis.

« Nous avons donc pensé que l’extrême droite ne se laisserait pas faire et s’engagerait dans un tel cas dans une action de mobilisation qui pourrait prendre une forme séditieuse. Nous ne voulons jamais être pris au dépourvu », Jean-Luc Mélenchon

À Paris, ce dimanche 6 avril, place de la République à 13 heures, rassemblons-nous à l’appel des organisations de jeunesse. 

Dans tout le pays, le 1er mai rendez-vous contre la guerre sociale des oligarques et de son outil, l’extrême droite. 

Explications.

L’action des Insoumis contre l’extrême droite s’inscrit dans un calendrier mûrement pesé et réfléchi. À la fin de la séquence des cinq refus par le Parti socialiste de voter la censure du gouvernement Bayrou, il est devenu clair que monsieur Macron était tiré de l’impasse dans laquelle nous l’avions enfermée avec la censure du gouvernement Barnier. Et sur cet échec, le Rassemblement national et ses idées pouvaient reprendre l’initiative dans la situation politique. C’est bien ce qui a été prouvé par les déclarations du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur reprenant les principaux éléments de langage de l’extrême droite. 

Dès lors, nous nous sommes préparés à affronter cette reprise d’activité et d’influence par l’extrême droite. D’autant que, dans tout le pays, se multipliaient les agressions et les actions de commando de leurs militants les plus extrémistes. C’est pourquoi, aussitôt fait le constat de la destruction du Nouveau Front populaire par la complicité de sa composante PS avec le pouvoir, nous nous sommes engagés sur le chemin de la mobilisation sociale. Nous avons donc décidé d’appuyer de toutes nos forces le succès de la manifestation annuelle contre le racisme, le 22 mars.

Et cette fois-ci, nous avons connu le succès en dépit de l’inactivité évidente de nombre de ceux qui prétendaient pourtant soutenir cette initiative ! Tout le monde se souviendra de l’absence d’Olivier Faure à la manifestation de Toulouse où il se trouvait le 22 mars. Et de la présence en Bretagne de tous les autres dirigeants du PS, enfermés dans un conclave de complot pour le congrès du PS. Pendant ce temps, des dizaines de milliers de gens défilaient dans toutes les grandes villes de France contre le racisme et l’extrême droite.

https://x.com/JLMelenchon/status/1908170967723209005

Nous savions alors combien le 31 mars, jour du rendu du jugement de madame Le Pen et de ses complices, serait une date clef. La nature du dossier et ce que nous avons suivi du déroulement du procès nous faisaient penser que le RN ne pourrait éviter la sanction. Et que sa principale dirigeante, Madame Le Pen elle-même, ne pourrait s’y soustraire compte tenu de l’implication personnelle dans l’organisation du délit qui lui était reproché. Nous avons donc pensé que l’extrême droite ne se laisserait pas faire et s’engagerait dans un tel cas dans une action de mobilisation qui pourrait prendre une forme séditieuse. Nous ne voulons jamais être pris au dépourvu.

Pour aller plus loin : À l’appel de LFI, une manifestation ce dimanche à République contre l’extrême droite et un « risque séditieux »

Bien sûr, on avait vu comment le RN avait, aux côtés du PS, refusé de censurer le gouvernement. Bien sûr, on avait vu comment le RN a permis l’élection de monsieur Ferrand à la tête du Conseil constitutionnel. Mais nous n’avons jamais cru que les mécanismes judiciaires se produisent par effet de courroies de transmission. Sauf dans les cas de « lawfare », c’est-à-dire quand le pouvoir et les médias s’engagent directement en meute, comme ce fut le cas spectaculairement au Brésil contre Lula, pour prendre un exemple mondialement connu. Nous n’avons donc pas douté qu’en toute hypothèse le RN serait sanctionné et que la peine d’inéligibilité lui serait appliquée.

Ce que nous n’avions pas envisagé, c’est qu’elle serait « exécutoire ». C’est-à-dire immédiatement applicable et sans aucun recours juridique contre cette application immédiate. Mais notre désaccord sur ce point n’enlève rien à notre détermination à ne pas laisser le RN se redéployer en victime pour se défausser de ses responsabilités, lui qui exige toujours davantage de sévérité dans les sanctions contre les actions populaires.

Dès que cette décision a été connue, nous avons été renforcés dans l’idée qu’il fallait se mobiliser et maintenir une vigilance militante de haut niveau face au RN, compte tenu de tout ce que l’histoire de France nous enseigne sur la capacité des droites extrêmes à se mobiliser contre les institutions de la démocratie. Si imparfaites soient-elles, notre devoir est de les défendre. 

Nous avons un précédent. On se rappelle la manifestation de la police contre la justice à laquelle s’étaient associées de manière absolument irréfléchie non seulement toute la droite, mais aussi toute la gauche traditionnelle. Alors même que les slogans pointaient du doigt la Justice et « les juges » eux-mêmes, sans que cela ne dérange ceux qui ont soutenu cette manifestation comme le PS et le PCF. Heureusement les insoumis ont tenu bon sur les principes, tous seuls !

Nous défendons aujourd’hui les juges menacés physiquement par les voyous d’extrême droite. Mais pour autant nous n’avons pas non plus l’intention de renoncer à notre rapport critique à cette Justice si l’on se souvient des huit-cents condamnations à de la prison ferme contre les Gilets jaunes et les 750 contre les acteurs des révoltes urbaines. Dans l’immédiat, la mobilisation doit être pensée comme une mobilisation aussi collective, aussi unitaire que possible pour pouvoir être la plus profonde et la plus réussie. Tel est le sens du choix de la date du 1er mai puisque toutes les branches de notre large famille politique la revendiquent et s’y associent chaque année.

La date du 1er mai survient tôt : à peine un mois seulement après la décision du tribunal et trois semaines après la date de mobilisation de l’extrême droite. Cela nous a semblé être le plus simple et la date la plus évidente pour un tel objectif. Le 1er mai est traditionnellement le jour de célébration des luttes des travailleurs et de présentation de leurs revendications essentielles. Certes, en France, il est rare qu’on parvienne à l’unité syndicale ce jour-là. Mais notre idée est qu’en tout cas la date est connue de tous. Elle est pratiquée à tour de rôle par les uns et par les autres des divers syndicats.

Dans l’Histoire, il a été prouvé qu’elle pouvait être le moment du rassemblement contre l’adversaire d’extrême droite. C’est pourquoi nous avons annoncé que nous y participerons en nombre. Et nous avons appelé toutes nos organisations de base à ce qu’il en soit ainsi. Cela signifie que nous ferons davantage que ce que nous faisons depuis des années ce jour-là en nous associant au défilé traditionnel. Nous voulons que le très grand nombre s’y trouve. Et que sa protestation s’exprime de la manière la plus forte et la plus cohérente possible. 

Un 1er mai qui devrait regrouper à la fois les revendications contre la guerre sociale engagée dans ce pays par l’oligarchie et le gouvernement contre les milieux populaires, dont le RN est le bras politique. Mais aussi une manifestation pour la paix, contre la guerre, et l’économie de guerre puisqu’elle se finance sur les budgets sociaux. Et tout ce qui est une préparation de la guerre elle-même, puisqu’à nos yeux, préparer la guerre, ce n’est pas vouloir l’éviter, c’est au contraire se préparer à devoir la subir.

Sur ces deux axes, il semble que tout le monde peut s’accorder, et se trouver présent. Il s’agit de s’opposer concrètement à l’extrême droite et faire valoir les objectifs qui sont traditionnellement ceux de la société de paix et de justice sociale que la gauche politique, les syndicats et les associations de défense des droits de l’homme incarnent. C’est pourquoi cette date devient un nouveau symbole à nos yeux. Et sa vocation à être un événement est renforcée. Elle peut être l’événement dans l’actualité, pesant sur elle, agissant pour en transformer les données. Chacun dorénavant est confronté à la responsabilité de son engagement personnel dans cette cause commune.

Un appel des organisations de jeunesse pour un rassemblement dimanche 6 avril, place de la République à Paris, est intervenu jeudi 3 avril. Il nous concerne et nous implique. Notre devoir est d’aider la jeune génération en nous mobilisant à leurs côtés. Ne pas laisser les jeunes seuls porter le refus de l’extrême droite, montrer l’importance de la mobilisation dès ce dimanche.

Notre devoir est de ne jamais laisser nos bases être divisées par des concurrences abstraites et mortelles, comme le PS cherche à en créer sans cesse sur tous les sujets pour protéger son accord avec le gouvernement de Macron, permettant les commentaires médiatiques démobilisateurs sur « la gauche divisée » comme c’est le cas depuis que le PS d’Olivier Faure a rejeté l’appel des jeunes et la mobilisation de ce dimanche dans une logique de division sidérante dans cette circonstance.

04.04.2025 à 19:08

« Retournement » par Agnès Marietta : un drame familial dans une cité populaire

Nadim Fevrier

Agnès Marietta. L’Insoumission.fr publie un nouvel article de sa rubrique « Nos murs ont des oreilles – Arts et mouvement des idées ». Son but est de porter attention à la place de l’imaginaire et de son influence en politique avec l’idée que se relier aux artistes et aux intellectuels est un atout pour penser le présent et regarder le futur.

Régis Hebette met en scène au Théâtre de L’Échangeur de Bagnolet un drame familial dans une cité populaire. Le père revient du pays après 12 ans d’absence. Personne ne l’attendait. Tout s’est poursuivi. La raison du retour n’est pas connue. Les non-dits, les souffrances et les tourments se révèlent. Chacun est tour à tour un volcan dont l’éruption menace. Comment faire ensemble. L’occasion de mêler intime et social. Dans le chaos de notre société. Notre article.

« Les miroirs qui reflètent des images dans notre dos nous séparent du mone ? » – Betool Khedairi

Certains personnages et certaines situations se font rares dans les textes de théâtre et sur scène. Au point qu’on peut penser, certains soirs dramatiques, que le plateau renvoie la salle en miroir. Ou bien que la distance historique des situations abstrait le concernement. Il est loin le temps où dans son décret du 20 ventôse de l’an II, le Comité de Salut public intitule le Théâtre français, Théâtre du peuple et demande « (..) que soient organisés tous les dix jours des spectacles civiques gratuitement de par et pour le peuple ».

« Retournement » d’Agnès Marietta mis en scène par Régis Hebette n’est pas un miroir de salle de théâtre. On est face à une famille immigrée monoparentale qui subit le retour du père après 12 ans d’absence. Un père non attendu. Une présence forte et embarrassante. Un manque passé que la venue ne comble pas. Pas besoin sur scène des signes architecturaux de la cité et de l’appartement. Ils dominent la cour du Théâtre de Bagnolet et on a traversé ces cités pour y venir.

« L’exil commence lorsque le présent est confisqué » – Chawki Abdelamir

On croise donc des personnes – le père, la mère, le fils, la fille, la voisine et le contremaître – à la fois dans leur être intime et leur être social. Le père arrive, mais pour chacun, c’est le départ qui est à l’ordre du jour. Soit qu’un autre le leur ordonne. Soit qu’il ou elle en rêve. Soit qu’ils s’y résignent. Comme si, malgré l’affirmation du fils affirmant qu’il est chez lui, nulle part n’est tout à fait chez moi. Les distances se creusent. Entre générations. Entre origine et présent. Dans des corps sociaux presque homogènes. Avec des mots qui ne sont ni ceux que l’on voudrait dire pour réconcilier. Ni ceux qu’on voudrait crier pour se purger de la douleur.

« L’homme porte le mystère de la vie qui porte le mystère du monde » -Edgar Morin

« Retournement » n’est pas une pièce réaliste ou documentaire. Bien entendu, on y parle exils. On y retrouve l’exploitation au travail. La réussite d’un bac pour la jeune sœur y est pensée comme une promesse d’avenir brillant. On y est fiers de ses vies difficiles… Chacun pourrait faire un pas de plus pour être mieux. Malgré tout, on sent que ni l’origine des contentieux, ni la résolution des difficultés ne se trouvent principalement dans le périmètre des personnages. C’est une pièce de notre présent.

« Retournement » n’est pas didactique. Elle est agie par un profond mystère non résolu. Et qui est aussi le nôtre. En tant que spectateur. Celui de nos pères. Celui de nos indépendances. Celui de nos manques et de nos abandons. Celui de la force de vie, qu’elle se puise de l’espérance ou du désespoir. Et aussi cette question : que faire ensemble ? Dans nos intimités comme politiquement. Éclaircir l’obscur sans dissiper la brume. Ailleurs parle aussi de nous. Tout ne se résout pas au théâtre.

« La scène est une image du monde où jouent les spectateurs » – Edward Bond

Cet étrange passage du particulier au public prend appui sur plusieurs éléments. Agnès Marietta a bien conçu son projet dans une maison d’arrêt du Val-d’Oise. Avec les histoires des détenus. Mais la langue de l’autrice fait écart avec le langage usuel. Avec des renvois à la ligne faisant poème au cœur des répliques. Mêlant violence et douceur. Et des dialogues en écho d’un chœur disloqué. Le travail du metteur en scène et des comédiens compose le texte.

Faire affleurer l’ailleurs ou l’ancien. Les accents qui se frottent avec la poésie des mots. L’importance accordée au jeu plus qu’à l’intrigue. Épuré sans lyrisme. Dans un décor ni réaliste ni symbolique avec lequel les acteurs font cadre. Le public a aussi son travail de création à produire.

Par Laurent Klajnbaum

04.04.2025 à 18:31

Pesticides : un danger majeur pour la biodiversité et notre santé

Nadim Fevrier

Pesticides. Avec l’arrivée du printemps, la nature se réveille, et les chants des oiseaux résonnent à nouveau. Pourtant, leur présence se fait de plus en plus rare. Depuis la publication de Silent Spring (Printemps silencieux) en 1962 par la biologiste Rachel Carson, l’alerte a été donnée sur l’impact catastrophique des pesticides chimiques sur les populations d’oiseaux et sur la biodiversité en général. Quatre-vingt-trois ans plus tard, les constats restent alarmants. Le déclin des pollinisateurs, notamment les abeilles, et la diminution drastique de leur diversité constituent une menace majeure pour la biodiversité et l’équilibre des écosystèmes.

De nombreuses études ont mis en évidence le lien direct entre l’usage des pesticides et l’effondrement de la biodiversité, ainsi que leurs effets délétères sur la santé humaine. Insecticides, herbicides et fongicides chimiques participent activement à ce que les scientifiques qualifient de sixième extinction de masse. Ce samedi 5 avril, LFI appelle à une marche contre les pesticides à Paris, à 14 heures au muséum nationale d’histoire naturelle. Un article du groupe thématique « Planification écologique » de la France insoumise.

Des plans de réduction inefficaces

Depuis 2008, la France a mis en place plusieurs plans « Écophyto », destinés à réduire l’usage des pesticides. Le premier d’entre eux, issu du Grenelle de l’Environnement, fixait un objectif ambitieux : une réduction de 50 % des pesticides d’ici à 2018. Cependant, à l’échéance prévue, non seulement cet objectif n’a pas été atteint, mais l’utilisation des pesticides avait augmenté de 22 %.

Les plans suivants ont repoussé l’échéance de réduction, culminant avec le plan Écophyto 2030, avant que celui-ci ne soit suspendu par Gabriel Attal en 2024 sous la pression de la FNSEA et de la Coordination rurale. Par ailleurs, le gouvernement a modifié les indicateurs de suivi afin d’afficher artificiellement une baisse de l’usage des pesticides. Pourtant, les agriculteurs en sont les premières victimes.

Les chiffres sont sans appel : un rapport confidentiel du ministère de l’Agriculture révèle que, sur la période 2016-2018 par rapport à 2009-2011, les ventes de pesticides ont fortement progressé : +34 % pour les fongicides, +25 % pour les herbicides et +6 % pour les insecticides.

Pour aller plus loin : Pesticides : un rapport dérangeant enterré par la macronie

Un cadre législatif qui encourage l’utilisation des pesticides

Les néonicotinoïdes, pourtant reconnus comme des « tueurs d’abeilles », ont été ré-autorisés par un vote du Parlement français le 30 octobre 2020, contre lequel ont voté les député·es insoumis·es. Par ailleurs, des pesticides interdits au sein de l’Union européenne continuent d’être exportés vers des pays du sud exposant les populations locales à des risques sanitaires accrus.

Si la vente de glyphosate aux particuliers a été interdite en 2018 et que les collectivités ne peuvent plus l’utiliser pour l’entretien des espaces publics, l’engagement d’Emmanuel Macron en 2020 d’interdire totalement cet herbicide sous trois ans n’a pas été tenu. Pire encore, le 16 novembre 2023, sous la pression des lobbies, la Commission européenne a prolongé l’autorisation du glyphosate pour une durée de dix ans, l’Autorité européenne de sécurité des aliments ne reconnaissant aucune dangerosité à ce produit.

Plus récemment, la loi d’orientation agricole (LOA), votée le 20 février 2025, a aggravé la situation en assouplissant les réglementations sur les pesticides tout en dépénalisant la destruction d’espèces protégées et de leurs habitats et une proposition de loi adoptée par le Sénat réintroduit l’autorisation d’utiliser certains néonicotinoïdes.

Des conséquences dramatiques sur la santé

Les preuves scientifiques du lien entre l’exposition aux pesticides et certaines pathologies graves ne cessent de s’accumuler. En 2015, après dix ans de bataille judiciaire, l’agriculteur Paul François a réussi à faire condamner Monsanto pour empoisonnement au glyphosate. L’épandage de chlordécone dans les bananerais de Martinique et de Guadeloupe a rendu malade plus de 90 % de la population.

Plus récemment, un lien a été établi entre la leucémie d’une fillette et l’activité professionnelle de sa mère, fleuriste exposée aux pesticides. L’INSERM souligne que le taux d’incidence des cancers a doublé en trente ans et que ces pathologies sont devenues la deuxième cause de mortalité chez les enfants, avec un lien avéré avec les pesticides. Malgré cela, les zones de non-traitement, censées protéger le riverains des épandages de pesticides, restent largement insuffisantes. L’association Générations Futures réclame leur extension à 150 mètres au lieu des 5 à 10 mètres actuels.

Préserver la biodiversité : une nécessité vitale

La biodiversité n’est pas un luxe, mais une condition essentielle à la survie des écosystèmes et, par conséquent, à celle de l’humanité. L’inaction face aux dangers des pesticides chimiques ne peut plus durer. Des alternatives existent et doivent être soutenues par des politiques publiques ambitieuses et responsables. Il est urgent d’agir pour protéger la santé humaine et l’environnement en interdisant les pesticides chimiques et en aidant les paysans à changer de modèle agricole.

Par le groupe thématique « Planification écologique » de la France insoumise.

04.04.2025 à 12:42

La dernière arnaque du PS : la retraite à 63 ans

Nadim Fevrier

PS. L’insoumission.fr et Informations Ouvrières s’associent pour proposer à leurs lecteurs des contenus sur les résistances et les luttes en cours aux quatre coins du pays. À retrouver sur tous les réseaux de l’Insoumission et d’Informations ouvrières.

Pour acheter la bienveillance du Parti socialiste qui n’avait aucune envie de voter une seconde fois la censure d’un gouvernement d’Emmanuel Macron, François Bayrou avait sorti de son chapeau le « conclave » sur les retraites, censé enfermer les « partenaires sociaux » dans une discussion pour « améliorer la réforme des retraites » au lieu de l’abroger.

Le piège a fonctionné pour assurer pendant un temps la stabilité du gouvernement, mais la réalité a vite repris le dessus : les confédérations FO puis CGT, qui portent dans leurs mandats l’abrogation de la réforme des retraites, ont finalement quitté le conclave, et pour d’autres raisons l’organisation patronale U2P.

Cet échec, doublé des propos racistes de François Bayrou et de son refus affiché de revenir aux 62 ans, met le Parti socialiste dans une situation de plus en plus inconfortable. Si Olivier Faure est obligé de déclarer que « la censure est de plus en plus sur la table », chacun sait qu’il n’a pas d’autre envie que de continuer d’être la béquille gauche du gouvernement Bayrou-Macron, laissant à Marine Le Pen et ses amis le soin d’assurer l’équilibre de l’autre côté. Notre article.

Sur les retraites, obtenir un « truc » de Bayrou

C’est ainsi que la presse révèle la dernière manœuvre des députés socialistes pour se coucher sur le mandat qui leur a été donné en 2022 puis en 2024 : obtenir « un truc » de François Bayrou. Il s’agirait en l’espèce de la retraite à 63 ans.

Cette magouille ne mériterait même pas que l’on s’y arrête si l’on n’entendait pas la même musique du côté syndical. C’est ainsi que Marylise Léon, responsable de la CFDT, réclame « un bougé sur l’âge », et elle a visiblement fait école, même si c’est de façon plus honteuse.

Ainsi, dans la déclaration de toutes les confédérations pour le 8 mars (CFDT, CGT, FO, CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU), l’abrogation de la réforme des retraites avait été remplacée furtivement par « l’abrogation de l’âge légal de départ à 64 ans », ce qui peut vouloir dire 63 ans, et même 63 ans et 11 mois ! Et ce n’est pas la présence de la CFDT dans le communiqué qui peut justifier ce glissement sémantique puisque l’on retrouve à nouveau cette revendication relookée, « les 64 ans doivent être abrogés », dans l’appel à une journée d’action le 3 avril dans la Fonction Publique à l’appel de CGT, Unsa, FSU et Solidaires.

L’article du journal affirme que « pour les socialistes, arracher les 63 ans permettrait de moucher les insoumis, promoteurs du “tout ou rien”, et de renouer avec la culture d’une gauche responsable… ». Contrairement aux affabulations d’Olivier Faure, toute personne qui s’est mobilisée sincèrement pour l’abrogation de la réforme des retraites sait apprécier un recul s’il constitue un point d’appui pour obtenir totalement satisfaction. Mais avec la revendication du PS de la retraite à 63 ans, nous trouvons-nous dans ce cas ?

Pour aller plus loin : Hausse du SMIC : Bayrou refuse une hausse de 47 centimes par jour, demandée par le PS

https://x.com/L_insoumission/status/1902455743380328837

1964 + 63 = 2027

La réforme des retraites a prévu un calendrier de passage progressif de 62 ans à 64 ans. Selon ce dernier, ce sont les salariés nés en 1964 qui seront concernés par l’âge de départ légal à 63 ans. Les calculettes du Parti socialiste ont bien fonctionné : 1964 + 63 = 2027. Comme cela tombe bien, c’est précisément la fin du mandat d’Emmanuel Macron ! Celui-ci pourrait donc terminer son quinquennat sans censure de la « gauche responsable » en ne modifiant pas une ligne de sa réforme, charge à ses successeurs de porter un coup de plus aux retraites.

Et ce n’est pas tout, car la revendication new-look du parti socialiste et de ceux qui veulent bien la reprendre côté syndical permet de passer sous la table l’ensemble des attaques portées contre les retraites dans la réforme de 2023 rejetée en masse.

Ainsi, la poursuite de l’allongement de la durée de cotisation pourrait continuer à se faire tranquillement. Pas étonnant, puisqu’il s’agit d’une adaptation de la réforme de la ministre de François Hollande, Marisol Touraine.

Les Crayons de L’insoumission, par Jean-Luc Dunis.

04.04.2025 à 12:08

À l’appel de LFI, une manifestation ce dimanche à République contre l’extrême droite et un « risque séditieux »

Nadim Fevrier

République. Contre le RN et son rassemblement prévu dimanche après-midi à Paris, La France insoumise et les Écologistes appellent à une manifestation place de la République à 13 heures. Contestant la condamnation de Marine Le Pen et de 23 autres membres du RN pour détournement de fonds publics, le parti d’extrême droite a en effet donné rendez-vous à ses partisans ce 6 avril 2025, place Vauban à Paris.

« L’extrême droite appelle à manifester presque au pied de l’Assemblée nationale ! C’est une action séditieuse ! », dénonce le député LFI Aurélien Le Coq. D’où la nécessité d’une « réplique immédiate », ce dimanche à Paris, puis le 1er mai dans toute la France. « Réplique immédiate » à laquelle ne s’associe pas le Parti Socialiste, sans étonnement. Notre brève.

Contre l’extrême droite et ses menaces contre les institutions, un rassemblement prévu ce dimanche place de la République

Le rendez-vous est donné à Paris ce dimanche 6 avril. Place de la République à 13 heures, soit deux heures plutôt que le Rassemblement prévu par le RN Place Vauban. Lors de son Moment politique organisé le 2 avril, Jean-Luc Mélenchon a fait part de ses inquiétudes et a alerté sur un « risque séditieux ». « Il y a dans l’appel que vient de faire l’extrême droite à une manifestation dimanche […] un contenu que nous considérons comme séditieux », a déclaré le leader insoumis. « Je prends très sérieux ce qu’ils sont en train de faire », ajouta-t-il, faisant référence à la sombre histoire de l’extrême droite.

Pour aller plus loin : Condamnation de Marine Le Pen : la France insoumise rappelle ses principes face à l’hypocrisie du RN

Depuis la condamnation de Marine Le Pen et de 23 membres du FN/RN en première instance, l’extrême droite a fait une nouvelle fois tombé son masque de la responsabilité. Les interventions des députés RN à l’Assemblée nationale lors des traditionnelles questions au gouvernement, s’égosillant d’une décision d’une justice, ont été révélatrices de leur fébrilité. Dire que le RN a toujours plaidé pour une aggravation des peines… Voilà ce qu’on appelle un retour à l’envoyeur.

Sans parler des menaces proférées contre la magistrate qui a prononcé le jugement, immédiatement condamnées par les insoumis. « Nous combattons et condamnons les hordes de voyous d’extrême droite qui sont allés menacer la juge du procès de Marine Le Pen à son domicile », a cinglé Jean-Luc Mélenchon. Comble de l’horreur, un cadre du RN a comparé la décision prise par les juges contre Marine Le Pen comme une « solution finale ». Face à l’extrême droite, la riposte populaire doit être puissante, plus que jamais.

https://x.com/L_insoumission/status/1908077692974457181

04.04.2025 à 11:15

Arrêts maladie : coup de canif dans leur indemnisation, l’austérité court toujours

Nadim Fevrier

Arrêts maladie. Dénoncée par la France Insoumise et les syndicats, la saignée sur le financement de la Sécurité sociale actée à l’Assemblée nationale produit ses premiers effets concrets. Dans le but de soutirer aux Français 600 millions d’euros, c’est une indemnisation des congés maladies revue à la baisse qui est entrée en vigueur dès le premier avril. De poisson, il n’est hélas cependant pas question, et l’indemnité journalière sera désormais plafonnée à 41 euros contre 53 euros jusque-là. Le 1er mai, contre la guerre sociale et pour la paix, la France insoumise appelle une manifestation de masse et de classe aux côtés de syndicats. Notre brève.

Coup de canif en plein sur les arrêts maladie : l’austérité, mais pas pour tout le monde

Bien sûr, le gouvernement a beau jeu de dire que les salariés les plus précaires, ceux gagnant moins de 1,4 SMIC, ne sont pas concernés. Toutefois, 1,4 fois le SMIC correspond à environ 1957, euros mensuels net. Or, en 2025, le salaire médian était de 2183 euros. Ainsi, c’est une majorité de Français qui vont payer ce volet de la cure d’austérité imposée par le gouvernement, qui avait déjà réduit de 100 % à 90 % la rémunération des fonctionnaires en arrêt maladie en mars. Les intérimaires, les travailleurs saisonniers, les salariés de particuliers employeurs, subiront une double peine, n’ayant en général pas de complémentaire santé susceptible de prendre en charge cette baisse d’indemnisation.

Pour aller plus loin : Crédit d’impôt recherche : les mensonges sur sa conditionnalité au maintien de l’emploi

https://x.com/L_insoumission/status/1851266761834017134

Comme d’habitude, il y a décidément une injustice évidente aussi bien dans l’objectif que dans les moyens utilisés. 600 millions d’euros, c’est, à titre d’exemple, environ 13 fois moins que le coût du crédit impôt recherche, dont l’inutilité s’agissant de stimuler la recherche n’est égale qu’au délice des entreprises qui reçoivent ce coûteux cadeau fiscal chaque année. En somme, ce n’est décidément pas l’austérité pour tout le monde, et c’est encore une fois aux français de payer la générosité coupable de l’État macroniste envers ses alliés de classe.

Par Nathan Bothereau

03.04.2025 à 15:58

Marine Le Pen défendue par ses fidèles : l’immonde comparaison avec la « solution finale »

Alexis Poyard

Marine Le Pen. Depuis la condamnation de Marine Le Pen et de cadres du RN, ses fidèles nervis se précipitent pour défendre les condamnés, jugés et condamnés pour détournement de fonds publics. Parmi eux, on trouve bien sûr des élus et cadres du RN, dont certains usent de comparaison renouant aux origines de leur parti : les Waffen SS.

Derniers exemples en date : le dirigeant du parti dans l’Aveyron qui a osé comparer ses chefs aux victimes des crimes nazis ! Un autre s’est réjoui des menaces subies par les juges, comparés à des fascistes. Un état d’esprit courant à l’extrême droite. « Nous combattons et condamnons les hordes de voyous d’extrême droite qui sont allés menacer la juge du procès de Marine Le Pen à son domicile », a déclaré hier Jean-Luc Mélenchon, en appelant à un 1er mai « de masse et de classe, contre l’extrême droite et la guerre sociale, pour la paix ! ». Notre brève.

Une étrange victimisation

Tandis que des organisations comme LFI proposent l’inéligibilité des personnalités politiques condamnées pour corruption, et porte aussi des mesures anticorruption dans son programme municipal, l’extrême droite ment et s’installe dans la victimisation.

Contre la « justice gangrenée par l’extrême gauche », les soutiens du RN se lâchent. Ainsi, le représentant du parti dans l’Aveyron, Jean-Philippe Chartier, estime que les juges ont appliqué une « solution finale » contre Marine Le Pen, une référence directe au génocide des Juifs et Gens du Voyage par les nazis. Un parallèle qui compare Le Pen avec les 6 millions de morts de la Shoah et les juges à des nazis, d’autant plus honteux qu’il vient d’un parti fondé et encore habité par des défenseurs de cette même « Solution Finale ».

Une tendance au RN se confirme : celle de se victimiser en se comparant aux victimes des crimes nazis. En 2024, un élu régional de Besançon (Doubs), Thomas Lutz, a ainsi employé le terme « Untermensch » (« sous-homme » dans le vocabulaire nazi) en plein conseil régional. L’intéressé s’était défendu, prétendant avoir dit « qu’on nous traite comme des untermensch », sur une banale histoire de micro coupé au conseil régional.

En réaction, le maire de Rodez (Aveyron) a saisi le Procureur de la République. De quoi ralentir la carrière locale de Chartier, ancien candidat aux législatives et candidat déclaré aux municipales ? Rien n’est moins sûr quand on voit le laxisme du RN envers ces « dérapages ».


On peut d’ailleurs saluer la fine analyse de la presse mainstream comme Le Parisien, pour qui ces propos révoltants ne sont qu’un « dérapage ». Alors qu’il s’agit d’une stratégie consciente, au moins parmi les cadres locaux lepénistes.

Les menaces contre les magistrats légitimées

Un autre cadre du RN, en Nouvelle-Calédonie-Kanaky, a volontiers approuvé les menaces subies par les magistrats ayant jugé Marine Le Pen et ses amis, les qualifiant de « saine révolte contre le fascisme gauchisant ». D’une part, s’en prendre à la Justice comme contre-pouvoir est un classique de tout processus fascisant : pourquoi s’encombrer d’un État de droit quand des petits nervis d’extrême droite sont disponibles ?

Pour aller plus loin : Condamnation de Marine Le Pen : la France insoumise rappelle ses principes face à l’hypocrisie du RN

https://x.com/FiAssemblee/status/1907009415200526338

Ensuite, la pirouette est courante au RN : retourner le qualificatif de « fasciste » contre la gauche pour la disqualifier. Parvenir à prôner la mise au pas de la Justice tout en dénonçant le « fascisme » est ainsi un trésor de contradiction.

Or quiconque lit le programme et écoute les discours du RN y verra des idées racistes, xénophobes, antisociales, autoritaires. À l’inverse, quiconque s’intéresse aux propositions des Insoumis verra l’urgence de passer à une Sixième République, sociale, antiraciste et féministe, débarrassée de la corruption et de la peste brune.

Les Insoumis n’ont d’ailleurs pas hésité à soutenir les juges menacés par les soutiens de l’extrême droite. La présidente du groupe parlementaire LFI, Mathilde Panot a ainsi dénoncé ces violences et menaces. Le message est clair : la violence contre la Justice sera toujours du côté de l’extrême droite, tandis que les Insoumis se tiendront toujours du côté de l’État de droit.

Par Alexis Poyard

03.04.2025 à 11:00

Réforme de l’assurance-chômage : l’Unédic dresse un bilan accablant du matraquage des chômeurs orchestré par Macron

Nadim Fevrier

Le couperet est tombé ce 1er avril. Une série de mesures antisociales issues du budget de François Bayrou, sauvé par le Rassemblement national et le Parti socialiste, sont entrées en vigueur. Parmi elles, la perte de 5 à 6 jours d’indemnisation, chaque année, pour les personnes privées d’emploi. Soit une perte moyenne de 210 euros. Une mesure absurde et cruelle qui prend l’argent là où il n’y en a déjà pas pour des personnes déjà précarisées.

Deux semaines plus tôt, l’Unédic publiait un rapport accablant sur l’impact des réformes macronistes de l’assurance-chômage de 2019-2021. En 2023, le gouvernement avait fait passer une énième réforme drastique pour les allocataires, sans même avoir attendu le rapport de l’organisme sur les effets des précédentes réformes. L’objectif du gouvernement n’étant pas d’agir pour les chômeurs et la justice sociale, mais de chercher à faire des économies sur le dos des plus précaires en attaquant leurs droits et allocations.

Quatre ans après la réforme 2019-2021, décidée par décrets par la macronie dans un énième déni démocratique de l’avis du Parlement, l’Insoumission analyse pour ses lecteurs le rapport de l’Unédic et sa mise en lumière des réformes macronistes et de leur impact néfaste sur les demandeurs d’emploi et l’absence d’effet sur la relance de l’emploi. Notre article.

La macronie multiplie les réformes de l’assurance-chômage à l’encontre des chômeurs

De 2019 à 2021, le camp présidentiel a reformé l’assurance chômage autour de quatre grands axes expliqués par l’Unédic : « une augmentation du nombre d’heures travaillées nécessaires pour ouvrir des droits à l’Assurance chômage, une modification du mode de calcul des allocations, une dégressivité des allocations pour les hauts revenus et une modulation des cotisations patronales en fonction de l’usage des contrats courts via un système de bonus-malus ».

Quatre grands axes pour matraquer les chômeurs, avec l’argument fallacieux que cela les motiverait à trouver du travail. Avec ces réformes, la macronie a fait passer les conditions d’indemnisations pour les chômeurs de 4 mois travaillés sur 28 mois à 6 mois sur 24 mois pour avoir droit à l’allocation-chômage. L’ex-premier ministre Attal voulait imposer une énième réforme qui aurait, entre autre, fait passer ces conditions à 8 mois sur les 20 derniers mois.

Cette dernière aurait dû être votée en 2024, ou plutôt passée de force en 49.3 ou par décret, mais la dissolution l’a fait tomber dans les abysses de l’oubli, pour le moment en tout cas. Cette traque aux chômeurs n’a pas réduit son nombre, bien au contraire, mettant ces derniers dans une plus grande précarité. Ces réformes ne sont pas loin de l’adage populaire « travailler plus pour gagner moins », puisqu’en effet, les allocataires doivent travailler plus, pour toucher leur allocation sur une période plus courte.

Pour aller plus loin : Assurance-chômage : ce que contient la dernière réforme sanglante de Macron

Des réformes aux conséquences accablantes pour des millions de Français

Selon L’Unédic, « à la fin du 3e trimestre 2024, la France comptait 6,2 millions de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail. Parmi eux, 3,8 millions étaient « allocataires », c’est à-dire avaient un droit ouvert aux allocations chômage ». Soit environ 5,6 % des Français qui bénéficient de l’allocation chômage.

L’organisme lui-même reconnaît que ces réformes ont eu des effets néfastes, ciblant toujours les plus précaires. Dans ses travaux, l’organisme revient sur les effets des quatre axes principaux de la réforme 2019-2021, à la sortie de la crise sanitaire.

« Le durcissement des conditions d’ouverture de droit chômage s’est traduit par un moindre accès à l’indemnisation du chômage, principalement pour les personnes en contrat de courte durée, les plus jeunes et les personnes peu diplômées ». En première ligne, les jeunes, les personnes en CDD et les personnes non ou peu diplômées, soit les catégories de personnes qui peinaient déjà suffisamment à trouver un emploi fixe et stable.

Le mode de calcul de l’allocation chômage est également modifié, revu à la baisse, afin de donner encore moins à ceux qui en ont pourtant le plus besoin. « La durée de droit et le montant de l’allocation dépendent dorénavant de l’intensité de travail pendant la période qui précède l’ouverture de droit. Pour les personnes qui ont effectué des périodes de travail discontinues avant leur chômage, le montant de l’allocation est diminué et la durée du droit allongée ».

L’organisme observe que la modification du calcul de l’allocation « réduit le montant d’allocation pour près d’un million de personnes aux parcours fragmentés, ce qui raccourcit la durée entre la perte d’emploi et le premier emploi retrouvé ». Cependant, ce qui semble être positif est très vite nuancé « cet effet ne porte que sur l’emploi non durable [CDD de moins de 6 mois] et se fait via des concessions sur la qualité de l’emploi ». Un bref retour à l’emploi certes, mais de courte durée et de mauvaise qualité.

Au lieu de taxer les grandes fortunes pour faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’État, le camp présidentiel préfère s’attaquer aux anciens travailleurs qui gagnaient bien leur vie et qui se retrouvent sans emploi, potentiellement dans une situation précaire suite à la diminution brutale de leurs revenus. Si ces derniers n’ont pas mis un peu de leur salaire de côté ou ont des frais engagés en cours, avec cette diminution de l’allocation, ils peuvent très vite basculer dans une situation économiquement très instable.

Dernier grand axe, le système bonus malus : « Les cotisations chômage des employeurs sont modulées selon le nombre de séparations de l’entreprise qui donnent lieu à une inscription à France Travail ». Selon le journal Libération, « le bonus-malus était donc la seule mesure mise sur la table pour inciter directement les entreprises à améliorer leurs offres d’emploi ». Soutenu par plusieurs syndicats, le dispositif est toutefois entré en vigueur dans une version très amoindrie, puisque « un peu moins de 30 000 entreprises, soit environ 15 % des entreprises françaises de 11 salariés ou plus, sont actuellement concernées », écrit l’Unédic.

Seuls sept secteurs d’activité ont en effet été sélectionnés du fait de leur nombre important de « séparations », autrement dit de fins de contrats, avec un taux de cotisation chômage qui varie entre 3 % et 5,05 % du fait de l’application d’un bonus ou d’un malus ». La seule mesure qui devait faire en sorte que les entreprises améliorent leurs offres d’emploi s’est vue entièrement réduite, ne concernant que 15 % des entreprises parmi celles ayant 11 salariés ou plus, dans seulement 7 secteurs d’activité. Ce système de bonus-malus à l’effet d’un grain de sable dans le désert et ne bénéficie qu’à une extrême minorité de Français.

Les députés insoumis militent pour revenir à une assurance chômage juste et humaine

Dans l’Avenir en Commun, le programme de La France Insoumise (LFI), dès 2022, ainsi que dans la version actualisée de ce début 2025, on retrouve un point intitulé « rétablir une assurance-chômage protectrice ». Avec une mesure clef « revenir sur les réformes Macron en abrogeant l’éligibilité et les méthodes de calcul du montant et de la durée de l’allocation pour indemniser les chômeurs en fonction de leurs derniers salaires grâce à une assurance calculée à partir du premier jour de travail » et 8 autres mesures pour la protection et la justice sociale des allocataires.

Les deux coordinateurs du programme insoumis, Clémence Guetté et Hadrien Clouet, se sont d’ailleurs exprimés à multiples reprises pour pointer du doigt les dégâts des réformes de l’assurance chômage et la nécessité de faire marche arrière.

Le député insoumis de Haute-Garonne, Hadrien Clouet, a déclaré lors d’une interview pour RMC en mai 2024 que le dernier texte de la réforme proposée par Attal en 2024 était « cruel et injuste ». L’insoumis pointe l’incompétence du gouvernement en soulignant que, malgré les multiples réformes de l’assurance chômage du gouvernement Macron, il y avait toujours autant de chômeurs en France en 2024. Ces réformes n’ont pas permis de relancer l’emploi et de réduire le nombre d’allocataires, mais simplement de faire des économies sur leur dos, en les matraquant toujours plus.

La vice-présidente de l’Assemblée Nationale, Clémence Guetté, a, quant à elle, écrit une note de blog en avril 2024 : « La date de la prochaine saignée est connue, elle arrivera à l’été. Le gouvernement compte s’en prendre une nouvelle fois aux personnes privées d’emploi. Depuis qu’il est à l’Élysée, ils sont sa cible préférée : durcissement des conditions d’ouverture de droits au chômage en 2019, dégressivité des allocations en 2021, réforme du salaire journalier de référence en 2021 pour faire baisser le montant de l’allocation, diminution de la durée d’indemnisation en 2023 ». Elle pointe l’irresponsabilité du gouvernement qui ne fait qu’ « empirer les causes du chômage et de la précarité ».

Dans un thread sur Twitter diffusé en avril 2024, la députée insoumise du Val-de-Marne, explique que la France est « passée de 70% de chômeurs indemnisés en 2008 à 40% aujourd’hui ». Elle insiste sur le fait qu’« aucune étude sérieuse n’a jamais montré de lien entre durcissement des règles d’indemnisation et retour à l’emploi ».

Esther Duflo, qui a reçu en 2019 le Prix Nobel de l’économie, a démontré que « le durcissement de l’assurance chômage n’a aucun effet très clair sur la désincitation au travail ». Donc que les réformes de la macronie de l’assurance chômage n’ont aucun impact réel sur la diminution du nombre de chômeurs. Ces dernières ne sont qu’une marque supplémentaire de la casse sociale qui caractérise le camp présidentiel, qui continue inlassablement de s’en prendre aux plus précaires en prenant leur pouvoir d’achat à la gorge et en réduisant toujours plus leurs droits et allocations.

Par Camille Oulès

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