22.12.2024 à 11:13
snoel
Racisme sur RMC contre Mayotte, Instagram et Facebook qui masquent la visibilité de médias palestiniens, CNEWS piégée par ses obsessions sur l’attaque à la voiture bélier en Allemagne ; flop de la manifestation de Cyril Hanouna ; Quand le journal Le Point mène « l’enquête » pour savoir si les députés de la France insoumise ne parlent pas trop de Gaza. Ce sont tout autant de séquences médiatiques ayant marqué la semaine, et bien d’autres, que l’Insoumission vous décrypte dans sa revue de presse hebdomadaire de critique de l’officialité médiatique.
Des médias de Bolloré aux journaux de Bernard Arnault, de BFM TV aux plateaux de Martin Bouygues, chaque jour est une occasion supplémentaire pour constater la partialité des médias dominants et leur acharnement contre la France insoumise.
Indignations sélectives, censure, criminalisation des voix de la paix, choix partiaux des invités et sujets traités, désinformation, invectives constantes envers le mouvement insoumis… Telle est la réalité du journalisme de cour et d’éditorialistes d’extrême droite prêts à tout pour imposer leur agenda idéologique et conserver une place au chaud. Notre revue de presse.
Ce 20 décembre à Magdebourg en Allemagne, un attentat à la voiture bélier a fait au moins 5 morts, dont un enfant de 9 ans, et plus de 200 blessés. Dès les premières minutes, l’extrême droite française s’est empressée, sans vérifier aucune information, de dénoncer la responsabilité de l’islamisme. Ainsi Marine Le Pen, Jordan Bardella et Éric Zemmour ont tous évoqué sur leurs réseaux sociaux l’Islam et l’immigration. Sur CNEWS, on déclare que l’attaque « rappelle que le terrorisme islamiste demeure une réalité en Europe ».
Mais problème, on apprend vendredi que l’auteur de l’attaque était en fait un islamophobe partageant régulièrement les positions de l’AfD, principal parti d’extrême droite allemand, allié très récent du Rassemblement National qui siège aujourd’hui au Parlement européen avec le parti d’Éric Zemmour.
Soutenant publiquement de nombreux suprémacistes blancs sur les réseaux sociaux, il est un militant anti-islam acharné, accusant l’Allemagne de conduire un « projet criminel visant à islamiser l’Europe », considérant l’Islam comme un « mal absolu ». Ce terroriste est d’ailleurs intervenu sur le réseau social X (anciennement Twitter) pour exprimer son approbation à des publications de Jean Messiah, soutien successif de Marine Le Pen et Éric Zemmour. Marine Le Pen est d’ailleurs l’une des seules personnalités politiques françaises de premier plan qu’il suit sur X.
Cet attaque n’est rien de moins qu’un attentat terroriste d’extrême droite, un de plus, un de plus que les médias rechignent à qualifier comme tel au prétexte qu’il ne soit pas un attentat islamiste. Ainsi FranceInfo explique de manière hallucinante qu’il est « impossible de qualifier cet attentat de terroriste » car son auteur a agi suivant des motivations anti-islam.
Les médias de Bolloré tentent quant à eux désespérément de relier cet attentat à l’Islam en évoquant la possibilité d’une dissimulation des motivations réelles du terroriste. Sur Europe 1, même le « journaliste » islamophobe Mohamed Sifaoui a été contraint de rappeler l’absurdité d’une telle hypothèse.
De son côté, BFMTV use de tous les guillemets possibles pour évoquer cet attentat terroriste, une précaution systématiquement réservée aux attentats d’extrême droite et dont ne bénéficient que rarement des attaques immédiatement supposées comme liées à l’islamisme. Une fois encore et malgré des preuves implacables, cet attentat rappelle le dévoiement systématique du terme de « terrorisme » dont l’usage dans les médias dominants ne semble réservé qu’à certaines motivations et qu’à une certaine partie de la population.
Séquence ignoble sur CNEWS. Intervenant sur le plateau de Pascal Praud, le directeur d’extrême droite de la rédaction du JDD Geoffroy Lejeune a été l’auteur d’une déclaration abjecte au sujet des agressions sexuelles sur mineurs. Soutien d’Éric Zemmour, il a défendu l’idée que des enfants de 13 ans peuvent être consentants à avoir des relations sexuelles. Alors que même Pascal Praud a dû le recadrer pour cette ignominie, Geoffroy Lejeune a persisté dans la défense des agressions sexuelles sur mineurs, minimisant de telles horreurs en évoquant les « parties fines organisées » des années 50. Ces déclarations sont à vomir.
8 passants et Gilles Verdez. Tel était à peu près l’affluence ridicule au rassemblement de soutien à Cyril Hanouna ce 18 décembre suite à la perte de fréquence TNT de la chaîne C8, courroie de transmission de l’extrême droite. Depuis 2012, entre fake news, insultes, publicité dissimulée et attouchements, la chaîne a fait l’objet de près de 40 sanctions par l’ARCOM (anciennement CSA), dont 7 rien qu’en 2024. La veille, à la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, le très valeureux Cyril Hanouna n’avait pas eu le courage de se rendre à son procès pour injures contre le député de la France insoumise Louis Boyard.
Dans l’émission des « Grandes Gueules » sur RMC, l’éditorialiste Barbara Lefebvre s’est fendu d’une déclaration raciste inhumaine au sujet des milliers de victimes du cyclone Chido à Mayotte. Celle qui n’en est pas à son coup d’essai en la matière a déclaré que les victimes du cyclone n’étaient pour une grande partie que des « clandestins » l’ayant bien cherché, et ne méritaient donc pas une minute de silence. Comment peut-on arriver à un tel niveau de racisme et de déshumanisation pour refuser une minute de silence à des personnes décédées ?
Pour aller plus loin : Mayotte – Abandon des Mahorais et changement climatique : le cyclone Chido est aussi un phénomène politique
Alors que la partialité des médias dominants dans le traitement du génocide en cours à Gaza est flagrante et visible de tous, la BBC révèle que le groupe Meta, dirigé par le milliardaire américain Mark Zuckerberg et auquel appartiennent notamment Facebook et Instagram, a également participé à ce traitement partial de l’information.
Alors que l’audience est supposée augmenter en contexte de conflit, l’enquête montre par exemple que l’engagement moyen de l’audience Facebook avec les médias d’information palestiniens a diminué de 77 % après le 7 octobre 2023. Dans le même temps, l’engagement moyen de l’audience Facebook avec les médias d’information israéliens a quant à lui augmenté de près de 37 %. Alors que le groupe évoque des mesures prises pour « répondre à un pic de contenus haineux », un employé de Meta révèle à la BBC que l’algorithme d’Instagram a été changé, « le rendant plus agressif envers le peuple palestinien ».
Depuis plusieurs jours, les éditorialistes des médias dominants, en chœur le camp présidentiel et ses supplétifs, tentent de faire passer le refus de la France insoumise de participer à la mascarade des invitations à Matignon et à l’Élysée pour une « anomalie démocratique ». Le député de la France insoumise Hadrien Clouet a donc rappelé aux éditorialistes de BFMTV que le programme de François Bayrou est connu, celui de la retraite à 64 ans, de la violence sociale et du chaos néolibéral, et que la France insoumise refuse de participer aux opérations de communication du pouvoir visant à redonner sa légitimité à un homme qui l’a perdu depuis longtemps : Emmanuel Macron.
Multipliant les articles grotesques au sujet de la France insoumise depuis de longs mois, le journal Le Point, propriété du milliardaire français François Pinault, s’est cette semaine ridiculisé avec une article sur les tweets de plusieurs élus de la France insoumise. Partant du constat que de nombreux députés insoumis se mobilisent sur les réseaux sociaux pour montrer chaque jour l’horreur en cours à Gaza occultée par les grands médias, le journal en déduit leur « obsession » pour Israël. Alors que les insoumis se mobilisent pour rompre l’indifférence générale dans laquelle se déroule le génocide documenté des gazaouis, le journal le Point s’illustre jours après jours par son soutien au gouvernement israélien et par la multiplication de fake news.
Définitivement condamné à un an de prison ferme sous bracelet électronique pour « corruption » et « trafic d’influence », Nicolas Sarkozy a malgré tout pu bénéficier de toute la solidarité de classe des plateaux de télévision. Pourtant si prompts à dénoncer le « laxisme » de la Justice quand elle touche le commun des mortels, les éditorialistes de la presse bourgeoise se sont pleinement mobilisés pour dénoncer une justice « politique » et « cruelle » quant à la condamnation de Nicolas Sarkozy.
Pour ne prendre qu’un exemple, l’éditorialiste Isabelle Saporta s’est dite « choquée », non pas des actes dont la Justice vient définitivement de prouver que Nicolas Sarkozy les a commis, mais du fait qu’il ait été condamné pour les avoir commis. Cette séquence, révélatrice s’il en est, n’en est malheureusement qu’une parmi les dizaines qui émaillent les plateaux de télévision ces derniers jours. Dans les médias bourgeois, la délinquance en col blanc a de beaux jours devant elle.
À deux mois de la fin de l’autorisation d’émettre de la chaîne C8 sur la TNT, Cyril Hanouna et sa bande en profitent pour pleinement assumer leur idéologie d’extrême droite. Cette semaine, l’ensemble du plateau de l’émission « Touche pas à Mon Poste » s’est acharnée contre la Ligue des droits de l’Homme (la LDH) association de défense des droits humains qui, selon leurs mots, les « emmerde » et les « fait chier ». Dans le même temps, alors que Cyril Hanouna s’indigne du port du voile, il applaudit et incite à l’implantation de crèches catholiques dans les lieux publics. Un deux poids deux mesures made in Bolloré.
Par Eliot
20.12.2024 à 19:01
Nadim Fevrier
Macron. « Démission ! Démission ! Démission ! ». Hier à Mayotte, les habitants ont copieusement hué le chef de l’État, s’étant décidé à se rendre sur place après 5 jours d’attente. Le slogan est largement mérité, et partagé. 4 tonnes d’aides alimentaires ont été apportées à Mayotte, soit l’équivalent de 100 grammes par personne. Sur place, le président a multiplié les marques de mépris de classe après sept ans d’abandon politique totale de Mayotte.
Dans le pays, le slogan « Macron démission » est partout. Le 12 décembre, il était à l’avant-poste des manifestations contre les 300 000 emplois menacés partout en France. Il était sur toutes les lèvres des salariés victimes du pillage de l’industrie organisé méthodiquement par les politiques macronistes.
64 % des Français exigent le départ immédiat d’Emmanuel du chef de l’État à l’instar de personnalités politiques de tous bords. Sur une pétition soutenant la procédure de destitution enclenchée par LFI, 387 000 personnes ont déjà apposé leur signature. La censure de Bayrou, qui « ne passera pas l’hiver » comme l’a rappelé Jean-Luc Mélenchon, est la prochaine étape pour que le forcené de l’Elysée, responsable du blocage du pays par son refus de reconnaitre la victoire du Nouveau Front Populaire aux législatives, s’en aille pour de bon. Notre article.
Pour aller plus loin : 64 % des Français pour la destitution, Macron poussé vers la sortie de toutes parts
20.12.2024 à 18:18
Nadim Fevrier
1228 milliards d’euros, 147 milliardaires en 2024, les 500 fortunes de France battent tous les records. Les milliardaires n’ont jamais autant augmenté leur fortune que depuis le début des quinquennats d’Emmanuel Macron. En cause ? La politique en faveur des ultra-riches menée depuis le début, commencée par l’inénarrable suppression de l’Impôt sur la Fortune (ISF) dès l’arrivée du chef de l’État à l’Élysée. En 1996, elles représentaient… 80 milliards d’euros. En 2017, elles représentaient 570 milliards d’euros. En 2020, 731 milliards. Un gavage en règle, pendant que la grande majorité des Français a été fracassé par l’inflation.
Depuis 2020, les quatre milliardaires français les plus riches et leurs familles – la famille Arnault, la famille Bettencourt Meyers, Gérard et Alain Wertheimer – ont vu leur fortune augmenter de 87 % depuis 2020. Dans le même temps, la richesse cumulée de 90 % des Français a baissé. Cherchez l’erreur. Sur cette même période, les 42 milliardaires français ont gagné 230 milliards d’euros. Cela correspond à chèque de 3 400 euros pour chaque Français.
La responsabilité d’Emmanuel Macron dans l’enrichissement des plus riches dans ce pays n’est plus à prouver. Aujourd’hui, François Bayrou constitue son dernier fusible avant sa démission qu’exigent 64 % des Français et des personnalités politiques de tous bords. Notre brève.
Pendant qu’une poignée d’assistés d’en haut s’est enrichie, les Français ont souffert de l’inflation, notamment sur les biens alimentaires et sur les prix de l’énergie. Aujourd’hui, ne personne vit sous le seuil de pauvreté si ses revenus sont inférieurs à 1102 euros. En France métropolitaine, 1 personne sur 5 de la population est en situation de pauvreté monétaire ou de privation matérielle et sociale…
Seules 20 % des personnes pauvres sortent durablement de cette pauvreté. La pauvreté, justement, impacte tout particulièrement les femmes. En effet, elles occupent 78 % des temps partiels, 70 % des CDD et intérims. Pour rappel, les femmes seules sont souvent plus précaires que les hommes seuls.
Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, sociologues spécialistes des classes dominantes, appliquent les systèmes et les comportements qu’ils ont observés dans leurs recherches au cas d’Emmanuel Macron dans leur livre Le président des ultra-riches. Ils démontrent par l’exemple son mépris envers le peuple. Par exemple, lorsqu’il dit qu’il suffit de traverser la rue pour trouver du travail.
Mais au-delà même de ce mépris, ils décrivent aussi les mesures concrètes prises en faveur des ultra-riches comme la suppression de l’ISF, impôt de solidarité sur la fortune. Ou encore la flat tax « qui plafonne la taxe sur les dividendes, les plus-values et les revenus financiers à 30% à la place du barème progressif » (« Le prétexte de la dette », Institut La Boétie). C’est aux plus riches que la politique de Macron profite le plus depuis 7 ans.
Pour aller plus loin : Près de 3 millions de millionnaires en France : les ultra-riches toujours plus nombreux
La taxation des super-profits, l’instauration d’un impôt universel sur les entreprises et sur les revenus des particuliers dans les paradis fiscaux, le rétablissement de l’Impôt sur la fortune, empêché par l’alliance des macronistes et du RN à l’Assemblée nationle, un plafonnement des profits distribués aux actionnaires, la fameuse taxe sur les super-profits… Autant de mesures défendues par LFI pour mettre un terme au gavage des ultra-riches savamment coordonné par le chef de l’État depuis 2017.
La responsabilité d’Emmanuel Macron dans l’enrichissement des plus riches dans ce pays n’est plus à prouver. Sa politique a pourtant désavoué à reprises dans les urnes. Lors des élections législatives de juillet 2024, les français ont mis en tête le programme du Nouveau Front populaire. Pourtant, Emmanuel Macron a continué de faire comme si ces élections n’avaient pas eu lieu. Il a d’abord nommé Michel Barnier à Matignon et maintenant François Bayrou premier ministre pour qu’ils continuent la politique menée depuis 7 ans…
Aujourd’hui, François Bayrou constitue son dernier fusible. Les solutions épuisées, le temps viendra où il devra se rendre à l’évidence : seule sa démission pourra débloquer la situation politique dans laquelle il a plongé le pays depuis le 9 juin dernier. 64 % sont favorables à sa démission, tandis que des voix s’élèvent de toutes parts sur l’échiquier politique pour la demander.