08.10.2025 à 08:56
Selon les calculs du Financial Times, la valeur totale des accords signés depuis le début de l'année par OpenAI avec d'autres géants du secteur comme Oracle, le fabricant de puces Nvidia et récemment AMD atteint désormais les 1000 milliards de dollars.
Ces contrats lui donnent accès à 20 GW de puissance de calcul, soit l'équivalent de 20 réacteurs nucléaires. Et ce, alors que l'entreprise derrière ChatGPT est encore très loin d'être profitable. Malgré le nombre croissant d'utilisateurs de (…)
Selon les calculs du Financial Times, la valeur totale des accords signés depuis le début de l'année par OpenAI avec d'autres géants du secteur comme Oracle, le fabricant de puces Nvidia et récemment AMD atteint désormais les 1000 milliards de dollars.
Ces contrats lui donnent accès à 20 GW de puissance de calcul, soit l'équivalent de 20 réacteurs nucléaires. Et ce, alors que l'entreprise derrière ChatGPT est encore très loin d'être profitable. Malgré le nombre croissant d'utilisateurs de son « chatbot », ses revenus actuels représentent seulement aujourd'hui une fraction du billion de dollars qu'elle prétend mettre sur la table. Au premier semestre 2025, le chiffre d'affaires d'OpenAI était de 4,3 milliards de dollars, pour une perte de... 13,5 milliards de dollars, due à ses investissements tous azimuts. C'est un pari massif sur le développement de l'IA et sa profitabilité future.
Ce pari lie OpenAI à tous les autres géants du secteur, concepteurs de puces comme Nvidia et AMD, fournisseurs de services cloud ou de logiciels comme Google, Amazon ou Oracle, sans oublier Microsoft, son partenaire historique et principal financeur. Beaucoup des accords signés par OpenAI sont d'ailleurs circulaires. Celui signé avec Nvidia prévoit que cette dernière entreprise prenne 10% du capital d'OpenAI, ce qui lui permettra de disposer de la trésorerie nécessaire pour acheter... des puces Nvidia. Le deal récemment annoncé avec AMD stipule qu'OpenAI pourra acheter des actions de son fournisseur à un prix infime et les revendre pour lever des fonds. Or, à l'annonce de cet accord, le cours des actions de AMD a augmenté en flèche... ce qui pourrait permettre à OpenAI de trouver du cash en les revendant.
Bref, la stratégie agressive de développement d'OpenAI se nourrit largement de l'euphorie boursière suscitée par l'IA, dans une sorte de spirale auto-entretenue, en étirant au maximum les paramètres de la rationalité financière (sans parler de la rationalité écologique, au vu des besoins énergétiques sous-jacents). De nombreuses voix commencent à évoquer la formation d'une bulle spéculative prête à exploser.
La dernière fois que l'industrie avait eu recours à des tels accords circulaires, c'était juste avant l'explosion de la bulle « dot com » de l'an 2000. Et beaucoup de grands noms de la Silicon Valley pourraient être entraînés dans la tourmente.