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28.09.2024 à 05:25

Moyen-Orient

Le Hezbollah annonce officiellement la mort de son chef, Hassan Nasrallah | Jour 358 de la guerre
Texte intégral (3887 mots)

Ce qu’il faut retenir

L'armée israélienne a pilonné toute la nuit la banlieue sud de Beyrouth, après deux appels à évacuation lancés par l'armée israélienne. Les hôpitaux de la zone vont être évacués.

L'incertitude continue de régner encore quant au sort de Hassan Nasrallah, visé à 18h hier dans la banlieue sud, dans des frappes successives ayant fait au moins six morts.

Le Hezbollah a lancé au moins une attaque sur le nord d'Israël depuis ce matin, mais garde le silence sur les événements des dernières heures.

Le Liban est devenu "la nouvelle cible de la politique de génocide, occupation et invasion" d'Israël , affirme le président turc Recep Tayyip Erdogan cité par Reuters.

La situation au Liban-Sud cet après-midi, selon notre correspondant Mountasser Abdallah :

- Des frappes israéliennes ont visé des habitations à Henniyé et Mansouri, dans le caza de Tyr.

- Le Hezbollah a revendiqué une frappe contre la localité israélienne de Matzuva , dans le nord d'Israël. Le parti chiite a également attaqué Ma’alot à l’aide de 50 missiles.

- L’armée israélienne a visé des habitations à Khiam (Marjeyoun).

- Une frappe israélienne a visé une maison à Bayyada (Tyr).

La compagnie aérienne Iran Air a suspendu tous ses vols à destination de Beyrouth jusqu'à nouvel ordre , a déclaré le porte-parole de la compagnie aérienne aux médias locaux, dont l'agence de presse iranienne Tasnim citée par Reuters.

Un haut responsable des gardiens de la révolution iraniens, le général Abbas Nilforoushan , aurait été tué dans les attaques israéliennes à Beyrouth, indique Reuters en citant "des médias iraniens", sans préciser de quelle attaque il s'agit.

"Je suis blessé par la mort de Hassan Nasrallah . La cruauté d’Israël a gagné", lance Issam, habitant de Dekouané, scotché au journal télévisé juste après l’annonce de la mort du chef du Hezbollah. "Je me rappelle comment les Israéliens traitaient le Liban avant le Hezbollah. En 24h ils envahissent tout et ils pouvaient arriver jusqu’à Beyrouth", poursuit-il.

L'Iran a affirmé que la « ligne de Hassan Nasrallah se poursuivrait » en dépit de l'élimination la veille du chef du Hezbollah dans une frappe israélienne menée sur son QG dans la banlieue sud de Beyrouth. « La ligne glorieuse du chef de la résistance, Hassan Nasrallah, se poursuivra et son objectif sacré sera réalisé avec la libération de Qods (Jérusalem), si Dieu le veut », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un message publié sur X.

L'armée israélienne a interdit les rassemblements de plus de 1.000 personnes dans "plusieurs endroits" du centre d'Israël , a annoncé Daniel Hagari, porte-parole de l'institution.

Au niveau de la frontière libano-syrienne, des habitants du Liban-Sud fuyant les frappes israéliennes "crient et deviennent hystériques" après l'annonce de la mort de Nasrallah, raconte Ali Bazzi, un jeune homme de 19 ans qui a fui Bint Jbeil avec son petit frère.

Zainab Hamiyé, étudiante en réalisation cinématographique à l'Université d'Etat de New York affirme de son côté qu'elle s'est précipitée vers un restaurant yéménite de l'autre côté de sa rue "pour crier". "Je ne vois pas comment le monde peut continuer à tourner après la mort du Sayyed . Et apparemment les autres Arabes pensent la même chose que moi. Le restaurant était rempli de Libanais, Syriens et Palestiniens, même de Pakistanais".

Elle souligne toutefois que "les gens sont mitigés, soit fâchés, soit soulagés qu'il ait été tué".

Le secretaire general du Hezbollah, Hassan Nasrallah, le 10 juillet 1992, entoure de ses partisans durant la commemoration de Achoura dans la banlieue sud de Beyrouth. Oussam Ayoub/Archives L’OLJ/AFP

Aux commandes du parti depuis 1992, Hassan Nasrallah est un enfant de la guerre, dans tous les sens du terme . Ce samedi 28 septembre, le Hezbollah a officiellement annoncé sa mort.

Qui était le chef du parti chiite ? Retrouvez ici son portrait, écrit par Stéphanie Khoury.

" Hassan Nasrallah et ses camarades ont rejoint la longue caravane des martyrs sur la route de la Palestine. J'adresse mes condoléances au Hezbollah et je rends hommage à la vie des civils innocents #Palestine #Liban", a écrit sur X le leader druze libanais Walid Joumblatt , accompagnant son message d'une photo de la mosquée du Dôme du Rocher, à Jérusalem.

À Riyad, en Arabie saoudite, une partie de la communauté libanaise poursuit sa journée "comme si de rien n'était" . "Nous ne pouvons pas montrer que nous sommes tristes, sinon nous risquons d'être immédiatement incarcérés et accusés de complicité avec des terroristes. C'est le jour le plus dur de ma vie", confie Imad, un ingénieur mécanique de 50 ans.

Dans la communauté libanaise de Benin City, au Nigeria, les femmes sont vêtues de noir et les hommes pleurent. Les commerces ont été fermés. « Notre dos a été brisé », a déclaré à L'OLJ le propriétaire d'une chaîne de restaurants libanais, originaire de Aïnata, au Liban-Sud. Il a souhaité garder l'anonymat car « en Afrique, afficher son soutien au Hezbollah peut entraîner des sanctions immédiates ».

De l’Aéroport de Beyrouth notre journaliste Dany Moudallal fait état de scènes de désespoir après l’annonce par le Hezbollah de la mort de Hassan Nasrallah. De nombreux passagers attendant dans la salle d’embarquement pour un vol en direction de Bagdad ont crié et fondu en larmes. “Qu’est-ce qu’on va faire sans toi?” , ont lancé certains, tandis que d’autres disaient s’attendre à ce qu’il s’exprime dans la journée.

L’incrédulité se lit sur les visages et dans l’affairement des passagers. “Ce n’est pas possible, ce n’est pas vrai cette histoire !” , pouvait-on entendre alors que d’autres appelaient leurs proches pour confirmer les informations. Une ambiance de funérailles, rapporte notre journaliste, comme si les gens avaient perdu un membre de leur famille.

Les dirigeants israéliens savaient depuis des mois où se trouvait Hassan Nasrallah avant de décider de le frapper hier soir, selon trois hauts fonctionnaires israéliens cités par le New York Times . La décision de passer à l'acte a été prise parce qu'ils croyaient qu'il n'y avait qu'une courte fenêtre d'opportunité avant qu'il ne disparaisse dans un autre endroit, ont indiqué ces responsables.

Deux de ces responsables ont souligné que plus de 80 bombes avaient été larguées sur une période de plusieurs minutes pour le tuer. Ils n'ont pas confirmé le poids ou la marque des bombes.

Cette attaque a fait trembler Beyrouth et ses environs et provoqué l'effondrement de six immeubles résidentiels.

Selon des habitants de Beyrouth, des tirs sont entendus dans la capitale, notamment dans le quartier de Sanayeh .

"Les hommes pleurent, les femmes hurlent. On a l'impression que c'est le jour du Jugement dernier", affirme à L'Orient-Le Jour Sally Khoury, bénévole dans un centre accueillant les déplacés du Liban-Sud, installé à l'école publique René Moawad à Beyrouth.

Le Hamas a présenté ses condoléances au Hezbollah dans un communiqué, condamnant "l’attaque israélienne qui a touché des immeubles résidentiels de Haret Hreik" qu’il a qualifié "d’acte terroriste et de massacre". "L’occupation sioniste devra porter la responsabilité des répercussions dangereuses de ce crime sur la sécurité et la stabilité de la région", a déclaré le Hamas. "Nous réitérons notre soutien à nos frères du Hezbollah et à la résistance islamique au Liban", a encore dit la formation islamiste.

ECLAIRAGE : "Que va faire l'Iran ? C'est la question qui va déterminer la durée, la nature et l'issue de cette guerre" : Lisez l'éclairage de notre corédacteur en chef, Anthony Samrani, après l'annonce officielle, par le Hezbollah, de la mort de son leader, Hassan Nasrallah.

Lorsque l'ancien chef du Hezbollah, Abbas Moussaoui "a été assassiné par Israël, on a cru que c'en était fini de la résistance, mais Allah a envoyé quelqu'un d'encore plus puissant : Hassan Nasrallah ", a déclaré du Nigeria, un homme d'affaires libanais originaire du Sud , Ahmad Fawaz. "Qu'il repose en paix, et la même chose va également arriver maintenant", a-t-il lancé.

Dans Ghobeiri, quartier de la banlieue sud de Beyrouth, "des pleurs sont entendus dans toute la rue" , selon des personnes encore présentes sur les lieux, malgré les frappes massives de la nuit dernière. Des hommes dans la rue crient le nom de Hassan Nasrallah.

Le chef du courant des Marada, Sleimane Frangié , candidat à la présidentielle soutenu par le Hezbollah, a écrit sur son compte X, après l'annonce de la mort de Hassan Nasrallah : "Le symbole est parti, la légende est née, et la résistance se poursuit" .

"J'aurais préféré que ce soit moi et pas le Sayed, que ce soit toute ma famille, plutôt que lui" , a déclaré à L'Orient Today Khadija Hammoud, de Aïtaroun au Liban-Sud, qui est actuellement déplacée à Aley, peu après l'annonce par le Hezbollah de la mort de Hassan Nasrallah.

Après l'annonce, la chaîne al-Manar diffuse des prières et ne retransmet plus en direct le suivi des frappes au Liban et dans la banlieue sud de Beyrouth.

Dans un communiqué lu en direct sur la chaîne al-Manar, du Hezbollah , le parti a annoncé que "le maître de la résistance" Hassan Nasrallah "s'est déplacé aux côtés de son Seigneur en tant que grand martyr" . "Il a rejoint la caravane des martyrs de Karbala" et "ses compagnons, les immortels martyrs dont il a dirigé la marche pendant trente ans, les menant de victoire en victoire", a ajouté le parti.

Hassan Nasrallah, rappelle le Hezbollah, avait pris la tête du parti en 1992 et l'a mené à la "libération du Liban en 2000", avec la fin de l'occupation israélienne du Sud, la "victoire de 2006", la guerre de Juillet.

"La direction du Hezbollah s'engage à poursuivre son jihad face à l'ennemi , en soutien à Gaza et à la Palestine, en défense du Liban", ajoute le communiqué.

Le Hezbollah annonce officiellement la mort de son chef, Hassan Nasrallah.

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a tenu une réunion "d'évaluation de la situation" au siège du ministère de la Défense, en compagnie du chef d'état-major de l'armée Herzl Halevi, du directeur du Mossad David Barnea et de hauts responsables de la sécurité.

Les autorités européennes recommandent aux compagnies aériennes d'éviter les espaces aériens du Liban et d'Israël en raison d'une « intensification des frappes aériennes et d'une dégradation de la situation sécuritaire », ont-elles annoncé.

La Commission européenne et l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) ont émis un bulletin « recommandant de ne pas opérer à l'intérieur des espaces aériens du Liban et d'Israël, à tous niveaux de vol », a fait savoir l'AESA. Elle juge que la situation dans ces deux pays a eu des répercussions « sur la sûreté de l'espace aérien ». Cette recommandation est à ce stade « valable jusqu'au 31 octobre » mais pourra être « revue, adaptée ou retirée en fonction de l'évaluation » de la situation. « L'AESA va continuer à suivre étroitement la situation en vue d'évaluer s'il y a une augmentation ou une décrue des risques pour les opérateurs d'appareils de l'UE, résultant de l'évolution de la menace », écrit-elle.

Le Premier ministre français Michel Barnier a qualifié samedi d'« extrêmement grave » la situation au Liban et affirmé « se préoccuper de la sécurité » des Français sur place.

La situation au Liban, touché par des frappes israéliennes massives, « reste extrêmement grave et je ne vais pas faire d'autres commentaires parce que ce n'est pas le lieu aujourd'hui », a affirmé le chef du gouvernement en marge d'un déplacement à Mâcon (centre). « Nous suivons ces situations tragiques et aussi nous nous préoccupons de la sécurité de nos compatriotes sur place », a-t-il ajouté.

Le leader de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, s'est auparavant dit sur le réseau social X « consterné par l'ampleur du massacre en cours au Liban » . Le Premier ministre israélien Benjamin « Netanyahu viole la souveraineté des États dans toute la région avec la complicité de l'Europe et des USA. Le génocide à Gaza se propage sans limite », a-t-il ajouté.

Des colis déchargés d’un avion sur le tarmac de l’Aéroport international de Beyrouth, le 24 juin 2024. Mohammad Yassine/L’Orient-Le Jour

L'armée israélienne a piraté la tour de contrôle de l'Aéroport international de Beyrouth (AIB) , menaçant un avion iranien qui devait y atterrir et a fait demi-tour, selon des informations rapportées par une source au sein du ministère des Transports citée par Reuters.

De quel vol s'agissait-il et où l'avion a-t-il fait demi tour ? Plus d'informations ici.

Concernant les trois frappes entendues plus tôt dans la banlieue sud de Beyrouth :

Selon des informations des médias libanais al-Jadeed et MTV, ces bombardements ont visé un bâtiment entre Haret Hreik et Chiyah, ainsi que l'ancienne route de Saïda.

Selon notre correspondante dans la Békaa, une frappe ciblée à visé une camionnette sur l'autoroute de Zahlé , tuant son conducteur.

Dans le Sud, des frappes aériennes ont visé Henniyé et Mansouri , dans le caza de Tyr.

Le Hezbollah a revendiqué deux nouvelles attaques de "riposte aux attaques israéliennes barbares sur des villes et villages civils". Ces frappes ont été menées sur deux positions civiles de la zone frontalière :

- Matzuva, à 3 km de la frontière face à Alma el-Chaab (Tyr), avec des roquettes.

- Ma'alot, à une dizaine de kilomètres de la Ligne bleue, face à Marwahine (Tyr), avec "50 roquettes".

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei , a déclaré qu' Israël « ne peut pas endommager la solide infrastructure du Hezbollah au Liban », à la suite de l'annonce faite par l'armée israélienne de l'assassinat du chef Hassan Nasrallah vendredi, dans une frappe monstre sur la banlieue sud de Beyrouth.

Le sort de la région « sera déterminé par les forces de la résistance, avec le Hezbollah en première ligne », a ajouté Khamenei, ajoutant que les forces de la résistance soutiennent le Hezbollah.

À Chtaura, dans la Békaa , une frappe de drone a visé, sans l'atteindre, une voiture , selon notre correspondante locale.

Une frappe similaire avait eu lieu à Dahr el-Baïdar, sur la route de Damas, entre Beyrouth et la Békaa et la Syrie. Selon des informations des médias libanais, le conducteur a réchappé à ce tir.

Au Liban-Sud, de nouvelles frappes ont visé Majdel Selm (Marjeyoun), la place centrale de Kfardounine (Bint Jbeil), Qadmous, au nord de Tyr, Aïta el-Chaab (Bint Jbeil), et Nabatiyé. À Nabatiyé et Kfardounine, plusieurs maisons ont été détruites.

L'armée israélienne affirme avoir attaqué plus de 140 cibles du Hezbollah depuis hier soir , dont des dizaines de lance-roquettes et de bâtiments dans lesquels des armes étaient stockées, rapporte le Haaretz. L'armée israélienne avance que certaines des cibles attaquées étaient situées sous des immeubles résidentiels dans la région de Beyrouth.

D'après des informations de personnes se trouvant dans la banlieue sud, trois frappes ont à nouveau visé la zone.

Après les différentes frappes revendiquées par le Hezbollah sur le Nord israélien, le Haaretz a rapporté des dégâts occasionnés par des éclats de missiles intercepteurs à deux bâtiments de Nahariya ainsi qu'à un véhicule.

La voiture ciblée à Dahr el-Baïdar. Photo fournie par Sarah Abdallah

Une frappe israélienne a visé une voiture à Dahr el-Baïdar , localité située sur la route reliant Beyrouth à la Békaa et la Syrie et lieu de transit important.

De nouvelles frappes ont visé le Liban-Sud, selon notre correspondant :

- Des avions de guerre israéliens ont pris pour cible Jabal Blat (Marjeyoun).

- Les tirs d'artillerie israéliens se poursuivent sur Chebaa (Hasbaya), visant cette fois un centre médical.

- Un raid israélien a ciblé la route reliant Hebbariyé et Chebaa, suivi d'un bombardement d'artillerie.

- Une frappe a visé la périphérie de Tayr Debba et Jouwaya (Tyr).

Une carte de la banlieue sud de Beyrouth identifiant, en rouge, les cibles de dizaines de frappes israéliennes. Celles entourées en jaune sont celles qui ont fait l'objet d'ordres d'évacuation émis par l'armée israélienne, avant d'être bombardées.

La Direction générale de la Défense civile a annoncé dans un communiqué la mort d'un de ses membres au cours d'une opération de secours dans la banlieue sud de Beyrouth la nuit dernière. Elle a également indiqué qu'un autre membre se trouvait dans un état critique.

Ils ont été touchés dans une des frappes aériennes ciblant la zone, ce qui a fortement compliqué toutes les opérations de la Défense civile la nuit dernière, selon un communiqué.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei , a été transféré dans un lieu sûr à l'intérieur du pays , avec des mesures de sécurité renforcées, ont indiqué à Reuters deux responsables régionaux informés par Téhéran.

Les sources ont affirmé que l'Iran était en contact permanent avec le Hezbollah et d'autres de ses alliés régionaux pour déterminer la "prochaine étape après" qu'Israël a annoncé avoir tué Hassan Nasrallah.

Le Hezbollah a revendiqué, peu après midi, trois frappes successives sur des positions israéliennes :

- Sur des soldats israéliens près du site "d'el-Sadah", avec des obus d'artillerie.

- Sur le village de Sa'ar, avec une salve de roquettes.

- Sur le village de Rosh Pinna, avec des roquettes également.

Ces deux dernières positions sont positionnées à une trentaine de kilomètres de la frontière.

Une femme rencontrée dans le quartier de Mar Elias estime de son côté que l'annonce de la mort de Hassan Nasrallah "ne va rien changer", soulignant que de toute façon "rien n'est encore sorti du côté libanais sur sa mort".

Une autre, réfugiée de Bchamoun chez sa sœur à Beyrouth, a indiqué "ne pas avoir peur que Nasrallah soit mort". "Comme il est venu, d'autres viendront après lui". Elle estime que la situation ne peut pas empirer. "C'est déjà trop gros, ça ne peut pas être pire".

L'Iran est en contact avec le Hezbollah et ses autres alliés dans la région pour déterminer la "prochaine étape" après la mort de Hassan Nasrallah , selon des sources citées par l'agence Reuters.

Le porte-parole de l'armée israélienne a déclaré, selon Reuters : « Nos actions contre le Hezbollah ont empêché une attaque plus large » . « Nous nous concentrons sur l'élimination de la menace des armes stratégiques et l'élimination des hauts responsables terroristes. Nous nous concentrons aussi sur le fait de les éloigner de la frontière », a-t-il ajouté. « Il reste encore du chemin à parcourir, le Hezbollah a toujours la capacité de tirer sur Israël », a-t-il averti.

Dans le centre-ville de Beyrouth, Rissala, une femme déplacée de Bourj Brajné avec ses deux enfants, ne croit pas en la nouvelle que Hassan Nasrallah est mort , comme cela a été annoncé par l'armée israélien. "Non, il n'est pas mort, il représente tout pour nous", affirme-t-elle.

Le parti islamique libanais de la Jamaa Islamiyaa a condamné les récentes frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth , les qualifiant de "génocide" contre des civils . Le parti a accusé Israël de "bombarder sans discernement des immeubles résidentiels, de les réduire en ruines et de tuer des femmes, des enfants et des personnes âgées". "Nous considérons que la guerre de génocide menée par l'ennemi sioniste contre la population civile a pour principal objectif de pousser la résistance à hisser le drapeau de la reddition et d'imposer ses conditions au Liban, tentant ainsi de compenser son scandale à Gaza", a déclaré la Jamaa Islamiya dans un communiqué, dans lequel elle n'a pas évoqué le sort du chef du Hezbollah , Hassan Nasrallah.

Au cours des dernières heures, plusieurs frappes israéliennes ont visé le Liban-Sud , selon notre correspondant. Et notamment :

- Le nord-est de Meis el-Jabal, Bariqa, Bint Jbeil, Adloun, la périphérie de Chebaa et une zone boisée près de Yaroun , ce qui a provoqué un incendie.

- Une frappe de drone a également ciblé deux personnes qui circulaient à mobylette à Khiam , les blessant.

Hassan Nasrallah est le chef du Hezbollah depuis 32 ans , après avoir succédé à Abbas Moussaoui, assassiné par Israël en 1992.

Sous la direction de Nasrallah, le Hezbollah, armé et financé par l'Iran, est devenu une puissante force militaire et politique, représentée au Parlement et au gouvernement libanais .

Israël affirme que le chef du Hezbollah a été tué lors d'une frappe aérienne sur la banlieue sud de Beyrouth vendredi après-midi. Le Hezbollah, lui, n’a toujours pas commenté.

27.09.2024 à 23:00

La France, dernière amie du Liban, malgré ses limites

La France, dernière amie du Liban, malgré ses limites
Lire plus (137 mots)

Le président Macron a pris la tête de l’initiative poussant pour une trêve temporaire entre Israël et le Hezbollah.

Elle s’engage activement sur le dossier. Depuis quelques jours, la France redouble d’efforts pour parvenir à un arrêt des hostilités entre le Hezbollah et Israël, à l’heure où les frappes intensives menées par l’État hébreu sur le territoire...

Elle s’engage activement sur le dossier. Depuis quelques jours, la France redouble d’efforts pour parvenir à un arrêt des hostilités entre le Hezbollah et Israël, à l’heure où les frappes intensives menées par l’État hébreu sur le territoire...

27.09.2024 à 21:31

Israël accule le Hezbollah à la capitulation ou... la guerre totale

Israël accule le Hezbollah à la capitulation ou... la guerre totale
Texte intégral (1007 mots)

Il paraît très difficile d’envisager un scénario où le Hezbollah ne répond pas avec force à l’attaque qui a visé son QG dans la banlieue sud.

Des bâtiments en ruine après la frappe israélienne contre la banlieue sud de Beyrouth ce vendredi. Photo AFP

Une heure avant, depuis la tribune des Nations unies, il célébrait ses récents succès, avec une arrogance et une détermination non dissimulées. Il était clair que Benjamin Netanyahu n’avait aucune intention d’accepter la proposition de trêve franco-américaine, qu’il n’a même pas pris la peine de mentionner. Le Premier ministre israélien savait-il à ce moment-là que son aviation allait mener quelques dizaines de minutes plus tard une frappe, sans précédent depuis 2006, sur la banlieue sud de Beyrouth, visant le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et plongeant tout un pays dans une terrible inconnue ?

Plus rien ne sera désormais comme avant. En bombardant avec cette intensité la banlieue sud, réduisant six bâtiments en cendres, ce qui pourrait faire des centaines de morts, Israël a fait le choix d’une guerre totale avec le Hezbollah. En ciblant son secrétaire général, dont le sort est encore inconnu, il démontre qu’il n’a plus aucune limite dans sa volonté d’écraser la formation pro-iranienne. Cette dernière était dans une logique de retenue malgré les nombreuses gifles encaissées au cours de cette dernière semaine. Cette posture paraît toutefois impossible à tenir, d’autant plus si Hassan Nasrallah est mort après cette série de frappes.

Israël fait peut-être le calcul qu’un coup aussi sévère entraînera le Hezbollah et son parrain iranien à arrêter cette guerre, indépendamment de ce qui se passe à Gaza, et à accepter un accord de cessez-le-feu qui leur serait largement défavorable. En somme : frapper très fort pour faire capituler l’ennemi. Dans la même logique, Israël a conduit toute la nuit des frappes sur la banlieue sud, provoquant un sentiment de terreur et de panique dans toute la capitale, et donnant le sentiment de ne pas vouloir offrir le moindre répit à son adversaire.

Le Hezbollah et l’Iran n’ont jamais été confrontés à ce type de situation et leur réaction pourrait peut-être nous surprendre. En outre, nous ne savons presque rien des capacités opérationnelles du parti après une semaine dévastatrice où Israël a montré à quel point il s’était préparé à cette guerre depuis presque deux décennies. Le parti chiite a-t-il les moyens de s’engager dans une guerre totale ? Qui donne les ordres, si tout le commandement a été décapité ? Et l’Iran, qui craint plus que tout une confrontation directe avec les États-Unis, va-t-il désormais prendre ce risque pour éviter de perdre sa carte la plus précieuse au Moyen-Orient ?

Les inconnues sont encore très nombreuses à l’heure qu’il est. Mais il paraît très difficile d’envisager un scénario où le Hezbollah ne répond pas avec force à cette attaque. Dans le cas contraire, tout l’axe iranien serait nu : il ne resterait plus rien de sa capacité de dissuasion et par conséquent de sa crédibilité dans la région. Une forte réponse du Hezbollah, avec l’utilisation de centaines voire de milliers de missiles de haute précision, entraînerait toutefois une riposte encore plus forte de la part d’Israël qui traiterait alors la banlieue sud comme un second Gaza. Le Hezbollah n’a jamais été aussi acculé : c’est soit l’humiliation, soit la fuite en avant contre un adversaire beaucoup plus fort que lui. Alors que la banlieue sud était pilonnée par l'armée israélienne cette nuit, le parti est resté silencieux.

Très grandes répercussions

Le fait que le parti chiite n’ait donné aucune indication quant à l’état de santé de Hassan Nasrallah quelques heures après la frappe est un signe inquiétant. S’il a effectivement été éliminé, ce serait un coup de tonnerre qui n’a pas d’équivalent dans la région ces dernières décennies. Ce serait un événement encore plus important que la mort du général iranien Kassem Soleimani ou de l’ex chef d’el-Qaëda Oussama Ben Laden. La disparition de Hassan Nasrallah aurait de très grandes répercussions non seulement au Liban, mais aussi dans toute la région.

Même si le secrétaire général du parti sera remplacé, et même si, en définitive, Ali Khamenei est le grand décideur, personne n’a le charisme et la portée du leader du Hezbollah au sein de l’autoproclamé « axe de la résistance ». Ce dernier est considéré comme un dieu vivant par ses partisans qui réclameront vengeance s’il a effectivement été assassiné.

La période qui s’ouvre est extrêmement inquiétante. Nous ne sommes plus au bord du gouffre. Nous sommes plongés dedans, sans en connaître encore la profondeur et, par conséquent, la puissance de l’impact au moment de la chute.

Une heure avant, depuis la tribune des Nations unies, il célébrait ses récents succès, avec une arrogance et une détermination non dissimulées. Il était clair que Benjamin Netanyahu n’avait aucune intention d’accepter la proposition de trêve franco-américaine, qu’il n’a même pas pris la peine de mentionner. Le Premier ministre israélien savait-il à ce moment-là que son...

27.09.2024 à 16:18

Comment Israël a piégé les bipeurs et talkies-walkies du Hezbollah

Comment Israël a piégé les bipeurs et talkies-walkies du Hezbollah
Lire plus (93 mots)

Mais comment l’État hébreu a-t-il pu monter une telle attaque à distance ? Très vite, l’enquête dépasse largement les frontières du Moyen-Orient, jusqu’aux marchés européens et asiatiques, avec dans le viseur des sociétés opaques travaillant très probablement pour le compte du Mossad.

Dans ce nouveau décryptage réalisé par l’équipe vidéo de L’Orient-Le Jour , nous vous expliquons tout sur cette affaire.

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