L'Arabie saoudite et le Royaume-Uni ont lancé mardi une initiative visant à soutenir les gardes-côtes yéménites pour renforcer la sécurité en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, où les rebelles houthis mènent des attaques contre la marine marchande.
Le « partenariat pour la sécurité maritime yéménite » a été annoncé lors d'une conférence à Ryad, qui a permis de mobiliser « plusieurs millions de dollars » auprès de plus de 35 pays, incluant les Etats-Unis, le Canada, l'Australie, la Chine, le Japon, l'Union européenne ainsi que des pays du Golfe, a indiqué l'ambassade britannique dans un communiqué. L'objectif est de fournir des formations, de l'équipement et un soutien institutionnel aux gardes-côtes du Yémen pour « répondre aux graves défis sécuritaires maritimes qui menacent la stabilité régionale et les routes commerciales internationales », a-t-elle ajouté, en citant « la contrebande, la piraterie et la traite des êtres humains ».
L'Arabie saoudite s'est engagée à hauteur de quatre millions de dollars, a indiqué son ambassadeur au Yémen, Mohammed Al Jaber. Le Yémen est en proie depuis 2014 à une guerre entre le gouvernement, appuyé par une coalition militaire dirigée par Ryad, et les rebelles houthis, soutenus par l'Iran.
Depuis le début de la guerre à Gaza, ces derniers tirent des drones et des missiles contre les navires en mer Rouge et dans le golfe d'Aden qu'ils estiment liés à Israël, perturbant le trafic dans cette voie maritime essentielle pour le commerce mondial.
Interrogé à ce sujet, l'ambassadeur du Japon au Yémen, Yoichi Nakashima, a souligné l'importance « que le gouvernement yéménite contrôle les côtes yéménites », même si cela ne permettra pas « nécessairement » de réduire les attaques des Houthis. « Nous pouvons considérer cela comme une première étape qui sera suivie d'autres », a-t-il déclaré à des journalistes.
Vous avez déjà un compte? Connectez-vous ici
Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsDamas et Washington travaillent à un « accord de sécurité » avec Israël, dans le cadre d'un plan pour pacifier la province à majorité druze de Soueida, dans le sud de la Syrie, a déclaré la diplomatie syrienne.
« Les Etats-Unis, en consultation avec le gouvernement syrien, vont travailler à un accord de sécurité avec Israël sur le sud de la Syrie, qui répondra aux préoccupations légitimes de la Syrie et d'Israël en matière de sécurité tout en soulignant la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie », a écrit le ministère des Affaires étrangères syrien dans un communiqué.
Plus tôt mardi, un responsable du pouvoir syrien avait indiqué à l'AFP que les forces syriennes ont retiré leurs armes lourdes du sud du pays. Israël réclame l'établissement d'une zone démilitarisée dans le sud de la Syrie voisine, et avait bombardé Damas en juillet, disant vouloir protéger la minorité druze dans cette région, théâtre de violences intercommunautaires. Selon le responsable militaire qui a requis l'anonymat, les forces syriennes « ont retiré leurs armes lourdes de tout le sud » de la Syrie lors d'une opération qui a commencé « il y a deux mois ».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait déclaré fin août que son pays menait des discussions en vue d'établir une zone démilitarisée dans le sud de la Syrie.
Un diplomate dans la capitale syrienne, qui a requis l'anonymat, a indiqué à l'AFP que le retrait des armes lourdes s'appliquait dans une zone allant de la frontière sud, avec Israël et la Jordanie, jusqu'à « dix kilomètres au sud de Damas ». Israël et la Syrie sont techniquement en état de guerre depuis des décennies.
Depuis la chute de Bachar el-Assad en décembre 2024, Israël a mené des centaines de frappes contre des positions militaires en Syrie et effectué des incursions dans le sud du pays, affirmant vouloir empêcher que l’arsenal du pouvoir ne tombe aux mains des nouvelles autorités islamistes. Ces autorités n'ont pas riposté et le président par intérim, Ahmad el-Chareh, a indiqué vendredi que son pays menait des négociations avec Israël pour parvenir à un accord de sécurité.
Des représentants des deux pays se sont déjà rencontrés et selon le diplomate, une nouvelle session de négociations est prévue vendredi à Bakou, en Azerbaïdjan.
Le mois dernier, les médias d'Etat syriens avaient rapporté une rencontre à Paris entre le chef de la diplomatie syrienne Assaad al-Chaibani et le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer pour discuter d'une désescalade et de la situation dans la province de Soueida.
Depuis un cessez-le-feu qui a mis un terme à une semaine d'affrontements en juillet, la province est restée instable, la ville éponyme étant aux mains des combattants druzes et ses alentours contrôlés par les forces gouvernementales.
Mardi, M. Chaibani a annoncé lors d'une conférence de presse un plan soutenu par les Etats-Unis et la Jordanie voisine pour pacifier la province.
« Le gouvernement syrien a élaboré une feuille de route claire » qui prévoit plusieurs étapes dont « la poursuite des responsables d'attaques contre des civils » en coordination avec l'ONU, « l'indemnisation des victimes » et « le lancement d'un processus de réconciliation interne », a-t-il dit.
Le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi, qui participait à la conférence de presse à ses côtés comme l'émissaire américain Tom Barrack, a précisé qu' »un mécanisme conjoint syro-jordanien-américain » devait surveiller l'application du plan.
Les combats en juillet avaient opposé combattants druzes et bédouins sunnites, mais s'étaient étendus avec l'intervention des forces gouvernementales et de tribus venues d'autres régions.
Damas affirme que ses troupes avaient pour mission de mettre fin aux violences. Mais des témoins, des factions druzes et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) les ont accusées d'avoir pris parti pour les bédouins et commis des exactions contre les druzes.
Les violences ont fait plus de 2.000 morts, dont 789 civils druzes « exécutés » par des membres des ministères de la Défense et de l'Intérieur, selon l'OSDH. M. Chaibani a également indiqué que le plan prévoyait « l'éclaircissement du sort des disparus et la libération des otages ». L’OSDH a recensé 516 druzes enlevés depuis le début des violences le 14 juillet.
De son côté, M. Barrack a salué des « mesures historiques » prises par le gouvernement syrien, y voyant « un engagement à rassembler différentes cultures et religions au sein d'une même nation ».
L'un des principaux chefs spirituels druzes de Syrie, Hikmat al-Hijri, avait réclamé l'aide d'Israël et appelé le mois dernier la création d'une région « séparée » pour cette minorité.
Mardi matin, Damas a annoncé la création du poste de « chef de la sécurité intérieure » pour la ville de Soueida, qui a été confié au responsable d'un groupe armé local druze jugé favorable aux autorités.
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