27.11.2024 à 23:00
L’émissaire spécial de l’Élysée mènera jeudi une nouvelle tentative de presser pour un chef d’État « rassembleur ».
Emmanuel Macron a rapidement défini les priorités politiques libanaises de l’après-guerre. « La restauration de la souveraineté du Liban passe par l’élection sans délai d’un président capable de rassembler les Libanais ( ) et la formation d’un...
Emmanuel Macron a rapidement défini les priorités politiques libanaises de l’après-guerre. « La restauration de la souveraineté du Liban passe par l’élection sans délai d’un président capable de rassembler les Libanais ( ) et la formation d’un...
27.11.2024 à 20:05
« Les FSI doivent remplir leur mission d’origine pour alléger le fardeau qui pesait sur la troupe », dont le rôle est le maintien de la sécurité aux frontières, estime le général Khaled Hamadé.
Les forces de l’armée s'apprêtant à prendre le chemin du Sud. Photo tirée du compte X de l'institution militaire
Comme pour l’ensemble des acteurs libanais directement concernés par l’application de l’accord de cessez-le feu entre le Liban et Israël annoncé mardi soir, l’armée libanaise était mercredi dès l’aube sur le pied de guerre pour entamer sa mission de maintien de la trêve au Liban-Sud. Dans le cadre de l’application (stricte, cette fois-ci) de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, les militaires sont chargés de se substituer aux miliciens du Hezbollah et superviser le retrait des armes de celui-ci au sud du fleuve Litani. Réagissant à cette démarche, le député Hassan Fadlallah a affirmé mercredi que sa formation fera preuve d’une « coopération totale ». Comment s’annonce cette opération et quel est le plan en vue pour mettre sur les rails cette tâche délicate ? En dépit des récentes tergiversations diplomatiques et de l’incertitude qui ont précédé l’accord final, l’institution militaire s’était déjà apprêtée en amont et avait envisagé la logistique et les moyens nécessaires. On le sait déjà : dans une première phase, la troupe doit progressivement mobiliser près de 6 000 unités réparties en différents points, à l’exception des régions et localités où se trouvent toujours les forces israéliennes. Celles-ci sont censées quitter définitivement le territoire libanais d’ici à soixante jours, le temps que les militaires libanais aient pris le contrôle de la région.
L’armée libanaise peut-elle désarmer le Hezbollah au Sud ?
En attendant, l’armée libanaise dispose déjà de près de 4 500 éléments au Liban-Sud — deux brigades de 3 000 éléments et un régiment qui compte plus d’un millier de soldats, qui seront répartis aux endroits sensibles. Ces derniers avaient été redéployés au cours des deux derniers mois où les combats faisaient rage, dans des postes relativement éloignés de la frontière, l’armée n’ayant pas pris part au conflit. Le reste, quelques 2 000 éléments supplémentaires, seront déployés sur les lieux petit à petit, les premiers contingents ayant déjà pris le chemin du Sud dès mercredi matin. « Les effectifs supplémentaires ont été puisées dans les rangs des unités dites de réserve, constituées notamment des forces spéciales telles que les commandos terrestres et navals », confie à L’Orient-Le Jour le général Khalil Gemayel, officier à la retraite. C’est la formule la plus rapide pour laquelle la troupe a déjà opté. Outre les 6 000 soldats qui devront progressivement être affectés à cette mission, l’institution militaire a prévu d’autres options potentielles en cas de besoin.
Une deuxième option consiste à redéployer une partie des unités qui étaient auparavant mobilisées dans des régions relativement sûres, comme le Chouf par exemple. « Ils sont formés et prêts à assumer leur mission. Ils constituent un corps compact et solidaire puisqu’ils se connaissent tous, ce qui est un avantage », précise le général Gemayel. Cela suppose donc que la relève dans ces localités dites sûres puisse être assurée par les Forces de sécurité intérieure. « Les FSI doivent remplir leur mission d’origine pour alléger le fardeau qui pesait sur l’armée. D’autant que le rôle de la troupe n’est pas le maintien de la sécurité en interne, mais aux frontières », commente pour sa part Khaled Hamadé, autre officier à la retraite.
L’armée, qui s’était vu confier des tâches de maintien de l’ordre et de la stabilité interne il y a des années, en soutien aux FSI, alors que son rôle initial aux frontières avait été confisqué par la présence en force du Hezbollah, pourra désormais être réhabilitée dans ses fonctions. « Une dernière option consiste enfin à mobiliser les réservistes, estimés à près de 30 000, qui peuvent être rappelés à n’importe quel moment. Il s’agit d’anciens retraités toujours en âge de servir », précise le général Gemayel.
Sauf que cette formule, qui avait été mise à l’épreuve en 2006, « n’est pas la plus pratique », estiment d’anciens militaires qui évoquent des problèmes d’efficacité et de motivation, du fait de l’âge avancé des rappelés mais aussi des maigres salaires perçus par les militaires, surtout que la plupart d’entre eux ont déjà trouvé un emploi. Il reste donc à garantir le recrutement, la formation et le financement de près de 6 000 autres éléments d’ici six à dix mois, un pari que l’armée s’est engagée à relever à condition de lui en assurer les moyens. Le 24 octobre, à l’appel des Nations unies, les participants à la conférence de Paris avaient annoncé une aide de 200 millions de dollars pour soutenir les forces de sécurité du Liban dont l’armée. « À ce jour, le Liban n’a rien reçu », confie anonymement à L’OLJ une source proche du dossier. On ne saura toutefois pas s’il s’agit d’une période nécessaire pour tester la volonté et le sérieux des Libanais dans le processus de la mise en application de la 1701, durant la période de transition de 60 jours, avant de débourser le moindre sou.
Un des premiers tests auxquels l’une des unités de l’armée a été confrontée mercredi aux premiers moments de son déploiement était de refouler les habitants du sud du Litani qui ont déboulé en masse pour rejoindre leurs villages. Or l’armée israélienne se trouve toujours dans certaines localités comme à Khiam. Mercredi matin, la vidéo d’un habitant se prenant en photo devant un tank israélien a circulé sur les réseaux sociaux. Aussitôt alertés, les soldats libanais ont procédé au bouclage de tous les accès à cette ville. « Les Israéliens ont commencé à tirer en l’air pour les éloigner. Les militaires libanais sont rapidement intervenus pour juguler l’incident », commente une source militaire anonyme. Dans un message sur X, Avichay Adraee, porte-parole arabophone de l’armée israélienne, avait d’ailleurs pris le soin de prévenir les habitants de ne pas se diriger vers le Sud à ce stade. Un des défis que l’armée est appelée à relever dans un premier temps.
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27.11.2024 à 19:04
Dans les régions les plus sinistrées, les mêmes scènes de désolation, de colère, mais aussi de célébration, malgré le prix exorbitant de la guerre.
Un sympathisant du Hezbollah brandit un portrait de Hassan Nasrallah, ancien secrétaire général du parti chiite, et de Hachem Safieddine, tous deux tués par l’armée israélienne, près de l’autoroute Hadi Nasrallah, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 novembre. Mohammad Yassine/L’Orient-Le Jour
Certains n’ont pas attendu que le soleil se lève. D’autres, plus prudents, ont préféré s’assurer que les drones se taisent avant de foncer dans leur véhicule, leur vie ficelée sur le toit. Depuis la capitale, les voies s’engorgent en direction de la...
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