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20.06.2025 à 19:13

Si les juges doivent se déporter, pourquoi pas le ministre des finances ?

Avec un patrimoine de 21 millions, Éric Lombard refuse de mieux taxer les plus riches

Le ministre des finances est contre l’ISF ou la taxe Zucman. Il est évidemment pour la flat tax et accepterait éventuellement des mesures anti « sur-optimisation » fiscale. Un ministre peut-il raisonnablement être juge et partie lorsqu’il s’agit de définir la politique fiscale qui devrait théoriquement viser une meilleure répartition des richesses et le bien commun des citoyens, tous égaux devant la loi ?

Éric Lombard - copie d'écran d'une photo de l'AFP sur le site du gouvernement

« Que faire ? », s’interrogeait Lénine en 1902… Que faire pour que les richesses soient mieux réparties ? Que faire pour que les ultra-riches cessent d’être imposés deux fois moins que l’ensemble des Français ? Faire société, c’est abandonner la loi de la jungle, fixer des règles qui assurent à tous les mêmes droits et les mêmes devoirs. Cela semble bien loin désormais. Le Sénat a repoussé la proposition de loi visant à établir un impôt plancher de 2% sur le patrimoine des ultra-riches, c’est-à-dire des personnes ayant un patrimoine au-delà des 100 millions d’euros (1800 foyers fiscaux en France). Ce sont quelques 20 milliards de recettes fiscales qui s’envolent. Les Français continueront d’être soumis à un taux de prélèvement moyen de 50% et les ultra-riches, à un taux de 27%. Ne devrait-on pas viser une équité devant l’impôt ?

Notre enquête sur les DrahiLeaks avait permis de mettre un microscope électronique au-dessus des mécanismes d’optimisation utilisés par les ultra-riches. Des solutions qui ne sont évidemment pas à la portée de la majorité de la population. Clairement, en matière fiscale l’arsenal nucléaire est aux mains des puissants, au détriment du reste la population et les lois sont faites par et pour les premiers.

Dans ce contexte, le ministre des finances, qui a la possibilité, bien entendu, d’orienter la politique fiscale du pays a déclaré son patrimoine à la HATVP. Avec 21 millions à disposition, le ministre est-il le mieux placé pour donner des leçons sur...

18.06.2025 à 14:26

Plongée dans l’apnée : que faire ?

Piscine, mer, profondeur, records, balades ?

Faut-il être inscrit dans un club pour s’améliorer en apnée, vaut-il mieux faire beaucoup de statique en piscine ? Plonger en mer ? Pour des balades ou pour atteindre un record de profondeur ? Faites ce qui vous plaît !

Invitation à la plongée - © Reflets

Je l’ai dit dès les premiers articles de ce dossier Plongée dans l’apnée, je ne m’entraîne pas. Je pratique l’apnée comme un touriste, depuis pas très loin de 50 ans.Quand l’occasion se présente, quand je suis en forme, quand j’en ai envie et les moyens. L’occasion récente s'est présentée en décembre dernier, en m’inscrivant à l’arrache - et sans trop y croire- à un stage en piscine avec Umberto Pelizzari, champion du monde de la discipline. Je n’y croyais pas trop parce que justement, je ne m’entraîne pas dans un club, parce que c’était un stage avec un champion du monde, parce que j’étais en liste d’attente - inscrit au dernier moment - et que je m’attendais à être parmi les plus nuls du groupe. Finalement, cela s’est bien passé et me voilà rempilant pour un nouveau stage, en mer cette fois, toujours avec Umberto Pelizzari, partant à la conquête des 30 mètres, soit 10 de plus que ce que j’ai fait jusqu’ici. Cela peut sembler rien du tout, c’est énorme. Un immeuble de 3 étages auquel il faut en ajouter 7 pour faire les 30 mètres. Me suis-je entraîné depuis décembre pour ce qui vient? Non*.

Je ne peux pas. Je ne suis pas inscrit dans un club. Si je débarque dans une piscine avec palmes et masque, je vais me faire sortir par les maîtres-nageurs, rien n’a changé depuis des années. C’est ridicule, mais c’est comme ça. Ils ont peur que l’on fasse une syncope dans leurs bassins.

La mer est loin de Paris, donc, pas d’entraînement.

Mais alors, comment faire pour ajouter 10...

16.06.2025 à 09:04

Enclaves libertariennes et villes parasites [part 2]

Le retour des « républiques bananières » ?

Trois enclaves cherchent à faire sécession au Honduras, chacune avec sa stratégie d'expansion... mais avec la même arrogance.

Fresque sur le mur d'une des propriétés de Brock Pierce (au centre du dessin), à Vieques, Porto Rico. Oeuvre du groupe de street art Bemba PR - Adaira Rojas (@adaira_enla_calle) & Bemba PR - D.R.

Force est de constater que la plupart des enclaves mégalomanes annoncées ces dix dernières années, à grand renfort de buzz et d’images 3D, ont du mal à décoller. Cela fait dix ans par exemple que Liberland, micro-nation autoproclamée, végète dans un no man’s land de 7 km² au bord du Danube, entre Croatie et Serbie — le lieu n’accueille qu’une «dizaine de colons, installés dans des infrastructures temporaires et étroitement surveillés par la police croate», dixit un reportage du Figaro. D’autres sont mort-nés, comme California Forever, projet d’enclave de 700 ha pour super-riches (comté de Solano, Californie) et soutenu par Mark Andreessen: après six ans de lobbying, les promoteurs ont eu peur de soumettre leur idée à référendum. Akon City, ville futuriste qui devait s’ériger au Sénégal, promue depuis 2020 par une star de la R’n’B, Akon, n’a pas encore posé la moindre brique. Quant à Brock Pierce, enfant terrible de la blockchain, il rame à construire sa cité radieuse à Porto Rico, baptisée «Puertopia», depuis qu’il a racheté de multiples propriétés après un cyclone qui a ravagé cette île des Caraïbes en 2017. Selon le New York Times, Pierce accumule les ardoises et les procès, et sur place on le traite de banal «colonialiste du bitcoin».

«Zones parasites»

Ces désillusions ne découragent guère les idéologues libertariens. L’exemple du Honduras ne peut que les inciter à encore y croire. Hélène Roux, sociologue au Centre population et développement (IRD - Paris Cité), étudie...

11.06.2025 à 11:36

Enclaves libertariennes et villes parasites [part 1]

Colonialisme new age ou techno-fascisme ?

Les milliardaires de la tech ne cherchent plus à coloniser les esprits. Leur objectif est d'annexer des territoires pour en faire des havres libertariens. Au Honduras, ces nouveaux évangélistes ont planté leur croix avec voracité. Prochaine cible, le Groenland ?

La tour Duna, joyau touristique de l'enclave de luxe Prospera, sur l'île des Caraïbes de Roatan, Honduras. - Nicholas Kusnetz / Inside Climate News (2024) - D.R.

L’île de Roatan, au nord du Honduras, a perdu 250 hectares de sa superficie en moins de dix ans. Pourtant, rien à voir avec le dérèglement climatique qui sévirait dans la mer des Caraïbes. Au centre de cette île longiligne de 50 km de large, une enclave semi autonome s’est tranquillement incrustée depuis 2017 avec la bénédiction du gouvernement de l’époque, héritier d’un coup d’État militaire en 2009. L’ambition de Prospera, c'est son nom, avec sa résidence de luxe de 14 étages, son école Montessori, son terrain de golf, son bitcoin center et ses plages privées, est de réaliser le rêve libertarien des «Charter Cities», des villes qui cherchent à s’affranchir des États-nations en termes politiques autant qu’économiques.

Prospera revendique environ 2000 «habitants», dont les trois-quarts sont des « e-residents ». Pas plus de 300 se sont réellement installés dans l’enclave, selon un porte-parole questionné par Reflets. Chacun doit payer un ticket d’entrée, avec prix d’appel pour les locaux (260$ pour les honduriens, 1.300$ pour les expatriés). Environ 200 entreprises sont enregistrées (payant un forfait de 379$), essentiellement des commerces ou des vitrines touristiques, au milieu de concours de startup ou de bitcoin meetings. Pour attirer le chaland, elle se vante de faire avancer les «recherches médicales», hébergeant des tests cliniques interdits ailleurs (implantations de puces, thérapies géniques ou traitements à base de cellules souches). « Pas...

07.06.2025 à 12:38

Le Grand Bleu n’était pas blanc-bleu

Le film qui mélange (mal) réalité et fiction, dresse un portrait flou de l’apnée

Combien de générations ont-elles été « impactées » par Le Grand Bleu, ce film de 1988 qui a fait découvrir au monde la pratique de l’apnée avec un héros : Jacques Mayol, sous les traits de Jean-Marc Barr ? Mais Luc Besson s’est arrangé avec la réalité pour faire un « produit » qui s’est très bien vendu. Au détriment notamment d’Enzo Maiorca.

Copie d'écran d'une partie de l'affiche du film

Jacques Mayol ne l’a jamais décrit autrement. Il y a bien eu une bataille épique entre lui et Enzo Maiorca, un plongeur italien qui avait débuté avant lui dans la compétition et qui, le premier, avait atteint la barre des 50 mètres, une limite dont les médecins disaient qu’elle serait fatale à l’Homme. Mais dans le film Le Grand Bleu de Luc Besson, la comparaison avec l’histoire réelle s’arrête à peu près là.

Ainsi commence une époque légendaire de l'apnée - Copie d'une page de Homo Dephinus (Glénat) de Jacques Mayol
Ainsi commence une époque légendaire de l'apnée - Copie d'une page de Homo Dephinus (Glénat) de Jacques Mayol

Et encore, il n’est pas certain que cette compétition ait pris cette forme-là. Mais surtout, pourquoi donc le réalisateur s’est-il mis en tête de croquer Enzo Maiorca comme un italien lourdaud, caricatural, prenant des risques insensés? Pourquoi présenter Jacques Mayol comme un homme totalement hors du monde, un peu illuminé? Bien sûr, un film est souvent (toujours?) romancé. Mais pourquoi, encore, avoir choisi de changer le nom de Enzo Maiorca en Enzo Molinari et avoir en revanche conservé celui de Jacques Mayol?

Les deux hommes, Mayol et Maiorca sont deux personnages incontournables de la plongée en apnée et ils ont fait faire un bond à ce sport sur tous les plans, y compris sur le plan médical. Leur histoire, les péripéties de cette période historique de la discipline sont un vrai sujet de film.

Le Grand Bleu a eu le mérite de faire entrer l’apnée dans la vie d’une grande partie de la population. Il a démocratisé en un instant une pratique...

06.06.2025 à 23:13

L’ex directeur de St-Jean-de-Passy et Stanislas condamné à 5 ans de prison avec sursis

Il était prévenu d’agression sexuelle sur un collégien de 14 ans

À l’issue d’une deuxième journée d’audience consacrée aux témoignages en faveur du prévenu, qui ont dépeint un homme extraordinaire accusé par un adolescent menteur et « détraqué sexuel », la procureure avait requis trois ans de prison avec sursis. « Sans surprise, appel sera interjeté », a commenté son avocat.

Entrée du tribunal de Nanterre - Caroline MONTAGNE/DICOM/MJ

Le lundi 2 juin, la 20e chambre correctionnelle du tribunal de Nanterre devait juger en une demi-journée sept dossiers, dont six affaires d’agression sexuelle, incluant deux cas d’inceste. Faute de temps, elle a dû en renvoyer deux au mois de janvier 2026 - il n’y a aucune date disponible avant. Mais le vendredi 6 juin, la même chambre a entendu pendant six heures, onze des douze témoins cités par la défense de Daniel Chapellier, prévenu d’agression sexuelle sur Vincent*, un collégien de 14 ans. De 9h30 à 16h30 - pause méridienne comprise - le tribunal fut le réceptacle d’intarissables éloges de la part d’anciens élèves et collaborateurs au bénéfice de cette sommité de l’enseignement catholique, «éducateur intégral» passé par les plus prestigieuses institutions du pays (lire notre article précédent).

L’ancien directeur adjoint de Daniel Chapellier à Saint-Martin-De Pontoise a résumé ce long tunnel de témoignages peu utiles à la manifestation de la vérité : «Je suis venu aujourd’hui pour dire ce que je ne sais pas. »

Le premier témoin a enregistré une vidéo que le tribunal a projeté à l’audience. Un homme courtois s’était filmé devant une bibliothèque avant de remercier la vie d’avoir eu le bonheur d’éprouver l’autorité bienveillante de Daniel Chapellier. Le deuxième témoin n’est autre que le fils du prévenu, « sous la direction de papa du CE1 à la terminale », ému à l’évocation d’un père attentionné, «exceptionnel». « Ce qu’il adorait, c’était le contact avec ses élèves »...

05.06.2025 à 10:43

L’Eglise : responsable et coupable

L’Eglise doit se réformer, alors que le nombre de crimes sexuels qui y sont recensés talonne celui des abus intrafamiliaux

Avec près de 300.000 cas en France depuis les années 50, on considère que plus de 4% du clergé catholique est prédateur. Pour Christine Pedotti, directrice de Témoignage Chrétien et figure écoutée du catholicisme, c’est la structure même de l’Eglise qui est criminogène. Et qu’il faut donc dynamiter.

Christine Pedotti à son bureau - © Reflets

Reflets – comment a-t-on pu en arriver à un tel chiffre d’abus avant d’en prendre conscience ?

Chistine Pedotti – D'abord, par l'incapacité d'envisager que ça puisse exister. C'était le cas dans la société de façon générale, où l’on n'avait absolument pas l'idée qu'il puisse même y avoir des crimes sexuels. L'émergence de cette notion est tardive. Et dans l'Eglise, c'est plus compliqué encore puisque la question du sexe n'est pas liée à l'idée de crime, mais à l'idée de péché. Et d'une certaine façon, le péché, c'est le cœur du métier de l'Eglise. Là, on a un protocole bien préparé, depuis des siècles : pécheur, confession, pénitence, repentir, pardon. L’Eglise s’occupe du « pêcheur », pas de la victime, parce qu’elle ne pense pas ces actes comme des crimes !

Finalement, c'est la société civile qui se rend compte qu'il y a des crimes sexuels commis par des ecclésiastiques. La société religieuse continue à regarder les choses sous l'aspect du péché. Avec un corollaire : quand on regarde les choses ainsi, on regarde le pêcheur, le coupable, on exerce éventuellement le pardon et on est incapable de regarder la victime.

Et donc d’imaginer prise en compte de la victime, et une réparation ?

Oui, et c'est terrible, quand on fait des recherches systématiques sur l'utilisation du mot viol dans les textes, c’est le « viol de la chasteté ». C'est-à-dire la trahison des voeux, d’une promesse,...

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