TOUTES LES ASSOS

Le Travailleur Alpin

Journal de la Fédération de l'Isère du Parti Communiste Français

Publié le 20.10.2025 à 21:13

Edouard Schoene

L’association, née au printemps dernier, est porteuse d’une large pétition pour un projet de centre de santé, décrit largement dans le journal du quartier de juin 2025.

Hervé Derriennic, son président, situait l’objet de la réunion : « Notre préoccupation, c’est la santé. Les obstacles pour vivre en bonne santé sont nombreux : services publics de santé centralisés, loin des patients, barrage de la dématérialisation, investissements de santé laissés au privé recherchant l’appât du gain sans contrôle. Notre projet est de promouvoir une dynamique en faveur de la santé de tous les habitants du quartier, dont le projet de « centre de santé  communautaire » comme à Saint-Denis, Echirolles, Chambéry, Bron, …Poitiers. Les actions seront menées avec les habitants,avec les associations du quartier, avec des professionnels de santé dont nous souhaitons l’implication concrète, notamment pour un diagnostic de santé. » 

La France très en retard sur les centres de santé communautaires

Marc Schoene a introduit le travail en ateliers : « Vous avez pris une initiative très importante dans votre quartier. C’est une démarche d’avenir car le système de santé est en panne, à bout de souffle. Il faut concevoir la santé d’une manière radicalement différente. La prévention est le parent pauvre, les citoyens ne sont pas ou très peu associés aux questions et décisions qui les concernent. Vous allez travailler en atelier, et on va s’apercevoir que le terme santé reste à préciser, que les dispositifs de santé doivent être revus. »

Le Dr Marc Schoene, qui fut à la tête d’un centre de santé, était l’invité de cette soirée débat.

Et le médecin de poursuivre : « Ce qui était intéressant à Saint-Denis c’est que les activités de santé de la ville, avec un bon tissu d’équipements, étaient pensées avec tous les autres secteurs (culture, logement, vie sociale, sécurité,…), ce qui a abouti notamment à la création d’un centre de santé communautaire dont les professionnels sont en lien étroit avec les habitants, avec pour effet, par exemple de revoir les modes d’accueil, la réalisation des ordonnances,… En France, nous sommes très en retard sur les centres communautaires par rapport à d’autres pays comme en Afrique, au Québec, en Amérique du sud, en Belgique…»

Pendant quarante-cinq minutes, les présents ont travaillé, autour de cinq tables pour répondre à cinq questions :

  • Quelle est votre vision de la santé ?
  • Quels sont pour vous  les éléments essentiels qui « vous tiennent en santé ?
  • Quels sont pour vous  les éléments qui vous ont mis dans des difficultés de santé ?
  • Si un plan d’action de santé communautaire est mis en place sur le quartier, quelles doivent être, selon vous, ses activités prioritaires ?
  • Si vous rêvez à une santé « autrement » , qu’imaginez vous en premier lieu ?
Les participants se sont réunis en ateliers pour échanger.

Le travail fut sérieux et productif. L’association s’est réunie le 18 octobre pour commencer à dépouiller les réponses avec le Dr Schoene. Lequel a réagi aux travaux d’ateliers qu’il a observés attentivement. L’exercice consistait à analyser ce qui s’est dit. « Sans vous flatter, vous avez en quelque sorte reproduit le travail de l’assemblée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 1984 qui a abouti à la charte d’Ottawa. 90 % des réponses des communes de plus de 20 000 habitants à la question « qu’est-ce que la santé ? » répondaient dans une enquête, c’est le soin. Vous, vous avez répondu majoritairement : la santé ce n’est pas seulement l’absence de maladie, c’est le bien être, bien dormir, être autonome, ne pas être entravé dans ses projets… »

« L’amélioration de la santé passe par l’implication des gens »

D’après Marc Schoene, « pour être en bonne santé il ne suffit pas de centres de soins, de médicaments, (…) de soignants. C’est la deuxième idée que vous avez traitée, les « ressources » :  travail, culture, éducation, environnement. Si l’on n’agit pas sur les déterminants de la santé on ne règle rien. Pour une bonne santé, le système de soins ne pèse que pour 20 %. Troisième élément : l’amélioration de la santé passe par l’implication des gens. »

Hervé Derriennic, président de l’association Centre de santé Saint-Bruno.

La réunion résonnait par ailleurs avec une actualité particulière, en l’occurrence une étude de l’INED publiée le 15 octobre, mettant en évidence la dégradation massive de la santé due à de mauvaises conditions de travail. Un exemple local, donné parmi nombre de témoignages, a eu un écho particulier : « Il y a quelques dizaines d’années, nombre d’enfants à la Villeneuve venaient en consultation au centre de santé, pour des blessures aux pieds du fait que les enfants allaient dans le lac de la Villeneuve. Du jour où le centre de santé a fait une information aux mamans, « faites porter des sandales » aux enfants, plus un pied à recoudre ! »

Après de riches débats à ce sujet, la soirée s’est poursuivie autour d’un pot par des échanges fructueux et un engagement largement partagé : « Mobilisons nous, impliquons nous ensemble pour un projet de santé communautaire ».

*  Marc Schoene a été directeur des services de santé municipaux de la ville de Saint-Denis (93) et médecin généraliste d’un centre de santé de 1976 à 2011. Un parcours évoqué dans un article du Travailleur alpin.

**« La santé communautaire, ou action communautaire pour la santé, est un outil de promotion de la santé… parmi d’autres. Elle désigne les efforts collectifs déployés par les communautés en vue d’accroître leur maîtrise des déterminants de la santé et d’améliorer cette dernière. La participation de la population à l’ensemble du processus, le décloisonnement professionnel et institutionnel, le partenariat et le partage de savoirs et de pouvoirs comptent parmi ses principes-clés ». Cette définition figure sur le site de l’Institut Renaudot dont Marc Schoene fut président.

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Publié le 20.10.2025 à 17:25

Maryvonne Mathéoud

C’est une foule toujours plus nombreuse d’année en année, qui se réunit sur la place Edmond-Arnaud, dans le quartier Très-Cloîtres, pour honorer la mémoire des victimes algériennes de ce massacre colonial. Une mobilisation à laquelle participent de nombreux élus et personnalités.

Une foule nombreuse pour cette commémoration.

Les prises de parole d’Isabelle Peters, première adjointe au maire de Grenoble, et de Nedjma Bendiab, présidente de l’association Algérie au cœur intervenant au nom du collectif du 17 octobre 1961, ont été suivies des dépôts de gerbes par le collectif du 17 octobre 1961, le consulat d’Algérie, la ville de Grenoble, les parlementaires, Grenoble Alpes Métropole. Puis les manifestants ont défilé vers la passerelle Saint-Laurent où ils ont jeté une fleur dans l’Isère.

Les manifestants ont pu jeter une fleur dans l’Isère du haut de la passerelle Saint-Laurent.

« Se souvenir, c’est reconnaître ; reconnaître, c’est avancer. La mémoire du 17 octobre 1961 nous oblige à regarder notre histoire en face, avec lucidité et courage, pour construire une société véritablement fraternelle et respectueuse des droits humains. Le devoir de mémoire ne consiste pas uniquement à évoquer le passé : il engage notre présent. Il nous rappelle la nécessité contante de défendre la dignité humaine, de combattre les discriminations et de promouvoir la paix », a souligné Isabelle Peters dans son allocution.

« Le sommet de l’État est aussi en cause »

Nedjma Bendiab a rappelé quant à elle les faits de ce jour sombre. « Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers de travailleurs algériens et leurs familles ont manifesté pacifiquement à Paris pour le droit à l’indépendance de l’Algérie, pour leur droit à l’égalité et à la dignité, contre le couvre-feu raciste qui leur était imposé », a raconté la militante associative.

Nedjma Bendiab, présidente de l’association Algérie au cœur, a longuement pris la parole au nom du collectif du 17 octobre 1961.

« Alors que la manifestation était pacifique, la répression s’est abattue sur les manifestants avec une grande violence, des milliers d’arrestations, des centaines de morts ou disparus, a‑t-elle poursuivi. Le préfet de police de Paris qui conduisait les opérations était Maurice Papon, condamné en 1998 pour complicité de crimes contre l’humanité pour des actes commis entre 1942 et 1944. »

Parmi les élues présentes, la première adjointe Isabelle Peters, entourée des députées de l’Isère Élisa Martin et Sandrine Nosbé, ou encore l’adjointe Kheira Capdepon.

Toutefois, « Maurice Papon n’est pas le seul à porter la responsabilité de ce massacre, le sommet de l’État est aussi en cause », a insisté Nedjma Bendiab. En effet, « le ministre de l’Intérieur, Roger Frey, et le Premier ministre, Michel Debré, étaient forcément informés. Nous savons aujourd’hui que Charles de Gaulle, alors le président de la République, était au courant. »

Ouvrir les archives de la guerre d’Algérie

Dans son intervention, la présidente d’Algérie au cœur a également évoqué la pleine solidarité avec le peuple palestinien ainsi que la libération des personnes emprisonnées — encore deux cents à ce jour — à la suite du Hirak en Algérie. Nedjma a détaillé en outre les revendications des manifestants :

  • exiger de l’État français qu’il reconnaisse officiellement sa responsabilité dans les massacres liés à la colonisation
  • exiger la reconnaissance des massacres du 17 octobre comme crime d’État
  • réclamer l’ouverture des archives de la guerre d’Algérie et de la colonisation aux chercheurs français et étrangers, sans restrictions, ni exclusives
  • refuser les discours xénophobes, racistes, colonialistes
Les manifestants écoutant les prises de parole.
Plusieurs gerbes de fleurs ont été déposées.
La plaque commémorative, place Edmond-Arnaud.

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Publié le 17.10.2025 à 03:59

Manuel Pavard

Le large sourire illuminant le visage d’Amandine Demore au terme de la réunion publique, mardi 14 octobre au soir, en disait long. « Voir autant de monde, ça fait un bien fou, ça donne la pêche », savourait la maire d’Échirolles, dans une salle d’Estienne d’Orves bondée. Plus de deux cents personnes ont en effet fait le déplacement pour échanger avec leur édile, à l’invitation du Collectif citoyen pour Échirolles.

Amandine Demore s’est longuement adressée au public venu l’écouter.

Intitulée « Paroles citoyennes », cette réunion ou assemblée citoyenne avait en réalité tout d’un lancement de campagne officieux. Chose dont ne se cachait pas le collectif, qui n’a jamais fait mystère de son soutien à la maire communiste, louée pour avoir « insufflé un nouvel élan à Échirolles » depuis son élection, en octobre 2023.

Police de proximité contre police d’intervention

Prenant longuement la parole devant un public aussi respectueux qu’attentif, Amandine Demore a souhaité « partager les marqueurs qui [lui] sont chers, tout ce qui a été porté à Échirolles durant des décennies ». C’est notamment le thème de la santé, dans une ville où « un tiers des habitants sont sans médecin traitant ». Ou celui de la sécurité « au sens large », a‑t-elle précisé, revenant sur le très médiatique épisode du Carrare, cet immeuble qu’elle a dû fermer pour « mettre à l’abri les habitants vivant sous la coupe des trafiquants ».

Amandine Demore entourée des coordinateurs du collectif, Isabelle Gmira, Laurent Vanplin et Yassine Zouaoui.

L’élue PCF a réitéré sa « demande d’un commissariat de plein exercice » à Échirolles et insisté sur le « besoin d’une police de proximité ». Soit tout le contraire d’une « police d’intervention qui ne sert à rien dans la lutte contre le narcotrafic ». Elle a également rappelé ses « convictions » de femme de gauche et militante communiste. D’où une approche de la sécurité qui tranche, selon elle, avec les visées « sécuritaires » et réactionnaires de la droite et de l’extrême droite.

« Après la guerre, Échirolles aurait pu devenir une ville dortoir, mais c’est devenu une ville à part entière. »

Amandine Demore, maire d’Échirolles et tête de liste PCF

Amandine Demore a également évoqué le sujet du pouvoir d’achat. Une vraie préoccupation pour nombre d’habitants, ce qui la « pousse à être inventive », a‑t-elle expliqué, citant l’exemple de la mutuelle communale. Autres questions lui tenant à coeur, celles de « la quotidienneté » ou encore de « la vitalité associative », qui a grandement contribué à la réussite de l’exceptionnelle exposition Banksy.

Plus de 200 Échirolloises et Échirollois garnissaient la salle d’Estienne d’Orves.

Échirolles, c’est aussi un réel dynamisme économique.« Le deuxième bassin d’emploi du département, a souligné sa maire. Après la guerre, Échirolles aurait pu devenir une ville dortoir, mais c’est devenu une ville à part entière. » Et d’illustrer son propos, en prenant à témoin l’assistance : « Il y a vingt-trente ans, il n’y avait pas un seul restaurant ouvert le soir à Échirolles… Regardez maintenant ! »

« Être maire, c’est préparer la ville de demain »

Fière de ses réalisations après deux années à la mairie, Amandine Demore n’en est pas moins tournée vers l’avenir. Si elle brigue un nouveau mandat — qui serait donc le premier complet -, c’est en effet pour prolonger son action et impulser de nouvelles politiques. Avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, contrainte majeure et inéluctable : « le dérèglement climatique », sur un territoire où le thermomètre atteindra à moyen terme les « 35°C quarante jours par an ».

Nombre d’habitants ont pris le micro pour féliciter la maire pour son action.

Pour Amandine Demore, « être maire, c’est préparer la ville de demain et se projeter ». Ce qui ne pourra se faire que collectivement, grâce à la « super équipe » qui l’entoure. Grâce aussi aux jeunes qui prendront les manettes progressivement. « L’avenir, c’est vous », a d’ailleurs lancé l’édile aux jeunes debout au fond de la salle — membres notamment du collectif jeunes de la Viscose — dont la présence a été saluée et chaudement applaudie par de nombreux participants.

« On a besoin du rassemblement à gauche »

Le temps d’échange avec le public a sans surprise vu les témoignages et messages de félicitations alterner avec les promesses de vote et de soutien pour le scrutin de mars 2026. En terrain conquis, Amandine Demore n’a pas boudé son plaisir, recevant des éloges quasi unanimes.

Une habitante au micro et derrière elle, les jeunes membres d’associations de quartier échirolloises.

Son prédécesseur Renzo Sulli a toutefois tenu à rappeler le contexte arithmétique de la scène politique échirolloise. Par pragmatisme et pour inciter à la prudence, afin d’éviter tout excès de confiance. De fait, la liste d’Amandine Demore devra sûrement composer au premier tour avec la concurrence « d’une deuxième liste à gauche, voire trois » si le PS décide de faire cavalier seul.

Renzo Sulli, ex-maire d’Échirolles, est intervenu pour rappeler le contexte politique.

« On a besoin du rassemblement à gauche », a ainsi affirmé l’ancien maire, pour lequel « le rôle des associations sera déterminant »… Comme celui du Collectif citoyen pour Échirolles, qui appelle les habitants et représentants de la société civile à s’engager à leurs côtés. Le vent est porteur, reste à dompter la vague.

Un militant né dans les années 1930… et toujours actif aux côtés des migrants.

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Publié le 16.10.2025 à 18:53

Manuel Pavard

Cette fois, la machine des municipales 2026 est lancée. Un peu plus de trois semaines après avoir été désignée tête de liste de l’union de la gauche écologiste et citoyenne, Laurence Ruffin avait donné rendez-vous aux militants et sympathisants, ce mercredi 15 octobre, au Palais des sports, pour le lancement officiel de sa campagne grenobloise.

Quelque 300 personnes s’étaient inscrites pour pouvoir entrer au Palais des sports et assister au lancement de campagne.

Après une fin d’après-midi consacrée aux animations sportives, ludiques et artistiques, les quelque trois cents personnes ayant répondu à l’appel — uniquement sur inscription — ont pu écouter les intervenants se succéder à la tribune. Avec un Éric Piolle ému pour ouvrir le bal. À quelques mois de la fin de son deuxième et dernier mandat, le maire de Grenoble s’est dit « heureux et fier de se mettre au service de cette équipe qui démarre ».

« Heureux et fier également de se mettre au service de Laurence [Ruffin] », a confié l’édile, les yeux rougis et la voix tremblante. Avant de faire l’éloge de celle à qui il entend « transmettre le flambeau ». Un passage de témoin qui relève, selon lui, de l’évidence : « Changer de tête de liste, c’est aussi une façon de prendre les choses différemment, d’amener des capacités nouvelles, des ruptures. »

« Une politique radicale pour Grenoble »

Éric Piolle a ensuite cédé le micro aux représentants des organisations associées sur la liste conduite par Laurence Ruffin. Trois militant-e‑s ont ainsi pris la parole à tour de rôle. D’abord Emeric Vibert pour le PCF. Le secrétaire de la section communiste de Grenoble a évoqué la « situation politique très incertaine » de la France, avec une droite menant « une politique de classe qui vise à dépouiller les salariés, mettre à mal l’État social, faire exploser les solidarités ». Le tout en « niant le climat, la jeunesse, les précaires ».

Marie Coiffard (Les Écologistes), Chloé Pantel (Génération.s) et Emeric Vibert (PCF) se sont exprimés tour à tour.

« Nous produisons les richesses dans les entreprises, dans les services publics et dans les associations, nous protégeons au quotidien le vivant et notre environnement », a‑t-il rappelé également. Dénonçant « le discours dominant sur la dette » et « l’austérité budgétaire », Emeric Vibert a appelé à une meilleure redistribution et à « une politique radicale pour Grenoble » à l’issue des municipales.

« Mandat de lutte » et « front commun »

« Le prochain mandat sera un nouveau mandat de lutte », a abondé Chloé Pantel, militante Génération.s. « L’action municipale devra plus que jamais être un appui pour résister et pour permettre aux Grenobloises et Grenoblois de vivre dignement, de se loger, de se déplacer, de se nourrir et de grandir. » Mais attention, a mis en garde l’adjointe du secteur 6, « le combat idéologique n’est pas gagné et les réactionnaires de droite et d’extrême droite sont bien présents ».

Face à ce danger, « faire front commun » devient un impératif, a souligné Marie Coiffard, co-secrétaire du groupe Les Écologistes à Grenoble. D’où les remerciements adressés aux « camarades insoumis unitaires qui, ces dernières semaines, ont pris le risque d’appeler à l’unité » — à l’image d’Émilie Marche ou d’Alan Confesson. Et la militante écologiste de garantir à ces derniers que « leur place est ici ».

L’adversaire, c’est la droite

Des discours formant un beau tremplin pour la tête de liste, et donc tête d’affiche de la soirée. Candidate innovante par bien des aspects — une femme, venue du monde coopératif -, Laurence Ruffin a toutefois inscrit sa trajectoire dans la riche histoire de la gauche grenobloise. Sans oublier de rendre hommage à son prédécesseur et à ses équipes, loués pour leur « politique extrêmement audacieuse, une politique d’écologie municipale avec de grosses ruptures ».

Laurence Ruffin a pris la parole en dernière devant ses sympathisant-e‑s.

Éric Piolle dont elle a par ailleurs salué la décision de ne pas se présenter pour un troisième mandat. « C’est un geste fort, démocratique, ça nous oblige », a‑t-elle estimé. Laurence Ruffin est elle aussi revenue sur le contexte national « très difficile » : le succès aux législatives dénié, le plan d’austérité contenu dans le budget, « la régression sur tous les fronts » (logement, écologie, droits des étrangers)… Tout cela, a‑t-elle déploré, « abîme la démocratie et la confiance des citoyens dans la politique ».

« Des politiques avec les gens, pour améliorer leur vie »

Problème, « à Grenoble aussi, on a une droite qui ment, qui installe un climat de confusion et crée la discorde », a dénoncé la tête de liste, comme pour rappeler une évidence : l’adversaire, c’est la droite. Dans un tel contexte, il devient d’autant plus crucial de proposer un « projet désirable ». Car pour Laurence Ruffin, « la politique est là pour transformer la vie des gens ». Une intime conviction dont elle n’a jamais dévié.

Pourtant, celle qui est arrivée à Grenoble en 2003 et qui a été dirigeante de la Scop Alma pendant quinze ans, n’a jamais eu pour objectif de faire de la politique. Si elle a décidé de faire ce « pas de côté », c’est en partie car elle est convaincue de pouvoir appliquer — en l’adaptant bien sûr — à la tête d’une mairie son expérience acquise dans le mouvement coopératif, notamment sous sa casquette de vice-présidente de la Confédération générale des Scop.

Son moteur reste le même, répète-t-elle. À savoir « mettre en place des politiques avec les gens, pour améliorer leur vie ». Les changements qu’elle entend porter à la municipalité s’appuient largement sur « la coopération ». Laurence Ruffin est en effet une adepte du « faire avec », ce qu’elle espère par exemple mettre en pratique avec les agents de la ville ou dans la relation avec la Métropole.

« Que chacun se sente bien à Grenoble »

La candidate a d’ailleurs en tête plusieurs propositions à la fois novatrices et illustrant sa philosophie. Elle a notamment cité la possibilité d’organiser « des votes sur la politique municipale, à partir de 16 ans ». Et affiché son intention de s’inspirer des politiques de démocratie participative à l’œuvre dans des villes comme Bologne ou Fribourg.

L’évènement s’est achevé en musique, sur l’air de « Bella Ciao » entonné par le public, aux côtés de Laurence Ruffin.

L’objectif de Laurence Ruffin, ce qui guide sa candidature et guidera son action de future maire, espère-t-elle, c’est « que chacun se sente bien à Grenoble ». Et ce, dans « une ville antiraciste, une ville féministe, une ville solidaire ». Une belle conclusion, avant de conclure la soirée en musique, sur l’air de « Bella Ciao ».

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Publié le 16.10.2025 à 15:35

Manuel Pavard

Ils redoutaient « une annonce grave et violente » lors du CSE extraordinaire convoqué pour le 16 octobre. Des craintes qui avaient poussé les salariés de Teisseire à lancer une grève reconductible le 9 octobre, sur le site de Crolles. Finalement, le couperet est tombé ce jeudi durant le CSE et en parallèle via un communiqué de la direction, confirmant les pronostics les plus pessimistes. L’usine de Crolles va fermer ses portes, « dans le cadre d’une réorganisation globale de ses activités », indique l’entreprise.

Florent Duc, élu CGT et secrétaire du CSE Teisseire, n’est malheureusement pas surpris. « C’est quelque chose qui était envisagé et prévu au vu des choix des dernières années de notre direction. On allait dans ce sens-là », confie-t-il, dépité.

Les grévistes se revoient lundi 20 octobre

Concrètement, sur les 300 emplois que compte actuellement le site isérois, « 203 sont supprimés », précise le représentant syndical. « Sur ces 203 postes, on a 109 postes à l’usine : 109 postes supprimés ! » Traduction : une fermeture de l’usine, avec un « arrêt de la production à partir du mois de mars 2026 ».

La direction de Teisseire explique néanmoins avoir mandaté un cabinet spécialisé, chargé de « rechercher un repreneur pour l’usine crolloise », seul petit espoir restant aux salariés. « En attendant, le préavis de grève suit son cours, affirme Florent Duc. On a donné rendez-vous à tous les grévistes lundi [20 octobre], à 7 heures du matin, pour décider de la suite du mouvement. »

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Publié le 16.10.2025 à 15:01

Didier Gosselin

Dans la journée nationale d’actions organisée par la CGT Carrefour, un point fort se tenait aujourd’hui à Montélimar (26) auquel se sont joints des salarié·es de Carrefour l’Isle d’Abeau (38). Objectif : élever le rapport de force pour faire entendre les revendications contre la casse sociale du plan Bompard qui se poursuit et qui prévoyait une réduction des coûts de 4 milliards d’euros entre 2022 et 2026 via notamment une multiplication des mises en franchise et location-gérance.

Depuis 2022 Carrefour s’est livré à des suppressions massives des postes (dans les sièges), a lancé des plans de productivité dans les magasins qui ont  considérablement dégradé les conditions du travail des milliers de salariés, comme le projet TOP (Team Organisation Project, ou comment mieux exploiter le personnel, pour lequel Carrefour a été condamné)  et réduit de manière significative les investissements.

Dans nombre de magasins, les salarié·es constatent la détérioration des conditions de travail, le manque constant et organisé de personnels qui use physiquement et moralement, le manque de matériel pour travailler correctement, la stagnation salariale, et, comme à Montélimar par exemple, une mise sous pression permanente des salarié·es, voire un climat de peur.

Pour Nicolas Proietti, délégué CGT de Carrefour l’Isle d’Abeau, « il est important de se mobiliser à grande échelle et dans tout le groupe. Nous allons avoir nous-mêmes à nous engager dans la lutte car le passage en location-gérance de notre magasin de l’Isle-d’Abeau depuis de 1er septembre 2025 menace nos acquis sociaux et nos conditions de travail. En effet, poursuit-il, si nous disposons de quinze mois pendant lesquels les accords Carrefour sont maintenus, la location-gérance se traduira ensuite par une attaque contre nos droits et nos acquis ».

Nicolas Proietti (à gauche), délégué CGT de l’Isle d’Abeau.

Comme le souligne Ali Algul, membre de la commission exécutive de la fédération CGT du Commerce, « le modèle de location gérance n’est pas d’autre chose qu’un plan social déguisé. Car la LG permet la suppression de postes via le transfert des contrats à des repreneurs.Depuis la mise en place de ce projet, ce sont 268 magasins qui ont été cédés : 80 Hyper et 225 Market (plus de 20 000 salariés concernés) Cette stratégie est purement financière car elle permet également au groupe de générer une économie de rente via le versement d’une redevance. Le seul objectif de cette stratégie d’Alexandre Bompard est de satisfaire la voracité des actionnaires en augmentant les dividendes, au détriment de ses salariés ».

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Publié le 15.10.2025 à 23:46

Manuel Pavard

L’opération est inédite à Grenoble, tant par son ampleur que par les moyens mobilisés, selon la police et le parquet. Environ 400 policiers se sont déployés dès 6 heures du matin à Mistral, ce mercredi 15 octobre, bouclant tout le quartier et coupant totalement la circulation sur l’avenue Rhin-et-Danube. Parmi eux, « 85 enquêteurs de police judiciaire, 300 effectifs de voie publique, deux compagnies de CRS en renfort, des services de la police aux frontières, des douanes et des agents de la préfecture », détaille la préfète de l’Isère Catherine Séguin.

« Une opération atypique car non attachée à un dossier particulier », explique le procureur de la République de Grenoble Étienne Manteaux. Une enquête préliminaire a ainsi été ouverte, en s’appuyant sur un constat : « L’immeuble du 74 avenue Rhin-et-Danube était identifié comme une place forte du deal mais on avait du mal à faire bouger les lignes », avoue le magistrat. Car après chaque intervention policière, « le deal reprenait ».

Vingt-quatre appartements vacants aux portes soudées

L’immeuble a donc été spécifiquement ciblé par les services de police judiciaire et administrative, qui ont travaillé main dans la main. Sur les 64 appartements du bâtiment, « le juge des libertés et de la détention a autorisé des perquisitions dans 24 appartements ciblés comme étant en lien [NDLR : direct ou indirect] avec le narcotrafic », précise le procureur.

Après le procureur de la République Étienne Manteaux, la préfète Catherine Séguin a expliqué les objectifs de l’État.

Des vérifications ont également été effectuées dans 24 autres appartements vacants, pour s’assurer qu’ils ne soient pas occupés par des dealers. Mais là, surprise ! Les agents, qui s’attendaient à trouver des lieux « nourrice », découvrent « des portes soudées, scellées par les trafiquants » dans les 24 logements, raconte la préfète. « On a dû intervenir à la disqueuse pour rouvrir les portes », ajoute-t-elle. Pour Étienne Manteaux, le but des dealers était de « neutraliser les appartements » et ainsi éviter que des policiers s’y installent en planque, par exemple.

Il restait 16 appartements — pour lesquels il n’existait pas d’indices compromettants — où des chiens de détection sont allés renifler au pied des portes. « Les chiens n’ont marqué sur aucun de ces appartements et il a été demandé aux habitants de ces 16 logements d’accepter des perquisitions », indique le procureur. Quinze d’entre eux y ont consenti, « ce qui nous a permis, à un appartement près, d’avoir une vision exhaustive de la situation dans cet immeuble », se félicite-t-il.

« La police entre dans tous les quartiers »

Bilan : entre mardi soir — une intervention avait déjà eu lieu la veille — et mercredi midi, dix kilos de résine de cannabis et une centaine de pochons de cocaïne, cannabis et MDMA ont été saisis ainsi que 10 000 euros en liquide, une arme de catégorie B et des munitions. Sans oublier quatre interpellations.

Mais pour Catherine Séguin, l’opération visait également à adresser « plusieurs messages : envoyer un signal aux habitants et se réapproprier l’espace public. » Et la préfète de lancer : « Nous ne lâcherons pas cet objectif de reconquête républicaine. » Jérôme Chappa, directeur interdépartemental de la police nationale (DIPN), acquiesce : « On montre qu’il n’y a pas de zones de non-droit à Grenoble et que la police entre dans tous les quartiers. »

L’opération, encore en cours ce mercredi soir, doit se prolonger sur deux jours et demi, donc jusqu’au vendredi 17 octobre. Après une première phase ayant « ciblé un immeuble complet », au 74 avenue Rhin-et-Danube, avec 63 appartements visités et fouillés, les forces de l’ordre vont dans un second temps, annonce la préfète, « élargir à d’autres secteurs du quartier Mistral ».

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