Publié le 18.07.2025 à 11:02
Cet après midi, en compagnie de Fabienne Grébert et Maxime Meyer, conseiller-es régionaux en Auvergne-Rhône Alpes et d’autres parlementaires, je me suis rendu à Rumilly (Savoie) aux côtés des éleveurs et éleveuses bovins touché-es par la Dermatose Nodulaire Contagieuse Bovine (DNCB). Alors que 26 foyers de DNCB ont à ce jour été déclarés en Savoie et Haute-Savoie, et que 120 communes ont été placées en zone de surveillance en Isère, le plan d’action imposé par le gouvernement n’est pas à la hauteur. Nous manquons d’une véritable stratégie sanitaire !
L’abattage total et systématique des troupeaux est aujourd’hui imposé. Derrière cette stratégie de la terre brûlée, ce sont de véritables drames humains qui se jouent pour des éleveurs et éleveuses qui voient le travail de plusieurs générations réduit à néant. Face à cette situation, nous avons besoin d’une méthode collective et collaborative. En ce sens, nous demandons :
Douze jours après le début de la crise, la Ministre de l’Agriculture ne s’est toujours pas rendue sur place. Nous demandons à ce qu’elle soit présente aux côtés des éleveurs et des éleveuses touché-es et à ce qu’elle construise, en lien avec elles et eux, un plan d’actions réfléchi et adapté aux réalités du terrain.
Publié le 17.07.2025 à 11:39
En juin, le média Le Trombinoscope, qui suit de près l’actualité parlementaire, m’a proposé d’écrire une tribune sur ma vision du ferroviaire. J’ai souhaité tourner celle-ci de façon utopique, afin de faire entrevoir à quoi pourrait ressembler notre réseau ferré si davantage de moyens lui étaient accordés. Voici ma tribune :
Mars 2032. Malgré le froid matinal, la gare de Clelles-Mens est bondée. De nombreux voyageurs attendent le TER pour Grenoble, qui passe toutes les 30 minutes grâce au RER métropolitain. D’autres vont vers le Sud, destination Gap, Briançon ou Die. Certains ont leur vélo avec eux, d’autres le déposent au parking vélo de 100 places. D’autres enfin ne prennent pas le train, mais déposent ou récupèrent des colis au bureau de poste de la gare, ensuite transportés dans un wagon dédié.
Autour d’eux, la gare est en plein travaux : chaque nuit, des ouvriers de SNCF Réseau travaillent d’arrache-pied pour doubler et électrifier la ligne et moderniser la signalisation. D’ici quelques années, le trafic pourrait doubler. Il faut dire que les tarifs sont attractifs : seulement 2€ pour Grenoble-Gap et même gratuits pour les jeunes, les personnes âgées et à faibles revenus. Et il faut aussi faire de la place pour les trains de fret et les trains de nuit, dont le trafic est en forte hausse.
Difficile d’imaginer qu’il y a 10 ans, cette ligne était fermée ! La SNCF, alors une société privée, sacrifiait les petites lignes pour se concentrer, comme ses concurrents, sur les liaisons TGV, plus rentables. Bien sûr, les habitants des zones délaissées et les syndicats de cheminots ont protesté, avec l’appui d’associations et d’élus. Si la ligne a été rouverte fin 2022, les investissements restaient minimes, la fréquence limitée, les retards nombreux et les tarifs élevés. Les gouvernements successifs ne voyaient plus d’avenir hors du TGV et invoquaient les contraintes budgétaires pour ne pas financer la rénovation du réseau et l’achat de trains, tout en surinvestissant dans le routier.
Et puis le nouveau choc pétrolier est arrivé avec la guerre entre Israël et l’Iran à partir de 2025. Avec un baril à minimum 180 dollars depuis, la voiture est devenue un luxe, tandis que la France se ruinait à acheter des hydrocarbures au Moyen-Orient. Le RN a proposé d’exploiter le gaz de schiste, mais la sécheresse historique de 2026 a convaincu les Français de la nécessité de préserver l’eau. La gauche unie a finalement gagné en promettant d’investir massivement dans l’isolation énergétique des bâtiments et les transports publics, rendus quasi-gratuits grâce à la taxe Zucman sur les grandes fortunes.
Le succès de la renationalisation du rail au Royaume-Uni, débutée en 2025, avait montré la voie. Si le pays qui était allé le plus loin dans la privatisation faisait marche arrière, ne fallait-il pas l’imiter ? La gauche française s’est donc empressée de faire de même. Malgré la pression du lobby automobile et des concurrents de la SNCF, l’Union européenne a accepté la renationalisation, rapidement suivie par d’autres pays.
Le gouvernement a alors débloqué 100 milliards sur 10 ans pour le rail et mis les bouchées doubles : les effectifs de SNCF Réseau ont presque doublé et ceux pour la conduite, la maintenance des trains et les services en gare ont bondi de 30%. Les salariés de l’automobile au chômage ont mis leur savoir-faire au service d’Alstom, dont les commandes ont explosé.
Le trafic routier a fortement baissé et les grands travaux routiers ont été stoppés et les voies de dépassement de la RD1075 dans le Trièves sont devenues des pistes cyclables. Les économies réalisées sont allées vers le réseau ferré, qui atteindra bientôt 32.000 kilomètres, soit 5.000 de plus qu’il y a dix ans. Les voitures restent nécessaires pour certains trajets, mais elles sont désormais en autopartage et remplies par le covoiturage. Quant aux ZFE qui avaient suscité de nombreuses oppositions, elles sont une réalité, puisque les alternatives existent : des trains à l’heure et à un prix correct. Et qui permettent de contempler les paysages incomparables de la ligne Grenoble-Gap ou de dormir paisiblement !
Crédit photo en une : Jvillafruela
Publié le 10.07.2025 à 16:07
Le 10 juillet 2025, le Sénat étudiait la proposition de loi sur l’audiovisuel public. Un texte dangereux initié par la droite sénatoriale et repris avec ardeur par la ministre Rachida Dati qui déteste le service public audiovisuel. Au nom de mon groupe, j’ai dénoncé avec vigueur les contraintes financières qui pèsent sur la liberté d’expression des journalistes, la menace de censure politique que représente ce texte et les conditions de son examen, qui bafouent le droit d’amendement des parlementaires.
Vous trouverez mon intervention en vidéo et sous format texte ci-dessous :
Monsieur le Président,
Monsieur le Rapporteur,
Madame la Ministre,
Pourriez-vous préciser à la représentation nationale quelle est l’urgence qui vous oblige à inscrire ce texte ? Un texte tout juste rejeté par l’Assemblée nationale, en fin de session extraordinaire alors qu’il ne pourra pas finir sa navette avant l’automne ?
Quelle est l’urgence de tordre le bras des parlementaires et de corseter notre droit d’amendement en l’inscrivant aussi vite ?
Depuis 6 mois le Gouvernement navigue à vue, subissant ou surfant sur des initiatives parlementaires plus ou moins heureuses, et voilà qu’à l’approche de l’été il se précipite pour accélérer certains textes sans que l’on comprenne l’urgence.
Hier c’était la réforme de la loi Paris, Lyon, Marseille, tripatouillage électoral mal ficelé qui n’interroge pas le sujet principal : la répartition des compétences entre mairie central et arrondissements et leurs moyens budgétaires.
Aujourd’hui c’est une réforme à la truelle de l’audiovisuel public pour le mettre sous tutelle politique et raboter encore ses moyens.
Deux propositions de loi du bloc central ayant connu des navettes parlementaires chaotiques, témoignant de leur qualité douteuse. Deux propositions de loi sans étude d’impact, dont les conséquences sont pourtant considérables.
Deux propositions qui ont un point commun : votre capacité, Madame la Ministre, à être candidate à la mairie de Paris.
Quelle est l’urgence, si ce n’est celle de votre propre ambition ? Pour la défense de l’intérêt général, on repassera.
C’est votre urgence, avec la complicité de la majorité sénatoriale, qui nous réunit aujourd’hui en faisant fi du droit des parlementaires le plus évident. Reprenons le calendrier :
Lundi 30 juin, votre proposition est rejetée sans débat à l’Assemblée nationale, signe de sa piètre qualité.
Mardi 1er juillet après-midi, nous apprenons que le texte sera examiné en commission jeudi 3 juillet matin avec un délai d’amendement fixé au mercredi 2 juillet 18h.
Mercredi 2 juillet, la Conférence des présidents confirme la dérogation au délai de deux semaines prévu entre l’examen en commission et l’examen en séance, s’appuyant sur le 1er alinéa de l’article 17 bis de notre règlement. Mais cette décision arrive après le délai de dépôt des amendements de commission…
Le président de la commission des Affaires culturelles a usé de ses prérogatives pour déroger aux 2 jours ouvrés entre le délai de dépôt d’amendements et la réunion en commission. Sans cela nous n’aurions pas pu amender le texte en commission…
Je rappelle que dans sa décision n° 2015-712 DC, le Conseil constitutionnel a considéré que « la faculté reconnue au président de la commission saisie au fond de fixer un autre délai pour le dépôt des amendements doit permettre de garantir le caractère effectif de l’exercice du droit d’amendement [et] qu’il appartiendra au président de la commission de concilier cette exigence avec les exigences de clarté et de sincérité du débat parlementaire ».
Pourquoi massacrer ainsi notre droit d’amendement et la sincérité du débat ? Le problème ici est que le président Lafon est juge et partie. Cette proposition de loi qui végète depuis 2023 est la sienne. Il fût un temps où le Sénat tirait sa fierté de sa capacité à bien faire la loi, à trouver des compromis, à respecter le droit de l’opposition.
Mais ce temps est révolu. Depuis juin 2022 et la fin de la majorité absolue à l’Assemblée nationale, la majorité sénatoriale règne sans partage dans le but d’instaurer le rapport de force permanent entre les droites, encore aggravé par l’entrée des Républicains au Gouvernement en 2024. Aux macronistes l’Assemblée, aux Républicains le Sénat et aux autres le spectacle d’un socle qui n’a rien de commun et d’un Gouvernement qui a tout d’un poulet sans tête.
Plus de débat entre nous ; la majorité sénatoriale court après l’extrême droite, tolère à peine le débat et laisse ses rapporteurs nous produire un musée des horreurs de lois climaticides, de casse sociale, islamophobes et réprimant les libertés publiques au mépris assumé de la Constitution.
Dans le cas présent, haro sur le service public audiovisuel. La dérive a débuté dès l’arrivée d’Emmanuel Macron. En 2017, après un documentaire sur le financement de sa campagne, il qualifie l’audiovisuel public de “honte de la République”. Depuis, les scandales de corruption et de conflits d’intérêt ont émaillé tous les gouvernements, jusqu’à la ministre en face de moi. Même la gestion de notre assemblée est loin d’être irréprochable. Avec autant d’affaires, évidemment le journalisme d’investigation vous dérange.
Ainsi s’enchaînent les pressions des droites contre la présidente de France télévision, les saisines sans fondement de l’ARCOM, les procès baillons, les attaques en plateau contre des journalistes ou les demandes d’éviction du 20h de journalistes pas assez révérencieux. Voilà ce qui fait votre socle commun : la détestation de la presse libre et indépendante.
La méthode est bien rodée : la première étape a été franchie en 2022 avec la fin de la redevance, remplacée par une fraction de TVA. Cet impôt forfaitaire était inégalitaire, mais le remplacer par une taxe non progressive n’est pas un progrès. Surtout, ce changement de financement met l’audiovisuel public à la merci du Parlement et du gouvernement. Depuis 2017, ce sont 776 millions en moins. Vous citez la BBC comme inspiration, mais celle-ci a un budget deux fois plus élevé !
Ces contraintes budgétaires empêchent les journalistes de faire correctement leur travail. Entre 2012 et aujourd’hui, le nombre d’ETP à France TV est passé de 10500 à 8800. Autant de journalistes, de techniciens, de monteurs, de mixeurs en moins. Les formats les plus chers sont les premiers touchés.
La couverture locale d’abord : la fusion de France 3 et France Bleu a abouti à une identité incohérente, à du manque de matériel et à la suppression de 50% des journaux locaux en matinale. Vous dites vouloir reconquérir l’audience populaire, mais vous sacrifiez l’actu de proximité dont elle est friande ! Quant aux journalistes, ils et elles ont des zones toujours plus grandes à couvrir avec moins de postes et restent pendant des années dans le précariat du planning ou de la pige. Comment fournir une information de qualité dans ces conditions ?
L’international ensuite : alors que l’actualité géopolitique nécessite un solide réseau de correspondants, celui-ci est réduit à peau de chagrin. France TV a quatre fois moins de bureaux étrangers que la BBC, son bureau Afrique a été supprimé en 2016. Mes chers collègues qui vous alarmez des sentiments anti-français : ne démembrez pas France Médias Monde, excluez-là de la holding !
Enfin, la grande victime de votre saignée sera l’investigation. Vérifier ses sources, mener des recherches, protéger des témoins… Par nature, cette activité suppose des moyens importants. Mais sans la cellule investigation de Radio France, aurions-nous eu connaissance des scandales des eaux Nestlé, des Uber Files, des Pandora Papers et tant d’autres ?
Le risque de disparition de l’investigation sur l’audiovisuel public est réel : les émissions comme Cash investigation ou Complément d’enquête sont réalisées par des entreprises externes, qui doivent passer par le bureau unique des documentaires d’investigation de France Télévisions. Or, depuis le rachat de Canal+ par Vincent Bolloré, France TV a le monopole sur ce créneau !
Pour obtenir des contrats, les réalisateurs excluent certains sujets ou certaines infos : en 2022, lors de la commission d’enquête du Sénat sur la concentration des médias, le syndicat des auteurs-réalisateurs de documentaires affirmait que 60% d’entre eux s’autocensurent !
La muselière financière que vous mettez sur la bouche des journalistes fait taire les voix les plus critiques. Comme le disait Thomas Sankara à la tribune de l’ONU en 1984, « je crie au nom des journalistes qui sont réduits soit au silence, soit au mensonge pour ne pas subir les dures lois du chômage. »
Mais cette pression financière ne vous suffit pas. Votre texte va mettre encore davantage les médias publics sous tutelle politique en les réunissant dans une holding dirigée par un PDG unique. Tout cela bien sûr au nom de l’efficacité et des économies. Mais d’après les estimations, les besoins immobiliers, la convergence des moyens d’info et l’alignement des rémunérations induits par la holding coûteront au moins 150 millions d’euros.
Votre vraie motivation est donc le contrôle politique de l’information. D’ores-et-déjà, la censure se renforce. Mme Lapix vient d’être remerciée, ses questions étant jugées trop dérangeantes. L’an dernier, avant les élections européennes, le directeur de l’information de France TV a demandé aux magazines d’investigation du groupe un “moratoire sur les investigations concernant les portraits de responsables politiques” ! Entraver l’information des citoyens en pleine période électorale est une honte !
Avec cette proposition de loi, vous voulez mettre un dernier clou au cercueil de l’indépendance des médias publics. Nous imaginons sans peine l’avenir de nos chaînes si vous y parvenez : des interviews complaisantes avec le pouvoir, des plateaux réunissant quelques toutologues naviguant en taxi entre les studios de l’Ouest parisien sans connaître le reste du pays et des émissions de divertissement abrutissantes. En somme, le modèle des chaînes privées, où les milliardaires contrôlent toujours plus étroitement l’information.
Madame la Ministre, nous ne vous laisserons pas faire. Depuis la révolution de 1789, la liberté d’expression est une valeur fondamentale de notre République, affirmée dans l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
Dans sa décision n° 84-181 DC, le Conseil Constitutionnel a élevé le pluralisme de la presse au rang d’objectif constitutionnel. Je cite “l’objectif à réaliser est que les lecteurs qui sont au nombre des destinataires essentiels de la liberté proclamée par l’article 11 de la Déclaration de 1789 soient à même d’exercer leur libre choix sans que ni les intérêts privés ni les pouvoirs publics puissent y substituer leurs propres décisions ni qu’on puisse en faire l’objet d’un marché.”
Voilà quel est notre cap et voilà pourquoi nous ferons tout pour renvoyer votre réforme dans les poubelles de l’histoire.
Image en une : Free Malaysia Today
Publié le 07.07.2025 à 11:10
Permettre l’accès à la santé sexuelle, affective et gynécologique, offrir un accueil digne bienveillant à toute personne dans le besoin : tels sont les objectifs et valeurs louables du Planning Familial. Aujourd’hui en danger, le plus vieux Planning Familial de France, situé dans le centre de Grenoble, nous a ouvert ses portes le 7 juillet.
Accompagné du conseiller départemental écologiste Jérôme Cucarollo, je suis allé à la rencontre des professionnel·les du Planning Familial de l’Isère. Ce dernier gère aujourd’hui 7 des centres de santé sexuelle sur les 24 que compte le département : Bourgoin-Jallieu, Villefontaine, Grenoble inter-quartiers, Grenoble Gambetta, Échirolles Eybens, Saint-Égrève, Grésivauban Villard-Bonnot.
Les équipes de salarié·es et de bénévoles accueillent les personnes pour des entretiens et des consultations médicales et gynécologiques. Outre ces missions principales de santé sexuelle, les professionnels disposent également des formations auprès des employeurs et des scolaires.
Probablement causées par une essentielle et nécessaire libération de la parole, les demandes de consultations et d’entretien pour faits de violences sexistes et sexuelles, de violence intrafamiliales et de violences conjugales ne cessent de croître. À Grenoble, il y a actuellement un mois d’attente pour obtenir un rendez-vous dans les centres de santé sexuelle gérés par le Planning. Outre les difficultés financières, la pénurie nationale de professionnel·les de santé (médecins, gynécologues) touche également l’accès à la santé sexuelle. Plus encore, s’ajoute à cette pénurie un manque de professionnel·les de santé formé·es sur les questions de transition médicale et sur les différents types de violences précédemment évoqués. Cependant, pour le Planning Familial, offrir un accueil adapté aux fragilités des personnes est essentiel !
Enfin, alors que les sollicitations sont en constante augmentation : le Planning Familial de l’Isère fait face à de grosses difficultés financières. Les charges augmentent et la prime SEGUR versée aux salarié·es du social n’est toujours pas compensée par l’État (cette prime représente 200 000 euros par an soit 10% du budget du Planning Isérois). En cas de non-compensation du versement de cette prime, le Planning se verra contraint de réduire son activité, avec des conséquences inéluctables et catastrophiques à prévoir sur le territoire…
Mais l’État n’est pas le seul financeur défaillant : la subvention du département a augmenté de 2% depuis 2017 alors que l’inflation, elle, a augmenté de 17% depuis la même date. De plus, les subventions dites “de fonctionnement” du département au Planning ont cessé depuis 2019 !
Alors que les départements se désengagent de leur compétence en matière de santé sexuelle (avec notamment la fermeture de 7 centres de santé sexuelle dans la Drôme), le Planning Familial 38 est inquiet. Soutenons-le !
Publié le 04.07.2025 à 11:13
Le 4 juillet, je me suis rendu à Arandon-Passins pour une réunion publique sur les objectifs du ZAN (Zéro Artificialisation Nette) et de l’aménagement du territoire. Depuis l’adoption de la loi Climat et Résilience en 2021 (instituant les principes du ZAN), de nombreuses initiatives législatives ont suivi et compliquent la lisibilité des compétences et des possibilités communales en matière d’aménagement du territoire.
Lors de cette réunion publique, j’ai eu l’opportunité d’échanger avec différents maires des Balcons du Dauphiné et d’écouter leurs inquiétudes et leurs revendications. Les maires ont notamment pu évoquer la mise en application du ZAN dans les petites communes. Nos conversations ont fait émerger de nombreux sujets qui apparaissent essentiels à traiter : diversification des modes d’habitats (légers, collectifs, partagés), densification de certains villages, perte de population dans d’autres, mise en œuvre des PLUi, préservations des terres agricoles, valorisation des centres-bourgs, construction de nouveaux imaginaires, dynamisme rural ou encore support de l’intercommunalité aux actions municipales.
Ces discussions ont été l’occasion de rappeler que les objectifs du ZAN sont issus de la convention citoyenne pour le climat. Plus encore, bien qu’en premier lieu le ZAN ait pu être déconcertant pour les élu·es locaux, de nombreuses rectifications législatives ont tenté de venir clarifier ces objectifs. Sous couvert de simplification, les différentes lois en la matière (la loi ZAN 2 en 2023 ou encore la loi TRACE récemment votée au Sénat et transmise à l’Assemblée) constituent un véritable retour en arrière. Le backlash écologique orchestré par la droite et l’extrême-droite inquiète et multiplie les dérogations aux objectifs environnementaux.
En matière de dérogation, une seconde loi alarme : celle visant à étendre le pouvoir de dérogation des préfets. Adoptée au Sénat et transmise à l’Assemblée, je me suis opposée à cette proposition de loi. En effet, en 2020, un dispositif permettant aux préfets de déroger aux normes réglementaires pour les adapter aux circonstances locales a été expérimenté. Sous-utilisé, une proposition de loi vise à étendre le dispositif dans différents domaines : subventions, associations, collectivités locales, aménagement du territoire, politique de la ville, logement, urbanisme, environnement, agriculture et forêt. Dans un contexte où les différentes initiatives parlementaires tentent de détruire les avancées écologiques des dernières années, l’extension de ce pouvoir de dérogation inquiète, et à raison…
Un constat est partagé : malgré les tentatives de la droite et de l’extrême droite de détruire toutes les normes environnementales durement acquises, il convient de persévérer dans la mise en œuvre des objectifs environnementaux à l’échelle locale !
Publié le 03.07.2025 à 16:48
Mercredi 2 juillet au Sénat, je suis intervenu au nom du groupe Écologiste – Solidarité et Territoires sur la situation au Proche et au Moyen Orient.
J’ai insisté sur le caractère illégal et sans doute contre-productif de l’attaque israélienne en Iran.
J’ai rappelé la nécessité de réaffirmer la prééminence de la diplomatie et du droit international sur la force
J’ai enfin exhorté François Bayrou à agir avec force pour stopper le « génocide en cours » à Gaza !
Vous pouvez retrouver mon intervention en vidéo et sous format texte ci-dessous :
Monsieur le Premier ministre,
Merci d’avoir enfin convoqué le Parlement pour évoquer la situation au Proche-Orient comme les parlementaires écologistes vous le demandent depuis la rupture du cessez-le-feu à Gaza le 18 mars dernier…
Depuis, une saison complète est passée où les bombardements israéliens ont tué près de 6 000 et blessé près de 20 000 Palestiniens.
Depuis, une saison complète est passée où Israël, épaulée par les États-Unis, a lancé, au mépris des règles internationales, un raid sur l’Iran, visant le programme nucléaire et les principaux symboles du tyrannique régime des Mollahs. Un millier de victimes civiles et près de 4 500 blessés côté iranien, 28 victimes et 850 blessés côté israélien.
Une saison complète est passée où la timide voix de la France, qui envisageait de reconnaître enfin l’Etat de Palestine, s’est évanouie.
Face au retour de la violence comme projet politique, la voix de la France, la voix de l’Europe sont désespérément attendues pour défendre le droit international.
Mais dans le fracas des bombes, ces voix sont inaudibles.
Faute de courage, en dehors du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.
Faute de cohérence alors que les deux poids, deux mesures s’agissant du soutien à Israël est indéfendable.
Faute d’unité alors que la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne peinent à accorder leurs violons et que l’Italie se trumpise.
Cette faiblesse de l’Europe, illustrée par le lapin posé par Donald Trump aux dirigeants européens au sommet du G7, avant d’exiger leurs courbettes au sommet de l’OTAN, est le tombeau du droit international.
Ce n’est pas la première fois que l’Europe n’est pas au rendez-vous de l’Histoire et de sa puissance géopolitique.
Le 21 août 2013 dans la Ghouta orientale, 1845 opposants syriens ont péri asphyxiés et 10 000 ont été intoxiqués par le gaz sarin lâché par Bachar El Assad. Ce jour-là, nous avons renoncé à faire respecter le droit international, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et le droit humain le plus élémentaire.
Faute de vouloir agir sans le grand frère états-unien, la France et le Royaume-Uni ont non seulement laissé mourir l’opposition syrienne mais pire encore, ils ont montré notre faiblesse et réveillé l’appétit des empires. La Crimée est tombée quelques mois plus tard, provoquant l’engrenage délétère de l’agression russe de l’Ukraine que nous ne parvenons pas à juguler.
En 2013, alors que le traumatisme de l’injustifiable invasion préventive de l’Irak était encore vif, la décision d’une nouvelle intervention militaire contre un dictateur arabe était indubitablement difficile à prendre.
En 2025 en revanche, ce qui est attendu de nous est plus simple : défendre le droit international, défendre la paix, défendre la diplomatie et utiliser nos outils diplomatiques, juridiques, économiques, pour mettre un terme à la fuite en avant meurtrière, non pas d’une dictature ennemie, mais de ce que nous espérons encore être une démocratie amie.
La dérive de Benyamin Netanyahu est le fruit de notre incapacité à faire respecter le droit international. Le Premier ministre israélien d’extrême droite est un opposant à la solution à deux États et fait tout depuis des années pour la rendre inopérante. Son ambition est l’annexion de Gaza et la colonisation de la Cisjordanie. Aux Gazaouis il ne laisse que deux choix : la mort ou l’exil. Il ne croit pas davantage à la paix avec ses voisins. Sa stratégie est de semer le chaos au Liban, en Syrie et en Iran pour gagner quelques années de tranquillité.
Estomaqué par la barbarie des attentats du 7 octobre, pétrifié par le sort des otages, nous le laissons déployer un plan qui est tout sauf improvisé. En 2025 nous n’avons plus l’excuse de l’ignorance.
L’Afghanistan, qui a vu le retour des Talibans, l’Irak, qui a vu naître un État terroriste, la Libye, devenue une zone de non droit où réapparait l’esclavage, ont montré où conduit le chaos engendré par nos guerres préventives.
La guerre contre l’Iran s’inscrit dans la même veine. Les bombes ne peuvent ni tuer une idéologie, ni détruire un projet politique, ni importer la démocratie. Elles ne créent que la désolation et le ressentiment qui fabriquent les ennemis de demain.
S’agissant de la réussite de l’opération militaire, nous ne savons rien ou presque. Il nous faudrait faire confiance au président des États-Unis, peu réputé pour son exigence de vérité. Le programme nucléaire a sans doute pris du retard mais l’uranium enrichi circule toujours en Iran. Il est désastreux et contreproductif que les agents de l’AIEA ne puissent pas reprendre leurs missions en Iran en toute sécurité.
Quant à la volonté politique de se doter de LA bombe, elle précédait la révolution islamique et lui succédera sans doute.
Comment pourrait-il en être autrement dans un monde régi par la loi du plus fort où seule la dissuasion nucléaire semble être une assurance vie ?
Si chacun souhaite la chute de de ce régime tyrannique, gardons à l’esprit le précédent irakien. La 1ere guerre du Golfe a entraîné la désolation pour le peuple irakien avec Saddam Hussein, la seconde a produit le même effet sans Saddam Hussein… La guerre ne résout rien, a fortiori sans projet politique. Après les bombes, c’est la répression qui s’abat sur le peuple iranien. Nous souffrons avec lui comme nous tremblons avec nos otages.
Contrairement à vos hésitations, la France doit, comme l’avait fait Jacques Chirac, refuser et condamner fermement le recours illégal à la force.
Comme il y a peu, sous le quinquennat de François Hollande encore, la France doit redevenir une grande Nation diplomatique.
Celle qui avait obtenu la signature de l’accord de Vienne, seul recul du programme nucléaire iranien ces 20 dernières années, et de l’accord de Paris.
Accord de Paris dont l’objectif de contenir le réchauffement climatique en deçà 1,5 C° est aujourd’hui inatteignable selon le consensus scientifique comme l’illustre cette suffocante canicule. L’humanité fait face au plus grand défi de son Histoire qui devrait nous rassembler dans une commune urgence de survie de l’espèce.
Au lieu de cela, les humains, tétanisés par le déni, la cupidité ou les deux, retombent progressivement dans les pires travers du XXème siècle. Désespérant…
Monsieur le Premier ministre, il est encore temps d’agir mais pour cela la France doit parler d’une voix ferme pour tenter d’emmener avec elle une Europe divisée.
Cela passe par la reconnaissance immédiate de l’État palestinien, avec ou sans allié. Nous avons la faiblesse de croire que notre voix pèse encore suffisamment pour avoir un effet d’entraînement.
Cela passe par la suspension de l’accord d’association avec Israël et de toutes nos coopérations.
Cela passe par un embargo sur toutes nos exportations d’armes, même défensives. La France n’a pas à assurer les arrières des aventures bellicistes illégales d’Israël.
Cela passe par l’application stricte des mandats de la CPI.
Cela passe par l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza par notre propre marine.
Cela passe par l’exigence de réforme de l’Autorité palestinienne et la tenue d’élections.
Si elle s’en donne la peine, la France peut, avec l’Europe, parler d’une voix forte pour construire le retour de la diplomatie et œuvrer à la refonte du cadre multilatéral hérité de la Seconde guerre mondiale, aujourd’hui dépassé.
Un mot enfin pour dire que notre diplomatie doit accorder une place beaucoup plus importante aux sociétés civiles des régimes autoritaires. Il faut naturellement renforcer et mieux cibler notre aide publique au développement sabrée par les coupes budgétaires.
Il faut aussi bâtir une politique d’accueil et d’asile digne pour tous.
Au lieu d’organiser d’infâmes rafles et de distribuer les OQTF, nous devons accueillir, former et aider à se reconstruire les réfugiés notamment iraniens, syriens, libanais, palestiniens, etc qui frappent à notre porte. C’est ainsi que nous pouvons œuvrer pour la transition démocratique et la paix au Proche-Orient et dans le monde.
Enfin, la paix mondiale va de pair avec la lutte contre le dérèglement climatique : il nous faut compléter notre transition énergétique pour cesser notre dépendance aux hydrocarbures et à l’uranium des dictateurs et autres carbo-fascistes.
Monsieur le Premier ministre, la France ne peut pas œuvrer à la paix mondiale en se repliant sur elle-même.
Crédit photo en une : Emad El Byed
Publié le 03.07.2025 à 16:12
Suite aux propos absurdes du Président de la République sur la présence du loup et son impact sur les activités pastorales le 3 juillet dernier, j’ai rédigé, avec mes collègues écologistes Jacques Fernique, Yannick Jadot, Guy Benarroche et Daniel Salmon un courrier au chef de l’Etat. Alors que les discours pronant une lutte féroce, voire une éradication du loup, reviennent en force depuis quelques années, j’ai souhaité rétablir certains faits et appeler au contraire à un meilleur accompagnement des éleveurs. J’ai déjà eu l’occasion de travailler sur ce sujet à de nombreuses reprises et je continuerai de le faire, mais il nous fallait répondre à cette prise de parole, qui nous semble totalement en décalage avec la réalité.
Voici le courrier que nous lui avons transmis :
Monsieur le Président,
Jeudi 3 juillet dans l’Aveyron, vous avez prononcé un certain nombre de propos surprenants, voire complètement erronés s’agissant de la prédation du loup et de la cohabitation de l’espèce avec les activités pastorales.
Qu’il soit ici bien entendu que personne ne nie les difficultés qu’engendre la présence lupine pour les éleveuses et éleveurs. Difficultés qui viennent s’ajouter à de nombreuses autres : crise des vocations, difficulté d’installation, rémunération parfois insuffisante, calcul incohérent des subventions de la politique agricole commune (PAC), impact délétère des traités de libre-échange, partage de la montagne avec d’autres activités, gestion des ressources naturelles et en particulier de l’eau, etc.
La cohabitation entre ce modèle d’élevage extensif vertueux, indispensable à nos montagnes, et le loup, essentiel pour l’équilibre des écosystèmes notamment forestiers, reste encore à parfaire. Le sujet est suffisamment complexe pour ne pas autoriser de solutions simplistes.
Aussi nous recevons avec une grande circonspection votre bravade : « On ne va pas laisser le loup se développer et qu’il aille dans des massifs où il est en compétition avec des activités qui sont les nôtres ». Sachant que le loup est présent, de manière permanente ou en dispersion, dans tous les massifs de France, sachant que les Alpes concentrent la majorité de l’activité pastorale française tout en accueillant depuis trois décennies 80 à 90 % de la population lupine française, doit-on comprendre de votre propos que vous portez l’ambition d’un autre siècle d’éradiquer le loup du territoire national, en totale violation du statut d’espèce protégée que lui confère la Convention de Berne ?
Ce propos est d’autant plus problématique que la population lupine est en baisse depuis 2023 et que l’état de conservation de l’espèce n’est pas pleinement assurée. Nous vous rappelons que le seuil critique à partir duquel les scientifiques estiment que la conservation d’une population est démographiquement et écologiquement viable correspond à 500 adultes potentiellement reproducteurs sur le territoire national et non à 500 individus, comme cela a souvent été dit ces dernières années, y compris par les ministres successifs chargés du dossier (voir à ce sujet l’avis du Conseil national de protection de la nature sur les projets d’arrêtés de 2023 fixant le nombre de loups dont la destruction est autorisée chaque année).
Prétendre “confiner” les loups dans les massifs qui n’accueillent pas d’activité de pastoralisme n’a pas plus de sens. Un tel isolement est parfaitement impossible, à moins de transformer ces massifs en zoos, puisque le loup est une espèce qui occupe de vastes territoires et se déplace naturellement sur de grandes distances. C’est d’ailleurs cette spécificité écologique qui explique son retour naturel en France, par le massif des Alpes, à la fin du XXème siècle.
En effet, comme vous le savez parfaitement, aucune réintroduction de loup n’a été effectuée en France. Son retour est exclusivement dû à une dispersion naturelle, principalement depuis les populations italiennes. Vous avez pourtant affirmé le contraire en évoquant “un truc qu’on a réintroduit”. Il nous semble particulièrement grave de diffuser ainsi de fausses informations qui alimentent les thèses complotistes propagées par les opposants les plus virulents au loup, en particulier dans les partis et les syndicats d’extrême droite. Un tel propos n’est pas à la hauteur de votre fonction et nécessite un correctif immédiat de votre part.
De plus, l’efficacité des tirs dits “de prélèvement”, qui visent souvent à réduire le nombre de loups et non à répondre à des problématiques précises de prédation, font l’objet de débats parmi la communauté scientifique. La thèse réalisée par Oksana Grente, Understanding the depredation process in grey wolf (Canis lupus) and its interactions with lethal measures: focus on the French Alpine Arc, 2021, montre des effets très contrastés des tirs létaux sur la prédation. Dans sa note de position sur le projet de Plan National d’Actions 2024-2029 sur le loup et les activités d’élevage, le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) estime que les tirs létaux doivent “nécessairement s’appuyer sur les connaissances objectives concernant l’effet de ces tirs sur les populations de loups et sur les niveaux de prédation qui en résultent pour les troupeaux”. Ce n’est toujours pas le cas. Pour le dire autrement, des tirs de prélèvement qui viendraient désorganiser une meute établie capable de chasser des animaux sauvages pourraient avoir un effet totalement contre-productif et accroître le nombre d’attaques au lieu de les faire diminuer…
Quoiqu’il en soit, éliminer des loups reste un exercice délicat. Le directeur de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, l’ONCFS (devenu OFB), estimait qu’aux 37 prédateurs prélevés en 2017 correspondaient 1 240 autorisations de tir délivrées par les préfets. La question des autorisations de tir ne peut en aucune façon constituer la seule réponse du Gouvernement aux enjeux de la cohabitation. Ainsi, ce sont plus de 200 loups, sur une population d’un millier d’animaux qui ont été abattus en 2023 avec une efficacité toute relative sur les actes de prédation. Ce n’est nullement rendre service aux activités pastorales que de laisser penser que les seuls tirs de prélèvement constituent une protection suffisante.
À ce sujet, nous nous interrogeons également sur vos propos concernant les moyens de protection des troupeaux financés par l’État. Vous dénoncez leur coût pour les finances publiques et leur supposée absence d’efficacité, ce qui va à l’encontre des expertises menées sur le sujet et des retours de terrain. Devons-nous craindre de nouvelles coupes budgétaires alors qu’il conviendrait au contraire de renforcer les moyens du Plan National d’Actions sur le loup et les activités d’élevage ?
Il faut au contraire renforcer l’accompagnement public des éleveurs et éleveuses pour leur permettre de se protéger, en particulier en améliorant la prise en charge des chiens de protection (ainsi que leur accompagnement).
Il faut déployer dans chaque massif des « brigades loup » composées d’agents de l’OFB qui, si elles réalisent des tirs prélèvement, ont également pour mission d’améliorer la connaissance de l’espèce et son comportement sur le territoire.
Il est par ailleurs indispensable de développer des modes de protection alternatifs (en s’adaptant aux spécificités locales) et de tester de nouvelles techniques d’effarouchement, telles que les tirs non létaux.
Il faut soutenir et développer les expérimentations locales prévues par le PNA en faveur de la cohabitation comme celle du Parc naturel régional du Vercors qui demande, sans succès depuis huit ans, le soutien de l’État.
Il faut renforcer drastiquement la recherche sur l’éthologie du prédateur que l’on connaît insuffisamment et rappeler tous les bénéfices que sa présence procure aux ecosystèmes, notamment la régénération des forêts grâce à la régulation des surpopulations de gibier.
C’est le projet le plus équilibré, le plus efficace et le plus honnête à proposer à nos éleveurs et éleveuses. C’est le moyen le plus sûr pour sortir des postures en agissant sans attendre afin de préserver le pastoralisme.
Voilà, Monsieur le Président, le contenu d’une politique à même d’assurer une cohabitation entre le loup et le pastoralisme, politique qui doit s’accompagner d’un effort global sur les défis du pastoralisme.
Nous nous tenons à votre disposition pour vous apporter davantage de précisions et permettre d’avancer sur le sujet de manière constructive, sans fausses solutions ni caricatures éculées.
Nous vous prions de croire à l’expression de notre haute considération.
Image en une : Pixabay
Publié le 03.07.2025 à 11:14
Communiqué de presse du 3 juillet 2025 :
Alors que le gouvernement échoue depuis deux ans à définir l’avenir énergétique de la France, à travers la programmation pluriannuelle de l’énergie, Les Républicains en profitent pour lancer une offensive idéologique contre les énergies renouvelables, faisant du nucléaire leur seul horizon. Alliés au Rassemblement National, leurs députés ont saisi l’occasion de la proposition de loi (PPL) dite “Gremillet” pour instaurer un absurde moratoire sur les énergies renouvelables, avant que ce texte ne soit rejeté par l’Assemblée nationale.
Alors que le texte revient au Sénat, Bruno Retailleau, président des Républicains, et ses vice-présidents François Xavier-Bellamy et Julien Aubert, reviennent à la charge dans une tribune où ils proposent de supprimer le financement des énergies renouvelables ! Cette obsession contre des énergies dont le prix est toujours plus compétitif et qui permettent de nous émanciper de nos importations d’hydrocarbures et d’uranium défie toute rationalité.
Par ailleurs, cette attaque permanente de la droite contre les énergies renouvelables met en danger énormément d’emplois et d’entreprises. En France en 2022, l’éolien et le photovoltaïque représentaient ainsi 44.000 emplois et 14 milliards d’euros de chiffre d’affaires, des chiffres en très forte hausse d’une année sur l’autre. La droite voudrait-elle donc détruire cette filière d’avenir ; serait-elle devenue décroissante ?
En Isère et dans le reste de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, de nombreuses entreprises innovantes sont positionnées sur ce secteur d’avenir. Citons ainsi Poma dans l’éolien, Solisart en Haute-Savoie (solaire thermique) ou encore Ferropem dans le raffinage de silicium nécessaire aux panneaux photovoltaïques. Plus au Sud, le projet de gigafactory de Carbon qui tente de bâtir une filière française et européenne du photovoltaïque, emploiera 3000 personnes.
Les Républicains destinent-ils toutes ces entreprises au même sort que Photowatt, fabricant de panneaux bas carbone abandonné par l’Etat qui a fermé en début d’année ? Et quid des dizaines de milliers d’artisans qui installent ces panneaux et qui souffrent déjà de la suspension partielle de Ma Prime Rénov ? Autant d’emplois non délocalisables pour lesquels la droite, qui se dit pourtant très attachée au travail, n’a aucune considération.
Ces propositions rétrogrades de la droite sont aussi un abandon des élus locaux, qui mènent de nombreux projets de solarisation de bâtiments publics ou de terrains peu valorisés, comme les décharges, les anciennes carrières ou les parkings. Ces projets, parfois en auto-consommation ou portés par des centrales villageoises réunissant de l’investissement citoyen, sont des atouts majeurs pour réduire les factures énergétiques des collectivités, déjà prises à la gorge financièrement. Mais avec la politique énergétique voulue par Les Républicains, la centrale solaire sur la friche minière de Susville n’aurait jamais vu le jour et celle sur le lac du Cheylas ne se fera jamais.
Sacrifier une filière en plein essor et apportant une part de l’autonomie énergétique dont nos communes ont besoin est donc une hérésie économique totale. Tout miser sur le nucléaire, avec des nouveaux réacteurs qui ne seront construits que dans 20 ans, alors que les besoins électriques sont déjà là, est par ailleurs absurde. A l’inverse de cette impasse énergétique proposée par une droite obsédée par son idéologie, je ne cesserai de me battre pour développer notre filière renouvelable et lui faire la place majeure qu’elle mérite dans notre système électrique.
Crédit photo : Bill Mead