Tesla serait particulièrement touché par la fin des programmes de réduction d’impôt pour l’achat de véhicules électriques ainsi que la suppression du programme de crédits réglementaires dans le cadre du « One Big Beautiful Bill Act » de Trump actuellement en préparation au Congrès.
Selon JP Morgan, les bénéfices de l’entreprise seraient susceptibles d’être divisés par deux si la loi venait à passer dans sa forme actuelle. Dans le même temps, le président américain a affirmé que, sans subventions fédérales, Musk devrait probablement « fermer boutique et rentrer chez lui en Afrique du Sud ».
La loi budgétaire de Trump (One Big Beautiful Bill, ou OBBB) qui est sur le point de passer le Sénat devrait aboutir à la suppression par le Congrès d’un grand nombre de programmes dédiés à soutenir la transition énergétique : crédits d’impôt pour l’installation de panneaux solaires, les rénovations énergétiques ainsi que la construction de nouveaux logements à haute efficacité énergétique, mais également pour l’achat de véhicules électriques.
Dans sa version révisée, le texte prévoit la suppression d’une incitation très populaire d’un montant de 7 500 $ pour l’achat d’un nouveau véhicule électrique dès la fin de l’année fiscale — soit le 30 septembre 2025 1.
Tesla, le principal constructeur américain de voitures à zéro émission, serait particulièrement touché par cette suppression, 72 % des propriétaires déclarant que les crédits d’impôt ont été un facteur déterminant dans leur décision d’achat 2.
Combinée à la suppression des crédits réglementaires vendus par Tesla à d’autres constructeurs, la perte d’incitation fiscale pourrait diviser par deux les bénéfices de l’entreprise, selon JP Morgan 3.
Elon Musk, le PDG de Tesla, est l’un des principaux critiques de l’OBBB. Sur son compte X, le milliardaire se fait le relais depuis plusieurs semaines de critiques dénonçant l’impact de la loi sur le déficit ainsi que la dette américaine et également de l’impopularité de certaines mesures comme les réductions d’impôt pour les ultra-riches auprès des électeurs républicains. Selon des sources proches de Trump et de Musk, ce dernier est également opposé à la suppression des avantages fiscaux votés sous l’administration Biden 4.
Musk s’est pourtant longtemps opposé aux crédits d’impôt pour l’achat de véhicules électriques — et dans d’autres secteurs —, arguant que ces mesures « n’aident pas Tesla » 5.
Les mauvais résultats que l’entreprise connaît depuis plusieurs mois ont toutefois conduit Musk à radicalement changer de position.
Au cours du week-end, le PDG de Tesla a averti que la suppression de ces programmes serait « incroyablement destructrice pour le pays » et « porterait gravement atteinte aux entreprises d’avenir » — Tesla en tête.
Les ventes du constructeur se sont effondrées au cours du premier trimestre 2025, avec 337 000 véhicules livrés contre 387 000 au cours de la même période l’année précédente. Tandis que les analystes s’attendent à des résultats tout aussi décevants pour le deuxième trimestre, l’action Tesla s’est contractée de plus de 25 % depuis le retour au pouvoir de Trump.
Si Musk a momentanément bénéficié financièrement et politiquement de sa proximité avec Trump, notamment après la victoire de novembre 2024, la dispute ouverte entre les deux a considérablement nui à ses affaires.
Mardi 1er juillet, le président américain a déclaré qu’il allait « considérer la question » de la déportation d’Elon Musk à la suite de ses dernières critiques de l’OBBB.
Trump avait déclaré plus tôt dans la journée sur Truth Social : « Elon Musk reçoit probablement plus de subventions que n’importe quel autre être humain dans l’histoire, et sans ces subventions, il devrait probablement fermer boutique et rentrer chez lui en Afrique du Sud ».
Tesla, qui dominait largement le marché américain depuis la sortie de la Model 3 en 2017, a considérablement perdu des parts de marché depuis 2020 : ses voitures représentaient 48 % des véhicules électriques vendus aux États-Unis l’an dernier, contre 79 % quatre ans plus tôt.
La présidence danoise du Conseil de l’Union, qui débute aujourd’hui, mardi 1er juillet, pour une durée de six mois, affiche deux priorités : « Une Europe sûre et une Europe compétitive et verte ».
Le calendrier sera largement dicté par l’actualité, ce qui explique sans doute pourquoi Copenhague a formulé des priorités volontairement vagues et générales.
La présidence danoise devra ainsi se pencher sur la question des droits de douane américains — la suspension décidée par Donald Trump arrive à échéance le 9 juillet —, entamer les négociations sur le prochain cadre financier pluriannuel (une proposition initiale de la Commission est attendue ce mois-ci), et faire progresser les discussions sur l’objectif climatique pour 2040.
Face aux menaces de Trump d’annexer le Groenland, le Danemark devrait également accorder une attention particulière aux avancées en matière de défense commune, alors que la Russie continue de progresser sur le front ukrainien.
Lors du sommet de l’OTAN, les Alliés se sont accordés pour porter leurs dépenses de défense à 5 % du PIB d’ici 2035 (dont 3,5 % consacrés aux dépenses strictement militaires).
Bien qu’il existe de grands industriels européens (Rheinmetall, MBDA, Dassault, Leonardo…), le risque est qu’une part importante de ces fonds supplémentaires — environ 510 milliards d’euros par an — soit dépensée auprès d’entreprises américaines, notamment pour les systèmes les plus avancés : avions de chasse, batteries anti-missiles, radars…
C’est à cette question que le Danemark devrait se consacrer au cours des prochains mois. Fin mai, les 27 ont approuvé un nouvel instrument, SAFE (Security Action for Europe), qui débloque une enveloppe de 150 milliards d’euros pour financer conjointement des acquisitions dans le secteur de la défense.
Dans ce contexte, la stratégie EDIP (European Defence Industry Programme), toujours en discussion, devrait contribuer à soutenir et renforcer l’industrie de défense européenne.
Le Danemark est en faveur d’un durcissement de la pression exercée sur Moscou via les sanctions. Selon des diplomates russes, Moscou craint par ailleurs un renforcement du soutien apporté par Bruxelles à l’Ukraine sous la présidence danoise, « tant de la part de l’Union dans son ensemble que de la part de ses pays membres individuellement » 1.
Le dernier paquet de sanctions en préparation, le 18e depuis février 2022, fait face à une opposition du Premier ministre slovaque Robert Fico et hongrois Viktor Orbán.
Bratislava s’oppose à la proposition de la Commission visant à mettre fin aux achats d’énergie russe d’ici fin 2027 2.
Partisan et artisan d’une ligne dure sur la migration, Copenhague fera également du durcissement de la politique migratoire européenne l’une de ses priorités. Le pays, qui mène l’une des politiques d’immigration les plus strictes de l’Union, a durci la législation sur le regroupement familial, mis en œuvre une politique d’externalisation du traitement des demandes d’asile vers des pays tiers, et révoqué les permis de séjour de certains réfugiés syriens.
En délaissant les grandes offensives mécanisées observées en 2022 au profit d’assauts localisés menés par des groupes de quelques fantassins, Moscou est en mesure de progresser chaque mois un peu plus en Ukraine.
Au rythme actuel, qui est inférieur à 500 km² par mois, il faudrait toutefois plusieurs décennies à Poutine pour atteindre ses objectifs de guerre.
Sur le front, il est de plus en plus rare de voir des assauts russes menés par plusieurs chars d’assaut, ou tout autre type de véhicules blindés, comme ce fût le cas en 2022 ou 2023. À la place, les combattants ont plutôt recours à des motos, des quads, et des voitures civiles. Il est par ailleurs assez courant de voir des assauts conduits à pied.
La suprématie qu’exercent aujourd’hui les drones sur le champ de bataille ont relégué au second plan les véhicules blindés, qui constituent des cibles de choix pour les dronistes ukrainiens.
Malgré les tentatives d’innovation technique — qui passent la plupart du temps par des solutions low tech —, transformant les blindés en véhicules plus agiles, il est plus rare d’en voir s’aventurer sur des terrains ouverts qu’au cours des premiers mois de la guerre.
Les dernières tentatives se sont révélées désastreuses pour l’armée russe. À la mi-juin, autour de Pokrovsk, dans l’oblast de Donetsk, une demi-douzaine de BMP ont été détruits lors d’un assaut 1.
Les chars « hérissons » ou « tortues » russes, reconnaissables à leurs pics et structures en métal censés les protéger des drones kamikazes, présentent des défauts qui limitent notamment les capacités de l’équipage à sortir du véhicule rapidement en cas de danger.
Dans certains cas, ces protections extérieures empêchent les tourelles des chars d’assaut de tourner correctement ou nuisent à la visibilité des conducteurs, facilitant davantage le travail des dronistes 2.
Après les véhicules de combat d’infanterie type BMP-3 puis les chars d’assaut, l’armée russe transforme désormais également de simples vans, destinés à transporter des équipements et denrées vers le front, en « porc-épics » 3.
Si l’armée russe n’a toujours pas su s’adapter pour trouver une parade aux drones à fibre optique, insensibles aux armes de guerre électronique, celle-ci est également de plus en plus limitée en matière de réserves de véhicules disponibles. Bien que des centaines de blindés sortent chaque mois des usines russes, les industriels manquent toujours de nombreuses pièces allant d’outils d’optique aux composants électroniques pour fabriquer les véhicules les plus modernes.
C’est notamment pour cette raison que l’on voit de nouveau apparaître sur le front des anciens chars soviétiques T-62, entrés en service au début des années 1960.
Selon les renseignements militaires ukrainiens, « la Russie procède à la remise en service massive de véhicules de combat obsolètes » face à l’épuisement de ses réserves datant des années 1970 4.
En trois ans de guerre à haute intensité, l’armée russe a perdu environ la moitié de ses réserves de chars d’assaut, de véhicules de combat d’infanterie, de transport de troupes, ou encore de canons automoteurs.
L’armée russe continue toutefois de progresser sur le front. Au cours du mois de mai, elle a conquis 450 km² de territoire supplémentaire, soit 2,5 fois plus qu’au cours du mois précédent. Elle devrait encore accélérer ses avancées au cours du mois de juin. Toutefois, ce rythme demeure bien trop lent pour accomplir, à court terme, les objectifs de guerre fixés par Poutine.
Faute de pouvoir mener des assauts majeurs comme ceux observés en 2022, la Russie investit beaucoup de ressources dans la fabrication de drones, de missiles ainsi que dans des outils de guerre électronique.
En contraignant la population ukrainienne à vivre sous un déluge quotidien de drones Shahed et d’explosions, qui ont lieu majoritairement la nuit, le Kremlin espère épuiser suffisamment la population pour que celle-ci exige une fin du conflit.