Des migrants se pressent aux portes du Vieux Continent, les services d'accueil sont débordés, la droite crie à l'invasion, la gauche se divise, les capitales européennes se rejettent la responsabilité, puis tout le monde passe à autre chose, jusqu'à la prochaine « crise ». Vu d'Europe, le scénario est connu. Mais vu d'Afrique ?
Par les réactions qu'elles suscitent, les émeutes urbaines à répétition reflètent l'évolution du paysage politique français, passé au rouleau compresseur sécuritaire et identitaire. Hier avancée comme une évidence, l'explication sociale se trouve reléguée à l'arrière-plan ; en faire état est aujourd'hui proscrit.