Chacun des deux grands partis américains prétend que la démocratie périra s'il ne l'emporte pas le 8 novembre prochain lors des élections de mi-mandat. Car son adversaire ne défend pas seulement des idées impraticables ou répréhensibles ; c'est un ennemi, un corps étranger, immoral et subversif. Autrefois réservée aux Indiens, aux Noirs et aux communistes, cette mécanique mentale paranoïaque cible à présent des dizaines de millions de « déplorables », de « semi-fascistes », de « totalitaires ».
Une intervention d'Élisabeth Badinter le 28 septembre dernier sur France Inter fait réagir sur les réseaux. En 2003, Gisèle Halimi critiquait déjà la position de Mme Badinter au sujet de la grande « Enquête sur les violences envers les femmes en France » (Enveff) : « On peut se demander ce qui pousse certaines femmes, qui se proclament haut et fort féministes, à se soucier, sous couvert de prétendue rigueur scientifique, des “déroutes” masculines. »