L’autre vie est possible, plus loin, mais l’autre vie, à un chien près, ne sert à rien. Partout les roulettes de caddie font le même bruit. Plus loin, nuit et jour reposeraient l’un sur l’autre, pareil. Là-bas, c’est périr calmement en cherchant la lumière. Ici, c’est crever brutalement, les yeux dans la lune. Ariel Kenig, La Pause, Paris, Denoël, 2006. La Pause, d’Ariel Kenig, confronte deux imaginaires du travail. Le père, ouvrier, habite le travail comme promesse collective.
C’est la magie des grands films de leur temps de donner le sentiment que l'on connaît intimement leurs personnages. Car la puissance des affects de ces trois-là, joués par trois acteurs en osmose (Salif Cissé, Paul Kircher et Idir Azougli) résulte d’un travail de scénario et de mise en scène au cordeau. D’où vient cette énergie, et comment a-t-elle circulé au sein de l'équipe? C'est ce que nous avons tenté de comprendre dans notre entretien avec Hubert Charuel et Claude Le Pape,
J’ai rencontré Gérard Chaliand en février 2018, par hasard. J’étais encore étudiant. Alors que mes camarades et moi cherchions une personnalité à inviter pour notre colloque de master, j’avais suggéré son nom après un désistement. Je découvrais pourtant à peine ses travaux, mais son écriture, avec ses aphorismes serrés, me plaisait. Gérard répondit favorablement à notre invitation. Je le découvris donc quelques semaines plus tard, avec sa casquette sur les yeux et son blouson