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16.09.2024 à 14:43

A69 : Thomas Brail, un arboriste en lutte contre une autoroute absurde

admin

Ce lundi, la police a réprimé le dernier bastion d’opposition au projet d’autoroute A69 entre Castres et Toulouse. Connu nationalement pour ses actions pour protéger les arbres, Thomas Brail, grimpeur arboriste devenu l’une des figures de proue du mouvement contre ce projet absurde. En grimpant aux arbres notamment, comme dans son métier, et parfois jusqu’à la grève de la faim et de la soif. Entretien. Tu peux résumer le projet.. Read More

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Texte intégral (3823 mots)

Ce lundi, la police a réprimé le dernier bastion d’opposition au projet d’autoroute A69 entre Castres et Toulouse. Connu nationalement pour ses actions pour protéger les arbres, Thomas Brail, grimpeur arboriste devenu l’une des figures de proue du mouvement contre ce projet absurde. En grimpant aux arbres notamment, comme dans son métier, et parfois jusqu’à la grève de la faim et de la soif. Entretien.

Tu peux résumer le projet de construction de l’autoroute A69 ?

Le projet de l’A69, c’est 23 kilomètres d’autoroute entre Castres et Toulouse. Ce projet va artificialiser 400 hectares de terre agricole. Il a déjà rasé 17 hectares d’espaces boisés. Au-delà de ça, il y a plus d’une centaine d’agriculteurs sur le carreau, qui peinent à joindre les deux bouts puisque leur exploitation est morcelée par rapport à ce projet-là. C’est 90% d’avis défavorables sur l’enquête publique environnementale. L’autorité environnementale a donné un avis défavorable, le comité national de protection de la nature également. Malgré cela, le projet, qui date de plus de 30 ans, voit le jour. Il est porté par les laboratoires Pierre Fabre, très implanté dans le secteur. Ce n’est pas un projet d’utilité publique, mais pour une entreprise privée, puisque l’autoroute prend naissance aux pieds de l’établissement de Pierre Fabre. C’est tout cela qu’on dénonce.

Est-ce que la contestation peut faire reculer le projet malgré les contrats signés ?

On avait un peu espoir avec le Nouveau Front populaire, car ils se sont positionnés contre (bien que Carole Delga, présidente de la région Occitanie, défend le projet – N.D.LR.). Mais on voit bien qu’il y a un net recul des politiques aujourd’hui. On a l’exemple de Sivens qui s’est arrêté car il y a eu une catastrophe (mort de Rémi Fraisse par une grenade – N.D.L.R.). On espère que ça ne va pas en arriver là, mais on a toujours espoir que les recours sur le fond nous donnent raison. Maintenant, il est vrai qu’on a un sérieux problème avec les juridictions de la région. Tous les recours que l’on porte au tribunal sont toujours déboutés. Il y a une forte pression politique et des laboratoires Pierre Fabre. Cela pose la question de la séparation des pouvoirs.

Ils ont commencé à abattre un certain nombre d’arbres. Une ZAD s’est créée. Tu y es allé j’imagine ?

Oui, il y a plusieurs zones qui sont déjà investies par des personnes qui luttent contre ce projet. Je suis très admiratif du travail qu’ils font. Parce qu’ils sont là en permanence. Moi, j’ai un travail, une maison, un fils, il y a l’école à gérer, il y a le boulot, j’ai une entreprise. Mais heureusement qu’il y a tous ces jeunes-là qui luttent sur le terrain. Et je pense que si j’avais leur âge, je ferais de même parce que parce qu’à partir du moment où on ne vous propose pas d’avenir, qu’est-ce qu’il vous reste ? Juste le fait de se battre pour se dire que c’était à nous de prendre les choses en main.

Pour toi la zone à défendre, cela a aussi été ton corps que tu as mis en opposition à plusieurs reprises, que ce soit devant le ministère de l’Écologie sur un arbre ou pour l’A69. Tu es un homme à défendre un peu, un HAD (rire).

Je ne suis pas le seul. Ce mouvement s’est quand même pas mal propagé. Il y a de plus en plus de grimpeuses et de grimpeurs qui suivent un petit peu ce qui a été fait. Après, il y a d’autres mouvements qui émergent aussi un peu partout. Et tant mieux, il n’y a pas que le GNSA [Groupe national de surveillance des arbres – N.D.L.R.]. Je pense que la défense des arbres, aujourd’hui, elle passe par le côté physique, l’action, il faut monter dedans. Parfois, il n’y a que ça pour arriver à les sauver quand les tronçonneuses arrivent.

Ça, ça a eu une efficience. La mairie de Paris a renoncé à un de ses projets suite à ton action.

Oui, ça, c’était pour le projet de la Tour Eiffel, avec une bagagerie qui allait être construite au pied d’un des plus vieux platanes, plus âgé que la Tour Eiffel, que Gustave Eiffel avait clairement protégé lors de la construction de la Tour. Quand je vois qu’en 2024, on n’est pas fichu d’avoir la conscience que Gustave Eiffel avait pour ses arbres lors de la construction de la tour Eiffel, alors que maintenant on a besoin des arbres… On fait tout l’inverse, c’est triste.

Et surtout, toi, en plus, tu es jardinier, c’est ça, de profession ?

Ouais, je suis jardinier et puis après j’ai dévié vers grimpeur arboriste. Mais bon, je sais faire les deux, je connais les deux. Je sais planter des arbres, j’en ai planté des milliers dans ma vie.

Ils n’arrivent pas à comprendre la différence entre un arbre centenaire et un arbre jeune. Clément Beaune, ministre des Transports a dit en substance : « oui, on supprime des arbres, mais on en replante dix fois plus ».

C’est ce qu’on dit aujourd’hui dans les médias, et tout le monde l’a bien compris ; le discours qu’on porte aujourd’hui, il fait écho. Clairement, on dit que quand on coupe un vieil arbre qui a 200 ou 300 000 feuilles, quand vous implantez un jeune, il n’y a que 20 ou 30 feuilles, ça ne marche pas. C’est le ratio qui importe, c’est le nombre de feuilles qui importent dans un arbre. Si vous coupez un arbre de 100 ans, il va falloir attendre cent ans avant que celui que vous avez planté donne les mêmes bénéfices. Tout ça aujourd’hui, on le démonte clairement.

On dit aussi qu’à partir de 40 degrés, quand c’est des épisodes qui durent plus longtemps, un arbre n’est plus en capacité d’absorber l’eau, ni par les poils absorbants qui sont sous les feuilles, ni par les racines, ni par les lenticelles au niveau des écorces. Il n’y a plus rien qui absorbe l’eau, parce que l’arbre ferme son système hydrique. Vous avez beau arroser un arbre, s’il fait trop chaud, il ne prend plus l’eau. C’est pour ça que nos arbres crèvent aujourd’hui.

Et toi, ça a démarré comment ta lutte pour l’A69 ? Par des vidéos que tu as partagé aux pieds des arbres ?

Oui, j’avais déjà commencé depuis bien longtemps, ça faisait déjà 2-3 ans que j’étais actif. J’ai grimpé l’arbre et puis j’ai commencé à faire une vidéo en disant voilà, je suis dans un arbre. Puis la mobilisation s’est mise en place.

Pourquoi à ton avis ton profil a séduit médiatiquement ? Parce que tu avais une expertise sur le sujet ?

Je pense que le discours que je porte, il est cohérent parce que c’est mon métier déjà, je sais de quoi je parle. J’ai fait des conférences avec les plus grands, avec Francis Hallé. Je côtoie beaucoup de personnalités et je suis reconnu, je pense, aujourd’hui dans le milieu. C’est assez affligeant parce que c’est un peu comme le discours que portent les scientifiques. Je n’aimerais pas être un scientifique aujourd’hui, m’être tapé dix ou douze ans d’études pour produire un rapport et qu’on vous dise, ben non, oui, finalement, d’accord, mais bon, merci. Ça n’a aucun sens. Et je préférerais toujours suivre les avis d’un scientifique que les avis d’un politique qui nous disent on va s’en sortir, ne vous inquiétez pas, tout va bien. Après, je pense que je coche un peu toutes les cases qui plaisent aux médias : père de famille qui porte un discours parce qu’il a peur pour son gamin, chef d’entreprise.

Oui, parce que tu incarnes une figure presque irréprochable pour les médias.

Je ne suis pas militant, je ne suis pas écologiste, je ne suis pas activiste, je ne suis rien du tout. Moi je suis un père de famille qui est sur cette planète avec son gamin et qui se dit, demain qu’est-ce qu’on fait si on ne se bouge pas aujourd’hui ? C’est tout. Donc moi j’essaie de casser cette image de l’activiste, écologiste et militant. Mais ça veut dire quoi en fait ? Ça ne veut rien dire, on est tous dans la galère. Donc arrêtons de nous mettre tous les uns et les autres dans des boîtes pour mieux nous diviser. Je suis dans des arbres pour les sauver et si tout le monde faisait un peu pareil, on s’en sortirait, je pense.

Durant les Passeurs d’humanité [festival estival dans la Roya, où nous nous sommes rencontrés – N.D.L.R.] tu as mis en avant aussi le côté médiatique, le fait d’interpeller, notamment sur les réseaux, les politiques. D’ailleurs, je vois depuis le début de notre conversation, tu parles beaucoup du collectif et tant mieux parce qu’on n’a pas envie d’individualiser les luttes. Pour autant, c’est vrai que d’avoir des incarnations parfois, ça permet aussi d’attirer la focale médiatique. Et malheureusement, parfois, on est obligé d’en passer par là. Comment tu as accepté ou endossé ce rôle ?

C’est le cœur qui a parlé. Je suis allé m’accrocher dans un arbre en 2019 à Mazamet (Tarn). C’est la première action que j’ai faite. Je l’ai faite parce que c’est mon métier, parce que j’aime les arbres. Mais je reste persuadé qu’il faut des têtes. Il faut des personnes qui incarnent, des personnes vers qui l’opinion publique puisse se se retrouver, s’identifier. Je ne sais pas en quoi c’est mal. Alors après il ne faut pas idéaliser, il ne faut pas glorifier non plus C’est clair que ça m’est tombé dessus. C’est un peu comme dans Spider-Man, son oncle lui dit qu’un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Donc quand on a les micros qui viennent vers vous et que vous devez porter une parole, il faut que cette parole soit légitimée au niveau du collectif. Il est vrai que j’ai fait l’objet d’attaque parfois en disant que je personnifiais la lutte mais je n’ai rien voulu de tout ça. Si quand je fais une vidéo il y a 60 000 ou parfois jusqu’à 1 million de vues, why not ? Et tant mieux si ça sert à la lutte. Donc, il ne faut pas non plus cracher dans la soupe. Dans quelques années, j’ai dit que quand le GNSA sera bien stable, je me retirerai parce que je ne me sens pas indispensable. Je me retirerai, d’autres prendront le relais et la machine sera lancée.

Surtout que tu as mis ta santé en péril, avec une grève de la faim et grève de la soif. Pendant 40 jours, j’ai lu… Quel impact cela a eu ?

Pendant 40 jours, j’ai fait une grève de la faim. La grève de la soif, j’ai fait 14 heures, et puis après, j’ai perdu connaissance. Ce n’est pas des choses que je préconise de faire et je ne les recommande à personne et surtout pas aux jeunes qui ne savent plus quoi faire aujourd’hui. Je leur demande de ne pas faire ce qu’on a fait. Mais l’impact que ça a eu, c’est qu’aujourd’hui, tu me demandes une interview et c’est que tout le monde me demande à ce qu’on puisse parler, à ce qu’on puisse dénoncer ces projets écocides. Donc, oui, c’est réussi, clairement, puisqu’on est sur le devant de la scène médiatique. Quand je me dis qu’il faut chaque fois en arriver là pour qu’on soit entendu, c’est triste.

C’est aussi la construction d’un rapport de force avec les politiques, parce qu’il n’y a que ça qu’ils comprennent malheureusement. Du coup, ça en est où aujourd’hui ? C’est surtout sur le terrain juridique que s’est déplacée la contestation ?

Non, il y a toujours une contestation. Il y a les deux, il y a le juridique qui est en cours. Il se passe toujours des choses. De toute façon, ce projet-là, il va traîner des casseroles au cul pendant longtemps parce que personne n’en veut et parce qu’il fait du bruit à l’international. L’idée, c’est que même si on venait à ne pas arriver à le stopper et qu’il voit le jour, je pense qu’ils vont quand même réfléchir à deux fois maintenant s’ils veulent nous coller des projets comme ça, parce que les citoyens, ils en auront ras-le-bol. Voilà, c’est ce qu’il faut se dire. Il faut aussi donner un peu d’espoir pour l’avenir.

Est-ce que tu sais à quel hauteur Pierre Fabre participe au projet ?

Ils ont investi au capital de l’A69. C’est vraiment leur bout de route. On l’a su par l’enquête qu’a menée la cellule d’investigation de France Inter. Ils ne sont pas tout blancs.

C’est toi d’ailleurs aussi qui a publié la dernière fois, qui montrait qu’il y a une nationale qui est assez peu empruntée et qui longe le tracé de l’A69  : il y a déjà une route qui existe.

Oui, c’est pour ça qu’on est vent debout, c’est que cette nationale n’est pas du tout saturée, elle est fluide. Moi je suis à Toulouse pour prendre le train. On ne fait pas une autoroute alors qu’il y a une nationale qui n’est pas saturée. Ils ont foutu une douzaine de ronds-points, ce qui signifie que nous, utilisateurs de la nationale, on va perdre maintenant du temps en l’empruntant, puisqu’il y a des déviations de partout.

Tu as écrit un bouquin sur l’importance des arbres dans l’écosystème il y a quelques années, c’est ça ?

« Trouver les arbres », ça s’appelle. C’est un portrait de comment un simple citoyen, à un moment donné, se retrouve en première ligne médiatique au niveau national. C’est mon histoire. L’importance des arbres, leur rôle essentiel. Ce n’est pas le but de parler que de moi. C’est de dire qu’on a besoin des arbres, tout simplement.

Mais maintenant, on commence à en avoir une vision un peu utilitariste. Qu’est-ce que tu penses des solutions fondées sur la nature, par exemple la plantation d’arbres en ville pour créer des îlots de fraîcheur. Est-ce que les agroforêts comme ça peuvent remplacer un petit peu ce qu’on a détruit ?

Le problème aujourd’hui, c’est qu’on a compris qu’il fallait remettre des arbres dans les villes, donc on en remet. Mais en fait, ce qui nous intéresse avant tout, c’est comment les arbres vont pouvoir nous être utiles. Donc oui, on plante des arbres parce qu’on veut qu’ils fassent frais dans les villes. Mais moi, ce que je dénonce aujourd’hui, c’est qu’il faudrait planter des arbres pour qu’ils nous servent, c’est sûr, mais aussi de savoir comment ils vont être bien dans ce milieu-là, comment ils vont être bien entretenus, comment on va les chérir, tout simplement. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. On plante des arbres parce qu’il faut planter des arbres, parce qu’on sait qu’il fait chaud dans les villes. Ça s’arrête là, en fait, la pensée aujourd’hui.

Est-ce que notre expertise a un peu avancé sur ce sujet ? Il y a quelques années aussi un documentaire a été sorti même sur la communication entre les arbres.

Je pense qu’il y a une vraie prise de conscience quand même. C’est aussi pour ça que nous on fait du bruit médiatiquement parce que je pense que n’importe quel citoyen lambda, il a compris aujourd’hui que quand il est en ville, il vaut mieux se promener sous une allée d’arbre plutôt que dans une avenue, une rue où il n’y a que du goudron et du bitume. Des livres comme celui de Peter Wohlleben, « La vie secrète des arbres » nous aide. Mais en fait, j’ose le dire, on ne connaît rien des arbres. Il n’y a pas de cerveau, on ne sait pas comment ça fonctionne c’est un truc qui me fascine au plus haut point. Alors qu’un animal, on sait que c’est un peu foutu comme nous. Tu as plus le cerveau, tu tombes, il n’y a plus rien et tout est terminé. Mais un arbre, on ne sait rien. Et ce alors que, ils sont bien plus résilients face aux épisodes climatiques. Ils ont subi tellement de changements. Ils essayent de s’adapter alors que les animaux ou les êtres humains, on périclite vite fait. Je trouve que le végétal, le vert, a une résilience assez impressionnante. Il faudrait que ce soit enseigné dans les écoles, pour que ça marque, pour que ça fonctionne mieux plus tard.

Tu as l’air un peu, je ne sais pas, blasé, résigné ?

Non, je ne suis pas blasé, je suis en colère. Mais la colère, elle est moteur. Et par contre, je ne suis pas haineux parce que la haine, elle est destructrice. Moi, je suis juste en colère. J’en ai besoin, cette colère, pour avancer. Sinon, ça ne fonctionne pas. Je fait ce que j’ai à faire et si personne ne s’y met, tant pis, c’est pas grave. Comme je dis, j’avais lu un bouquin sur la guerre 39-45, c’est à peu près 200 000 résistants qui ont sauvé la France. Il y avait pas mal de personnes qui attendaient que ça se passe. Il ne faut pas les attendre. Les résistants, ils ne sont pas nombreux. Mais en tout cas, ce sont eux qui œuvrent pour que demain, les personnes qui ne font rien puissent profiter un petit peu encore de cette planète. Une fois qu’on a bien agréé ça dans notre cerveau, on n’est plus dépité. Voilà, on avance, on s’est dit qu’il faut le faire, c’est comme ça.

Propos recueillis par Edwin Malboeuf

Pour aller plus loin :

France Inter, « A69 : l’ombre de Pierre Fabre derrière l’autoroute », 20 avril 2024

Un article tiré du Mouais en cours, consacré à nos luttes, soutenez-nous, abonnez-vous ! https://mouais.org/abonnements2024/

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04.09.2024 à 16:13

Liberté de la presse : le média Rapports de force doit être rétabli sur X (Twitter)

admin

Mouais relaye le communiqué de nos camarades de Rapport de Force, média indépendant dont le compte Twitter-X a été brutalement et sans appel supprimé par le réseau social d’Elon Musk. Avec des dizaines d’autres médias, nous demandons que leur compte soit rétabli. Sans avertissement, sans justification et sans possibilité de faire appel, le 27 août, X (anciennement Twitter) a suspendu le compte de Rapports de force, qui compte près de.. Read More

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Texte intégral (617 mots)

Mouais relaye le communiqué de nos camarades de Rapport de Force, média indépendant dont le compte Twitter-X a été brutalement et sans appel supprimé par le réseau social d’Elon Musk. Avec des dizaines d’autres médias, nous demandons que leur compte soit rétabli.

Sans avertissement, sans justification et sans possibilité de faire appel, le 27 août, X (anciennement Twitter) a suspendu le compte de Rapports de force, qui compte près de 12 000 abonné·es. Il est plausible qu’un raid de signalements malveillants ait été à l’origine de cette suspension. Toutefois, l’absence totale d’explication de la part du réseau social d’Elon Musk laisse planer le doute. Cette situation soulève de profondes inquiétudes, car elle touche à la liberté d’expression et à la liberté de la presse. La presse indépendante joue un rôle fondamental en tant que contre-pouvoir dans une démocratie. Depuis sept ans, les journalistes de Rapports de force s’attachent à documenter l’actualité des mouvements sociaux, offrant une couverture souvent absente des grands médias traditionnels. Ce travail est indispensable pour donner la parole à celles et ceux qui luttent pour leurs droits et pour exposer des réalités souvent occultées. Censurer Rapports de force revient non seulement à museler une voix indépendante, mais aussi à remettre en question le pluralisme de la presse. Que des réseaux sociaux puissent suspendre des comptes, sans préavis ni recours, interroge sur l’avenir pour la liberté de la presse sur ces espaces numériques, qui sont devenus des vecteurs majeurs de l’information.

Nous sommes bien conscients que des alternatives à X (Twitter), telles que Mastodon, doivent être développées pour sortir de cette impasse, et nous y sommes présents. Mais celles-ci restent modestes dans leur portée.

En attendant, nous ne pouvons accepter ce précédent dangereux. Loin de n’être qu’un simple incident, la suspension du compte de Rapports de force sur X (Twitter) soulève des questions fondamentales sur la concentration du pouvoir médiatique entre les mains de quelques grandes entreprises et sur l’arbitraire de leurs décisions. Nous réclamons que X (Twitter) rétablisse immédiatement le compte de Rapports de force sur sa plateforme. La liberté de la presse ne peut être négociée, elle doit être protégée et respectée en toutes circonstances.

Médias signataires : Acrimed, Afrique XXI, Alternatives Économiques, Au Poste, Bastamag, Blast, Cerises la coopérative, Chabe, Disclose, Fakir, IPNS, L’Alterpresse68, L’arrière Court, La Brèche, La Déferlante, La revue Pays, Le Ch’ni, Le courrier des Balkans, Le Media-TV, Le Poing, Le Poulpe, Les Jours, Lisbeth Media, Médiacités, Mediacoop, Mediapart, Mediavivant, Mouais, Orient XXI, Politis, Rapports de force, Reflets-info, Reporterre, Rue89 Bordeaux, Rue89 Lyon, Rue89 Strasbourg, Streetpress,

Autres signataires : Louise Bihan (journaliste à l’Insurgée), la CGT, SNJ-CGT, Simon Duteil (ex co-délégué général de Solidaires), Fonds pour une presse libre, FSU, Les Autres Voix de la Presse, SNJ-Solidaires, Solidaires 34 et 69, SPIIL, Union syndicale Solidaires, Youpress, Michael Zemmour (économiste)

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28.08.2024 à 16:31

Un peu de nouvelles : le chat du Mouais fait pelage neuf

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Ca y est. Votre cher mensuel dubitatif se donne un nouvel élan. Nouvelle adresse mail pour les newsletters, nouvelle formule, site en réfection très prochaine (aide bienvenue, s’il y a des webdesigner dans l’assistance). Alors que nous sommes arrivé au 52ème numéro à paraître ce mois de septembre, il a été établi en conférence de rédaction que le format mensuel devenait trop difficile à tenir. Nous changeons donc de périodicité.. Read More

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Ca y est. Votre cher mensuel dubitatif se donne un nouvel élan. Nouvelle adresse mail pour les newsletters, nouvelle formule, site en réfection très prochaine (aide bienvenue, s’il y a des webdesigner dans l’assistance).

Alors que nous sommes arrivé au 52ème numéro à paraître ce mois de septembre, il a été établi en conférence de rédaction que le format mensuel devenait trop difficile à tenir. Nous changeons donc de périodicité et passons à un bimestriel, soit un numéro tous les deux mois, six par an. Le tarif au numéro passe de 4 euros à 7 euros. Celui à l’abonnement ne bouge pas pour l’instant. Quarante petits euros à l’année. Pour s’abonner c’est par là : https://mouais.org/abonnements2024/

Nous souhaitons, avec cette pagination accrue, remettre plus de contenus courts, drôle et satirique, comme à nos débuts, mais également laisser plus de place à la maquettiste, aux illustrations, prendre plus de temps pour nos enquêtes, aérer le journal.

Nouvelles rubriques à venir également : chroniques culture (rap, ciné, jeux), des pastilles, des ficanasseries (commérages en niçois), des quizz. Et toujours de l’actu d’aqui (d’ici), du local donc, mais aussi de l’international, en poursuivant de relater le massacre en Palestine, des coups de griffe du chat noir, des analyses, reportages et enquêtes.

Ce numéro de rentrée sera à notre image : dubitatif et anarcho-vénère. Un édito de l’historienne Ludivine Bantigny, une interview de Guillaume Meurice, un dossier central sur les luttes locales, luttes de territoire (convoi de l’eau, mégabassines, récits de Cisjordanie et lutte contre l’A69, contre l’extension de l’aéroport de Nice).

Pour franchir un cap, nous avons besoin de vous : ce journal est aussi et surtout le vôtre. N’hésitez pas à nous partager vos contenus, vos illustrations, à nous aider à le diffuser autour de vous. Par exemple en devenant diffuseur militant avec l’envoi de cinq Mouais par numéro, à vendre dans vos cercles, l’abonnement est offert en échange. Si vous avez également des points de diffusion à proposer nous sommes preneurs (librairies, cafés, bar, kiosque).

Nous sommes également à la recherche d’un lieu pour la rédaction à Nice. Idem, les dons sont plus que bienvenus, sachant que vous pouvez les faire payer par l’Etat, en défiscalisant.

Dons : https://mouais.org/abonnements2024/

On vous laisse là-dessus.

Mouais est bien vivant et plus vivace que jamais.

Viva ! (comme on dit par chez nous)

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27.08.2024 à 10:22

Après sept ans de macronisme, un coup d’État. Qui aurait pu prédire ?

admin

Le président a donc annoncé sa décision d’asseoir son auguste fessier sur le résultat du scrutin qu’il avait lui-même initié en procédant à la dissolution de l’Assemblée Nationale. Mais pour un observateur attentif, depuis son arrivée au pouvoir, tout menait cet autocrate déclaré vers cette extrémité du déni de démocratie. En 2016, alors qu’il lance son parti calqué sur ses initiales, Emmanuel Macron sort un bouquin programmatique : Révolution. Il a.. Read More

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Le président a donc annoncé sa décision d’asseoir son auguste fessier sur le résultat du scrutin qu’il avait lui-même initié en procédant à la dissolution de l’Assemblée Nationale. Mais pour un observateur attentif, depuis son arrivée au pouvoir, tout menait cet autocrate déclaré vers cette extrémité du déni de démocratie.

En 2016, alors qu’il lance son parti calqué sur ses initiales, Emmanuel Macron sort un bouquin programmatique : Révolution. Il a oublié le préfixe « contre », mais il n’avait finalement pas tort. Sept années, et plus si l’on compte son passage au ministère de l’économie sous François Hollande, ont ravagé l’État social, les institutions, et la vie des classes populaires.

Retour non-exhaustif sur ce chaos, mesure par mesure, année par année. Chacune d’entre elles a contribué à donner aux plus riches de ce pays, à précariser les plus pauvres, et à les contrôler, les encadrer toujours

2017 

Transposition des principales mesures de l’Etat d’urgence dans le droit commun.

Ordonnances Travail, qui instaure un plafond pour les indemnités pour licenciement abusif et simplifie les licenciements.

Baisse des APL pour les étudiants.

Suppression de l’ISF, et transformation de celui-ci en IFI, un impôt forfaitaire sur le patrimoine.

2018

Réformes de la fiscalité sur le capital : flat tax, fin de l’exit tax, instauration d’un prélèvement forfaitaire à 30% sur les bénéfices, et non plus progressif.

Loi Asile et immigration, allongeant la durée de détention des demandeurs d’asile.

Ouverture à la concurrence du transport ferroviaire, et fin du statut de cheminot.

Suppression des cotisations chômages et assurances maladies, compensée par une hausse de la CSG, soit une étatisation de la Sécurité sociale.

Introduction de la sélection à l’université avec la mise en place de Parcoursup.

Loi Elan qui détricote les normes en matières de logement, d’accessibilité.

Loi sur le secret des affaires, limitant l’action des lanceurs d’alerte dans les entreprises.

Loi contre les fake news, qui donne au juge le pouvoir en 48 heures de décider ce qui est vrai ou non.

2019

Les cahiers de doléance des Gilets jaunes sont jetés aux oubliettes. A la place un Grand débat, ou plutôt un long monologue, qui accouche sur une convention citoyenne pour le climat, elle aussi, jetée ensuite à la poubelle.

Première réforme de l’assurance chômage, durcissant les conditions d’accès et réduisant la durée d’indemnisation.

Intégration durable du CICE pour les entreprises, avec exonération de cotisations patronales massives, pour un coût total de 100 milliards annuels.

2020

Gestion sécuritaire d’une crise sanitaire. Hélicoptères, drones, haut-parleurs, QR Codes, attestation, couvre-feux, amendes de 135 euros distribués à tire-larigot, pass sanitaire, flics armés de partout. La pandémie aura vu se déployer un arsenal militaire inédit pour encadrer la population.

Loi contre le séparatisme, loi scélérate visant la communauté musulmane et sa supposée non-adhésion aux valeurs de la République, ouvrant la voie à des dissolutions plus facilement, et un contrôle accru des associations.

2021

Loi pour la Sécurité globale, permettant l’extension de pouvoirs de police, en termes de fichages, d’armement et de surveillance.

Deuxième réforme de l’assurance chômage, reprenant les mêmes principes que la première en plus restrictif.

2022

Mise en place du service national universel (SNU), dispositif d’enrôlement de la jeunesse dans un patriotisme désuet.

Loi de programmation militaire augmentant le budget de l’armée de 60% pour la période 2024-2030.

2023

Loi Lopmi, augmentant drastiquement le budget de la police de 15 milliards et l’élargissement de la cybersécurité, et de la surveillance algorithmique.

Report de l’âge légal de départ en retraite, passant de 62 à 64 ans, malgré une contestation sociale historique.

Loi immigration, reprenant en grande partie l’idéologie du RN, voté et applaudi par celui-ci (lire Mouais #45).

2024

Annonce de la mise en place du conditionnement de 15 heures de travail hebdomadaire pour toucher le RSA.

Nouvelle réforme de l’assurance-chômage, avec une obligation de 8 mois de travail lors des 20 derniers mois pour être indemnisé.

Et en bonus, toutes ces fois où Macron et ses sbires ont parlé comme l’extrême droite. Liste non-exhaustive…

En 2017 à Mayotte, Macron se moquait du « kwassa-kwassa pêche peu mais qu’il ramène du Comorien ». Au Burkina Faso, il ironisait sur le président quittant la pièce, en le tutoyant :« du coup, il s’en va, reste là ! Il est parti réparer la climatisation ».

En novembre 2018, il rend hommage à Pétain. « Le maréchal Pétain a été un grand soldat », dit-il lors du centenaire de la guerre 1914-1918. Pétain a été déchu de ses distinctions militaires et condamné à mort. En 2023, il reprend d’ailleurs la Première ministre Elisabeth Borne, dont la famille fut survivante d’Auschwitz, estimant qu’on ne peut plus qualifier le RN d’héritier de Pétain, « mots des années 1990 qui ne fonctionnent plus » et des « postures morales » éloignées du « concret ».« Vous n’arriverez pas à faire croire à des millions de Français qui ont voté pour elle que ce sont des fascistes », rajoutait-il.

Toujours en 2018, Gérard Collomb, ministre de l’intérieur parle de « submersion migratoire » et de « benchmarking des migrants »

En février 2020, il reprend l’expression «  pays légal et pays réel ». Citation empruntée à Charles Maurras, écrivain et penseur de l’extrême droite de la première moitié du XXème siècle, antisémite et nationaliste, pour qui les institutions républicaines s’opposait au pays réel, enraciné dans les provinces.

En 2021, la ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal demande à ce qu’une enquête sur l’islamo-gauchisme soit menée à l’université.

En 2021, Macron réconforte Eric Zemmour au téléphone pendant 45 minutes ayant subi une agression verbale dans la rue, et lui propose ensuite de rédiger une note sur l’immigration. En 2021, Macron disait même de lui qu’il était « intelligent » et qu’il « l’aim[ait] bien ».

Darmanin parle d’ensauvagement d’une partie de la société. Estime que le halal participe au délitement de la société française. Il estime Marine Le Pen « trop molle » sur la question de l’islam. Pour les législatives de 2022, il fait une référence explicite au triptyque Travail-Famille-Patrie sur son tract de campagne.

Dans son interview du 14 juillet 2022, Macron déclare qu’une « nation, c’est un tout organique ». Une notion puisée dans le vocable de l’extrême droite, avec une définition de la nation essentialiste, c’est-à-dire selon des critères de filiation, et non politique, c’est-à-dire d’appartenance à une communauté de destin.

Pendant la campagne de la présidentielle de 2022, il estime que les « devoirs valent avant les droits », renversant ainsi le principe même de la République visant à ce que le président soit garant des droits, et non un conditionnement de devoirs des individus pour les obtenir.

Emmanuel Macron reprend le terme de « décivilisation », titre d’un ouvrage du « théoricien » du Grand remplacement, l’écrivain raciste Renaud Camus, s’agissant des violences commises dans la société. Terme qu’il a réutilisé suite aux révoltes après la mort du jeune Nahel

Début 2024, Macron confond colonisation et immigration à propos de la Kanaky estimant que « si on disait à Paris qu’on va limiter le corps électoral, sinon on va être remplacés, ça ne semblerait pas bizarre ? J’assume totalement ».

En juin 2024, il parle du projet de la gauche comme immigrationniste, terme d’extrême droite.

Par Edwin Malboeuf. Illustration : capture d’écran du clip de campagne “Le candidat”

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24.08.2024 à 11:01

Avions et paquebots, les éléphants dans le magasin du surtourisme

admin

Avez-vous remarqué que plus les alertes scientifiques se multiplient sur la catastrophe climatique et la chute de la biodiversité en cours, et plus les promoteurs du surtourisme -tout particulièrement sur une Côte d’Azur en pleine overdose- sortent les pinceaux verts pour camoufler les impacts croissants de leurs obsessions affairistes et de leur déesse Attractivité ? Il est temps de dire stop. Au gouvernement ou sur la région PACA et à.. Read More

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Texte intégral (2122 mots)

Avez-vous remarqué que plus les alertes scientifiques se multiplient sur la catastrophe climatique et la chute de la biodiversité en cours, et plus les promoteurs du surtourisme -tout particulièrement sur une Côte d’Azur en pleine overdose- sortent les pinceaux verts pour camoufler les impacts croissants de leurs obsessions affairistes et de leur déesse Attractivité ? Il est temps de dire stop.

Au gouvernement ou sur la région PACA et à Nice, que nous racontent les Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des entreprises, du tourisme et de la consommation, Renaud Muselier, président de Région, Christian Estrosi, président délégué et maire de Nice, François Barou de La Lombardière de Canson et Rudy Salles, deux factotums faisant fonction de couteaux suisses du surtourisme et autres Franck Goldnadel, directeur des aéroports de la Côte d’Azur, qui se prend pour un directeur d’agence touristique ?

Ce landernau d’illusionnistes et de bonimenteurs nous berce de promesses d’un tourisme devenu vert, durable et soutenable. Qu’aux grands dieux, jamais, on ne les reprendra plus à promouvoir le surtourisme comme naguère. Comment ? En se félicitant, à coups de séminaires, de colloques et d’interviews auto-satisfaites, du fait que le tourisme se porte à merveille et que les touristes n’ont jamais été aussi nombreux ou n’ont jamais autant dépensé (dans les tiroirs-caisses de quelques-uns)… En nous pondant des plans hypocrites nous promettant d’« annualiser » les flux touristiques, de gérer plus habilement ces flux sur les sites très fréquentés, de travailler sur l’acceptabilité sociale de ces flux (si, si !), d’« accompagner en ingénierie les territoires » (beau verbiage technocratique), et de miser sur le tourisme vert… Le fameux « tourisme vert et durable » !

Illustration 1

                                                                  Photo d’Edwin Malboeuf pour Mouais

Un « vert » à moitié vide, parce que la téléportation n’existe pas…

Vous-êtes vous interrogés sur ce que pouvait être leur tourisme vert ? Un tourisme soucieux des territoires, où les gentils touristes européens, asiatiques (notamment Chine et Japon) ou américains (préférentiellement ceux qui ont un bon portefeuille de devises à dépenser dans nos hôtels 4 et 5* ou dans nos restaurants) vont pratiquer du vélo dans les collines de l’arrière-pays, visiter nos musées, pratiquer la plongée sous-marine. Tout cela est bucolique. Mais il y a un petit problème ! Et le petit problème est en fait gigantesque : ce vert tire sur un « caca d’oie » malodorant. Parce que la téléportation n’existe simplement pas !

Il est que tous ces flux touristiques, qui ramènent des milliards de devises (le tourisme international a atteint 1 400 milliards de dollars en 2023 !), sont transportés à coups de milliers d’avions de ligne et de paquebots de milliers  passagers (extrêmement polluants pour l’air et la mer). Le tour de passe-passe est très simple pour les bonimenteurs : tous ces engins à kérosène ou à fuel lourd ont l’énorme avantage de disparaître rapidement dans les nuages d’altitude ou au-delà de la ligne d’horizon maritime. Mais leurs effets ne sont pas magiques : ils sont surtout très durables et problématiques…

Ces éléphants sont énormes, mais personne ne veut les voir. Ils vont pourtant finir par casser toute la porcelaine du magasin climatique, environnemental et social.

Quelques exemples. Une grande part des presque 100 millions de touristes annuels en France (1ère destination touristique au monde !), ou des 10 millions sur la Côte d’Azur, ou encore des 5 millions sur le territoire niçois, prennent l’avion, cet outil magique et rapide. Le secteur aérien sur la région PACA a émis (en 2019) plus de 1,6 million de tonnes de CO2, soit 4% des émissions de la région. Sur la seule ville de Nice, les avions ont émis 0,9 million de tonnes de CO2, soit … 48% des émissions totales de ladite ville. Ces émissions ne cessent de croître (à l’épisode Covid près), et tout est fait par les dirigeants locaux pour développer l’attractivité du territoire. L’aéroport de Nice, arc-bouté sur son business et ses profits (ahhh, les actionnaires, vous savez !), compte d’ailleurs sur son extension T2.3 pour augmenter encore de 50% son trafic passager d’ici 2030 (soit 20 000 vols supplémentaires par an). Engoncés dans leur costume cravate, sont-ils devenus complètement fous ?

Pour résumer, on vante les circuits vélos ou les randos pédestres de nos touristes (quel tourisme vert), dont la seule venue va émettre des millions de tonnes de gaz à effet de serre (cachez cette plaie que je ne saurais voir).

Pour tenter de réduire la taille de ces éléphants, les arguments technosolutionnistes sont légion : ne changez rien, puisque l’ « avion propre » arrive, avec l’hydrogène vert, les carburants SAF, l’avion électrique, l’amélioration des rendements, blabla…

Nous ne développerons pas ces sujets ici, mais une chose est sûre : l’aviation propre, à l’échelle mondiale et à temps (au regard de la catastrophe climatique), est un leurre total. Ca n’est pas nous qui le disons, mais les scientifiques (et même les académies des sciences) et industriels (honnêtes). Un leurre d’autant plus important que l’effet rebond et l’effet non-CO2 des émissions aériennes sont généralement passés discrètement sous le tapis.

Illustration 2

                                                                  Photo d’Edwin Malboeuf pour Mouais

Cet aveuglement devient criminel alors que le climat commence à bouillir

La nouvelle, récente, est passée presqu’inaperçue, dans cette période de campagne pour les Européennes : le climat terrestre se réchauffe, non pas de +0,18°C par décennie, mais de +0,26°C ! La pente devient mortelle : alors que nous atteignons déjà +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, cela signifie que nos enfants et les leurs vont connaître une température moyenne de +3,5°C d’ici 2100, et probablement davantage. « Moyenne » signifie que cette hausse atteindra probablement les +4°C, voire +5° ou 6°C de moyenne sur nos pays européens, et notamment notre région méditerranéenne, qui est reconnue comme étant un hot spot climatique ! Traduction extrêmement concrète : les canicules vont devenir fréquentes et dangereuses (sur terre, comme dans les océans), la sécheresse va devenir critique, les mégafeux vont se multiplier, et les épisodes méditerranéens et autres tempêtes vont ravager nos territoires (le taux d’humidité de l’atmosphère augmente de 7% par degré supplémentaire)… Pas en 2100 : bien avant, dès à présent ! Et nous ne parlons pas des impacts de ce changement climatique sur la biodiversité, ou encore des flots immenses de populations qui vont migrer pour cause de survie (les murs anti-migrants du RN ou de LR n’y changeront rien), et des crises et des conflits croissants partout sur la planète.

Les néolibéraux, les affairistes et autres conservateurs d’un capitalisme jusque-boutiste, climatosceptiques, voire climatodénialistes, nous propulsent vers un monde invivable ! Eux qui ne veulent prétendument rien changer de nos modes de vie, vont finir par les bouleverser… Une belle bande d’hypocrites !

En attendant, les flots de bermudas à fleurs et de crème solaire vont continuer à se déverser

Puisque nos dirigeants publics et privés développent sans cesse les campagnes de promotion touristique auprès de nombreux pays lointains (« Le Soleil se lève au Sud ! », « Winter is the New Summer », etc.), nous devrons encore supporter les désagréments de ce surtourisme, qui se cache derrière son petit doigt grassouillet.

Le surtourisme multiplie les affres : il accroît notre dépendance à la mobilité fossile, la surconsommation des ressources naturelles (énergie, alimentation, eau), crée toujours plus de déchets qui polluent la nature (en mer Méditerranée, la moitié des détritus seraient liés au tourisme balnéaire selon WWF), augmente la pollution de l’eau et des sols qui nuit à la biodiversité (substances chimiques comme celles contenues dans les crèmes solaires, rejet des eaux usées), détruit les écosystèmes (bétonisation des côtes, déforestation), fait disparaître la biodiversité (perturbation des espèces, destruction de la végétation) et contribue fortement à la pollution de l’air et au réchauffement climatique. Des emblèmes locaux : ce projet totalement inepte de Canua Island sur nos côtes, un petit exemple représentatif de cet affairisme suicidaire, ces courses de Formule 1 dans nos villes, ces Jeux Olympiques d’hiver que Muselier, Estrosi et Wauquiez veulent nous imposer en 2030, alors que le climat de nos montagnes est déjà bouleversé, et que tous les climatologues se rongent les sangs.

Rappelons aussi que, d’après l’Organisation mondiale du tourisme, 95% des touristes mondiaux visitent moins de 5% des terres émergées. À l’échelle de la France, 80% de l’activité touristique se concentre sur 20% du territoire. Et que dire de notre littoral méditerranéen ?

Cette économie est aveugle, irresponsable et assassine. Elle nous mène droit dans le mur. Ecologiquement, mais aussi socialement, avec l’extraordinaire pression du tourisme sur le foncier, le marché locatif et les prix, alors que notre territoire connaît plus de 20% de taux de pauvreté. Ayons bien conscience que depuis le début, nous ne parlons que du « tourisme institutionnel ». Sachez qu’il existe aussi un « tourisme humanitaire » (assez détestable dans les faits), un « tourisme d’affaires », ou même un « tourisme de l’apocalypse », appelé plus poliment « tourisme de la dernière chance » : visiter, en paquebot ou en avion, les calottes glaciaires et les derniers ours blancs sur la banquise avant qu’ils ne disparaissent, par exemple… Et passons sur le « tourisme sanitaire » ou celui de la « prédation sexuelle »…

STOP (vraiment) au surtourisme ! Que tous les irresponsables et « parrains du chaos climatique »* qui nous mènent au désastre soient certains d’une chose : des comptes leur seront demandés ! Nous demandons une remise en question complète de ce tourisme industriel, un arrêt des extensions d’aéroports, une taxation du kérosène et des transports maritimes de loisirs, un moratoire sur l’ensemble des campagnes de promotion touristique, un plan de diversification économique pour les territoires très dépendants de ce tourisme du XXème siècle, et cætera. Il est temps de siffler la fin de la récré.

Par Le Collectif citoyen 06

* Expression d’Antonio Gutierres, secrétaire général de l’ONU, juin 2024.

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10.08.2024 à 13:58

“Regards experts” : discussion avec des personnes usager.ères de drogue

admin

Travaillant auprès des usager.ères de drogues, Kawalight, a réalisé un entretien avec deux de ces personnes, à propos des difficultés qu’elle et il rencontrent. Par Kawalight Je travaille en CAARUD (Centre d’accueil et d’accompagnement pour la réduction des risques avec les usager.ères de drogues). Je suis responsable du service de médiation. En gros, je travaille avec des toxico SDF et je vais me faire engueuler par les riverain.es et les.. Read More

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Texte intégral (2697 mots)

Travaillant auprès des usager.ères de drogues, Kawalight, a réalisé un entretien avec deux de ces personnes, à propos des difficultés qu’elle et il rencontrent.

Par Kawalight

Je travaille en CAARUD (Centre d’accueil et d’accompagnement pour la réduction des risques avec les usager.ères de drogues). Je suis responsable du service de médiation. En gros, je travaille avec des toxico SDF et je vais me faire engueuler par les riverain.es et les commerçants.es des rues jonchées de seringues et d’excréments.

Le projet « Regards Experts » du CAARUD Lou Passagin est né de plusieurs constats au sein même des rues du centre-ville de Nice et notamment des rues Dr Balestre et Tiranty présentées comme des lieux de consommation à ciel ouvert. S’il est indiscutable que ces rues sont occupées par un public usager de substances psychoactives, il y a un énorme décalage entre le traitement médiatique et la réalité. Cela renforce la stigmatisation des consommateur.ices et la vision des usager.ères elleux mêmes qui, manifestement, vivent un quotidien différent.

S’il n’est pas question de prendre parti, ni même d’incriminer qui que ce soit (quoique…), notre positionnement « d’aller vers » dans une démarche de médiation sociale. Il nous pousse à donner la parole aux usager.ères en les considérant comme expert.es du milieu dans lequel iels vivent. A montrer leur quotidien depuis leurs regards et non via un prisme médiatique ne sachant pas se départir du débat politique là où les questions essentielles devraient se fixer sur la santé publique.

Dans le cadre du projet, Martial (usager du CAARUD) nous accompagne régulièrement en maraude pour nous aider à ramasser le matériel usagé dans les squats, les parkings, les rues, les jardins…

L’entretien se déroule en plein centre-ville dans la rue Tiranty, au cœur du problème donc. Nous avions rendez-vous au CAARUD, mais Martial n’est jamais arrivé car le besoin de consommer a été plus fort. Mais je connais Martial depuis bientôt douze ans. Alors je suis parti à sa recherche. Et je l’ai trouvé entouré de deux autres usager.ères, tous les trois assis autour d’une boîte de Ritaline et de quelques aiguilles. Deux ou trois shoots plus tard, nous nous installons sur le trottoir à peine à l’écart. Je tends à Martial une photo qu’il a pris lors d’une maraude.

Personnes en train de s’injecter de la drogue, Nice, juin 2024. Crédit DR

KW : Alors en gros, qu’est-ce qu’on voit sur l’image ?

Martial : On voit deux personnes en train de se faire leur shoot malgré tout le mal que se donnent les CAARUD pour qu’on ait une salle de shoot, et ben on a que des endroits comme ça. C’est-à-dire des parkings comme ici sur la photo ou des lieux publics, ce qui est clairement un problème de santé publique parce que des fois il y’a des seringues qui trainent, des travailleurs des parking se piquent avec certaines seringues de consommateurs et ça pose problème. Il serait temps que les politiques se réveillent un p’tit peu et qu’ils ouvrent justement un endroit pour nous, pour qu’on puisse shooter dans un endroit propre, sans risque, en étant accompagné par une équipe de la salle de shoot avec tout un travail fait derrière. Je pense que les salles de shoot sont importantes pour tous.

KW : Pour revenir sur la photo, tu peux nous expliquer pourquoi on se retrouve avec ce genre de situation ?

M : Ben parce qu’on n’a pas d’endroit où aller pour shooter. C’est malheureux, mais on n’a pas d’autres choix que d’aller dans la rue Tiranty ou Balestre ou encore le parking du Louvre.

Manou, une amie de Martial, se joint à nous et prend part à la discussion.

MN : Et encore heureusement qu’il y a des associations qui sont là pour nous donner du matos.

KW : Tu veux dire qu’il y a un problème d’accès au matériel ?

MN : Oui, il n’y en pas assez. Les machines elles sont cassées ou carrément il n’y en a pas. Il y en a une à Pasteur et elle est toujours cassée. J’y suis passé ce week-end encore et elle ne marchait pas.

KW : Alors, j’y passe souvent car c’est nous qui nous occupons de l’entretien. Elle n’est pas cassée, mais j’y suis passé ce matin et les deux côtés était effectivement coincés à cause d’un bourrage de pièces. Là, elle marche, mais ça arrive souvent c’est clair. Elle marche jusqu’à ce qu’elle se recoince et ainsi de suite. Quand ce ne sont pas les riverain.es qui les détériorent volontairement.

Sur la question des automates (distributeurs de kits d’injection stérile à moindre risques et récupérateur de seringues usagées), la politique prend clairement le dessus sur la santé à Nice. Lorsque j’ai commencé au CAARUD il y a onze ans, il y avait un automate dans le centre-ville. Celui-ci a fini par être déplacé sous la pression du comité de quartier. Il est resté plusieurs années sur un nouvel emplacement où il distribuait et récupérait trois fois moins de matériel sur l’année. Pour cause de travaux, il a fallu déplacer de nouveau la machine. Elle a été dans un premier temps déplacé sur le trottoir d’en face, mais la propriétaire du garage juste à côté a fait travailler la mafia légale niçoise et il a été purement et simplement enlevé sans que nous sachions où il se trouvait pendant plusieurs mois. Ce dernier a finalement été installé sur un nouvel emplacement, toujours un peu plus loin du centre-ville. Dès que le distributeur a touché le sol, la mairie et nous même avons reçu de nombreuses doléances de la part des riverain.es qui nous verbalisaient leurs craintes de voir ce type d’appareil dans leur rue. Certain.es sont même allé jusqu’à menacer de l’arracher en inventant des problèmes de nuisances sonores inexistantes ou encore du matériel souillé qui joncherait tous les trottoirs et les jardins. Ces doléances nous ont extrêmement mobilisées puisque nous avons évidemment pris le problème au sérieux et ainsi effectué de nombreuses maraudes dans tout le quartier. Maraudes qui ont toutes confirmées que les déclarations des riverain.es étaient erronées. Nous nous sommes également rapproché des services espace verts de la ville qui ont un local dans la rue en question. Ils nous ont affirmé trouver moins de matériel qu’avant et nous ont même dit que la présence du distributeur était pratique pour les agent.es car ce dernier permet également de récupérer le matériel usé et leur permet donc à elleux de jeter le matériel qu’iels trouvent sur leurs différents secteurs d’intervention. Quant aux plaignant.es du quartier, forcé.es de constater que l’automate n’a absolument rien changé à leur quotidien, nous n’entendons plus parler d’elleux à ce jour.

MN : Et il y a un problème avec les pharmacies aussi qui ne veulent plus du tout nous donner de seringues.

KW : C’est vrai qu’il y a moins de pharmacies partenaires, mais je peux te dire où aller et trouver des kits gratuits. Ceci-dit, il y a un réel problème car les pharmacies sont seules et ce n’est pas toujours évident pour elles de tenir quand elles subissent des agressions face auxquelles elles sont démunies.

Dans le cadre du Programme d’échange de seringues en pharmacie (PESP), les officines ont une responsabilité sanitaire en proposant des kits d’injection (payants ou gratuits) et en récupérant le matériel usagé avec des containers prévus à cet effet. Face au manque de suivi social et sanitaire du public usager de drogue, les pharmacien.nes se retrouvent régulièrement confrontés à l’inadaptation d’un public en manque et/ou à des ordonnances pour le moins suspectes, voire à des violences et des vols.

M : Après quand tu vois des mecs comme Alex (un usager du CAARUD qui vient de passer nous voir en criant fort et en gesticulant dans tous les sens) rentrer dans une pharmacie et les agresser parce qu’ils ne lui donnent pas ce qu’il veut, tu comprends que les gars ils veulent plus quoi.

KW : Ça veut dire qu’il y a un problème de la part de certains usagers aussi ?

M : Ah ben c’est clair qu’on a notre part de responsabilité et de faute aussi.

KW : Et pourquoi il y a ce problème selon vous ?

MN : Parce qu’on n’arrive pas à gérer notre dépendance et on n’est pas assez entouré pour ça. Par exemple, moi je ne savais pas qu’il ne fallait pas reshooter avec la même seringue parce qu’on s’infecte et qu’on fait des poussières ou des abcès.

M : Et ce serait bien qu’on ait une machine pour voir nos veines par exemple.

KW : Oui, alors du coup tu parlais d’une salle de conso ou salle de shoot tout à l’heure, tu peux nous en dire plus ?

M : Ben par exemple la salle de shoot à Paris, ça se passe très bien.

KW : Tu peux nous dire en quoi ça consiste ?

M : Alors t’arrives, tu donnes ton blase, mais tu dis ce que tu veux, c’est comme au CAARUD, c’est anonyme. Tu leur dis ce que tu shootes, tu leur montres et t’as comme des petits box avec une chaise et une table. Il y a un rideau tiré et tu prépare ton truc et tu shootes tranquille. Et pour ceux qui ont du mal à faire leur shoot comme moi, tu avertis l’équipe médicale et tu peux te faire assister par un collègue en annonçant qui et où il va te shooter. En gros, tout se passe de manière supervisée et donc beaucoup plus sécure. T’as aussi un étage pour te reposer et rester sous surveillance sanitaire avec quelque chose à manger et à boire.

KW : Comme après un vaccin finalement ?

M : Rires… Oui voilà, c’est ça.

MN : Tu vois moi, la dernière fois je n’ai pas shooté pendant huit semaines parce que j’étais en cure et en sortant, j’ai shooté direct et j’ai eu les jambes qui tremble, tout le corps qui tremble. On m’a dit que c’était une OD, c’est vrai ?

KW : T’as shooté quoi ?

MN : De la coke, un demi de coke. La même dose que d’habitude, mais là je sortais de cure. Mon mari et ma fille me soutenaient, mais j’ai cru que j’allais mourir.

KW : Alors oui, c’est ça le problème, c’est que sans accompagnement post-cure, tu replonges souvent et si tu reprends les mêmes doses, c’est potentiellement dangereux et tu peux facilement faire une OD.

MN : Et en plus je ne sais pas faire, alors je fais ça n’importe comment.

KW : Alors justement, tu sais Martial si dans les salles de conso, tu peux avoir accès à un accompagnement de la part des professionnels ?

M : Oui, c’est un peu comme AERLI (programme expérimental d’Accompagnement éducatif à la réduction des risques liés à l’injection). Ils te conseillent, te montrent comment ne pas t’abîmer les veines, comment filtrer ton produit…

KW : Du coup, je pensais te demander quelles sont les optiques selon toi pour que ce genre de situation qu’on voit sur la photo ne se produisent plus ?

M : Il faut des salles de shoot dans toutes les villes.

KW : Oui, je crois que tu avais déjà un peu répondu. Rires… Une autre idée peut-être ?

MN : Un camion qui intervient dans le centre-ville.

Alors voilà, finalement on parle de présence, d’accompagnement, d’aide, de soutien, de compréhension, d’écoute, d’intérêt sanitaire. Tous ces mots barbares d’éduc’ spé que l’on comprend pourtant très bien quand il s’agit d’une personne handicapée. Comme le dit Martial en début d’entretien et comme il le dit bien souvent sans gêne aux flics qui les déplacent de rue en rue, il serait peut-être temps que les politiques se réveillent.

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