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11.11.2025 à 11:21

Dans l’ombre de la guerre

Pablo Pillaud-Vivien

Derrière le culte de la mémoire de la Grande Guerre, un présent belliqueux s’installe. La guerre est redevenue la langue du pouvoir. Il y a cent sept ans, l’Europe célébrait l’armistice de la « der des ders ». Aujourd’hui, dans les discours officiels, la même solennité résonne : hommage aux morts, leçon d’histoire, promesse de paix. Mais…
Texte intégral (642 mots)

Derrière le culte de la mémoire de la Grande Guerre, un présent belliqueux s’installe. La guerre est redevenue la langue du pouvoir.

Il y a cent sept ans, l’Europe célébrait l’armistice de la « der des ders ». Aujourd’hui, dans les discours officiels, la même solennité résonne : hommage aux morts, leçon d’histoire, promesse de paix. Mais sous les drapeaux et les trompettes, l’air a changé. Le silence des monuments ne couvre plus le grondement du monde. Partout, la guerre rôde, déjà présente, déjà future.


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Dans lavant-guerre, le dossier du dernier numéro de la revue, nous montrons comment l’idée même de guerre ne s’est jamais aussi bien portée. La guerre, aujourd’hui, est devenue la forme générale du pouvoir : elle s’infiltre dans nos mots, nos budgets, nos imaginaires. Guerre contre la dette, contre le terrorisme, contre le virus, contre les pauvres. Guerre économique, climatique, culturelle. Guerre à distance, par drones, par sanctions, par algorithmes.

Pendant que les présidents déposent des gerbes, d’autres s’arment. Le Pentagone a retrouvé son vrai nom : « ministère de la guerre ». L’Europe promet d’y consacrer 5% de son PIB. La France vend ses Rafale comme d’autres exportaient du blé. En 2022, elle est devenue le deuxième marchand d’armes au monde. Et pendant que les profits explosent, Gaza continue de brûler, l’Ukraine continue de saigner, le Soudan s’effondre. Plus de cent millions d’humains ont du fuir leur foyer… et nous, en Europe, feignons d’être encore en paix.

Quoique… La paix n’est plus l’horizon de nos politiques. Emmanuel Macron l’a dit : il faut « assumer la guerre ». La formule, glaçante, dit tout : le militarisme est redevenu la grammaire de la puissance. La gauche cherche encore les mots pour s’y opposer. Comment nommer la guerre sans la reproduire ? Comment refuser la logique de la force sans passer pour naïf ? Comment, surtout, redonner un sens politique à la paix, non pas comme une absence de conflit, mais comme un projet de justice et d’égalité ?

« La guerre n’est plus ce qu’elle était », rappelle Bertrand Badie dans notre dossier : elle ne se joue plus seulement entre États, mais entre sociétés. Elle traverse les peuples, les réseaux, les consciences. Elle s’invite chez nous, dans nos villes, sur nos écrans, au tréfond de nos peurs. Et c’est peut-être cela, le plus dangereux : que la guerre ne soit plus un événement mais un climat. Un état du monde, et de l’esprit.

Alors, en ce 11 novembre, souvenons-nous non seulement des morts de 14-18 mais de ceux qui meurent aujourd’hui, dans les guerres que l’on ne veut pas voir. Ou celles que l’on voit sans rien y faire. Et souvenons-nous surtout de ce que voulait dire « plus jamais ça ». Non pas un serment passé mais une tâche présente. Car si l’avant-guerre est déjà là, il nous revient d’en écrire l’après.

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11.11.2025 à 11:13

Dans l’ombre de la guerre

la Rédaction

La newsletter du 11 novembre 📨
Texte intégral (1395 mots)

La newsletter du 11 novembre 📨

par Pablo Pillaud-Vivien

Derrière le culte de la mémoire de la Grande Guerre, un présent belliqueux s’installe. La guerre est redevenue la langue du pouvoir.

Il y a cent sept ans, l’Europe célébrait l’armistice de la « der des ders ». Aujourd’hui, dans les discours officiels, la même solennité résonne : hommage aux morts, leçon d’histoire, promesse de paix. Mais sous les drapeaux et les trompettes, l’air a changé. Le silence des monuments ne couvre plus le grondement du monde. Partout, la guerre rôde, déjà présente, déjà future.

Dans lavant-guerre, le dossier du dernier numéro de la revue, nous montrons comment l’idée même de guerre ne s’est jamais aussi bien portée. La guerre, aujourd’hui, est devenue la forme générale du pouvoir : elle s’infiltre dans nos mots, nos budgets, nos imaginaires. Guerre contre la dette, contre le terrorisme, contre le virus, contre les pauvres. Guerre économique, climatique, culturelle. Guerre à distance, par drones, par sanctions, par algorithmes.

Pendant que les présidents déposent des gerbes, d’autres s’arment. Le Pentagone a retrouvé son vrai nom : « ministère de la guerre ». L’Europe promet d’y consacrer 5% de son PIB. La France vend ses Rafale comme d’autres exportaient du blé. En 2022, elle est devenue le deuxième marchand d’armes au monde. Et pendant que les profits explosent, Gaza continue de brûler, l’Ukraine continue de saigner, le Soudan s’effondre. Plus de cent millions d’humains ont du fuir leur foyer… et nous, en Europe, feignons d’être encore en paix.

Quoique… La paix n’est plus l’horizon de nos politiques. Emmanuel Macron l’a dit : il faut « assumer la guerre ». La formule, glaçante, dit tout : le militarisme est redevenu la grammaire de la puissance. La gauche cherche encore les mots pour s’y opposer. Comment nommer la guerre sans la reproduire ? Comment refuser la logique de la force sans passer pour naïf ? Comment, surtout, redonner un sens politique à la paix, non pas comme une absence de conflit, mais comme un projet de justice et d’égalité ?

« La guerre n’est plus ce qu’elle était », rappelle Bertrand Badie dans notre dossier : elle ne se joue plus seulement entre États, mais entre sociétés. Elle traverse les peuples, les réseaux, les consciences. Elle s’invite chez nous, dans nos villes, sur nos écrans, au tréfond de nos peurs. Et c’est peut-être cela, le plus dangereux : que la guerre ne soit plus un événement mais un climat. Un état du monde, et de l’esprit.

Alors, en ce 11 novembre, souvenons-nous non seulement des morts de 14-18 mais de ceux qui meurent aujourd’hui, dans les guerres que l’on ne veut pas voir. Ou celles que l’on voit sans rien y faire. Et souvenons-nous surtout de ce que voulait dire « plus jamais ça ». Non pas un serment passé mais une tâche présente. Car si l’avant-guerre est déjà là, il nous revient d’en écrire l’après.

Pablo Pillaud-Vivien

🔴 VOILE DU JOUR

Un foulard peut en cacher un autre

Un autre jour en France et une nouvelle polémique sur le voile. Le 5 novembre, des écoliers sont venus assister à une séance parlementaire. Une classe de CM2 et une classe de bac professionnel venues découvrir la machine politique, en tribune, juste au-dessus de l’hémicycle, à l’invitation du député Modem Marc Fesneau. Un événement comme il en existe tous les jours à l’Assemblée. Et nos braves enfants ont pu découvrir les lubies de l’extrême droite. Car parmi eux, certaines portaient un voile. Une « infâme provocation » pour le député RN Julien Odoul qui, pour rappel, s’est fait connaître du grand public exactement pour les mêmes faits, au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté en 2019. « Comment une telle provocation islamiste peut-elle être tolérée par la présidente de l’Assemblée ? », demande un autre parlementaire d’extrême droite ? Et Yaël Braun-Pivet de se mettre dans le rang : « Au cœur même de l’hémicycle, où a été votée la loi de 2004 sur la laïcité à l’école, il me paraît inacceptable que de jeunes enfants puissent porter des signes religieux ostensibles dans les tribunes », écrit-elle. Or l’Assemblée n’est pas une extension de l’école, les élèves ne sont pas des agents de la République et la loi n’est pas transgressée. Mince ! Rapidement, les islamophobes ont trouvé la parade : dans le règlement du Palais-Bourbon, il est stipulé que « pour être admis dans les tribunes, le public doit porter une tenue correcte. Il se tient assis, découvert et en silence ». Le mot est là : « découvert ». Il a sûrement été inscrit pour des chapeaux ou des casquettes, mais qu’importe, il fera l’affaire. On se demande si des bonnes sœurs seraient concernées par une telle polémique. Ou des jeunes élèves d’une école juive arborant des kippas. Et avait-on obligé Fleur Breteau, fondatrice du collectif Cancer colère, de se « découvrir » avant d’hurler sa rage lors du vote de la loi Duplomb ?

L.L.C.

ON VOUS RECOMMANDE…

« De Gaulle, le commencement » : une fiction documentaire de France Télévisions. Elle retrace une période méconnue de la vie de Charles de Gaulle, jeune officier fait prisonnier des Allemands au cœur de la Première Guerre mondiale. Un poil hagiographique mais passionnant.

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10.11.2025 à 12:59

La grenade dégoupillée

Catherine Tricot

De justesse, les députés ont adopté, ce 8 novembre, le volet « recettes » du budget de la sécurité sociale. La gauche s’est totalement éparpillée entre votes pour, contre et abstentions. Illisible et confus. Samedi soir, par 176 voix pour, 161 contre et 58 abstentions, les députés ont donc adopté la partie recettes du budget de la…
Texte intégral (1037 mots)

De justesse, les députés ont adopté, ce 8 novembre, le volet « recettes » du budget de la sécurité sociale. La gauche s’est totalement éparpillée entre votes pour, contre et abstentions. Illisible et confus.

Samedi soir, par 176 voix pour, 161 contre et 58 abstentions, les députés ont donc adopté la partie recettes du budget de la sécurité sociale. Parmi les votes contre, on trouve notamment les députés insoumis, la communiste Elsa Faucillon, l’écologiste Sandrine Rousseau ou encore les membres de l’Après Clémentine Autain et Alexis Corbière. Parmi les votes pour, la quasi-totalité des députés socialistes (à deux abstentions près), tout comme Emmanuel Maurel (groupe communiste) et Delphine Batho (écologiste). Parmi les abstentionnistes, on trouve nombre de députés communistes et écologistes dont Stéphane Peu (président du groupe communiste), Cyrielle Chatelain (présidente du groupe écologiste), Pouria Amirshahi ou encore François Ruffin (Debout !).


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La gauche n’est pas la seule à s’être divisée. Les députés Renaissance et MoDem ont voté pour. Horizons s’est divisé entre votes en faveur du texte et abstentions. LR s’est abstenu. La confusion est à son comble.

Si on ajoute que les députés socialistes ont motivé leur vote non par un accord – même relatif – mais « pour la poursuite du débat », on se demande qui peut s’y retrouver. Dans la confusion des termes, ajoutons qu’il peut paraître étrange d’appeler « victoire » ce qui n’est que mauvais coups esquissés. Promettre trois coups de bâtons et n’en recevoir que deux, est-ce une victoire ? Certes, la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants seront bien épargnées. Qui avait eu ces fameuses idées ? La contribution sociale généralisée (CSG) sur les revenus du patrimoine est comptée comme une victoire par les socialistes, décriée par les insoumis qui soulignent que son élargissement s’accompagne d’une baisse du taux forfaitaire de 1,5% à 1%… et donc une économie pour les plus hauts patrimoines. Confusion à tous les niveaux.

Et il y a tout le reste. Tout ce que la gauche n’a pas pu éviter : la limitation à un mois des arrêts maladie, la suppression de l’exonération fiscale des indemnités journalières pour affection longue durée (ALD) (700 millions d’euros attendus), l’élargissement aux entreprises de plus de 250 salariés d’une baisse des cotisations patronales sur les heures supplémentaires (élargissement du trou de la sécu en perspective), l’augmentation des franchises médicales sur les boîtes de médicaments et sur les visites chez le médecin… La liste est difficile à établir : aucun site ne la tient à jour, pas même ceux des groupes parlementaires ou du gouvernement. Le mystère s’épaissit.

On s’interroge sur la réalité des victoires, pas sur les promesses de victoire. On peut partager la volonté d’éviter « le pire du pire » et comprendre l’engagement des députés en ce sens. Mais le vote « pour » signifie que le « compromis » est correct. L’est-il ? Personne à gauche ne le dit.

Rien ne dit que l’examen ira à son terme mercredi. Rien ne dit donc qu’un vote interviendra, même sur le décalage de la réforme des retraites. Dans cette hypothèse, beau bazar en perspective au sein même de la gauche. Si on ajoute à cela que le Sénat va tout remettre à sa main, que la CMP (commission mixte paritaire entre les deux chambres) est dominée par la droite, que les délais permettront au gouvernement de passer par ordonnances… Alors on s’interroge sur la réalité des victoires, pas sur les promesses de victoire.

On peut partager la volonté d’éviter « le pire du pire » et comprendre l’engagement des députés en ce sens. Mais le vote « pour » signifie que le « compromis » est correct. L’est-il ? Personne à gauche ne le dit. L’an passé, les députés de gauche avaient voté le volet recettes du budget. Il n’est donc pas impossible de voter pour un budget. Mais l’an passé, il l’avait fait au terme d’amendements conséquents adoptés à la suite de la désertion des macronistes désabusés et parfois du vote des députés RN. Le budget était alors devenu « NFP compatible ». Est-ce la cas aujourd’hui ?

Mais le plus grave est l’illisibilité complète de ce vote. Comment les citoyens peuvent-ils se faire une idée de la politique recherchée par le gouvernement, ou de celle poursuivie par la gauche ? Le désintérêt, l’écœurement et la défiance gagnent du terrain. Toute la vie politique ne peut se polariser sur le parlement et sur l’action gouvernementale. Ce n’est qu’une partie de la politique qui englobe – on l’oublie – nos choix multiples, privés, professionnels, associatifs, syndicaux. La politique c’est ordonner, donner sens au monde et à nos actions. Quel sens a-t-on dégagé de ces batailles d’amendements ? Ce charivari nous désarme. 

En dissolvant l’Assemblée, Emmanuel Macron avait promis « une grenade dégoupillée dans les jambes des partis ». Elle éclate sur la politique dans son entier. Les responsables politiques ne sont pas obligés de laisser faire cela, de s’adonner à ces jeux. Plus, ils ont le devoir de s’opposer à cette effroyable attaque contre la démocratie.

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10.11.2025 à 12:56

La grenade dégoupillée

la Rédaction

La newsletter du 10 novembre 📨
Texte intégral (1753 mots)

La newsletter du 10 novembre 📨

par Catherine Tricot

De justesse, les députés ont adopté, ce 8 novembre, le volet « recettes » du budget de la sécurité sociale. La gauche s’est totalement éparpillée entre votes pour, contre et abstentions. Illisible et confus.

Samedi soir, par 176 voix pour, 161 contre et 58 abstentions, les députés ont donc adopté la partie recettes du budget de la sécurité sociale. Parmi les votes contre, on trouve notamment les députés insoumis, la communiste Elsa Faucillon, l’écologiste Sandrine Rousseau ou encore les membres de l’Après Clémentine Autain et Alexis Corbière. Parmi les votes pour, la quasi-totalité des députés socialistes (à deux abstentions près), tout comme Emmanuel Maurel (groupe communiste) et Delphine Batho (écologiste). Parmi les abstentionnistes, on trouve nombre de députés communistes et écologistes dont Stéphane Peu (président du groupe communiste), Cyrielle Chatelain (présidente du groupe écologiste), Pouria Amirshahi ou encore François Ruffin (Debout !).

La gauche n’est pas la seule à s’être divisée. Les députés Renaissance et MoDem ont voté pour. Horizons s’est divisé entre votes en faveur du texte et abstentions. LR s’est abstenu. La confusion est à son comble.

Si on ajoute que les députés socialistes ont motivé leur vote non par un accord – même relatif – mais « pour la poursuite du débat », on se demande qui peut s’y retrouver. Dans la confusion des termes, ajoutons qu’il peut paraître étrange d’appeler « victoire » ce qui n’est que mauvais coups esquissés. Promettre trois coups de bâtons et n’en recevoir que deux, est-ce une victoire ? Certes, la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants seront bien épargnées. Qui avait eu ces fameuses idées ? La contribution sociale généralisée (CSG) sur les revenus du patrimoine est comptée comme une victoire par les socialistes, décriée par les insoumis qui soulignent que son élargissement s’accompagne d’une baisse du taux forfaitaire de 1,5% à 1%… et donc une économie pour les plus hauts patrimoines. Confusion à tous les niveaux.

Et il y a tout le reste. Tout ce que la gauche n’a pas pu éviter : la limitation à un mois des arrêts maladie, la suppression de l’exonération fiscale des indemnités journalières pour affection longue durée (ALD) (700 millions d’euros attendus), l’élargissement aux entreprises de plus de 250 salariés d’une baisse des cotisations patronales sur les heures supplémentaires (élargissement du trou de la sécu en perspective), l’augmentation des franchises médicales sur les boîtes de médicaments et sur les visites chez le médecin… La liste est difficile à établir : aucun site ne la tient à jour, pas même ceux des groupes parlementaires ou du gouvernement. Le mystère s’épaissit.

Rien ne dit que l’examen ira à son terme mercredi. Rien ne dit donc qu’un vote interviendra, même sur le décalage de la réforme des retraites. Dans cette hypothèse, beau bazar en perspective au sein même de la gauche. Si on ajoute à cela que le Sénat va tout remettre à sa main, que la CMP (commission mixte paritaire entre les deux chambres) est dominée par la droite, que les délais permettront au gouvernement de passer par ordonnances… Alors on s’interroge sur la réalité des victoires, pas sur les promesses de victoire.

On peut partager la volonté d’éviter « le pire du pire » et comprendre l’engagement des députés en ce sens. Mais le vote « pour » signifie que le « compromis » est correct. L’est-il ? Personne à gauche ne le dit. L’an passé, les députés de gauche avaient voté le volet recettes du budget. Il n’est donc pas impossible de voter pour un budget. Mais l’an passé, il l’avait fait au terme d’amendements conséquents adoptés à la suite de la désertion des macronistes désabusés et parfois du vote des députés RN. Le budget était alors devenu « NFP compatible ». Est-ce la cas aujourd’hui ?

Mais le plus grave est l’illisibilité complète de ce vote. Comment les citoyens peuvent-ils se faire une idée de la politique recherchée par le gouvernement, ou de celle poursuivie par la gauche ? Le désintérêt, l’écœurement et la défiance gagnent du terrain. Toute la vie politique ne peut se polariser sur le parlement et sur l’action gouvernementale. Ce n’est qu’une partie de la politique qui englobe – on l’oublie – nos choix multiples, privés, professionnels, associatifs, syndicaux. La politique c’est ordonner, donner sens au monde et à nos actions. Quel sens a-t-on dégagé de ces batailles d’amendements ? Ce charivari nous désarme. 

En dissolvant l’Assemblée, Emmanuel Macron avait promis « une grenade dégoupillée dans les jambes des partis ». Elle éclate sur la politique dans son entier. Les responsables politiques ne sont pas obligés de laisser faire cela, de s’adonner à ces jeux. Plus, ils ont le devoir de s’opposer à cette effroyable attaque contre la démocratie.

Catherine Tricot

🔴 BAD NEWS DU JOUR

États-Unis/France : deux crises, un même vertige

Aux États-Unis, huit sénateurs démocrates ouvrent la voie à une fin du shutdown en cédant à Donald Trump sur un compromis au rabais. 40 jours de blocage budgétaire avaient laissé les services publics à l’arrêt et des millions de fonctionnaires sans paie. En France, la gauche se divise, elle aussi, sur le budget : entre ceux qui veulent « éviter le blocage » et ceux qui refusent de cautionner l’austérité. De part et d’autre de l’Atlantique, la droite impose son cadre au forceps. À Washington comme à Paris, la gauche cherche encore comment s’opposer sans se fragmenter ni mettre le pays à genoux.

P.P.-V.

ON VOUS RECOMMANDE…

« The Deal », sur Arte. Dans un hôtel de luxe à Genève, en 2015, Washington et Téhéran entament des négociations sur le nucléaire iranien. Une série palpitante où se jouent, au cœur de la diplomatie de très haut niveau, les fragilités comme les forces des relations les plus humaines qui soient.

C’EST CADEAU 🎁🎁🎁

"On se révoltera tant qu'on sera pauvres!" La prime de Noël ne doit rien à la générosité de l'Etat, mais tot à la lutte de chômeurs, sous et contre le gouvernement Jospin. Chronique France Inter sur ces 150 euros que l'on veut sucrer aux précaires sans enfant. www.radiofrance.fr/franceinter/…

(@askolovitchc.bsky.social) 2025-11-08T14:44:53.376Z

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10.11.2025 à 12:11

#Déclarama

la Rédaction

Texte intégral (3886 mots)
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10.11.2025 à 11:09

Les Portugayz. Épisode 1 : la rencontre

Arthur Vacher

« Les Portugayz » est un podcast documentaire mensuel en cinq épisodes, raconté à la première personne et réalisé en partenariat avec la revue Regards. Arthur Vacher y retrace l’histoire d’une amitié singulière entre trois garçons à la fois gays et Portugais. Un récit intime, tendre et politique, qui explore la force et la fragilité des liens. Épisode 1…
Lire + (183 mots)

« Les Portugayz » est un podcast documentaire mensuel en cinq épisodes, raconté à la première personne et réalisé en partenariat avec la revue Regards. Arthur Vacher y retrace l’histoire d’une amitié singulière entre trois garçons à la fois gays et Portugais. Un récit intime, tendre et politique, qui explore la force et la fragilité des liens.

Épisode 1 : la rencontre

Dans ce premier épisode des « Portugayz », Arthur Vacher raconte sa rencontre avec Adrien et Joseph dans le grand magasin où ils travaillent à Paris. Ils partagent la même langue secrète : un humour queer, un accent portugais, une manière de se protéger du monde. Au détour des rayons, entre les pauses déjeuner et les confidences, naît une amitié improbable et puissante.


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