12.02.2025 à 13:51
la Rédaction
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MENSUEL –FÉVRIER 25 – 10 € (ou 4 € en version numérique)
12.02.2025 à 12:53
Loïc Le Clerc
Le président américain tente d’imposer sa vision pour l’avenir de Gaza. Sa « French Riviera » serait criminelle. Une alternative doit être avancée.
Après des mois de destructions, de morts, de déplacement massif des populations, et alors que la guerre n’est pas terminée, l’avenir de Gaza commence à se discuter.
TOUS LES JOURS, RETROUVEZ L’ESSENTIEL DE L’ACTU POLITIQUE DANS NOTRE NEWSLETTER
À ce jour, 63% des bâtiments ont été détruits, dont la presque totalité des écoles. Quasiment tous les Gazaouis ont fui leurs foyers – 72% des bâtiments résidentiels ayant été entièrement ou partiellement démolis selon l’Onu. 68% de routes, plus de 60% du réseau de distribution électrique et 41% des terrains agricoles sont endommagés. Des chiffres probablement en dessous d’une réalité encore impalpable dans la bande de Gaza. Depuis le 7 octobre 2023, officiellement, 47 161 personnes ont été tuées, dont plus de 14 500 enfants, selon le décompte provisoire de l’Unicef. 11 200 autres sont portées disparues et sont probablement sous les décombres. Mais pour les vivants, la reconstruction est nécessaire.
La voix la plus forte sur ce sujet est celle de Donald Trump. Son plan est simple : « Acheter, posséder, rebâtir » la bande de Gaza. Quant aux Gazaouis, ils seraient déplacés en Jordanie ou en Égypte, et n’auraient pas droit au retour. En d’autres termes, les habitants de Gaza seraient dépossédés de tout, de leur histoire, de leurs espoirs, de leurs terres. Benjamin Netanyahou est euphorique, le monde arabe s’y oppose encore et Donald Trump le menace de sanctions économiques. Ce scénario est une catastrophe et il est inconcevable de laisser l’Oncle Sam redessiner le monde tel un enfant capricieux.
Sur place, à Gaza, il y a 42 millions de tonnes de décombres. L’alternative est simple : on rebâtit à partir de ces matériaux et avec les Gazaouis. C’est la seule solution respectueuse des Palestiniens.
L’Onu estime le coût de cette reconstruction entre 30 et 40 milliards de dollars. En soit, ce n’est pas un problème insurmontable : 1% de la dette cumulée de la France, quelques bribes des investissements annoncés pour l’IA.
Sur place, à Gaza, il y a 42 millions de tonnes de décombres. L’alternative est simple : on rebâtit à partir de ces matériaux et avec les Gazaouis ou on déblaye tout, matériaux et habitants. Trump, dans une logique impérialiste, d’efficacité, de rentabilité et d’affairisme veut aller vite, injecter les milliards et amener les grosses machines à béton. Sa seule vision est celle de la table rase de l’histoire et des habitants. Il prépare des projets immobiliers juteux, la « French Riviera ». Si on refuse cette solution, qui n’est ni plus ni moins que du nettoyage ethnique, il faut faire avec les habitants et les matériaux sur place, petit à petit. C’est la seule solution respectueuse des Palestiniens. Les Gazaouis doivent être associés et les premiers acteurs de ce chantier monstre
Le problème essentiel, c’est le temps. Cette reconstruction respectueuse suppose d’organiser le temps, qui ne sera pas inférieur à 10 ou 15 ans. Organiser avec les Palestiniens ce vaste chantier, permettre la vie pendant cette terrible épopée: tout impose l’intervention d’une organisation de type étatique. Le Hamas ne peut être cette organisation. L’Autorité palestinienne ? Elle doit en faire partie. L’Onu doit conduire cette reconstruction, pourquoi pas avec la Ligue arabe. Il faut prendre au mot les monarchies du Golfe qui exigent une contrepartie politique à leur investissement, celui d’un État pour les Palestiniens et rester vigilant sur l’arrivée des pétrodollars qui ont déjà financé des acteurs de la destruction.
12.02.2025 à 12:51
la Rédaction
Un sondage Ifop pour l’Opinion sur les intentions de vote en cas de législatives anticipées confirme la faiblesse de la gauche qui, toutes tendances confondues, reste au-dessous du tiers et se tasse même par rapport à juin 2024. Dans le cas de candidats PS contre une alliance NFP (LFI, PCF et Écolo), on assiste à un rééquilibrage : les premiers font 13% quand les seconds sont crédités de 14%. Dans le cas de candidats PS-PCF-Écolo d’un côté et LFI d’un autre, le résultat est plus contrasté : 19 pour les premiers, 8 pour les seconds. Lorsque le PS est allié avec d’autres partis ancrés à gauche, le résultat est assez élevé. Seul, il fait jeu égal avec les autres composantes. Dans tous les cas, on est toujours bien trop loin de la majorité, alors que l’extrême droite continue de prospérer.
12.02.2025 à 10:52
la Rédaction
par Loïc Le Clerc
Après des mois de destructions, de morts, de déplacement massif des populations, et alors que la guerre n’est pas terminée, l’avenir de Gaza commence à se discuter.
À ce jour, 63% des bâtiments ont été détruits, dont la presque totalité des écoles. Quasiment tous les Gazaouis ont fui leurs foyers – 72% des bâtiments résidentiels ayant été entièrement ou partiellement démolis selon l’Onu. 68% de routes, plus de 60% du réseau de distribution électrique et 41% des terrains agricoles sont endommagés. Des chiffres probablement en dessous d’une réalité encore impalpable dans la bande de Gaza. Depuis le 7 octobre 2023, officiellement, 47 161 personnes ont été tuées, dont plus de 14 500 enfants, selon le décompte provisoire de l’Unicef. 11 200 autres sont portées disparues et sont probablement sous les décombres. Mais pour les vivants, la reconstruction est nécessaire.
La voix la plus forte sur ce sujet est celle de Donald Trump. Son plan est simple : « Acheter, posséder, rebâtir » la bande de Gaza. Quant aux Gazaouis, ils seraient déplacés en Jordanie ou en Égypte, et n’auraient pas droit au retour. En d’autres termes, les habitants de Gaza seraient dépossédés de tout, de leur histoire, de leurs espoirs, de leurs terres. Benjamin Netanyahou est euphorique, le monde arabe s’y oppose encore et Donald Trump le menace de sanctions économiques. Ce scénario est une catastrophe et il est inconcevable de laisser l’Oncle Sam redessiner le monde tel un enfant capricieux.
L’Onu estime le coût de cette reconstruction entre 30 et 40 milliards de dollars. En soit, ce n’est pas un problème insurmontable : 1% de la dette cumulée de la France, quelques bribes des investissements annoncés pour l’IA.
Sur place, à Gaza, il y a 42 millions de tonnes de décombres. L’alternative est simple : on rebâtit à partir de ces matériaux et avec les Gazaouis ou on déblaye tout, matériaux et habitants. Trump, dans une logique impérialiste, d’efficacité, de rentabilité et d’affairisme veut aller vite, injecter les milliards et amener les grosses machines à béton. Sa seule vision est celle de la table rase de l’histoire et des habitants. Il prépare des projets immobiliers juteux, la « French Riviera ». Si on refuse cette solution, qui n’est ni plus ni moins que du nettoyage ethnique, il faut faire avec les habitants et les matériaux sur place, petit à petit. C’est la seule solution respectueuse des Palestiniens. Les Gazaouis doivent être associés et les premiers acteurs de ce chantier monstre.
Le problème essentiel, c’est le temps. Cette reconstruction respectueuse suppose d’organiser le temps, qui ne sera pas inférieur à 10 ou 15 ans. Organiser avec les Palestiniens ce vaste chantier, permettre la vie pendant cette terrible épopée: tout impose l’intervention d’une organisation de type étatique. Le Hamas ne peut être cette organisation. L’Autorité palestinienne ? Elle doit en faire partie. L’Onu doit conduire cette reconstruction, pourquoi pas avec la Ligue arabe. Il faut prendre au mot les monarchies du Golfe qui exigent une contrepartie politique à leur investissement, celui d’un État pour les Palestiniens et rester vigilant sur l’arrivée des pétrodollars qui ont déjà financé des acteurs de la destruction.
Loïc Le Clerc
Un sondage Ifop pour l’Opinion sur les intentions de vote en cas de législatives anticipées confirme la faiblesse de la gauche qui, toutes tendances confondues, reste au-dessous du tiers et se tasse même par rapport à juin 2024. Dans le cas de candidats PS contre une alliance NFP (LFI, PCF et Écolo), on assiste à un rééquilibrage : les premiers font 13% quand les seconds sont crédités de 14%. Dans le cas de candidats PS-PCF-Écolo d’un côté et LFI d’un autre, le résultat est plus contrasté : 19 pour les premiers, 8 pour les seconds. Lorsque le PS est allié avec d’autres partis ancrés à gauche, le résultat est assez élevé. Seul, il fait jeu égal avec les autres composantes. Dans tous les cas, on est toujours bien trop loin de la majorité, alors que l’extrême droite continue de prospérer.
P.P.-V.
Le dernier Débatdoc de LCP, « Dissidents soviétiques : les dessous de l’affaire Pliouchtch », revient sur l’enfermement, dans les années 70, du fameux mathématicien ukrainien, opposant politique. La gauche française était divisée face à l’Union soviétique. Le documentaire raconte ce moment de bascule où les communistes français ont pris leurs distances avec l’URSS pour défendre les libertés et prendre le parti de dissidents… une des conditions qui ont permis la signature du programme commun.
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11.02.2025 à 11:32
la Rédaction
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MENSUEL –JANVIER 25 – 10 € (ou 4 € en version numérique)
11.02.2025 à 10:24
Pablo Pillaud-Vivien
Pourquoi donne-t-on autant de poids politique à l’homme le plus riche du monde, premier promoteur de l’extrême droite mondiale – et comment lui résister ?
Mais pourquoi Emmanuel Macron a-t-il invité Elon Musk pour le sommet de l’intelligence artificielle ? Certes, il a un rapport avec l’IA puisque, comme d’autres, il en est un des promoteurs. Mais il n’en est pas un acteur central. Ni Starlink, ni Tesla, ni X ne sont au cœur de l’IA. Sa présence n’aurait de valeur que symbolique, celle de la venue de l’homme le plus riche de la planète, l’oligarque qui s’est acheté un président américain.
TOUS LES JOURS, RETROUVEZ L’ESSENTIEL DE L’ACTU POLITIQUE DANS NOTRE NEWSLETTER
La mue de l’entrepreneur transhumaniste en figure du néolibéralisme anti-étatique le plus débridé, aux positions néonazies les plus affirmées, alarme. Il devient l’incarnation de ce nouvel âge de l’extrême droite. Il est d’autant plus inquiétant que de nombreux acteurs institutionnels, américains, européens, français le placent au cœur de la scène politique. Pourquoi ? Il n’a aucun mandat officiel, même pas aux États-Unis où les nominations ne relèvent pas du fait du prince mais sont soumises à la validation du parlement.
Ni les valeurs de liberté ou de démocratie, ni l’intégrité des institutions ne sont pour Elon Musk une limite à son pouvoir, celui de l’hyper-richesse.
Son interventionnisme brutal dans la politique européenne reproduit l’intrication du privé et du public installée aux États-Unis. Elle passe un seuil avec son internationalisation. Elle se traduit par un activisme militant au côté de l’Alternativ für Deutschland (AfD), parti d’extrême droite allemand, et par le financement de Reform UK, le parti pro-brexit britannique. Ni les valeurs de liberté ou de démocratie, ni l’intégrité des institutions ne sont pour Elon Musk une limite à son pouvoir, celui de l’hyper-richesse.
Il est douloureux de voir la France céder devant cette puissance oligarchique. Vraiment, à quel titre Elon Musk fût-il l’invité du président de la République ? Il n’aurait pas dû. Il y a plus de deux siècles, le peuple de France rompait avec la noblesse (une sorte d’oligarchie sacrée et de sang) : il faut reprendre ce combat pour l’égalité, contre le pouvoir de l’argent. Le boys club des plus riches – les Américains Musk, Bezos, Zuckerberg et aussi le Français Arnault, tous présents lors de l’intronisation de Trump – constitue une menace directe pour nos constructions démocratiques. Il faut se mettre en situation de lui faire face. Les syndicats s’y préparent. Les autres forces de gauche et démocratiques doivent s’y mettre sans tarder et à la bonne échelle, c’est-à-dire internationale.