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16.07.2024 à 18:49

Pour une assemblée populaire du Nouveau Front Populaire.

Claude Martin

 Sans négliger l’importance du sursaut républicain qui a permis aux candidats et candidates duNouveau Front populaire (NFP) de l’emporter en nombre au second tour des récentes électionslégislatives, ce scrutin et le précédent démontrent une progression du RN à un niveau jamais atteint.Une progression en voix (10,6 millions de suffrages au 1 er tour contre 4,2 […]

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Texte intégral (975 mots)

 Sans négliger l’importance du sursaut républicain qui a permis aux candidats et candidates du
Nouveau Front populaire (NFP) de l’emporter en nombre au second tour des récentes élections
législatives, ce scrutin et le précédent démontrent une progression du RN à un niveau jamais atteint.
Une progression en voix (10,6 millions de suffrages au 1 er tour contre 4,2 millions en 2022) et
également en sièges (143 contre 89 en 2022). Si son accession au pouvoir a été évitée, le RN reste
aujourd’hui une menace persistante, nonobstant le calendrier électoral et les échéances à venir.
L’augmentation des violences racistes, antisémites, lgbtphobes dans la dernière période en sont des
preuves tangibles.
De plus, les extrême-droites sont aujourd’hui capables d’agréger les suffrages de catégories sociales
variées et de monopoliser la représentation parlementaire de certains territoires. Cette progression
électorale spectaculaire est notamment la conséquence des politiques néo-libérales menées depuis
plusieurs décennies en France et en Europe.
Ce constat, que la Fondation Copernic, comme d’autres, a contribué à étayer, doit nous alerter sur la
réalité de la situation politique qui est la nôtre aujourd’hui : nous sommes en sursis !
La CGT par la voix de Sophie Binet sa secrétaire générale vient de dire : « C’est l’avenir du pays qui
se joue… Si le NFP n’est pas à la hauteur de la situation, les choses peuvent se renverser très, très
vite. »
En mettant en tête le NFP pour faire barrage à l’extrême droite, les électeurs et les électrices ont
aussi donné un signal clair : le programme proposé par le NFP doit être entendu et le suffrage
universel respecté. En refusant de laisser gouverner celles et ceux qui ont remporté les élections et en
tentant de délégitimer la majorité (même relative) à l’Assemblée nationale issue du vote, Emmanuel
Macron prend le double risque d’une explosion sociale et d’une rupture démocratique qui ne peut
que renforcer le RN.
Il faut que la situation évolue rapidement et qu’une perspective politique claire soit affirmée. Cela
implique de maintenir dans la durée la dynamique politique, sociale et culturelle qui s’est développée
dans l’entre-deux tours des législatives et a permis à la gauche et aux écologistes d’arriver en tête du
scrutin.  Le gouvernement issu de leurs rangs, ne pourra réussir – l’histoire nous en a fourni la
démonstration en 1936 – que s’il peut s’appuyer sur un mouvement social puissant, organisé et uni.
Dès les résultats du second tour connus, une tribune signée en quelques heures par plus de 1000
personnes et nombre d’organisations, dont la Fondation Copernic, appelait à faire en sorte que le
NFP ne se réduise pas à un cartel de partis, soit ancrée dans territoires et soit organisé de façon
démocratique au niveau national. Attac vient d’appeler à « Cesser de brutaliser la démocratie ».
Dans une tribune à l’Humanité, la LDH et 14 organisations syndicales et associatives appellent à
« Répondre à l’urgence sociale, écologique et démocratique ».
Partout en France la dynamique populaire issue de la bataille des législatives perdure. Des militantes
et des militants politiques, des syndicalistes, des militantes et militants écologistes, des acteurs et des
actrices associatifs et culturel, des citoyens, femmes et hommes, continuent à se rencontrer pour
poursuivre la construction de comités du NFP au-delà des forces locales organisées.

Pour que cette démarche gagne en force et en cohérence, nous avons besoin que l’impulsion soit
aussi nationale, concertée et coordonnée. C’est pourquoi la mise en place d’une assemblée populaire,
d’un « Parlement/agora », dont les composantes feront l’objet de votes démocratiques, dans une
transparence garante de son fonctionnement, serait un cadre permanent de discussion sur les
orientations du NFP en permettant les débats et les propositions des forces politiques, syndicales,
associatives et individuelles qui le constituent.
La date du 18 Juillet sera une des premières manifestations de ce Front syndical et associatif. Elle en
appelle d’autres qui nécessiteront une unité et une construction collective dans des cadres constitués
Nous le savons toutes et tous, comme en 1934-36, seule une mobilisation citoyenne ancrée dans les
territoires, dans les lieux de travail, les entreprises et les services publics permettra au Nouveau front
populaire et à ses élu.e.s de battre les puissances de l’argent et de faire reculer durablement l’extrême
droite.
Les difficultés auxquelles nous sommes confronté-es dans cette période de nomination ne doivent
pas entraver notre capacité militante collective à construire partout, à tous les niveaux, l’unité du
camp progressiste.
C’est pourquoi la Fondation Copernic s’adresse à l’ensemble des acteurs et actrices sociaux, culturels
et intellectuels ; aux directions syndicales, aux associations : pour imposer une dynamique pérenne et
gagnante du NFP, nous avons maintenant besoin de constituer une instance nationale du NFP capable
de fédérer, d’initier les campagnes du NFP et de faire en sorte que celui-ci fonctionne de manière
démocratique partout. Employons-nous-y et vite.

Paris le 16 juillet 2024

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19.06.2024 à 13:40

Dimanche 23 Juin 2024 – Alertes Féministes contre l’extrême-droite

Ingrid Darroman

L’appel Suite à l’irresponsable dissolution de l’Assemblée nationale, la possibilité que l’extrême droite arrive au pouvoir est désormais bien réelle. Nous savons qu’elle a pour obsession en priorité de venir casser les droits et libertés d’une immense partie de la population : les femmes, les personnes racisées, handicapées, trans et LGBTQIA+, les personnes migrantes, les […]

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Texte intégral (1542 mots)

L’appel

Suite à l’irresponsable dissolution de l’Assemblée nationale, la possibilité que l’extrême droite arrive au pouvoir est désormais bien réelle.

Nous savons qu’elle a pour obsession en priorité de venir casser les droits et libertés d’une immense partie de la population : les femmes, les personnes racisées, handicapées, trans et LGBTQIA+, les personnes migrantes, les filles et les enfants. Nous savons aussi qu’elle s’attaquera de front à tout le mouvement social.

L’extrême droite au pouvoir, nous le savons, signerait la fin d’une certaine conception de la démocratie, de l’État de droit, et de nombreuses libertés, déjà bien rognées ces dernières années.

Le 23 juin prochain nous sonnerons les alertes féministes.

Car nous savons que nos droits ne sont jamais acquis pour toujours. Droit de vote, droit de vivre librement sa sexualité, droit à la contraception et à l’avortement, droit de travailler, droits des enfants, droit à l’éducation pour tou.te.s, droit à la transition de genre, droit d’être protégée face aux violences et aux discriminations, droit d’être reconnue victime de viol et d’autres violences sexistes et sexuelles, droit à un compte en banque, droit à un salaire égal à travail de valeur égale, du moins dans la loi même si c’est loin d’être encore une réalité… parité, nous devons ces avancées aux luttes de nos aînées, de nos mères, de nos grands-mères et à leurs allié.e.s.

Dans de nombreuses régions du monde, ces droits fondamentaux ont été attaqués et parfois supprimés par des gouvernements d’extrême droite, comme le Rassemblement national, au profit de projets politiques mortifères. En Italie, l’extrême droite de Giorgia Meloni s’est attaquée au RSA, au droit à l’IVG ainsi qu’au droit à la PMA pour les couples lesbiens. En Espagne, l’extrême droite de Vox nie l’existence même des violences à l’encontre des femmes et minorités de genre. Depuis 2020, en Pologne, l’avortement est interdit même en raison d’une malformation du foetus. En France, le Rassemblement national a déjà prévu de supprimer les financements du Planning Familial.

Ces idées d’extrême droite sont d’ailleurs allées jusqu’à inspirer plusieurs réformes délétères en France ces dernières années avec des conséquences particulièrement lourdes pour les femmes et toutes les minorités (loi immigration, réforme des retraites, assurance chômage, etc). Ces réformes liberticides et antisociales ont fait le lit de l’extrême droite accentuant le désespoir et la souffrance de toute une population.

Aussi, il est fondamental que chacun.e mobilise autour de soi toutes celles et ceux qui sont susceptibles de se déplacer le 30 juin et le 7 juillet dans leur bureau de vote, et de se joindre aux rendez-vous de mobilisation, comme les manifestations syndicales qui auront lieu ce samedi 15 juin, ou les Marches des Fiertés tout le mois de juin.

Nous appelons aussi les responsables politiques à ne pas présenter des hommes mis en cause ou condamnés pour violences sexistes et sexuelles. #MeTooPolitique, il est temps d’en tenir compte ! Soutien aux victimes qui ont eu le courage de témoigner ou de porter plainte, souvent contre des hommes politiques puissants.

Pour préserver la démocratie, déjà bien malmenée, et pour protéger nos droits et nos acquis sociaux chèrement conquis, pour la dignité de toutes et tous, nous sonnerons des alertes féministes partout en France le 23 juin pour appeler à faire barrage a l’extrême droite les 30 juin et 7 juillet et à voter massivement pour un avenir qui permette l’émancipation et la liberté de tou.te.s.

Plus de 180 signataires

Collectif national pour les Droits des Femmes, Fédération nationale des CIDFF, Fédération nationale Solidarité Femmes, Fondation des Femmes, #NousToutes, Le Planning Familial.
Coudes à coudes, Encore féministes !, Association home, LOBA, A Women’s Art Association, Planning Familial 43, Femmes solidaires de la Drôme, Collective des mères isolées, D’Antilles et D’Ailleurs, Association Francophone de Femmes Autistes, Humanity Diaspo, Pépite Sexiste, AU TAMBOUR !, Femmes avec…, Puissance de Femmes, Femmes Journalistes de Sport, Collectif Enfantiste, Elle’s IMAGINE’nt, Femmes sans frontière, AFRICA 93, Premier Pas, ASTREA – réseau de femmes artistes, Solidarité Femmes Guadeloupe, JUMP pour l’Egalité,
Centralesupelec au féminin, OFAD, CEVIF, Ensemble en stage, BeBraveFrance, MeTooMedia, Georgette Sand, FIT une femme un toit, Gender and statistics, Fondation RAJA-Danièle Marcovici, Femmes du Monde et Réciproquement (FMR), Observatoire des violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur, Le Palais des Louves, Fédération régionale des CIDFF de PACA, CIDFF Vaucluse, Amicale du Nid, CIDFF DU LUNEVILLOIS, Quartiers du Monde, Elle Caetera, Alliance des femmes pour la démocratie, Femmes solidaires nationale, Eclosion13, Planning Familial 77, HandsAway, Planning familial 14, Centre Flora Tristan, Femmes de la Terre, Collectif 50/50, Social Builder, Centre d’information des droits des femmes et des familles de Paris, Dans le Genre Egales, Fédération régionale des centres d’information des droits des femmes et des familles Ile-de-France, Femmes des Territoires, CIDFF de l’Hérault, Association Femmes Sourdes Citoyennes et Solidaires, Ensemble contre le sexisme, CLEF, CIDFF16, SOS Femmes Vendée, Mouvement du Nid, Filactions, L’Escale Solidarité Femmes, Association SOS Violences Conjugales, Association La Mêlée, Règles Elémentaires, Collectif national pour les Droits des Femmes, Parents & Féministes, Du côté des femmes de haute garonne, AATDS, Association En Parler, Droit Pluriel, Sciences-Po au Féminin, Fédération interrégionale du Mouvement HF+, Association ADSF, CIDFF PHOCEEN, Association nationale des Etudes féministes, Association Française du Féminisme, Excision parlons-en !, La Grenade, CIDFF 79, Héro•ïnes 95, Collectif 13 Droits des Femmes, Stop aux Violences Obstétricales et Gynécologiques France, Les Aliennes, Sexprimons-Nous, Mauvais Genre, Union des Féministes d’Assas, Les premières de Guadeloupe, Prix Alice Guy, HAFB, Embrase Le Monde, CIDFF 06, Derrière Le Rideau, Gynécologie Sans Frontières, Planning Familial 22, Les Pétrolettes, Association Faire Face, Cherchez la femme, Stop Harcèlement de rue , Solidarité Femmes 67, Femmes solidaires 93, Empow’Her, 1001 lesbiennes et queer
ARCAF-Association d’Autodéfense et de Ressources pour le Choix et l’Autonomie des Femmes, CIDFF Gironde, La Petite, Osez le Féminisme !, Union régionale Solidarité Femmes Ile de France, HEC for Women, L’observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique , Ma voix mon choix, ACV2F agir contre les violences faites aux femmes, Réseau Les Lesbiennes Dépassent les Frontières , Genre et Ville, Ca déménage en Isere, Institut du Genre en Géopolitique, Brûlant·e·s, Collectif pour une Parentalité féministe, Alliance des Femmes pour la Démocratie, HF+ Occitanie, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie, Fédération régionale des CIDFF de Normandie, Centre audiovisuel Simone de Beauvoir, Les Impactrices, Chiennes de garde, Association Mam’enSolo, Prix Simone de Beauvoir, HZW – Collectif CIDE Outre-Mer , CIDFF62, Association SPEAK!, CIDFF DES ALPES-MARITIMES, CIDFF 24, Association Mémoire Traumatique et, Victimologie, Toutes des Femmes, CIDFF du Pays d’Arles, Paroles de Femmes 81, Planning familial 17, CIDFF DU MORBIHAN, Une voix pour elles , Maison des femmes 22, Collectif Déterminées, Femmes Egalité , Femmes Solidaires de la Mayenne , Féministes contre le cyberharcèlement, Les Femmes s’Animent, Les Ateliers du Féminisme Populaire 
Je te crois, Je te protège, CIDFF de l’Aude, Assemblée des Femmes, CIDFF Du Doubs, Planning Familial 79, StopFisha, Les Guerrières de la Paix, L’institut EgaliGone, THE SORORITY FOUNDATION, L’Échappée, Collectif 69 Droits Des Femmes, NousToutes79, MéMO, TRAIT D’UNION VERNIER, LES ORCHIDEES ROUGES, Commission femmes de la Confédération paysanne, FR-CIDFF Nouvelle-Aquitaine, Echap, CIDFF du Territoire de Belfort, Planning familial 45, Réseau MAGE – Marché du travail et genre.
CGT, CFDT, AAFA- Actrices & Acteurs de France Associés
France terre d’asile, Halle aux grains – Scène nationale, Equipop, Le Mouvement , Oxfam France, FSU, ANESF : Association Nationale des Étudiant·e·s Sages-Femmes, PEPS, Union étudiante, Fondation Copernic, FAGE, Union syndicale Solidaires, Avaaz, Médecins du Monde, Syndicat de la magistrature.

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12.06.2024 à 16:31

Pour un Nouveau Front Populaire

Fabien Marcot

La gravité de la situation du pays au lendemain des européennes requiert la mise en mouvement de toute la gauche politique, sociale, culturelle et intellectuelle. Le Conseil d’administration de la Fondation Copernic réuni ce mardi 11 juin s’est félicité de l’appel à la construction d’un Nouveau Front Populaire et a décidé d’y répondre favorablement. Depuis […]

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La gravité de la situation du pays au lendemain des européennes requiert la mise en mouvement de toute la gauche politique, sociale, culturelle et intellectuelle.

Le Conseil d’administration de la Fondation Copernic réuni ce mardi 11 juin s’est félicité de l’appel à la construction d’un Nouveau Front Populaire et a décidé d’y répondre favorablement.

Depuis sa création, la Fondation Copernic se développe au carrefour du mouvement social, syndical, féministe, altermondialiste, de la gauche anti-libérale et écologiste et de la pensée critique. C’est de la mise en mouvement de l’ensemble de ces forces dont nous avons un besoin impérieux aujourd’hui.

Pour barrer la route à l’extrême droite, il est nécessaire de bâtir, dès aujourd’hui et dans la durée, une dynamique populaire d’ampleur construite à la base de la société. 

La fondation Copernic appuiera partout dans le pays la construction de collectifs du Nouveau front populaire pour donner de la force et œuvrer à rendre ce mouvement majoritaire.

Paris le 12 juin 2024

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25.05.2024 à 18:43

Féministes unies contre l’offensive anti-trans 

Ingrid Darroman

Nous, féministes, dénonçons fermement la campagne transphobe en cours menée par la droite et l’extrême-droite. Nous condamnons la proposition de loi portée par les Républicains, dont le seul objectif est de stigmatiser les personnes trans. Ces dernières, et en particulier les femmes trans, sont déjà confrontées à des violences verbales et même physiques fortes. 70% […]

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Nous, féministes, dénonçons fermement la campagne transphobe en cours menée par la droite et l’extrême-droite. Nous condamnons la proposition de loi portée par les Républicains, dont le seul objectif est de stigmatiser les personnes trans. Ces dernières, et en particulier les femmes trans, sont déjà confrontées à des violences verbales et même physiques fortes. 70% des femmes trans déclarent avoir subi des discriminations dans les douze derniers mois. Les attaques réactionnaires actuelles ne font que favoriser la multiplication des discours haineux, des discriminations et des actes violents à l’encontre des personnes trans et les condamnent à des conditions de vie précaires, à un accès difficile à la santé, au logement et au travail, voire à une exclusion du travail.

Nous, féministes, savons que ceux qui s’en prennent aujourd’hui violemment aux personnes trans sont les mêmes que ceux qui s’opposent aux avancées pour les droits des femmes et stigmatisent les lesbiennes et les gays. Nous savons également que les violences que subissent les personnes trans sont la conséquence de l’hétéropatriarcat. En tant que féministes, nous sommes solidaires de celles et ceux qui subissent des violences et discriminations, nous devons être partie prenante des mobilisations de défense des droits des personnes trans. Nous dénonçons l’obsession anti-trans nauséabonde de Dora Moutot et Marguerite Stern, anciennes militantes féministes, et leur alliance avec la droite et l’extrême-droite. Nous affirmons que la lutte féministe doit être menée avec et non pas contre les personnes trans.

Nous, féministes, appelons à rejoindre la mobilisation du 26 mai organisée par plusieurs associations de défense des personnes trans pour lutter contre cette offensive transphobe d’une ampleur sans précédent.

Signataires : ATTAC, Collectif National pour les Droits des Femmes, CGT, Las Rojas, Les Effrontées, Les Écologistes, Ensemble, FAGE, Les FEMEN, Femmes Égalité, Fondation Copernic, France Insoumise, FSU, Gauche Ecosocialiste, Jeunes Générations, Le Mouvement de la Paix, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie, Planning Familial, NPA-l’Anticapitaliste, Organisation de Solidarité Trans (OST), Le Parti de Gauche, Stop VOG, Union Communiste Libertaire, Union Étudiante, UNEF, Union Syndicale Solidaires 

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25.05.2024 à 15:43

Le RN défenseur des droits des femmes ? Nous ne sommes pas dupes !

Ingrid Darroman

Le RN est donné régulièrement vainqueur des élections européennes en France. La stratégie de dédiabolisation engagée par Marine Le Pen semble avoir porté ses fruits et ce même auprès des femmes qui désormais votent autant RN que les hommes, sauf chez les plus jeunes. Alors que l’extrême droite s’est toujours opposée historiquement à l’avortement, Jordan […]

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Texte intégral (2948 mots)

Le RN est donné régulièrement vainqueur des élections européennes en France. La stratégie de dédiabolisation engagée par Marine Le Pen semble avoir porté ses fruits et ce même auprès des femmes qui désormais votent autant RN que les hommes, sauf chez les plus jeunes.

Alors que l’extrême droite s’est toujours opposée historiquement à l’avortement, Jordan Bardella peut se payer le luxe de déclarer le 4 mars dernier à TF1 “nous devons refuser qu’une seule femme en France puisse un jour s’inquiéter de voir un de ses droits reculer”.

Jordan Bardella et le RN seraient ainsi des grands défenseurs des droits des femmes ? Observons leurs votes au Parlement européen.

Au Parlement européen, le RN contre les droits des femmes

Le 26 novembre 2020 et en novembre 2021 les élu·es RN se sont opposé·es à une résolution condamnant la Pologne qui interdisait quasiment totalement l’avortement. Le 11 avril dernier, ils et elles  se sont abstenu·es sur l’introduction du droit à l’avortement dans la Charte européenne des droits fondamentaux.

Lorsqu’il se félicite de la constitutionnalisation du droit à l’avortement en France, J. Bardella le fait par pur opportunisme électoral.

Par ailleurs, en 2021, les député·es européen·nes RN ont voté contre une résolution prévoyant des formations contre le harcèlement sexuel au sein des institutions de l’Union européenne. Le 10 mai 2023, le Parlement européen décide enfin de ratifier la « Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique » dite Convention d’Istanbul : les député·es RN se sont abstenu·es.

Toujours en mai 2023, le RN s’abstient sur la « Directive européenne sur la transparence et l’égalité des rémunérations » qui vise à appliquer l’égalité de salaires entre femmes et hommes pour un travail identique ou de même valeur.

On fait mieux, comme soi-disant défenseur·es des droits des femmes ! Les votes du RN au Parlement européen, les politiques de leurs alliés en Europe, le prouvent.


En Europe, les alliés du RN grands  ennemis des femmes 

Le masque supposé “progressiste” s’effrite aussi en regardant leurs fréquentations au même Parlement européen. Les élu·es RN émargent au groupe Identité et Démocratie dans lequel figure notamment la Lega de Matteo Salvini qui participe à la coalition gouvernementale de Georgia Meloni en Italie. Celle-ci fait tout pour contrecarrer le droit à l’avortement notamment en laissant entrer les anti  avortement dans les centres de consultation familiale pour dissuader les femmes d’avorter. Autre allié du RN jusqu’à hier, l’AFD (Alternative für Deutschland) allemande qui, en novembre 2023, élaborait des plans avec un identitaire Autrichien pour déporter en Afrique du Nord deux millions de citoyen·nes considéré·es comme non assimilé·es, étranger·es et demandeuses·eurs d’asile. Nous ne sommes pas dupes : la récente décision de rompre avec ce parti s’inscrit dans l’entreprise de dédiabolisation, dans la perspective des élections européennes.

On se souvient de Jordan Bardella qui déclarait, sans honte, en octobre 2023 : «Je ne vois pas la plus-value pour la société française d’accueillir des gens de Tchétchénie ou des gens d’Afghanistan.» Pour lui, l’Afghanistan «n’est pas un pays en guerre». Pour nous, l’Afghanistan est un pays en guerre contre les femmes


Le RN, antiféministe et raciste ! 

Militantes féministes, nous ne sommes pas dupes. Les votes du RN au Parlement européen montrent que la défense des droits des femmes est le cadet des soucis de ses euro député·es. Partout où l’extrême-droite est au pouvoir (Italie, Hongrie, Pologne avant les dernières élections), les droits des femmes, des personnes LGBTQI et des immigré·es, en premier lieu, reculent.

En France, le discours est lissé, banalisé, dédiabolisé pour ne pas effrayer, entre autres, les femmes et les inciter à voter RN.

Nous n’oublions pas que parmi les 72 parlementaires s’étant opposés au Congrès à la constitutionnalisation du droit à l’avortement, 11 sont du RN !

Nous n’oublions pas qu’en mars 2023 Jordan Bardella prônait une politique nataliste pour sauver notre système de retraites, sans se soucier de l’accès à l’emploi des femmes

Nous n’oublions pas que l’extrême-droite, comme elle l’a fait lors du mariage pour tou·tes avec les lesbiennes et les gays, s’allie à la droite pour remettre en cause  les droits des personnes trans et mener des campagnes transphobes qui accentuent les violences dans le discours politique et sur les réseaux sociaux.

Nous n’oublions pas qu’il préconise de réserver le système social français et notamment les allocations familiales aux familles françaises » (France Inter 1er mars 2023.)

Nous n’oublions pas que le RN prétend que les violences faites aux femmes et aux filles sont majoritairement commises par des immigrés. Alors que toutes les études attestent que ce sont en grande majorité les proches, notamment dans la famille, qui sont les agresseurs.

Nous n’oublions pas la stigmatisation permanente par le RN des personnes de confession musulmane, toujours présumées violentes, intégristes,  véhiculant  de la sorte l’idée d’une population étrangère à la “véritable France”. 

Nous n’oublions pas que 24% des sympathisants du RN (18% pour l’ensemble des Français) pensent que « les Juifs ont trop de pouvoir en France » selon le rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’homme de 2022.

Nous refusons cette instrumentalisation des droits des femmes à des fins électorales et racistes.

Nous constatons avec effroi que ces idées d’extrême droite infusent dans la société partout en Europe, influencent d’autres forces politiques et de fait se banalisent. Il en est ainsi du Pacte sur la migration et l’asile adopté le 10 avril par le Parlement européen qui se situe dans la lignée des logiques sécuritaires antérieures et provoquera une croissance des catastrophes humanitaires et des violations des droits fondamentaux. Il en est ainsi en France des attaques du gouvernement par exemple contre l’Aide Médicale d’État ou de la politique de « réarmement démographique » lancée par Emmanuel Macron proche de  la politique nataliste prônée par le RN. C’est le retour à un schéma archaïque et masculiniste. 

Nous ne sommes pas dupes : la France n’a pas « essayé » l’extrême droite au pouvoir depuis Vichy mais dans les pays où elle est s’y est installée, les femmes perdent tous les jours un peu plus de leurs droits. Et il en sera de même en France avec le risque de voir coupées en premier lieu les subventions des associations  féministes qui sont spécialisées pour accompagner les femmes victimes de violences ou les conseiller pour accéder à l’IVG.

Nous ferons tout pour faire échec, dans les urnes comme dans la rue, à l’extrême droite. Nous n’aurons de cesse de dénoncer le double discours du Rassemblement national concernant les droits des femmes.

Nos associations, organisations, syndicats le réaffirment : le RN est l’ennemi des femmes ! 

Premières signataires

AKYOL Bedriye, association Union des femmes socialistes de Turquie
ANSARI Irène, coordinatrice de la Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie
CORMIER Amandine, secteur femmes de la FSU
BISCH Sonia, fondatrice et porte parole de Stop aux violences gynécologiques et obstétricales
COURAUD Geneviève, militante de Negar, Soutien aux femmes d’Afghanistan
DARROMAN Ingrid, Fondation Copernic
DAVID Christiane, secrétaire de la Fédération Action Aid France
DUROCHER SARAH, présidente du Planning familial
FERRUA Julie, co-déléguée générale de l’Union syndicale Solidaires
FOURTIC DUTARDE Yseline, militante de l’Assemblée des femmes
GUILLIEN -ISENMANN Dominique, présidente de la Fédération nationale Solidarité femmes
HAMIDI Hania, secrétaire générale de l’UNEF
LEBKIRI Myriam, Secrétaire confédérale de la CGT, Commission femmes mixité
LECLERC Anne, membre du Secrétariat du Collectif national pour les droits des femmes
LESSELIER Claudie, militante du Réseau pour l’autonomie des femmes immigrées et réfugiées
MARTIN Nelly, Marche mondiale des femmes
NIZAN Maëlle, présidente de la FAGE
PIQUES Céline, co porte parole d’Osez le Féminisme
QUIDET Claire, présidente du Mouvement du Nid
RITTER Françoise, présidente de l’Amicale du Nid
ROJTMAN Suzy, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes
SALMON Sabine, présidente nationale de Femmes solidaires
SALMONA Muriel, psychiatre, présidente de l’Association Mémoire traumatique et victimologie
SCHMITT Éléonore, porte-parole de l’Union Étudiante
THIEBAULT MARTINEZ Céline, présidente de la Coordination française pour le lobby européen des femmes
YAMAMOTO Youlie, porte-parole d’Attac France

Autres signataires

AGSOUS Zahra, Maison des femmes de Paris
BAEKELANDT Nathalie
BELTRAN Flora, membre de Las Rojas, groupe femmes et Lgbt lutte de classes
BLOCH-LONDON Catherine, militante féministe et altermondialiste
CASAGRANDE Sonia, militante féministe NPA St Denis
CERVEAUX Marika, militante contre toutes formes de discrimination
CHAABANE Nadia, militante féministe
CHARTIER Nicole, Snesup retraitée
CIARAVOLA Florence, militante syndicale et féministe, membre du Collectif 06 Droits des femmes
COLLET Alice, militante féministe
COLOMBO Dany, militante féministe
DE COSTER Fanny, pilote de la commission femmes mixité de la CGT
DENTAL Monique, Réseau féministe Ruptures
DRNDARSKA RETY Dea, référente égalité Femmes-Hommes Mouvement de la Paix
DEVIER Jacqueline,  militante féministe
DREANO Laetitita, Maison des femmes
DUPIN-GIROD Mélina, Attac 49, Sud éducation 49
EDELSTEIN Lysia, psychologue dans l’inter associatif
EMAN Lelia
FERNANDEZ FERRER Nicole, co présidente du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir
GAUDRY Danielle, militante féministe
GLEIZES Marif, militante féministe
GUILBERT Murielle, co-déléguée générale de l’Union syndicale Solidaires
DE HARO Anne, rédactrice en chef de la Revue pratique de droit social
KARSENTY Annick, militante féministe
KERGOAT Danielle, sociologue
LE FUSTEC Corinne, directrice d’association
LEBARON Pauline,  militante féministe
LEFÈVRE Constance, les activistes du mouvement FEMEN
LLANQUE Huayra, féministe altermondialiste
LOSE REYNOSA Sabine, militante syndicale et féministe
LOUP Michèle, militante d’Elu.es contre les violences faites aux femmes
MARTIN RAZI Judith
MARTY Christiane, membre de la Commission Genre
MISANDRO Lauriane, militante féministe
MONTEBELLO Stella, militante associative
NAY Françoise, militante du Droit à la santé
NEYRET Alice, membre de Citoyenneté possible
PAVILLARD Anne Marie, militante féministe
PEZEU Geneviève, Association nationale des études féministes
QUESTIAUX Lorraine, avocate
RAGON Martine,  militante féministe
ROBERT Françoise, présidente d’Égal à Égale
ROLIN Isabelle
TENENBAUM Nora, membre de la Coordination des associations pour le droit à l’avortement et la contraception
TIFAHI Nassima, Maison des femmes
TOPELET Marielle, membre de la commission genre
TRAT Josette, sociologue
VIEU Marie Pierre, Co-présidente de la Fondation Copernic
VITRAC POUZOULET Michèle, Présidente d’Elu.es contre les violences faites aux femmes

Partis politiques

Jardin Alexandra, Parti Socialiste (Secrétaire nationale du PS, adjointe au maire Paris 20)
Janie Arnéguy, Membre d Ensemble, FSU ex conseillère municipale (Ex conseillère municipale Nîmes Ensemble !)
Manon Aubry, La France insoumise (Députée européenne et tête de liste de la liste de la France insoumise – Union populaire aux élections européennes)
Clémentine Autain, La France insoumise (Députée LFI-NUPES)
Nadia Ayad, Génération.s (Co référente du comité féminisme de Génération.s)
Olympe Bardon, REV (REV)
Emma BERNARD, Génération.s (Génération.s)
Martine Billard, France Insoumise (Ancienne députée de Paris France Insoumise)
Laurence Boffet, ENSEMBLE! (Porte parole d’Ensemble!)
Cecile Bonneau, PS (Élue déléguée à l’action civique Parti socialiste)
Laure Botella, Parti socialiste (Secrétaire nationale adjointe du Parti socialiste, en charge des violences faites aux femmes et des politiques d’égalité)
Katia Bourdin, Les Ecologistes (Conseillère regionale de Nouvelle Aquitaine Les Ecologistes)
Leila Chaïbi, La France insoumise (députée européenne et candidate aux élections européennes sur la liste de la France insoumise – Union populaire)
Christelle Charrier, PS (SF à l’égalité Femme Homme Parti socialiste)
Sophia Chikirou, La France insoumise (députée La France insoumise)
Laurence Cohen, PCF (Sénatrice honoraire)
Sandrine COQUERIE, Parti de Gauche (Membre du Secrétariat Exécutif National du Parti de Gauche)
Audrey Darbost, Révolution Ecologique pour le Vivant (Co-réfente REV Auvergne Rhône Alpes)
Lola Daval, Volt France (Co-Lead du groupe LGBTIAQ+ de Volt Europa)
Anne-Marie Dubois, Alternatives et Autogestion (Dubois Anne-Marie)
Sandrine DUBOS, Parti Socialiste (Membre des instances nationales Parti socialiste)
Yasmine El Jaï, Parti socialiste (Militante féministe, Secrétaire nationale du PS en charge de la formation à l’égalité.)
Cecile Fadat, PS (Militante socialiste, Adjointe au Maire de Condat sur Vienne)
Emma Fourreau, La France insoumise (candidate aux élections européennes sur la liste de la France insoumise – Union populaire)
Marie-Charlotte Garin, Les Écologistes (Députée de Lyon)
Audrey Gatian, Parti Socialiste (Adjointe au Maire de Marseille Parti socialiste)
SIGRID GERARDIN, Parti Communiste Français (Candidate PCF aux élections européennes)
Barbara Gomes, PCF (Élue de Paris PCF)
Clémence Guetté, La France insoumise (députée et co-responsable du programme de la France insoumise)
Rima Hassan, La France insoumise (candidate aux élections européennes sur la liste de la France insoumise – Union populaire)
Marie-Claude Herboux, Porte Parole d’ENSEMBLE ! (Porte Parole d’ENSEMBLE !)
Sophie Joubert, Gauche écosocialiste (Collectif d’Animation National Gauche Ecosocialiste)
Marjorie Keters, PEPS (co porte parole)
Marie Le Vern, Parti Socialiste (Secrétaire Nationale aux Droits des femmes Parti socialiste)
Sarah Legrain, La France insoumise (députée La France insoumise)
Victoire Lorgemiere, (militante les Ecologistes)
Hanna Mallet de Chauny, PEPS (PEPS)
Stéphanie MARIE, REV Révolution Ecologique pour le Vivant (Co-référente Nouvelle-Aquitaine REV)
Myriam Martin, Gauche écosocialiste (Collectif d’Animation National Gauche Ecosocialiste)
Pascale Martin, La France insoumise (Députée LFI-NUPES)
Marina Mesure, La France insoumise (députée européenne et candidate aux élections européennes sur la liste de la France insoumise – Union populaire)
Charlotte Minvielle, Les Écologistes (Co-Responsable de la Commission Féminisme)
Mathilde Molineri, REV (Référente CVL de la REV)
Bénédicte Monville, Les Ecologistes (Elue municipale et communautaire)
Danièle Obono, La France insoumise (députée La France insoumise)
Maud OLIVIER, Parti socialiste (Ancienne députée, ex maire des Ulis, Parti socialiste)
Nathalie Oziol, La France insoumise (députée La France insoumise)
Mathilde Panot, La France insoumise (présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale)
Dominique Paturel, PEPS Pour une Ecologie Populaire et Sociale (PEPS)
Christine Poupin, NPA – L’Anticapitaliste (Porte-Parole)
Raphaëlle Remy-Leleu, Les Ecologistes (Conseillère de Paris)
Cecile Richard, Volt (Co-présidente de Volt)
Pauline Salingue, NPA L’anticapitaliste (Porte Parole du NPA L’anticapitaliste)
Carine Sandon, RÉVOLUTION ÉCOLOGIQUE POUR LE VIVANT (Co-referente de la REV pour la région Bourgogne Franche Comté)
Azelma Sigaux, Révolution Écologique pour le Vivant (REV) (Porte-parole)
Rayna Stamboliyska, Volt France / Coalition ETÉ (Europe Territoires Écologie) (Candidate aux élections européennes avec ETÉ ; specialiste cybersécurité et affaires européennes)
Nicole Thuet, PS13 (Militante Droits des Femmes, Parti socialiste)
Claude TOUCHEFEU, Gauche Démocratique et Sociale (Gauche Démocratique et Sociale)
Aurélie Trouvé, La France insoumise (députée La France insoumise)
Séverine Vezies, La France insoumise (membre de la coordination des espaces de la France insoumise et candidate aux élections européennes sur la liste de la France insoumise – Union populaire)
Shirley Wirden, PCF (Élue et Responsable nationale Droits des femmes PCF)

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24.05.2024 à 15:25

L’extrême droite contre les droits des femmes

Fabien Marcot

Note écrite par le Groupe Féminisme Fondation Copernic et la Commission Genre – Mai 2024 Retrouvez le rapport complet en PDF ici. En 2024, le curseur politique français et international penche dangereusement à l’extrême droite. Au-delà de lafaiblesse de la gauche et de sa difficulté à s’unir, les politiques néo-libérales, menées par les gouvernements dedroite […]

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Texte intégral (6459 mots)

Note écrite par le Groupe Féminisme Fondation Copernic et la Commission Genre – Mai 2024

Retrouvez le rapport complet en PDF ici.

En 2024, le curseur politique français et international penche dangereusement à l’extrême droite. Au-delà de la
faiblesse de la gauche et de sa difficulté à s’unir, les politiques néo-libérales, menées par les gouvernements de
droite mais aussi de gauche, ont aggravé les inégalités, entraînant ce processus d’adhésion électorale à l’extrême
droite. Contrairement à ce que l’on entend parfois, ce n’est pas le vote pour l’extrême droite qui est majoritaire
dans les classes populaires, mais l’abstention.

Face aux incertitudes de la situation actuelle et au développement de guerres dans le monde, une partie de la population peut être attirée par les discours du Rassemblement national (RN) et de l’extrême droite qui prétendent défendre les catégories populaires. Mais les votes des député·es du RN au Parlement démentent ces discours. Ils et elles ont voté contre : l’augmentation du SMIC à 1500 euros, l’indexation des salaires sur l’inflation, le gel des prix des loyers, le blocage des prix de biens de première nécessité, la revalorisation des petites retraites, le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF), la taxe sur les super-profits ou celle sur les revenus supérieurs à… 3 millions d’euros. Il y a un énorme décalage entre l’image d’un RN défenseur des petites gens face aux puissants et la réalité de leur programme ! 

Le RN danger pour les femmes et les minorités sexuelles

Depuis son arrivée à la tête du Front national, devenu RN en 2018, Marine Le Pen a appliqué une stratégie de « dédiabolisation » du parti, écartant de son discours les positions les plus extrêmes sur la xénophobie ou l’immigration, pour afficher des préoccupations sociales. Elle a également entrepris de séduire l’électorat féminin en gommant les propositions les plus rétrogrades et traditionalistes. Elle met en avant une légitimité à défendre les femmes au nom de sa « sensibilité féminine », en présentant une image plus lisse de femme moderne. On constate malheureusement que cette stratégie porte ses fruits. Alors que, historiquement, les femmes votaient globalement beaucoup moins que les hommes pour l’extrême droite, l’écart s’amenuise au fil des élections, voire disparaît. Il y a néanmoins une différence selon l’âge : les plus jeunes femmes votent moins pour l’extrême droite que les plus âgées, et également moins que les jeunes hommes.

L’opération séduction du RN envers les femmes est une imposture

Sous un discours qui se veut moderne, le RN conserve sa vision rétrograde, réduisant les femmes avant tout à des rôles d’épouses et mères. À l’Assemblée nationale, ses député·es ont systéma-tiquement voté contre (ou se sont abstenu·es sur) 

les textes en faveur de l’égalité femmes-hommes ou de la suppression des discriminations envers les minorités sexuelles ! Même chose au niveau européen, alors que les textes proposés défendaient la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes et les violences faites aux femmes, et pour un meilleur accès à l’avortement et à la contraception. 

Une vision traditionaliste de la famille

En 2012, Marine Le Pen (MLP) affirmait que « le progrès pour les femmes est de rester à la maison » et proposait un salaire parental (auparavant nommé salaire maternel) pour « permettre aux femmes de ne plus travailler pour s’occuper des enfants ». Elle n’a retiré cette mesure de son programme que récemment. La famille française reste au centre du projet social du RN car elle ferait rempart aux dangereux changements de la société, d’où les propositions d’« exonérer d’impôt sur le revenu tous les jeunes actifs jusqu’à 30 ans pour qu’ils restent en France et fondent leur famille chez nous » (mesure 7, MLP, 2022) et de réserver les allocations familiales aux familles dont un au moins des parents est français. 

« Puisque la liberté d’avorter a été tellement mise en avant par les féministes de 68, je crois qu’il faut surtout donner aux femmes la liberté d’avoir les enfants qu’elles désirent grâce au salaire parental. » MLP, Le choc du mois (mensuel d’extrême droite), 2007.

Pour séduire les femmes, le RN veut légitimer un modèle archaïque, dans lequel très peu de femmes se retrouvent, promu aussi par le courant catholique traditionaliste très influent dans l’extrême droite. Ce modèle assigne des rôles différents – et hiérarchisés – aux femmes et aux hommes : les femmes ont un rôle de gardiennes et reproductrices des « valeurs identitaires » de la société française. Mais le RN ne se préoccupe ni de leur autonomie, ni de leur emploi, ni de leur épanouissement personnel. En 2017, les député·es RN à l’Assemblée ont voté contre les mesures de partage du congé parental entre les parents.

La défense d’une politique nataliste

Contre l’épouvantail d’un « grand remplacement », l’accent est mis sur la natalité française pour assurer « la continuité de la Nation et la perpétuation de notre civilisation », « contre la submersion migratoire ». L’argument est de rendre viable notre système de retraites… en évitant tout recours à l’immigration ! Pourtant, le Conseil d’orientation des retraites montre que l’immigration est très bénéfique pour l’équilibre budgétaire des retraites. L’amélioration du taux d’activité des femmes aussi, mais ce n’est pas la préoccupation du RN. En octobre 2022, une députée RN affirmait « si nous ne relançons pas notre natalité, notre peuple disparaîtra ». Le RN a repris la mesure d’Orban (Hongrie) d’un prêt à taux zéro pour le logement au 3ème enfant… alors que le logement peut être un problème dès le premier enfant ! Son programme ne contient aucune proposition pour des modes d’accueil de la petite enfance, considérant que c’est le rôle des mères de s’occuper des enfants.

Le RN affirme protéger les femmes qui doivent conforter le modèle familial traditionnel : la sacro-sainte famille hétérosexuelle blanche… et française. Lors des campagnes contre la PMA pour toutes, les lesbiennes ont été les premières visées. Le refus du mariage homosexuel (partagé par le FN à l’époque) a été d’une violence inouïe dans la rue, libérant la parole homophobe et lesbophobe ; pour l’extrême droite, seul le mariage hétérosexuel peut fonder une famille, encadrer la filiation et stabiliser les enfants.

Contre le mariage pour toutes et tous

En janvier 2013, plus de 300 000 personnes manifestent contre le mariage pour tous, l’extrême droite défile et le discours homophobe est décomplexé. Marion Maréchal va même jusqu’à avancer que l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe favoriserait certaines « dérives » dont la polygamie.Un an avant, MLP affirmait dans un communiqué l’opposition de son parti au mariage homosexuel. Depuis, elle dit avoir pris ses distances avec cette position. Mais en 2023, les dix ans de l’adoption du mariage homosexuel ont donné lieu à une nouvelle offensive de la part des opposants au sein du RN. Par ailleurs, ce parti affiche son soutien à la Hongrie d’Orban, à la Pologne ou à la Russie et à leurs lois homophobes ou anti-LGBT. 

Aujourd’hui, les droits des personnes trans sont également en ligne de mire de l’extrême droite, qui, en plus d’attiser la transphobie, souhaite faire reculer les droits acquis. 

Au-delà, comme beaucoup à droite, l’extrême droite disqualifie dans ses discours toutes les personnes qui luttent contre les discriminations et les violences racistes, sexistes et LGBTphobes.

Rien pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles

Le RN affirme que les auteurs de violences sont majoritairement des immigrés… alors que le premier lieu des violences faites aux femmes est la famille. L’extrême droite, dont le RN, n’avance aucune proposition politique de fond pour lutter contre ces violences. Elle valorise de fait le machisme et l’infériorisation des femmes : pour Zemmour « la virilité va de pair avec la violence, […] l’homme est un prédateur sexuel, un conquérant ». 

Ce discours « décomplexé » se répand, il alimente une haine des femmes et des féministes et nourrit la violence machiste. Les mesures proposées sont des mesures pénitentiaires et pénales sans réflexion sur les sources des violences ni sur le fait que les auteurs mis en cause sont à 96 % des hommes.

Opposition à l’éducation à la vie affective et sexuelle à l’école

« L’école est là pour transmettre les savoirs ; la sexualité ne relève pas de sa responsabilité ». Marine Le Pen, 2022.

L’extrême droite s’oppose radicalement à tout projet sur l’éducation à l’égalité et à la vie affective et sexuelle, et renvoie aux familles l’exclusivité de cette éducation. Elle est pourtant indispensable pour lutter contre les stéréotypes, prévenir les violences sexuelles notamment sur les enfants et permettre une émancipation collective. De nombreux rapports nationaux ou internationaux (Défenseur des Droits 2022, UNESCO 2017, 2018, 2023) rappellent son rôle essentiel dans la protection des enfants.

En 2014, suite aux mobilisations de l’extrême droite et de mouvements homophobes contre l’éducation à l’égalité et à la sexualité à l’école, le gouvernement de l’époque a retiré le programme des ABCD de l’égalité. Ces mobilisations ont encore un impact important sur les débats concernant l’éducation à la sexualité à l’école. L’association « Parents vigilants » lance sur les réseaux sociaux des appels contre « l’activisme LGBT en milieu scolaire ». La Manif pour tous (devenue Syndicat de la Famille en 2023) indique sur son site que le refus de l’éducation sexuelle à l’école est son premier « combat » … 

Le phénomène réactionnaire des « tradwife »

Phénomène popularisé sur TikTok et présent sur les réseaux sociaux, #tradwife est un mouvement qui prône le retour aux valeurs traditionnelles autour de la famille patriarcale avec une nette séparation des rôles genrés : un mari qui travaille et assure le revenu de la famille et une femme qui reste au foyer, s’occupe du bien-être des enfants et du mari. Ce modèle est maintenant mis en avant par des femmes, souvent jeunes, à travers des vidéos qui mettent en scène le quotidien merveilleux d’une mère, souvent de famille nombreuse, et qui vantent le retour à un « authentique » idéalisé. 

Aux États-Unis, les mouvements d’extrême droite et les suprémacistes affichent des liens avec le courant

tradwife. Certaines influenceuses portent même un discours nataliste et raciste en alertant sur le « danger de la baisse de natalité des personnes blanches » et en incitant à procréer. 

Position au mieux ambiguë sur l’IVG

Marine Le Pen dénonçait en 2012 les « avortements de confort », « à répétition, remplaçant la contraception ». Elle souhaitait dérembourser l’IVG. Aujourd’hui, elle n’en parle plus, ayant intégré que cette position ne pourrait qu’éloigner l’électorat féminin. Rappelons qu’en 2015, les candidat·es FN en PACA avaient proposé de supprimer les subventions au Planning Familial. En 2018, la députée Caroline Parmentier déclarait en parlant des IVG : « après avoir “génocidé” les enfants français à raison de 200 000 par an, on doit maintenant les remplacer à tour de bras par les migrants » ! Lors de la réunion du Congrès le 5 mars 2024 pour constitutionnaliser l’IVG, ce sont 40 % des élu·es RN qui ont voté contre ou se sont abstenu·es, témoignant de l’ancrage profond des idées traditionalistes au sein du parti.

Absence de préoccupation pour l’égalité

Le programme du RN présenté en 2022 comporte 18 livrets, dont deux seulement mentionnent les femmes. Le livret Sécurité indique ainsi : l’islamisme « a pour ambition de remplacer nos mœurs et nos lois par d’autres qui reposent sur l’inégalité entre les hommes et les femmes ». C’est la seule référence à l’inégalité ou à l’égalité dans tout le programme !

La séparation des rôles entre les femmes et les hommes prônée par l’extrême droite est en effet opposée à la notion d’égalité. Ainsi, dans les discours comme dans le programme, on ne trouve aucune mention de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, ni bien sûr aucune défense du droit à l’emploi pour elles. À l’inverse, un eurodéputé FN réclamait en 2015 le « droit des femmes à rester chez elles », qui aurait « l’avantage de libérer des emplois » ! En janvier 2020, les député·es européen·nes RN ont voté contre la résolution sur la réduction des écarts de salaires femmes-hommes. 

Instrumentalisation des droits des femmes pour stigmatiser les musulman·es

Dans son histoire passée, le RN ne défendait pas la laïcité et mettait en avant « l’héritage catholique » de notre pays. Il était aux côtés de l’école privée. Désormais, il semble découvrir les vertus de la laïcité, mais uniquement en l’instrumentalisant contre l’islam. Il se prétend brusquement défenseur des droits des femmes… sans jamais y inclure la défense des femmes étrangères, qu’elles viennent se réfugier en Europe pour fuir l’excision ou d’autres persécutions, ou bien qu’elles luttent dans leur pays comme les Kurdes, les Iraniennes, etc. Jamais le RN n’exprime une solidarité avec les femmes du monde.

L’immigration est rendue responsable de violences envers les femmes (c’est la seule référence à ces violences dans le programme de 2022). Le RN affirme que l’islam constitueune menace forte pour les femmes, et l’affichage récent d’un discours “féministe” sert de support à son discours raciste ou à des agressions contre les femmes musulmanes. Par exemple, Julien Odoul, président du groupe RN, a demandé lors d’une séance du conseil régional de Bourgogne en octobre 2019, au nom des principes laïques, qu’une femme voilée présente dans la tribune du public « retire son voile islamique ». Cette interpellation agressive, qui a suscité une vive polémique, témoigne de l’ignorance des principes de laïcité, qui n’interdisent évidemment pas le port du voile dans l’espace public.

Les tentatives d’alliance en Europe

Il faut s’intéresser aux dirigeant·es vers qui se tourne Marine Le Pen en Europe pour comprendre le type de régime politique qui l’inspire. Pour élargir ses alliances, elle fait les yeux doux à Georgia Meloni, première ministre d’Italie, dirigeante de Fratelli d’Italia, qui a milité dans sa jeunesse au MSI, héritier du parti fasciste de Mussolini. En novembre 2023, son gouvernement s’est heurté à d’importantes mobilisations pour protester contre plusieurs féminicides en Italie et contre la désinvolture du gouvernement sur ces questions. Rien n’est fait non plus pour limiter les obstacles rencontrés par les Italiennes pour avorter : la clause de conscience, très large, est utilisée par un grand nombre de professionnels hostiles à l’IVG. L’autorisation légale vient même d’être donnée aux groupes anti-avortement d’être présents dans les centres médicaux qui délivrent les autorisations d’avorter. D’autres libertés individuelles, tout aussi


 fondamentales, sont fortement remises en cause par le gouvernement. Notamment, il poursuit pour diffamation les personnes qui osent faire allusion aux racines fascistes du parti de G. Meloni. Le deuxième allié espéré par Marine Le Pen est Victor Orban, premier ministre de Hongrie, grand admirateur de Poutine et de Trump. Depuis 2022 en Hongrie, l’équipe médicale doit faire écouter à la femme enceinte les battements du cœur du fœtus avant toute IVG ! Dans ce pays aussi, les droits humains et la liberté d’expression sont régulièrement bafoués. Les migrant·es sont pourchassé·es à la frontière. 

Les groupes d’extrême droite sont encore divisés en Europe mais après les élections européennes, le risque est grand, s’ils remportent de nouveaux succès électoraux, qu’ils se réorganisent pour renforcer leur unité.

Le projet de société défendu par le RN et plus largement par l’extrême droite s’en prend aux personnes les plus vulnérables. Mais ce n’est pas en transformant les personnes réfugiées ou d’origine étrangère en boucs émissaires que l’on améliorera les conditions de vie dans notre pays et ailleurs. Pour cela, il faut prendre des mesures de justice sociale et fiscale radicales, investir massivement dans les services publics (école, santé, accueil de la petite enfance, services auprès des personnes dépendantes, etc.) et uneplanification écologique en fonction des besoins sociaux, ce à quoi l’extrême droite est hostile. Défendre les droits des femmes et le progrès social, c’est combattre résolument le discours de haine propagé par l’extrême droite.

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