Longtemps, les marins ont fait rire le monde scientifique1. En effet, lorsqu’ils regagnaient le port après des semaines en mer, il arrivait que certains marins racontent parfois avoir croisé, lors de tempêtes, une vague scélérate haute comme une falaise. On les écoutait poliment, sans vraiment croire que la mer puisse mentir autant que les hommes. La vague scélérate est donc, au fil des ans, devenue une belle légende dont on fait les poésies marines. C’était juste un mythe de marins.
Les programmes d’apprentissage n’ont d’intelligence qu’une illusion : leur manière de percevoir et de communiquer ressemble à l’humain par un mimétisme imparfait. Mais est-ce de l’émotion pour autant ? Le court-métrage de Rony Efrat, diffusé en parallèle de son exposition à l’ADAGP, commence par cette remarque d’un ex-partenaire de la narratrice qu’elle incarne. Elle parle comme la dernière IA conversationnelle de Google, dont il découvre un script dans le journal. D’où
La trilogie de Sylvain George, Nuit Obscure (2022-2025), s’inscrit dans un temps long et traverse de multiples territoires, lieux et non-lieux. Le réalisateur avait déjà abordé la question des politiques migratoires européennes en filmant les zones grises, les espaces indistincts de Calais : Qu’ils reposent en révolte (Des figures de guerres I) en 2010 et Les Éclats (Ma gueule, ma révolte, mon nom) en 2011. Après quatre années de tournage, ce triptyque de dix heures n’est pourtant