13.11.2024 à 13:22
Marin Saillofest
Si les États membres parviennent à se passer du gaz russe transporté via gazoduc, le gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de Russie représente toujours plus de 16 % des importations européennes depuis le début de l'année. Afin de continuer à réduire sa dépendance vis-à-vis de Moscou, la Commission européenne étudierait la possibilité d’augmenter ses importations de GNL américain — ce qui renforcerait davantage sa dépendance énergétique vis-à-vis de Washington.
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En Europe, la récente baisse des températures a conduit la semaine dernière aux premières hausses de consommation de gaz naturel de la saison. Celles-ci n’ont pas mené à une augmentation de l’indice TTF, qui demeure stable malgré un prix bien supérieur à la période 2017-2020.
La Commission se dit confiante quant à la capacité de l’Union à garantir la sécurité de ses approvisionnements malgré la baisse significative des importations russes depuis le lancement de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine en février 2022.
La stratégie lancée par la Commission et adoptée en juin 2022 visant à instaurer un niveau minimum de remplissage de 90 % des réserves européennes d’ici le 1er novembre a été atteinte et même dépassée cette année (ainsi qu’en 2023). Selon des modélisations réalisées par des chercheurs de l’Imperial College de Londres, la coordination du stockage entre États membres contribue à augmenter la résilience du système énergétique européen, et donc à atténuer les prix élevés — comme les pics observés en 2021 et 2022 1.
L’une des raisons permettant d’expliquer l’apparente stabilité du marché énergétique européen est la baisse sous-jacente de la demande de gaz : -13,3 % entre 2021 et 2022, suivi d’une baisse de 7,4 % l’an dernier 3.
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12.11.2024 à 13:33
luciemielle
La semaine dernière, Donald Trump a, une fois encore, mieux performé lors de l’élection présidentielle par rapport aux prédictions des sondages.
Pour tirer les enseignements de la deuxième victoire Trump et saisir les évolutions sous-jacentes qui bouleversent les structures de l’électorat américain depuis 2016, il faut repartir des données électorales.
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Le 5 novembre, Donald Trump s’est imposé face à Kamala Harris dans la course à la Maison-Blanche. Si la victoire du Républicain a été nette, il faut analyser en détail les données électorales pour comprendre ses ressorts.
Trump a pu compter sur des gains importants dans les électorats hispanique et catholique, dans certaines fractions aisées des métropoles et parmi les néo-votants. Mais sa victoire a aussi été la défaite de Harris : la démobilisation des électeurs démocrates urbains et un gender gap plus important ont joué contre la candidate, qui n’a pas su attirer en nombre l’électorat modéré.
En 2020, Joe Biden l’avait emporté avec 306 grands électeurs, contre 232 pour Donald Trump. Mais cette large avance au collège électoral cachait des marges très étroites dans certains swing states : 10 457 voix d’avance seulement en Arizona, 11 779 en Géorgie, 20 682 dans le Wisconsin. S’il avait gagné ces trois États, Trump aurait fait jeu égal avec Biden au collège électoral, ce qui aurait probablement mené à une élection de Trump par le Congrès. Pour cela, il lui aurait suffit de mobiliser environ 43 000 électeurs supplémentaires. Cette année, il a manqué 250 000 voix à Harris réparties dans 3 États pour remporter l’élection.
Au regard de cet historique, Kamala Harris n’avait guère d’autre choix que de faire mieux que Biden en 2020 pour l’emporter. Mais la Démocrate, entrée en campagne tardivement et dont le bilan économique de l’administration était jugé moins bon que celui de Donald Trump, n’est pas parvenue à faire la différence. Au contraire, son score a reculé d’un à trois points de pourcentage par rapport à Biden dans une série d’États-clefs, donnant la victoire à Trump dans les 7 principaux swing states (Arizona, Géorgie, Michigan, Nevada, Caroline du Nord, Pennsylvanie, Wisconsin). Autre conséquence de ce recul général, Trump a, pour la première fois, remporté le vote populaire.
La participation est estimée à environ 65 % par l’Associated Press, proche du record de 2020 (65,9 %). Sur fond de polarisation croissante, la participation est forte pour les élections présidentielles américaines, même si elle reste tendanciellement plus faible qu’aux élections nationales en Allemagne, en France ou au Bénélux.
En 2024, une participation globalement élevée, mais plus forte dans les villes que dans les zones rurales, semble cette fois avoir profité à Trump. Ainsi, Harris l’a emporté à Philadelphie, première ville de Pennsylvanie, avec 46 786 voix de moins que Biden en 2020, soit environ la moitié de son recul à l’échelle de l’État (97 261 voix). Dans cette même ville, Trump n’a enregistré qu’un gain de 10 000 voix environ. En revanche, il a accru son avance dans les comtés ruraux, recueillant 133 000 voix de plus qu’en 2020 dans l’ensemble du Commonwealth de Pennsylvanie.
L’influence des phénomènes de mobilisation différentielle des électorats démocrate et républicain est d’autant plus importante que les flux entre eux sont limités. Selon les sondages nationaux de sortie des urnes publiés par CNN, seuls 5 % des anciens électeurs de Biden en 2020 qui ont voté en 2024 ont choisi Trump, tandis que seuls 3 % des anciens électeurs de Trump en 2020 qui ont voté en 2024 se sont tournés vers Harris. Comme déjà en 2020, le niveau très élevé de polarisation du vote se reflète nettement dans les données électorales.
Cette faible capacité à convaincre des électeurs du bord opposé est un échec pour Harris, qui avait notamment espéré gagner la confiance d’une partie de l’électorat féminin conservateur. La campagne de Harris avait ainsi mis en avant le ralliement de Liz Cheney, ancienne représentante républicaine du Wyoming, État le plus farouchement pro-Trump du pays (R+46). Elle avait aussi mis en avant la question des droits reproductifs, sur laquelle la Démocrate apparaissait plus en phase avec l’opinion publique. Finalement, les sondages de sortie des urnes ne montrent aucun mouvement significatif des anciennes électrices de Trump vers Harris : au mieux, 3 % d’entre elles auraient voté pour la Démocrate.
Dans cinq États (Colorado, Maryland, Montana, Nevada, New York), des votations organisées en parallèle des élections générales ont conduit à l’approbation de l’inscription d’un droit à l’avortement déjà existant dans la Constitution de l’État. Une votation dans l’Arizona a légalisé l’interruption volontaire de grossesse jusqu’à 24 semaines, contre 15 précédemment. Une autre votation dans le Missouri a levé l’interdiction quasi-totale qui prévalait jusque-là, légalisant l’avortement jusqu’à la 24e semaine de grossesse.
Le même jour, trois initiatives allant dans le même sens ont cependant échoué dans des États dominés par les Républicains. En Floride, une mesure visant à étendre le droit à l’avortement de la 6e semaine seulement à la 24e semaine de grossesse a obtenu une majorité des voix, mais a échoué à atteindre le seul de 60 % nécessaire pour son adoption. Dans le Nebraska, le rejet d’un texte plus libéral et l’adoption d’une initiative conservatrice ont mené à l’inscription dans la constitution d’une limite de 12 semaines. Dans le Dakota du Sud, un amendement visant à mettre fin à l’interdiction de l’avortement dans l’État a échoué.
Le succès de sept votations sur dix, y compris dans des États remportés par les Républicains (Montana, Nevada), confirme le soutien d’une grande partie de la population à la garantie des droits reproductifs. Leur échec dans trois États nettement conservateurs (R+13, R+22, R+29) indique cependant que l’opposition à ces droits demeure forte dans une fraction de l’électorat qui peut être dominante localement.
Les données des sondages pré-électoraux laissaient anticiper un gender gap considérable. Selon nos simulations sur la base des sondages pré-électoraux, Harris aurait remporté 365 grands électeurs si seules les femmes avaient voté, tandis que Trump aurait remporté 376 grands électeurs si seuls les hommes avaient voté.
Les sondages de sortie des urnes réalisés dans les swing states sont légèrement plus favorables à Trump que ceux réalisés avant le scrutin. Pour autant, ils confirment largement ce constat : dans six des sept swing states, Harris l’emporterait dans l’électorat féminin, Trump ne dépassant Harris (d’un seul point) qu’en Arizona. Dans ces États disputés, l’avance de Harris est généralement nette chez les femmes, et celle de Trump nette chez les hommes, avec une marge légèrement plus élevée. Ainsi, en Pennsylvanie, Harris remporte 55 % du vote féminin (+12) et Trump 57 % du vote masculin (+16). Le déséquilibre plus important dans l’électorat masculin a été favorable au candidat républicain.
Le recul des Démocrates est général : hormis dans l’État pro-démocrate de Washington (D+19,5), où l’avance de Harris est meilleure de 0,3 point que celle de Biden en 2020, les Républicains progressent partout. C’est particulièrement le cas dans les États les plus peuplés, indépendamment de leur couleur partisane : en Californie, Harris ne l’emporte plus que de 18 points, contre 29 points en 2024 ; à New York, l’écart en sa faveur passe de 23 à 12 points ; en Floride, les 3 points d’avance du Républicain en 2020 sont devenus 13 points en 2024 ; au Texas, l’avance de Trump passe de 6 à 14 points.
Cette chute générale du soutien aux Démocrates explique la perte du vote populaire, inédite depuis la victoire de George W. Bush en 2004.
La répartition entre les deux candidats des électeurs s’identifiant comme blancs a remarquablement peu changé entre 2020 et 2024 : 58 % de l’électorat blanc avait choisi Trump en 2020, contre 57 % en 2024 ; entre les deux scrutins, les score des démocrates au sein de ce même groupe est resté stable, à 41 %. De même, le score des deux partis au sein de l’électorat noir a très peu évolué : 85 % pour Harris contre 87 % pour Biden en 2020, et 13 % pour Trump en 2024 contre 12 % en 2020.
Au sein de l’électorat hispanique, en revanche, l’évolution a été majeure : alors que les électeurs latino étaient favorables à 65 % à Biden en 2020, contre 32 % à Trump, en 2024 l’avantage des Démocrates s’est fortement réduit, à 52 % contre 46 %. Lorsqu’on croise le genre et l’identification ethnique, ce sont les hommes hispaniques (6 % des votants) qui ont le plus fortement basculé : de 59-36 en faveur de Biden à 55-43 en faveur de Trump, soit une inversion de tendance de 35 points (de D+23 à R+13). Chez les femmes, l’évolution existe mais est d’une ampleur moindre, réduisant l’avantage des Démocrates de 39 à 22 points seulement.
Symbole de cette évolution, le comté de Starr (Texas), le plus hispanique du pays (à 97,7 %), a été remporté pour la première fois par un candidat républicain. Donald Trump y a obtenu 57,7 % des voix, contre seulement 41,8 % pour Kamala Harris.
Les gains de Trump dans l’électorat latino peuvent été reliés à leur plus grand intérêt pour les questions économiques et de sécurité, sur lesquelles le Républicain a fondé sa campagne 1. Dans un contexte de faible perméabilité entre les électorats et de marges de victoire étroites, cette évolution pourrait avoir décidé l’élection.
Joe Biden est le premier président américain catholique depuis John Fitzgerald Kennedy. En 2020, il avait remporté le vote des catholiques avec 5 points d’avance (52 %), une avance principalement due au soutien de l’électorat Latino. Cette fois, c’est Trump qui l’a très largement emporté dans cet électorat, avec 18 points d’avance (58 %). La variation de 23 points observée s’explique à la fois par le renversement de l’électorat hispanique et par la progression de Trump dans l’électorat blanc catholique, de 56 à 61 %.
Entre 2020 et 2024, la relation au christianisme semble avoir davantage polarisé l’électorat américain. Dans cet intervalle, la part des personnes sans affiliation religieuse et des fidèles de confession non-chrétienne ayant soutenu Trump a baissé. Dans le même temps, le soutien à Trump s’est accru parmi les électeurs protestants comme catholiques. Pendant la campagne, Trump s’est mis en scène à plusieurs reprises en compagnie de prédicateurs évangéliques. Il a aussi mis en avant à plusieurs reprises son soutien aux valeurs de l’Église romaine. Le vice-président élu, J.D. Vance, s’est quant à lui converti au catholicisme en 2019 après avoir été élevé dans une famille protestante.
En 2020, le soutien à Trump tendait à s’accroître avec l’âge des votants. En 2024, il atteint son pic chez les 45-64 ans, parmi lesquels le Républicain dispose d’une avance de 10 points. Cette nette avance contraste avec celle des Démocrates chez les 18-29 ans (+7 points). Dans les autres groupes d’âge (30-44 ans et plus de 65 ans), les deux candidats sont à égalité.
S’il reste plus fort chez les électeurs d’âge intermédiaire, c’est parmi les électeurs les plus jeunes que Trump a enregistré les progrès les plus importants. En 2020, Trump n’avait remporté que 36 % du vote des 18-29 ans, étant plébiscité par 41 % des jeunes hommes et seulement 32 % des jeunes femmes. En 2024, ce taux est passé à 43 % (+7), avec 49 % des jeunes hommes (+8 points) et 37 % des jeunes femmes (+5) votant en faveur du Républicain.
Le sondage sortie des urnes commandé par CNN indique que 65 % des hommes qui ont voté pour la première fois en 2024 ont choisi Donald Trump. Ce groupe inclut à la fois les jeunes majeurs ayant obtenu le droit de vote depuis 2020 et les électeurs jusqu’ici abstentionnistes, indépendamment de leur âge. En 2020, les hommes néo-votants avaient été 60 % à choisir Joe Biden. Les femmes néo-votantes se partagent à parts égales entre les deux candidats en 2024, alors qu’elles étaient 68 % à voter pour le candidat démocrate en 2020.
Alors que les flux entre les électorats sont faibles, la capacité de mobilisation de nouveaux électeurs est essentielle pour les deux partis. Les 65 % de nouveaux électeurs masculins captés par Trump représentent environ 2 % de l’électorat total : un chiffre proche de l’écart qui sépare les deux candidats dans le vote populaire.
Kamala Harris l’emporte très nettement sur Donald Trump dans le comté le plus riche du pays, recueillant 80,8 % des voix contre 17,3 % à son concurrent. Ces 80,8 % des voix représentent 482 124 voix, soit une baisse d’un peu plus de 20 % par rapport aux 603 040 voix obtenues par Joe Biden en 2020. Le Républicain, natif de la ville, gagne quant à lui 20 000 voix, et sa part de voix passe de 12,3 à 17,3 %.
La baisse est encore plus marquée dans le deuxième comté le plus riche des États-Unis, Marin (Californie), où le score de 80,1 % pour Harris (contre 82,3 % pour Biden en 2020) cache un recul de presque 40 %, de 128 288 à seulement 76 374 voix. Dans ce comté, Trump perd lui aussi des électeurs, tout en augmentant sa part de voix à 17,7 % (+1,9 pp).
Les comtés suburbains fortunés du nord-est de la Virginie, frontaliers du District de Columbia, présentent une baisse similaire.
Selon les résultats préliminaires disponibles, les Démocrates auraient reculé d’environ 1,45 millions de voix dans les dix comtés les plus peuplés des États-Unis. Dans ces mêmes comtés, Trump a recueilli environ 590 000 voix supplémentaires.
En 2020, Biden avait remporté ces dix comtés. En 2024, Trump en a fait basculer trois : Maricopa (Arizona), Miami-Dade (Floride) et Riverside (Californie). Les comtés les plus peuplés ont en commun d’avoir une population hispanique importante, dont la part atteint 68,7 % à Miami-Dade et 49,7 % à Riverside.
Un phénomène similaire s’observe dans la plupart des grands centres urbains, par exemple à Los Angeles, Chicago, Boston ou Denver : la participation et le vote démocrate reculent massivement, tandis que le nombre d’électeurs de Trump demeure stable ou s’accroît.
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12.11.2024 à 12:59
Marin Saillofest
L’Associated Press a annoncé dans la matinée du mardi 12 novembre la victoire de Ruben Gallego (D) à l'élection au Sénat en Arizona. Le Parti républicain sort ainsi de ces élections avec une majorité de 3 sièges au Sénat, reprenant le contrôle de la chambre haute du Congrès aux mains des démocrates. Le GOP devrait par ailleurs conserver son contrôle de la Chambre des représentants avec une courte majorité.
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Les Républicains pouvaient difficilement espérer un meilleur scénario post-élections, particulièrement suite au revers subi lors des midterms de 2022. Le GOP semble sur le point de parachever un trifecta à Washington, contrôlant à la fois la Maison-Blanche, le Sénat et très probablement la Chambre des représentants.
La victoire du démocrate Ruben Gallego en Arizona annoncée mardi 12 novembre par l’Associated Press porte la majorité républicaine finale au Sénat à 53 sièges.
Tous les quatre ans, en janvier, une nouvelle administration (qu’un président soit réélu ou bien qu’il soit remplacé) arrive à Washington. Afin de composer le cabinet du président et les niveaux de direction des départements fédéraux, le chef de l’exécutif effectue environ 4 000 nominations politiques 2. Parmi celles-ci, environ 1 200 nécessitent, selon l’Article II de la Constitution, un vote du Sénat afin d’éliminer d’éventuels conflits d’intérêts ou des personnalités considérées inaptes à servir à un haut niveau de responsabilité.
La volonté d’utilisation par Trump de cette clause n’est pas anecdotique : elle révèle sa conception de la gouvernance pour son second mandat ainsi que son absence de considération pour la séparation des pouvoirs. Elle traduit également la manière dont il entrevoit sa relation avec les chefs de la majorité républicaine au Congrès, les contraignant à accéder à cette requête en amont du vote qui doit se tenir mercredi 13 novembre pour élire le successeur de Mitch McConnell.
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11.11.2024 à 15:08
Matheo Malik
20 points. Tous rédigés en lettres capitales. Comme des tweets — dans le plus pur style de Donald Trump.
Malgré sa forme inhabituelle, la plateforme synthétique adoptée par le Parti républicain à Milwaukee est bel et bien un programme. En Europe, où les priorités qu’il met en avant semblent lointaines, il faut prendre ce document très au sérieux : il pourrait constituer la matrice politique du deuxième mandat Trump.
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En juillet, lors de la Convention nationale républicaine qui s’est tenue à Milwaukee, dans le Wisconsin, les délégués du Parti républicain ont adopté un texte clef : la « plateforme » du parti pour l’élection présidentielle de novembre 2024 — un document qui détaille quelles seront les priorités du parti si son candidat entre à la Maison-Blanche. Après avoir laissé de côté l’exercice en 2020, se contentant de reconduire la plateforme de 2016, le programme qui a été préparé pour ce cycle électoral est donc totalement nouveau.
Nul autre texte n’illustre mieux que ce projet la manière dont Trump a réussi à phagocyter le Grand Old Party depuis sa première victoire en 2016. En huit ans, la taille du document a été réduite des trois-quarts. Le nom de Trump y est mentionné 19 fois — soit plus d’une fois par page en moyenne. Pour comparaison, en 2012, le nom du candidat du Parti républicain à l’élection présidentielle, Mitt Romney, n’était mentionné qu’une seule fois dans les 62 pages de la plateforme.
Le style du document lui-même est fortement influencé par celui de Trump.
Le candidat, désormais président-élu, avait personnellement contribué à l’édition de la plateforme en dictant ses demandes de modifications par messages vocaux. Ses priorités, traduites ci-dessous, sont intégralement écrites en majuscules. Trump a souhaité doubler le nombre de grands principes du Parti républicain, qui sont passés cette année de 10 à 20.
Le contenu du programme de Donald Trump, dédié aux « hommes et femmes oubliés de l’Amérique », consiste plus en un assemblage parfois bancal — à chaque fois un thème spécifique mis en avant par Trump — qu’un réel ensemble organique qui traduit sa vision de la gouvernance. Si le langage sur l’avortement a été adouci et que les références aux thérapies de conversion pour les personnes homosexuelles ont été supprimées, Trump s’engage néanmoins à « empêcher les hommes de participer aux sports féminins » et à « rendre de nouveau les campus patriotiques ».
À l’image du style Trump, le programme républicain est plus court, direct, rythmé par des majuscules — que nous conservons dans la publication de la synthèse en vingt points traduite ici — et, parfois, volontairement flou. On y retrouve la rhétorique anti-migrants et son objectif de « mener la plus grande déportation de l’histoire américaine » — sans que plus de détails soient fournis sur la logistique d’une telle opération ni sur le statut retenu des personnes qui seront concernées. Lundi 11 novembre, Donald Trump a annoncé sur Truth Social qu’il ferait de Tom Homan, directeur de l’Immigration and Customs Enforcement au cours de son premier mandat, son « Border Czar ». Homan, qui serait à la tête d’un large portefeuille encore indéfini, a déclaré fin octobre que les raids menés par les autorités sur les chantiers employant des travailleurs sans permis de travail reprendraient sous Trump, après avoir été arrêtés durant quatre ans.
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11.11.2024 à 14:24
Marin Saillofest
Aujourd’hui, lundi 11 novembre, s’ouvre à Bakou la COP 29. Le segment de haut niveau, en présence de nombreux chefs d’État et de gouvernement, s’ouvrira demain. Sur fond de l’absence remarquée des dirigeants des principaux pays émetteurs de CO2 (Chine, États-Unis, Russie, Inde, etc.), et en raison des priorités affichées par le pays hôte – dont 90 % des exportations proviennent des énergies fossiles – et de la victoire de Donald Trump, les attentes sont minimes.
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Parmi les grands dirigeants, il n’y aura à Bakou ni Xi, ni Modi, ni Lula, ni Poutine, ni von der Leyen, ni Macron, ni Scholz, ni Biden. En 2023, le président américain avait déjà laissé sa place à la vice-présidente Harris, qui n’est plus en mesure de participer cette année.
L’un des principaux sujets sera la formalisation d’un nouvel objectif de financement climatique (NCQG) pour les pays en développement, afin de dépasser le montant établi à la COP 19 de Copenhague (2009) de 100 milliards de dollars par an. Selon un récent rapport de l’ONU, les pays en développement ont besoin d’environ 500 milliards de dollars de financement par an. Un autre chiffre de référence qui circule est 1 000 milliards par an.
Dans son dernier rapport publié jeudi 24 octobre, le Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP) considérait qu’il est « techniquement possible » de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici 2030, conformément à l’objectif fixé dans le cadre de l’Accord de Paris. Pour ce faire, 900 à 2 100 milliards de dollars d’investissements supplémentaires par an seront requis d’ici 2050.
La victoire du futur 47e président américain pèse sur la COP : après avoir quitté l’accord de Paris lors de son premier mandat et mené campagne contre la diplomatie climatique et en soutenant la croissance de l’exploitation des énergies fossiles, Trump devrait vraisemblablement encore pousser les États-Unis à se retirer des accords. Après l’échec relatif annoncé de la COP 29 à Bakou, la COP 30 prévue l’an prochain à Belém, au Brésil, générait jusqu’ici beaucoup d’espoir — sans les États-Unis, elle risque cependant elle aussi un destin similaire.
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10.11.2024 à 13:18
Marin Saillofest
Au-delà des frontières américaines et de son électorat MAGA, la victoire de Donald Trump est également une victoire pour les mouvements d’extrême-droite. En Chine, les ultranationalistes voient dans le triomphe du républicain – qui a remporté 312 votes au collège électoral – une défaite de « l’idéologie LGBT » supposément portée par Kamala Harris, ainsi que la victoire d’une icône virile face à une candidate féministe.
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L’élection présidentielle américaine et la victoire de Donald Trump ont été abondamment commentées à l’international. C’est notamment le cas en Chine, où le hashtag « Trump déclare officiellement victoire » a reçu plus d’1,2 milliard d’impressions sur Weibo, l’un des principaux réseaux sociaux chinois 1.
La victoire de Trump a globalement suscité des réactions positives en Chine, particulièrement dans les sphères nationalistes.
Selon la directrice du Centre d’études chinoises contemporaines de l’Université de Durham, Chenchen Zhang, Trump est également perçu comme le candidat le moins défavorable à la Chine 3. Malgré la rhétorique anti-chinoise du président-élu républicain, notamment en matière de commerce, Trump a vanté à plusieurs reprises sa « bonne relation » personnelle avec Xi Jinping. Il est également perçu comme moins engagé pour la défense de Taïwan que les démocrates.
Trump pourrait cependant reprendre sa guerre commerciale contre Pékin une fois de retour à la Maison-Blanche, le 20 janvier 2025.
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