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Humans Right Watch enquête sur les violations des droits humains commises à travers le monde

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03.12.2025 à 11:20

France : Macron devrait évoquer la répression lors de sa visite en Chine

Human Rights Watch

Click to expand Image Le président français Emmanuel Macron et le président chinois Xi Jinping lors de la cérémonie officielle de bienvenue à Pékin, le 6 avril 2023. © 2023 Sipa via AP Images

Le président français Emmanuel Macron devrait insister en privé et en public sur l'importance des droits humains dans les relations franco-chinoises lors de sa visite en Chine du 3 au 5 décembre 2025, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. La visite d’Emmanuel Macron est l'une des nombreuses rencontres de haut niveau entre les dirigeants européens et chinois dans le contexte des relations géopolitiques complexes et en pleine mutation entre l'Europe, la Chine et les États-Unis.

Le président Macron devrait montrer sa volonté de prendre des mesures concrètes en réponse à la répression croissante en Chine. Parmi les questions clés figurent les violations des droits du travail dans les chaînes d'approvisionnement chinoises, l'utilisation par la Russie de drones commerciaux produits par des entreprises chinoises pour attaquer des civils en Ukraine, et le recours par la Chine à la répression transnationale pour cibler ses détracteurs à l'étranger, notamment en France.

« Le mépris de la Chine pour les droits humains a des implications importantes pour la France, qu'il s'agisse des armes utilisées dans les attaques illégales de la Russie en Ukraine ou des chaînes d'approvisionnement abusives qui nuisent à une concurrence loyale pour les industries européennes », a déclaré Bénédicte Jeannerod, directrice France de Human Rights Watch. « Macron devrait briser les silos entre les droits humains et les autres sujets et faire preuve de leadership en abordant ces préoccupations dans les discussions politiques de haut niveau avec la Chine. »

Les efforts de la France et d'autres pays de l'UE pour faire face aux graves violations des droits humains en Chine ont été compromis par leur volonté de les dissocier des autres aspects économiques et politiques de leurs relations, a déclaré Human Rights Watch. Macron devrait reconnaître leur interconnexion et faire preuve de leadership en incluant les droits humains dans ses discussions politiques plus larges avec la Chine.

L'ouverture de la première boutique physique au monde de l’entreprise chinoise Shein à Paris a soulevé de nombreuses inquiétudes, notamment concernant le modèle commercial de l'entreprise qui reposerait sur des abus en matière de travail et des pratiques commerciales trompeuses, notamment en lien avec le travail forcé imposé par l’Etat dans le Xinjiang.

Des médias et des organisations non gouvernementales ont rapporté que les travailleurs de Shein en Chine travaillent pendant des heures excessives pour un salaire très bas. Shein a répondu qu'elle s'engageait à soutenir ses fournisseurs pour créer des conditions de travail conformes aux normes internationales en matière de santé et de sécurité, de travail et de protection sociale.

Des organisations de défense des droits humains ont également documenté le recours au travail forcé imposé par l'État chinois impliquant des Ouïghours et d'autres communautés musulmanes turciques dans les chaînes d'approvisionnement chinoises du coton, de l'automobile, de l'énergie solaire et des minéraux critiques. Les Nations Unies, Human Rights Watch et d'autres organisations documentent depuis plusieurs années les crimes contre l'humanité commis par les autorités chinoises au Xinjiang, une région à majorité musulmane ouïghoure.

Une fois pleinement mise en œuvre en décembre 2027, le réglement de l'Union européenne sur le travail forcé constituera un outil important pour empêcher l'entrée sur le marché européen des produits issus du travail forcé, notamment ceux provenant de Chine. Le risque de violations des droits humains dans les chaînes d'approvisionnement montre également la nécessité de préserver la législation européenne en matière de durabilité des entreprises, que l'UE, avec le soutien du gouvernement français, cherche actuellement à affaiblir.

Macron a poussé l'UE à utiliser sa loi « bazooka commercial », l'instrument anti-coercition, pour lutter contre les pratiques commerciales coercitives de la Chine. Mais il devrait réaffirmer que le respect total par la Chine des conventions internationales récemment ratifiées par ce pays – la convention n° 29 de l'Organisation internationale du travail (OIT) sur le travail forcé et la convention n° 105 de l'OIT sur le travail forcé imposé par l'État – est essentiel pour renforcer les liens entre les deux pays.

En juin, Human Rights Watch a documenté l'utilisation par la Russie de drones commerciaux produits par des entreprises basées en Chine pour attaquer des civils à Kherson, en Ukraine. Macron devrait faire pression sur le gouvernement chinois pour qu'il veille à ce que ces entreprises de drones ne vendent pas à des entités sanctionnées et coopèrent dans les enquêtes sur les attaques illégales contre des civils en Ukraine.

La Chine a également multiplié les violations transfrontalières – connus sous le nom de répression transnationale – pour opprimer les détracteurs de son gouvernement à l'étranger et imposer un contrôle idéologique, y compris en France.

Dans une affaire récente, les autorités chinoises ont arrêté en juillet Tara Zhang Yadi, une étudiante chinoise qui étudiait en France, à son retour en Chine. Elle risque jusqu'à 5 ans de prison, voire 15 ans si elle est reconnue coupable d'être la meneuse d’actes d’ « incitation à la division du pays et à la subversion de l'unité nationale », pour avoir défendu les droits des Tibétains pendant son séjour en France. Cette arrestation s'inscrit dans le cadre d'une campagne plus large menée par le gouvernement chinois pour exiger que les institutions étrangères, y compris les musées français, désignent le Tibet sous le nom de Xizang, nom mandarin de la région.

« Des millions de personnes en Chine, en France et dans l'Union européenne continuent de subir le poids de la répression et des abus de Pékin », a déclaré Bénédicte Jeannerod. « Macron devrait cesser d'essayer de justifier le silence de la France sur les droits humains et affirmer clairement que la répression du gouvernement chinois affecte de nombreux intérêts fondamentaux de la France et de l'Union européenne, et que la Chine doit changer de cap pour maintenir des relations solides. »

03.12.2025 à 06:01

États-Unis : Une arrestation lors d’un tournoi de la FIFA est de mauvais augure pour la Coupe du monde

Human Rights Watch

Click to expand Image Un match de la Coupe du monde des clubs de la FIFA était disputé au stade MetLife à East Rutherford (New Jersey), aux États-Unis, le 8 juillet 2025. La Coupe du monde de football 2026 se déroulera aux États-Unis, ainsi qu’au Canada et au Mexique. © 2025 Pamela Smith/AP Photo

(New York) – L’arrestation aux États-Unis et le renvoi vers son pays d’un demandeur d'asile qui avait emmené ses enfants voir la finale de la Coupe du monde des clubs de football le 13 juillet suscite de profondes inquiétudes quant à la sécurité des personnes non américaines qui assisteront à la Coupe du monde dans ce pays en 2026, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.

En mai, Human Rights Watch a écrit à la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), organisatrice de la Coupe du monde, pour exprimer ses préoccupations concernant les risques et l’impact de la politique américaine en matière d’immigration sur la Coupe du monde 2026 et la Coupe du monde des clubs de 2025, recommandant une « action immédiate » face à l’approche du problème migratoire choisie par le gouvernement américain, qui crée des risques et menace de compromettre la capacité de la FIFA d’honorer les valeurs qu’elle revendique comme siennes en matière de droits humains, d’inclusion et de participation mondiale.

La FIFA a répondu le 3 juin, affirmant qu’elle « attend … des pays hôtes qu’ils prennent les mesures nécessaires pour assurer que toute personne qualifiée qui est impliquée dans la Compétition puisse entrer sur le territoire de ces pays » et qu’elle « travaille activement sur cette question avec les autorités compétentes. » La FIFA a également affirmé qu’elle s’adresserait aux autorités compétentes si elle était saisie de préoccupations concernant les droits humains.

Mais l’incident survenu lors de la finale de la Coupe du monde des clubs, révélé par Human Rights Watch, illustre bien les limites des efforts de la FIFA pour faire face aux graves risques de violation de leurs droits humains auxquels sont exposés les non-citoyens lors d’événements organisés par la FIFA aux États-Unis.

« Un père qui aime le football et avait prévu une journée spéciale avec ses enfants à l’occasion d’un tournoi de la FIFA s’est retrouvé en détention pendant trois mois, puis a été renvoyé vers un pays où il affirme que sa vie est en danger », a déclaré Minky Worden, directrice des Initiatives mondiales à Human Rights Watch. « Dans le cadre de la politique de l'administration Trump, la répression de l’immigration lors de grands événements sportifs peut déchirer des familles et exposer des personnes qui ont fui des persécutions à des dangers mortels. »

Cet homme, dont le nom et le pays d’origine sont tenus confidentiels à sa demande, a été arrêté dans le New Jersey juste avant la finale de la Coupe du monde des clubs entre Chelsea (Angleterre) et Paris Saint-Germain (France). Il était sur l’aire de stationnement du complexe commercial American Dream, à proximité du stade MetLife, avec deux de ses enfants âgés de 10 et 14 ans, attendant le début du match.

L'homme et les membres de sa famille ont affirmé à Human Rights Watch que la police l’a interrogé, puis arrêté, après qu’il eut tenté de faire voler un petit drone pour prendre une photo de sa famille. Le drone fonctionnant mal, il l’a remis dans sa voiture et a été arrêté à ce moment-là.

Une ordonnance locale interdit l’utilisation de drones au-dessus du complexe de MetLife, en application d’une directive de l’Administration fédérale de l’aviation (Federal Aviation Administration, FAA) qui proscrit l’usage de drones dans et aux alentours des stades pendant des événements sportifs. Une violation non intentionnelle de l’interdiction de la FAA est une infraction civile qui occasionne habituellement une simple amende, selon un avocat spécialisé dans les questions d’aviation consulté par Human Rights Watch.

L'homme a affirmé que l’agent qui l’a interrogé lui a d’abord dit qu’on lui dresserait un procès-verbal et qu’on le remettrait rapidement en liberté. Mais au contraire, les policiers l’ont questionné sur son statut migratoire, puis l’ont remis aux agents de l’Autorité de l’immigration et des douanes (Immigration and Customs Enforcement, ICE). Le même jour, ceux-ci l’ont placé en détention et ont entamé une procédure d’expulsion.

Interrogé sur son lieu de détention, il a déclaré à Human Rights Watch que son dernier souvenir du jour de son arrestation était d’avoir « vu mes enfants pleurer parce que j’étais capturé ». Ses enfants pensaient que leur père serait libéré à temps pour assister au match. Mais quand un de ses enfants a voulu localiser son téléphone, il a constaté que son père était à 40 minutes de distance, a indiqué l’épouse de cet homme à Human Rights Watch.

Les personnes qui risquent l’expulsion ont le droit de faire une demande d’asile. La famille a affirmé avoir fui son pays d’origine en 2022 après qu’un groupe armé eut menacé de les tuer.

Mais l’administration du président Donald Trump n’autorise généralement pas de remises en liberté après une détention pour immigration illégale, même si les demandeurs d’asile peuvent verser une caution, une somme d’argent garantissant qu’ils continueront de comparaître aux audiences d’expulsion potentielle.

Au bout de trois mois de détention d’immigration, cet homme a décidé de ne pas faire appel lorsque le juge d’immigration a rejeté sa demande d’asile. Il a déclaré à Human Rights Watch que la perspective de rester enfermé encore plus longtemps le désespérait. « C’est très psychologique ce qu’ils vous font subir là-bas.… Vous voulez vraiment en sortir au plus tôt. »

L'administration Trump a fréquemment déclaré que les agents de l’immigration visaient à appréhender « les pires parmi les pires » (« the worst of the worst »). Mais des recherches effectuées par Human Rights Watch et d’autres organisations ont montré que les personnes prises lors de raids ou appréhendées lors d’opérations ciblées n’ont souvent pas de casier judiciaire.

À l’approche du coup d’envoi de la Coupe du monde des clubs, et en réponse à la question de savoir s’il avait des préoccupations au sujet de la présence éventuelle d’agents de l’ICE lors des matches, le président de la FIFA, Gianni Infantino, a déclaré : « Je n’ai pas de préoccupations … nous voulons que toutes les personnes qui viendront aux matches passent un bon moment…. Je suis sûr que cela va être une grande, grande fête. »

En particulier à la lumière des coups de filet policiers abusifs de l’administration Trump, les forces de l’ordre des états et des municipalités qui n’ont pas d’accords avec l’ICE pour effectuer des contrôles d’immigration ne devraient généralement pas poser de questions sur le statut d'immigration ou garder à vue des personnes pour que les agents de l’ICE puissent enquêter sur leur statut, a affirmé Human Rights Watch. Et les entités qui ont de tels accords, connus sous le nom d’accords 287(g), devraient prendre note des abus inhérents et les abandonner. L’ICE devrait s’abstenir de mettre en détention des demandeurs d’asile pour les durées maximales autorisées par la loi.

La FIFA devrait appeler les autorités américaines à ne pas cibler les événements de la prochaine Coupe du monde pour appliquer leur politique d’immigration, y compris par des accords 287(g), a déclaré Human Rights Watch.

« La Coupe du monde 2026 devrait être une fête du football, et non pas une opération d’application d’une politique migratoire qui détruit des familles et met des vies en danger », a affirmé Minky Worden. « Ce cas d’école met en lumière les contradictions flagrantes des États-Unis qui se préparent à accueillir le plus important événement sportif du monde, tout en mettant en œuvre des politiques qui aboutissent à la séparation de familles et à l’expulsion de demandeurs d'asile. »

Informations complémentaires

Depuis l’arrivée au pouvoir du président Trump en janvier 2025, le gouvernement américain a pris des mesures afin de limiter l’accès aux voies légales de la demande d’asile. Human Rights Watch a documenté comment la politique d’expulsion des États-Unis a exposé des immigrants refoulés aux risques de mort et de violation de leurs droits humains.

Les agents de l’immigration et d’autres autorités chargées de l’application des lois ont accru de manière drastique le nombre des arrestations et des mises en détention depuis le début de l’administration Trump, effectuant notamment de vastes coups de filet dans de grandes villes comme Los Angeles, New York, Washington et Chicago. Les agents fédéraux de l’immigration ont pris particulièrement pour cible les communautés latino-américaines, effectuant des raids et des arrestations basées sur la perception de leur race, de leur ethnicité ou de leur origine nationale.

La Coupe du monde de football 2026 doit se tenir dans 11 villes et régions des États-Unis : Atlanta, Boston, Dallas, Houston, Kansas City, Los Angeles, Miami, New York/New Jersey, Philadelphie, Seattle et la région de la baie de San Francisco. La finale se jouera au stade MetLife à East Rutherford, dans le New Jersey, où s’est également déroulée la finale de la Coupe du monde des clubs en 2025.

Du 20 janvier au 15 octobre, l’ICE a arrêté au moins 92 392 personnes dans et aux alentours des villes où se joueront des matches de la Coupe du monde, selon des données du gouvernement fournies par l’ICE en réponse à une demande déposée, au nom de la liberté de l’information, auprès du Deportation Data Project et analysées par Human Rights Watch. Ces chiffres n’incluent pas les arrestations effectuées par les services américains des Douanes et de la Protection des frontières (Customs and Border Protection) ou par d’autres agences d’application des lois. Parmi toutes ces arrestations, 65,1 % ont visé des immigrants qui n’avaient pas de casier judiciaire aux États-Unis, ce qui correspond d’assez près aux tendances nationales.

Dans le New Jersey, 73,8 % des 5 331 arrestations effectuées par l’ICE ont concerné des non-citoyens n’ayant pas de casier judiciaire aux États-Unis. Des raids de l’ICE ont eu lieu dans le New Jersey, conduisant à l’arrestation de nombreuses personnes sur leur lieu de travail, y compris des non-citoyens et des citoyens américains.

Nombre d'arrestations par l'ICE (au 3 décembre 2025)

Lieu des matchs de la Coupe du monde de la FIFALieu d'arrestation par zone de responsabilité de l’ICE (Area of Responsibility = AOR)ÉtatNombre d'arrestations par l'ICE en 2025 (au 3 décembre 2025)Pourcentage d’arrestations non liées a une condamnation pénale aux États-UnisAtlantaAtlanta AORGéorgie8 00767,6 %BostonBoston AORMassachusetts4 68281,1 %DallasDallas AORTexas10 76466,8 %HoustonHouston AORTexas14 71258,1 %Los AngelesLos Angeles AORCalifornie9 62454,5 %San Francisco / Région de la baie San Francisco AORCalifornie3 79851,2 %Kansas CityChicago AOR, Detroit AOR, New Orleans AORKansas et Missouri3 30158,3 %MiamiMiami AORFloride20 55267,9 %New York CityNew York City AORNew York4 97473,8 %East Rutherford, New JerseyNewark AORNew Jersey5 33173,8 %PhiladelphiePhiladelphia AORPennsylvanie4 72768,9 %SeattleSeattle AORWashington1 92063,7 %Total--92 39265,1 %

Dans des États comme le New Jersey, où se jouera la finale de la Coupe du monde 2026 et où des zones pour supporters seront installées, des agents de l’ICE ont fait incursion sur des sites où des travailleurs journaliers cherchent de l’emploi, ont suivi des travailleurs après qu’ils eurent quitté leur lieu de travail, et ont stoppé des véhicules pour vérifier leur identité et leur statut d'immigration, selon des membres d’Estamos Unidos (Nous sommes unis), une organisation de soutien opérant dans le nord du New Jersey. Dans un cas, un conducteur employé par une compagnie d’autobus privée a été stoppé par des agents de l’immigration qui lui ont demandé son identité. L’organisation affirme que lors des 15 arrestations confirmées effectuées par l’ICE entre septembre et novembre 2025, tous les hommes arrêtés étaient des Latino-américains.

Les médias ont signalé que certains supporters qui avaient acheté des tickets pour la Coupe du monde des clubs les avaient revendus, de crainte d’être arrêtés dans un stade et ensuite expulsés. Des membres du personnel de Telemundo (une chaîne d’information américaine en espagnol), le maire de Miami et des responsables de la FIFA étaient parmi les invités d’une réception relative à la Coupe du monde organisée sur un bateau à Miami et qui a été annulée quand le navire a été abordé par des agents du Département de la sécurité intérieure (Homeland Security, DHS) et par des Garde-côtes et certains participants se sont vu demander de produire des documents concernant leur statut légal.

Selon des affichages en ligne, des agents du DHS étaient présents lors de matches de la Coupe du monde des clubs aux abords du stade Mercedes Benz à Atlanta, du stade du Rose Bowl à Los Angeles et du stade du Hard Rock à Miami, et des agents de l’ICE prévoyaient d’être présents au Lumen Field à Seattle.

L'impact de ces arrestations et de ces raids sur les communautés vivant près des sites des futurs matches de la Coupe du monde est considérable. Dans le New Jersey, des gens ont peur de sortir, des familles ont perdu leur gagne-pain et les affaires s’en ressentent, selon des membres d'Estamos Unidos. « Personne ne se sent en sécurité », a déclaré un de ces membres. La présence de la police locale lors de certaines arrestations documentées amène souvent les membres de la communauté à se sentir moins en sécurité et, par conséquent, à être moins susceptibles de signaler un crime s’ils craignent d’être livrés aux services de l’immigration à l’occasion de n’importe quel contact avec la police.

De nombreux immigrants, craignant une mise en détention suivie d’une expulsion, ont opté pour un « départ volontaire », en partie pour éviter de se heurter ultérieurement aux obstacles juridiques à un retour aux États-Unis qui découlent automatiquement d’une expulsion. Le nombre d’immigrants qui ont choisi cette option au lieu de contester leur expulsion devant les tribunaux de New York et du New Jersey de juillet à octobre 2025 a augmenté de 1 373 % par rapport à la même période de l’année précédente, selon une analyse effectuée par Documented New York, un site d’information spécialisé dans les questions d’immigration. Cette augmentation est consécutive à l’adoption d’une directive de l’ICE du 8 juillet qui limitait la possibilité d’être entendu par un juge de l’immigration pour les immigrants en détention.

L'homme arrêté à proximité d’un événement de la Coupe du monde des clubs a été placé en détention à Delaney Hall, un site de détention d’immigrants situé à Newark, où, selon les médias, les détenus subissent de mauvais traitements, notamment une insuffisance de nourriture, et les conditions dans lesquelles les visiteurs sont admis sont dangereuses.

Un juge d’immigration a rejeté la demande d’asile du père en septembre. Celui-ci a déclaré que, traumatisé par trois mois de détention et souhaitant désespérément parler plus souvent à ses enfants, il a décidé de ne pas poursuivre ses démarches judiciaires, malgré sa crainte de devoir retourner dans son pays d’origine. La famille a dû acheter les billets d’avion pour son « départ volontaire. »

L'article 4 de la Politique de la FIFA en matière de droits de l’homme affirme que « la FIFA s’efforcera d’aller au-delà de sa responsabilité qui est de respecter les droits de l’homme ancrés dans les principes directeurs des Nations Unies, et ce en prenant des mesures pour promouvoir la défense des droits de l’homme et favoriser l’exercice de ces droits, notamment là où elle est en mesure d’exercer efficacement son influence sur cet exercice des droits ou lorsqu’il s’agit de renforcer les droits de l’homme dans le football ou par le biais de celui-ci. »

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02.12.2025 à 19:00

Une opportunité de lutter contre les abus miniers à l'échelle mondiale

Human Rights Watch

Click to expand Image Une section d’un barrage géré par la société minière chinoise Sino-Metals Leach Zambia près de Kitwe, en Zambie, dont la rupture partielle 18 février 2025 a causé le déversement de dangereux déchets toxiques acides dans la rivière Kafue. Image extraite d’une vidéo filmée le 19 février 2025, au lendemain de l'incident.  © 2025 AP Photo/Richard Kille

Plus tôt cette année, Norbert Amoya, 29 ans, est allé chercher de l'eau dans une rivière du nord de la Zambie. Il y a découvert de nombreux poissons morts et l'eau avait une odeur étrange. Une catastrophe minière majeure en était la cause. Le 18 février, un barrage d'une mine de cuivre chinoise avait cédé, déversant des déchets toxiques dans un affluent du plus grand fleuve de Zambie. Cette catastrophe menace l'écosystème, les moyens de subsistance de millions de personnes et expose les communautés à un risque élevé de cancer et d'autres maladies.

De telles catastrophes peuvent être évitées.

Cette semaine, les États réunis à l’occasion de l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement, principal organe mondial d’élaboration des politiques environnementales, délibéreront sur les mesures à prendre en ce sens. Le gouvernement colombien a pris l'initiative de proposer un nouveau traité international visant à gérer les risques environnementaux liés à l'exploitation minière, notamment en matière de diligence raisonnable et de traçabilité des chaînes d'approvisionnement en minéraux. De nombreux autres gouvernements, dont ceux de l'Arménie, l'Équateur, Oman, ainsi que la Zambie, touchée par la pollution, se joignent à cette initiative qui préconise une « gestion écologiquement rationnelle des minéraux et des métaux ».

Alors que les protections environnementales états-uniennes et la législation européenne sur les chaînes d'approvisionnement s'affaiblissent, cette initiative constitue une mesure audacieuse saluée par les organisations de la société civile, notamment Human Rights Watch.

Dans un premier temps, la Colombie et ses alliés proposent la création d'un groupe de travail de l’ONU chargé d'étudier les options de mesures contraignantes et non contraignantes. De tels groupes de travail ont déjà réussi à lancer des processus de traités.

Cependant, cette proposition rencontre des résistances et les négociations lors du sommet s'annoncent difficiles car certains pays, dont l'Arabie saoudite, l'Iran et la Russie, s'opposent à toute mesure contraignante.

Les mesures volontaires prises par les entreprises ne suffisent pas à protéger les droits humains et l'environnement, comme l'ont démontré à maintes reprises les enquêtes de Human Rights Watch et d'autres organisations. En Zambie, bien que l'entreprise chinoise ait versé certaines indemnités aux membres de la communauté, elle aurait également étouffé une étude sur l'ampleur réelle de la catastrophe.

Face à la demande croissante de minéraux pour la transition énergétique, la défense et d'autres technologies, il est essentiel que les gouvernements du monde entier œuvrent pour la protection de l'environnement ainsi que le respect des droits humains dans les chaînes d'approvisionnement mondiales en minéraux. Tous les gouvernements participant à l'assemblée de cette semaine devraient soutenir l'initiative de la Colombie en faveur d'un traité contraignant sur les minéraux.  

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