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Humans Right Watch enquête sur les violations des droits humains commises à travers le monde

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11.09.2024 à 17:40

Des arrestations clés en République centrafricaine

Human Rights Watch

Click to expand Image La Cour Pénale Spéciale à Bangui, République centrafricaine, 19 avril 2022. © 2022 Leger Kokpakpa/Reuters

La semaine dernière, la Cour Pénale Spéciale (CPS) en République centrafricaine a arrêté et inculpé un ancien dirigeant de la Séléka, Abakar Zakaria Hamid, connu sous le nom de « SG », pour des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre présumés en lien avec une attaque violente perpétrée il y a 10 ans contre une église et un camp de déplacés dans la capitale du pays, Bangui. Sept autres personnes ont déjà été arrêtées et inculpées dans cette affaire.

L’attaque du 28 mai 2014 contre l’église Notre-Dame dans le quartier de Fatima à Bangui est emblématique de l’impunité qui a favorisé la commission de crimes atroces par des groupes armés rivaux pendant plus d’une décennie en République centrafricaine.

À partir de décembre 2013, les tueries se sont intensifiées à Bangui, lorsque des milices anti-balaka en provenance de tout le pays se sont dirigées vers la capitale. Les groupes anti-balaka se sont formés en réaction à la prise de contrôle de la République centrafricaine par la Séléka, un groupe armé majoritairement musulman dont la violence avait ravagé le pays. Les anti-balaka ont rapidement commencé à prendre pour cible les civils musulmans qu’ils associaient à la coalition Séléka. Cette dernière ripostait par des attaques encore plus violentes.

Je me souviens encore du jour où j’ai reçu l’appel d’un habitant de Fatima au moment de l’attaque contre l’église. Il était en panique et me disait que des milliers de personnes étaient en train de fuir le quartier. Peu après, je me suis rendu à l’église et j’ai découvert que 17 personnes avaient été tuées dans le camp. Des combattants liés à « SG » et la Séléka étaient soupçonnés d’avoir commis ces crimes. Cependant, le nombre de morts était probablement plus élevé, étant donné que certaines victimes avaient été enterrées immédiatement. Les survivants m’ont montré l’endroit où Paul Emile Nzale, un prêtre bien-aimé, avait été abattu.

L’attaque contre Fatima a été la première d’une longue série d’attaques atroces contre des camps de déplacés internes dans le pays. L’église Notre-Dame, qui a continué à servir de camp de déplacés, a été attaquée de nouveau en 2018. Lors de cette attaque, au moins 16 personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées.

Plus tôt cette année, à la veille du dixième anniversaire de l’attaque, je me suis entretenu avec un membre de la famille d’une des victimes, qui m’a dit qu’il attendait toujours que justice soit rendue.

Instruire cette affaire, mener un procès équitable et donner aux familles des victimes accès à la justice, permettraient à la CPS de jouer un rôle essentiel dans la lutte contre l’impunité généralisée et persistante en République centrafricaine.

10.09.2024 à 20:10

En Corée du Sud, un jugement dans une affaire liée au climat est une victoire pour les droits humains

Human Rights Watch

Le mois dernier, la Cour constitutionnelle de Corée du Sud a jugé que les mesures climatiques actuelles du pays sont insuffisantes pour protéger les droits des citoyens, en particulier ceux des jeunes générations, qui subiront de plein fouet les effets du changement climatique. Cette décision est la première du genre en Asie et pourrait servir de modèle pour d’autres pays de cette région.

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Cette décision historique a conclu que l’insuffisance des mesures climatiques actuelles de la Corée du Sud viole les dispositions de sa constitution qui accordent aux citoyens le droit de vivre dans « un environnement sain et agréable » et à « la liberté et le bonheur pour [leur] et [leur] postérité pour toujours ». L’Assemblée nationale de la République de Corée est désormais tenue de modifier la loi et de créer des objectifs annuels de réduction des émissions de carbone pour 2031 à 2049 d’ici février 2026.

Cette décision a été rendue après quatre années de litiges climatiques qui ont impliqué 255 plaignants, dont beaucoup étaient mineurs au moment du dépôt des affaires. Cette décision est une reconnaissance cruciale du fait que le changement climatique menace concrètement les droits des jeunes Sud-Coréens. Pourtant, l’optimisme quant à l’action est tempéré par le bilan historiquement faible de la Corée du Sud en matière de législation climatique.

En 2021, l’Assemblée nationale a adopté la loi-cadre sur la neutralité carbone et la croissance verte pour faire face au changement climatique, promettant une réduction significative des gaz à effet de serre d’ici 2030 et une neutralité carbone totale d’ici 2050. Mais les progrès ont été lents. Selon les dernières données disponibles de 2023, seulement 9 % environ de l’électricité de la Corée du Sud provient de sources renouvelables, bien en deçà de la moyenne de 34 % des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

En outre, la Corée du Sud n’a pas atteint les objectifs de réduction des émissions de carbone pour atteindre ses objectifs de 2030 ou 2050, et encore moins ses obligations au titre de l’Accord de Paris. Les progrès en matière de législation environnementale restent faibles, de nombreux projets de loi de réduction des émissions de carbone étant en attente à l’Assemblée nationale. L’un de ces projets de loi prévoit la mise en place d’une taxe carbone, une mesure visant à réduire les émissions d’environ 330 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone entre 2026 et 2030.

Le ministère de l’Environnement a exprimé son soutien à la décision du tribunal et a annoncé son intention de réagir par des mesures de suivi. Le président Yoon Suk-yeol et l’Assemblée nationale doivent désormais agir de manière décisive pour honorer la décision. Le soutien bipartisan à une législation climatique solide pour garantir la réduction des émissions de carbone est essentiel pour que la Corée du Sud atteigne ses objectifs de réduction des émissions de carbone et aligne ses actions sur ses promesses climatiques – ou risque de laisser sa jeunesse confrontée à des dommages environnementaux évitables.

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10.09.2024 à 17:53

Iran : Arrestations de proches de manifestants tués

Human Rights Watch

Click to expand Image Des photos de manifestants iraniens tués par les forces de sécurité, ou exécutés suite aux manifestations déclenchées par la mort, le 16 septembre 2022, de Mahsa Amini, une jeune femme qui avait été arrêtée par la police des mœurs iranienne. Cette photo a été prise lors d'une veillée aux chandelles tenue à Washington, le 16 septembre 2023 , afin de commémorer le premier anniversaire de la mort de Mahsa Amini. © 2023 Ali Khaligh/Middle East Images/AFP via Getty Images

(Beyrouth) – Au cours des deux dernières années, les autorités iraniennes ont arrêté sur la base de fausses accusations les membres des familles de dizaines de personnes tuées lors des manifestations de 2022, ou emprisonnées et parfois exécutées suite aux manifestations a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui ; d’autres membres des familles ont été menacés ou harcelés. Deux ans après la vague de manifestations « Femme, vie, liberté » de 2022, les autorités iraniennes continuent de réduire au silence et de punir les membres des familles qui demandent la justice pour les violations commises contre leurs proches.

Le 16 août, BBC Persian a indiqué que le tribunal pénal de Nazarabad, dans la province d’Alborz, dans le nord de l’Iran, avait condamné Mashallah Karami à 8 ans et 10 mois de prison pour « participation au blanchiment d’argent » et « obtention de biens par des moyens illégitimes ». Le fils de Mashallah Karami, Mohammad Mehdi Karami, avait été exécuté le 7 janvier 2023, après avoir participé aux manifestations. Son père risque également une amende et la confiscation de ses biens dans le cadre de sa peine. Ali Sharifzadeh Ardakani, son avocat, a déclaré dans une interview au journal Shargh Daily que les fonds et les actifs étaient des dons publics destinés à soutenir Karami, bien qu’aucun des donateurs n’ait intenté de poursuites en vue d’obtenir un remboursement.

« Les autorités iraniennes brutalisent les gens à double titre : d’abord en exécutant ou en tuant une personne ayant manifesté, puis en arrêtant des proches ayant cherché à obtenir justice », a déclaré Nahid Naghshbandi, chercheuse par intérim sur l’Iran à Human Rights Watch. « Les autorités judiciaires iraniennes devraient libérer d’urgence les membres de familles illégalement détenus, et garantir des procès équitables et un processus judiciaire transparent pour toute personne accusée d’un crime. »

Le 27 août, l’organisation baloutche de défense des droits humains Haalvsh a signalé que le Tribunal spécial pour les mineurs de la province du Khorasan-e Razavi avait prononcé une peine de huit mois de prison contre Faramarz Abil Barahoui, âgé de 15 ans ; son frère Ismail Abil Barahoui était l’une des victimes de la répression de manifestations à Zahedan, le 30 septembre 2022 (« Vendredi sanglant »). Il y a plus d’un an, le 4 août 2023, Haalvsh avait signalé l’arrestation de Faramarz Barahoui, après qu’il ait visité la tombe de son frère Ismail.

Le Réseau des droits humains du Kurdistan (Kurdistan Human Rights Network, KHRN) a indiqué que le 3 septembre, des agents de sécurité ont fait une descente au domicile de la famille de Zanyar Aboubakri, qui a été abattu lors des manifestations « Femme, vie, liberté » à Mahabad le 27 octobre 2022, et ont arrêté son frère de 16 ans, Ramyer.

Le 3 septembre, des membres des forces de sécurité iraniennes ont aussi perquisitionné le domicile de Siavash Soltani, dont le père, Kobri Sheikha Saqqaa, a été tué lors des manifestations d’octobre 2022 à Mahabad ; ils ont violemment appréhendé Soltani et l’ont arrêté sans présenter de mandat d’arrêt, selon KHRN.

Le 4 juillet, les forces de sécurité iraniennes ont arrêté Raana Kourkour à son domicile à Pakdasht, selon l’Agence de presse des militants des droits humains HRANA ; elle avait critiqué le déroulement de l’élection présidentielle, ainsi que la condamnation à mort prononcée en avril 2023 contre son frère Abbas (Mojahed) Kourkour pour « inimitié contre Dieu » et « corruption sur terre », et confirmée par la Cour suprême en décembre 2023. Les autorités ont libéré Raana Kourkour le 10 août 2024.

Le 30 juillet, les forces de sécurité iraniennes ont arrêté Ahmad Hasanzadeh et sa fille Solmaz Hasanzadeh alors qu’ils commémoraient ce qui aurait été l’anniversaire du fils d’Ahmad, Mohammad Hasanzadeh, a rapporté l’organisation de défense des droits humains Kurdpa ; Mohammad a été tué par balle lors d’une manifestation en novembre 2022. Ahmad Hasanzadeh a été libéré sous caution le lendemain, mais sa fille Solmaz a été transférée à la prison d’Urmia, où elle a entamé une grève de la faim le 6 août pour protester contre son maintien en détention.

Solmaz Hasanzadeh et son père avaient précédemment été convoqués pour un interrogatoire à Bukan ; le 5 septembre 2023. Elle avait ensuite été arrêtée par les forces de sécurité à un poste de contrôle situé entre Bukan et Saqqez le 27 septembre 2023, avant d’être libérée peu de temps après.

Le 29 août, l’association Kurdpa a indiqué que Hassan Amini, dont le frère Mohammad a été tué lors d’une manifestation en octobre 2022, avait été libéré de la prison de Sanandaj et placé sous surveillance électronique. Le 5 juillet 2023, la Branche 101 du Tribunal pénal de Bukan avait condamné Hassan Amini à six mois et demi de prison et 40 coups de fouet pour « trouble à l’ordre public ». Il avait été arrêté le 9 juin 2023, avec des proches d’autres victimes, après avoir assisté à une cérémonie tenue dans un cimetière pour commémorer des personnes tuées lors des manifestations de 2022.

Les autorités iraniennes exercent depuis longtemps des pressions sur les familles dont les proches ont été tués par les forces de sécurité, ou exécutés suite à des condamnations par des tribunaux iraniens. Les autorités ont notamment menacé et fait pression sur les familles des victimes des précédentes manifestations de 2019, ainsi que sur les familles des victimes du vol PS752 d’Ukraine International Airlines, dont l’avion a été abattu en janvier 2020 par les Gardiens de la révolution islamique, afin de les dissuader de chercher à obtenir justice.

« Il est essentiel que les gouvernements qui dialoguent avec l’Iran condamnent publiquement ces injustices flagrantes subies par des personnes dont les proches ont déjà été victimes de graves violations brutalement commises par le gouvernement iranien », a conclu Nahid Naghshbandi.

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