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21.11.2024 à 12:22

Guerre en Ukraine : escalade des tensions entre la Russie et l’Occident

Juliette Verdes

“Escalade tous azimuts, quoique d’ampleur limitée, dans la guerre en Ukraine” [Les Echos]. “La Russie a lancé un missile balistique intercontinental (ICBM) en Ukraine ce jeudi matin entre 5h et 7h, a déclaré ce jeudi 21 novembre l’armée de l’air ukrainienne sur sa chaîne Telegram” [Le Figaro]. Jamais cette arme, “développée durant la guerre froide pour […]

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Des pompiers ukrainiens interviennent pour maîtriser un incendie suite à la frappe aérienne russe sur la ville de Dnipro - Crédits : State Emergency Service of Ukraine / X

Escalade tous azimuts, quoique d’ampleur limitée, dans la guerre en Ukraine” [Les Echos]. “La Russie a lancé un missile balistique intercontinental (ICBM) en Ukraine ce jeudi matin entre 5h et 7h, a déclaré ce jeudi 21 novembre l’armée de l’air ukrainienne sur sa chaîne Telegram” [Le Figaro]. Jamais cette arme, “développée durant la guerre froide pour la dissuasion nucléaire, n’avait été employé sur le champ de bataille, par la Russie ou par un autre pays, poursuit le quotidien. “Une source militaire ukrainienne a aussi précisé à l’AFP que le missile ne portait pas d’ogive nucléaire”.

La guerre franchit donc un nouveau seuil, après deux décisions occidentales qui déjà, “selon les responsables britanniques et américains, constitu[aient] une escalade significative du conflit”. D’une part, “l’utilisation mardi et mercredi par l’Ukraine de missiles ATACMS (américains) et Storm Shadow (britanniques) pour frapper en profondeur le territoire russe” [Le Monde]. De l’autre, l’annonce hier par les Etats-Unis d’une livraison de mines antipersonnel à l’Ukraine. Ces mesures se voulaient elles-mêmes une réponse au déploiement de 10 000 soldats nord-coréens à la frontière entre la Russie et l’Ukraine.

Revirements stratégiques

Dimanche dernier, “Joe Biden avait autorisé Kiev à frapper la Russie en profondeur avec des missiles américains de longue portée, les ATACMS”, rappelle Le Monde. La fourniture de mines antipersonnel constitue “le deuxième revirement stratégique majeur de Joe Biden en quelques jours, mais celui-ci s’avère plus polémique, avec des conséquences humanitaires et économiques considérables pour les Ukrainiens”, explique le journal du soir.

Car “ni les Etats-Unis, ni la Russie ne sont signataires de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, adoptée en 1997 et signée par 164 Etats, mais l’Ukraine, oui”. Le Kremlin a réagi à cette annonce mercredi dans la soirée, accusant Washington de vouloir “prolonger la guerre” en renforçant ses livraisons d’armes à Kiev [L’Indépendant].

Des mines “non-persistantes”

Les mines Claymore fournies seraient en fait légales, selon un protocole additionnel de la convention d’Ottawa, car elles sont ‘non persistantes’ “. Autrement dit, elles sont programmées pour devenir inactives au bout d’un certain temps, “quelques jours ou semaines, selon Washington”, précisent Les Echos.

Toutefois, “ces mécanismes ne sont pas fiables à 100 % lorsqu’ils sont en place”, dénonce Alma Taslidzan, de l’ONG Handicap International [RFI]. Pour les organisations spécialisées dans la lutte contre les mines antipersonnel, celles-ci “tuent sans faire de distinction entre les civils et les militaires, ce qui contrevient au droit humanitaire international” [Le Monde].

De son côté, la Russie utilise massivement des mines antipersonnel en Ukraine, d’au moins treize types différents”, ajoute le journal. “L’Ukraine est aujourd’hui le pays le plus miné du monde, avec jusqu’à un cinquième de son territoire dangereux, en raison de minages ‘à la main’ des deux armées en conflit”, indiquent Les Echos.

Devancer Donald Trump

Pour France Inter, “l’emballement actuel est en partie dû au prochain changement de cap à Washington : chacun des protagonistes veut renforcer sa position avant cette nouvelle phase avec ce président imprévisible”. Selon l’agence de presse Reuters, “Vladimir Poutine est prêt à discuter avec Donald Trump d’un accord de cessez-le-feu en Ukraine, mais il exclut de faire des concessions territoriales majeures et insiste pour que Kiev abandonne ses ambitions d’adhérer à l’Otan”.

Par ailleurs, les ministres des Affaires étrangères d’Allemagne, d’Espagne, de France, d’Italie, de Pologne et du Royaume-Uni “ont accusé mardi la Russie de mener des attaques hybrides ‘sans précédent par leur variété et leur ampleur’ contre les pays de l’Otan et de l’UE” [Les Echos]. Moscou est accusée du sabotage de câbles sous-marins de télécommunication en mer Baltique.

Le même jour, la Russie a annoncé l’abaissement du seuil d’utilisation des armes nucléaires, autorisant “une réponse nucléaire à une attaque conventionnelle par un pays soutenu par une puissance nucléaire - une référence claire à l’Ukraine, qui est soutenue par plusieurs Etats dotés de l’arme nucléaire, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France” [Euractiv]. Une décision condamnée par plusieurs dirigeants occidentaux, dont Josep Borrell, le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, rapporte le média en ligne. “Ce n’est pas la première fois qu’ils menacent d’une escalade nucléaire, ce qui est totalement irresponsable”, a-t-il déclaré.

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21.11.2024 à 11:27

Les groupes du Parlement européen trouvent un accord politique pour la nomination des commissaires

Valentin Ledroit

Près de six mois après les élections européennes, la nouvelle Commission européenne devrait enfin entrer en fonction prochainement. Au Parlement européen, les conservateurs du Parti populaire européen (PPE), les sociaux-démocrates (S&D) et les libéraux (Renew) ont scellé un accord mercredi 20 novembre dans la soirée, pour approuver la nomination des 26 candidats proposés aux postes […]

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Texte intégral (1326 mots)
Les négociations ont été menées par les présidents des groupes Iratxe García Pérez (S&D, à gauche), Manfred Weber (PPE, à droite) et Valérie Hayer (Renew, absente de la photo)
Les négociations ont été menées par les présidents des groupes Iratxe García Pérez (S&D, à gauche), Manfred Weber (PPE, à droite) et Valérie Hayer (Renew, absente de la photo) - Crédits : Daina Le Lardic / Parlement européen

Près de six mois après les élections européennes, la nouvelle Commission européenne devrait enfin entrer en fonction prochainement. Au Parlement européen, les conservateurs du Parti populaire européen (PPE), les sociaux-démocrates (S&D) et les libéraux (Renew) ont scellé un accord mercredi 20 novembre dans la soirée, pour approuver la nomination des 26 candidats proposés aux postes de commissaires européens.

L’accord intervient après d’intenses tractations politiques et plus d’une semaine après la fin des auditions des candidats par les eurodéputés. Le nouveau collège des commissaires, présidé par Ursula von der Leyen, doit encore être approuvé par l’ensemble des parlementaires le 27 novembre prochain lors d’un vote en session plénière à Strasbourg. Si l’issue est favorable, la nouvelle équipe pourra entrer en fonction dès le 1er décembre.

Sept derniers noms validés

Le Parlement européen avait auditionné l’ensemble des 26 candidats du 4 au 12 novembre dernier et donné son feu vert à 19 d’entre eux. Les six vice-présidents, dont le Français Stéphane Séjourné, ainsi que le Hongrois Olivér Várhelyi, avaient été priés de patienter.

Trois profils faisaient l’objet de contestations de la part de certains groupes du Parlement européen. A commencer par l’Espagnole Teresa Ribera, en lice pour devenir la nouvelle vice-présidente de la Commission européenne chargée de la Transition juste, propre et compétitive. La droite espagnole, qui compte 22 membres dans les rangs du PPE, critiquait la nomination de l’actuelle ministre du gouvernement de Pedro Sánchez, mettant en cause sa responsabilité dans la gestion des inondations qui ont provoqué la mort de plus de 220 personnes dans la région de Valence fin octobre.

Deux autres candidats suscitaient quant à eux la méfiance des sociaux-démocrates et des libéraux. Ils contestaient l’octroi d’un titre de vice-président à l’Italien Raffaele Fitto, membre du parti d’extrême droite Frères d’Italie, ainsi que certaines attributions d’Olivér Várhelyi, candidat hongrois au poste de commissaire à la Santé et au Bien-être animal.

Un équilibre fragile

L’accord trouvé mercredi soir revient en partie sur le portefeuille d’Olivér Várhelyi. Ce proche du Premier ministre hongrois Viktor Orbán perd ainsi la responsabilité de la gestion des épidémies et des droits sexuels et reproductifs. Les candidats italien et espagnol à la vice-présidence de la Commission européenne conservent quant à eux leurs titres et leurs portefeuilles. Enfin, une déclaration écrite des trois partis affirme qu’ils souhaitent “travailler ensemble”.  

Avant d’entrer officiellement en fonction, les candidats doivent encore franchir une étape : celui du vote des eurodéputés sur l’ensemble du collège, prévu le 27 novembre lors d’une session plénière du Parlement européen à Strasbourg. La nouvelle équipe n’a besoin que d’une majorité simple pour être approuvée et lui permettre d’entrer en fonction dès le 1er décembre. Mais l’équilibre s’annonce fragile. Les socialistes français, pourtant membres du groupe S&D, ont par exemple annoncé qu’ils voteraient contre l’investiture du nouveau collège.  

Aucun candidat rejeté par le Parlement européen

C’est la première fois depuis 1999 qu’aucun candidat à la Commission européenne n’est recalé lors des auditions devant le Parlement européen.

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21.11.2024 à 11:03

[Podcast] L’emploi des personnes handicapées en Europe

Vincent Lequeux

Depuis lundi, nous célébrons la 28e Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées. Un événement qui vise depuis 1997 à sensibiliser le public mais aussi à faciliter les rencontres entre employeurs et demandeurs d’emploi.  En France, de nombreux événements sont organisés : expositions, tables rondes, “handicafés”… Trois mois après les Jeux paralympiques, il s’agit d’un […]

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Texte intégral (1538 mots)
Emploi des personnes en situation de handicap
Selon Eurostat, seule une moitié des Européens en situation de handicap a un emploi - Crédits : PeopleImages / iStock

Depuis lundi, nous célébrons la 28e Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées. Un événement qui vise depuis 1997 à sensibiliser le public mais aussi à faciliter les rencontres entre employeurs et demandeurs d’emploi. 

En France, de nombreux événements sont organisés : expositions, tables rondes, “handicafés”… Trois mois après les Jeux paralympiques, il s’agit d’un nouvel élan pour améliorer la visibilité des personnes qui vivent avec un handicap.

A-t-on une idée du nombre de personnes en situation de handicap dans l’Union européenne ? 

La Commission européenne estime ce nombre à environ 100 millions de personnes dans l’Union européenne, soit près d’un quart de la population. Parmi eux, un quart présentent un handicap grave. Des individus qui rencontrent le plus souvent des obstacles majeurs dans divers domaines comme l’éducation, les soins de santé… et donc l’emploi, où la situation n’a pas vraiment évolué ces dernières années. Seule une moitié des Européens en situation de handicap a un emploi, contre les trois quarts des Européens valides. 

Cet écart vaut-il pour tous les pays européens ?

Non, il y a des différences importantes entre pays. Les meilleurs élèves en la matière sont plutôt au sud de l’Europe. C’est en Espagne, au Portugal et en Italie que cet écart est le plus faible. En France, on compte plus d’un million de travailleurs en situation de handicap, mais le taux de chômage des personnes handicapées reste près du double de la population générale. 

D’ailleurs, les pays européens n’ont pas tous mis en place les mêmes mesures pour améliorer l’inclusion des personnes handicapées. En France par exemple, la loi de 1987 impose des quotas aux entreprises de plus de vingt salariés. Une approche similaire à celle de l’Allemagne, tandis que dans les pays nordiques ou en Italie, on privilégie plutôt l’incitation financière auprès des employeurs. 

Du côté de l’Union européenne, quelles sont les initiatives mises en place ? 

Même si ses compétences restent faibles en matière d’emploi et de santé, l’Union a pu adopter cette année une carte européenne du handicap. Un outil qui permet, lorsqu’on est en situation de handicap et qu’on se déplace dans un autre pays, de bénéficier des mêmes droits que la population locale. Par exemple en matière de stationnement. 

Avec ses fonds européens, l’Union européenne finance aussi des projets locaux d’accompagnement du handicap. Elle a aussi mis en place un prix de l’accessibilité, qui a été décerné en 2024 à la ville espagnole de San Cristóbal de La Laguna. La troisième place, elle, a été remportée par la ville française de Saint-Quentin, dans l’Aisne. Enfin, l’Union européenne s’est dotée en 2021 d’une stratégie sur les droits des personnes handicapées. Là, l’objectif est surtout d’inciter les Etats membres à mieux agir en faveur de l’inclusion.

Malheureusement, la Cour des comptes européenne a souligné que l’impact de l’Union européenne en matière de handicap restait assez limité. Cela s’explique notamment par le fait que chaque Etat membre applique sa propre définition du handicap. Ce qui complique toute tentative d’approche commune à l’échelle européenne. Il est donc clair qu’il reste encore du travail pour les années à venir.

L’Europe c’est vous ! 

Strasbourg, Bruxelles, Francfort. L’action de l’Europe paraît parfois lointaine ! Mais où est l’Europe dans nos quotidiens ? Quel est l’impact des politiques européennes sur nos vies ? Retrouvez-nous tous les jeudis sur la radio RCF et en replay sur notre site pour notre chronique “L’Europe, c’est vous”.

Pour en savoir plus, retrouvez également tous nos podcasts “L’Europe en 3 minutes”.

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