Sous couvert de patrimoine et de “spectacle familial”, une autre guerre se joue : celle des récits. Derrière les reconstitutions historiques et les fêtes locales, une nébuleuse d’associations liées à Pierre-Édouard Stérin et au Puy du Fou propage une vision idéalisée, viriliste et catholique de la France éternelle. La journaliste Annabelle Martella et l'historien William Blanc dévoilent les dessous d’une offensive culturelle d’extrême droite : instrumentalisation du passé, argent public détourné, et “médiéval washing” au service d’un roman national réactionnaire. Une enquête et un échange explosifs où se joue rien de moins que la mémoire collective.
Le 6 octobre dernier, les salarié·es en charge de l’installation de la « Provence pour le Bien Commun » à Aix-en-Provence, un événement, lancé par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin pour recueillir des fonds pour sa bataille culturelle d’extrême droite se mettaient en grève. Victoire! La Nuit du bien commun de Stérin était annulée!
Cette grève victorieuse s’inscrit dans la campagne intersyndicale « contre Stérin et son monde, bloquons les nuits du bien commun« , qui dans son communiqué rappelle le rôle de Pierre-Édouard Stérin dans la bataille culturelle : « sa volonté d’investir le champ culturel a pu se démontrer cet été à Moulins (03) lors des Murmures de la cité, un mini Puy du fou abreuvé de subventions publiques pour réécrire l’histoire sous forme de roman nationaliste. »
Pour en parler je reçois donc l’historien William Blanc et la journaliste Annabelle Martella. William Blanc est spécialiste de l’instrumentalisation de l’histoire à des fins idéologiques, et il a suivi de près l’entreprise estivale de Stérin et les résistances qu’elle a suscité un peu partout. Annabelle Martella est journaliste, et avec Sindbad Hammache elle a publié une grosse enquête sur « L’histoire de France mise en spectacle par les réacs » dans Basta ! https://basta.media/l-histoire-de-france-mise-en-spectacle-par-les-reacs Il et elle nous permettront de mieux comprendre la dangerosité des idées distillées dans ces spectacles, de saisir les objectifs de ces instrumentalisations du passé, mais aussi de réfléchir ensemble aux ripostes. Mathilde Larrère
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Trente ans. Trente ans qu’Élisabeth Borrel se bat pour faire reconnaître ce que l’État tente de nier : l’assassinat de son mari, Bernard Borrel, magistrat en poste à Djibouti. Ce drame, survenu en 1995, n’a jamais été élucidé, ni même assumé. Entre raisons d’État, blocages politiques et manipulations judiciaires, elle livre ici un témoignage bouleversant. Une parole rare, sans détour, sur un système qui préfère se taire que d’admettre ses fautes. L’interview d’une femme debout, contre tous.
C’est un triste anniversaire. Le 18 octobre 1995, le juge français Bernard Borrel a été assassiné à Djibouti. Depuis trente ans, sa femme Elisabeth Borrel, elle-même magistrate (aujourd’hui à la retraite), travaille patiemment pour faire éclater la vérité et s’active sans relâche pour que l’État et la justice française reconnaissent l’assassinat de son mari. C’est un combat contre l’oubli et le silence. Un combat pour la justice et contre la raison d’État.
Dans ce nouvel épisode de la « boîte noire », je vous propose de revenir sur ce cold case (affaire non résolue), une affaire pour le moins sensible entre la France et Djibouti. Depuis bientôt trente ans, treize juges d’instruction se sont relayés, mais depuis quelques années, la justice semble tourner au ralenti. Avec Elisabeth Borrel, qui a repris toutes les pages de ce dossier tentaculaire, on va parler des pressions et des menaces qu’elle a subies, ainsi que sa famille, mais aussi de la difficulté d’accéder à des documents secret-défense. On va également parler des opérations de barbouzes pour la décrédibiliser ainsi que son mari, mais aussi de la haute magistrature, des réseaux politiques de l’ombre de la Vème République, les relais de la Françafrique.
Qui a tué son mari ? Quelle vérité veut-on cacher ? Pourquoi l’enquête n’avance plus ? Quelles pressions politiques la justice a-t-elle subie ? Quel rôle ont joué les médias ?
Aujourd’hui, Elisabeth Borrel est désormais convaincue que « quelques intérêts corrompus à la tête des États » ont tué son mari. Et l’ancien magistrate a découvert une nouvelle piste : Djibouti serait le lieu de plusieurs trafics, notamment d’uranium enrichi, ce qu’aurait découvert son mari peu de temps avant sa mort. Une chose est sûre, la thèse officielle du suicide ne tient plus. Et puis, autre certitude : les incohérences factuelles et judiciaires se multiplient. En 2014, des scellés en lien avec l’affaire ont ainsi été détruits « par erreur » (un briquet saisi sur les lieux du crime, un short, une sandale…). Une erreur de trop. L’État français a été condamné par la Cour européenne des droits de l’Homme pour « faute grave » en 2020, suite à cette destruction de preuves, et a dû verser 140 000 euros de dommages et intérêts. « 30 ans après, on peut démontrer le complot politico-judiciaire », assure Elisabeth Borrel. Pour commémorer ce triste anniversaire, plusieurs initiatives sont prévues. Et l’un des fils d’Elisabeth, Louis-Alexandre a écrit un livre intime et d’archives sur l’affaire, intitulé Toi qui nous demeures et fabriqué en auto-édition.
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lo_ol23: Merci au Poste et bon courage à Elisabeth dans son juste combat
dckst: Merci Madame . Merci pour l’émission
Grimble: Madame, merci pour votre engagement pour que justice soit rendue à votre mari. Merci pour tout ce que soulève votre combat. Merci au Poste de donner la parole à une telle grande dame !
Dans ce nouvel épisode de France Déter, David Dufresne reçoit Daniel Schneidermann et Marie Allenou pour dévoiler une initiative inédite : un abonnement unique donnant accès à 8 médias indépendants. Une alliance face au rouleau compresseur médiatique. En seconde partie, Aïssa Ghalmi, secrétaire national adjoint des écologistes, nous plonge dans les coulisses de sa rencontre avec Sébastien Lecornu et analyse les manœuvres de recomposition du pouvoir. Trois invités, une même exigence : défendre la vérité, la parole libre et la démocratie.
Chaque lundi matin, Au Poste tente de mettre un peu de trouble dans l’ordre médiatique dominant. «France Déter» accueille des invité·e·s, tient des revues de presse particulières, donne le temps des nuages et des luttes, explore le passé, étrille le présent. C’est en direct, c’est fait maison. Préparez le café!
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« Apparemment une personne de Frontières s’est faite passer pour quelqu’un de votre équipe lors des Amfis 2025 pour soutirer de façon frauduleuse des interviews. » https://bsky.app/profile/auposte.fr/post/3lxifyczjsc2g
17 octobre 2025 18h30 Villefranche-de-Rouergue – Sécurité Sociale de l’Alimentation, projection La Part des Autres https://aveyron.demosphere.net/rv/1662
Harcèlement à l’encontre du lanceur d’alerte de la police Amar Benmohamed: Didier Lallement et Gérald Darmanin doivent être auditionnés 22 07 25 https://mlalerte.org/cp-22-juillet-2025-ab/