07.03.2025 à 17:50
La Banque centrale européenne (BCE)
Créée par le traité sur l'Union européenne de 1992, la Banque centrale européenne (BCE) a été mise en place le 1er juin 1998 à Francfort, en Allemagne. Elle a remplacé, à compter du 1er janvier 1999, l'Institut monétaire européen (créé en 1994). La BCE est présidée depuis le 1er novembre 2019 par la Française Christine […]
L’article La Banque centrale européenne (BCE) est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
Créée par le traité sur l'Union européenne de 1992, la Banque centrale européenne (BCE) a été mise en place le 1er juin 1998 à Francfort, en Allemagne. Elle a remplacé, à compter du 1er janvier 1999, l'Institut monétaire européen (créé en 1994). La BCE est présidée depuis le 1er novembre 2019 par la Française Christine Lagarde, jusqu'alors à la tête du Fonds monétaire international, succédant ainsi à l'italien Mario Draghi, en poste de 2011 à 2019. Avec le traité de Lisbonne, entré en vigueur fin 2009, la Banque centrale européenne devient une institution de l'Union européenne, au même titre que la Commission, le Parlement, le Conseil de l'Union, le Conseil européen, la Cour de justice de l'Union européenne et la Cour des comptes européenne. Son organisation et ses missions sont prévues aux articles 282 et suivants du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE). La politique monétaire est quant à elle évoquée aux articles 123 et suivants du même traité. L'Eurosystème, composé de la BCE et des banques centrales des 20 pays membres de la zone euro, met en œuvre la politique monétaire unique, gère les réserves et conduit les opérations de change. Pour favoriser la coopération financière et monétaire entre l'Eurosystème et les Etats membres hors zone euro, la BCE fait également partie du Système européen de banques centrales (SEBC), qui rassemble à ses côtés les banques centrales des 27 Etats membres de l'UE (y compris les banques centrales des Etats n'ayant pas adopté l'euro, comme la Suède ou la Bulgarie). La BCE a un rôle fondamental dans l'économie européenne, en cela qu'elle est responsable de la politique monétaire de la zone euro. Sa mission, définie par les traités européens, est de maintenir la stabilité des prix, à travers la définition des taux d'intérêt, dans le but de maîtriser l'inflation et de préserver la valeur de la monnaie. Elle assure également l'émission de la monnaie unique et un rôle de supervision bancaire depuis 2014. "L'objectif principal du Système européen de banques centrales (SEBC) est de maintenir la stabilité des prix" (art. 127 TFUE). Pour évaluer la stabilité des prix, la BCE se fonde sur deux critères : l'évaluation de la masse monétaire en circulation et les perspectives d'évolution des prix. Pour déterminer l'inflation, plusieurs indices sont pris en compte : salaires, taux d'intérêt, indices des prix… La BCE visait, depuis 2003, une inflation "proche de, mais inférieure à 2 %". Sa nouvelle stratégie, publiée en juillet 2021, fixe désormais les 2 % non plus comme un plafond, mais comme une cible à atteindre : les écarts négatifs sont tout aussi indésirables que les écarts positifs. Afin de maintenir la stabilité des prix à moyen terme, la BCE dispose de plusieurs instruments. Elle peut, notamment, augmenter ou abaisser ses taux directeurs, c'est-à-dire les taux d'intérêt auxquels les banques commerciales peuvent se refinancer auprès d'elle. Elle accorde aussi des "facilités permanentes" aux établissements de crédit, qui leur permettent d'obtenir des liquidités ou d'effectuer des dépôts au jour le jour auprès de la banque centrale. Par ailleurs, la BCE a lancé en 2015 un "programme d'achat d'actifs" (Quantitative easing), une mesure "non conventionnelle" - car non définie dans les traités comme faisant partie du mandat de la BCE - visant à racheter massivement les dettes des Etats de la zone euro (puis les dettes d'entreprises à partir de 2016). Objectif : combattre la déflation, qui menaçait alors la zone, et faire repartir la croissance. Ce programme d'achat a été depuis prolongé, et étendu dans le contexte de la crise du Covid-19. La BCE planifie et gère l'émission (et le volume) des billets en euros. Elle coordonne également les activités de recherche et développement de l'Eurosystème ainsi que celles liées à la sécurité et à la qualité de la production des billets en euros. Par ailleurs, elle héberge le Centre d'analyse des contrefaçons (CAC), chargé de l'analyse et de la classification des faux billets en euros, ou encore le Centre international de lutte contre la contrefaçon. Les systèmes de paiement permettent de transférer des fonds au sein du système bancaire. La BCE est l'opérateur de T2-BCE, une composante de Target2 (transfert express automatisé transeuropéen à règlement brut en temps réel). Ce système, initié par le SEBC, relie entre eux les systèmes de paiement interbancaire. Il permet d'effectuer des transferts entre établissements bancaires de l'Union européenne en quelques minutes. La crise de la dette dans la zone euro, survenue en 2010 dans le sillage de la crise financière (2007-2010), a révélé un dangereux lien entre les banques européennes et la dette publique des Etats. Lors du Conseil européen des 28-29 juin 2012, pour éviter de nouvelles crises bancaires, comme en Irlande, en Grèce ou encore à Chypre, les Etats membres se sont donc mis d'accord sur l'approfondissement de l'union économique et monétaire et la création d'une union bancaire, dans laquelle la BCE a un pouvoir de supervision des banques. Entré en vigueur le 4 novembre 2014, le Mécanisme de surveillance unique (MSU) constitue un système de supervision bancaire pour l'Europe, composé de la BCE et des autorités nationales de surveillance des pays participants. Dans chaque banque, une équipe dépêchée par la BCE est chargée d'avertir, en cas de risque, le comité de supervision du MSU. L'Allemande Claudia Buch préside le Conseil de surveillance du MSU depuis le 1er janvier 2024. Depuis le 4 novembre 2014, la BCE assume ainsi pleinement ses missions et responsabilités en matière de contrôle bancaire dans le cadre du mécanisme de surveillance unique (MSU). L'Eurosystème produit des statistiques monétaires, bancaires et financières, et favorise les échanges d'informations entre les autorités de contrôle bancaire. Bien que le contrôle du secteur financier relève de chaque Etat membre, il contribue à la bonne conduite de ce contrôle prudentiel. Il s'agit d'une nouvelle étape dans la création d'une union bancaire. Avant d'assurer cette nouvelle supervision bancaire, la Banque centrale européenne a décidé de lancer en octobre 2013 des tests de résistance. Conçus par l'Autorité bancaire européenne (EBA), ces "stress tests" annuels sont réalisés depuis 2014 auprès de banques de la zone euro pour mesurer les risques et leur capacité à résister à d'éventuels chocs économiques. L'EBA a également lancé en janvier 2022 son premier "stress test climatique" afin d’évaluer l’état de préparation des banques face aux chocs financiers et économiques qui peuvent être causés par le changement climatique. La principale tâche de la BCE et des autorités de supervision nationales, coopérant étroitement au sein d'un système intégré, est de vérifier que les banques respectent les règles bancaires européennes et de remédier aux problèmes avant qu'ils ne deviennent critiques. Cette surveillance bancaire vise à régler le sort des banques en difficulté, sans passer par un renflouement financé par l'argent public. Le sauvetage des établissements financiers est en effet assuré par un fonds alimenté par les banques elles-mêmes. La BCE contrôle ainsi directement les plus grandes banques tandis que les autorités nationales continuent de superviser les autres banques. Outre ses compétences économiques et monétaires au sein de la zone euro, la BCE participe aux divers forums internationaux et européens : en décembre 1998, la BCE est devenue la seule banque centrale au monde ayant le statut d'observateur auprès du Fonds monétaire international (FMI). La BCE participe également aux réunions du G7, du G20 et au Conseil de stabilité financière, un groupement économique international chargé de la supervision et de la surveillance des institutions financières. Au niveau européen, le président de la BCE assiste une fois par mois aux réunions de l'Eurogroupe. Enfin, l'institution peut être amenée à participer aux réunions du Conseil de l'Union européenne lorsque des questions en rapport avec les objectifs et les missions de l'Eurosystème y sont abordées. La BCE, le Système européen de banques centrales (SEBC), l'Eurosystème, les banques centrales nationales… La gestion de la politique économique européenne passe par plusieurs niveaux décisionnels, dont l'Eurotower, le gratte-ciel qui héberge le siège de la BCE à Francfort, constitue le sommet. Le site de la Banque centrale européenne résume ainsi la question de l'indépendance de la BCE : "L'indépendance de la banque centrale se justifie par la nécessité de distinguer entre le pouvoir d'engager des dépenses et celui de créer la monnaie. Un gouvernement appelé à se représenter devant les électeurs pourrait être tenté d'abaisser les taux d'intérêt, ce qui stimulerait l'économie à court terme mais alimenterait l'inflation à plus long terme, réduisant, à terme, l'endettement public" . La BCE agit donc en totale indépendance vis-à-vis des pays européens et des autres institutions européennes. Les institutions européennes et les gouvernements des Etats membres sont tenus de respecter ce principe et ne doivent pas tenter d'influencer la BCE ou les banques centrales nationales. Elle a son propre budget, indépendant de celui de l'Union européenne. Son capital est souscrit et libéré par les banques centrales nationales de la zone euro. Il est interdit à l'Eurosystème d'accorder des prêts aux organes européens ou à toute entité nationale du secteur public, ce qui accroît son indépendance en le mettant à l'abri de toute influence des autorités publiques nationales. En outre, la BCE a le droit d'adopter des règlements contraignants sans aller au-delà de ce qui est nécessaire à l'accomplissement des missions du SEBC. Elle peut également intervenir dans certains autres cas prévus par le Conseil de l'UE. Les organes de décision de la Banque centrale européenne sont le Directoire, le Conseil des gouverneurs et le Conseil général. Le Directoire Il est composé du président et du vice-président de la BCE ainsi que de quatre autres membres nommés par les Etats membres au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement. Tous ses membres sont nommés pour une durée de huit ans, non renouvelable. Sa mission est principalement de mettre en œuvre la politique monétaire conformément aux orientations et aux décisions arrêtées par le Conseil des gouverneurs de la BCE. Dans ce cadre, il donne les instructions nécessaires aux banques centrales nationales. De plus, le Directoire assure la gestion courante de la BCE. Le Conseil des gouverneurs Le Conseil des gouverneurs est le principal organe de décision de la BCE. Il se compose des six membres du Directoire et des gouverneurs des banques centrales nationales des Etats membres ayant adopté l'euro. Sa mission est essentiellement d'arrêter les orientations et les décisions nécessaires à l'accomplissement des missions confiées à l'Eurosystème, ainsi que de définir la politique monétaire de la zone euro. Le cas échéant, il prend toutes décisions utiles concernant les objectifs monétaires intermédiaires, les taux directeurs et les orientations nécessaires à leur exécution. En outre, il autorise l'émission des billets de banque et le volume des pièces de monnaie dans la zone euro. Suite à l'adhésion de la Lituanie à la zone euro le 1er janvier 2015, un système de rotation des droits de vote a été instauré au sein du conseil des gouverneurs, entre les gouverneurs des banques centrales nationales. Le Conseil général Il se compose du président et du vice-président de la BCE ainsi que des 27 gouverneurs des banques centrales nationales faisant partie du SEBC. Le Conseil général réunit donc les représentants des banques centrales des 20 pays participant à la zone euro, ainsi que ceux des 7 Etats membres de l'UE n'en faisant pas partie. Il est chargé d'assurer, en particulier, le travail nécessaire à l'éventuelle accession à l'euro de pays de l'Union européenne ne l'ayant pas encore adopté. En outre, le Conseil général contribue : Conformément aux statuts du SEBC, le Conseil général sera dissous lorsque tous les Etats membres de l'UE auront introduit la monnaie unique. A compter du 12 mars 2025 Face à la forte inflation que connaît le Vieux Continent, depuis la reprise économique après la pandémie de Covid-19 puis la guerre en Ukraine, les trois taux directeurs de la Banque centrale européenne ont été relevés dix fois depuis juillet 2022. A partir de mai 2023, le Conseil des gouverneurs a ralenti le rythme de cette augmentation, qui était de 50 points en février et en mars 2023. L'institution a ensuite marqué une pause dans son resserrement de la politique monétaire, laissant les taux inchangés en octobre 2023, pour la première fois depuis juillet 2022. Ces taux directeurs atteignent alors leur niveau le plus haut depuis 22 ans, dans l'objectif de lutter contre l'inflation sous-jacente (l'augmentation des prix corrigée des prix les plus volatils, comme ceux de l'énergie ou de l'alimentation). Pour la première fois depuis ces hausses successives, le Conseil des gouverneurs a entamé une politique d'assouplissement monétaire le 6 juin 2024, en baissant de 25 points de base les trois taux de la BCE. En septembre, une nouvelle baisse de 25 points de base de son taux de dépôt, conjuguée à une diminution de 60 points de base des deux autres taux, confirme cette politique. Le 17 octobre, la BCE a décidé de poursuivre sur cette voie en abaissant de nouveau les taux de 25 points de base, estimant que les risques liés à l'inflation sont désormais écartés. Une opération réitérée le 12 décembre puis les 30 janvier et 6 mars 2025. L’article La Banque centrale européenne (BCE) est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 3931 mots
Quelle est la mission de la BCE ?
Le fonctionnement de la BCE
Quels sont les niveaux des taux directeurs de la Banque centrale européenne ?
Taux d’intérêt des opérations principales de refinancement 2,65 % Taux de la facilité de prêt marginal 2,90 % Taux de la facilité de dépôt 2,50 %
07.03.2025 à 17:42
Avant le Groenland, ces territoires européens déjà achetés ou convoités par les Etats-Unis
Réputé pour ses déclarations fracassantes depuis son retour à la Maison-Blanche le 20 janvier dernier, Donald Trump affiche sans fard ses ambitions protectionnistes et expansionnistes. De quoi donner des sueurs froides à de nombreux chefs d'Etat et à des populations, y compris en Arctique. A peine investi en tant que 47e président des Etats-Unis, le […]
L’article Avant le Groenland, ces territoires européens déjà achetés ou convoités par les Etats-Unis est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
Réputé pour ses déclarations fracassantes depuis son retour à la Maison-Blanche le 20 janvier dernier, Donald Trump affiche sans fard ses ambitions protectionnistes et expansionnistes. De quoi donner des sueurs froides à de nombreux chefs d'Etat et à des populations, y compris en Arctique. A peine investi en tant que 47e président des Etats-Unis, le milliardaire n'a pas tardé à mettre le feu aux poudres en annonçant lors d'une longue conférence de presse mardi 7 janvier, dans sa résidence de Mar-a-Lago (Floride), sa volonté d'annexer plusieurs territoires. Citant les cas du canal de Panama et du Canada voisin, le dirigeant de 78 ans a aussi évoqué le… Groenland, situé à pourtant plus de 3 200 kilomètres de Washington, et sur un autre continent : l'Europe. "Nous en avons besoin pour notre sécurité économique", avait alors justifié Donald Trump, revenant sur le sujet mardi 4 mars, lors de son discours face aux deux chambres du Congrès. "J’ai un message à adresser ce soir à l’incroyable peuple du Groenland. Nous soutenons fermement votre droit à déterminer votre propre avenir et, si vous le souhaitez, nous vous souhaitons la bienvenue aux Etats-Unis d’Amérique", a lancé le président américain, sous forme d’invitation adressée à la population de cette île autonome de 2,1 millions de km2, propriété du royaume du Danemark mais pas de l'UE. Le cas groenlandais ne fait cependant pas exception. De la Louisiane à l'Alaska en passant par la Floride, les Etats-Unis ont l'habitude d'acheter des territoires depuis le XIXe siècle. Retour sur ces acquisitions concernant l'Europe. Alors sous le régime de Napoléon Bonaparte, la France, empêtrée dans ses guerres européennes et confrontée à des difficultés financières, cède la Louisiane aux Etats-Unis. Immense territoire de 2,1 millions de km² s’étendant de La Nouvelle-Orléans au golfe du Mexique jusqu’à la frontière canadienne, la Louisiane était devenue encombrante et jugée peu rentable. Estimée à environ 15 millions de dollars, la vente de la Louisiane représente l’une des plus grandes transactions territoriales de l’histoire de la future puissance américaine, qui compte à cette époque seulement 17 Etats sur la côte est. Cette acquisition permet au pays de doubler sa superficie et ouvre la porte à la conquête de l’ouest. Pour la France, cette manne financière sert à financer les campagnes militaires en Europe, notamment contre la Grande-Bretagne. Seize ans plus tard, en 1819, c’est au tour de l’Espagne de renoncer à une partie de ses possessions nord-américaines. Par le traité d’Adams-Onís, Madrid accepte de céder la Floride orientale aux États-Unis. Le territoire, difficile à peupler et infesté de moustiques, n’a jamais vraiment prospéré sous la couronne espagnole. En échange, les Etats-Unis renoncent à leurs prétentions sur le Texas, et s’engagent à prendre en charge les dettes issues des conflits entre colons américains et autorités espagnoles. La Floride deviendra par la suite officiellement un Etat américain, en 1845. Bien avant la tentation groenlandaise, devenue obsessionnelle, les Etats-Unis ont déjà acheté un territoire à la couronne danoise. En 1917, sous l'impulsion du président Woodrow Wilson, le pays acquiert un territoire à l'est de Porto Rico, les Iles Vierges américaines, pour 25 millions de dollars. Les habitants obtiennent la nationalité américaine, et l’archipel, devenu un paradis fiscal, figure aujourd’hui sur la liste noire de l’Union européenne. Ce territoire est aujourd'huis partagé avec la Grande-Bretagne. Galvanisé par son auditoire au Congrès américain, Donald Trump a tenu à rappeler que l'annexion du Groenland se ferait "d’une manière ou d’une autre", tout en promettant aux habitants prospérité économique et succès durable. "Nous assurerons votre sécurité, nous vous rendrons riches et, ensemble, nous mènerons le Groenland vers des sommets que vous n’auriez jamais imaginés", a-t-il déclaré. Si le magnat de l'immobilier n’a pas encore réussi à concrétiser son rêve d’acheter l'île, il n’est pas le premier président américain à lorgner sur ce territoire danois. Dès 1946, le président Harry Truman avait proposé 100 millions de dollars ou un échange avec des terres pétrolifères de l’Alaska pour s’en emparer. Le but : faire du Groenland un poste militaire stratégique dans l’Arctique. Même si ce projet n’a jamais abouti, les Etats-Unis y ont néenmoins installé une base militaire dans le nord-ouest de l'île et ont, a priori, le droit d'y augmenter leur présence tant qu'ils en informent les autorités groenlandaises et le Danemark. Un simple regard sur un globe terrestre suffit à constater la position stratégique du Groenland, entre les Etats-Unis et la Russie. La fonte des glaces, conséquence directe du réchauffement climatique, ouvre aussi de nouvelles routes commerciales maritimes jusqu’ici inaccessibles. Un atout majeur pour les Etats-Unis. Enfin, le sous-sol du Groenland regorge de ressources : du gaz naturel et des terres rares, indispensables à la fabrication des batteries de téléphones portables ou des voitures électriques. Aujourd’hui, la charte des Nations unies, adoptée en 1945, encadre strictement ces pratiques en actant l’interdiction de "porter atteinte à l’intégrité territoriale d’un Etat" ainsi que le principe d’autodétermination, selon lequel les peuples devraient pouvoir "décider de leur propre gouvernement". Bien que l’acquisition de territoires par achat semble appartenir à une époque révolue, les convoitises américaines sur certains territoires stratégiques européens, comme le Groenland, montre que cette pratique reste dans les esprits. En 1867, la Russie impériale, affaiblie par la guerre de Crimée, décide de se séparer de l’Alaska, territoire immense mais difficile à défendre et à exploiter. Les Etats-Unis rachètent alors cette terre glacée pour 7,2 millions de dollars. A l’époque, l’achat n’est pas bien accueilli par la population américaine. Près de trente ans plus tard, lorsque des gisements d’or sont découverts, la valeur du territoire devient évidente. La position stratégique de l’Alaska durant la Guerre froide fera aussi progressivement de cet Etat américain (le moins densément peuplé du pays) un atout majeur. L’article Avant le Groenland, ces territoires européens déjà achetés ou convoités par les Etats-Unis est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 1971 mots
1803 : la vente de la Louisiane
1819 : la Floride passe sous pavillon américain
1917 : les Îles Vierges sont rachetées au Danemark
Le Groenland, refrain entêtant
L’Alaska : mine d'or et affaire russe
Pour en savoir plus sur les Etats-Unis et le Groenland
07.03.2025 à 17:32
Défense : qu'est-ce que la Facilité européenne pour la paix ?
Désireuse de renforcer ses capacités à agir de manière autonome en matière de défense, l'Union européenne a établi en mars 2021 un nouvel instrument appelé "Facilité européenne pour la paix" (FEP). Initialement doté d'un plafond financier de 5,7 milliards d'euros pour la période budgétaire 2021-2027, ce fonds peut désormais mobiliser jusqu'à 17 milliards d'euros. Une […]
L’article Défense : qu'est-ce que la Facilité européenne pour la paix ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
Désireuse de renforcer ses capacités à agir de manière autonome en matière de défense, l'Union européenne a établi en mars 2021 un nouvel instrument appelé "Facilité européenne pour la paix" (FEP). Initialement doté d'un plafond financier de 5,7 milliards d'euros pour la période budgétaire 2021-2027, ce fonds peut désormais mobiliser jusqu'à 17 milliards d'euros. Une évolution liée aux nouvelles dépenses engagées par les Vingt-Sept pour fournir de l'armement à l'Ukraine : 6,1 milliards d'euros ont ainsi été engagés pour soutenir Kiev. La FEP a remplacé le mécanisme Athena et la Facilité de paix pour l'Afrique. Elle reprend les aspects militaires et de défense précédemment couverts par ces instruments. Le principal objectif de la FEP est le financement d'actions opérationnelles de l'UE dans le cadre de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC). La FEP permet notamment à l'Union de déployer des opérations militaires dans des Etats tiers, ou de leur apporter une aide : fourniture d'équipements militaires et de défense, infrastructures, assistance technique. La FEP vient compléter d'autres fonds, comme l'instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale (NDICI), en particulier dans ses aspects liés au renforcement de la sécurité et au développement. Sous réserve de contrôles stricts et dans le plein respect des droits de l'homme et du droit international humanitaire, l'UE a la possibilité de fournir des équipements militaires à ses partenaires pour accroître leurs capacités de défense. Y compris de financer l'envoi d'armes létales à un pays en guerre, ce qui lui était auparavant juridiquement impossible. Moins d'un an après son introduction, cette possibilité a été utilisée dans le contexte de la guerre en Ukraine. Le 27 février 2022, au quatrième jour de l'invasion russe, les dirigeants des 27 Etats membres ont pris une décision historique : le financement en commun d'armements à Kiev pour une valeur de 450 millions d'euros, ainsi que des équipements de protection et du carburant pour 50 millions d'euros. Un montant plusieurs fois rehaussé. La FEP finance par ailleurs la mission d’assistance militaire de l’Union européenne en soutien à l’Ukraine (EUMAM) ayant permis de former environ 70 000 soldats ukrainiens. Entre 2022 et 2024, l'UE a ainsi mobilisé 6,1 milliards d'euros au titre de la facilité européenne pour la paix afin de répondre aux besoins pressants de l'Ukraine en matière militaire et de défense. De plus, une réforme adoptée en mars 2024 a relevé le plafond financier de la FEP de 5 milliards d'euros, en créant un fonds d'assistance spécifique à l'Ukraine. Le soutien financier total alloué par l'intermédiaire de la facilité européenne pour la paix à s'élève donc à 11,1 milliards d'euros. La Facilité européenne pour la paix est financée par les contributions des Etats membres de l'UE sur la base d'une répartition selon le revenu national brut. La FEP est abondée en dehors du budget pluriannuel de l'UE. En tant qu'instrument de la politique étrangère et de sécurité commune, la FEP est mise en œuvre par le haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, actuellement l'Estonienne Kaja Kallas, avec le soutien du Service européen pour l'action extérieure. Le secrétariat général du Conseil assure, quant à lui, la gestion des coûts communs liés aux missions et opérations militaires relevant de la PSDC. La Facilité européenne pour la paix est supervisée par un comité dédié, composé de représentants de tous les Etats membres, qui se charge notamment de la gestion des budgets et des comptes. Les décisions politiques concernant cet instrument sont prises par le Conseil, sur la base de propositions du haut représentant. Les Etats membres ont également la possibilité de soumettre directement des propositions de mesures d’assistance dans le cadre de la Facilité. Au cours des dernières années, l'Europe de la défense a connu des avancées notables. Des évolutions qui témoignent de la volonté des dirigeants européens d'accroître l'autonomie de l'UE dans ce domaine. On peut ainsi rappeler la création : L’article Défense : qu'est-ce que la Facilité européenne pour la paix ? est apparu en premier sur Touteleurope.eu. Texte intégral 2036 mots
Quels sont les objectifs de la FEP ?
Comment la FEP est-elle gérée et financée ?
Pour en savoir plus sur la politique européenne de défense